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Les souffrances & la sortie d’Egypte

+ Les souffrances & la sortie d'Egypte :

-> Rabbi Avraham Grodzinski, le machguia'h de la yéchiva de Slabodka a écrit (Torat Avraham) :
"Souffrir dans ce monde est mieux que souffrir en enfer (guéhinam), car peu de douleur ici est équivalent à beaucoup de douleur dans le monde à venir"

-> Rabbi Grodzinski a également écrit :
"Si parmi toutes les générations de l'histoire, Hachem voulait en choisir une seule, Il aurait dû choisir celle de l'époque des Tanaïm ou des Amoraïm, ou bien des prophètes à l'époque du Temple.
Pourquoi a-t-Il choisi la génération en Egypte, qui était au 49e niveau d'impureté ?

En réalité, c'est spécifiquement eux que Hachem a sélectionné car ils ont énormément souffert par d'atroces travaux.
En effet, il n'y a pas de purification comme celle résultant des souffrances.
C'est pourquoi, ils ont mérité être LA génération qui a vécu d'incroyables miracles, et qui a pu recevoir la Torah."

-> Selon Rabbi Grodzinski, les souffrances élèvent une personne, même si elle ne se repent pas.
Les juifs en Egypte ne se sont pas améliorés, et même au contraire, ils sont descendus au plus bas jusqu'au 49e niveau d'impureté (sur 50!).
Cependant, ils ont gagné énormément de leurs souffrances, au point d'être l'unique génération (dor déa) méritante de recevoir la Torah.

=> On doit avoir conscience que chaque souffrance élève, nous est utile, même si seul Hachem en a l'explication avec précision.
[Par exemple, cela permet de réparer nos fautes à un tarif ultra intéressant, par rapport au monde futur où c'est plein pot!]

La fête de Pessa'h nous enseigne qu'à la seconde près, l'esclavage des juifs s'est arrêté, et que chaque miette d'effort qu'ils ont fait leur a été utile pour atteindre des hauteurs qu'aucune autre génération n'a pu atteindre.

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-> Pour chaque petite souffrance, Hachem accordera des récompenses innombrables et élèvera la personne encore plus que les anges.
Sachant cela, il est certain que l’on pourra accepter les décrets d’Hachem avec amour, et qu’on pourra même L’aimer encore plus, comme il nous incombe de le faire, nous, descendants d’Avraham, Yits’hak et Yaacov.
[le Chomer Emounim]

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-> "Tout ce que fait Hachem c'est pour le bien" (guémara Béra'hot 60b)

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-> Pendant tout le Séder nous avons face à nous : la matsa et le maror.
Les événements qui sont ouvertement positifs (la matsa : symbole de la sortie de l'esclavage) et les moments difficiles (le maror : au goût amer) sont tous les 2 nécessaires au processus amenant à la libération.
[le Sfat Emet]

En cette nuit de Pessa'h, nous nous devons de faire des louanges sur les moments de "matsa" et de "maror", car sinon c'est penser que la bonté de Hachem n'est que partielle.

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-> Il est écrit dans la Haggada : "kémo shénéémar" (comme il est dit).
Le 'Hidouché haRim commente que toute chose qui arrive aux juifs est le résultat direct d'un décret divin, rien ne peut arriver si Hachem n'en a pas donné Son accord.

Etant humain, nous percevons les événements différemment de D. (à tord : comme bien ou mal), mais nous ne devons pas penser que c'est le résultat d'une absence de Hachem (le monde fonctionnant en pilotage automatique).

Absolument rien ne vient par hasard, tout est le fruit d'une logique divine pour notre bien ultime.

[avoir de la émouna, c'est accepter de ne pas tout comprendre et d'être persuadé de toujours être entre de bonnes mains : celle de papa Hachem!]

La puissance des mitsvot de Pessa’h

+ La puissance des mitsvot de Pessa'h :

Lorsque l'on écrit pleinement les lettres du mot Pessa'h (פסח), on a : 85= פה et 120= סמך et ainsi que 408= חת, soit un total de : 613.

Selon le rav Horowitz (Panim Yafot), c'est parce que les mitsvot de Pessa'h ont la même force que les 613 mitsvot, ce qui nous procure le mérite immédiat de recevoir la guéoula.

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-> Nos Sages nous enseignent que la personne veillant à manger la matsa de la façon prescrite est comme un partenaire avec Hachem dans l'acte de Création.
Observer Pessa'h revient à observer les 613 commandements de la Torah.
Lorsque les lettres du Pessa'h sont épelées, elles forment : פה et סמך et חת, dont la valeur numérique est 613.
[Méam Loez - Bo 12,15]

+ "Comment accède-t-on à la liberté, au sens juif du terme?

Nos Sages le dévoilent : le seul homme libre qui existe sur terre est l'homme qui consacre sa vie à la Torah ...., en y conformant toutes ses aspirations.
[...]
Ce n'est que par cet attachement à la Torah que le juif devient un homme libre, un homme qui a fait le choix de ne plus être l'esclave de son mauvais penchant et de ne plus être prisonnier de ses passions et de ses désirs."

[Rav Eliyahou Dessler - Mikhtav méEliyahou]

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-> "Hachem nous a délivré de l'esclavage égyptien, non pour faire de nous des hommes libres selon la définition des nations, mais pour nous accorder le mérite de Le servir et d'accepter Ses préceptes."

[le Séfer ha'Hinoukh]

Pourquoi 2 jours de fêtes en dehors d’Israël?

+ Pourquoi 2 jours de fêtes en dehors d'Israël?

"En dehors d'Israël, il faut 2 jours pour ressentir la kédoucha et la lumière qui émane de la fête (d'un Yom Tov)."

[Zohar - Pin'has 231a]

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-> La guémara (Kidouchin 49b) rapporte que 10 mesures de sagesse descendirent dans le monde, 9 furent attribuées à la Terre d'Israël tandis que le reste du monde se partagea la mesure restante.
D'après cela, nous pouvons expliquer pourquoi les Sages ont enseigné que la durée des fêtes est de deux jours en dehors d'Israël et d'un seul jour en Israël. (guémara Taanit 28 ; Erouvin 10b)
En effet, le Ben Ich 'Haï explique qu'en dehors d'Israël, nous n'avons pas la capacité de faire descendre toute l'abondance de la fête en un seul jour. La terre et l'atmosphère sont bien plus opaques, les âmes qui y résident manquent également de pureté. Même pour ceux qui viennent passer les fêtes en Israël, ils ne restent pas assez longtemps pour pouvoir s'épurer et faire descendre l'abondance des mondes supérieurs de façon optimale.

C'est le secret de la parole de nos Sages dans le Talmud qui nous enseigne qu'un érudit en Israël équivaut à deux érudits en dehors d'Israël. (guémara Kétoubot 75a).
Comment comprendre que deux érudits qui étudient de façon identique durant de longues années ne sont pas considérés comme ayant atteint le même niveau d'élévation?
La réponse se trouve dans la nature même de la Terre d'Israël et on y appliquera le même raisonnement que précédemment.

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-> La michna (Roch Hachana) raconte qu'autrefois, on envoyait des signaux lumineux à l'aide de torches que l'on agitait de montagne en montagne, afin que tous les habitants d'Israël, même les plus éloignés soient informés.
Il fût décidé que les habitants hors d'Israël, en raison de leur éloignement, feraient 2 jours de fêtes.

Vers l'an 360, après la mort de Rava, Hillel II, le dernier Nassi d'Israël, craignant que les lois relatives à la sanctification du mois ne soient oubliées au milieu des persécutions et turbulences de l'exil, institua les règles du calendrier hébraïque qui détermine la date de Roch 'Hodech selon des calculs, sans avoir recours au Sanéhdrin ni aux témoins.

Toutefois, la guémara (Beitsa 4b) proclame que l'on devra continuer à célébrer 2 jours de fête, comme avant.

-> Le rav Saadia Gaon affirme que Moché rabbénou avait reçu cette ordre avec les autres lois au Sinaï, de D. Lui-même.

-> Le Rambam (Kiddouch ha'Hodech 3,12) écrit que : "afin de ne pas faire de différence entre les fêtes, les rabbins ont institué que tout endroit que les messagers ne pourraient atteindre avant le milieu du mois de Tichri ou de Nissan, devra célébrer 2 jours de Yom Tov, ceci incluant la fête de Shavouot."

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-> Le 'Hatam Sofer (Torat Moché - Pin'has ; et sur Beitsa 15b) enseigne :
Il existe le principe suivant : la récompense que l'on reçoit pour faire une mitsva avec joie est plus importante que la récompense que l'on reçoit pour la mitsva en elle-même.
La raison de célébrer le jour après un Yom Tov (le Isrou 'Hag) est de nous fournir le moyen d'exprimer notre joie d'avoir eu l'opportunité d'accomplir avec joie les mitsvot liées à la fête [qui vient de s'achever].

Un juif qui réussi à célébrer les fêtes en exil a une plus grande raison d'être joyeux que ceux qui l'ont célébré en Israël.
Comme le Rif l'écrit, il serait convenable de faire un festin de fête pour chaque mitsva qu'un juif réalise en exil, car cela implique beaucoup de difficulté et de sacrifice de soi.
Puisqu'un juif a davantage de raisons d'être joyeux de pouvoir accomplir le Yom Tov en exil, nos Sages ont institué un jour supplémentaire de Yom Tov pour les juifs en dehors d'Israël.

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-> Roch Hachana = l'exception : 2 jours pour tous : https://todahm.com/2020/09/21/roch-hachana-2-jours-pour-tous

Pessa’h & Les fêtes juives

+ Pessa'h & Les fêtes juives :

-> Les fêtes juives sont appelées "moadim", terme que l’on traduit littéralement par "rendez-vous."
Les fêtes sont des rendez-vous dans le temps.

-> Les fêtes juives sont appelées aussi : " 'haguim" (חגים), provenant de : " 'houg" (חוג) qui signifie : un cercle.
En effet, ce sont des moments d'union entre les enfants (tous les juifs) et leur papa (Hachem).

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-> "zman sim’haténou (le temps de notre joie) : les fêtes sont non seulement des moments de réjouissance, mais elles sont également des sources de joie et d'inspiration pour le restant de l'année"
['Hidouché haRim]

-> "Chacune des fêtes juives apporte avec elle un cadeau spirituel qui nous inspire durant toute l’année."
[le Nétivot Chalom]

-> "Les moadim (rendez-vous) interrompent les activités ordinaires de notre vie et nous impulsent un nouvel état d'esprit, de la force et de l'inspiration pour le futur, en revivifiant les idées sur lesquelles notre vie est fondée."
[Rabbi Shimshon Raphaël Hirsch - 'Horeb - chap.23]

-> Les Yom Tov sont des jours de fête qui illuminent le monde en reflétant le Or haGanouz, une lumière d'une intensité unique créée par Hachem au Commencement, mais dorénavant réservée aux tsadikim dans le monde futur.
[le Sfat Emet - rapportant le Zohar (paracha Emor) ]

-> Selon le rav Shimchon Raphaël Hirsch ('Horev) : "Les moadim (convocations), moments de rencontre, nous invitent à nous consacrer totalement à la réflexion et à assimiler parfaitement les idéaux qu'ils recèlent.
De même que dans l'espace, "moèd" désigne un endroit fixe où les gens se rassemblent dans un but précis [comme le Ohel Moèd], ainsi dans le temps, ce terme désigne un moment appelant à se rassembler pour exercer un même activité, spirituelle dans notre cas ... Rompant avec la monotonie du quotidien, les "moadim" nous font acquérir l'esprit, la force et le désir de persévérer, en rafraîchissant les principes sur lesquels est fondée notre existence et en effaçant les effets négatifs de nos activités routinières parfois néfastes pour notre corps et notre esprit.
Cette rupture restaure notre pureté et nous permet d'espérer la bénédiction."

-> "Voici les moadé de Hachem que vous proclamerez (achèr tikréou otam) convocations saintes" (Emor 23,37)
Selon le midrach : "achèr tikréou otam" (vous les proclamerez) peut être lu : "achèr tikréou atèm" (vous proclamerez vous-même).
Ainsi, on doit s'appeler, se convier soi-même au moment des fêtes (moadim), pour vraiment vivre des retrouvailles uniques avec Hachem, et non les accomplir extérieurement par habitude, laissant alors seul Hachem pendant ces moments propices pour s'unir .

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+ Pessa’h est appelé zman ‘hérouténou, le temps de notre liberté.

-> "Le mot 'hérout (liberté - חרות) est lié à 'harout (gravé - חרות) (cf.Pirké Avot 6,2).
L'esprit de libération qui nous pénètre à ce moment de l'année (Pessa'h), doit rester en permanence gravé dans le cœur de chaque juif.

Pessa'h doit nous libérer de toutes les chaînes qui nous sont fatales, afin de nous permettre d'être nous-même durant toute l'année."
[Rabbi Aharon de Karlin ]

-> "[A Pessa'h] Notre Père miséricordieux (Hachem) nous a donné le cadeau de la liberté en coupant les chaînes de notre esclavage.

Nous devons lier nos vies à Sa volonté afin de ne pas être au service de nos passions et de nos caprices."
[Rabbi Shimshon Raphaël Hirsch]

-> Selon le Kédouchat Lévi, chaque année depuis plus de 3 300 ans, à Pessa'h nous recevons de nouveau une aide spirituelle qui nous permet d'échapper à l'emprise des forces du mal, à condition de vouloir se rapprocher d'Hachem et de s'améliorer, comme ce fut le cas pour nos ancêtres, en sortant d'Egypte.

-> En Egypte, les juifs étaient descendus au 49e niveau d'impureté (sur une échelle de 50).
Selon le Birkat Avraham de Slonim, la sortie d'Egypte doit nous servir de réponse à notre yétser ara qui déclare : "Tu es descendu si bas. Tu m'es prisonnier à vie!"

De même que les juifs en Egypte étaient au fond du fond, et ils ont pu s'en sortir (recevant même la Torah quelques jours après!), de même, nous pouvons toujours nous en sortir en criant de toutes nos forces auprès de Hachem, afin de pouvoir se libérer de notre impureté, notre petitesse, nos défauts, ...

=> Notre situation n'est pas pire que celle de nos ancêtres, esclaves en Egypte, alors nous n'avons aucune raison de baisser les bras.
Pessa'h est l'occasion de proclamer à nos épreuves combien Hachem est grand, Maître de tout, et que nous n'avons aucune raison d'en avoir peur.

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-> "Il n’est d’homme libre que celui qui se consacre à l’étude de la Torah" (Pirké Avot 6,2)

Le Méiri de commenter : "La Torah est une source de liberté qui permet à l'homme d'être fidèle à lui même et à son âme divine, d'être libre de pouvoir vivre en harmonie avec sa véritable intériorité.
A défaut de cela, il est esclave de ses passions, des mœurs de la société, ..."

Le Ramban, dans une lettre à son fils, écrit : "Soumets ton corps à ton âme, car d'une telle soumission naît la liberté dans ce monde et dans le monde futur".

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-> La Torah a été donnée au mont Sinaï, qui est aussi connu comme : Har Paran et Har 'Horev.
Les premières lettres de ces 3 noms (Paran Sinaï 'Horev - פארן סיני חורב) forment le mot : Pessa'h (פסח).
Cela nous enseigne que tout l'objectif de la sortie d'Egypte était de recevoir la Torah au mont Sinaï.
['Hodech ha'Aviv - p.55]

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-> Nous appelons la fête : Pessa'h, afin de témoigner l'amour que nous avons pour D. qui est passer (passa'h) sur les maisons des juifs, n'y tuant personne cette nuit-là.
Nous exprimons notre gratitude d'avoir été sauvés en Egypte d'une mort (physique et spirituelle) certaine.

De son côté, Hachem appelle cette fête : 'hag haMatsot.
Selon rabbi Lévi Its'hak de Berditchev (le Kédouchat Lévi), D. utilise un nom qui fait des louanges au peuple juif, qui a été capable de fuir l'Egypte pour le désert, sans aucune provision à l'exception de quelques matsot.
Hachem exprime toute l'affection qu'Il a de nous avoir vu Lui faire aussi intensément confiance.

=> Pessa'h est ce rendez-vous de retrouvailles, où lorsque nous sommes tous réunis (les enfants d'Israël avec leur papa Hachem), nous pouvons alors laisser s'exprimer pleinement tout l'amour que nous avons l'un envers l'autre.

Nos fêtes sont des moments de grandes émotions, de grande proximité avec Hachem, qui doivent nous renforcer et nous accompagner tout le restant de l'année.

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-> Il est rapporté dans les écrits du Arizal qu'à chaque moment spécial de l'année comme Pessa'h, Shavouot et Souccot, les choses que nous célébrons se produisent de nouveau [comme à l'époque].
A Pessa'h, nous quittons l'Egypte. A Shavouot, nous recevons la Torah. Et il en est de même pour chacune des autres fêtes [juives].
[Méor Enayim - Yitro]

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-> Le Ram'hal (Déré'h Hachem, 4e partie, chap.7) écrit :
"Chaque rectification qui s'est produite, et chaque grande lumière qui a illuminé [le monde] à un certain moment, lorsque cette période [de l'année] revient, une lumière semblable à la lumière initiale brille de nouveau, et les effets de cette rectification sont renouvelés chez quiconque l'a reçue ...
Ainsi en est-il de la fête de Shavouot et du don de la Torah."

"Les jours de Nissan sont d'une valeur inestimable, et une heure en Nissan compte comme une journée, [de par la puissance de kédoucha de ce mois]."

[Rav Avraham de Sokhochov - le Avné Nézer]

-> Selon le Kédouchat Lévi, durant ce mois, l'homme peut recevoir une aide divine même s'il n'en est pas digne, car c'est Hachem qui fait le 1er pas pour nous purifier.

Par exemple :
Il est écrit : "Hachem a dit à Israël : "Ouvrez-Moi une porte de Téchouva comme le chas d’une aiguille, et Je vous ouvrirai une porte dans laquelle des charrettes et des carrosses pourront entrer" (midrach Chir haChirim rabba 5,6).
Selon le Kédouchat Lévi, à Pessa'h nous n'avons même pas besoin d'ouvrir les portes de la Téchouva. En effet, Hachem passe au-dessus (passa'h) les "portes", Il prend Lui-même l'initiative et nous inspire à nous repentir.
Le Séder commence par Kadéch (sanctifie), qui est suivi par : Our'hatz (nettoyer [de nos fautes]), car c'est uniquement durant les jours de Pessa'h que Hachem nous sanctifie d'abord, ce qui nous pousse à nous nettoyer de nos fautes (et non l'inverse comme à l'habitude).

=> A nous de ne pas laisser cette occasion nous échapper!

La Matsa : à la sortie d’Egypte et dans le désert

+++ La Matsa : à la sortie d'Egypte et dans le désert :

+ A la sortie d'Egypte :

-> Le Targoum Yonatan (Chémot 12,39) explique que les juifs ont pétri la pâte en Egypte, mais n'avaient pas le temps pour la cuisiner.
En quittant l'Egypte, la chaleur du soleil a cuit la pâte en des matsot, et nous en mangeons depuis en souvenir de cela.

Cependant une Tossefta (Pessa'him 2,19) établit que le pain qui a cuit par le biais du soleil n'est pas casher pour être utilisé en tant que matsa.
=> Comment ce fait-il alors que ce pain, qui n'est à priori pas une matsa cashère, en soit à l'origine?

Rav 'Haïm Kanievsky donne la réponse suivante.
La guémara (Baba Batra 84a) cite l'avis qu'au lever du soleil, le soleil passe par l'entrée de l'enfer (guéhinan) et réfléchit ses feux.
La guémara (Shabbath 39a) statue que les feux de l'enfer sont considérés comme un feu réel au regard de la loi juive.

Le peuple juif a quitté l'Egypte au moment du lever du soleil. (*)
Ainsi, le soleil qui a brillé à ce moment a cuit la pâte avec un feu réfléchissant celui de l'enfer.
La matsa était bien casher pour Pessa'h, et elle est apte à servir de base à notre consommation de matsa en souvenir.

(*) Pendant la nuit du Séder, les adultes juifs en Egypte n'avaient pas le droit de passer le seuil de la porte de leur maison, faisant qu'ils auraient dû escalader les fenêtres pour en sortir, et partir alors comme des voleurs!

+ Dans le désert, d'où provenaient les graines pour faire la matsa?

-> La guémara (Yérouchalmi 'Halla 2,1) rapporte que dans le désert des marchands étrangers venaient voir les juifs pour leurs vendre des marchandises.
En théorie, ils pouvaient leurs acheter les grains nécessaires.
Cependant, la loi juive demande que les graines à la base des matsot, soient récoltées avec l'intention d'accomplir cette mitsva.
C'est pourquoi, il n'était pas possible d'acheter ces graines aux marchands non-juifs.

Le rav 'Haïm Kanievky rapporte le midrach (Tan'houma Kédochim 7), selon lequel les juifs plantaient des arbres dans l'eau qui s'écoulait du puits de Myriam, et dont ces arbres produisaient des fruits à une vitesse miraculeuse.
Il est probable qu'ils y ont également planté les graines nécessaires à la réalisation des matsot.

+ Est-ce que la manne pouvait servir de matsa?

Le rav 'Haïm Kanievsky répond que même si la manne avait le goût de la matsa, ce n'était pas réellement de la matsa.
Sur le pain nous faisons la bénédiction : "amotsi lé'hem min aarets" (qui amène le pain de la terre), tandis que sur la manne nous faisions : "amotsi lé'hem min achamayim" (qui amène le pain du ciel).

Cela prouve que la manne était une entité distincte, et ne pouvait pas être utilisée comme de la matsa.

Tremper 2 fois pendant le Séder

"Ils prirent la tunique de Yossef, égorgèrent un bouc et trempèrent la tunique dans le sang" (Vayéchèv 37,31) <-> Pessa'h

Le Ben Ich 'Haï fait remarquer que dans toute la Torah, on trouve 2 fois la mention de "tremper" :

-> une 1ere fois : au sujet des frères de Yossef et de la manière dont ils ont trempé sa tunique dans le sang (cf. verset ci-dessus) ;

-> une 2e fois : paracha Bo (Chémot 12,2), il est écrit : "Vous prendrez un bouquet d'hysope, vous le tremperez dans le sang qui se trouve dans la coupe et vous toucherez le linteau et les 2 montants avec le sang qui se trouve dans la coupe".

Le Ben Ich 'Haï dit que la pratique de tremper 2 fois pendant le Séder de Pessa'h (cf. le ma nichtana où l'on pose la question : "Pourquoi trempe-t-on 2 fois alors, que les autres nuits, on ne trempe pas même une fois ?"), vient afin de faire un parallèle avec ces 2 mentions de "tremper" dans la Torah.

Il semble évident que la 2e mention est en lien avec Pessa'h.
Mais que vient faire le trempage de la tunique de Yossef dans le sang avec la fête de Pessa'h, au point où nous devons le commérer pendant le Séder?

Le Ben Ich 'Haï de donner la réponse suivante.
Les juifs ont terminé l'esclavage en Egypte (cf. la 2e mention dans la Torah), parce qu'il y a eu à l'origine de la haine et du lachon ara, dont le 1er trempage fait partie.

Ainsi, les 2 sont liés : le 1er (la tunique) a été un catalyseur entraînant l'arrivée de Yossef en Egypte, qui a entraîné ensuite celle de tout le peuple juif, et c'est cela qui a rendu possible le 2e : la délivrance.

A la fin de la Haggada de Pessa'h, lorsque nous souhaitons sincèrement : "l'année prochaine à Jérusalem" (léchana aba bé'Yérouchalayim), nous voulons qu'ait lieu la délivrance (guéoula - 2e trempage), mais pour que cela devienne une réalité, nous devons revenir à l'origine du 1er trempage : arrêter de dire du lachon ara et d'avoir de la haine entre nous.

En effet, les 2 étant liés, si nous désirons l'un, nous devons forcément vouloir l'autre, pour que cela se réalise.

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-> Le fait de devoir attacher plusieurs hysopes en une botte (cf. 2e trempage), est un symbole de l'unité du peuple juif, qui est une condition préalable à une libération de l'exil.

-> Selon le midrach, en Egypte, aucun juif n'a dit de lachon ara sur une autre personne, rectifiant par là la faute des frères de Yossef.

Rabbi Mattisyahou Salomon dit : "En faisant de même à notre époque, nous pouvons également espérer quitter l'exil actuel".

Les élèves de Rabbi Méïr rapportent les propos d'Hachem : "Elle est méritoire la confiance qu'ils (les juifs) ont eu envers Moi, assurés que Je diviserai la mer pour eux.

Ils n'ont même pas demandé à Moché : "Comment pouvons-nous sortir vers le désert, sans nourriture pour la route?"
Mais ils ont eu confiance et ont suivi Moché."

[midrach Yalkout Chimoni - Chémot 233]

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+ "Hachem dit à Moché : Pourquoi m'implores-tu? Ordonne aux enfants d'Israël de se mettre en marche." (Béchala'h 14,15)

-> Le rav 'Haïm de Volozhin (Néfech ha'Haïm Portique.1 chap.9) :
"Si les hommes se montrent à la hauteur de la émouna et de la confiance qu'on attend d'eux, s'ils se mettent en marche droit vers la mer sans crainte et en toute sérénité, la force de leur conviction que la mer peut s'ouvrir devant eux suscitera une réaction dans le Ciel, qui donnera corps au miracle et à l'ouverture de la mer"

=> Une confiance absolue en D. est le garant de l'accomplissement du miracle dans lequel l'homme place son espoir.

 

-> "Par quel mérite les juifs purent-ils assister aux miracles et chanter le Cantique de la Mer?
Par le mérite de la foi dont ils avaient auparavant fait preuve."
[midrach Chémot rabba 22,3]

La traversée de la mer Rouge

+ La traversée de la mer Rouge :

-> Des anges vont descendre et faire passer les colonnes de nuées et la colonne de feu de l'avant vers l'arrière du camp, afin qu'elles servent de rempart contre les égyptiens qui approchent.
[Ramban et Sforno]

-> La colonne de feu :
Elle va barrer l'accès aux égyptiens, et éclairer le camp d'Israël. [Pirké déRabbi Eliézer 49]
Elle protège alors de tout projectile, comme les flèches (Rachi - Béchala'h 14,19).
D'ailleurs, le Méam Loez rapporte que les égyptiens étaient tellement nombreux, qu'ils auraient pu ensevelir le peuple juif en lui jetant de la terre.

-> Les colonnes de nuées :
Selon le midrach Téhilim, elles interceptaient et renvoyaient les projectiles (ex: flèches, pierres) à l'envoyeur, et elles étouffaient le bruit des trompettes des égyptiens qui voulaient instaurer un climat de peur.
A l'inverse, Hachem les bombarde d'une avalanche d'éclairs et de tonnerre, au point que le sol en frémit.

Pendant ce temps, les colonnes de nuées vont entourer de toutes parts les égyptiens, les laissant dans une obscurité totale.
[c'est le 7e jour de la plaie des ténèbres, qui avait été mis en attente pour ce moment là]

La Mekhilta (14,19) enseigne qu'au plus fort de l'obscurité noire comme de l'encre, D. a fait un miracle pour laisser, l'espace d'un instant, les égyptiens voir le camp des juifs, et ils ont pu observer que ce camp était parfaitement éclairé.

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-> En ce qui concerne l'entrée dans la mer Rouge, certains Sages sont d'avis que le peuple a débattu pour savoir qui aura l'honneur d'y faire le 1er pas.
D'autres pensent qu'ils ont attendu que la mer se fende avant d'entrer, afin qu'il soit manifeste que Hachem réalise ce miracle pour punir les égyptiens, et non pour sauver la vie des juifs se noyant.

Nos Sages enseignent que sans attendre le résultat de ces réflexions, la tribu de Binyamin s'est avancée dans la mer, ce qui provoqua une grande agitation dans le peuple, et Moché est alors intervnu pour calmer les esprits. [Méam Loez]

Mais entre temps, Na'hchon, fils de Aminadav, de la tribu de Yéhouda a dépassé la tribu de Binyamin et il s'enfonce en 1er dans la mer déchaînée. [Mékhilta ; guémara Sota 37a], il est suivi par toute sa tribu, qui avance jusqu'à ce que l'eau atteigne leur bouche et leurs narines les empêchent de respirer.

-> En récompense pour cela :
Puisque leur préoccupation essentielle était de glorifier et de sanctifier le nom de Hachem, la tribu de Binyamin sera récompensée en abritant sur son territoire le Saint des saints; et quant à Yéhouda, c'est à lui que reviendra la monarchie héréditaire, ainsi que les autres parties du Temple qui seront sur son territoire.
[Mékhilta]

Na'hchon aura 5 héros d'Israël parmi ses descendants : le roi David, Daniel, 'Hanania, Michaël et Azariel. Le machia'h est donc un de ses descendants (midrach Chémot rabba).
Après l'inauguration du Sanctuaire, parmi les princes des 12 tribus d'Israël, c'est lui qui va être le 1er à amener un sacrifice (Bamidbar 7,12).

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+ Binyamin a sanctifié le Nom de D. devant tous

-> Si l'on demande qui fut le premier à sauter à l'eau, avant l'ouverture de la Mer Rouge, la réponse unanime sera : Na'hchon Ben Aminadav.
Cependant, le Talmud apporte une autre version (guémara Sota 36b). Les tribus discutaient entre elles, pour savoir qui se jetterait la première à l'eau.
Ce fut Binyamin qui se proposa.
C'est ce qui est écrit : lorsque les enfants d'Israël se tenaient aux bords de la mer, les tribus parlaient pour décider de qui se dévouerait et c'est la tribu de Binyamin qui, la première, descendit dans l'eau. C'est ce qui est formulé dans Téhilim (68,28) : "Là, c'est Binyamin, le plus jeune, qui dirige : "Rodem" la procession".
Nos Sages nous invitent à lire "Rodem" comme "Rad Yam" : descendre dans la mer. "Et les princes de Yéhouda s'avancent avec leurs frondeurs". C'est la raison pour laquelle Binyamin le juste devint un "Ouchpizin" : un invité de marque de D., comme il est écrit : "qui réside entre Ses épaules" (Dévarim 33,12).
Ce passage du Talmud n'est pas très compréhensible. Pourquoi les tribus se disputent-elles pour savoir qui va se jeter à l'eau ? Il y a de la place pour tous, elles n'ont qu'à toutes sauter en même temps.

Le Rif, dans son livre Kessef Mézoukak, nous enseigne que les tribus. savaient que la Mer Rouge s'ouvrirait devant le cercueil de Yossef. C'est la raison pour laquelle chaque tribu voulait le porter, pour être sûre que la mer se fendrait devant elle. La discussion était de savoir qui sauterait avec le cercueil de Yossef.

Binyamin se jeta alors à la mer, avec un dévouement sans pareil, puisqu'il n'avait pas les ossements de Yossef. C'est ce que le Talmud nous révèle : "Rodem" vient du mot "Rad Yam". Mais, au sens littéral, "Rodem" signifie dominer. Étant donné que Binyamin fut le premier à sanctifier le Nom de Dieu, il eut le mérite de débuter la royauté avec le roi Chaoul.
Pourquoi Binyamin agit-il ainsi ?

Dans le livre Alé Véradim, l'auteur nous dévoile une merveilleuse explication.
Lorsque Yossef naquit, Ra'hel l'appela ainsi en disant : "Hachem veuille me donner encore un second fils!" (Béréchit 30,24).
Les commentateurs se demandent pourquoi Ra'hel inséra dans le nom de son enfant une requête pour l'avenir, ce qui ne se trouve nulle part ailleurs pour les autres tribus.

Les tribus furent créées dans le but d'accroître la gloire de D. et Ra'hel savait par prophétie que Yossef allait sanctifier le Nom du Ciel, en cachette, avec l'histoire de la femme de Potiphar. Mais elle désirait être le vecteur de toutes les sanctifications possibles du Nom de D.
Elle demanda donc un second fils, qui accroisse l'honneur de D. au grand jour.
Puisque c'était la tâche de Binyamin dans ce monde, rien de plus naturel qu'il ait été le premier à se jeter à l'eau.

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-> Il est écrit : "ayéta Yéhouda lékodcho" (Yehouda a sanctifié Hachem- Tehillim 114,2, psaume que nous disons dans le Hallel).
Rachi explique que cela fait référence à Na'hchon ben Aminadav, le nassi de la tribu de Yéhouda, lorsqu'il a sauté dans la mer Rouge avec messirout néfech et la mer s'est alors ouverte.

Rabbi Yaakov de Lissa (Maassé Nisim - Haggadah de Pessa'h) demande que si le verset se réfère à Na'hchon ben Aminadav, il devrait dire היה (aya) qui est au masculin, et non היתה (ayéta), qui est un temps féminin.
Il répond que היתה (ayéta) fait référence à Tamar, la grand-mère de Na'hchon ben Aminadav. Elle était mosser néfech (don de soi), préférant être jetée dans le feu et mourir plutôt que d'embarrasser Yéhouda (comme discuté dans Rachi - Vayéchev 38,25).
Sa messirout néfech s'est transmis dans les gènes de ses descendants, et c'est ainsi que Na'hchon ben Aminadav a eu la volonté d'être mosser néfech et de se jeter dans la mer.
Car c'est la nature de la messirout néfech pour Hachem : elle se transmet à ses descendants.

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-> Sur l'ordre de D., Moché met son bâton de côté et lève très haut la main.
Immédiatement, la mer reflue vers les côtés et commence à s'ouvrir. [midrach haGadol]

-> Dans le monde entier, lorsque les eaux de la mer se séparent, les hommes entendent un fracas terrible, à en percer les tympans.

Au moment où la mer se fend, toutes les eaux du monde se fendent également et souhaitent rejoindre la mer, car voulant faire partie active de ce miracle, en étant "sur place".
Ainsi, les eaux des sources, des lacs, celles contenues dans des tonneaux, des verres, ... se fendent également.
Dans la mer, les bateaux sont ballottés par les remous de ces eaux se divisant.
[Mékhilta ; Sékhél Tov - Béchala'h 14,21]

-> Moché, debout sur la rive, comme pour faire bouclier contre les égyptiens qui approchent, attend que le dernier des enfants d'Israël se soit engagé dans la mer, et à ce moment seulement, il s'autorise à les rejoindre.
[Abravanel]

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+ Nos Sages énumèrent les 10 principaux miracles qui se sont produits sur la mer :

1°/ D. n'a pas fendu la mer en une seule fois, mais cette ouverture était comme une fissure qui avançait et s'ouvrait à mesure que les enfants d'Israël pénétraient plus profondément dans la mer.
[Malbim]

2°/ Le lit de la mer, solidifié en une épaisse couche de glace n'était pas mouillé ou glissant.
Les juifs l'on traversé comme s'ils marchaient sur un terrain plat sans aucun obstacle ni crevasse.
[Malbim]

[normalement, plus on avance dans la mer plus on descend, et à l'inverse en sortant.
Hachem a fait en sorte que le niveau reste toujours le même, afin de ne pas nous fatiguer!]

3°/ Les 2 murs d'eau dressés de chaque côté du passage formaient un arc de cercle au-dessus des juifs, leur donnant l'impression de marcher dans une galerie qui les gardait au chaud et les protège des éléments déchaînés. [Mékhilta]
Il est miraculeux d'avoir chaud, alors qu'on est entouré de murs de glace.

Ces 2 murs formés par les eaux solidifiées se dressent de part et d'autres, et s'élèvent plus haut que les sommets les plus élevés de la terre. [Targoum Yoanthan]

Cette galerie se dessinait en demi-cercle : les juifs ne sont pas ressortis de la mer sur la berge opposée, mais sur la même rive, en un point très distant de celui par lequel ils y étaient entrés.
Ils sont donc revenus sur la même rive. [Rambam ; Ibn Ezra]

4°/ L'eau ne s'est pas simplement fendue, laissant un passage pour les juifs, mais elle s'est séparée en 12 défilés différents de façon à former une galerie distincte pour chacune des tribus.
[Mékhilta]

-> Le midrach (Mékhilta Béchala'h) enseigne que la mer se fendit en 12 voies correspondant aux 12 tribus d'Israël. Chaque tribu empruntait son propre passage et c'est là le sens de : "A celui qui fendit la mer Rouge en tronçons" (Téhilim 136,13).

-> "C'est mon D. et je L'embellirai" (zé Eli vé'anvéou - Béchala'h 15,2)
Rabbénou Bé'hayé commente : le mot "zé" (זה) a une guématria de 12, correspondant aux 12 passages tracés pour Israël.

-> Le Rambam écrit que ces 12 passages prenaient la forme d'un arc-en-ciel. En effet, les chemins qu'empruntèrent les Bné Israël n'étaient pas rectilignes comme s'ils traversaient la mer Rouge d'un bout à l'autre.
C'est également l'avis de Tossefot (Erouvin 15).
Rabbi Eliézer Na'hman Pouah, élève de rabbi Ména'hem Azaria de Pano, nous enseigne que les sillons qui furent formés dans la mer Rouge sont encore visibles jusqu'à nos jours.

-> Le Pirké déRabbi Eliézer explique : puisque chaque tribu disposait de son tronçon personnel, il y avait des fenêtres formées par l'eau sur les murs, afin que les tribus puissent se voir les unes les autres.

-> Le Daat Zékénim (Béchala'h 14,29) ajoute que les fenêtres dans les murs permettaient aux tribus de communiquer et de se calmer les uns les autres.

-> Le Mékhilta ajoute que ces murs étaient parfaitement transparents tels des saphirs et des diamants.
La colonne de feu qui guidait le peuple se déplaçait à travers les murs d'eau, si bien que les Bné Israël avaient l'impression de se trouver dans des pièces remplies de lumières.

-> Rabbénou Bé'hayé explique également que la mer Rouge ne se fendit pas d'un seul coup dans toute sa longueur, mais seulement au rythme de la progression des Bné Israël.
Le roi David évoque cette idée : "La mer vit et s'enfuit" (Téhilim 114,3). Plus le peuple juif avançait, plus la mer se fendait sous leurs pas. En effet, plutôt que de fendre la mer d'un seul coup, Hachem la faisait reculer petit à petit devant chaque pas des Bné Israël.
=> Pourquoi Hachem agit-Il ainsi?

Rabbénou Bé'hayé répond que l'intention de D. était d'ancrer profondément la émouna au sein du peuple juif, en leur apprenant à se maintenir à un niveau élevé d'émouna et de confiance en D.
En s'ouvrant petit à petit, la mer habituait le peuple à lever les yeux au ciel et à implorer la miséricorde du Créateur.

[c'était à l'image de la manne qui tombait une fois par jour, car selon rabbi Chimon bar Yo'haï (guémara Yoma 75) : puisque la manne tombait une fois par jour, ils devaient prier chaque jour pour la ration du lendemain et créer à travers une prière ce lien quotidien avec leur Créateur.]

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5°/ Les murs et le sol de chaque tunnel n'étaient pas faits de simples blocs de glace, mais d'une mosaïque décorée de motifs d'une rare beauté pour permettre aux juifs de jouir de la traversée.
[Mékhilta]

6°/ A l'intérieur des murailles d'eau de mer salée coulaient des sources d'eau douce et potable.
Les enfants y découvraient des arbres fruitiers, des douceurs, du miel, de l'huile et ils n'avaient qu'à tendre la main pour se servir à volonté.
Les animaux aussi trouvaient de l'herbe croissant sur les murs, et ils broutaient comme s'ils étaient au pâturage.
[midrach Chémot rabba 21,10]
Le Maharal ajoute que dans la mer Rouge les enfants ont rassemblé des fruits et ont nourri les oiseaux avec, comme récompense du fait qu'ils ont chantaient avec les juifs le Cantique de la mer pour embellir l'harmonie du chant.

Le mot "muraille" ('homa - חמה) a la même valeur numérique que le terme : "gan" (jardin - גן), afin de nous enseigner que la mer fournissait de nombreux arbres fruitiers aux Bné Israël qui s'en nourrissaient durant leur traversée.
En effet, il est écrit dans le midrach rabba que les petites enfants pleuraient. Ainsi, pour les apaiser, les mamans cueillaient des fruits directement des arbres fruitiers.
[de plus, il est écrit : "les eaux étaient pour eux une murailles" (וְהַמַּיִם לָהֶם חֹמָה - véamayim lahem 'homa - Béchala'h 14,29) : les 3 dernières lettres ont une guématria de 85, équivalente au terme "mila" afin de nous enseigner que par le mérite de la circoncision qu'il avait inscrite sur sa chair, le peuple d'Israël traversa la mer Rouge dans la quiétude et la paix.]

-> Selon le midrach (Chémot rabba 21,10), alors que les femmes portaient leurs enfants dans la mer, certains d'entre eux se mirent à pleurer. Leurs mères se sont alors penchées sur les murs d'eau et ont extrait divers fruits pour eux.
Le Targoum Yonathan ben Ouziel (Bechala'h 15,19) décrit des arbres fruitiers, des légumes et d'autres délices sur le fond de la mer (et non dans les parois de l'eau).

7°/ Dès que les juifs avaient étanché leur soif, les sources arrêtaient de couler, comme une bouteille qu'on referme après usage.
[Mékhilta]

8°/ Les murs de glace étaient de cristal, parfaitement translucides, et permettaient aux membres d'une tribu de voir les tribus des galeries adjacentes.

Des ouvertures ménagées dans la glace leur permettaient de s'entretenir à volonté les uns avec les autres, d'entonner tous ensemble des hymnes et des louanges à D., et de se sentir plus en sécurité, plus unis et plus détendus.
[Pirké déRabbi Eliézer 42]

9°/ A l'instant où les égyptiens sont entrés dans la mer, le sol parfaitement sec sur lequel avaient marché les enfants d'Israël s'est transformé en terre boueuse et brûlante.
[Mékhilta]

10°/ Les murs de glace se sont effondrés sur le passage des égyptiens, précipitant sur eux des blocs de glace lourds comme des pierres.
[Mékhilta]

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+ Une 11e plaie ?

-> En comptant les subdivisions, le nombre de plaies qui va se produire est :
- selon Rabbi Yossi : de 10 en Egypte et de 50 sur la mer.
[c'est la main de D. : 5 doigts d'une main *10 plaies]

- selon Rabbi Eliézer : de 40 en Egypte et de 200 sur la mer.
[les 50 précédentes * les 4 éléments fondamentaux de la matière (le feu, l'eau, l'air, la terre)]

- selon Rabbi Akiva : de 50 en Egypte et de 250 sur la mer.
[il ajoute aux 4 éléments, l'attribut de colère divine : 50*5]
[midrach Téhilim]

=> Quelle que soit la façon dont sont effectués ces calculs, il en ressort que les souffrances infligées aux égyptiens ont été plus dures sur la mer qu'en Egypte (5 fois plus nombreuses!), car ils n'avaient toujours pas appris la leçon, continuant de se rebeller contre Hachem.

-> Selon le Vayagèd Moché, le fait qu'il y a eu beaucoup plus de plaies à la mer Rouge plutôt qu'en Egypte, est en raison de la gratitude envers les égyptiens pour nous avoir hébergés.
["N'aie pas en horreur l'Egyptien, car tu as séjourné dans son pays" (Ki Tétsé 23,8) ]
Même s'ils n'ont pas été de très bons hôtes, ce mérite a suffit pour les protéger, ce qui n'a pas été le cas en dehors de chez eux : à la mer Rouge (où la main de D. fut totale).

-> Selon le rav Yé'hezkel Lévenstein, ce nombre important de plaies que les égyptiens ont reçu, témoigne du grand amour de Hachem pour Son peuple.
En effet, plus un enfant est précieux aux yeux de son père, plus sera importante sa colère envers toute personne qui osera lui faire du mal
=> Selon nos Sages, les plaies sont comme un baromètre indiquant l'amour de D. pour Son peuple.

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-> Un des plus grand miracles qui a pris place lorsque Pharaon est entré dans la mer Rouge est que les égyptiens n'ont pas pris avec eux leur flotte de bateaux, comme ils auraient dû le faire.
[Abarbanel]

-> Selon le Ramban (Béchala'h 14,4), l'entrée de l'armée égyptienne dans la mer Rouge est un miracle aux proportions énormes, puisque cela défit toute logique que Pharaon ait pu accepter de prendre toute son armée dans un si grand danger.
Cette folie temporaire a été insufflée par Hachem afin d'amener la destruction de l'armée égyptienne.

-> Selon d'autres commentateurs, les égyptiens n'ont pas remarqué qu'ils étaient entrés dans la mer.
En effet, ils étaient dans une obscurité totale pendant la nuit [selon le Roch causée par la Colonne de Nuages, ou selon Abarbanel par la colonne de Feu qui rendait tout autour tellement brillant qu'on y voyait plus rien], et ils pensaient qu'ils marchaient sur une terre sèche normale. ['Hizkouni]

-> C'est pour cela qu'il est écrit : "Hachem combattra pour vous et vous, gardez le silence!" (Béchala'h 14,14)
Le peuple juif a reçu l'obligation de ne pas faire de bruit, car certes les égyptiens ne pouvaient rien voir, puisqu'ils étaient recouverts de la Colonne de Nuages, mais ils avaient toujours la possibilité d'entendre le moindre bruit.
C'est pourquoi, ils ne devaient pas faire de bruit, pour que les égyptiens n'essaient pas de leur tirer dessus des flèches (ou autres) et ainsi leur causer des dommages. [Ralbag]
[les eaux de la mer Rouge se sont divisées en 12 tranchées pour chacune des tribu et elles ne coupaient pas le bruit. Ainsi, les Pirké déRabbi Eliézer (42) rapportent que les différentes tribus pouvaient se parler entre elles pendant la traversée de la mer.]

-> "voici que l'égyptien était à leur poursuite ; remplis d'effroi, les Bné Israël jetèrent des cris vers Hachem" (Béchala'h 14,10).
Selon le Tossefot haShalem (4), les juifs ont reçu l'ordre de rester silencieux afin que les égyptiens n'entendent pas leurs "cris [d'effroi, de peur] vers Hachem", car cela constituerait un 'hilloul Hachem.

-> Selon la Mékhilta, Moché a dit aux Bné Israël : "Hachem peut vous aider même si vous restez silencieux, et encore davantage si vous Le louez, Il viendra à votre assistance et se battra pour vous".

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-> Le matin du 7e jour suivant la sortie d'Egypte, est sur le point de se lever, les égyptiens s'engagent à l'intérieur de la mer, à la poursuite du peuple juif.
Selon le Rokéa'h, les égyptiens se sont divisés en 12 bataillons, chacun poursuivant une tribu.

De même qu'ils ont entraîné les juifs en esclavage par la tromperie, de même, c'est en se leurrant qu'ils vont se précipiter dans les profondeurs de la mer, totalement inconscient de ce qu'il va leur arriver. [Mékhilta]
Cette obstination à poursuivre à tout prix le peuple juif, est un miracle de plus.

-> La colonne de feu va se coller à eux, faisant fondre les murs de glace, entraînant la chute de blocs de glace, et le déversement de trombes d'eaux glacée.

-> Selon le Léka'h Tov, il y aura un autre miracle : l'apparition de l'image d'une jument dans la nuée, entraînant tous les chevaux (étalons) après elle dans les profondeurs de la mer. Cela empêche tout demi-tour des égyptiens.

-> Selon le Malbim (15,5), pour permettre aux juifs de traverser la mer Rouge, Hachem a élevé le fond de la mer pour le mettre au niveau du sol (sans avoir besoin de descendre puis remonter des profondeurs de la mer). Au moment où la mer est retournée à sa position initiale, Hachem a fait que ce "sol" s'effondre, et le nombre important de petites pierres résultant de cette explosion flottait dans l'eau et a rendu impossible la fuite pour les chevaux qui voulaient nager hors de l'eau.
[selon le Nétsiv, les chevaux étaient bloqués par le nombre important de soldats qui étaient à pied, d'autres chevaux se sont enfoncés directement avec leur cavalier comme une lourde pierre, ...]

-> Rachi (Béchala'h 14,24) rapporte que la colonne de nuées est descendue dans la mer pour en a fait comme de la boue ; et la colonne de feu l'a portée à ébullition entraînant que les sabots des chevaux se sont détachés.
Les chevaliers, violemment éjectés, s'écrasent et se brisent les membres.

Les chars sont la proie des flammes, les armes sont aussi consumées, et tous les bijoux et trésors qu'ils ont emportés avec eux s'éparpillent dans les profondeurs. [Mékhilta ; Rabbénou Béhayé]

La boue est si profonde qu'ils ne peuvent avancer d'un pas. [Rabbi Avraham - fils du Rambam]

Les douleurs brûlantes qui les font à présent souffrir sont semblables aux feux de l'enfer. [Ohr Yé'hezkel]

C'est le moment que vont choisir les sauterelles qui ont survécu à la plaie d'Egypte pour passer de nouveau à l'action. [Imrei Noam]

Pas un membre des égyptiens ne demeure indemne.
Alors que l'air que respirent les juifs est chargé des parfums les plus délicieux, celui des égyptiens est d'une odeur écœurante.
[Mékhilta]

Des anges destructeurs versent sur eux du feu et du soufre, tandis que des grêlons et des flèches ne cessent de les harceler. [Mékhilta]

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-> "Il n’en est pas resté un seul" (lo nichar bahem ad e’had")

"Bahem ad e’had" : les dernières lettres forment le mot "Madad" (mesure).
Cela nous insinue que la même mesure utilisée par les égyptiens quand ils jetaient les enfants juifs dans le fleuve a été utilisée envers eux, et il n’en est pas resté un seul.
[Karné Remim]

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-> Le Nétsiv enseigne :
Les masses d'égyptiens qui sont arrivées au bord de la mer Rouge se sont divisées en 3 groupes :
- beaucoup d'entre eux ne sont jamais entrés dans la mer Rouge, et ont juste regardé tout le spectacle depuis les bords de la mer :
- un autre groupe était dans la mer Rouge, mais lorsque les eaux ont commencé à retourner à leur état normal, ils ont fui en nageant jusqu'au rivage ;
- le 3e groupe s'est noyé dans la mer Rouge.
Ceux qui sont morts et ceux qui ont survécu était un acte extraordinaire de la providence d'Hachem, puisque les égyptiens ont été puni en fonction de leur niveau de méchanceté.

De plus, parmi les égyptiens qui sont morts, ils n'ont pas tous subi le même sort : plus un égyptien avait fait souffrir les juifs plus sa mort se faisait dans la souffrance ; plus un égyptien avait été cruel, plus sa mort était d'une façon cruelle.
Tout cela [ le fait de voir concrètement à quel point la providence Divine est parfaire, précise], a amené les juifs à des très hauts niveaux d'émouna, comme il est dit : "ils eurent foi en Hachem et en Moché, son serviteur" (Béchala'h 14,31).

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+ Le sort des égyptiens qui ne sont pas allés au combat :

-> Hachem a fait apparaître sous les yeux des égyptiens tranquillement installés chez eux, une vision de ce qui se passe dans la mer Rouge [les terrorisant grandement]
[Mékhilta ; midrach haGadol]

-> Le rav Aharon Leib Steinman apporte l'explication suivante du Siddour du Rokéa'h.
Lorsque la mer Rouge s'est ouverte, son eau a coulé pour inonder et faire noyer les égyptiens restés en arrière chez eux. Ensuite, cette même eau est retournée inonder les égyptiens pourchassant le peuple juif.
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+ Fin de la traversée pour les juifs :

-> Moché étend la main au-dessus de la mer, et les eaux reviennent à leur situation originelle.

Les masses d'eau alors libérées recouvrent les chars et les cavaliers, les entraînant dans l'abîme.
Toutes les eaux qui s'étaient fendues dans le monde retrouvent leur était normal, et elles viennent en partie se déverser dans la mer Rouge pour avoir une part dans la noyade des égyptiens.
[Méam Loéz]

-> Hachem a porté Lui-même ceux qui étaient trop faibles pour effectuer la traverser de la mer, les soulevant avec amour, Il les dépose délicatement sur le rivage.
[midrach Chémot rabba 22,2 ; midrach Téhilim 18,20]

-> Voyant qu'il est absolument impossible de s'échapper par des moyens naturelles, les égyptiens font appel à de la magie noire et à de la sorcellerie.
Certains s'élèvent très haut dans les airs grâce à des procédés de lévitation.
Mais immédiatement, une vague géante happe ces fuyards suspendus dans les airs, et les fait retomber dans la mer.
[midrach Yalkout Chimoni 235]

-> Les eaux se referment autour des égyptiens, des tourbillons les brassent dans tous les sens et les secouent dans toutes les directions.
[Mékhilta]

-> Selon Rachi (Béchala'h 15,5), la rapidité avec laquelle chacun des égyptiens se noie dépend de sa méchanceté par le passé.

Les moins pervers d'entre eux se noient comme du plomb et meurent immédiatement.
Ceux dont la méchanceté est plus grande tombent au fond de l'eau, comme des pierres et se noient relativement vite.
Mais, les plus mauvais, comme des brins de paille ballottés par les eaux, se noient très lentement et dans de grandes souffrances.

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-> De nombreux égyptiens sont encore légèrement en vie.
Hachem va faire en sorte que la mer rejette tous les corps (même ceux déjà morts), afin que chaque juif puisse voir les égyptiens qui l'ont maltraité en Egypte mourir, prenant conscience qu'il a reçu sa punition.

En même temps que les corps, la mer rejette toutes les richesses qui ornaient les chevaux (or, argent, perles, pierres précieuses), et qui sont beaucoup plus importantes que celles empruntées lors de la sortie d'Egypte, car appartenant aux petits gens, alors que la fortune trouvée sur le rivage provenait du trésor royal.
[Mékhilta ; midrach Téhilim 22]

-> Le érev rav n'a reçu aucune part du butin parce qu'ils n'ont pas été soumis à l'esclavage en Egypte. [Siftei Cohen]

-> Pendant les 40 ans dans le désert, les juifs étaient nourris, lavés, transportés, maintenus en bonne santé, ... par papa Hachem.
Ils ont ainsi reçu une énorme richesse qui ne leur était d'aucune utilité dans le désert, puisque tous leurs besoins étaient pris en charge.
Selon le Zékan Aharon, cette richesse avait pour utilité la prise de conscience que l'argent ne doit pas être une fin en soi (en voulant toujours plus de confort), ce n'est qu'un outil au service de notre mission juive sur terre.

[Il est à noter que les juifs étaient pleins de émouna, et ils n'ont pris la richesse des égyptiens que sur ordre de D.]

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+ Le saviez-vous?

-> Lorsque les miracles de la traversée de la mer ont atteint leur point culminant, Hachem va ramener les Patriarches à la vie et les conduire au bord de la mer Rouge pour leur permettre de contempler de leurs propres yeux la délivrance et le triomphe de leurs enfants.
[Rachi - Téhilim 78,12 ; midrach Béréchit rabba 92,2]

-> Les ossements de Yossef et des 12 tribus que les juifs ont pris avec eux en sortant d'Egypte, vont également se couvrir de chair et reprendre vie pour être eux aussi témoins des miracles spectaculaires accomplis pour leurs descendants.
[Méam Loez - Béchala'h 15,1]

[Rachi (béchala'h 13,19) : ils ont également emporté les ossements de tous les chefs de tribus (Yossef et ses frères).]

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-> Nos Sages expliquent le verset : "La mer le vit et s'enfuit" (Téhilim 114,3) que la mer vit le cercueil de Yossef descendre dans la mer. Hachem dit : que la mer s'enfuît devant celui qui s'enfuit de la faute, comme il est écrit : "il s'enfuit à l'extérieur" (Vayéchev 39,13).

Le Tsror Hamor nous enseigne que lorsque Yossef s'échappa de la femme de Potifar, il s'enfuit jusqu'aux bords du fleuve. Il se dit : "si la femme de Potifar parvient jusqu'ici, je saute dans le Nil et je me suicide!"
La mer reconnut donc Yossef et son dévouement. Quand son cercueil apparut devant elle, elle s'enfuit.

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-> Il est incroyable de noter que certains soldats entraînés par les flots déchaînés de la mer ne sont pas morts.

Il s'agit des mercenaires (soldats étrangers recruter moyennant finance), enrôlés dans l'armée de Pharaon, qui même s'ils ont terriblement souffert avant d'être rejetés sur le rivage vont être sauvés de la noyade.
En effet, Hachem les a laissés en vie afin qu'ils puissent raconter tous ces prodiges au monde entier, qu'ils ont pu vivre directement.

C'est un miracle exceptionnel, car aucun soldat égyptien n'a eu la vie sauve.
[Méam Loez - Béchala'h 15,1]

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-> Qu'est-devenu Pharaon?

Son sort suscite des opinions diverses, la seule certitude étant qu'il n'est pas revenu sur le trône d'Egypte.

-> Selon le Rokéa'h, il meurt en dernier afin de voir l'effondrement de son empire et l'ensemble des miracles faits pour les juifs.

-> Selon le Pirké déRabbi Eliézer (43), voyant la destruction de son armée, il a dit dans un esprit de téchouva sincère : "Qui est comme Toi parmi les puissants, ô Hachem?"
Ces paroles, lui vaudront de rester en vie et de proclamer les prodiges et les miracles de D.

Plus tard, il régnera durant 500 ans à Ninive (à l'époque de Yona), où il sermonnera son peuple et l'exhortera à se repentir.

[Selon le Séfer 'Hemdat Yamim, c'est son âme qui s'est réincarnée dans le corps du roi Ninive]

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-> "[Hachem] jeta Pharaon et son armée dans la mer Rouge, car Sa bonté dure à jamais" (Téhilim 136,15).
Il peut sembler d'après ce verset que Pharaon se soit également noyé, mais la Mékhilta (cité par le Messe'h 'Hokhma - Béchala'h 14,25) discute ce point.

Il est écrit : "lo nich'ar bahèm ad é'had" (Béchala'h 14,28), cela peut signifier soit "pas un seul d'entre eux n'est resté", soit "un seul d'entre eux est resté".
Le Pirké déRabbi Eliezer (43) affirment qu'Hachem a sauvé Pharaon afin qu'il puisse faire connaître tous Ses miracles et Sa grandeur.
Pharaon a fait téchouva et est devenu roi de Ninive, facilitant ainsi le repentir de la ville à l'époque de Yonah.
[voir également Ibn Ezra, 'Hizkouni, Daat Zékénim]

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-> Combien de fois la mer Rouge s'est-elle ouverte?

Datan et Aviram n'ont pas quitté l'Egypte avec le reste du peuple juif.
Ils y restèrent et se joignirent même à Pharaon et à son armée poursuivant les juifs.
Mais après que les eaux de la mer Rouge se soient refermées sur les égyptiens, il y a eu un autre miracle : une 2e séparation des eaux pour permettre à Datan et à Aviram de rejoindre les juifs qui étaient déjà arrivés.
Les eaux étaient contrariées de devoir une nouvelle fois changer leur mission naturelle, c'est pourquoi le mot 'homa (muraille, en référence aux eaux qui se dressèrent comme une muraille) est écrit la 2e fois (Béchala'h 14,29) sans la lettre vav (חֹמָה), et peut se lire : 'héma (colère).
[Targoum Yonatan ben Ouziel]

-> De même le midrach (Sékhel Tov 14,21) enseigne que Hachem accompli pour Datan et Aviram un autre miracle en fendant une 2e fois la mer Rouge (pour les laisser passer lorsqu'ils finirent par sortir d'Egypte après que la mer se fut refermée sur les égyptiens).

-> Quel a été leur mérite? D'ailleurs, pourquoi ne sont-ils pas morts durant la plaie des ténèbres avec les 4/5e du peuple?
Le Rosh répond que c'est parce qu'ils n'ont jamais perdu espoir en une guéoula imminente.
Ainsi bien qu'ils avaient pu dénoncer que Moché avait tué un égyptien (provoquant sa fuite), bien qu'ils n'hésitaient pas à contredire Moché (comme au sujet de la manne), ... ils ont été sauvés grâce à leur émouna.

Rabbi Ezriel Tauber fait remarque que notre période précédant la venue du machia'h est appelée : 'hévlé machia'h (חבלי משיח), qui vient du mot : 'hévél (une corde - חבל).
En effet, juste avant l'arrivée du machia'h, Hachem va "secouer le monde", à l'image d'une corde (symbolisant la émouna, notre liaison à D.), et uniquement ceux qui y resteront attachés mériteront d'être sauvés.

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-> "Les contremaîtres des Bné Israël assignés par les gardes de Pharaon furent battus, on leur dit : ''Pourquoi n'avez-vous pas achevé le quota des briques d'aujourd'hui et d'hier, comme auparavant?'' " (Chémot 5,14)
Ce châtiment inique fut infligé aux contremaîtres hébreux à cause de leur refus de persécuter leurs frères en les pressant d'achever le quota exigé par les Egyptiens.
Or, on sait que Datan et Aviram faisaient eux-mêmes partie de ces contremaîtres (midrach Chémot Rabba 5,20-21). Eux aussi reçurent donc des coups pour s'être abstenus d'en donner à leurs frères [c'est d'ailleurs la raison pour laquelle ils se plaignirent à Moché et à Aharon lorsque Pharaon alourdit l'esclavage à la suite de leur demande de libérer les Hébreux, et qu'ils dirent à ces derniers : "Pourquoi nous avez-vous mis en mauvaise odeur auprès de Pharaon?" (Chémot 5,21), puisqu'eux-mêmes reçurent des coups à cause de cela].

Ainsi, selon le Maharil Diskin, Hachem décida que ceux qui avaient accepté de recevoir des coups à la place de leurs frères, fussent-ils coupables, ne pouvaient subir ni la plaie des ténèbres, ni la noyade dans les flots de la mer Rouge, et ils méritèrent ainsi d'être sauvés.
[celui qui souffre à la place d'un autre juif est extrêmement précieux aux yeux Hachem. Par ce mérite la mer Rouge s'est ouverte spécialement uniquement pour eux.]
Cela nous enseigne la force du don de soi en faveur d'autrui, qui constitue un grand fondement dans l'existence d'un homme : être prêt à se porter volontaire pour être aux côtés de l’autre et l'aider de toutes les manières possibles, pour tout ce dont il a besoin.

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-> "Pharaon dit aux Bné Israël : ils sont égarés dans le pays" (14,3)

Qui sont donc ces "bné Israël" auxquels Pharaon dit qu’ils "se sont égarés dans le pays?"

Le Targoum Yonathan écrit qu'il s'agit de Datan et Aviram.

Pourquoi ne sont-ils pas morts dans les 3 jours d'obscurité, comme tous les "réchaïm" d'Israël?
Le Séfer "Edout béYossef" explique au nom de Rabbi Youkal de Bagdad que les réchaïm qui ne voulaient pas sortir d’Egypte sont morts, mais ce n’était pas le cas de Datan et Aviram, parce qu’ils ne savaient pas que les Bné Israël risquaient de sortir totalement d’Egypte. Ils croyaient qu’ils n’allaient sortir que pour 3 jours.
Et comme l’écrit le Alcheikh haKadoch sur le verset : "Parle, Je te prie, aux oreilles du peuple", cela avait été dit en secret, pour que Datan et Aviram n’apprennent pas qu’ils allaient sortir pour de bon.
C’est pourquoi ils n’ont pas été punis et ne sont pas morts pendant les 3 jours de l’obscurité : c’est qu’ils n’avaient pas appris que les Bné Israël sortaient effectivement d’Egypte à jamais.

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+ Téfilines & mer Rouge :

=> Quand les Bné Israël ont-ils commencé à mettre les téfilines?

-> "Les eaux se dressèrent en muraille à leur droite et à leur gauche" (Béchala'h 14,22).
"À leur droite" : il s'agit de la mézouza, "à leur gauche" : ce sont les Téfilines.

Le midrach continue : au moment où les enfants d'Israël descendirent vers la mer, l'ange Gabriel descendit avec eux et les entoura et les protégea comme une muraille. Il déclarait, se tournant vers la mer : prêtez attention aux enfants d'Israël, qui vont recevoir la Torah, à la droite de D.
À gauche, il disait : prêtez attention aux enfants d'Israël, qui vont mettre les Téfilines, à leur gauche. Et devant elle, il disait: prêtez attention à ceux qui vont conclure une alliance devant eux. Et derrière eux, il disait : prêtez attention à ceux qui vont mettre les Téfilines et les Tsitsiot derrière eux.

Nous déduisons de ce Midrach que ce qui protégea les enfants d'Israël et leur permit de traverser la mer sont les Téfilines, qu'ils mettront à l'avenir, la Torah qu'ils recevront, la Brit Mila, les Tsitsiot et le nœud des Téfilines, derrière leur tête.

Le langage du Midrach souligne bien qu'à l'avenir, ils mettront les Téfilines, uniquement après avoir reçu la Torah, en Sivan.
Quant à la Brit Mila, ce n'est pas clair, car le Midrach nous enseigne qu'ils concluront à l'avenir cette alliance, alors qu'ils se sont déjà circoncis en Égypte pour pouvoir manger le sacrifice de Pessa'h.

Dans Otsar Hatéfilot, il est rapporté au nom du Maharil Diskin un enseignement très intéressant à propos de ce qui est dit à la fin des Hochaanot, chaque jour : « Comme Tu as sauvé des innocents de l'esclavage, Tu les as extirpés des mains de leurs oppresseurs, ainsi sauve-nous ! Comme Tu as délivré les noyés de la mer, Tu as fait traverser la mer à Tes bien-aimés, ainsi délivre-nous ! »

Quand le peuple d'Israël commença-t-il à observer la Mitsva des Téfilines ? Le Gaon Rav Yéhochoua Leib Diskin de Brisk nous enseigne qu'après avoir mangé le sacrifice, il leur restait beaucoup du temps jusqu'à la sortie d'Égypte. Moché leur lut le passage « Kadech Li », « Véhaya Ki Yévihakha ». Il leur parla de la Mitsva des Téfilines :
« Véhaya Léot Al Yadékha Oulétotafot Ben Einékha ». Ils confectionnèrent tout de suite des Téfilines à partir des peaux des animaux du sacrifice et de leurs tendons. Dès lors, ils marchaient tout le temps, couronnés par cette Mitsva.

« Tu as fait traverser la mer à Tes bien-aimés : Yékarékha » : nos Sages expliquent (Méguila 16a) : « Vikar: ce sont les Téfilines », grâce à eux, ils furent épargnés du courant de l'eau.

Selon le Maharil Diskin, le soir du Séder, Moché Rabbénou ordonna aux enfants d'Israël la Mitsva de « Kadech » et de « Ki Yéviakha ».
L'auteur du poème, en écrivant les vers, pensait aux peaux avec lesquelles ils confectionnèrent les Téfilines et au fait qu'ils aient traversé la Mer Rouge avec eux sur leur tête.

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-> Nos Sages (Yalkout Chimoni - Béchala'h - siman 234) nous enseignent qu'au moment où les juifs descendirent vers la mer Rouge, l'ange Gavriel descendit aussi et les entoura d'une muraille. Il déclarait aux vagues d'eau :
- à droite, faites attention aux enfants d'Israël qui recevront la Torah à la droite d'Hachem.
- À gauche, faites attention à ceux qui mettront les Téflines sur leur bras gauche et devant eux, prêtez attention à ceux qui scelleront une alliance devant eux.
- À l'arrière, prêtez attention à ceux qui montreront le nœud des Téfilines et les fils des Tsitsiot à l'arrière.
[lorsque nous sommes entourés de ces mitsvot, nous avons une protection très puissante!. ]

-> Nous trouvons un autre passage dans la guémara (Ména'hot 43b) : nos Maîtres nous enseignent que les Bné Israël sont aimés d'Hachem, car Il les entoura de mitsvot : les Téfilines à leur tête, les Téfilines sur leurs bras, les Tsitsiot sur leurs vêtements et la Mézouza au seuil de leur maison.
Le roi David dit d'eux : "Sept fois par jour, je célèbre tes louanges, en raison de Tes justes arrêts" (Téhilim 119,164). Rachi commente : "Sept fois par jour" = les Téfilines de la tête et du bras comptent pour deux, plus quatre Tsitsiot et une Mézouza: c'est un total de sept.

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) écrit que Hachem les entoura de Mitsvot et le mot "Mitsvot" (מצות) est les initiales de : "Mézouza - Tsitsit - Téfilines".
Les Téfilines correspondent à deux commandements : un selon la version de Rachi et un selon celle de Rabbénou Tam, ce qui explique le "Vav" avec le "Tav", pour inclure la deuxième paire de Téfilines.

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-> "La émouna née sur la mer Rouge est si profondément gravée dans le cœur des juifs qu'elle fait désormais partie de leur être.

C'est elle qui les soutiendra à travers les périodes les plus sombres et les plus éprouvantes de leur histoire, et qui finalement, leur fera mériter la venue du machia'h. "

[Tana déBé Eliyahou rabba]

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-> Le Méam Loez énumèrent les 50 principaux miracles que Hachem a accompli pour les juifs après la sortie d'Egypte.

On peut citer quelques exemples :
- aucune femme n'a fait de fausse-couche pendant le passage de la mer ;
- le fond de la mer surélevé pour se trouver au même niveau que la terre sans présenter de pente abrupte ;
- la hauteur à laquelle s'élèvent les murailles de glace (plus hautes que toute montagne existante) ;
- le grondement formidable que fait la mer en s'ouvrant, qui s'entend dans le monde entier ;
- la hauteur et la profondeur auxquelles les égyptiens sont projetés ;
- les égyptiens restés en Egypte sont frappés eux aussi ;
- les mercenaires étrangers enrôlés dans l'armée ne meurent pas ;
- la mer rejette les morts sous les yeux des juifs ;
- la terre s'ouvre et ensevelit les égyptiens ;
- la survie de Pharaon ;
- les Patriarches et les tribus sont ramenés à la vie ;
- les juifs atteignent un niveau de prophétie très élevé ;
- les nourrissons et les fœtus dans le sein de leur mère chantent aussi la Chirat haYam.