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S’enivrer à Pourim …

+ S'enivrer à Pourim ...

Commençons par l'origine de cette loi ...

Il est écrit dans la guémara (Méguila 7b) :
"Rava dit : "une personne est obligée de boire à Pourim jusqu'à ce qu'il ne puisse plus voir la différence entre 'maudit soit Haman' et 'béni soit Mordé'haï'. "

-> Le rav Wolbe (Alei Chour) de nous dire que le sens profond du fait de boire à Pourim est de retourner à l'état d'Adam avant la faute où l'on ne distinguera plus le bien du mal.

En effet, en mangeant de l'Arbre de la Connaissance, le bien devint tragiquement mélangé au mal.
En buvant au point de "ne pas connaître le bien du mal", nous exprimons notre désir de retourner à un état où le bien et le mal ne sont plus mélangés, un état où tout est pur bien.

-> Le Rav Yérou'ham Leibovitz (Daat 'Ho'hma ouMoussar) nous enseigne que boire à Pourim libère le corps du contrôle de l'esprit afin de voir si le corps peut être élevé au niveau de l'âme.

Dans le même ordre d'idée, le rav Wolbe (Alei Chour) écrit :
"Rabbi Israël Salanter (1810-1883) avait l'habitude d'être très ivre à Pourim.
Toutefois, dans cet état, il passait sa journée à dire des nouveautés sur la Torah avec une clarté extrême et un génie créatif dans tous les domaines du Talmud.
Il appelait cela "tester le corps" pour voir si son corps était également une incarnation de la sagesse Divine.

Pour nous qui sommes petits en Torah et dans le service divin, il suffit de "boire plus que de coutume, sans être tellement ivre" (Rama, Ora'h 'Haïm 681:2).

Conservons la grandeur du jour et ne le laissons pas devenir une pure perte de temps. "

-> Le Rav Mordé'haï Becher (Gateway to Judaism) de nous expliquer que boire permet de révéler son côté caché, exactement comme D. révéla Sa présence cachée à Pourim, en écrivant :
"Consommer de l'alcool fait également écho aux événements de Pourim d'une autre manière.
L'ivresse conduit une personne à révéler des éléments de sa personnalité qui sont habituellement cachés ["Quand entre le vin, le secret sort" (guémara Erouvin 65a)].
A Pourim, ce qui transparaît c'est l'amour de D. pour le Peuple juif, un amour qui avait été caché à l'époque de l'exil perse."

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-> "Quand le vin entre, le secret sort" (nékaness yaïne, yotsé sod - guémara Erouvin 65a)
Il existe une allusion à ce principe par le fait que le vin (yaïne - יין) et le secret (sod - סוד) ont la même guématria, à savoir : 70.

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+ Supplément :
1°/ Comment accomplit-on la mitsva de se réjouir?
Il est écrit : "Un homme doit boire du vin à Pourim" (Choulh'an Arouh', Orah' H'aim 695:2).

Le Emek Béra'ha (p.126) de préciser :
"A la différence des autres yamim tovim pour lesquels boire du vin est seulement un moyen d'atteindre un état de joie, à Pourim, boire du vin est en soi un mitsva comme en atteste le verset : "un jour de festin et de joie" (méguilat Esther 9,22) "

2°/ Pourquoi nos Sages ont-ils institué une telle Mitsva?
" Parce que tous les miracles de Pourim se passèrent au cours de festins où il y avait du vin.
La Reine Vachti fut détrônée pendant un festin [organisé par le roi Ah'achvéroh], et cela conduit à ce qu'Esther monte sur le trône.
Egalement, Haman connut sa chute à une festin [organisé par Esther et cela conduit à ce que le décret d'Haman soit annulé.
Donc les miracles advinrent autour de festins au cours desquels il y avait du vin] les Sages ont institué de boire du vin et de s'enivrer en souvenir de ces événements. "
(Biour Halah'a, Orah' H'aim 695).

3°/ Il existe 2 avis en ce qui concerne le fait de devenir ivre afin d'accomplir la mitsva : certains avis disent que c'est une obligation (Choul'han Arou'h, Ora'h 'Haïm 695:2), et d'autres disent qu'on doit seulement boire plus que de coutume, mais pas au point de devenir ivre. (Rama, Ora'h 'Haïm 695:2).

=> Quel avis doit-on suivre?

Il est écrit dans le Biour Hala'ha (695) :
"Les Sages ne voulaient certainement pas que les gens s'enivrent et fassent les imbéciles.
Il n'était pas non plus dans leur intention d'avoir une joie vide de sens, mais plutôt d'utiliser les plaisirs physiques raffinés pour atteindre des hauteurs dans l'amour de D. et s'émerveiller des miracles que D. accomplit pour nous.

Cependant, si quelqu'un pense que le fait de s'enivrer l'empêchera d'accomplir les mitsvot, ou de se laver les mains avant le repas ou encore de réciter les bénédictions adéquates sur la nourriture ou de prier comme il se doit ou peut le conduire à les pensées inadéquates, alors il devrait [suivre la seconde opinion et boire avec modération et] ne pas s'enivrer.

Tout ce que l'on doit faire doit l'être par amour pour D."

=> S'enivrer à Pourim a pour objectif de reconnaître D. dans la joie, et on peut illustrer cela par ce qui suit :

Rabbi Chlomo Carlebach donna une fois une leçon sur Pourim et il y demanda quelle est la différence entre un ivrogne et un juif qui s'enivre à Pourim?

Réponse: Quand tu montres deux doigts à un ivrogne, il en voit quatre, si tu en lève cinq il en voit trois ...

Mais quand tu montres deux doigts à un juif qui s'est enivré à Pourim il voit Un , cinq doigts, ils voit Un, trois doigts il voit Un ...

Hachem on t'aime!!

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-> Les nations du monde boivent afin d'oublier leurs soucis et afin de se couper de la réalité.
Les juifs boivent afin de révéler l'implication de Hachem dans l'histoire de Pourim, et afin de davantage ressentir l'Unique.

-> Le Maharal ('Hidouché Aggadot) enseigne :
"Le vin ne fait pas partie de ce monde, il a un aspect divin parce qu'il "réjouit D. et l'homme" [Choftim 9,13].
[...]
S'il est utilisé correctement, il permet une ascension spirituelle : ça rend vif et donne une sagesse Divine, s'il est utilisé de façon incorrecte, on peut en mourir d'une certaine manière (comme être un mort vivant). "

-> La guémara décrit la mitsva de boire en ce jour par : "lévassoumé béPouria" [littéralement : se saouler de Pourim].
Le Itouré Torah explique que nous ne devons pas nous laisser enivrer par la boisson, mais par l'essence de Pourim : la joie des mitsvot et l'allégresse d'avoir été sauvé d'une mort certaine par Hachem.

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+ Ne pas arriver à faire la différence entre "Arour Haman" et "Barou'h Mordé'haï" :

1°/ La valeur numérique des mots : "Arour Haman" est de 502, qui est la même que : "Barou'h Mordé'haï".
Nous devons boire jusqu'à ne plus arriver à calculer une telle guématria, et son équivalence [avec facilité de tête].
[Séfer haTodaa]

2°/ La guémara (Béra’hot 54a) dit qu’on est obligé de faire une bénédiction sur un malheur, et ce comme on l’aurait fait sur un bonheur.
Lorsque l'on se connecte à l'origine première de chaque chose, il y a Hachem, et c'est forcément pour notre bien.
Le fait de boire à Pourim, nous aide à remercier D. pour ce qui est en apparence bon et mauvais, d'où le : "Arour Haman" = "Barou'h Mordé'haï".
[le Meiri]

3°/ La grandeur de Hachem devient manifeste par 2 choses : soit la montée des bons ; soit par la chute et l'élimination des méchants.
Ainsi, le "Arour Haman" (la disparition d'un descendant d'Amalek) = "Barou'h Mordé'haï" (la montée au pouvoir de Mordé'haï), car ces 2 moyens ont en commun de rendre manifeste la grandeur de D. dans le monde.
[Séfer haTodaa]

4°/ Selon le Maharal, nous devons boire au point de ne plus avoir de discernement, et en venir à prendre conscience que ce n'est pas notre compréhension qui est source de succès, car tout ne provient que de D.

[Il faut avoir conscience que si le peuple juif a été sauvé, ce n'est pas grâce à un échec de Haman (arour Haman) ou bien grâce aux talents de Mordé'haï (barou'h Mordé'haï).
Non, ces 2 affirmations sont erronées, car il n'y a qu'une vérité : c'est totalement grâce à D.! )

[par la boisson, nous voyons qu'on est facilement enivré, perdant alors toute notre capacité d'agir, de réfléchir. Cette vision de notre petitesse doit être utilisée pour alimenter notre vision de la grandeur d'Hachem.
Même différencier clairement une donnée évidente comme : "Arour Haman" et "Barou'h Mordé'haï", peut m'être impossible ]

Selon le rav 'Hanoch d'Alexander, c'est le degré maximum de conscience que nous pouvons atteindre : réaliser que nos connaissances et compréhensions sont insignifiantes devant celles de Hachem.

-> Le Arizal explique que Morde'haï a rencontré Eliyahou haNavi qui l'a averti que dans le Ciel, D. avait fixé Lui-même l'anéantissement total du peuple juif. Et le miracle n'a pas été le renversement total du sort réservé à Haman comme on le pense.
Le vrai miracle, c'est le retour de l'amour inconditionnel de D. envers le peuple juif, car d'habitude, ce sont nous les hommes, en bas, qui tirons les ficelles de D. La-Haut. Quand on se comporte bien, on reçoit de l'abondance.
Mais à Pourim, c'est différent, le vrai miracle, c'est que D. s'est occupé de tout, tout seul, par amour et miséricorde infinie, sans prendre en compte nos fautes. D. a outrepassé les règles de la nature qui nous condamnaient par nos fautes.

Ainsi, pour que D. fasse des miracles dans nos vies, il faut Lui laisser la place. Lorsqu'on s'alcoolise à Pourim, qu'on ne connait plus ni notre droite ni notre gauche, on laisse D. prendre le contrôle.
Tant que l'homme pense contrôler sa vie, D. lui souffle à l'oreille : "Je te laisse faire, on va pas pouvoir être tous les 2 au volant".
=> La vraie joie intérieure de l'homme vient lorsqu'il sait que de toutes façons, il ne peut pas contrôler toute sa vie comme il le souhaite et qu'Une autre personne le fait pour lui, au mieux.
C'est le plus haut degrés de service divin.
[Rav Pinkous]

[le fait de perdre tout contrôle de soi, nous permet en se jour de ressentir qu'en réalité c'est Hachem qui nous porte, aide en permanence. Que sans Lui rien n'est possible, et qu'avec Lui tout devient possible!
Mordé'haï ou Haman = derrière il y a une source Première : Hachem, et c'est forcément pour notre bien!]

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5°/ Selon le Sarfei Kodech (rabbi 'Haïm Hager), puisque Pourim est le seul jour de l'année où nous devons donner à toute personne qui nous demande quelque chose, il y a beaucoup de gens et d'organisations, qui profitant de l'occasion, viennent nous solliciter.
A force de sollicitations, plus ou moins consciemment nous en venons à maudire fortement Haman, car c'est à cause de lui que ce jour existe avec toutes ces demandes si insistantes, et notre bénédiction de Mordé'haï est alors amoindrie, moins enthousiaste (merci Mordé'haï, mais regarde tout ce que je dois donner!).
=> L'objectif de Pourim est d'en arriver à donner de tout son cœur avec joie, et alors nous ne voyons plus aucune différence entre Haman et Mordé'haï, car les 2 ont contribué à nous permettre de venir en aide à notre prochain!!

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Selon nos Sages (guémara Méguila 7b), à Pourim une personne doit boire du vin "ad délo yada", jusqu’à ne plus pouvoir faire de différence entre "Arour Haman" et "Barou’h Mordé'haï".

-> Le rav Its'hak Mizra'hi explique qu'une personne doit arriver à la compréhension que le mal de Haman et le bien de Mordé'haï proviennent de la même origine : Hachem.
Par lui même, Haman n'a pas de forces, il n'a été qu'un envoyé de Hachem pour réaliser un décret Divin.
De même, Mordé'haï n'a été qu'un envoyé de D. pour sauver le peuple juif, une fois qu'ils ont fait téchouva.
[par son libre arbitre tout un chacun peut choisir le rôle qu'il va "jouer" sur la scène de ce monde, et à la fin devra en rendre des comptes]

-> Il est à noter que la guématria de Haman (המן - guématria de 95) est la même que : Daniel (דניאל) qui selon nos Sages était dans la méguila sous le nom de : Hata'h (v.4,5) celui qui a permis les échanges clés entre Esther et Mordé'haï suite à l'ordre de mort des juifs.
De plus, ces mots ont la même valeur que : haMélé'h (המלך), c'est-à-dire Hachem.
=> Le message est que Hachem contrôle absolument tout, l'apparent bien (Hata'h) et l'apparent mal (Haman).

-> Le Méam Loez (3,7) rapporte que Haman a lancé des dés pour voir si c'était un bon moment pour attaquer le peuple juif.
Le dé avait 6 faces, comme ceux actuels, numéroté de aleph à vav.
En les lançant, il a obtenu :
- en haut : 1,3 et 3 = soit en lettres hébraïques : אגג = Agag = l'origine de Haman ;
- en bas : 4,6 et 6 = renvoyant à : דוד = David (qui représente le peuple juif).
=> Haman pensait à tord qu'il allait régner sur les juifs (Aggag sur David).
Le Méam Loez écrit qu'en réalité Haman n'a pas compris que l'intégralité du tirage au sort était orchestré par Hachem, pour l'amener à sa chute!

=> A Pourim, la moquerie porte sur le fait de tourner en dérision les gens qui comme Haman, cherchent à s'attribuer à eux-même un maximum de pouvoir (tout est entre mes mains, grâce à moi, ...). A ceux qui vouent un culte qu'à eux-même!
["Toute moquerie est interdite, hormis les moqueries de l'idolâtrie" -(guémara Méguila 25)]
Rien ne peut arriver si D. ne l'a pas décrété, et plutôt que de s'énerver contre le bâton, il faut plutôt se tourner vers Celui qui le tient : Hachem, en faisant téchouva (mes fautes ont sûrement conduit à cette situation!) et en priant de tout son cœur.

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5°/ Une personne doit boire "ad délo yada", jusqu'à ne plus pouvoir faire de différence entre "Arour Haman" et "Barou'h Mordé'haï".
Rabbi Moché Feinstein donne l'explication suivante.
Il y a 2 méthodes poussant à servir Hachem :
-> ceux qui se repentent dans les moments difficiles, comme c'était le cas à l'époque de Haman.
Bien que cette méthode fonctionne avec la grande majorité des personnes, le risque est de revenir à ses mauvaises habitudes, une fois que le danger est passé. Elle est plus court terme.
-> il y a un niveau plus élevé : vouloir ressembler, suivre l'exemple d'un tsadik (comme Mordé'haï), qui essaye constamment de s'améliorer.
Bien que peu de gens suivent cette approche, elle est très durable, long terme.

Ces 2 façons d'aborder la vie, ont un même objectif : mieux servir Hachem, même si leur efficacité n'est pas la même dans le temps.
Rabbi Moché Feinstein dit qu'à partir du moment où l'on n'arrive plus à faire de différence entre elles, on est exempt de boire davantage.

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-> "L'homme a le devoir de s'enivrer le jour de Pourim jusqu'à confondre entre "maudit soit Haman et béni soit Mordé'haï" (guémara Méguila 7b).

Nous devons comprendre la raison pour laquelle nous devons nous enivrer précisément avec du vin au point de confondre entre "maudit soit Haman et béni soit Mordékhaï".
Voici l'explication du Arizal (chaar hakavanot Pourim) : "dans chaque klipa, se trouve une étincelle de sainteté qui éclaire de sa lumière l'intérieur de celle-ci et la fait vivre. Ainsi, nous devons prononcer "béni soit Haman" afin d'attirer de la lumière de sainteté précisément sur l'étincelle de kédoucha qu'il contient en lui.
Étant en état d'ivresse, nous devons faire attention à ne pas avoir d'autre kavana! Car s'il devait en être ainsi, nous pourrions également apporter de la lumière à la klipa elle-même, que D. nous en préserve."

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-> Nous pouvons comprendre pourquoi les Sages ont institué un festin de joie durant le jour de Pourim pour que, par l'intermédiaire de celui-ci, puisse s'accomplir : "lorsque le vin entre, le secret sort" (guémara Erouvin 65a).
Cela permet de dévoiler l'âme juive qui est pure et sans aucun défaut. [même un juif qui aura fait les pires fautes possibles, aura toujours son intériorité (âme - partie divine) qui restera identique et pure.
(alors qu'on est recouvert par nos fautes et notre train-train quotidien, le vin permet à notre intériorité de pouvoir prendre le pouvoir (on s'identifie alors à notre "vraie" moi), et cela permet ainsi à cette étincelle divine pure de pleinement s'exprimer. [lorsque l'on boit le vin avec de bonnes intentions])]

Ceci est fait en souvenir du miracle incroyable qui eut lieu durant Pourim, lorsque tout le peuple juif a mérité d'être sauvé du décret de Haman puisqu'il se prosterna devant une statue uniquement en apparence, par crainte du pouvoir du roi mais en aucun cas avec le fond du cœur.

"L'homme a le devoir de s'enivrer le jour de Pourim jusqu'à confondre entre "maudit soit Haman et béni soit Mordé'haï"."
Nous devons comprendre la raison pour laquelle nous devons nous enivrer précisément avec du vin au point de confondre entre "maudit soit Haman et béni soit Mordé'haï".
Voici l'explication de notre maître, le Arizal : "dans chaque klipa, se trouve une étincelle de sainteté qui éclaire de sa lumière l'intérieur de celle-ci et la fait vivre. Ainsi, nous devons prononcer "béni soit Haman" afin d'attirer de la lumière de sainteté précisément sur l'étincelle de kédoucha qu'il contient en lui. Étant en état d'ivresse, nous devons faire attention à ne pas avoir d'autre kavana. Car s'il devait en être ainsi, nous pourrions également apporter de la lumière à la klipa elle-même, que D. nous en préserve."

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