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Pourim : le michté

+ Les mitsvot de Pourim ... (4e partie) :

(b"h) Nous allons voir aujourd'hui la mitsva du michté (festin) ...

6°/ 6e mitsva : Manger un repas de fête (le michté) :

L'état d'esprit spirituel du repas de Pourim est : rappeler les miracles de Pourim et chanter des louanges à D., avoir en tête que la consommation de ce repas est une mitsva, prendre le temps d'étudier un peu avant le repas (il y a une mitsva de commencer à étudier les lois de Pessa'h).

Le Rav 'Haïm Friedlander (Sifté 'Haïm) de dire :
"Le repas de Pourim, comme on y fait référence dans le verset : "Et on se souviendra de ces jours et ils seront célébrés par toutes les générations [et] toutes les familles" (Méguilat Esther 9,28).
Rachi explique que cette célébration a lieu au moyen de : "personnes se rassemblant pour manger et boire ensemble."

Le but du repas de Pourim est d'unifier tous les convives présents, et pour tous les membres du groupe, pour apporter de la joie chacun à ses amis.
A travers cela, nous transmettons aux générations futures notre réacceptation unique de la Torah qui advint ces jours,ce Pourim quand : "[le Peuple était] comme un seul homme avec un seul cœur"
(Rachi - Chemot 19:2 - à l'image de l'acceptation de la Torah au mont Sinaï)"

Le Rav Friedlander de conclure sur ces mitsvot positives de la fête de Pourim :
"A travers cette unité [créée par les mitsvot du jour] nous mériterons la délivrance par D. de nos jours, comme elle advint alors.

Et en réalité, ce salut est dépendant de nous.
Si on est unis et liés comme une seule entité et que nous enlevons toute forme d'égocentrisme pour un but commun : qui est l'accomplissement de la volonté Divine, alors nous mériterons la rédemption divine comme à cette époque."

[La 7e mitsva est une mitsva négative : c'est l'interdiction de faire des oraisons funèbres et de jeûner ce jour là (Choulh'an Arouh', Orah' H'aïm 697:1)]

-> Selon la guémara (Pessa'him 68b), tous nos Sages reconnaissent qu’il y a lieu de célébrer Shavouot, commémoration de l’acceptation de la Torah, par des mets et boissons délectables et des réjouissances.
=> Il ne pouvait pas en être autrement à Pourim, puisque, comme l’enseigne Rava (guémara Shabbath 88a) : "Les juifs acceptèrent de nouveau la Torah à l’époque d’A’hachvéroch, comme il est écrit : "ils confirmèrent et acceptèrent" (kiyémou vékibélou ayéoudim - méguilat Esther 9,27), ils confirmèrent ce qu’ils avaient déjà accepté".

A suivre (b"h) : l'obligation de boire du vin et la coutume de se déguiser à Pourim ...

Pourim : les matanot laév’yonim

+ Les mitsvot de Pourim ... (3e partie) :

5°/ 5e mitsva : Offrir des cadeaux aux pauvres (matanot laév'yonim)

Le Rav 'Haïm Friedlander (Sifté H'aim) nous apprend :
"La raison pour laquelle nous avons la mitsva de donner aux pauvres à Pourim est de nous sentir responsables des autres et ainsi nous éradiquerons nos propres désirs."

Le rav Dessler (Mi'htav MéEliyahou) d'écrire :
"Si tu fais un effort pour aider tout celui que tu rencontres, tu te sentiras proche de tout le monde.
Un étranger est une personne que tu n'as pas encore aidé.
Faire des actes de bonté envers chacun remplira ton monde d'amis et de personnes aimées".

Une question peut se poser : Doit-on donner à tout celui qui demande la charité?

-> Selon le Choul'han Arou'h (Yoré Déa 251:10) : "[Pendant toute l'année] si quelqu'un a besoin de vêtements et vient en disant: "Donne moi des vêtements" ; nous faisons des investigations pour savoir si c'est légitime [ =on n'est pas obligé de donner la charité à tout celui qui demande].

-> Selon le Choul'han Arou'h (Ora'h 'Haïm 694:3) : "Cependant, à Pourim on distribue l'argent librement, et par conséquent, nous donnons [même un petit montant] à tout celui qui tend la main."

-> Le Yessod véchorech HaAvoda (12,6) de nous enseigner : "Tout celui qui donne la charité à Pourim permet des améliorations notoires dans les mondes supérieurs, plus que tous les autres jours.
C'est pourquoi on doit donner plus que d'habitude."

Par ailleurs, la michna Béroura (649:3) de dire :
"Il est mieux de dépenser plus d'argent pour les dons aux pauvres, que pour son repas de Pourim ou pour les michloa'h manot.

Il n'y a pas de plus grande joie que des réjouir le cœur des orphelins, des veuves et des personnes dans le besoin. Celui qui agit ainsi imite D., comme il est dit : "Pour faire revivre l'esprit des personnes modestes et pour faire revivre le cœur des opprimés” [Yechayahou 57:15]

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-> Le Marbé 'Haïm d'écrire à ce sujet :
"Automatiquement, quiconque pratique les dons aux pauvres en ce jour (matanot laévyonim) sera amené à prêter attention et à méditer à la condition du pauvre et réalisera à quel point la sienne est plus enviable que celle du miséreux.
Qui connaît les raisons pour lesquelles l'un s'appauvrit, tandis que l'autre s'enrichit. Dans ce cas, pourquoi le donateur s'enorgueillirait-il plus que le bénéficiaire de ses largesses?
La richesse n'est en fait qu'un dépôt entre les mains de l'homme, qui est chargé de la garder et de l'utiliser à bon escient conformément à la volonté de D., et il n'y a donc pas lieu de s'en prévaloir."

-> Rav 'Haïm Falaji écrit, au nom du Abarbanel, que le meilleur moyen d'annuler le mauvais œil est la tsédaka.

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+ "[Le jour de Pourim,] A toute personne qui étend sa main (demandant de la charité), nous donnons" (Choul'han Arou'h - Ora'h 'Haïm 694)

Selon le 'Hidouché haRim cela a une autre implication : Pourim est un jour particulièrement favorable pour que nos prières soient exaucées, car Hachem, qui peut tout nous donner, ne nous laisse également pas partir les mains vides.

Ainsi, n'hésitons pas à rentrer chez papa Hachem, encore et encore, par des requêtes du fond du cœur, afin de profiter qu'en ce jour, la loi est de donner à tout le monde (méritant ou pas).

Pourim : l’attaque d’Amalek & les michloah manot

+ Les mitsvot de Pourim ... (2e partie) :

(b"h) Nous allons voir aujourd'hui la 3e et la 4e mitsva de Pourim.

3°/ 3e mitsva : Lire le passage de la Torah relatif à l'attaque d'Amalek contre le peuple juif lorsqu'il sortit d'Egypte (Chémot 17,8-16 -> Choul'han Arou'h - Ora'h 'Haïm 693:4)

Le Rav H'aim Friedlander (Sifté 'Haim) de nous expliquer :
"[La signification de la mitsva d'effacer le nom d'Amalek est la suivante : ] D'abord, on doit mépriser le mal et ne lui accorder aucune valeur ni importance.
Comme le Rav Ye'hezkel Levinstein avait l'habitude de dire : puisque nous ne pouvons pas identifier qui est Amalek aujourd'hui, l'essence de la mitsva est pour chacun de nous d'effacer Amalek de l'intérieur de nous, de rejeter et mépriser le mal qui est en nous.

A travers cela nous déracinerons et effacerons "Amalek" : tout le mal qui est en nous. "

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4°/ 4e mitsva : Offrir la nourriture à nos amis (michloa'h manot)

Quand il a d'abord proposé son complot maléfique à A'hachvéroh, Haman décrivit le peuple juif comme "une nation éparpillée et dispersée" (méguilat Esther 3,8).
Il ne voulait pas seulement dire qu'ils étaient dispersés géographiquement, mais qu'ils n'étaient pas unis et seraient donc une proie facile pour leurs ennemis.
Le peuple juif manquait de la protection divine résultant d'une unité affectueuse régnant entre eux (Midrach Rabba - Vayikra 26,2).

=> De façon à contribuer à la réunion du peuple juif, la mitsva d'envoyer des présents à ses amis a été instituée.

Le Rav 'Haim Friedlander (Sifté 'Haim) de nous enseigner :
"La raison pour laquelle les Sages instituèrent la mitsva d'envoyer des présents de nourriture les uns aux autres était pour augmenter les sentiments mutuels de proximité entre les gens.
Et une fois que les gens se sentaient proches les uns des autres, l'amour entre eux se développait [...]

Généralement, quand on envoie un présent à un ami, c'est une expression d'amour préexistant entre deux personnes [...]
Mais d'ici [de la mitsva de michloa'h manot], on apprend que c'est l'inverse : l'amour est la conséquence du don.
=> Même si donner est à l'origine seulement une action extérieure, néanmoins, un amour profond se développera en conséquence.

C'est le but de la mitsva de michloa'h manot : créer un amour mutuel et ainsi réveiller le pouvoir de l'unité à notre époque, comme nous avions dans les générations précédentes."

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-> Le Sfat Emet explique qu'en ces jours, nos Sages ont instauré cette mitsva, car il semblerait que l'arme contre Amalek soit l'unification des juifs, comme il est écrit : "Ils s'étaient réunis pour défendre leurs vies" (Esther 9,16).
L'explication est que Hachem a juré que Son trône et Son nom ne seront pas entiers tant que le nom d'Amalek n'aura pas été effacé.
Or, les juifs représentent Son nom, et c'est fonction de leur unité que Sa gloire est sanctifiée et amplifiée.
[Selon le Sfat Emet, plus les juifs sont unis, plus la gloire d'Hachem est augmentée dans le monde ]

=> C'est la raison pour laquelle l'effacement du nom d'Amalek dépend de l'amour des juifs entre eux.

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-> Le rav Eliyahou Kitov enseigne :
"Une personne donne un cadeau à son ami uniquement car elle ressent un sentiment de gratitude à son égard.
C'est ainsi, qu'à l'époque de Pourim, lorsque les juifs ont voulu exprimer leur joie et leur gratitude d'avoir été sauvés de leurs ennemis, ils se sont tous dit à eux-mêmes : "Par quel mérite sommes-nous encore en vie?"
Et ils se sont tous répondus : "Ce n'est pas par mes mérites personnels, mais uniquement par ceux de mon ami".
Par une grande gratitude qui a rempli leur cœur envers leur prochain, ils ont alors envoyé des cadeaux les uns aux autres (michloa'h manot), comme s'ils proclamaient : "Je reconnais la gratitude que je te dois. C'est par ton mérite que j'ai été sauvé!"

C'est pour cela qu'il est également approprié que chaque juif se reproche à lui-même [ce qui ne va pas] et qu'il crédite son ami/prochain, à chaque fois où il a besoin de Délivrance."

[les juifs sont liés les uns aux autres. Les bonnes actions d'autrui m'impactent positivement, et je dois lui en être reconnaissant!
Pourim est un bon moment pour développer de tels sentiments de proximité, d'amour.]

Pourim : Al haNissim & la Lecture de la méguila

+ Les mitsvot de Pourim ... (1ere partie) :

(b"h) Nous allons voir aujourd'hui 2 des 7 mitsvot spécifiques de Pourim.

Avant de débuter, il est intéressant de remarquer que les fêtes de Pourim n'ont pas lieu le jour de la bataille (le 13 Adar) mais le lendemain, de façon à ce que nos célébrations mettent en avant la survie du peuple juif et non la chute de nos ennemis.

1°/ 1ere mitsva : Ajouter le passage "Al hanissim" (pour les miracles) à la fin de la amida et dans le birkat hamazone.

Le Al haNissim commence par : "[C'est avec gratitude que nous Te remercions] pour les miracles et pour le salut et pour les actions puissantes, et pour les batailles que Tu as accomplis pour nos ancêtres ces jours là, à cette époque."

Le rav 'Haïm Friedlander (Sifté 'Haïm) nous enseigne :
"[Les termes] "ces jours là, à cette époque" (bayamim a'èm, bazman azé), signifient que nous reconnaissons les miracles qui se produisirent alors : "ces jours là", et en même temps nous exprimons notre gratitude pour les miracles que D. accomplit pour nous chaque jour (révélés et cachés), avec la phrase : "à cette époque".

La gratitude s'exprime par : on reconnaît le bien en détail et on exprime verbalement les remerciements (en hébreu le mot : "reconnaissance" et "remerciement" ont la même racine, hodaa)

=> on ressent de l'admiration et de l'amour pour celui qui fait du bien.

Le rav Friedlander dit à ce sujet que les personnes qui ont un bon caractère se souviennent des actes de bonté faits pour eux et trouvent n'importe quelle opportunité pour remercier celui qui leur a fait du bien quand ils le rencontrent.
[développer la gratitude envers autrui est un excellent moyen d'éviter de dire du lachon ara, car il est pour nous source d'exemple, plutôt que de critique.]

2°/ 2e mitsva : Lire la méguila :
La michna Béroura nous dit : "Même si une personne a 100 personnes chez elle à la maison pour la lecture de la Méguila mais que la communauté est en train de la lire à la même heure, c'est quand même une mitsva de l'écouter à la synagogue avec un groupe plus important.
Cela s'explique par le concept de "Bérov am adrat méleh'" (avec la multitude de la nation le Roi est honoré" - Michlé 14:28) "

Le Rav H'aim Friedlander (Sifté H'aim) nous explique :
"D'une part, la direction des événements par D. dans la Méguilat Esther est cachée [ mot se disant en hébreu : éster, et est en allusion dans le nom Esther].
D'autre part, elle est révélée [ =Mégalé, caché dans le mot Méguila] parce que la Méguila nous révèle le salut de D. dans tous les aspects des événements même si Sa présence était cachée [...]

La loi est que le lecteur doit dérouler toute la Méguila avant de commencer à lire [de façon à ce qu'elle soit déroulée devant lui] (Choulh'an Arou'h 690:17).
L'idée est que l'on doit pouvoir voir d'un coup d’œil comment les événements de Pourim sont liés entre eux et comment même les événements négatifs ont conduit au salut de D. [...]

Il doit être rappelé que les événements de la Méguila se sont déroulés sur 9 années.
C'est seulement lorsque l'on lit tous les événements ensemble qu'on voit comment ils sont liés, alors qu'à l'origine, on ne peut même pas comprendre comment ils sont reliés."

A suivre ...

Pourim : la réaffirmation de la Torah …

+ Pourim : la réaffirmation de la Torah ...

La Torah a été donnée par D. au peuple juif dans son intégralité, soit à approximativement 2,5 millions de juifs au Mont Sinaï, cependant la Torah a d'abord été acceptée par peur.

Il est écrit dans la guémara Shabbath (88a) :
" "Et ils se tinrent au pied de la montagne..." (Chemot 19:17)
Cela nous enseigne que D. tint au dessus d'eux la montagne [du Sinaï] comme un tonneau et leur dit : "Si vous acceptez la Torah, bon, sinon, ici sera votre tombeau".

Rav Acha Bar Yaacov dit : "De là on trouve une belle excuse pour [les juifs qui n'ont pas respecté] la Torah" (Rachi expliquant que : les juifs pouvaient rétorquer que leur acceptation de la Torah n'était que sous la contrainte et donc ils n'étaient pas tenus de ne pas l'enfreindre).

Rabbah dit : "Néanmoins, ils l'acceptèrent plus tard [volontairement] à l'époque d'A'hachvéroch, comme il est dit 'les Juifs affirmèrent et acceptèrent pour eux' : ils réaffirmèrent ce qu'ils avaient déjà accepté". "

Rachi commente le passage de cette guémara : 'A l'époque d'A'hachvéroch' par : "de l'amour du miracle de Pourim fait à leur intention."

Il est écrit dans la méguilat Esther (9,27) : "Les Juifs affirmèrent et acceptèrent pour eux et leur progéniture et pour tous ceux qui les rejoindraient de célébrer ces deux jours conformément à ce qui est écrit et en leur temps, chaque année."

Les termes “affirmèrent et acceptèrent” font référence à la réacceptation de la Torah par amour à Pourim.

Nous trouvons dans les Chéélot DéRav Ah'aï Gaon (67) quelque chose d'incroyable à ce sujet :
"Et les jours de Pourim ont un statut similaire au jour où la Torah a été donnée [Shavouot] "

(b"h) Nous allons voir en 3 points cette notion de ré-acceptation de la Torah par le peuple juif ...

-> 1°/ Pourquoi l'acceptation de la Torah fut, initialement, par crainte?
Le rav Yé'hiel Weinberg (Lifrakim) nous explique qu'il n'y avait pas de place au libre arbitre, en nous disant :
"Quand le Peuple juif arriva au Mont Sinaï, ils furent bouleversés par des expériences d'une telle ampleur qu'elles sont pratiquement au-delà de l'entendement.
La montagne dans son intégralité était en feu entre des flammes bondissantes. Les cieux grondaient et envoyaient de la lumière à travers la présence de nuées de Gloire et la voix de D. se fit entendre des tréfonds de la nature : une voix forte et puissante fut entendue à travers toute l'étendue du désert et dans tout le camps.

C'était la première fois, depuis que D. avait créé le Ciel et la Terre qu'un peuple entier avec ses oreilles d'homme entendit de la voix du D. Vivant, un discours qui venait du Tout Puissant et qui pu voir avec ses yeux des merveilles et de la puissance.

Qui ne serait pas effrayé et qui ne serait pas profondément affecté au milieu de cette lourde atmosphère spirituelle et qui n'aurait pas suivi les yeux fermés son Créateur et n'aurait pas été influencé par un discours émanant de D. Lui-même?
Est-il possible d'imaginer qu'un être humain qui a vécu un événement aussi bouleversant que celui-là ne soit pas profondément touché?
Qui se serait retenu de proclamer “nous ferons et nous comprendrons”?

Cette réponse [“nous ferons et nous comprendrons”] est comme le résultat de pression et de contrainte."

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-> 2°/ Comment Pourim produisit une acceptation renouvelée de la Torah?
Le rav Avraham Philips nous explique :
"Bien que le peuple juif apprécia grandement les grand miracles accomplis par D. en Egypte, ils ne se sentaient pas suffisamment endettés pour accepter volontairement la Torah.

Les miracles de Pourim sont d'une nature complètement différente.
Ils n'étaient pas seulement réduits à l'esclavage comme en Egypte, mais ils étaient face au danger d'une extermination complète.

Le Maharcha explique que si la réponse appropriée suite à la traversée de la Mer Rouge était de chanter pour louer D. de Ses miracles accomplis pendant la sortie d'Egypte ; à plus forte raison il fallait publier le miracle de Pourim au cours duquel D. les sauva de l'anéantissement total : d'où l'institution de la Méguila.

Ainsi, le miracle qui les sauva d'un plus grand danger que celui auquel ils avaient été confrontés en Egypte créa au sein du Peuple un sentiment de gratitude qui s'exprima par une acceptation renouvelée de la Torah, cette fois de leur propre chef."

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-> 3°/ Le peuple juif campa comme une seule personne face au mont Sinaï, et à Pourim?
Le Rav H'aïm Chmoulevits explique que le décret d'Haman créa une telle harmonie au sein du Peuple juif que cela ressembla à l'harmonie qui existait au Sinaï (Sih'ot Moussar 5733 – 9).

Cette unité nouvellement créée leur permit d'atteindre un haut niveau spirituel et les conduisit à une acceptation de la Torah renouvelée.

[Selon certains de nos Sages, la réacceptation de la Torah à Pourim fait référence à la Torah orale, qui a été acceptée au mont Sinaï sous contrainte en raison du fait de son étendue et de sa profondeur extrêmement importantes, intimidantes (cf.midrach Tan'houma Noa'h 3) ]

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-> Pourim : c'est la journée de l'année où notre joie exprime notre désir de prendre sur nous la Torah. Alors, fêtons la comme il se doit!! 🙂
[à la différence de Shavouot où cela s'est fait dans la crainte et la menace]

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-> L'acceptation de la Torah sous la contrainte lors de son don préparait le terrain pour le renouveau de celle-ci à Pourim, cette fois avec amour et joie.
Cela nous permet de comprendre pourquoi la "missive de Pourim" est entrée dans la postérité sous le titre de : Méguila (מגילה‎) que l’on peut décomposer en la lettre mèm (מ), de valeur numérique 40, d’un côté, et le terme guila (גילה - traduisant un sentiment de joie, d’allégresse), de l’autre.
C’est dire que la Torah, donnée à l’issue de 40 jours (cf. guémara Ména’hot 99b), fut de nouveau acceptée par les enfants d’Israël à Pourim, avec amour et joie. En effet, l’amour du Créateur se dévoila alors (mégualé verbe également de la même racine que guila) aux enfants d’Israël, qui en découvrirent la saveur unique.
[rabbi David Pinto - la voie à suivre n°924]

Pourim : la fête éternelle …

+ Pourim : la fête éternelle ...

Il est écrit dans le midrach sur Michlé (9) :
"Toutes les fêtes sont destinées à disparaître [à l'époque messianique], mais les journées de Pourim ne disparaîtront jamais, comme il est écrit : "Ces jours de Pourim ne quitteront jamais le peuple juif et leur souvenir ne sera pas perdu par ses enfants” (Méguila Esther 9,28) "

Pourquoi cela?

Le Ram'hal (Da'at Tévounot) nous enseigne :
"Dans chaque action accomplie par D. dans le monde, il y a deux aspects, celui qui est révélé et celui qui est caché [...] l'aspect caché est le plan profond inhérent à tout ce que D. fait pour amener l'humanité à son état général de perfection [...]

Il n'est pas d'action grande ou petite dont le but profond ne conduise pas à la perfection [...]
Dans le futur, D. permettra au peuple juif de comprendre comment même les moments difficiles par lesquels ils sont passés étaient pour le bien et les préparèrent à être bénis [...]

A notre époque, nous ne comprenons pas du tout les actions de D., elles peuvent seulement être appréhendées de manière superficielle et leur véritable essence est cachée.

Leur essence intrinsèque est toujours la même : elle sont entièrement bonnes et en rien mauvaises, et ce n'est certainement pas clair ni compréhensible maintenant.

Cependant, à l'époque messianique, nous serons au moins à même de voir et de comprendre comment ces choses proviennent de plans profonds et merveilleux de D. pour notre bien."

=> A partir de là, nous pouvons répondre à notre question en citant le Rav H'aim Friedlander (Sifté 'Haïm) :
"Maintenant, nous pouvons comprendre les termes de nos Sages : "[A l'époque du Machia'h] toutes les fêtes disparaîtront, mais la fête de Pourim ne disparaîtra jamais."

Le dénominateur commun aux révélations messianiques et à celles de Pourim est la compréhension du comment le mal peut être un moyen de révéler l'unicité de D. ; que tout se passe comme D. le veut malgré le mal apparent.

Cela sera la révélation future, chacun comprendra rétroactivement comment chaque chose qui a été, conduisait au but divin.

C'est aussi de cela dont il s'agit avec la révélation de Pourim : à travers des actions cachées, sans dépasser les barrières naturelles, le plan divin a été révélé."

“Quand commence le mois d'Adar, nous augmentons la joie”
[guémara Taanit 29a]

= Pourim est un jour de tellement grande joie qu'il rend le mois entier joyeux.

'Hodech tov! 🙂

Chochanat Yaakov

+ Chochanat Yaakov (selon le Sfat Emet) :

Dans ce chant, il est écrit :
- "téchou'atam ayita lanétsar" (Tu es leur salut éternel) ;
- "léodia shékol kové'ha lo yévochou" (pour faire savoir que tous ceux qui espèrent en Toi ne seront pas couverts de honte).

-> Cette strophe du chant "chochanat Yaakov" offre une note de réconfort à chaque juif, même à ceux qui sont éloignés des normes de la Torah.
"Ton aide" (téchou'atam) au moment du miracle de Pourim témoigne de la volonté d'Hachem est d'aider éternellement les huifs (lanétsar).
De même qu'à l'époque du miracle de Pourim, Hachem a sauvé (libéré) Israël en dépit de son absence totale de mérite, de même les générations futures de juifs seront libérées en dépit d'un état [spirituel] inférieur.

Nous poursuivons [ce chant] que : "tous ceux qui espèrent en Toi ne connaîtront pas la honte, ni l'humiliation, ceux qui se réfugient en Toi" (shékol kové'ha lo yévochou vélo yikalmou lanétsar kol a'hossim ba'h) = tous ceux qui cherchent Hachem ne connaîtront jamais la honte.
D'une façon similaire, le roi David dit : "Soyez forts, ayez le cœur ferme, vous tous qui espérez en Hachem!" (Tehillim 31,25) = renforcez votre cœur, tous ceux qui cherchent Hachem, et ce quelles que soient vos erreurs passées.
[Sfat Emet - Pourim 5660]

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-> "Tu as été leur salut éternel, et leur espoir à travers les générations" (téchou'atam ayita lanétsar vétikvatam bé'hol dor vador) :
Le miracle de Pourim est présenté ici comme le salut de toutes les générations futures de juifs, en raison de l'intention d'Haman d'éliminer jusqu'au dernier vestige de la vie juive, affectant non seulement cette génération, mais aussi d'innombrables générations futures de juifs.
De même que la sortie d'Egypte doit être perçu comme un événement annuel, et non comme un simple souvenir historique des événements passés, de même le miracle de Pourim doit être perçu comme se produisant chaque année.
Si Haman avait réussi, nous ne serions pas ici aujourd'hui. L'expression : "il (Haman) a cherché à me détruire" (acher bikech léabédi), transmet le message de salut personnel que nous célébrons chaque année à Pourim.

En revanche, Mordé'hai a été un tsadik pour toutes les générations. Comme le conclut la Méguila : "il a été un porte-parole de la paix pour toute sa postérité (zar'o - semence)" (védover shalom lé'hol zar'o).
[Sfat Emet - Pourim 5646]

"Des jours de festin (littéralement : boisson - michté) et de joie" (Méguilat Esther 9;22)

Pourquoi nos Sages ont institué que nous exprimions et louions le miracle par l'ivresse?

1°/ Elle nous rappelle en quelque sorte la situation dans laquelle nous nous trouvions à cette époque.
- Au début de l'histoire de Pourim, nous avions toutes les raisons d'être désespérés et de céder à l'ivrognerie, tant les dangers qui nous menaçaient étaient immenses.
- Et après notre salut miraculeux, quand nous fûmes hissés au summum du succès, la boisson et l'ivresse seyaient également à notre position nouvellement acquise.

2°/ Selon le Choèl ouMéchiv = Ce devoir de s'enivrer à Pourim, souligne allusivement l'obligation que nous avons d'ancrer en nos esprits que D. a accompli ces prodiges, et a suscité tous ces événements, ce "au point de ne plus faire la différence entre maudit Haman et béni Mordé'haï".

N'imaginons surtout pas que la cause du décret d'extermination était Haman, et que Mordé'haï a amené la délivrance!
=== Tout, absolument tout a été causé/provoqué et dirigé par D., le Roi de l'univers!!

Source (b"h) : issu du livre "Talélei Orot" du Rav Yissa’har Dov Rubin

"Le jeûne d'Esther est particulièrement propice à rappeler l'immense mérite de Mordé'haï et Esther, et quiconque doit implorer la miséricorde divine, et prier D. pour un certain sujet trouvera tout bénéfice à procéder en ce jour.

Il commencera par réciter le Téhilim n°22, intitulé "al ayélét acha'har" (=la biche de l'aurore), que nos sages attribuent à Esther (cf. guémara Méguila 15b).
Après cela, il se répandra en prière, et adressera sa requête particulière, tout en demandant que par le mérite de ces Justes, D. veuille ouvrir les portes de la miséricorde, et l'agréer."

[le Kav haYachar - chapitre 97]

[Dans ce psaume n°22, qu'on raproche à Esther, il est dit 2 fois : Elie, Elie. Le Rav Daniel Abdelhak a dit que c'est à rapprocher du fait que les juifs étaient à l'époque : "Ma'h" et "Shar". Or, si on ajoute à chacun de ces 2 mots les lettres du nom Elie, on obtient : Michaël (מיכאל), qui est l'ange d'Israël (Sar Israël, et Israël (יִשְׂרָאֵל). D'où ce double : Elie, Elie!]