Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"On ne verra pas chez toi de levain et on ne verra rien de levé dans toutes tes frontières" (Bo 13,7)

-> Le ‘hamets qui gonfle après le pétrissage symbolise l’orgueil.
La Torah vient nous enseigner qu’en ce qui concerne l’orgueil, il n’y a pas à suivre la voie moyenne. Même la plus infime quantité est à exclure, il faut aller jusqu’au bout.
C’est cela la matsa, qui est basse et humble, et que nous avons l’ordre de manger.

On apprend de là qu’en ce qui concerne l'orgueil, il faut se montrer aussi intransigeant qu’envers le ‘hamets, que la Torah a absolument banni et qu’elle a appelé une abomination comme l’idolâtrie.
Il faut en suspecter même la plus infime quantité, à l'image du ‘hamets.
['Hida - ‘Hasdei Avot chap.4,4]

-> Le Bina LéItim enseigne :
La raison pour laquelle c’est justement à Pessa’h que nous avons reçu l’ordre de l’interdiction du ‘hamets est une allusion à la bassesse de l’orgueil.
L’impureté de l’Egypte est l’orgueil et la vanité, car "l’ange tutélaire de l’Egypte s’appelle : Rahav (large, gonflé)".
L’une des raisons de l’esclavage était l’orgueil du cœur des Bné Israël à l’époque : ils ne voulaient pas se soumettre à ceux qui les réprimandaient et refusaient d’avoir des chefs comme il convient (à l'image de nos rabbanim reconnus de tous).
C’est pourquoi, mesure pour mesure, leur est arrivé le malheur de l’esclavage et des travaux forcés, qui ont abaissé leur orgueil, sous l’autorité de Pharaon qui est le plus orgueilleux des orgueilleux, au point que son orgueil l’a poussé à faire de lui-même une idole.

Si la raison de l’exil et de l’esclavage était l’orgueil, il s’ensuit que le remède était de mériter la délivrance et la liberté par le contraire, qui est l’humilité et l’éloignement total de toute vanité.

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+ La matsa = apprendre l'importance de la vivacité :

-> Rabbi Nissim Yaguen (Nétivé Or) enseigne :
Voici un des message enfoui dans la matsa, cette matsa que nous mangeons : nous enseigner la vivacité.

Lorsque nous désirons corriger nos comportements, nous élever, le yétser ara vient parfois nous souffler à l'oreille : "Cela vaut la peine de se renforcer ... Mais pas si vite! Si tu avances vite, tu risques de perdre ta famille qui ne désire pas avancer à ton rythme, tu risques de tout perdre!
Le yétser ara réussit à nous convaincre, car il est préférable que Hachem patiente plutôt que l'épouse ou les enfants fuient ..."

En revanche, la matsa nous enseigne et nous rappelle, que lorsqu'une mitsva ou un acte pouvant nous renforcer se présente à nous, il ne faut pas attendre! Il faut agir vite, avec vivacité, ne pas perdre un seul instant!

"Une mitsva qui vient à toi ne la laisse pas fermenter!"
Selon les propos de nos Sages, nous en déduisons 2 enseignements :
1°/ Nous devons nous dépêcher de peur de perdre l'occasion qui nous a été offerte de mériter une vie éternelle et appliquer la volonté de notre Père qui est aux cieux, Hachem.
2°/ Nous devons être vigilants à ne pas faire la mitsva avec un visage amer ... car Hachem désire des mitsvot réalisées avec volonté, joie, enchantement, et non pas faites pour ainsi dire, comme si un démon s'était emparé de nous, comme si un lourd fardeau était posé sur nos épaules.
[...]

Le message qui est enfoui dans la matsa est : la vivacité. La vivacité en appliquant les mitsvot.
Ne pas dire : "Doucement doucement, cela viendra avec le temps ..."
Si ton père te demandait un verre de thé, le laisserais-tu attendre plusieurs années?
Evidemment non!
Mais en ce qui concerne Hachem qui patiente que tu appliques les mitsvot, Lui, tu Le laisses attendre ...

La mitsva désigne la vivacité, ne pas la laisser fermenter, ne pas laisser la mitsva fermenter.
Tu comprends quelque chose? Tu vois une bonne chose? Ne la laisse pas fermenter.

"Une mitsva qui vient à toi ne la laisse pas fermenter"
Quelle est la conclusion?
Premièrement, ne pas faire la mitsva avec un visage amer ...
Deuxièmement, ne pas perdre la mitsva, ne pas la laisser passer, mais la faire avec vivacité, entièrement, avec amour et dévouement.

"Une nuit de protection pour tous les enfants d’Israël, pour leurs générations" (Bo 12,42)

-> "Une nuit de protection" :
La nuit de Pessa'h est différente de toutes les autres nuits, et appartient à la miséricorde totale.
Non seulement la nuit de Pessa'h qui a eu lieu en Egypte, mais chaque année c'est une nuit de miséricorde totale.
Ce verset se poursuit d'ailleurs par : "pour tous les enfants d’Israël, pour leurs générations".
[le Kaf Cohen]

Le but de la descente et du séjour des Bné Israël en Egypte était de les préparer, par le biais des difficultés de l'esclavage et de l'oppression égyptienne, à devenir le peuple de D.
Aussi longtemps que le peuple juif n'avait pas été forgé par cet apprentissage, la Présence Divine n'avait reposé que sur certains individus, pour des périodes limités.
Après le séjour en Egypte, la Présence Divine pourra reposer sur le peuple entier, en permanence et pour toujours.
[Malbim - Yéhochoua 2,4]

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-> Le Zohar (Lé'h Lé'ha 83a) écrit :
Lorsque Hachem a voulu faire pour Lui un peuple [parfait], si les Bné Israël n'étaient pas d'abord descendus en Egypte et n'y avaient pas été purifiés, ils n'auraient pas pu devenir Son peuple.

-> Le Ram'hal (Déré'h Hachem 4,49) enseigne :
"Après la faute d'Adam, toute l'humanité était en ruine ... c'est pourquoi il était nécessaire que le peuple d'Israël soit exilé et asservi en Egypte. C'est ce qui leur a permis de se purifier comme l'or dans le creuset."

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-> Le 'Hatam Sofer (Shabbath hagadol 5596) dit que le soir du Séder nous devons remercier Hachem de nous avoir exilés en Egypte.
Nous devons avoir en tête le soir du Séder que D. a fait descendre les Bné Israël en Egypte, et leur a imposé un dur exil, c'était pour qu'ils en retirent un immense profit.
Grâce à cet exil, le peuple d'Israël a été purifié et a réussi à s'extraire d'une vie matérialiste et vide de tout contenu pour s'orienter vers une vie de Torah et de grandeur.

[dans nos moments difficiles, nous devons avoir conscience que ce n'est que passager, et que de là va germer b'h de belles et grandes choses dans notre vie.
Hachem ne nous fait pas souffrir par plaisir, mais pour nous faire grandir, nous combler du meilleur!]

Bon anniversaire le peuple juif!

Pessa'h est le jour d'anniversaire de la nation juive.
Chaque membre du peuple juif est un enfant unique adoré et précieux par Hachem, le Maître du monde.
Nous célébrons ce lien si spécial avec Lui par différentes mitsvot et coutumes observées à Pessa'h.

Le rav Shimshon David Pinkous explique que les 3 composants essentiels du Séder de Pessa'h sont : les matsot, le vin et le récit de la sortie d'Egypte.
Si nous mettons autant d'importance, c'est parce qu'ils symbolisent les 3 partenaires dans la formation d'un être humain.
La guémara (Nidda 31a) dit que ces 3 partenaires sont : Hachem, le père et la mère.
Puisque Pessa'h est la naissance de la nation juive, il est approprié de se focaliser sur nos origines et de remercier Hachem.

- La guémara dit que le père donne à l'enfant les éléments blancs du corps, comme les os et les dents.
C'est en allusion dans la matsa qui est faite de farine blanc (et parfois aussi dure qu'un os!).
Le père est habituellement celui qui est le plus dur avec les enfants, le plus strict dans son style de discipline.

- D'un autre côté, la mère amène les parties rouges de l'enfant, comme le sang.
C'est une référence au vin du Séder.

- De plus, la femme est comparée à une vigne ("Ta femme sera comme une vigne féconde" - Téhilim 138,3) qui en plus de donner physiquement le sang, c'est elle qui va généralement transmettre à un enfant la passion et l'amour pour la Torah et les mitsvot (sang spirituel).

- Le 3e et plus important partenaire à la formation d'un être humain est certainement Hachem qui fournit l'âme, que Onkelos appelle : "un esprit parlant" (roua'h mémaléla - Béréchit 2,7).
Un juif doit utiliser positivement cette capacité propre à l'humain de communiquer avec des mots.
Ainsi, en louant et en remerciant Hachem nous nous élevons vers la noblesse, vers une grandeur, bien supérieure à un simple être humaine (le Kouzari dit qu'il y a : le minéral, puis le végétal, puis l'animal, puis l'humain, et enfin le juif).
C'est précisément ce que nous faisons à Pessa'h, où nous racontons en détails l'histoire de la sorte d'Egypte.

=> C'est ainsi que par la matsa, le vin et le récit de la sortie d'Egypte, nous nous rappelons des 3 partenaires de la création d'une personne.
C'est le moment de "l'anniversaire" annuel du peuple juif, où nous réalisons à quel point chaque juif est précieux à son papa Hachem (indépendamment de ce que l'on fait dans sa vie, on reste toujours le fils unique et adoré de D.), et nous sommes mêmes tout le but de [la création et de] l'existence de ce monde.

Uniquement les juifs ont cette capacité de d'éternité (d'exister pour toujours) : nous sommes nés à Pessa'h et nous avons survécu à chaque génération à tous ennemis.
Ceci atteste de notre grandeur, et d'à quel point nous sommes précieux et proches de Hachem, l'Unique Maître du monde.

==> Ainsi, à Pessa'h nous nous rappelons d'où nous venons, nous développons en nous la conscience de notre grandeur afin de pouvoir ensuite tout mettre en œuvre pour exprimer dans la réalité ces potentialités très très élevées.
Ainsi, la matsa, le vin et le récit de la sortie d'Egypte, doivent nous donner une énorme fierté d'être juif, une énorme confiance en la grandeur infinie que D. met en nous, pour alors agir le restant de l'année avec responsabilité, avec toute la noblesse, grandeur qui nous caractérise.

[d'une certaine façon, cela peut ressembler au fait de rentrer dans un hélicoptère, et de prendre de la hauteur sur notre monde actuelle.
On remarque que ce qui semble important matériellement, dans la dimension spirituelle est tout petit.
Pessa'h est une renaissance plein de fraîcheur et de force de notre judaïcité, ce qui conduit à une conscience de notre noblesse (notre père c'est le Roi des rois!), et donc à une nouvelle vision beaucoup plus élevée et responsable sur ce monde au regard de notre situation élevée.]

"Pendant Pessa'h, le 'hamets représente le yétser ara (mauvais penchant)" (Zohar Bo 40b).

-> Le Radbaz commente : "c'est pourquoi il faut s'en débarrasser totalement et le chercher aussi au fond de ses pensées, car même une quantité infime ne s'annule pas."

-> Le 'Hida ajoute que dire que le 'hamets incarne le yétser ara est le sens simple et clair de l'interdiction du 'hamets. De sorte que toutes les interdictions concernant le 'hamets doivent nous inciter à nous éloigner du yétser ara et à le rechercher dans les recoins de nos cœurs.
Il conclut que nous pouvons ainsi expliquer les paroles de rabbi Yéhouda (guémara Pessa'him 21a) : "La seule façon d'éliminer le 'hamets est de le brûler" = le seul moyen de lutter contre le yétser ara, c'est de le brûler par le feu, celui de la Torah (comme le disent nos Sages dans la guémara Kidouchin 30b).

"Vous garderez les matsot" (Bo 12,17)

-> Rachi commente : "Ne lis matsot, mais mitsvot.
Ainsi, de même qu'on ne laisse pas fermenter les matsot, on ne doit pas laisser "fermenter" les mitsvot : lorsque se présente à toi l'occasion d'accomplir une mitsva, saisis-là immédiatement."

-> De la même façon qu'une matsa qu'on a laissée fermenter perd son statut de matsa et devient 'hamets, et celui qui en mangerait pendant Pessa'h serait passible de retranchement (karét) du peuple à jamais, de la même façon en est-il pour toutes les mitsvot : la différence entre accomplir une mitsva avec empressement (zérizout) ou négligemment ressemble à celle qui sépare une mitsva d'une transgression (avéra).

Cela est également vrai pour les avérot : il est fondamental de les fuir avec une grande rapidité.
C'est pourquoi, nos Sages (guémara Yoma 22b) disent que le roi David fauta à 2 reprises et ne fut pas puni, tandis que Chaoul ne fauta qu'une seule fois et il en fut puni.
En effet, lorsqu'on reprocha à David d'avoir fauté, il s'en repentit immédiatement (cf. Chmouel II 12,3).
En revanche, Chaoul après avoir reçu des reproches (Chmouel I 15,20) affirma avoir accompli la parole Divine, car il était incapable de faire un rapide examen de conscience, et il lui fallut du temps avant de reconnaître sa faute.
[rav Réouven Grozovsky]

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-> "On ne fait pas attendre une mitsva, même si on pense l'accomplir plus tard avec plus de splendeur, car il n'y a pas de qualité plus grande que l'empressement."
['Hafets 'Haïm - michna Broura (90,28)]

-> "N'atteindront le bien que ceux qui s'y précipitent"
[Rabbénou Bé'hayé - 'Hovot haLévavot]

-> "L'homme se lèvera le matin comme un lion pour le service Divin"
[au tout début du Choul'han Arou'h.
Ainsi, le livre compilant les lois juives démarre en mettant en avant l'aspect vital d'avoir du zèle à faire les mitsvot et à ne pas faire des avérot.]

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-> b'h, également sur l'importance du zèle : https://todahm.com/2019/02/14/8341

"Ils mangeront ... cette nuit-là ... des matsot" (Bo 12,8)

La Torah nous ordonne de manger de la matsa la 1ere nuit de Pessa'h.
=> Pourquoi de nombreuses personnes ont l'habitude d'utiliser spécifiquement des matsot rondes pour réaliser cette mitsva?

-> Le rav Yéhouda Assad suggère qu'au moment de sortir les juifs ont cuisiné des "galettes azymes" ("ougot matsot" - Bo 12,39) : la pâte n'a pas fermenté puisqu'ils sont partis sans s'attarder.
Le terme : "ouga" est souvent utilisé pour connoter une forme ronde (ex: guémara Taanit 19a).
=> Ainsi pour s'en rappeler nous utilisons des matsot rondes.

-> Le Réma (Ora'h 'Haïm 476,2) écrit que de nombreuses personnes ont l'habitude de manger un œuf au Séder, comme symbole de deuil, puisque la nuit du 9 Av tombe toujours le même jour de la semaine que la nuit du Séder (1er jour de Pessa'h).

Le Pri Mégadim ajoute (Michbétsot Zahav 476,3) que les œufs sont aussi un signe de deuil pour la mort de Avraham, qui a eu lieu la 1ere nuit de Pessa'h.

Rachi écrit (Toldot 25,30) : L’œuf est rond et entièrement fermé. Une personne en deuil reste également la bouche close.

=> Ainsi, nous mangeons des matsot rondes, également en expression de notre deuil pour la destruction du Temple (9 Av), et pour la mort de notre Patriarche Avraham.

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-> Les égyptiens avaient l'habitude de manger des pains carrés, ayant plusieurs coins, en référence aux multiples dieux qu'ils idolâtraient, tandis que leurs esclaves juifs mangeaient des pains ronds.
C'est pourquoi, afin de se souvenir de cette distinction, nous mangeons également des matsot rondes.
[rav Yéhouda Assad]

-> Le Séfer haDrach véa'Iyoun, cite le Ibn Ezra (Vayikra 2,4), qui écrit que les miches de pain offertes en offrandes dans le Temple étaient rondes, et c'est pour cela que nous procédons de même en ayant des matsot rondes au Séder.

-> Le rav Aharon Levin fait remarquer que Hachem semble apprécier les objets ronds, comme le soleil, la lune, la terre et les étoiles qui sont ronds, tandis que que rien n'a été créé avec une forme carrée (guémara Yérouchalmi Maasserot 25b), c'est pour cela que nous nous efforçons de manger des matsot rondes, forme qui semble appréciée aux yeux de D.

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[la forme ronde peut renvoyer au fait que : les festivités juives sont cycliques, dans le sens où à chaque fête nous revivons la même puissance et influence originelle (ce n'est pas qu'un simple souvenir du passé).
Cela renvoie au fait que le peuple juif est éternel à l'image du cycle de la lune (alternant des périodes de forte présence, avec une absence en apparence quasi totale), et au fait que tout chose de ce monde à un cycle de vie et que seul Hachem est l'Eternel (à par Lui, toute chose à une date de naissance et une date de fin!), ...]

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-> L’œuf est un symbole de deuil (Choul'han Aroukh - Yoré Déa 378,9)
=> Si c'est ainsi, pourquoi mange-t-on de l’œuf à Pessa'h

-> Le 'Hatam Sofer (dans ses Drachot vol.2 p.236) donne la réponse suivante.

Cela était une coutume des juifs en Egypte, car pour nos Sages et anciens, tels que Aharon et les Lévi'im, la 1ere nuit de Pessa'h était une nuit de deuil comme le 9 Av.
[aussi longtemps qu'ils étaient esclaves en Egypte, les juifs traitaient la date du premier jour de Pessa'h comme un moment de deuil, semblable au 9 Av. Car de nombreux évènements tragiques ont eu lieu en ce jour.
Ainsi, nous mangeons des œufs au Séder pour nous rappeler du deuil que prenaient nos ancêtres en Egypte à cette date.]

La raison est que :
- c'est en cette nuit qu'a été décrétée la brit ben habétarim (Séder Olam rabba 5) ;
- en ce jour Sarah a été prise comme captive dans le palais de Pharaon (Pirké déRabbi Eliézer 26) ;
- c'est ce jour que Yaakov s'est tenu devant Pharaon lorsqu'il est venu en Egypte ;
- c'est en ce jour qu'a été décrété et qu'a commencé la période d'esclavage très difficile/intense d'une durée de 86 années.

Lorsque Hachem a parlé à Moché dans le buisson, lui demanda d'aller chez Pharaon, c'était Roch 'Hodech Nissan.
C'est le moment où l'esclavage était le plus difficile, et leur souffrance ayant été doublée [par les décrets de Pharaon], et ils étaient alors dans un état de désolation.

Soudainement est arrivé le temps de la joie : le peuple était libéré et devenant la nation de D.

=> Cependant, au Séder, nous mangeons des œufs pour se souvenir de nos moments difficiles passés [et d'à quel point Hachem peut nous libérer rapidement de tous nos soucis!].

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-> Rabbi Leibele Eiger dit que nous mangeons des œufs au Séder pour indiquer que de même qu'un simple œuf devient un poulet lorsqu'il est couvé au chaud sous une poule, de la même façon de nombreuses choses peuvent se passer pour nous durant le Séder. En effet, notre chaleur, notre enthousiasme et notre joie, on la capacité de nous faire mériter d'énormes choses.

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-> En Egypte, chaque année les juifs avaient l'habitude de se rassembler et ils s'endeuillaient sur leur esclavage en mangeant des œufs, le symbole traditionnel du deuil.
Ils se réunissaient ensemble le 15 Nissan, la nuit où leur esclavage avait été décrétée lors de l'Alliance des morceaux (brit ben habétarim) entre Hachem et Avraham, et ils se désolaient sur leur triste état.
Pour se souvenir de cela, nous mangeons également des œufs à notre Séder.
['Hatam Sofer]

-> Le rav Abba Levin dit que d'une façon similaire nous pouvons également nous imaginer qu'un jour nous mangerons des œufs à notre repas de fête du 9 Av [suite à la venue du machia'h et la reconstruction du Temple], commémorant le fait que ce jour était auparavant un jour de deuil, où nous mangions des œufs symbolisant notre peine sur la perte du Temple.

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-> Les œufs, plat symbolisant le deuil, sont mangés selon la coutume au début de Choul'han Orekh, afin de nous rappeler le deuil que subissaient les juifs lorsque Pharaon a décrété de tuer leurs enfants.
[Yafé l'Lev 476,2]

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-> Selon le Gaon de Vilna (Massé Rav 191), il y a un œuf qui est mangé est c'est celui du plateau du Séder, ce qui est un rappel pour le Korban 'Haguiga qui était apporté à Pessa'h au Temple.
De ce point de vue, l'œuf n'a rien à voir avec le deuil, car "que D. nous en préserve de se rappeler du deuil du 9 Av en ce jour [de fête (Yom Tov) de Pessa'h]".

-> De son côté, le Maharil (Seder haHaggada 27) enseigne :
le mot pour "œuf" en araméen est ביעא, qui est également le mot araméen pour : "demander".
Nous mangeons des œufs la nuit du Séder comme un signe : "que nous demandons le Miséricordieux de nous délivrer".

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-> La coutume consiste à manger un œuf cuit dur.
Le Pné Ména'hem explique qu'un œuf est un aliment qui existe à l'intérieur d'un autre aliment, le poulet, qui est également mangé.
Cela indique que même à l'intérieur de l'exil, les graines de la géoula sont déjà cachées.
Et dans l'œuf lui-même, sous sa coquille dure, se trouve la nourriture, capable de nourrir et de soutenir, la géoula cachée dans l'exil (galout).

"Il y a 2 types d'impureté qui peuvent impacter une personne : une impureté qui entre dans une personne comme le fait de manger des aliments non-cashers, et une impureté qui entoure une personne comme l'idolâtrie.

Nos Sages ont enseigné que Hachem a précipité les juifs de sortir d'Egypte car ils étaient sur le point de tomber définitivement dans l'impureté égyptienne.
En effet, nos ancêtres ont atteint le niveau où l'impureté extérieure d'Egypte s'apprêtait à faire partie intégrante d'eux. Hachem les a pris avant que l'impureté ne puisse pénétrer [leur intériorité].

=> Comment peut-on alors permettre à des aliments non-cashers d'entrer dans son corps?
Cela est possible uniquement si l'on refuse d'admettre la véracité de la sortie d'Egypte!"

[le 'Hida]

Normalement les juifs auraient dû être esclaves pendant 400 années, mais finalement ils ne sont restés que 210 ans en Egypte.

La matsa est appelé : "lé'hem oni" (un pain de misère, de pauvreté), et en araméen : "la'hma anya" (לחמה עניא).
La guématria de : לחמה עניא est de 210.

La matsa fait allusion au fait que si les juifs ont pu être libérés en "avance", c'est parce que leur esclavage était devenu beaucoup plus intense et difficile.

De même que la matsa doit être cuite rapidement pour devenir du pain, de même l'oppression des juifs a dû s'arrêter plus rapidement pour qu'ils ne deviennent pas 'hamets (bloqués pour toujours au 50e niveau d'impureté).

[le Tiféret Israël - Pessa'him 10,5]

"Moché dit : 600 000 hommes à pied, c'est le peuple au milieu duquel je suis" (Béaaloté'ha 11,21)

-> Le midrach nous rapporte que lorsque Pharaon a décrété que les bébés juifs devaient être jetés dans le Nil, les mères juives les ont alors cachés dans leur sous-sol/cave afin que les égyptiens ne puissent pas les retrouver.
Cependant afin de les débusquer, les égyptiens amenaient leurs propres bébés dans les maisons juives, et les faisaient pleurer, ce qui entraînait les bébés juifs à pleurer également.
C'est alors que les égyptiens prenaient les enfants juifs et les noyaient dans le Nil.

Rav Lévi affirme que 600 000 enfants ont été ainsi jetés dans le fleuve, et cela a poussé Moché à déclarer : "600 000 hommes à pied, c'est le peuple au milieu duquel je suis", et pour chacune de ces 600 000 personnes, un enfant a été jeté dans le fleuve.

-> Le rav Shimshon d'Ostropoli écrit à ce sujet :
En réalité, chacun de ces 600 000 enfants a vécu pendant encore 80 années.
En effet, à la place d'être noyés dans le Nil, ils se sont parfaitement développés dans le fleuve, comme le font les poissons.

Ce miracle a été révélé au grand jour, lorsque les juifs ont traversé la mer Rouge, puisque à ce moment ces enfants qui ont été transportés par les courants d'eau, sont sortis vivant de la mer.
=> Ainsi en plus des miracles sublimes liés à l'ouverture de la mer Rouge, il y a également eu des retrouvailles de chaque juif avec son enfant perdu (persuadé à tord d'être mort noyé!).

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-> Lorsque le machia'h arrivera, il se produira la même chose (ceux qui seront morts reviendront), comme le prophète Mala'hi (3,24) l'écrit : "Il ramènera le cœur des pères à leurs enfants, et le cœur des enfants à leurs pères".