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Concernant le Racha …

+ Concernant le Racha :

Nos Sages nous disent de répondre au Racha par : "agaces lui ses dents" (akéé ét shinav - הקהה את שיניו).

Pourquoi est-ce qu’il faut agir particulièrement contre ses dents ?


1°/ Le mot Racha (רשע) a une valeur numérique de 570.
Le mot tsadik a une valeur numérique de 204.
La différence entre ces 2 mots est de : 366 = la valeur numérique du mot shinav (שינו).

Les dents sont le symbole du Racha, comme il est écrit dans les Téhilim : "Tu brises les dents des méchants" (Téhilim 3 ,8 - שברת רשעים שיני)
En nettoyant/purifiant, les dents du Racha, on le convertit en tsadik …

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-> Nos Sages nous demandent de parler au racha :
- "agaces lui ses dents" (aéké ét chinav) = fermement et durement ;
- "et dit lui" (véémar lo) = avec gentillesse et douceur (cf. Rachi Béaaloté'ha 12,1 : "amor exprime la douceur").

=> Le 'Hatam Sofer affirme que c'est l'expression de la conduite d'utiliser la main gauche pour repousser, et la main droite pour rapprocher. Un comportement qu'un enseignement doit utiliser avec ses élèves, même ceux qui fautent.
[on repousse le mal, le mauvais comportement, pour rapprocher l'essence juive qui restera toujours divinement sublime, pure!]

[les dents sont comme la barrière entre l'intériorité et l'extériorité. C'est ce qui va rendre réelle une pensée potentielle que l'on avait en nous.
- "agaces lui ses dents" = En cassant les dents, symboliquement nous matérialisons les distances de sécurité que nous prenons pour ne pas être contaminé par ses pensées (qu'elles restent en toi!), mais en parallèle nous supplions D. que cette personne puisse revenir dans le bon chemin.
Nos Sages (guémara Sanhédrin 38b) disent qu'il ne faut pas rentrer en discussion avec un hérétique.
Le 'Hatam Sofer (se basant sur Avoda Zara 17a) commente qu'il n'y a pas de remède pour une telle personne [hérétique], et l'unique moyen qu'elle ne retourne vers D., c'est si Hachem a de la miséricorde pour elle.
[de plus selon nos Sages, le libre arbitre de chacun peut être impacté positivement par les prières d'autres juifs, souhaitant qu'il devienne une meilleure personne! Ainsi, en priant Hachem de le sortir de son mal, je peux impacter positivement sa façon de voir la vie, au point qu'il fasse une téchouva totale!]
A la place de discuter avec lui, il faut investir ses efforts pour limiter au maximum les personnes qu'il risque d'infecter par ses idées hérétiques, et c'est pour cela que nous ne parlons pas au racha directement mais plutôt aux autres pour s'assurer qu'ils vont l'éviter (baavour zé : "c'est pour cela que Hachem a fait pour moi à la sortie d'Egypte, et pas pour lui" => il est mis de côté du peuple! une personne ne serait même pas sortie d'Egypte!)

- "et dit lui" = Dans notre génération, nous devons l'inonder d'amour, d'estime, afin qu'il devienne motivé par faire le bien en voulant devenir encore meilleur, et non pas en le critiquant et en espérant qu'il s'en réveille (car là il risque de se dire perdu pour perdu, si je suis tellement mauvais alors rien ne sert de me changer!)
A l'image de l'eau qui renvoie notre image, si nous avons de l'amour pour autrui dans notre cœur, il va en venir indirectement à vouloir suivre notre exemple, notre message.]

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2°/ Le Rokéa’h donne une réponse en disant que dans toute chose, il y a une représentation extérieure et intérieure.

Le mot Racha (רשע) a comme extériorité, les lettres: ר et ע, formant le mot רע (mal/mauvais).
Le Racha est une personne mauvaise à l’extérieur.

Le ש, qui est la lettre à l’intérieur, a 3 branches, dont chacune représente un Av (=un Patriarche) du peuple d'Israël.
Le Racha, comme tout juif, a dans son intériorité le mérite de nos ancêtres (Avraham, Yits’hak et Yaakov), qui permet à tous de pouvoir faire téchouva et revenir dans une relation intime avec D.

Le mot « shinav » (ses dents), peut se lire : shin av (שׁ-av)
===> la Haggada nous dit : fais-lui bouger son שׁ, afin que les 3 branches (=>les 3 avot) fassent comprendre au corps l’existence de la néchama …

La haggada nous propose une façon d’agir pour chaque type d’enfant.
Devant chaque type d’enfant, on rajoute le mot é’had, ce qui peut paraître superflus.
Pourquoi cela?

Le mot é’had (un - unicité), montre que chaque enfant doit être traité de façon unique, personnalisée, afin de pouvoir faire sortir le meilleur de ses potentialités.

Le mot é’had a la même valeur numérique que le mot aava (amour – 13).
Ainsi, même si notre enfant semble racha, nous devons le combler d’un amour sincère, et avec beaucoup de patience et de persévérance, l’encourager et lui parler afin que son intériorité pure s’exprime dans son extériorité.

Cette répétition semblant superflue du mot é'had peut aussi renvoyer à l'idée qu'au final tout le monde dira à propos de D. : é'had (comme dans le Shéma).

Cela renvoie aussi au fait qu'on parle d'une même personne (éh'ad), car on est tous composé d'un mélange de ces 4 enfants (Sage, impie, simple et ne sachant pas poser de questions).
D'ailleurs, le mot éh'ad (valeur numérique = 13) est écrit 4 fois : 4*13 = 52, qui correspond à la valeur numérique du mot : ben (=fils).
Ainsi, ton fils (ben) a en lui, ces 4 aspects.

"Nos ancêtres ont été sauvés d’Égypte par le mérite des femmes vertueuses d'alors, et il en sera de même pour la rédemption future."
[guémara Sota 2b]

-> Chaque année avant d'aller faire ses matsot, rav 'Haïm Kanievsky allait demander la bénédiction de sa femme pour que ce soit une réussite.

-> Si nous buvons 4 coupes de vin pendant le Séder, c'est pour symboliser le fait que notre délivrance de nos 4 exils provient grâce au mérite de nos 4 Matriarches : Sarah (1er verre), Rivka (le 2e), Ra'hel (le 3e), et Léa (le 4e).
[d'après le Chla haKadoch]

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-> Nos Sages (guémara Pessa'him 108a) enseignent que les femmes sont également obligées de boire les 4 coupes de vin, puisqu'elles ont également vécu les miracles de la sortie d'Egypte.
Les Tossafot (sur la guémara Méguila 4a), citant le Rachbam, affirment même que si tout cela a pu être possible (la délivrance d'Egypte), c'est grâce aux mérites des femmes vertueuses d'alors.

=> Pourquoi nos Sages disent que les femmes ont "également" vécu les miracles, comme si elles étaient secondaires à ce miracle?

-> Le 'Hatam Sofer (Torat Moché - Chémot p.75) dit que plus une personne est tsadik/vertueuse, moins le fait que la nature se modifie pour elle, est quelque chose de si extraordinaire.
A l'inverse, le moins une personne est méritante, le plus sera considéré comme énorme un miracle réalisé pour elle.
En effet, le monde a été créé et n'existe que pour la Torah, et la nature est donc assujettie à la Torah (cf. guémara Yérouchalmi Sanhédrin 1,2).

Le 'Hatam Sofer poursuit que puisque les femmes juives étaient si vertueuses, pour elles les nombreux miracles réalisés n'étaient pas aussi extraordinaires.
[étant particulièrement méritantes, il était "normal" que la nature se change pour elles!]
A l'inverse pour les hommes, qui avaient moins de mérites qu'elles, le miracle était immense, et c'est pour cela qu'ils sont principalement concernés par louer Hachem par des chants et les 4 coupes de vin.

=> Cela explique le besoin de nos Sages de préciser que les femmes doivent boire les 4 coupes en employant le mot : "également", car les miracles étaient une "normalité" au regard de leur niveau élevé et de leurs mérites importants.
[Chez les hommes le miracle était principal, pour elles cela n'était que secondaire (moindre)!]

+ Il existe 4 façons d’interpréter (du sens simple au sens mystique) : le pchat, le rémez, le drach et le sod (les initiales de ces 4 mots formant, le mot Pardess).

Comme jamais, la Torah et nos Sages se sont montrés extrêmement rigoureux envers le ‘hamets, qu’il faut traquer dans les moindres recoins de la maison, éliminer et brûler.

Le Radbaz, pour expliquer une telle exigence, nous enseigne que le ‘Hamets représente en réalité le yétser hara, notre pire ennemi, contre lequel, nous devons mener une guerre sans fin et sans merci afin de l’anéantir complétement.

Ainsi, selon le Radbaz, au niveau du sens simple (le Pchat), il n’y a aucune raison justifiant une telle rigueur, il faut s’en remettre aux 3 autres sens de compréhension : le Rémez, le Drach (sens allusif) et le Sod (sens mystique).

La recherche et l’élimination du 'hamets (= le Pchat - le sens simple), n’est qu’une préparation, qu’un moyen visant à nous faire prendre conscience, qu’il faut détruire notre yétser ara.

D'ailleurs, les 3 lettres du terme Séder (סדר), renvoient à cette finalité, à ces 3 sens d’interprétation : le sod, le drach et le rémez.

==> Attention, à ne pas s’arrêter à cette 1ere étape (éliminer le 'hamets), afin de ne pas rater l'essentiel du Séder de Péssa'h ...

Péssa'h a pour but final de développer notre amour, notre reconnaissance envers D. en nous, et au sein de nos proches.

Comme on dit : "La poussière n’est pas du ‘hamets, et les enfants ne sont pas des Korban Péssa’h !"
--> d'une certaine façon, à quoi ça sert d'annuler le 'hamets dans sa maison, si on acquiert du 'hamets dans son être intérieur (=la colère, l'orgueil,...)?
--> tâchons de donner une belle image à nos enfants, de la préparation de la fête, afin qu'ils en soient positivement impactés durant toute leur vie!!

+ Le Séder est composé de 15 ordres/parties, comme la valeur numérique du nom de D. (יה).
Au-delà de la kavana, nos actes durant le Séder n’ont de valeur que si l’on se plie à l'enchaînement des ordres, comme l'ont institué nos Sages (sans rien modifier!). 


---> De même, dans la vie quotidienne, faisons confiance à D., suivons ses directives (son séder = son ordre des choses) les yeux fermés afin de traverser notre existence de la meilleure des façons possibles ...

Est-ce que c'est ça être une personne libre : devoir suivre à la lettre ce que nos Sages nous ont imposé de faire?
On peut pas faire une petite inversion, modification, modernisation, ... ?
Non, rien!

Et oui, selon la religion juive, l'homme libre est celui qui se plie à 100% aux lois de la Torah, à la volonté de D.

A méditer afin de devenir de véritables hommes/femmes libres ...

+ Pour la petite histoire ...

Il y a quelques années, la calomnie du fait que les juifs tuaient des non-juifs afin de mélanger le sang obtenu avec les matsot, était très répandue.

Il y a eu une fois un débat entre un rabbin et un prêtre.
Le prêtre disait que les initiales des 10 plaies (Détsa’h – Adach – Béachab) faisaient allusion à l'attitude des juifs, étant l’acronyme de :
- Dam tséri’him koulanou = nous avons tous besoin de sang ;
- Al dévar shé’aragnou = parce que nous avons tué ;
- Ben El ’Haï bachamayim = le fils de D.

Le Rabbin, représentant de la communauté juive, lui a répondu immédiatement, qu’au contraire cela faisait allusion à :
- Dovrim tsorerénou kazav = nos ennemis parlent de façon mensongère ;
- Alilat dam shéker = les calomnies concernant le sang sont fausses ;
- Bné Avraham ‘halila bézot = les fils d’Avraham n’auraient jamais fait une telle chose.

+ A propos de la plaie du sang, il est écrit dans la Torah : « Les poissons du fleuve moururent, le fleuve devint infect et les Égyptiens ne purent boire de ses eaux » (Chémot 7;21)

« Les poissons du fleuve » ---> est-ce que les poissons peuvent vivre en dehors de l’eau ?

La plaie du sang a pu avoir lieu de 2 façons :
1°/ toutes les eaux se sont transformées en sang, ne devenant eau, que lorsque les juifs remplissaient un verre.
OU :
2°/ il n’y avait aucun changement de l’eau, et c’est uniquement lorsque les Egyptiens se remplissaient un verre, que l’eau se transformait en sang.

Que s’est-il passé selon vous ?

- Le midrach (Midrach Rabba 9 ;9) nous explique que les Egyptiens étaient contraint d’acheter de l’eau aux juifs, qui ont alors profité de cette situation, en s’enrichissant.
- La Guémara Taanit 24a, nous apprend qu’il est interdit de tirer un bénéfice d’un miracle.

---> On peut alors répondre que les Egyptiens ont subi une double punition : l’eau ne se transformant en sang que lorsqu’ils désiraient en boire, et le fleuve dégageant une odeur horrible suite à la mort des poissons.

+ Comment est-ce que ça va ce soir ? = « akol béSéder !! » … 

Un rav a dit : « akol béSéder » = toute la façon de vivre en tant que juif se retrouve dans le Séder de Péssa’h.

==> Alors, n’hésitons pas à vivre pleinement la sortie d’Egypte 5774, afin de recharger ses batteries, et en profiter pour faire repartir notre vie sur de bonnes bases, afin d’arriver au top à Shavouot !!

"L'exil véritable d'Israel en Egypte, c'est d'avoir appris à le supporter"

Rabbi 'Hano'h.


Il en va de même pour nous, aujourd'hui ...

 

D'ailleurs, on commence la haggada par a la'hma anya, et nous y concluons : en Israël, libres ('horim).

Un esclave souhaite d'abord être libre, puis ensuite aller quelque part (l'essentiel étant de se libérer de son oppression insoutenable!) ...

Pourquoi un tel ordre dans la haggada?

--> Si on aurait demandé au bné Israël pendant la dure période de l'esclavage, est-ce que vous êtes d'accord de tout quitter pour aller dans le désert selon la volonté de D., ils auraient touts dit oui.

D. a fait que durant 1 an, l'esclavage a été réduit, et à la même question seul 20% des juifs ont dit oui.

De même, de nos jours, il faut être prêt à tout moment à quitter notre confort, notre position sociale,  notre agréable trin trin quotidien, ... pour se soumettre totalement à la volonté de D.

Il faut être vraiment libre, pour répondre à D. à tout moment ...

 

+ Le saviez-vous? - L'influence de Pessa'h sur toutes les autres fêtes juives

Dans la paracha Emor (23;4), les fêtes juives y sont énumérées, et Pessa'h y figure en 1er, en tête.

Pourquoi cela?

= En connaissant les jours de Pessa'h, on peut connaître les jours de la plupart des fêtes juives.


Utilisons le système at'bach, pour expliquer et retenir cela :
-> le 1er jour de Pessa'h :
La 1ere lettre de l'alphabet (le aleph) se transforme en la dernière lettre (le tav)
===> ainsi, le jour de la semaine durant lequel tombera le 1er jour de Pessa'h, sera le même que celui de Ticha béAv (nom commençant par la lettre tav).

-> le 2e jour de Pessa'h :
La 2e lettre de l'alphabet (le bét) s'échange avec l'avant dernière lettre (le shin)
===> ainsi, le jour de la semaine durant lequel tombera le 2e jour de Pessa'h, sera le même que celui de Shavou'ot (nom commençant par la lettre shin).

-> le 3e jour de Pessa'h :
On a de même la lettre guimel qui s'échange avec la lettre réch
===> ainsi, le jour de la semaine durant lequel tombera le 3e jour de Pessa'h sera le même que le 1er jour de Roch Hachana (nom commençant par la lettre réch).

-> le 4e jour de Pessa'h :
On a de même la lettre dalet qui s'échange avec la lettre kouf
===> ainsi, le jour de la semaine durant lequel tombera le 4e jour de Pessa'h sera le même que le jour de la kriat aTorah (lecture de la Torah - nom commençant par la lettre kouf), jour correspondant à Sim'ha Torah (jour où l'on finit un cycle de lecture de la Torah et où l'on commence un nouveau).

-> le 5e jour de Pessa'h :
On a de même la lettre hé qui s'échange avec la lettre tsadik
===> ainsi, le jour de la semaine durant lequel tombera le 5e jour de Pessa'h sera le même que celui de yom Kippour (la lettre tsadik renvoyant au mot 'tsom' = un jeûne, dont Yom Kippour est le jeûne par excellence).

-> le 6e jour de Pessa'h :
On a de même la lettre vav qui s'échange avec la lettre pé.
===> le 6e jour de Pessa'h est le même que celui durant lequel est tombé Pourim (nom commençant par la lettre pé), un mois auparavant.
Sachant que Pourim et Lag baOmer tombent le même jour ...

 

Source : Source (b"h) : traduction & adaptation personnelle d’un commentaire de Rabbi Moshe Bogomilsky

+ "La recherche du 'hamets est avant tout le symbole concret du travail scrupuleux que tout individu doit effectuer à l'intérieur de lui-même!

Il est nécessaire d'aller chercher dans toutes les parties du cœur et de l'esprit, les parties négatives qui étouffent l'âme et sa lumière."

 

Source (b"h) : nos Sages repris par le Rav Ména'hem Berros