Si l'on ne se tourne pas vers D. pour faire téchouva au début du décompte du Omer, il est possible de le faire à n'importe quel moment de cette période.
C'est ce à quoi fait allusion le commandement suivant : "Vous compterez 50 jours" (Emor 23,16).
Le mot "tessapérou" (תספרו) traduit par "compter", signifie également "briller" (comme le "saphir").
Tout au long de ces 50 jours [du Omer], on a l'opportunité [moment propice pour] faire briller la lumière de son âme.
C'est ainsi que le jour de Shavouot, "tu apporteras une nouvelle offrande à D." (Emor 23,16), c'est-à-dire que tu pourras t'offrir à Hachem en étant tout neuf [de fautes] ce jour-là.
[Maggid de Koznitz - Avodat Israël]
Catégorie : Fêtes
Séfirat haOmer & nature du yétser ara
+ Le Séfirat haOmer - Savoir que le yétser ara est plus grand d'une personne à l'autre, d'un jour à l'autre, d'une mitsva à une autre, ...
-> "Ils dirent : Rabbi Akiva avait 12 000 paires d'étudiants de Guivat à Antipras, et tous moururent pendant une même période parce qu'ils ne se traitaient pas avec respect. Nous apprenons qu'ils moururent tous entre Pessa'h et Shavouot"
[guémara Yébamot 62b]
-> " 'Tu aimeras ton prochain comme toi-même' (Kédochim 19,18) c'est un principe essentiel dans la Torah" [Torat Cohanim - Kédochim, paracha 2]
=> Nos Sages perçoivent le manque de respect entre les disciples de Rabbi Akiva comme le défaut qui leur causa une très grave punition. N'est-il pas très étonnant que ces grands hommes n'aient pas agi convenablement dans ce domaine alors que Rabbi Akiva lui-même enseignait que la mitsva d'aimer son prochain comme soi-même était un élément fondamental du service de D.? Comment est-il possible que ses disciples n'aient pas respecté le principe qu'il estimait essentiel?
De plus, le mystère s'épaissit au vu du commentaire des Tossafot (Kétoubot 62b) disant que Rabbi Akiva a toujours veillé à traiter ses prochains avec respect avant d'être devenu un talmid hakham.
Si Rabbi Akiva veillait tant à protéger la dignité d'autrui même pendant les années où il était ignorant, on peut s'imaginer le souci qu'il avait pour les autres une fois devenu le gadol hador (grand de la génération) et transmis l'enseignement "tu aimeras ton prochain comme toi-même est un principe essentiel dans la Torah".
=> Comment est-il possible que, dans l'académie de Rabbi Akiva, où l'on mettait un tel accent sur l'importance de traiter honorablement ses prochains, les disciples n'aient pas fait preuve du respect nécessaire envers eux ?
[La guémara dans Kétoubot raconte que Rabbi Akiva était "modeste et droit" même avant de devenir un talmid 'hakham. Tossafot demandent comment il est possible que durant ses années d'ignorance de la Torah, Rabbi Akiva ait dit : "Donne-moi un talmid 'hakham et je le mordrai comme un âne" (guémara Pessa'him 49b)? Cette déclaration ne semble pas refléter le raffinement de son caractère.
Les Tossafot répondent que cette remarque provenait, en fait, de son souci pour l'honneur de tous les êtres humains. Il croyait que les talmidé 'hakhamim adoptaient une attitude hautaine envers les hommes moins instruits qu'eux, erreur qui fut la cause de sa remarque cinglante. ]
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-> Il s'ajoute également le fait que les disciples/élèves de Rabbi Akiva ont péri justement pendant les jours qui séparent Pessa'h de Shavouot, une période de grande élévation spirituelle.
Le Ramban commente d'ailleurs que cette période ressemble à 'Hol Hamoëd : "Il nous a ordonné [d'observer] la fête des matsot pendant 7 jours, avec une sainteté avant et après eux, car tous sont saints et D. est parmi eux. Ensuite, Il a compté 49 jours, 7 semaines, comme les jours [de la création] du monde, et sanctifié le 8e jour comme le 8e jour de Souccot ; et les jours comptés dans cet intervalle sont comme 'Hol Hamoèd entre le premier et le huitième jour de Souccot ... C'est pour cette raison que nos Sages appellent toujours la fête de Shavouot la Conclusion, 'Atsérèr'."
[Rabbénou Bé'hayé (Kad haKéma'h - Atséret) enseigne de même : "les jours compté au milieu sont comme 'hol hamoéd ... et c'est pourquoi nos Sages appellent la fête de Shavouot Atsérét". (Atsérét = conclusion = fin d'une sorte de longue fête qui débute à Pessa'h)]
=> Comment les disciples de Rabbi Akiva ont-ils pu faire preuve de cette imperfection pendant une période aussi importante?
La solution est à chercher dans un sujet apparemment sans rapport : le commandement de la Torah d'offrir à Shavouot un sacrifice de céréale appelé "chté halé'hem" (les deux pains).
Contrairement à la plupart des offrandes de céréales qui ne sont pas levées, les "chté halé'hem" devaient être hamèts. Pour quelle raison?
Le Maharal explique (Tiférèt Israël, chap.25) : "Le 'hamèts [représente] le mauvais penchant ... L'obligation d'offrir les "chté halé'hem" 'hamèts ... fait allusion à l'enseignement de nos Sages : 'celui qui est supérieur à son prochain a un yétser ara supérieur au sien' (guémara Soucca 52a). Il convient donc que les 2 pains offerts à Shavouot en tant que remerciement soient 'hamets. Telle est la principale raison."
Les propos de Maharal introduisent une nouvelle interprétation de l'enseignement de nos Sages : "Celui qui est supérieur à son prochain a un mauvais penchant supérieur au sien".
Voici la façon la plus simple de le comprendre : les personnes d'un haut niveau spirituel ont une tendance plus forte à faire le bien et une tendance plus forte à faire le mal. Les tendances opposées doivent être de même intensité pour conserver à l'homme son libre arbitre.
Mais cette explication n'explique pas la pertinence de ce principe concernant l'offrande des "chté halé'hem" à Shavouot. Le Maharal comprend, visiblement, que ce principe a un champ d'application plus large que nous l'aurions pensé.
Les propos du Maharal montrent que la force du yétser ara est différente non seulement d'une personne à l'autre, mais d'un domaine à l'autre aussi. Le yétser ara peut avoir une force plus grande à des moments particuliers et dans certains domaines.
Pendant Shavouot, la fête qui marque le don de la Torah, nous atteignons un niveau élevé de sainteté et de spiritualité et en conséquence, le yétsèr ara devient plus fort.
A Shavouot, la Torah nous ordonne d'offrir un sacrifice qui fait allusion au yétser ara afin que nous prenions conscience de la force accrue du yéter ara ce jour-là et que nous sachions nous protéger de ses attraits.
[Cette explication nous aide à comprendre la guémara (Kidouchin 30b) : "Le yétser ara de l'homme se renouvelle chaque jour". Le Pné Yéhochoua demande : Pourquoi faut-il que le yéser ara 'se renouvelle' chaque jour? Qu'est-ce qui change d'un jour à l'autre?
Notre approche donne une explication à cette question : le yétser ara n'a pas la même force chaque jour. Les jours de potentiel spirituel plus grand, la force du yétser ara grandit en conséquence.
Nos Sages enseignent ainsi que le yétser ara de l'homme "se renouvelle" quotidiennement selon le degré du potentiel spirituel de ce jour-là. ]
On comprend ainsi comment les disciples de Rabbi Akiva n'ont pas fait preuve de respect l'un envers l'autre justement pendant la période de la Séfirat haOmèr. C'est justement à cause de la kédoucha (sainteté) et du potentiel spirituel de ces jours-là, un " 'Hol Hamoed" compris entre Pessa'h et Shavouot, que leur yétsèr ara s'est considérablement renforcé.
C'est la grandeur de cette période de l'année qui a accru leur yétser ara, et ils ont succombé à son influence.
[ Le 'Hida (Lev David - chap.30) écrit : "Pendant les jours du Omèr, il faut être particulièrement vigilant dans le service de D., la Torah et les mitsvot ... Il faut être particulièrement scrupuleux dans le domaine de la haine gratuite, car nous savons ce qui est arrivé aux disciples de Rabbi Akiva entre Pessa'h et Shavouot." ]
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+ Une mitsva plus grande :
-> Il semble que le principe "celui qui est supérieur a un mauvais penchant supérieur" s'étend à d'autres situations. Nous avons vu que l'homme supérieur a tendance à avoir un mauvais penchant plus fort, qui devient plus puissant à des périodes prédisposées au progrès spirituel.
On peut peut-être appliquer ce principe à l'observance "supérieure" d'une mitsva par rapport aux autres mitsvot.
Si un homme met l'accent sur une mitsva donnée et l'accomplit scrupuleusement, il peut être considéré comme "supérieur à son prochain" dans ce domaine. Selon ce principe de nos Sages, il est raisonnable de s'attendre à ce que le yétser ara essaie de faire échouer cet homme justement dans l'accomplissement de cette mitsva-là.
Cette idée peut résoudre l'autre question que nous avons posée à propos de la guémara dans Yebamot : comment les disciples de Rabbi Akiva ont-ils pu ne pas se témoigner de respect alors que cette mitsva était une donnée essentielle des enseignements de Rabbi Akiva?
D'après ce que nous venons d'apprendre, nous pouvons expliquer que le yétser ara poussant à transgresser cette mitsva très importante s'accrut de façon exponentielle justement parce qu'elle était essentielle.
A la yéchiva de Rabbi Akiva, on mettait l'accent sur le développement des bonnes midot et des relations interpersonnelles ; aussi, le yétser ara a redoublé d'efforts pour entraver l'observance de cette mitsva.
Malheureusement, comme en témoigne la guémara, il a réussi dans ses efforts.
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-> Cette compréhension de la faute des élèves de Rabbi Akiva doit nous aider à dissiper un certain degré d'autosatisfaction.
Lorsque nous réussissons à accomplir une certaine mitsva ou vivons un moment doté d'un potentiel spirituel accru, il faut veiller à ne pas nous assoupir en éprouvant un sentiment de sécurité illusoire du fait de nos réussites.
C'est justement dans ces moments d'élévation, et dans les choses où nous avons déjà réussi, que le yétser ara redouble d'efforts pour nous faire tomber.
Pendant les jours de Séfirat haOmer, la période de préparation au don de la Torah, nous devons impérativement garder à l'esprit cet avertissement de la guémara (Kidouchin 30b) : "Le yétser ara de l'homme l'attaque à nouveau chaque jour et cherche à le tuer". Notre seul recours est d'adopter les tactiques du yétser ara, et chaque jour, développer de nouvelles stratégies.
Tel est le sens de l'avertissement de nos Sages (guémara Béra'hot 5a) : "L'homme doit toujours inciter le vétser hatov contre le yétser ara".
Même après avoir lutté contre le mauvais penchant et l'avoir vaincu, souvenons-nous que la prochaine bataille est là, devant nous et qu'elle sera certainement plus acharnée encore que la dernière.
[d'après rabbi Dovid Hofstedter - Darach David]
Shabbath est le monde à Venir en miniature (selon guémara Béra'hot 57b).
Et de même qu'un homme ne peut pas entrer dans le Monde à Venir tant qu'il ne quitte pas ce monde, alors de même nous ne pouvons pas véritablement ressentir la sainteté du Shabbath si l'on ne s'est pas séparé des jours de la semaine.
['Hidouché haRim]
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-> Etant donné que la halakha stipule qu'un non-juif qui observe Shabbat mérite la peine de mort, un juif ne peut pas entrer dans le Shabbat avec la partie non-juive de lui-même. Il doit la bannir avant l'arrivée du Shabbath.
[rabbi David de Lelov]
+ "Qui passait au-dessus des maisons des Bné Israël" (acher passa'h al baté Bné Israël)
-> Un jour, alors que rabbi Moché Leib de Sasov rendait visite à son maître, rabbi Elimélé'h de Lizensk, son rabbi lui fit l'honneur de prendre la parole.
Il enseigna :
"La Torah nous dit qu'Hachem "passa au-dessus des maisons des Bné Israël en Égypte". Devons-nous prendre cela au pied de la lettre? Comment le pourrions-nous? Sa gloire remplit le monde entier.
Nous devons plutôt imaginer que lorsque Hachem passait au-dessus de la maison d'un Bné israël vivant dans un quartier égyptien, Il sautait (posséa'h - פסח) et dansait, pour ainsi dire, et disait avec joie : "Un juif vit ici! Un juif vit ici! "
['Hidouché haRamal]
Il ne faut pas faire honte à ce qui existe, car tout a été formé avec la sagesse divine.
Ainsi, on ne doit pas déraciner une plante sans but, ni tuer une créature vivante sans raison.
[Ramak - Tomer Devorah chap.3]
Chaque Shabbat, jour imprégné d'une aura surnaturelle, la lumière spirituelle autrefois émise par les premières Tables de la Loi filtre vers la terre.
[Sfat Emet - Ki Tissa 5642]
+ Lorsque le Temple était debout, Israël sacrifiait 70 taureaux chaque Souccot, au nom des 70 nations, afin que les nations aient également de quoi se nourrir. En effet, lorsque les juifs vivaient sur leur propre terre [avec le Temple], l'abondance céleste envoyée sur la terre leur parvenait en premier lieu. Les nations du monde recevaient leur part par l'intermédiaire des juifs.
Mais maintenant qu'Israël est en exil, l'abondance va d'abord aux nations, et Israël ne reçoit que ce qui reste. Si les nations du monde s'en emparent les unes des autres, il ne reste pas grand-chose pour les juifs.
[Ben Ich 'Haï - Even Chéléma]
-> Pharaon a pris des décrets concernant la poussière et l'eau.
Le décret sur la poussière concernait le travail avec du mortier et des briques. Le décret sur l'eau consistait à jeter les nouveau-nés dans le Nil.
La poussière correspond au nom פרעה (Pharaon) ; réarrangées, ses lettres forment העפר (aéfer - la poussière).
L'eau correspond au nom מצרים, (mitsrayim - Égypte), qui peut être décomposé en צר מים ( tsar mayim - eau de détresse).
La valeur numérique combinée de עפר (poussière) et מים (eau), est de 440.
Les décrets de la poussière et de l'eau ont été annulés par le mérite de Yaakov, qui était תם (intègre - de guématria : 440) (véYaakov ich tam - Toldot 25,27).
Pour les égyptiens, les lettres de תם se sont inversées et transformées en מת (mét - mort), et "Israël vit l'Égypte morte (מת) sur le mét - rivage de la mer" (vayar Israël ét mitsraïm mét al séfat ayam - Béchala'h 14,30).
[Ben Ich 'Haï - drouchim Chémot]
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-> Hachem "s'est moqué de l'Égypte" avec la plaie du sang, à laquelle fait allusion le mot מצרים, (mitsrayim - Égypte). Ses lettres peuvent être réarrangées pour former צר מים ( tsar mayim - eau de détresse).
L'eau est devenue une source de détresse pour les Égyptiens lorsque le Nil, qu'ils vénéraient, s'est mis à puer (principalement avec tous les poissons morts à cause du sang), et qu'ils sont devenus la risée de tous.
[Ben Ich 'Haï - Adéret Eliyahou - Bo]
Raconter la sortie d’Egypte (selon le Ben Ich ‘Haï)
+ Pourquoi Hachem nous a-t-il ordonné de raconter les miracles de la sortie d'Egypte chaque année?
C'est pour nous réconforter dans notre exil actuel, qui dure depuis deux millénaires.
En tant que juifs opprimés, nous pouvons nous demander comment nous pourrons un jour nous défaire de notre assujettissement aux mains de nations puissantes. La réponse est que cela s'est déjà produit une fois et que cela se reproduira.
Attendons la rédemption à venir avec foi et joie, car "comme aux jours de votre sortie d'Égypte, Je vous montrerai des prodiges [lors de la guéoula]" (Mi'ha 7,15).
[Ben Ich 'Haï - Adéret Eliyahou - 'Houkat]
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-> Avec une seule plaie, Hachem aurait pu forcer les égyptiens à relâcher les Bné Israël. Pourquoi a-t-il apporté plaie après plaie, tout en endurcissant le cœur de Pharaon pour qu'il refuse de les laisser partir?
La sortie d'Egypte était un précédent pour la rédemption finale. "Comme aux jours de ton départ du pays d'Égypte, Je te montrerai des merveilles" (Mi'ha 7,15).
Pour préparer les miracles à venir, Hachem a multiplié ses miracles en Egypte.
La rédemption finale nous libérera de notre exil actuel, qui est l'exil d'Edom/Essav.
Il y a une allusion à Essav dans Pharaon (פרעה) : le nom עשו (Essav), est numériquement équivalent à l'intériorité du nom de Pharaon lorsqu'il est écrit pleinement : פה ריש עין הא (soit : ה יש ין א).
Hachem dit à Moché : " Va vers Pharaon, car j'ai endurci son cœur. (Pourquoi ai-je endurci son cœur à plusieurs reprises plutôt que d'apporter une seule forte plaie?). Afin de placer ces signes de Moi en lui" (Bo 10,1) = afin d'attirer [dans le futur] ces plaies sur Essav, dont le nom est mentionné dans le nom de Pharaon ("en lui").
[Ben Ich 'Haï - Adéret Eliyahou - Bo]
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-> En tuant les premiers-nés en Egypte, Hachem a montré qu'Il chérit particulièrement les Bné Israël, tout comme les parents chérissent particulièrement leur premier-né.
Le fait de savoir à quel point nous sommes précieux pour d'Hachem devrait nous inciter à Le servir de toutes nos forces.
[Ben Ich 'Haï - Ben Ich 'Hayil 3, haGadol 3]
[le récit de la sortie d'Egypte doit développer en nous de la gratitude et de la confiance en papa Hachem, renforçant notre relation d'amour/proximité avec Lui. ]
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-> Notre rédemption finale sera semblable à notre première rédemption à bien des égards ; "comme aux jours de votre départ du pays d'Égypte, Je vous montrerai des merveilles" (Mi'ha 7,15).
Pessa'h, matsa et maror représentent 3 points communs aux 2 rédemptions.
Pessa'h signifie "sauter". Tout comme Hachem a sauté de nombreuses années d'esclavage décrété afin de racheter Israël, Il apportera la rédemption finale plus tôt que prévu.
La matsa représente la liberté.
Le maror représente les jugements amers que D. a infligés à l'Egypte et qu'il infligera à nos ennemis à l'avenir.
Nous parlons de ces trois choses à Pessa'h car elles font allusion à la rédemption à venir.
[Ben Ich 'Haï - Adéret Eliyahou - Emor]
La recherche du ‘hamets (selon le Ben Ich ‘Haï)
+++ La recherche du 'hamets (selon le Ben Ich 'Haï) :
+ "Tu aimeras Hachem ton D." (Vaét'hanan 6,5).
=> Comment cela se fait-il?
-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Ich 'Hayil 3, haGadol 1) explique :
Si nous comprenons l'amour dans le monde matériel, nous pouvons comprendre comment aimer Hachem.
Prenons l'exemple de l'affirmation suivante : "Réouven aime la bonne nourriture". Cet amour est secondaire. Il naît d'un amour primaire : l'amour de son corps. C'est parce que Réouven aime son corps qu'il aime la bonne nourriture, qui rend son corps sain et fort.
De même, notre amour des bonnes choses de ce monde doit être secondaire par rapport à notre amour pour Hachem. Nous devons aimer les biens de ce monde parce qu'ils nous permettent d'accomplir les mitsvot. Dans un monde purement spirituel (comme le monde à Venir), il n'y a pas de mitsvot.
Malheur à la personne qui inverse l'ordre et aime Hachem parce qu'Il lui donne les biens de ce monde!
La michna nous avertit à ce sujet : "Ne soyez pas comme les serviteurs qui servent le maître pour recevoir une récompense" (Pirké Avot 1,3).
Nissan est un mois de grand mérite pour Israël. Au cours de ce mois, nous démontrons que notre amour premier est pour Hachem en nous débarrassant de nos gâteaux préférés et de nos pâtisseries les plus délicieuses, par amour pour Lui.
Ainsi, par la recherche du hametz, nous créons des anges défenseurs qui plaident auprès de D. pour notre rédemption. Cela contribue à l'avènement du machia'h.
Le machia'h est issu de David. La valeur numérique de דוד (David"), est 14.
Selon la michna (Pessa'him 2:1) : "la veille du 14 [Nissan] nous cherchons le 'hamets à la lumière d'une bougie" = la lumière du machia'h brille à travers la recherche du 'hamets.
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-> Le Ben Ich 'Haï (Sifté 'Haïm 132) enseigne :
"De même que l'on commence à brûler le 'hamets et qu'ensuite on mange la matsa, de même il faut accomplir le "sour méra" (s'éloigner du mal), et faire ensuite le "vaassé tov" (faire le bien).
De même que d'abord on enlève de la maison tout le 'hamets qui est devant nos yeux, et que par la suite, le soir du 14 Nissan, on s'efforce de chercher dans les recoins et fissures, de même l'homme doit se vider tout de suite des fautes graves dévoilées qu'il commet, et ensuite qu'il fasse l'effort de se vérifier et de nettoyer son âme de toutes les fautes que l'on piétine et que l'on néglige, que l'on ne ressent même pas comme étant une faute.
Et de même que la cachérisation des ustensiles se fait grâce au feu, de même la cachérisation des "membres" de l'homme se fera grâce à la Torah qui est comparée au feu, car la Torah rend pur l'homme, et lui donne la vie aussi bien dans ce monde que dans le monde futur."
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-> La différence entre חמץ ('hamets - 138) et מצה (matsa - 135), se trouve entre la lettre ח et ה (les autres étant identiques).
La guématria du ח est de 8, celle du ה est de 5. La différence entre ces 2 lettres est de : 3.
Pour transformer le mauvais penchant en bon, "regarde 3 choses, et tu n'en viendras pas à pécher : sache d’où tu proviens, où tu aboutiras et devant qui tu es appelé à rendre compte" (Pirké Avot 3,1).
En nous concentrant sur ces 3 choses, nous affaiblissons le mauvais penchant, réduisant le 'hamets par trois et le transformons en matsa.
[Ben Ich 'Haï - Ben Ich 'Hayil 3, haGadol 2]