Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

Certes un homme qui a fauté devra s'affliger et se peiner, du fait du grand regret d'avoir fauté.
Cependant, il est une grande stupidité de passer ses journées à s'attrister. La peine pour ses fautes doit se faire dans un certain moment limité de la journée qu'on aura fixé pour cela, mais après, il aura confiance qu'Hachem pardonne les fautes et s'éloignera radicalement de la tristesse qui est une grande impureté.

[Noam Mégadim]

[à l'image du trou fait par une aiguille, qui est certes réduit de par sa taille, mais comparativement très long dans sa profondeur (nos regrets doivent provenir des profondeurs de notre cœur).]

"Celui qui se montre indulgent (envers autrui) verra toutes ses fautes pardonnées (à Roch Hachana).
[...]
Hachem ne pardonne les iniquités qu'à celui qui se considère (par son humilité) comme des "restes"."
[guémara Roch Hachana 17a]

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-> D'après le principe de réciprocité (mesure pour mesure), puisque cet homme a "passé l'éponge" sur les fautes de son prochain envers lui, il ne sera pas jugé dans le Ciel avec sévérité, selon Rava : "tous ses péchés seront pardonnés".
Ainsi, la rigueur Divine l'épargnera et "passera" par-dessus lui, même si ses propres fautes commises ne sont pas pour autant pardonnées.
[Rachi]

-> Quiconque veut bénéficier d'un jugement indulgent et favorable à Roch Hachana doit s'habituer à juger autrui avec indulgence et bienveillance, sans tenir rancune.
[rabbi ‘Haïm Chmoulévitch – Si’hot Moussar (maamar 100)]

-> Quiconque se comporte selon la qualité d'être indulgent avec autrui, trouve grâce aux yeux de son prochain et favorise son contentement (na'hat roua'h).
Il s'inclut ainsi dans l'Assemblée d'Israël, et lors de son jugement, il bénéficie du mérite des membres de cette assemblée (klal).
Par contre, l'intransigeant et le rancunier s'exclut de la communauté d'Israël et il sera jugé seul, sans l'aide de la communauté.
[rav Dessler - Mikhtav méEliyahou (tome 5 , p.70)]

-> Nos transgressions des mitsvot créent un écran d'impureté qui empêche notre aspiration à la pureté et qui rend la téchouva plus difficile.
Cependant, Rava nous fournit ici un conseil précieux, celui de développer la qualité d'être indulgent avec autrui, afin de nous purifier de cette impureté et d'avoir la possibilité de s'élever très haut sur le plan spirituel.
[...]

Il existe un moyen simple d'accéder à cette qualité d'indulgence qui procure tant d'avantages.
Il s'agit de porter un regard sur son prochain comme on se voit soi-même.
En effet, toute colère, toute haine et toute discorde entre 2 personnes ont pour origine le fait que chacun se voit "lui-même" avec ses propres yeux et refuse de se voir lui-même avec les yeux de son prochain.
Ainsi, ces 2 personnes portent donc un regard différent sur la situation ...
Si seulement chacun avait fait l'effort de comprendre la façon de penser de l'autre, même sans l'approuver, cela aurait empêché cette brouille entre eux.
[rav Dessler - Mikhtav méEliyahou (tome 4 , p.243)]

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-> Selon le rabbi ‘Haïm Chmoulévitch (Si’hot Moussar - maamar 100), rabbi A'ha enseigne que le pardon n'est accordé à celui qui fait preuve de la qualité d'être indulgent avec autrui qu'à la condition que ce comportement ait pour origine sa modestie, et non pas une autre origine (orgueil ou autre).

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=> Pourquoi l'homme humble est-il plus facilement pardonné que l'homme orgueilleux?

-> Il est évident que si un homme respectable et un homme simple ou méprisable commettent la même faute, cette transgression est plus grave et plus déshonorante pour l'humble respectable.
C'est pourquoi les fautes d'un homme orgueilleux, qui se considère lui-même comme important et respectable, alors qu'il ne l'est pas, seront jugées sévèrement comme s'il était un homme important qui a fauté.

Par contre, la même faute commise par un homme humble, qui se rabaisse à ses propres yeux, sera jugée avec plus d'indulgence comme s'il s'agissait d'un homme simple, même si cet homme n'est pas simple en réalité.

Ce raisonnement justifie la raison pour laquelle l'homme humble qui se considère comme "des restes" bénéficiera d'un pardon plus facilement que l'orgueilleux.
[Lichmoa béLimoudim]

"Quant aux lois du roi, ils ne les observent point" (Méguilat Esther 3,8)
[Haman dit : ] "Tout au long de l'année, ils déclarent : aujourd'hui c'est Shabbath, aujourd'hui c'est Pessa'h."
[guémara Méguila 13b]

-> Dans cette guémara, les expressions utilisées par Haman : "Shabbath hayom" (aujourd'hui c'est Shabbath - שבת היום) et "Pessa'h hayom" (aujourd'hui c'est Pessa'h - פסח היום) sont écrites en abréviation : שה"י et פה"י.
Pourquoi cela?

Selon le Sifté 'Hakhamim, c'est parce que l'impiété d'Haman était si grande, qu'il ne voulait pas mentionner explicitement les mots de Shabbath ou Pessa'h (préférant des abréviations), tellement il méprisait ces 2 solennités juives.

Rech Lakich dit : "La téchouva est une grande chose, car elle transforme les fautes commises avec préméditation en fautes par inadvertance" ...
Rech Lakich dit aussi : "La téchouva est une grande chose, car elle transforme les fautes commises avec préméditation en mérites" ...

Ces 2 affirmations ne sont pas contradictoires : la seconde affirmation concerne ceux qui se repentent par amour pour Hachem, et la 1ere concerne ceux qui se repentent par crainte d'Hachem.

Rabbi Chmouël bar Na'hman dit au nom de rabbi Yonathan : "La téchouva est une grande chose, car il prolonge le nombre d'années de vie de l'homme, selon le verset : "grâce à elles, il vivra" (Yé'hezkel 33,19)."

[guémara Yoma 86b]

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+ "Reviens Israël jusqu'à Hachem, ton D., car tu es tombé par ton péché" (Hochéa 14,2)

-> Rabbi 'Haïm Chmoulévitch (Si’hot Moussar - Si'ha 93) enseigne :
Il existe une relation entre la chute du niveau spirituel et la téchouva.
En effet, il est écrit : "Reviens ... car tu es tombé".
C'est parce que tes iniquités t'ont fait chuter si bas, sur le plan spirituel, que tu as acquis les "ressorts" nécessaires à ton redressement par une véritable téchouva capable d'atteindre le Trône Céleste.
C'est l'obscurité spirituelle dans laquelle tes iniquités t'ont plongé qui a provoqué ton réveil et t'as fait retrouver la lumière Divine.
A une chute profonde correspond une ascension très haute sur le plan spirituel.

-> Selon le rav Dessler (tome 5, p.179), le mal contenu dans les iniquités antérieures d'un homme (avant sa téchouva totale) constituait certes un écran entre cet homme et son Créateur.
Cependant, du fait que ce mal a été un instrument (kéli) au service de la téchouva, et la cause de l'élévation de cet homme qui s'est sanctifié, ce mal se répare, s'élève et se sanctifie en même temps que l'homme : les fautes antérieures seront considérées comme des mérites.

-> La guémara (Avoda Zara 17a) cite l'exemple de El'azar ben Dordaya.
Après avoir mené une vie entière dans la débauche avec de nombreuses prostituées, il regretta profondément, fondit en larmes et sanglota jusqu'à rendre l'âme.
Une voix Céleste proclama alors : "Rabbi El'azar ben Dordaya est attendu dans le monde à venir".
Ainsi, c'est sa vie déréglée qui a été le ressort de sa téchouva fulgurante qui lui a fait acquérir le monde à venir en un instant, avec le titre de rabbi.
[enseignant à tous la puissance de la téchouva, même si on est arrivé au plus bas].

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-> Rabbi 'Haïm Chmoulévitch ajoute que l'on apprend également de ce verset d'Hochéa, qu'une personne qui fait téchouva a l'obligation de réaliser une téchouva totale ("jusqu'à Hachem ton D."), car s'il se contentait d'une demi-téchouva, ses fautes antérieures, encore attachées à lui, pourraient le ramener à son niveau initial avant la téchouva, et même à un niveau plus bas que son niveau initial.

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-> b'h, à ce sujet : "De l’épreuve naîtra ma grandeur" : https://todahm.com/2016/08/22/de-lepreuve-naitra-ma-grandeur

[Moché dit à Yitro : ...] "Hachem a parlé du bien sur Israël" (Béaaloté'ha 10,29)

Dans tout le Tana'h, les termes : "dibèr tov" (a parlé du bien - דבר טוב) apparaissent uniquement à 2 reprises :
-> la 1ere fois dans notre verset qui décrit les propos de Moché à Yitro pour le convaincre de rester avec eux.

-> la 2e fois dans la Méguilat Esther (7,9), quand il est dit que Mordé'haï "a parlé du bien sur le roi" (דִּבֶּר-טוֹב עַל-הַמֶּלֶךְ), pour sauver sa vie.
Bien qu’il s’agisse là du roi A'hachvéroch, d’après le Midrach quand il est dit dans la Méguila "le roi" (hamélé'h), sans préciser A’hachvéroch, cela fait allusion à Hachem.

=> Ainsi, les 2 références de ces termes (dibèr tov - דבר טוב) font allusion au fait que quiconque dit du bien sur le peuple d’Israël ("a parlé du bien sur Israël"), cela lui est compté comme s’il disait du bien sur Hachem Lui-Même ("a parlé du bien sur le Roi (des rois)").

[le Bné Yissa'har - Rabbi Tsvi Eliméle'h de Dinov - dans son Agra déKala]

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-> On vient de voir que louer le peuple juif revient à louer le Roi, c’est-à-dire le Maître du monde.
Mais, l’inverse est aussi vrai : quiconque médit des enfants d’Israël est considéré comme avoir médit du Roi des rois.

L’auteur du Ravid Hazaav explique dans cet esprit le verset : "Selon la lésion (moum) qu’il aura faite à autrui, ainsi lui sera-t-il fait" = celui qui attribue un défaut (moum) à un homme, c’est comme s’il en attribuait à Hachem.
Ainsi est-il de notre devoir de juger positivement autrui et de ne pas s’empresser d’affirmer qu’il avait l’intention de nous taquiner ou de médire de nous.

La téchouva est importante, car elle a le pouvoir de "déchirer" un décret (du Ciel) qui condamne.

[rabbi Yo'hanan - guémara Roch Hachana 17b]

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-> Grâce à la téchouva, le malheur décrété auparavant sera découpé ("déchiré") en plusieurs "petites" souffrances qui atteindront l'homme une après l'autre, afin qu'elles deviennent supportables.
[Ben Ich 'Haï - guémara Roch Hachana 17b]

[Pour chaque personne,] il existe 2 niveaux de jugement à Roch Hachana :
- d'après la michna (guémara Sanhédrin 37a), chacun a le devoir de se dire que le monde a été créé à son intention.
Cela signifie que chacun a un rôle à y jouer et seul lui peut l'accomplir.
Le 1er jugement individuel porte sur la loyauté de cet homme dans l'accomplissement de son rôle dont dépend le redressement (tikoun) du monde.

- le 2e jugement, collectif, porte sur l'influence (en bien ou en mal) qu'il a pu avoir sur la communauté d'Israël.

Ainsi, les 2 jugements de la même personne portent sur 2 domaines distincts.

[rav ‘Haïm Friedlander - Sifté ‘Haïm]

Par la confession des fautes (vidouï), nous réduisons au silence tout ange accusateur qui voudrait nous dénoncer.
Car Hachem dit à cet ange : "Pourquoi viens-tu maudire Untel pour avoir fait telle et telle chose, lorsqu'il a lui-même confessé ses fautes et a décidé de ne plus les reproduire? "Quiconque confesse son délit et l'abandonne trouvera la miséricorde" (Téhilim 28,13).
Puisque cette personne a admis ses fautes et les a rejetées, elle mérite la miséricorde et le pardon."

Ainsi, grâce à la confession du repentant, les accusateurs célestes perdent tout pouvoir et sont réduits au silence.
En raison de son importance, la confession (vidouï) doit être récitée avec une grande concentration, mot à mot, le cœur brisé et la voix étranglée de sanglots.

[Méam Loez - Nasso 5,5-6]

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-> "Celui qui dissimule ses fautes ne réussira pas, mais celui qui les avoue et les abandonne sera pris en pitié" (Téhilim 28,13)

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-> L'homme doit se repentir à tout moment. En effet, il risque de mourir subitement et d'arriver au monde futur sans s'être amendé.
[de même, le machia'h peut venir à tout moment, et il sera alors trop tard pour faire téchouva!]

Le 'Hovot haLévavot écrit :
"Prépare d'amples provisions. Ne t'épargne aucun effort, tant que tu es vivant et que tu possèdes la force, car la route est longue devant toi.
Ne dis pas : "Demain, je prendrai des provisions" car aucune créature ne connaît le jour de sa mort.
Hâte-toi chaque jour d'accomplir ta tâche, car la mort envoie quotidiennement ses flèches et sa foudre.
Comme un oiseau vagabonde loin de son nid, l'homme erre loin de chez lui.
Ainsi, ne tarde pas à accomplir ce que le jour exige."

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-> b'h, également au sujet du vidouï : https://todahm.com/2020/10/11/29054-2/

Rav Hamnouna a dit : "Quiconque récite dans sa prière, la veille de Shabbath, le paragraphe: "Vayé'houlou : ainsi furent terminés (les cieux et la terre) ...", sera considéré comme l'associé de Hachem dans l'oeuvre de la Création."

[guémara Shabbath 119b]

-> Il existe une allusion au fait que l'expression : "vayé'houlou" (écrite dans la Torah : וַיְכֻלּוּ - ils terminèrent) concernent Hachem et son associé : l'homme qui prie (donc qui témoigne) vendredi soir.
En effet, la guématria du mot : וַיְכֻלּוּ est de 72, soit la même que la somme du Nom Divin : יהוה (soit 26) et de celle de l'homme : אדם (adam - 45), à qui il faut ajouter 1 pour l'ensemble (le kollel), soit : 72 (26+45+1).
[Ben Ich 'Haï]

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=> "vayé'houlou" = témoigne de la Création du monde?

-> D'après certains, le passage de "vayé'houlou" doit être lu debout et à haute voix, car il s'agit de témoigner que c'est Hachem qui a façonné ce monde à partir du néant.
Or, d'après la guémara (Chévouot 30b), tout témoignage doit se faire en position debout.
[Tour - Or ha'Haïm 268]

-> Le Maharcha enseigne :
En récitant le passage qui commence par "vayé'houlou", à l'entrée de Shabbath, l'homme témoigne en cela que Hachem a créé le monde.
Par ce témoignage, il est considéré comme associé à Hachem dans la Création, car le but du Shabbath, instauré par la Torah, est de témoigner que Hachem a créé le monde. En effet, sans ce témoignage, l'oeuvre de Hachem risquerait d'être ignorée.

De plus, c'est par la Parole que Hachem a créé le monde et l'homme s'est associé à cette Création par sa parole de témoignage. Ainsi, le pouvoir de la parole, confié à l'homme, a pu "associer" Hachem et l'homme.

-> Alors que chaque jour d'une semaine (excepté le Shabbath) est distinct d'un jour d'une autre semaine, tous les Shabbath de l'année sont attachés l'un à l'autre et forment une unité.
En effet, tous les Shabbath ont un but commun : montrer qu'Hachem a créé le monde en 6 jours et a sanctifié le 7e jour par le repos Shabbath.
[Maharal - 'Hidouché Aggadot]

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=> Est-il possible qu'un homme (limité) soit l'associé d'Hachem (Infini) dans la Création?

-> Le Kol Bo (35) explique :
Il est certain que l'intention de rav Hamnouna n'est pas de dire que Hachem et l'homme qui prie "vayé'houlou" sont considérés comme de véritables associés de l'oeuvre de la Création, car ce serait un déshonneur pour Hachem qui était le Seul à créer le monde.
L'intention de rav Hamnouna est donc de dire que cet homme, qui proclame son témoigne de "vayé'houlou", à l'entrée de chaque Shabbath, croit d'une foi profonde et inébranlable que c'est Hachem qui a réalisé l'oeuvre de la Création et il vient témoigner de ce fait, comme s'il avait vu la Création du monde de ses propres yeux, donc comme s'il était associé à cette oeuvre originelle.

-> Le Ben Ich 'Haï écrit :
Un homme peut proclamer "vayé'houlou" et être associé à l'oeuvre de la Création sans porter atteinte à l'honneur d'Hachem. [en mettant les 2 sur un même plan!]
En effet, Hachem a créé le 7e jour de Shabbath d'une durée de 24 heures de sainteté (kédoucha) et de tranquillité (ménou'ha). Mais l'homme, qui reçoit le Shabbath 20 ou 40 minutes avant le coucher du soleil (et qui prolonge le Shabbath à sa sortie), crée lui-même un "nouveau" Shabbath avec la même sainteté et la même tranquillité prises sur un temps profane.

Donc cet comme devient l'associé de Hachem dans l'oeuvre de la Création, car comme Lui il a "créé" un nouveau Shabbath qui s'ajoute au Shabbath de 24 heures d'Hachem.

Le Shabbath est saint, entièrement voué à Hachem, et avoir des préoccupations sur le plan matériel et profane transforme ce saint des Saints (kodéch kodachim) que représente le Shabbath en un jour profane ('hol) : il faut respirer à "pleins poumons" l'atmosphère de Shabbath.

[Taz - guémara Shabbath 150b]

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[on a tendance à se gâcher, à ne pas apprécier pleinement le moment présent (ici le Shabbath) à cause de nos soucis liés au futur, alors qu'ils ne dépendent pas de nous et sont entièrement entre les "Mains" de papa Hachem.

Par ailleurs, le Shabbath est un aperçu du monde futur. Or, dans le monde futur nous nous rendrons compte que tout n'est que pour notre bien. Ainsi, à Shabbath nous devons tendre vers la vision du monde futur qui est purement spirituelle et que tout (sans exception) n'est que pour notre bien!]