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La mitsva de la soucca = une ségoula pour avoir une longue vie

+ La mitsva de la soucca = une ségoula pour avoir une longue vie :

-> "Vous devez faire la Soucca, et si vous le faites, vous avez l'assurance d'Hachem que vous continuerez à le faire pendant des années"
[Pessikta - rapporté par le rav 'Haïm Palagi - dans son Yafé laLev - 'helek 2]

Ainsi, la soucca est à la fois une mitsva et une promesse d'être béni pour continuer à s'asseoir dans la soucca à l'avenir.

-> Le Abarbanel (paracha Vayéra) et le Ran (pirouch Vayéra) rapporte une idée similaire en rapprochant la soucca du midrach : "Si tu le fais maintenant, que ce soit la volonté d'Hachem que tu puisses également le faire l'année suivante."

Ainsi, chaque année où l'on réalise la mitsva de la soucca, on reçoit une nouvelle assurance nous permettant de survivre au moins un an de plus pour accompli à nouveau la mitsva.

-> "Vous demeurerez dans des souccot pendant une période de 7 jours ; chaque ézra'h (natif - אֶזְרָח) en Israël habitera dans des cabanes" (Emor 23,42).
Le terme ézra'h est propre à la mitsva de demeurer dans la soucca.
Le rav Naftali de Ropshitz (Zéra Kodech - Likoutim sur Souccot) enseigne que ce mot est utilisé ici pour transmettre un message. Le mot "ézra'h" fait référence à une personne âgée. Hachem promet ainsi que celui qui respecte la mitsva de résider dans la soucca vivra jusqu'à un âge avancé et méritera d'accomplir la mitsva de la soucca même en tant que "zaken" (vieillard).
La guematria du mot אזרח (ézra'h) est équivalente à celle du mot גבורה (guévoura), toutes deux égales à 216.
Il est écrit : "Les jours de nos années parmi eux sont de 70 ans, et si nous avons la force (véim biguevoura), de 80 ans" (Téhilim 90,10). La signification est que s'asseoir dans la soucca est une ségoula pour vivre jusqu'à être un ézra'h, ce qui est atteint à l'âge de la guévoura. Asseyez-vous dans la soucca et vous vivrez jusqu'à au moins quatre-vingts ans.

-> Le rav 'Haïm Palagi (Moed lé'hol 'Haï - siman 20) cite le Zohar, qui enseigne que la soucca ressemble à la lettre ב (beit). Une soucca doit avoir 3 murs, tout comme la lettre ב.
Celle-ci est composée de trois "vav" (ו) [de guématria 6], et est donc numériquement équivalente à 18, la valeur du mot חי ('haï, vie).
La mitsva de la soucca nous abrite et nous protège, et nous réfugier à l'ombre de la émouna de Hachem nous octroie la longévité. Par le mérite d'accomplir la mitsva de la soucca, nous mériterons une longue vie, comme le laisse entendre le fait que la soucca ressemble à la lettre beit (ב).

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+ Soucca & comme être en terre d'Israël :

-> La guémara (Béra'hot 8a) discute des facteurs permettant de vivre longtemps.
Rabbi Yo'hanan entendit dire que des hommes âgés vivaient à Bavel. Mais il rétorqua que cela ne pouvait être vrai, puisque le verset déclare : "Afin de prolonger vos jours et ceux de vos enfants sur la Terre que Hachem a juré à vos ancêtres de leur donner, comme les jours du Ciel sur la Terre" (Ekev 11,21).
Vivre longtemps est donc une particularité de la terre d'Israël.
Rabbi Yo'hanan en déduisit que celui qui ne se trouvait pas en terre d'Israël ne pouvait espérer vivre longtemps. Il n'était donc pas possible que des personnes âgées vivent à Bavel.
Cependant, après que Rabbi Yo'hanan eût été informé que ces personnes âgées arrivaient tôt à la synagogue et repartaient tard, il accepta l'idée que par ce mérite, il puisse y avoir des personnes âgées à Bavel.
Rav Yéhochoua ben Lévi préconisa à son fils de venir tôt à la synagogue et d'y rester plus tard afin de vivre longtemps.

-> Le Maharcha (sur cette guémara) enseigne qu'une synagogue doit être considérée comme ayant un statut spirituel équivalent à celui de la terre d'Israël.
Dans l'avenir, lorsque le machia'h viendra, les synagogues seront transportées en terre d'Israël. Puisqu'elles finiront par s'y trouver, elles revêtent déjà le statut de terre d'Israël.
Par conséquent, celui qui passe beaucoup de temps à la synagogue vivra longtemps. Rester à la synagogue et respirer son air équivaut à respirer l'air d'Israël.

-> Le rav David Shapiro (séfer Tséma'h David), qui est le fils du Bné Yissas'har, explique que le verset (Ekev 11,21) nous enseigne que pareillement au fait que la synagogue a le même statut que la terre d'Israël, la soucca également. S'asseoir dans une soucca équivaut à s'asseoir dans la sainteté de la terre d'Israël.

[ il existe une différence fondamentale entre Israël et toutes les autres terres. Toutes ont un ange gardien servant d'intermédiaire reliant Hachem et la nation qui y vit. Mais en terre d'Israël, la relation est directe.
De même dans la soucca on est assis à l'ombre directe d'Hachem (bétsila demehémenouta). La connexion, le lien est direct avec Hachem, à l'image de celui en terre d'Israël. ]

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-> La soucca est appelée : une habitation temporaire (dirat araï - דִּירַת עֲרַאי - guémara Soucca 2a).

Une profonde signification est cachée dans cette expression.
Les frontières de la terre d'Israël sont répertoriées dans la guémara (Guittin 2a) : Rékem (רְקָם), à l'est ; Ashkelon (אַשְׁקְלוֹן), au sud ; Acco (עַכּוֹ), au nord.
Rachi affirme que la frontière occidentale est le yam (ים) la mer Méditerranée.
Le Rambam (Hilkhot Téroumot 1,7) explique qu'il s'agit là des frontières de la terre d'Israël en ce qui concerne toutes les halakhot relatives à la terre d'Israël.

Le rav Chem Klingberg révèle que les raché tévot (initiales), des quatre frontières de la terre d'Israël forment le mot עראי (araï).
La soucca est considérée comme une "dirat araï", car s'y asseoir équivaut à le faire au sein des limites de la terre d'Israël.

Le rav Klingberg ajoute qu'en nous donnant la mitsva de nous asseoir dans la soucca, la demeure temporaire, Hachem démontre Son amour pour nous. En effet, en accomplissant la mitsva de la soucca, nous sommes assis dans Sa terre, en terre d'Israël, où réside la Chékhina.
La guématria de דִּירַת עֲרַאי est la même que הַבּוֹחֵר בְּעַמּוֹ יִשְׂרָאֵל בְּאַהֲבָה (abo'her béamo Israël béahava - Qui choisit son peuple Israël avec amour.). La soucca étant une étreinte directe d'Hachem avec Ses enfants adorés (chaque juif).

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-> Le Gaon de Vilna (haMaor haGadol) enseigne qu'il n'existe que 2 mitsvot dans la Torah que l'on accomplit avec tout son corps, avec ses 248 membres : demeurer en terre d'Israël et s'asseoir dans la soucca. Ce sont les deux seules mitsvot au cours desquelles notre corps tout entier entre dans l'objet de la mitsva.
Seulement là, nous ne pouvons accomplir une mitsva avec la totalité de notre être.
[d'où peut être le fait qu'elles sont une ségoula pour vivre plus longtemps (commandements de la Torah de Vie). ]

On peut préciser que selon le Ran (au nom du Ramban) l'immersion dans le mikvé n'est pas en soi une mitsva. C'est seulement la préparation à une mitsva.
De plus, le Kessef Michné précise qu'on ne devient pur (tahor) qu'en sortant du mikvé, et non en y entrant, et donc l'accomplissement de la tévila n'a pas lieu au moment où l'on y entre ou bien où l'on y est immergé, mais lorsque l'on y émerge.

-> Le Bné Yissa'har (Agra déKala - Vayichla'h) calcule la guématria du mot סוכה (soucca) avec les lettres orthographiées bémilouï, avec toutes les lettres de leur nom en hébreu.
En utilisant cette méthode de guématria, on a : סמך ויו כף הא.
Le total est de : 248, le nombre de membres engagés pour accomplir la mitsva.

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+ Souka & terre d'Israël :

-> Soukot est appelée : "zman sim'haténou", le temps de notre réjouissance.

-> Le rav Méir Shapiro (Nitsotsé Ohr haMéïr) affirme qu'il n'existe pas de joie (sim'ha) comparable à celle d'entrer en terre d'Israël.
Cette notion est évoquée le verset : "véhaya ki tavo él aarets" (et ce sera lorsque tu entreras dans le Pays [terre d'Israël] - Ki Tavo 26,1).
Le Or Ha'Haïm haKadoch enseigne que le terme véhaya fait référence à un moment de joie et de bonheur. Aller en Erets Israël constitue la joie ultime.

On le constate aussi dans le séfer Béréchit. Lorsque Yaakov quitta la terre d'Israël, le verset (Vayétsé 28,18) rapporte qu'il versa de l'huile, alors qu'à son retour en terre d'Israël, il versa à la fois de l'huile et du vin (Vayichla'h 33,14).
Comme nous le savons "le vin réjouit le cœur de l'homme" ; donc sa consommation de vin à son retour symbolisa la joie exceptionnelle qu'il ressentit en entrant en terre d'Israël.

=> Soukot est appelée "zman sim'haténou", le temps de notre réjouissance, car la souka est un microcosme de la terre d'Israël. Entrer dans la souka équivaut à entrer en terre d'Israël, et c'est donc un moment de joie immense.

Hachem fait téchouva

+ Hachem fait téchouva :

"Hachem dit au peuple juif : "Vous êtes gênés de faire la téchouva? Je vais faire téchouva en premier, comme le dit le pasouk : "Ko amar Hachem, hinéni chav" (Hachem dit, Je vais faire téchouva)"."
[Pessikta déRav Kahana - chap.44]

-> Qu'est-ce que cela signifie que Hachem fait téchouva?
A partir de là, nous pouvons voir qu'il existe un niveau de téchouva qui n'a rien à voir avec les fautes (avérot). La téchouva est en fait une question de "hitkarvout", de rapprochement, de proximité entre nous et Hachem.
Lorsque Hachem nous désire et se rapproche de nous, cela s'appelle aussi la téchouva.
[rav Nathan Wachtfogel - Léket Réchimot ]

Roch Hachana = revivre le face à face avec Hachem au don de la Torah

+ Roch Hachana = revivre le face à face avec Hachem au don de la Torah :

Lorsque la Torah fut donnée, il y eut la plus grande révélation possible de la présence d'Hachem, comme le dit le verset : "Hachem vous a parlé face à face" (panim bépanim diber Hachem ima'hem - Vaet'hanan 5,4).
Lorsque nous disons les Shofarot à Roch Hachana, nous ne nous contentons pas de décrire ce qui s'est passé au don de la Torah. Au contraire, à Roch Hachana, nous revivons ce moment.
A ce moment, Hachem se révèle à nous, comme le disent nos Sages : "vayéhi ohr" (et la lumière fut - Béréchit 1,3) = c'est Roch Hachana" (Tikouné Zohar 36).

Étant donné que Roch Hachana est un jour de révélation, tout dans le monde est révélé. Tout devient clair et nous pouvons reconnaître comment Hachem dirige le monde et comment Il le juge.
Nous pouvons également profiter de cette lumière de Roch Hachana pour revivre la révélation du don de la Torah, avec "Hachem qui nous parle en face à face".
[rav Nathan Wachtfogel - Léket Réchimot ]

Un grand jour pour chaque juif

+ Kippour - un grand jour pour chaque juif :

-> Au sujet de Kippour, le verset dit : "le jour d'Hachem est grand et très impressionnant" (ki gadol yom Hachem vénora mé'od - Yoël 2,11).

Pendant Yom Kippour, nous vivons une journée si extraordinaire lorsque Hachem est comme un ami très proche pour nous.
Savez-vous ce que cela signifie d'avoir Hachem comme ami proche? Hachem nous accorde toute Son attention.
Il pourrait pardonner toutes nos fautes (en une seconde) et nous laisser. Mais il ne le fait pas. Il reste impliqué avec nous comme un ami très cher. C'est un jour extraordinaire.
Nous devrions vraiment danser de joie parce que nous avons un jour comme Yom Kippour, mais nous ne le faisons pas parce que les gens ne comprendraient pas!
[...]

Nous ne réfléchissons pas suffisamment à ce que signifie le fait qu'Hachem soit comme un ami très important pour nous. Nous pensons que Yom Kippour est un jour où Hachem nous pardonne et nous purifie, mais rien de plus.
Cependant, le verset dit : "[Kippour est un jour] grand et très impressionnant, qui peut le comprendre?" (vénora méod, oumi yé'hilénou - Yoël 2,11). Nous ne pouvons même pas commencer à comprendre à quel point ce jour est extraordinaire.
[rav Nathan Wachtfogel - Léket Réchimot ]

Roch Hachana = bénéficier de la lumière de la Akéda

+ Roch Hachana = bénéficier de la lumière de la Akéda :

Roch Hachana est un jour de révélation. La vérité du monde prend vie. Nous pouvons voir qu'Hachem contrôle et dirige le monde, et qu'Il le juge.
Lorsque [dans la prière] nous évoquons la Akédat Its'hak, nous ne nous contentons pas de décrire ce qu'ont fait Avraham et Its'hak. Au contraire, grâce à la lumière de Roch Hachana, nous pouvons atteindre la lumière de la Akéda et nous y connecter nous-mêmes.

C'est la raison pour laquelle Hachem ne dit qu'à propos de Roch Hachana : "Maalé Ani Ani alé'hem kéilou akadtem ét atsmé'hem" (Je considère que c'est comme si vous aviez fait la Akéda pour vous-mêmes" - guémara Roch Hachana 16a). Nous ne trouvons pas qu'Hachem dise cela pour un autre jour de l'année.
[...]

Lorsque nous mentionnons Akédat Its'hak à Roch Hachana, il s'agit d'une avoda importante pour nous.
Nous devons envisager de nous abandonner entièrement à Hachem. Lorsque nous le faisons, nous nous élevons à de grandes hauteurs.
[rav Nathan Wachtfogel - Léket Réchimot ]

Dans la prière de Neïla, l'aspect de yé'hida de l'âme, qui est unifiée avec Hachem, est révélé, et à ce moment-là, il n'y a de place que pour Hachem et le peuple juif.
[le Rabbi de Loubavitch ]

Roch Hachana = faire d’Hachem le Roi de notre intériorité

+ Roch Hachana = faire d'Hachem le Roi de notre intériorité :

Le verset dit : "Hachem Malkénou, Hou Mochiénou" (Hachem est notre Roi, Il est Celui qui nous sauve).
Le Sforno explique que plus nous faisons d'Hachem notre Roi, plus nous sommes connectés à Lui, et plus nous sommes méritant d'un bon jugement.
Si nous devenons proches du Roi, le roi nous aidera. Il n'y a pas de limite à toutes les façons dont Il peut nous sauver et nous aider. Mais la chose la plus importante que nous devons faire est de faire d'Hachem notre Roi et d'être proche de Lui.
[rav Nathan Wachtfogel - Léket Réchimot ]

Roch Hachana = un jour de joie

+ Roch Hachana = un jour de joie :

-> L'émotion première associée à Roch Hachana est généralement la peur, la grande crainte du jugement.
Le prophète Amos (3,8) demande : "Aryé (un lion) rugit ; qui n'aura pas peur?". Nos Sages révèlent que l'acronyme "aryé" (אריה) représentent : Elloul, Roch Hachana, Yom Kippour, Hochana Rabba.
Le Gaon de Vilna explique que lorsque l'on a peur de quelque chose, même "un cœur de pierre" se transforme en "un cœur de simple chair" et devient plus ouvert au repentir.
[ainsi durant cette période il est nécessaire de développer en nous un état de crainte (ex: en s'imaginant devant le tribunal au Ciel jugé sur tout sans concession, ou bien en imaginant qu'on pourrait avoir une année catastrophique à venir [D. préserve] car tout est décidé à ce moment, et qui peut prétendre être totalement méritant). Plus on travaille cela, plus notre cœur devient vivant, de chair. ]

-> Le Aboudraham écrit que la raison pour laquelle de nombreuses prières de Roch Hachana commencent par le mot "ouv'hèn" (ainsi) est afin d'évoquer les paroles de la reine Esther lorsqu'elle était sur le point d'approcher le roi sans y être invitée. La Méguila (4,16) cite Esther disant : "ouv'hèn avo él amélé'h (ainsi j'irai vers le roi), et si je dois périr, je périrai!".
Le Aboudraham explique que nos Sages de la Grande Assemblée (Anché Knesset HaGuédola) voulaient que nos émotions et nos sentiments reflètent ceux d'Esther : la peur et l'inquiétude que tout puisse être perdu, et "si je dois périr, je périrai".
[ainsi de même qu'Ether est rentré voir le roi sachant qu'il était probable qu'il ne levait pas son sceptre la condamnant à mort, de même à Roch Hachana nous sommes dans le palais royal face à Hachem, et nous devons avoir une grande crainte que tout ne se passe bien pour nous, et qu'on risque plein de "morts" dans l'année à venir (ex: plein de choses magnifiques qu'on n'aura peut être pas, car on aura pas abordé avec sérieux Roch Hachana). ]

A travers les âges, nos plus grands guédolim, des personnes au caractère et aux actions irréprochables, tremblaient à l'approche de Roch Hachana et s'évanouissaient souvent en récitant des mots tels que "hayom harat olam, ayom yaamod bamichpat kol yétsrouré olam" (... aujourd’hui, toutes les créatures du monde se tiennent en jugement), qui font référence à la formidable appréhension de ce jour.

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-> [A Roch Hachana,] tout tourne autour de la peur du jugement (din), sachant que nous sommes jugés.
Ce n'est que lorsque nous craignons le Roi que nous avons un lien avec Lui.
Une fois que nous le craignons et que nous sommes proches de lui, nous méritons d'être jugés favorablement.
[...]
Nous devons regarder notre Roi, réaliser qu'Il est là et qu'Il nous juge ... Nous devons savoir qu'un jugement est en cours et qu'il y a un juge juste en face de nous!
[...]
Le verset dit : "Hachem Malkénou, Hou Mochiénou" (Hachem est notre Roi, Il est Celui qui nous sauve).
Le Sforno explique que plus nous faisons d'Hachem notre Roi, plus nous sommes connectés à Lui, et plus nous sommes méritant d'un bon jugement.
Si nous devenons proches du Roi, le roi nous aidera. Il n'y a pas de limite à toutes les façons dont Il peut nous sauver et nous aider. Mais la chose la plus importante que nous devons faire est de faire d'Hachem notre Roi et d'être proche de Lui.
[rav Nathan Wachtfogel - Léket Réchimot ]

[plus nous avons de crainte conscient d'être face à face au Roi des rois, imaginant la gravité du jugement et ses conséquences potentiellement dramatiques sur notre vie, alors nous faisons de D. notre roi, nous créons un lien, et nous pouvons espérer sortir gagnant du jugement.
Plus nous vivons ce moment de jugement sans pitié, plus nous pouvons espérer de bien vivre l'année à venir, b'h. ]

-> La avoda de Roch Hachana, c'est d'une part la crainte du jugement, et d'autre part le bita'hon en Hachem.
[...]

A la fin de Roch Hachana, après avoir prié debout pendant deux jours d'affilée, le rav Wachtfogel était rempli d'une telle force et d'une telle joie que tous ceux qui le voyaient étaient surpris. Comment quelqu'un pouvait-il être aussi plein de vie après avoir consacré tant d'efforts à la prière?
Le rav lui-même a expliqué : La crainte d'Hachem ajoute des jours [à la vie]" (yirat Hachem tossif yamim - Michlé 10,27). Chaque fois que la peur, crainte provient de la yirat Hachem, elle donne à la personne plus de vie et de joie, et non moins.
Chaque fois qu'une personne éprouve des sentiments de yirar Hachem, cela devrait lui donner davantage de vie et de joie ; cela ne devrait pas drainer son énergie et la faire se sentir déprimée, triste.
[rav Nathan Wachtfogel - Léket Réchimot ]

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+ Etre joyeux à Roch Hachana :

Pourtant, Roch Hachana n'est principalement pas relié à la crainte.
Le Shaagat Aryé (102) conclut, se basant sur de nombreux Richonim, qu'il existe une mitsva d'être joyeux à Roch Hachana.
C'est également la décision halakhique de la Michnah Béroura (597:1).
Le 'Hatam Sofer (commentaire du Shoulchan Aroukh 597) offre une preuve en se basant sur le langage de la Michna (Roch Hachana 29b), qui se réfère au "Yom Tov de Roch Hachana" (Yom Tov renvoie à la fête avec de la joie).
En fait, dans ses Drachot (2:356), le 'Hatam Sofer va jusqu'à dire que par le mérite d'avoir une joie appropriée en ce jour-là, nous mériterons un bon verdict le jour du jugement.

-> Dans notre génération en particulier, la peur seule est parfois la recette pour déclencher l'anxiété et les sentiments déprimants qui sont l'antithèse de la majesté et de la grandeur de Roch Hachana, le jour où nous sommes censés couronner Hachem de bon gré et avec joie.
Comme l'a enseigné Né'hémia, la avoda de Roch Hachana consiste à se délecter de la sainteté du jour et à se réjouir ensemble de ses aspects positifs.
[Ezra et Né'hémia nous ont disent : "[à Roch Hachana] mangez des mets succulents, buvez des boissons douces ... ne soyez pas tristes, car la joie en Hachem est votre force" (Né'hémia 8:10). ]
Cela ne signifie pas que nous devrions totalement supprimer le pouvoir des aspects des Yamim Noraim (jours redoutables) tels que la peur et la crainte. Mais plutôt, en même temps nous ne devons pas perdre de vue l'aspect Yom Tov de Roch Hachana.

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+ La contradiction inhérente à l'homme :

-> Le rav Its'hak Hutner (Pa'had Its'hak - Roch Hachana - maamar 7), explique qu'il y a deux aspects distincts dans la création d'Adam.
D'une part, nos Sages (guémara Erouvin 13b) concluent : "Il aurait été préférable pour l'homme de ne pas avoir été créé plutôt que d'avoir été créé".
D'autre part, à la fin de la Création, la Torah déclare : "Hachem vit tout ce qu'Il avait fait, et voici que c'était très bon (tov méod)". Le mot méod fait spécifiquement référence à la création d'Adam (אדם), dont le nom comporte les mêmes lettres que méod (מאד) (Yalkout Béréchit 16).

Le rav Hutner explique que la raison de cette dichotomie est que :
"l'essence de la sainteté de Roch Hachana est la sainteté de la création d'Adam ... Par conséquent, ce jour-là, les deux aspects apparemment contradictoires d'Adam brillent de tous leurs feux.
L'une négative est qu'il aurait été préférable que l'homme n'ait pas été créé du tout ; et l'autre est la lumière incandescente du tov méod."

Comme le conclut le rav Hutner, lorsque Né'hémia déclare que les gens ne doivent pas pleurer à Roch Hachana ("ne soyez pas tristes" - véal téatsévou), ce n'est pas parce qu'il n'y a pas de raison de s'attrister. Certes, il y en a certainement, mais la grandeur de l'homme, son potentiel illimité et le pouvoir de la téchouva l'emportent sur le besoin de pleurer (dans un sens de désespérer, de déprimer en se morfondant sur toutes les fautes qu'on a faites, le peu de mitsvot qu'on a réalisé par rapport à ce qu'on aurait pu).

Nous devons équilibrer les deux forces de Roch Hachana, la crainte effrayante de devoir faire face à nos fautes et au jugement divin implacable, tout en célébrant la "kédouchat briat ha'Adam", la sainteté qui est entrée dans le monde lors de la création du "'hassid gadol" (Erouvin 18b), [l'énormité spirituelle] qu'était Adam avant d'avoir fauté.
[ainsi Roch Hachana, c'est par moments utiliser la peur, la honte, face à ce qui ne va pas en nous, et à d'autres être rempli de joie et de fierté d'avoir un papa Hachem le Roi des rois (le boss des boss), qui par confiance et amour nous a gratifié de potentialités de sainteté et de spiritualité phénoménales (à l'idée de la création d'Adam). Chacun doit utiliser ces deux sentiments pour que son intériorité soit la plus vivante en ce jour. ]

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+ Accepter la dualité :

-> Nous aussi, nous devons tenir entre nos mains ces deux aspects opposés de notre existence le jour de notre création, à Roch Hachana.
Le séfer Ha'Hinoukh (mitsva 311) enseigne que Roch Hachana est un grand cadeau parce que :
"l'une des bontés d'Hachem envers Ses créations est qu'Il évalue nos actions chaque année afin que nos fautes ne s'accumulent pas de manière irrémédiable ...
Ce jour représente donc le maintien et le salut du monde. Par conséquent, il est approprié qu'il s'agisse d'un Yom Tov ... Cependant, comme il s'agit d'un jour de jugement, il convient également de l'aborder avec crainte et inquiétude, plus que les autres fêtes de l'année."
Une fois de plus, nous constatons la dualité de ce jour complexe.

-> Le rav Tsadok HaCohen de Lublin (Likouté Maamarim 13) considère que la double approche de Roch Hachana se reflète dans les sons du shofar. Il cite l'idée de la guémara (Roch Hachana 33b) selon laquelle d'une part le son téroua reflète nos cœurs brisés lorsque nous considérons nos fautes et tentons de faire une téchouva complète.
Mais d'autre part, la tékia est un son de joie et de triomphe (voir Bamidbar 10:10).

[la séquence des sons du Shofar est : tékia (un song long ininterrompu), téroua (une série de 9 sons saccadés), tékia.
Eventuellement, cela nous apprend que le cœur de notre Roch Hachana est dans la joie (téroua = sorte de son de carnaval, fierté du couronnement du Roi), mais pour pleinement exploiter cette joie en accord avec la gravité du jour, on doit y mettre un cadre de part et d'autre : de la crainte (tékia = comme un cri terrible de regret face à nos fautes, de peur que toute notre vie se décide en ces jours au Ciel). ]

-> Le rav Elimélé'h Biderman (Béer 'Haïm - p.51) souligne que celui qui sonne du shofar doit recevoir une montée à la Torah à Roch Hachana afin que son souffle soit émis dans la joie de la récitation des mots de la Torah (Choul'han Aroukh 584:2 avec le Lévouch).
En effet, souffler dans le shofar est une source profonde de joie, comme le montre la déclaration énigmatique de nos Sages (midrach Vayikra rabbah 29) selon laquelle "nous savons comment apaiser notre Créateur avec le shofar".
Le rav David Cohen (Birkat Yaavetz 1:17) explique que lorsque nous soufflons dans le shofar, nous imitons la création par Hachem de notre géniteur Adam, lorsqu'Il a soufflé le souffle de vie dans ses narines. Comme un couple qui se dispute et qui se réconcilie après avoir visité un endroit qui ravive les souvenirs de leur ancien amour, nous "apaisons" Hachem en Lui "rappelant" le moment où Il a créé Adam, lorsqu'Il était si satisfait de Sa création (tov méod).

-> Ainsi, Roch Hachana renvoie au jour où nous avons été créés, lorsque, même pour une courte période, Hachem était fier de la sainteté de la création d'Adam, nous aspirons au moins à revenir à ce jour merveilleux.
C'est là la véritable joie de Roch Hachana : savoir que nous avons la possibilité de retrouver notre gloire passée, par la téchouva, accompagnée de la joie de savoir qu'Hachem est à l'écoute de nos prières et de nos supplications (qu'Il aime chaque juif quoiqu'on ait pu faire).

Roch Hachana = participer à la communauté comme filet de sécurité

+ Roch Hachana = participer à la communauté comme filet de sécurité :

-> Le rav Eliyahou Dessler (Mikhtav MéEliyahou 2:74-77) établit une distinction entre les deux jours de Roch Hachana. Il cite le Arizal qui définit le premier jour de Roch Hachana comme "dina kachya"
(jugement sévère), tandis que le second est appelé "dina rafya" (jugement doux).
Le rav Dessler donne l'exemple d'une personne qui est jugée coupable le premier jour sur la base des preuves empiriques de ses mérites et de ses démérites, de ses fautes et de ses mitsvot.
Le deuxième jour, cependant, ce verdict est revu, lorsque la personne est placée dans le contexte du grand Israël, ou au moins d'un tsibour, une parcelle de la communauté d'Israël, à laquelle elle apporte une contribution majeure.

Une personne (chacun selon ses moyens, capacités) peut être une force motrice de tsédaka, de 'hessed, d'étude de la Torah ou d'autres réalisations nécessaires dans une partie de la commuanuté.

Maintenant (le 2e jour), on est jugé non pas comme "un seul agneau" (Roch Hachana 16a), mais "bi'sekira a'hat" (ibid), dans un contexte, dans un cadre et en tant que partie d'un tout.
Cette fois, on peut sortir triomphant du jugement parce que les autres ont besoin de nous.
Le 2e jour de Roch Hachana est notre salut, car nous ne sommes plus seul.

-> Le rav Its'hak Hutner enseigne : "Chaque tsibour est un microcosme de la grande Knesset Yisraël (tous les juifs)". (Pa'had Its'hak - Roch Hachana 26:4)
Il n'est pas nécessaire d'être le donateur, le conférencier, le rabbin ou la rabbanite le plus célèbre du peuple juif. Mais si l'on a un impact sur sa communauté ou sur sa famille, alors même si le "dina kachya" du premier jour ne s'est pas bien passé, le "dina rafya" du deuxième jour renversera la décision céleste initiale.
[ainsi, au final nous recevons bien davantage que ce que nous donnons à autrui, à notre famille, car par leur mérite on peut avoir un jugement nettement plus favorable. On peut avoir de nombreuses bénédictions, pas par notre mérite personnel, mais dans un but d'en faire bénéficier autrui.
Hachem nous juge à Roch Hachana selon notre ambition du moment, ainsi plus on exprime un désir d'être là pour le bien d'autrui, plus on peut espérer de l'aide Divine en ce sens, dans l'année à venir. ]

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-> Le rav Moché Shapiro (Afiké Mayim - Yamim Noraim - p.116) ajoute l'idée que, bien que nous devions rester seuls lorsqu'il s'agit de nos avantages et de nos inconvénients, dans la mesure où nous soumettons notre égo et nos besoins personnels à l'intérêt général, alors "nos lacunes et nos défauts individuels ne seront pas autant mis en évidence".

-> On peut voir un exemple dans le récit de la Shounamite, avec le prophète Elicha.
Cela s'est produit à Roch Hachana parce que là aussi (en effet, le verset : "vayéhi hayom" (II Méla'him 4,8), or selon le Zohar (Pin'has 231a) le terme "hayom" renvoie à Roch Hachana".
Élicha se rendit à Shounem, il y avait là une femme importante (icha guédola), et Elicha lui propose d'intercéder pour elle auprès d'Hachem (v.4,13), mais elle se dérobe en disant : "je réside parmi mon peuple" (béto'h ami ano'hi yochavet).
[ainsi malgré qu'individuellement elle était une femme de grand niveau, elle préfère se fondre dans la masse de la communauté.
Nos Sages disent aussi que l'avantage de prier en minyan est qu'au Ciel on ne va pas examiner si nous méritons d'être exaucé, mais on va inclure nos prières dans le peuple juif, permettant qu'elles passent beaucoup plus facilement. (d'où le fait que nos prières sont souvent au pluriel) ]

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-> Le Alter de Kelm ('Hokhma Ou'Moussar 2:152) enseigne que nous savons que la mission principale de Roch Hachana est "fais de Moi ton Roi" (tamli'houni alé'hem).
Cela ne peut se faire correctement que lorsque tout le monde travaille ensemble pour le bénéfice du monarque. Cependant, si le peuple est empêtré dans des querelles et des désaccords insignifiants, la volonté du roi ne peut être accomplie.

Le Maharal dit également qu'une monarchie fragmentée manque de perfection, ce qui est la marque d'une véritable royauté. Ainsi, chaque pas vers l'unité remplit la mission de Roch Hachana et nous aide à réussir dans le jugement.
[plus le Roi règne sur nous, qu'Il est aimé et respecté, plus tous ses 'sujets' sont dans une bonne ambiance d'unité, fiers et joyeux de faire ensemble la volonté du Roi. ]

"Les prières de toute l’année sont réparées et purifiées grâce à la prière de la veille de Yom Kippour, et s’il y a, entre toutes les prières (en rassemblant les bonnes parties de chaque prière), de quoi constituer une prière entière intègre, toutes les prières bénéficient d’une élévation grâce à celle-ci."
[Chem miChmouël - Yom Kippour 5672 (1912)]