+++ La prestigieuse descendance d'Haman :
++ Rav Yéhouda, fils de Rav Shmouël bar Chilat, dit au nom de Rav : "De même que lorsque le mois d'Av commence, nous réduisons nos réjouissances, de même lorsque le mois d'Adar commence, nous augmentons notre joie" (guémara Taanit 29a)
=> Cet enseignement est populaire, mais que savons-nous véritablement sur son auteur?
+ Qui est rav Shmouël bar Chilat?
-> La guémara (Sanhédrin 96b) rapporte que les descendants d'Haman étudiaient la Torah à Bné Brak.
La guémara ne donne pas le nom du petit-fils d'Haman qui étudiait la Torah. Cependant, le Ein Yaakov propose une autre version de la guémara, qui nous informe effectivement du nom du petit-fils d'Haman qui étudiait la Torah à Bnei Brak, et il s'agit d'un Amora reconnu : rav Shmouël bar Chilat.
Que savons-nous de lui?
La guémara (Baba Batra 8b) nous apprend que de rav Shmouel bar Chilat était un "mélamed tinokot", quelqu'un qui enseignait la Torah aux enfants, et qui méritait donc le statut élevé d'être l'un des matsdiké harabim (renforcait, élevait spirituellement, la communauté).
Rav raconte qu'il rencontra un jour par hasard le rav Shmouel bar Chilat en train de profiter de son jardin. Lorsqu'il lui demanda pourquoi il négligeait ses élèves en passant du temps dans son jardin, le rav Shmouel bar Chilat répondit que c'était la première fois en 13 ans qu'il s'aventurait dans son jardin, et que même maintenant, alors qu'il se promenait dans la verdure, il pensait à ses élèves (talmidim).
Il convient de noter que, parmi toutes les professions qu'il aurait pu choisir, le rav Shmouel bar Chilat a choisi d'enseigner la Torah aux enfants, et c'est Rav qui a témoigné de son dévouement en tant qu'enseignement envers ses talmidim.
-> Its'hak dit à Yaakov : "La voix est celle de Yaakov, mais les mains sont celles d'Essav" (Toldot 27,22).
Le midrach (Béréchit rabba 65,20) nous enseigne qu'il existe un outil qui peut efficacement empêcher les mains d'Essav de faire le mal.
Lorsque les enfants juifs sont engagés dans l'étude de la Torah, alors Essav n'a aucun pouvoir sur le peuple juif.
Lorsque la voix de Yaakov peut être entendue sous la forme d'enfants étudiant la Torah, les mains d'Essav ne peuvent exercer aucun pouvoir.
A l'inverse, si les enfants n'étudient pas la Torah, alors Essav sera capable de faire du mal aux juifs.
-> Lorsque Yaakov a prié pour être sauvé de son frère, il a dit : "Sauve-moi, s'il te plaît, de la main de mon frère, de la main d'Eissav" (atsiléni na miyad a'hi miyad Essav - הַצִּילֵנִי נָא מִיַּד אָחִי מִיַּד עֵשָׂו - Vayichla'h 32,12).
Le Baal haTourim souligne que l'acronyme des premiers mots de la prière de Yaakov (הַצִּילֵנִי נָא מִיַּד - Sauve-moi, s'il te plaît, de la main) est : Haman (המן).
Yaakov priait non seulement pour être sauvé d'Essav, mais il priait aussi pour que ses descendants soient épargnés d'Haman.
Il a prié pour être sauvé "miyad" (מיד), ce qui, selon le Arizal, est numériquement égal à 54, soit une autre allusion à Haman, dont le nom apparaît 54 fois dans la Méguila.
=> Le rav Shmouel bar Chilat, descendant d'Haman, arrière-petit-fils d'Essav, a consacré sa vie à neutraliser les efforts des mains maléfiques de son arrière-grand-père.
Il s'est efforcé de rectifier et de corriger le "yadaïm yédé Essav", les mains d'Essav et d'Haman, qui cherchaient à détruire le peuple juif.
En enseignant la Torah aux enfants, le rav Shmouel bar Chilat a directement contrecarré les efforts d'Essav. Ses efforts ont permis de s'assurer que les mains d'Eisav ne seraient pas capables d'infliger la moindre douleur au peuple juif.
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+ Qui est Chilat?
-> Chilat, le père de rav Shmouel, est également un descendant d'Haman.
Le Rama miPano (maamar tsévaot Hachem) révèle l'allusion mystique contenue dans ce nom inhabituel. [Ohel Moché - Pourim 57-58]
Les lettres de Chilat (שילת) sont l'acronyme de : "chiviti Hachem lénegdi tamid" (je place constamment Hachem devant moi - שִׁוִּיתִי יְהוָה לְנֶגְדִּי תָמִיד - Téhilim 16,8).
Comme l'écrit la Michna Broura, il s'agit d'une instruction visant à toujours visualiser le nom d'Hachem devant nos yeux. Nous devrions nous représenter le : Youd Ké Vav Ké (יְהוָה) comme s'il était juste devant nous à tout moment.
Amalek, Essav et Haman ont tous cherché à détruire le nom d'Hachem, à diminuer le Youd Ké Vav Ké (יְהוָה). Le nom de leur descendant (Chilat - שילת) est un acronyme qui signifie qu'il faut toujours garder Hachem devant soi.
Chilat a été nommé ainsi pour contrer la mission d'Amalek. En guise de réparation pour les actions et la mission de son ancêtre, il a été nommé ainsi afin de toujours se rappeler d'envisager le Nom complet et entier d'Hachem. [je place constamment Hachem (יְהוָה) devant moi. ]
Le mois d'Adar est passé d'un mois de peur et d'inquiétude à un mois de "lumière et joie" (ora vésim'ha).
C'est le moment de se réjouir et d'accroître le bonheur. Et personne n'est mieux placé pour nous conseiller à ce sujet que la personne qui a témoigné de la transformation totale de ceux qui cherchaient à nous détruire.
Non seulement le descendant d'Haman ne cherchait plus à éradiquer le Nom d'Hachem, mais il utilisait sa position d'enseignant des jeunes en Torah pour saper complètement les efforts d'Haman et d'Amalek.
Cela doit nous être racontée par Rav, qui a été personnellement témoin des efforts de rav Shmouel bar Chilat pour contrecarrer les actions de son ancêtre (Haman), et dont le père (Chilat) représentait l'antithèse du désir d'Amalek de diminuer le nom d'Hachem.
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+ Pourquoi rav Yéhouda ? :
-> Le Kissé haKavod, le Trône d'Hachem, a 4 pieds : Avraham, Its'hak et Yaakov (nos Patriarches), mais ce trône à 3 pieds n'était pas stable, vacillant sans un 4e pied de soutien, jusqu'à la naissance de Yéhouda.
Lorsque Yéhouda est né, la Torah nous dit : "vataamod milédét" (Vayétsé 29,35), ce qui peut être interprété comme "cette naissance (milédét) a apporté la stabilité (amida)".
Le Trône était enfin stable et entièrement soutenu.
Yéhouda était l'ancêtre du roi David, qui constitua le 4e pied du trône.
Le Chlah haKadoch écrit que le roi David, par l'intermédiaire de son descendant le machia'h, assurera l'accomplissement du verset : "ce jour-là, Hachem sera Un et Son Nom sera Un" (bayom aou yiyé Hachem é'had ouchmo é'had - Zé'haria 14,9).
C'est ce à quoi font allusion les dernières lettres de : "é'had ouchmo é'had" (Un et Son Nom sera Un - אֶחָד וּשְׁמוֹ אֶחָד) qui forment David (דוד).
Le Chlah haKadoch fait noter que le nom : יהודה (Yéhouda) contient le nom d'Hachem יהוה plus la lettre ד, représentant David (דוד), le 4e pied du Trône de Gloire, que David a rendu complet.
Ainsi, le nom Yéhouda est donc l'antithèse totale d'Amalek. Il contient à la fois le Nom complet d'Hachem et l'achèvement de la Kissé haKavod.
=> "Rav Yéhouda, fils de Rav Shmouël bar Chilat" = le rav Shmouel bar Chilat s'est donné pour mission de contrecarrer la mission d'Amalek et d'Haman en enseignant la Torah aux enfants. Il s'efforça de perfectionner le message inhérent au nom de son père Chilat (שילת) sont l'acronyme de : "chiviti Hachem lénegdi tamid" (je place constamment Hachem devant moi).
A la naissance de son fils, quel meilleur nom choisir que Yéhouda? Il nomma son fils Yéhouda, symbole du Nom complet d'Hachem et du Trône achevé, qu'Amalek et Haman avaient cherché à saper.
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+ "Parmi les descendants de Haman, il y en a qui ont étudié la Torah à Bné Brak"
[guémara Sanhédrin 96b]
=> Quel mérite a permis à certains de ses descendants de se convertir au judaïsme, et même à étudier la Torah?
-> Selon le Likouté Shlomo, Haman bien que racha, provoqua (malgré lui) un kidouch Hachem (sanctification du Nom d’Hachem), qui réalisa des merveilles pour sauver le peuple d’Israël de son décret.
[ à ce sujet, on peut rapporter la guémara (Méguila 14a) : "Plus grande fut la cession de l’anneau royale [de A'hachvéroch à Haman] que les 48 prophètes et 7 prophétesses qui livrèrent leurs messages aux enfants d’Israël sans parvenir à les remettre sur le droit chemin, alors que le fait d’avoir ôté l’anneau royal les ramena sur la bonne voie [à faire une téchouva totale]." ]
-> Le rav Nevenzahl suggère que c'est grâce à l'importante somme d'argent (10 000 kikar d'argent) qu'il a versée à la tsédaka.
-> Le ‘Hazon Ich explique qu’il s’agit des petits-fils de la fille de Haman. Or, la règle chez les non-juifs est que la transmission se fasse d’après le père, qui dans notre cas n’était pas un descendant d’Amalek.
Par contre, s’ils ont combattu contre les juifs, il est impossible de les accepter.
=> Quel illustre personnage a été un descendant de Haman?
-> Le Métivta (sur guémara Sanhédrin 96b) affirme que Rabbi Akiva fait partie des descendants de Haman qui ont étudié à Bné Brak.
Une version du Séfer ha'Hinoukh (mitsva 425) également explicitement cela.
-> Rabbénou Nissim (guémara Béra'hot 27b) et le Rambam (vers le début de l'introduction au Michné Torah) écrivent que Rabbi Akiva venait d'une famille de convertis.
-> Selon la guémara (Sanhédrin 32b), son lieu principal où il a vécu est : Bné Brak.
-> Rachi (guémara Baba Métsia 11b) rapporte que Rabbi Akiva s'occupait tout particulièrement de la tsédaka (gabbaï tsédaka).
=> Le rav Nevenzahl suggère que cela n'est pas une coïncidence, et que cela provenait du fait que son arrière-arrière-arrière grand-père (Haman) avait donné à la tsédaka une importante somme.
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-> Il est évident que Haman a donné à la tsédaka avec les pires intentions possibles : pour aider à anéantir le peuple juif! Néanmoins, il a quand même mérité une certaine récompense pour cela.
Il est évident qu'il est punie au Guéhinam pour ses terribles fautes, et pour son désir d'avoir cherché à détruire les juifs, mais malgré cela il reçoit une récompense pour sa bonne action.
Nos Sages nous enseignent également que Balak a mérité une récompense pour les 42 sacrifices qu'il a pu offrir à D. dans le but de maudire le peuple juif.
En effet, malgré ses mauvaises intentions, il a mérité d'avoir comme descendante : Ruth, le roi David, ...
=> S'il en est ainsi chez les réchaïm, à combien plus forte raison devons-nous considérer avec importance les conséquences positives de nos bonnes actions!!
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-> La mitsva du demi-Shékel (ma'hatsit aShékel – מחצית השקל) a fait pencher la balance face aux 10 000 kikar d’argent qu’Haman voulait donner à A’hachvéroch pour anéantir les juifs.
En effet, la guémara (Méguila 13b) explique : "Rech Lakich disait : Il était connu et dévoilé devant Celui Qui a créé le monde par Sa parole, qu’Haman pèserait ces pièces contre les juifs, et c’est pourquoi Il fit précéder leurs Shékels aux siens.
C’est aussi pourquoi on a la coutume, le 1er Adar, d’écouter la paracha Chékalim."
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+ Complément : Amalek fait que le Nom d'Hachem n'est pas complet :
-> "C'est Moi, c'est Moi (ano'hi ano'hi) celui qui suis votre consolateur" (début Haftara Choftim - Yéchayou 51,12)
=> Apparemment le mot : "celui" (ou - הוּא) est superflu, et il aurait suffi de dire : "Je suis votre consolateur".
-> [Moché] dit : "Car la main est sur le Trône de D. (עַל כֵּס יָהּ – al késs ya) : Hachem entretient une guerre contre Amalek, de génération en génération" (Béchala’h 17,16)
Rachi commente : Moché désigne le Trône sous une forme abrégée : késs (כֵּס), et il emploie le Nom Divin de 2 lettres (ya - יָהּ) au lieu du Nom complet (יהוָה).
Cela nous enseigne que le Nom et le Trône de D. ne sont pas complets tant que subsiste Amalek.
Ainsi, nous avons le "Trône de D." qui est incomplet : כֵּס יָהּ, et
- pour avoir le mot "kess" en entier, il manque un "aleph" pour parvenir à : kissé" (כסא) ;
- pour avoir le Nom d'Hachem complet, il manque le "vav" et le "hé" [יָהּ + וה soit : יהוָה].
=> C'est à cela que fait allusion le verset : "c'est Moi celui (ou - הוּא) qui suis votre consolateur" = Hachem nous consolera dans l'avenir au moyen du הוּא (celui), pour compléter Son Nom divin et Son Trône comme ils étaient au commencement.
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-> Le Ben Ich 'Haï pose l'énigme suivante : Qu'est-ce qui a poussé Haman à se battre contre le peuple juif?
Il répond mystérieusement : "Haman a déclaré que ses ancêtres en avaient enlevé 3 et qu'il en restait 4. Il s'est mesuré et s'est trouvé à égalité. Il a donc décidé de se battre contre le peuple juif".
=> Que signifie cette déclaration énigmatique?
Dans sa réponse, le Ben Ich 'Haï rapporte ce qu'on a vu précédemment.
Ainsi, 3 lettres ont été supprimées (ה ו א), et il en restait 4 (kess ya - כֵּס יָהּ).
-> "Car Hachem a choisi Tsion ; Il l'a désiré pour sa demeure" (ki ba'har Hachem béTsion, iva lémochav lo - כִּי בָחַר יְהוָה בְּצִיּוֹן אִוָּהּ לְמוֹשָׁב לוֹ - Téhilil 132,13)
Le Rokéa'h (Béchala'h 17,16) et le Maharcha (guémra Ména'hot 87a) expliquent ce verset.
Lorsque Hachem choisira Tsion au moment de la guéoula, Amalek sera vaincu et אִוָּהּ (iva), les trois lettres [supprimées par Amalek], seront "mochav lo" (retourné à Lui - מוֹשָׁב לוֹ).
Le א, le ו et le ה seront toutes remises à leur place légitime.
Nous avons alors le "Trône de D." qui sera complet :
- le א retournera à כֵּס (kess) pour former : kissé" (כסא) ;
- le ו et le ה retourneront au יָהּ (Y-a) pour avoir le Nom d'Hachem complet (יהוָה).
Entre-temps, sans ces 3 lettres (ה ו א), il nous reste quatre lettres : כֵּס יָהּ qui a une guématria de 95.
La gématria du nom Haman (המן) est également de 95.
Haman déclara que comme son nom était numériquement équivalent aux 4 lettres restantes, alors il était idéalement placé pour détruire totalement le peuple juif. [il viendrait terminer le travail de son ancêtre Amalek]
-> [Moché] dit : "Car la main est sur le Trône de D. (עַל כֵּס יָהּ – al késs ya) : Hachem entretient une guerre contre Amalek (מִלְחָמָה לַיהוָה - mil'hama l'Hachem), de génération en génération" (Béchala’h 17,16).
Le rav Its'hak haCohen de Koritz ajoute que les mots מִלְחָמָה לַיהוָה (une guerre d'Hachem) ont une valeur de 179, lorsqu'ils sont ajoutés à כֵּס יָהּ (Trône de D. - guématria de 95), cela donne une valeur totale de 274, ce qui équivaut numériquement à מרדכי (Mordé'haï - guémaria de 274).
Cela indiquant que Mordé'haï est apte à mener la guerre d'Hachem et à s'opposer à Haman.
-> Les Tossafot (Béra'hot 3a) cite l'explication du Ma'hzor Vitri suivante :
Dans le Kadich nous disons : "Yéhé Chémé (שמיה) Rabba".
Le terme שמיה (chémé) doit se lire comme שמ י-ה , c'est à dire "le Nom" (chém) י-ה (Ya).
Ainsi, nous demandons : "Que le Nom י-ה soit grandi (rabba)!" Nous prions pour que Hachem permette à Son Nom de redevenir grand et complet avec les 4 lettres réunies.
Nous prions pour l'éradication d'Amalek, pour que le machia'h se dévoile, et que le Nom Divin soit de nouveau entier et Son Honneur soit ainsi rétabli.
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-> Dans la méguilat Esther, le nom de Haman est mentionné 54 fois, comme la valeur numérique de : em'hé (j'effacerai - אמחה).
Dans la paracha Béchala'h (17,14), Hachem dit à Moché : "Effacer, J'effacerai" (le souvenir d'Amalek), soit : מָחֹה אֶמְחֶה, et qui a une valeur numérique de : 107, ce qui équivaut à : "C'est Haman!" (זה המן).
[Séfer haMatamim]
-> Le Baal Hatourim fait remarquer que la valeur numérique de l’expression "ma'ho em'hé" (J’effacerai - מחה אמחה) du verset : "car J’effacerai la trace d’Amalek de dessous les Cieux" (Béchala'h 17,14) est égale à celle des mots "zé Haman" (c'est Haman - זה המן - soit 107).
-> Le Gaon de Vilna (Divré Eliyahou - Béchala'h) dit que le mot אֶמְחֶה (ém'hé - J’effacerai) est l'acronyme des différentes forces d'Amalek tout au long de l'histoire.
En Egypte, nous avons été sauvé par : Aharon, Moché, 'Hour et Hachem yitbara'h.
A l'époque de Pourim, l'exil de Paras, nous avons été sauvé par : Esther, Mordé'haï, 'Harvona, et Hachem yitbara'h.
Au moment de la guéoula, il s'agira de : Eliyahou, Machia'h, les 'hét nessi'him (8 princes - comme discuté dans la guémara Soucca 52b) et Hachem yitbara'h.
-> "Effacer, j’effacerai (ma'ho, ém'hé) la trace d'Amalek de dessous les cieux" (Béchala'h 17,14)
Le rabbi Lévi Its'hak de Berditchev (Kédouchat Lévi) commente :
La destruction d'Amalek n'entraînerait pas leur retour à Hachem. Par conséquent, ils seront également effacés et éradiqués du monde à Venir.
C'est pourquoi la Torah emploie un double verbe (ma'ho, ém'hé), indiquant qu'ils seront éradiqués à la fois de ce monde et du monde à Venir. (midrach Chémot rabba 27,6 ; Esther rabba 10,13)
Ce n'est pas le cas des autres nations. Lorsqu'elles sont détruites, D. est exalté et elles reçoivent donc une récompense en conséquence.
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-> Le Rokéa'h attire notre attention sur plusieurs allusions contenues dans la Meguila qui démontrent comment Haman, la force qui tente de contrecarrer le Nom d'Hachem, est précisément contrée par Mordé'hai et Esther, qui se battent pour renforcer la manifestation du Nom d'Hachem.
Le nom d'Haman apparaît 54 fois dans la Méguila. Il est également mentionné une fois sous le nom de Mémou'han.
Il est à noter que 54 est également le nombre précis de lettres contenues dans la liste des 10 fils d'Haman.
Le nom d'Esther est également mentionné 54 fois dans la Méguila, et une fois, elle est désignée sous le nom de Hadassa.
Zérech, la femme de Haman, est mentionnée 4 fois. Si l'on ajoute à cela le nom de son mari, Haman, on obtient un total de 58.
C'est le nombre de fois (58) où le nom Mordé'haï est mentionné dans la Meguila.
De plus, on peut noter que des 54 fois où le nom d'Haman est mentionné dans la Méguila, c'est aussi
Le mot אֶמְחֶה (ém'hé - J’effacerai) a une gematria de 54.
Hachem déclare : "ki ma'ho em'hé" =Je vais éradiquer Haman, qui est mentionné 54 fois dans la Méguila. Je vais effacer les 10 fils d'Haman, dont les noms ont un total de 54 les lettres.
Cela sera accompli grâce aux efforts d'Esther, dont le nom est également mentionné 54 fois.
-> Le Mégalé Amoukot rapporte du Arizal un autre exemple où le nombre 54 est significatif.
La première paracha de la lecture du Shéma, dans laquelle nous acceptons le joug Divin (ol mal'hout chamayim) contient 54 mots. Amalek cherche à détruire l'unité du Nom d'Hachem, qui est attestée dans la première paracha du Shéma.
-> Le Gaon de Vilna écrit que le texte authentique de la prière que nous ajoutons dans la Amida et le Birkat haMazon de Pourim (bimé Mordé'haï véEsther), contient également 54 mots, ce qui représente le nombre de fois où Haman est mentionné dans la Meguila.
-> L'un des noms d'Hachem qu'Amalek cherche à détruire est le nom אדני (Ado -nay).
Les 2 lettres du milieu (דנ) totalisent également une valeur de 54.
Le midrach Yalkout Réouveni (Chémot 246) explique que les 2 lettres extérieures représentent l'Attribut Divin de miséricorde, tandis que les 2 centrales (דנ) représentent l'Attribut Divin de justice/rigueur.
Haman s'est emparé du דנ dans le but d'amener Hachem à nous traiter avec un jugement strict, sans miséricorde.
-> La mitsva d'effacer Amalek est mentionnée 2 fois dans la Torah : une fois dans la paracha Béchala'h et une autre fois dans la paracha Ki Tétsé.
Il y a 119 mots contenus dans les versets : "Amalek est venu" (Béchala'h 17,8-16).
Et dans "Souviens-toi de ce qu'Amalek t'a fait" (Ki Tétsé 25,17), il y a 47 mots.
La somme des mots des passages dans les 2 parachiyot qui traitent de la destruction d'Amalek est de 166.
Etonnement, cela est précisément le nombre de versets contenus dans Méguilat Esther.
=> Amalek cherche à effacer le nom d'Hachem ; Mordé'haï et Esther, dans la Méguila, contrent Haman et glorifient le nom d'Hachem.