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Shabbath : un jour spécial pour l’étude de la Torah

+ Shabbath : un jour spécial pour l'étude de la Torah

-> "La seule raison pour laquelle le Shabbath et les jours de Yom Tov ont été donnés, est afin d'accorder au peuple juif du temps pour étudier la Torah"
[guémara Yérouchalmi - Shabbath 15,3]

Selon la Pessikta (déRabbi Bére'hya 23), ceci est tout particulièrement le cas de ceux qui travaillent durant la semaine, et qui se doivent d'étudier autant que possible en ce jour.

-> Par le fait d'étudier la Torah, un juif construit un édifice spirituel ... qui sera sa part dans le monde à venir.

Puisque Shabbath est un semblant du monde à venir, la Torah et le Shabbath sont liés intrinsèquement.
Le jour du Shabbath cette capacité de construction de son monde futur est 1 000 plus importante que le restant de la semaine.
[le Ben Ich 'Haï]

=> Si l'on avait un journée durant laquelle notre employeur multipliait notre salaire par 1 000, est-ce qu'on se priverait d'en profiter?
Il en est de même à Shabbath (à une échelle spirituelle!), et l'on imagine la honte de Hachem, lorsqu'Il voit que malgré ce salaire phénoménal, Son peuple continue à négliger Sa volonté, Sa Torah, et ce pour des futilités.

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-> Pendant que le peuple errait dans le désert, la Torah s'est plainte à Hachem :
"Maître du monde! Lorsque les juifs entreront en terre d'Israël, qu'adviendra-t-il de moi?
Ils seront alors trop occupés par labourer leurs champs, par planter et par effectuer les récoltes.
Quand est-ce qu'ils auront du temps afin de m'étudier?

Hachem a répondu : "J'ai un partenaire pour toi : le Shabbath.
Le jour du Shabbath, ils ne travailleront pas, ils iront à la synagogue et se consacreront à l'étude de la Torah."

[Tour - Ora'h 'Haïm 290]

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-> En se retenant de travailler, nous accomplissons passivement la mitsva de garder le Shabbath.
Garder activement le Shabbath se réalise par le biais de la parole : en étudiant la Torah et en priant.

[le Kédouchat Lévi - Vayakel]

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-> [L'absence de la parole Divine le Shabbath après les 6 jours de Création du monde,] nous enseigne que l'on doit éviter de dire des choses vaines ce jour.
On s'efforcera de prononcer des paroles de Torah, tel rabbi Chimon bar Yo'haï qui disait : "Aujourd'hui c'est Shabbath", dès que sa mère désirait parler de choses triviales.
[Méam Loez 2,2]

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-> La guémara (Guittin 38b) dit qu'il y a 3 raisons expliquant pourquoi une personne perd sa richesse.
Une des raisons est le fait de prendre son repas principal de Shabbath, pendant que le cours de Torah est donné à la synagogue.
Pourquoi cela?

Shabbath a été donné à chaque personne afin qu'elle se libère de ses soucis matériels et pour qu'elle s’immerge dans l'étude de la Torah, ce qui amène beaucoup de satisfaction à son âme.

A Shabbath, nous recevons une âme supplémentaire, qui nous rend plus intelligent et capable de comprendre les enseignements de la Torah.
C'est pourquoi, un riche qui va prendre son temps pour savourer de somptueux repas, et ce au détriment de l'étude de la Torah, sera puni par la perte de sa fortune.

[le Maharal - 'Hidouché Aggadot Maharal - Guittin 38]

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-> Le Shabbath est la fondation de toute la Torah, faisant que la Torah se pose sur le Shabbath.

En effet, le Shabbath est une condition préalable à la Torah, et c'est uniquement en l'observant qu'on peut acquérir la connaissance de la Torah.
C'est pour cette raison, que les lois du Shabbath ont été données au peuple juif à Marah, peu après la sortie d'Egypte et avant le don de la Torah.

[le Méor Enayim]

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-> Pendant Shabbath, Hachem augmente la sagesse afin de nous permettre de contempler et d'admirer les merveilles de Sa création.

Puisqu'une personne est occupée par travailler durant toute la semaine, à Shabbath, elle doit focaliser toute son attention sur des recherches spirituelles en étudiant la Torah et en évitant de discuter de sujets futiles.

[Ibn Ezra - Yitro]

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-> Le Zohar appelle Shabbath : "la journée de l'âme" (yoma dénichmata) et également : "la journée de la Torah" (yoma déOraïta).

A tout moment, chaque âme a la capacité de découvrir de nouvelles pensées de Torah.
Cependant à Shabbath, cette capacité est plus importante, puisque chaque juif reçoit une âme supplémentaire. Ceci explique le lien entre ces 2 dénominations de ce jour.

[Bné Yissa'har - Shabbatot 5,1]

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-> Le Chlah haKadoch (guémara Soucca 45) cite le Baal HaAkéda comme ayant dit que le but de l'âme supplémentaire qui nous est donnée le Shabbath est de nous permettre de mieux comprendre la Torah.

-> Le Dericha (Ora'h 'Haïm 430) écrit que le Shabbath est une occasion spéciale pour ceux qui recherchent la Torah. Le Shabbath, ils peuvent réaliser beaucoup de choses dans leur étude qu'ils ne sont pas en mesure de réaliser pendant la semaine.

C'est pourquoi le Chazon Ish disait, à propos des sugyot qu'il avait du mal à comprendre pendant la semaine, qu'il les étudierait à nouveau le Shabbath, et que ce n'est qu'à ce moment-là qu'il parviendrait à les comprendre complètement.

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-> L'inspiration pour de nouvelles pensées de Torah a lieu principalement le Shabbath.

[Magen Avraham - Ki Tétsé]

-> Selon le Avnei Nézer, certaines idées de Torah ne peuvent venir à l'esprit que pendant Shabbath.

-> "A Shabbath, nous pouvons comprendre des idées profonde (en Torah), qu'il serait parfois impossible à comprendre durant la semaine"
['Hazon Ich - rapporté dans le Séfer rabbi Shimon biTorato]

[une explication est qu'à Shabbath : "ménou'ha vésim'ha, or laYéhoudim" => la Torah étant appelé "or", il y a une meilleure clarté dans la Torah le jour du Shabbath!]

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-> A la sortie de Shabbath, lorsque l'âme supplémentaire retourne au Ciel, les anges demandent : "Quelle nouvelle idée de Torah as-tu pensé durant ce Shabbath?"

Si la néchama yétéra n'a pas eu de nouvelles pensées sur la Torah, elle est expulsée des Courts internes du Ciel.

C'est pourquoi tout le monde doit s'efforcer d'avoir une nouvelle interprétation d'un passage de la Torah, ou bien d'écouter d'une autre personne une nouvelle perspective sur la paracha de la semaine.

[Ohr Tsadikim 29,26]

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-> Selon le Tana déBé Eliyahou rabba (1), tout notre temps libre du Shabbath se doit d'être consacré exclusivement à l'étude de la Torah.

-> L'étude de la Torah est toujours une source de joie et de plaisir, mais la sainteté du Shabbath lui donne une "faveur" toute spéciale, faisant que l'étude en ce jour est particulièrement agréable.
Il est écrit : "Du miel et du lait sous ta langue" (דְּבַשׁ וְחָלָב תַּחַת לְשׁוֹנֵךְ - Chir haChirim 4,11).
Le 'Hida fait remarquer que les 3 dernières lettres de "du miel et du lait sous" (dvach vé'halav ta'hat - דְּבַשׁ וְחָלָב תַּחַת) forment le mot שבת (Shabbath). Cela fait allusion au fait que le plaisir de l'étude de la Torah est ressenti à Shabbath d'une manière particulièrement profonde.

-> Le midrach (Chémot rabba 5,18) rapporte que pendant l'esclavage en Egypte, Moché a donné aux Bné Israël des parchemins pour qu'ils les lisent et les étudient pendant Shabbath, afin que la joie de cette étude puisse élever leur esprit et leur donner les forces, les encourageant au sein de leurs terribles souffrances.
Pharaon a alors dit : qu'ils ne s'occupent pas (véal yichou) de paroles mensongères" (Chémot 5,9).
Le midrach explique le mot "yichou" comme faisant référence au plaisir si particulier de l'étude de la Torah.
Pharaon ne voulait pas que les Bné Israël soit encouragé et élevé par la joie de l'étude de la Torah pendant Shabbath.
Comme le commente le midrach : "Qu'ils ne se réjouissent pas et ne se reposent pas le jour du Shabbath".
Pharaon avait compris que l'étude du Shabbath amène une joie sans commune mesure, et il ne voulait pas que les Bné Israël ressentent cette joie.

-> Le midrach Cho'her Tov (Téhilim 119) met en lien 2 versets :
- "Que le travail s'appesantisse sur les hommes et qu'ils y soient astreints, et qu'ils ne s'occupent pas (véal yich'ou) de paroles mensongères" (Chémot 5,9) ;
- "Si ta Torah n'avait fait mes délices (chaachouaï), j'aurais succombé dans ma misère" (Téhilim 119,92).
Les mots "yichou" et "chaachouaï" sont similaires.

Le midrach explique que lorsque Pharaon désirait que les juifs "ne s'occupent pas de paroles mensongères", il désirait qu'ils ignorent les parchemins qu'ils avaient en leur possession, desquels ils tiraient énormément de plaisir en les étudiant le Shabbath, c'était leur chaachouaï (mes délices).

-> Le 'Hazon Ich disait :
"Si un non-juif réaliserait et ressentait le goût si magnifique qu'une personne expérimente lorsqu'elle étudie une page de guémara avant les prières du saint jour de Shabbath, il viendrait se convertir et se réfugier sous les ailes de la Présence Divine (Chékhina)."

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-> La sainteté (kédoucha) existe dans 3 dimensions : le temps, l'espace et les personnes.
Le temps le plus sacré est Shabbath, comme nous récitons chaque vendredi soir dans le kiddouch : "té'hila lémikraé kodech", Shabbath est le premier à être déclaré saint.
Le rav Tsadok haCohen de Lublin fait remarquer que le premier contexte dans lequel tout concept est mentionné dans la Torah révèle son essence.
Puisque la sainteté est mentionnée dans la Torah pour la première fois en référence au Shabbath, nous pouvons conclure que le Shabbath signifie l'expression ultime de la sainteté.

[le lieu le plus saint est le Temple, et la personne la plus sainte est Yaakov Avinou, comme nous le récitons dans le birkat hamazone : "kédochénou kédoch Yaakov", faisant référence à Hachem par "Le sacré de Yaakov".
De même dans la Amida, la 1ere bénédiction est liée à Avraham (magen Avraham), la 2e à Its'hak (mé'hayé métim - selon la tradition il a ressuscité sur l'autel lors de la Akéda), et la 3e bénédiction est liée à Yaakov (ata kadoch = tu es saint ; puisqu'il incarna la qualité de sainteté).]

Nos Sages observent que ces 3 dimensions de sainteté reçoivent tous leur statut saint de la Torah.
C'est ainsi que la Torah a été donnée le plus sacré des jours : à Shabbath.
Le Temple a reçu sa sainteté des Lou'hot, qui étaient stockées dans l'Arche dans la chambre la plus sacrée du Temple.
Yaakov était saint car il excellait dans le domaine de la Torah. [Avraham = 'hessed, et Its'hak = avoda (prière et sacrifice à D.)
La dévotion spéciale de Yaakov dans la Torah, se remarque dans le fait que l'ange d'Essav, qui représente le Satan, s'est attaqué qu'à Yaakov, et pas à Avraham ('hessed) ou à Its'hak (avoda), car seule l'étude de la Torah est véritablement une menace mortelle pour lui.

=> Ainsi, si nous voulons véritablement expérimenter la sainteté du Shabbath, nous devons passer du temps à y étudier la Torah. En effet, puisque toute la sainteté du Shabbath prend racine dans la sainteté de la Torah, l'étudier est indispensable pour atteindre pleinement la sainteté à Shabbath.
[rav David Sutton]

-> Le roi Shlomo enseigne : "la mitsva est [comparée à] la bougie, et la Torah la lumière" (ki nér mitsva véTorah or - Michlé 6,23).
Le rav 'Haïm de Volozhin (Néfech ha'Haïm) explique que les mitsvot sont les réceptacles que nous avons besoin pour contenir la sainteté, mais sans Torah, ils vont rester que ce simples réceptacles.
[ainsi, la mitsva du Shabbath est un réceptacle incroyable, mais pour pleinement l'enflammer, le faire briller, nous avons besoin d'y étudier la Torah en ce jour]

-> Il existe un grand lien entre l'observance du Shabbath et l'étude de la Torah.
Il est fait référence de : "haTorah haKédocha" (la sainte Torah), et de même nous avons : "Shabbath kodech" (le saint Shabbath).
De plus, dans différents contextes nos Sages parlent de la Torah et du Shabbath comme des "cadeaux" que Hachem nous a donné avec amour.
Egalement, le Shabbath est un jour où nous sommes libérés du fardeau de la parnassa, pour pouvoir consacrer bien plus de temps à la Torah que nous pouvons le faire durant la semaine.
[rav David Sutton]

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-> Rabbi David Pinto (la voie à suivre n°1089) écrit :
"Il est affirmé : "Les Shabbatot et jours de fête n’ont pas uniquement été donnés pour manger et boire, mais aussi et surtout pour se plonger dans les paroles de Torah" (guémara Yérouchalmi - Shabbath 15,3). De même, dans le Tana debé Eliahou (chap. 1), nous pouvons lire : "Hachem dit au peuple juif : Bien que vous travailliez durant les six jours de la semaine, le Chabbat, vous vous consacrerez à l’étude de la Torah" ...

L’étude de la Torah pratiquée lors du jour saint apporte la bénédiction sur tous les autres, le Shabbat y faisant descendre un courant de sainteté et de pureté. Nos Maîtres affirment à cet égard (guémara Guitin 77a) que le dimanche, le lundi et le mardi sont liés au Shabbat qui les précède, tandis que le mercredi, le jeudi et le vendredi sont attachés à celui qui les suit. Le Shabbat se situe donc au milieu, entouré de part et d’autre par les jours de la semaine sur lesquels il diffuse lumière et sainteté.

Par conséquent, la lumière de la Ménora symbolise celle de la Torah, conformément à l’enseignement de nos Sages selon lequel "la lumière c’est la Torah" (guémara Méguila 16b).
La lumière diffusée par la bougie centrale représente celle de la Torah du Shabbat, centre de la semaine, tandis que les 3 branches placées de part et d’autre du candélabre sont l’image des jours de la semaine entourant le Shabbat.
Ceci est donc porteur d’un message édifiant à notre intention : la lumière de la Torah du Shabbat se diffuse sur tous les jours de la semaine et y déverse la bénédiction.

Tel est le sens profond de notre verset : "C’est vis-à-vis de la face du candélabre que les sept lampes doivent projeter la lumière" (Béaaloté'ha 8,2) = Plus on fera monter la lumière centrale, celle du Shabbat, par l’éclairage de la Torah, plus on amplifiera la bénédiction se déversant par ce biais sur le reste de la semaine ...
Plus l’homme s’investit dans l’étude lors du jour saint, plus il en récolte les fruits tout au long de la semaine."

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-> Le 'Hafets 'Haïm écrit que par le fait d'étudier à Shabbath, nous tournons notre temps de travail de la semaine en un service d'Hachem.
Il explique que si on s'affaire à étudier le Shabbath où l'on a du temps de libre, cela atteste rétroactivement que le but de toute notre semaine de travail n'est qu'afin d'être capable de pouvoir étudier.

[à l'inverse si lorsqu'on a le temps (Shabbath) on étudie pas, alors toutes nos activités terrestres sont plutôt pour notre égo, que pour Hachem, et alors non seulement on ne profite pas de l'incroyable force de l'étude du Shabbath (1000 fois plus que la semaine), mais en plus on perd l'occasion d'élever notre semaine passée en du temps entièrement d'étude de Torah.]

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-> En ce sens différentes sources soulignent le fait que Shabbath est un moment où l'on doit se consacrer au maximum à l'étude de la Torah.
- Le Ohr Zaroua écrit que la raison pour laquelle à min'ha nos Sages n'ont fixé que 3 montées et pas de haftara, est afin que cette prière soit courte pour laisser un maximum de temps aux gens pour qu'ils puissent étudier la Torah à Shabbath. [mais en principe sinon on aurait dû avoir 7 montées et la haftara, même à min'ha]

- Dans le passage où le Kaf ha'Haïm aborde la question de jouer à la balle Shabbath, après l'exposé du point halakhique, il écrit :
"Toute personne craignant D. contemplera ce que nos Sages de mémoire bénie ont dit : "Shabbath et les Yom Tov n'ont été donnés à Israël que pour s'engager dans la Torah".
C'est pourquoi, comment peut-on abandonner en ce jour la sainte Torah, qui est plus précieuse que l'or, et s'engager dans des futilités ... Qui sait combien de fois est plus importante la récompense de l'étude de Shabbath et Yom Tov que [l'étude] pendant la semaine ..."

- Shabbath et Yom Tov sont de temps en temps décrits dans la Torah par les termes : "mikra kodech".
Le haKétav véHakabala explique que le mot "mikra" signifie "invite".
Shabbath et les Yom Tov sont des "mikraé kodech", dans le sens où ils sont prévus comme des occasions pour "inviter" la kédoucha, amener la sainteté dans nos vies.
Les repas spéciaux que nous mangeons et les beaux habits que nous portons, ne sont que de simples stimuli externes afin de réveiller la nature spéciale de ce jour.
L'essence de Shabbath ne sont pas les repas ou les habits, mais plutôt la kédoucha.
Si nous passons Shabbath uniquement à manger et à se reposer, sans étude de Torah, alors nous avons raté le composant principal et essentiel du Shabbath, tout l'objectif pour lequel on l'observe.
En effet, Shabbath est un moment destiné à amener de la sainteté dans notre vie, ce qui se fait principalement en se dévouant à l'étude de la Torah.
[rav David Sutton]

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-> "C'est pourquoi la Torah a été donnée un Shabbath, car l'étude principale de la Torah est accomplie pendant Shabbath".
[Sifté Cohen - Yitro 19,12]

-> La Torah a été donnée un Shabbat parce qu'il faut l'étudier en ce jour encore davantage que durant la semaine.
Le Shabbath est un jour de repos où l'homme est dégagé de tout souci matériel. Dès lors, celui qui ne l'étudie pas mais perd son temps à écouter des commérages ou à lire des romans est considéré comme profanant le Shabbath et sera puni par Hachem.
[Sifté Cohen - rapporté par le Méam Loez (Yitro 20,1)]

[Le Tiféret Yonathan écrit que la Torah est la plus grande bénédiction qui soit car grâce à elle l'homme acquiert la vie éternelle dans le monde futur. Ainsi, nul jour n'est plus approprié pour donner la Torah que le Shabbath.
(en étudiant davantage la Torah le Shabbath, nous prouvons concrètement cette réalité!)]

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-> Dans ce monde aussi, ils [les juifs] bénéficieront grandement en recevant l'âme supplémentaire qui leur est octroyée le Shabbath.
Il est écrit : "entre Moi et les juifs" (v.31,17). En hébreu, "entre Moi" se dit : "béni" (בֵּינִי), un acrostiche des mots : "béShabbath yéch néchama yétéra" (le Shabbath, il existe une âme supplémentaire) ...

L'âme ne tire aucun plaisir de la nourriture, de la boisson ou d'autres agréments mais seulement de la Torah.
L'âme supplémentaire vient à l'homme pour ouvrir son cœur aux paroles de la Torah et pour lui permettre de comprendre des notions qu'il ne comprend pas durant la semaine.
Par conséquent, ces personnes qui gaspillent le Shabbath en repas et en promenades ne donnent à leur âme aucun plaisir, mais au contraire la font souffrir.

Le mot : "vayinafach" (וַיִּנָּפַשׁ) peut être lu : "vay néfech" (וַיִּ נָּפַשׁ -> vaï = cri de malheur!). La Torah nous dit : "Malheur aux gens qui détruisent leur âme!"
Par leur consommation abusive de nourriture et de boisson, ils écartent leur esprit de l'étude de la Torah.
C'est comme s'ils détruisaient leur âme de leurs propres mains!
L'âme supplémentaire reste abandonnée et desséchée et ne ressent aucun plaisir.

La punition de ces personnes est très sévère car l'âme supplémentaire se plaint d'avoir été affligée.
Par conséquent, le Shabbath, il faut faire très attention à ne pas écarter son esprit de la Torah au cours des repas. A la fin du repas, on doit étudier la Torah, chacun suivant ses possibilités.
Si un homme ne sait pas étudier, qu'il aille chez un ami ou à la synagogue écouter le Rav.
Alors son âme supplémentaire le bénira pour la satisfaction qu'il lui a procurée en faisant ce à quoi elle aspire.
[Méam Loez - Ki Tissa 31,16-17]

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-> "Mais le 7e jour, il y aura repos" (Emor 23,3)

Citant l’enseignement de nos Sages selon lequel le Shabbat n’a été donné au peuple juif qu’afin de lui donner le loisir d’étudier la Torah, l’auteur du Bné Chouchan y trouve une allusion à travers le verset : "Mais le 7e jour, il y aura repos" (וּבַיּוֹם הַשְּׁבִיעִי שַׁבַּת שַׁבָּתוֹן).
Il fait remarquer que les initiales hébraïques de cette expression équivalent numériquement au mot Torah (תורה).
En d’autres termes, durant Shabbat, il nous incombe de nous plonger dans l’étude de la Torah.

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-> b'h, quelques idées sur ce sujet : http://todahm.com/2014/02/23/1190-2

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-> Rabbi Tsadok haCohen de Lublin (Pri Tsaddik - Pekoudé - par.5) cite le Zohar (Vayakel 205a), expliquant que Shabbat est un jour destiné aux activités spirituelles plutôt que physiques. Hachem désire principalement que l'homme Le serve sans s'impliquer dans les occupations de ce monde. C'est pourquoi Shabbat est considéré comme la réalisation du but principal de la création.
[comme nous le disons dans la prière du vendredi soir : "Tu as sanctifié le 7e jour pour Ton Nom, achèvement de la création du Ciel et de la terre" (takhlit maassé chamayim vaarets)]

Rabbi Tsadok haCohen de Lublin dit à plusieurs autres endroits (paracha Béhar par.8 ; paracha 'Houkat par.5) que D. avait pour but, en créant le monde, que Ses créatures acceptent Sa royauté ; le Shabbat est le jour où un peuple entier met de côté ses poursuites matérielles pour rehausser l'honneur d'Hachem, qui "se lève et s'assoit sur Son Trône de Gloire".

Aussi, le Sfat Emet (Choftim 5633) avance une autre interprétation du mot "takhlit" qu'il rapproche du mot "kilyon" (languir) : "Le sens de 'takhlit' est que, le Shabbat, le physique est annulé et toute la [création] se languit de s'attacher à la Source de vie en Haut".

Abarbanel (Ki Tissa 31,12) dit que les jours de la semaine sont des jours où l'homme s'engage dans les activités de ce monde qui le mèneront au monde futur, but ultime de la création. Shabbat lui-même est semblable au monde futur (guémara Béra'hot 40b).
[le but de la création de ce monde qui durera 6000 ans, est d'atteindre le monde futur, qui existera au 7e millénaire, Shabbath, le 7e jour faisant allusion au monde futur.
Ainsi, en se consacrant à la spiritualité pendant Shabbath on se plonge déjà dans un état semblant à celui qui va arriver avec la venue du machia'h. Non seulement cela remet les pendules à l'heure sur les vraies priorités (préparer notre éternité, et non investir dans l'éphémère), mais également cela témoigne à Hachem de notre impatience que ce moment arrive où l'on pourra s'adonner entièrement à la Torah (ce qui est malheureusement bien dur en semaine).]

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-> Rabbi Dovid Hofstedter (Darach David - Moadim) enseigne :
Pourquoi Shabbath est-il appelé "le but de la création du ciel et de la terre"?
La Création du monde a pour but que ses éléments physiques soient sanctifiés en servant de véhicules à l'avodat Hachem. C'est pourquoi, avant la faute, Adam Harichone fut placé au Gan Eden où le monde matériel, dans un état sublime, méritait déjà de servir de réceptacle à la sainteté.
Après la faute d'Adam, l'humanité reçut la mission de réparer la dégradation du monde et de sanctifier le monde matériel.

Shabbat sert donc à introduire la sainteté dans notre vie quotidienne. Il remplit le but de la création, en élevant le monde matériel et en faisant de lui un outil pour l'avodat Hachem. De ce fait, Shabbat est appelé "takhlit" (but principal), de la création du ciel et de la terre.

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+ Que considère-t-on comme un 'hiddouch de Torah?

-> Toute nouveauté en Torah (à notre esprit), même minime constitue une nouvelle idée.

-> A ce sujet, il est intéressant de rapporter les paroles du Yessod véChorech haAvoda (8,12) :
"Si une personne prend sur elle d'adopter un nouveau bon trait de caractère, Hachem la chérit comme si elle avait créé une nouvelle pensée de Torah.

Si elle décide, par exemple, de moins parler de paroles inutiles pendant Shabbath, ou d'étudier plus que la semaine précédente, ou bien de prier avec plus de concentration, ... Hachem compte ces bonnes résolutions comme de l'étude de la Torah, et ensemble avec les anges, Il se réjouit de ces bonnes intentions.

Il n'y a pas de plus grand 'hiddouch (nouvelle interprétation) que de prendre sur soi une amélioration dans sa façon d'agir. "

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-> Le 'Hida (Machzik Béra'ha - Ora'h 'Haïm 290) écrit qu'il y a une valeur toute particulière à développer un 'hiddouch pendant Shabbath.
Il cite le Arizal qui enseigne que lorsqu'une personne développe un 'hiddouch pendant Shabbath, cela amène un plaisir tout particulier aux âmes de ses parents et de ses ancêtres décédés, dans le monde à Venir.

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+ Etudier les lois du Shabbath :

-> Hachem a dit à Moché : "Les rabbins des générations futures suivront ton exemple, en organisant chaque Shabbath, des cours enseignant les lois de ce jour, et c'est ainsi que Mon nom sera glorifié parmi Mes enfants."

Moché a alors proclamé au peuple juif : "Si vous continuez à agir ainsi, Hachem considérera comme si vous l'aviez fait Roi du monde".

[midrach Yalkout Chimoni - Vayakél]

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-> De même, qu'observer le Shabbath est équivalent à avoir réalisé les 613 mitsvot, de même l'étude des lois de ce jour est équivalente à avoir étudié toutes les mitsvot.

[le Avnei Nézer - Eglei Tal - Introduction]

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-> "Les lois du Shabbath sont comme une montagne suspendue à un fil " [guémara 'Haguiga 10a]

Les détails des lois du Shabbath ne sont pas clairement exprimés dans la Torah, n'y étant qu'en allusion : par une lettre ou un mot supplémentaire.

Etant transmises oralement, il est important d'aller voir un rabbin afin d'apprendre ces lois avec toutes leurs nombreuses ramifications.

[Zikné 'Hassidim]

[Si l'on n'est pas fréquemment vigilant à apprendre et à réviser les lois du Shabbath, nos Sages nous assurent qu'il est alors impossible de ne pas y fauter. ]

"Une chose est demandée de l’Homme : que son attachement à Shabbat soit si fort que même si, juste avant l’entrée de Shabbat, il a l’esprit plongé dans des affaires très importantes, lorsque Shabbat commencera, il ne devra plus avoir aucune envie de penser à son travail.

En comparaison avec la forte sainteté de Shabbat, toutes les choses de ce monde devront être sans aucune importance à ses yeux, car tous les efforts de l’Homme [pendant la semaine] sont juste une préparation vers un but et Shabbat est ce but spirituel de la Création. "

[Rav Eliyahou Dessler - Mikhtav méEliyahou]

"La sainteté du Shabbath est si grande que, de la même façon qu'un roi s'installe sur son trône, la présence divine réside sur celui qui respecte le Shabbath"

[Yalkout Réouvéni]

-> Par respect pour la sainteté du Shabbath, les châtiments imposés aux âmes, dans l'autre monde, sont suspendus ce jour-là et, à peine le Shabbath commence, tous ceux qui se trouvent en enfer sont relâchés et n'y reviennent qu'après la fin du Shabbath (midrach Asséret haAdibrot).

Le 'Hafets 'Haïm donnait un cours de Torah à une communauté, et une fois l'heure de la fin de Shabbath dépassée, il sentit une impatience grandissante dans l'assemblée : faisons arvit au plus vite, Shabbath est terminé!

Il a dit : qui peut dire que dans sa famille, il n'a pas un ancêtre qui est en enfer?
La règle est que l'on remet souffrir en enfer les personnes, que lorsque le dernier minyan de sa ville fait sortir Shabbath.
Etes-vous impatient d'amener au plus vite les atroces souffrances de l'enfer sur vos ancêtres, en voulant faire sortir au plus vite Shabbath?

-> Bien que D. nous a interdit de faire des images et autres représentations permettant de le représenter, Il nous a donné une façon symbolique de le faire : en vivant le Shabbath, nous gardons Sa présence en mémoire.
=> En pensant au Shabbath toute la semaine et en nous y préparant, nous gardons à l'esprit l'image de D., si l'on peut s'exprimer ainsi, et Son rôle en tant que Créateur du monde.
[midrach Asséret haAdibrot]

-> L'étude des lois de Shabbath est si importante qu'elle est comparable à l'étude de toute la Torah.
[guémara 'Houlin 5a, Zohar 88]

-> "Za'hor ét yom haShabbath lékadécho" (Pense au jour du Shabbath pour le sanctifier - Chémot 20,7).
Selon le Baal haTourim, les 5 mots de ce verset suggère que l'observation du Shabbath est équivalente aux 5 livres de la Torah.

Les chants de Shabbath

+ Les chants de Shabbath (zmirot) :

-> C'est une mitsva de chanter des zmirot pendant Shabbath, comme il est écrit : "Psaume à chanter le jour du Shabbath. Comme il est bon de remercier D. et de chanter [des louanges] à Ton nom, Souverain" (Téhilim 92,1)

Ce Téhilim était chanté par les Lévi'im dans le Temple, pendant Shabbath (Séfer 'Hassidim 271 et 409).

-> "Lorsqu'il (le Shabbath) entre, nous l’accueillons par des chants et des louanges"
[Midrach Téhilim - Sochar Tov 92]

-> La guémara (Shabbath 119a) nous décrit qu'à l'entrée du Shabbath, Rav Yanaï chantonnait : "Viens, fiancée, viens, fiancée !" (bo’i kala, bo’i kala! - c'est d'ailleurs devenu la conclusion du lé'ha dodi).

-> Le Yaavets raconte que son père (le Chacham Tzvi) recevait le Shabbath en dansant en raison de sa joie pour cette mitsva.

-> "[Durant les repas de Shabbath,] Une personne devra être vigilante à honorer Hachem avec sa richesse et sa gorge, de chanter des chansons et des louages à la table.
Le Zohar (3:272b) statut : Une personne doit élever des chants et de la joie à la table"."
[Yessod véShorech haHavoda]

-> "Chanter des chants à la sortie de Shabbath est une pratique digne d'éloge.
Cela ressemble à un sujet qui raccompagne son roi par de la musique, de la harpe et des louanges.
De même, les juifs raccompagnent la fiancée et reine Shabbath avec joie et chansons"
[Machzor Vitry - Séder Havdala]

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-> Quelle est la force des zmirot que nous chantons?
Le mot זמירות (zmirot) signifie "tailler" comme dans לא תזמור (lo tizmor - Béhar 25,4).
Comme un jardinier taille ses arbres, enlevant ainsi les branches inférieures dans le but d’améliorer la capacité fruitière des branches supérieures, de même, notre récitation des zmirot avec joie et émotion, permet d’ éliminer les barrières et les écorces impures qui nous séparent d’Hachem, et de libérer l’âme du jour profane pour l’élever à une dimension chabbatique.

Le Ménorat haMaor (haner hachlichi, Klal 3 - vol. 1 - chap.3) explique que les cantiques sont appelées מזמורים (mizmorim) parce qu’ils sont liés à "לא תזמור" (ne taillez pas), puisque les zmirot que nous disons avant la prière élaguent les forces spirituelles négatives. Lorsque nos prières montent devant Hachem, elles peuvent alors être entendues et agréées.
[rapporté par le rav Yéhochoua Alt]

-> Le rav Yaakov Emden (Sidour Yaavets - Séouda richona) écrit : "Les paroles des zmirot de Shabbat sont tirées de versets du Tanakh, d’halakhot, du Shass, du Zohar et de Midrachim qui se rapportent à Shabbat. Les chanter est vecteur de bien dans le monde. Hachem s’attache à lui et écoute sa voix. Il est heureux et soutient le monde pour qu’il ne soit pas détruit".

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-> Le Sidouro Shel Shabbath établit un lien entre les chants du Shabbath et les Lévi'im qui chantaient dans le Temple, au moment où les sacrifices y étaient apportés.
Lorsqu'une personne amenait une offrande [au Temple] en cherchant une expiation de ses fautes, les Lévi'im [par leurs chants] avaient le pouvoir "d'adoucir" les durs jugements qui ont pu être décrétés sur cette personne à cause de ses fautes.
D'une façon identique, à Shabbath, nous avons le pouvoir en chantant de tout cœur les chants de Shabbath (zmirot), d'éliminer les décrets difficiles qui on pu être émis contre nous, suite aux fautes que nous avons pu commettre pendant la semaine précédente.

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-> Le Beit Yossef (Ora'h 'Haïm 292) rapporte le midrach qui dit que lorsque Avraham et Its'hak étaient en chemin pour la Akéda, Its'hak a appris qu'il allait être offert comme offrande, et il a alors commencé à chanter afin de réaliser l'obligation de chanter au moment où un sacrifice est offert. [à l'image des Lévi'im]
[selon nos Sages : Avraham est associé au statut de Cohen, Its'hak à celui des Lévi'im, et Israël à celui de Israël (les autres juifs)]
Le Beit Yossef explique que c'est pour cela que nous récitons à min'ha de Shabbath : "It'hak yéranén" (Its'hak doit chanter). Its'hak est associé à la chanson, car il a chanté alors qu'il était en train d'être préparé pour être offert sur l'autel (Akéda).
C'est cette attitude de Its'hak que l'on va retrouver ensuite chez les Lévi'im, qui vont de la même façon chanter au moment où l'on offre le sacrifice.
[le chant des Lévi'im aidait aussi à redonner du moral aux personnes qui pouvait se sentir "cassées", après s'être brisées dans une téchouva sincère.]

Le rav Shach fait remarquer que dès l'instant où Its'hak à découvert qu'il sera égorgé alors il a immédiatement chanté des chants de louange à Hachem.
Le rav Shach ajoute : la réaction d'Its'hak sert d'exemple pour chaque juif, en nous enseignant de maintenir notre joie et notre gratitude à Hachem même dans nos moments difficiles, même lorsque tout dans notre vie ne se passe pas comme on le voudrait.
C'est ce message que l'on retrouvait dans le chant des Lévi'im, et qui de nos jours se retrouvent dans nos chants du Shabbath.

[A Shabbath, nous arrêtons toutes nos activités profanes, nous n'avons plus de téléphone, télévision, ... et l'on a alors naturellement l'occasion de s'arrêter et de réfléchir à ce qui se passe dans notre vie. [et donc de se focaliser sur ce qui ne va pas, de soupirer et de s'en plaindre!]
Par le fait de chanter de tout notre cœur des chansons en l'honneur du Shabbath [d'Hachem], nous nous habituons à toujours être heureux et à apprécier même les moments obscurs de notre vie.
D'une certaine façon par le mérite de cette émouna de chanter dans la joie en faisant fi des galères du quotidien, alors nous annulons les mauvais décrets et nous déclenchons une pluie de bénédictions!]

-> Le rav Shach rapporte que dans les camps de concentration, un groupe de juif qui était mené vers les chambres à gaz dansait. En effet, même si on leur avait tout retiré, néanmoins ils avaient toujours cette relation de proximité avec Hachem, et cela est suffisant pour danser de joie [même aux portes des chambres à gaz!]
Selon certaines version de ce récit, les nazis étaient tellement furieux de cette vision, qu'ils les ont mis dehors de la chambre à gaz, et la plupart des membres de ce groupe a survécu.
[en effet, le fait d'être juif (avoir une âme beaucoup plus élevé et proche d'Hachem que les non-juifs, d'être appelé le fils bien-aimé par Hachem, ...), la notion de vie éternelle en proximité avec Hachem, ... est une raison de se réjouir qui dépasse infiniment tout soucis de ce monde temporaire.
Ainsi, en chantant à Shabbath, on concrétise l'idée que tous nos soucis ne sont rien par rapport à notre joie phénoménale d'être juifs, à l'honneur de pouvoir faire la volonté de D., ...
Shabbath est ce moment où l'on se jette, se blottit contre notre papa Hachem (par le chant on prend toute notre intériorité qu'on extériorise vers D.!), et par cette proximité on mérite toutes les bénédictions!]

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-> "D. bénit le 7e jour (yom achévi'i) " (Béréchit 2,3)

Le 'Hida (Pné David - Béréchit 33) note que la valeur numérique de : "le 7e" (השביעי - achévi'i), et la même que : "louer par la bouche" (שבח בפה).
On peut observer que selon le Séfer Yétsira, la bouche est la 7e porte de l'âme (les 2 yeux, les 2 oreilles, les 2 narines et la bouche).
Le 'Hida de dire : "Laissez le "7e" (la bouche) venir et se réjouir pendant le "7e" (Shabbath), par la Torah, les chansons et les louanges."

[selon le midrach (Béréchit Raba 11,8) : "Les 6 jours de la semaine sont divisés en 3 paires".
De même que la bouche est la seule ouverture de la tête sans partenaire (non en paire), de même le Shabbath (le 7e jour) reste seul. Ainsi, Hachem a fait que Shabbath soit correspondant/associé avec la bouche, et ils forment un duo/paire.
Shabbath est représenté par la bouche et c'est un jour particulièrement désigné pour chanter les louanges d'Hachem.]

-> Le 'Hatam Sofer fait remarquer que les lettres du mot : "zémer" (chant - זמר), viennent avant celles du mot : na'hach (serpent - נחש).
C'est une allusion au pouvoir des zmirot de vaincre la force du na'hach, qui représente le Satan et le yétser ara.

D'ailleurs, le Zohar (Ki Tétsé) dit : "Le son du chant, le son de la prière, et le son du Shofar, aident le yétser atov à vaincre le yétser ara"

-> Rav 'Haïm de Chernowitz trouve une allusion à cela dans l'essence même du mot : שבת (Shabbath), qui est l'acronyme de : שבת בו תשיר (pendant Shabbath, tu dois chanter!).

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-> Selon le Zohar (2:205a), Shabbath est : "le jour de l'âme" (yoma dénichmata).
La musique et les chansons sont "le langage de l'âme", qui recevant une portion supplémentaire (néchama yétéra) a un besoin naturel de "s'exprimer" davantage.

-> Le Séfer Avodat haKodech rapporte que la néchama yétéra vient du ciel (Trône de Gloire), où elle est habituée à entendre les chants des anges.
Elle aime bien entendre les zmirot, qui lui rappellent l'ambiance de ses origines célestes.

-> Le rav Shimshon Pinkous nous enseigne (Shabbath Malkéta 3,9) :
"Shabbath est entièrement un jour de chants, car Shabbath est au-delà de notre compréhension, ayant une ressemblance avec le monde à venir.
En effet, ce que l'âme perçoit et le cœur comprend, pendant Shabbath, ne peut pas être exprimé par la bouche ou être pleinement compris par le coeur.
C'est pourquoi, nous sommes majoritairement occupés à chanter."

-> Le Rabbi de Kobrin (Torat Avot) s'exclamait : "Il me serait plus simple de croire que les 7 mers (du globe terrestre) se soient asséchées, qu'un juif sachant comment chanter, ne le fasse pas durant Shabbath!"

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-> Le Séfer 'Hassidim dit qu'une façon d'accomplir la mitsva d'aimer D. est de chanter les louanges d'Hachem.
Nos chants, écrits par des guédolim, ont cette faculté à développer en nous de profonds sentiments d'amour et de crainte d'Hachem.

Se réjouir, chanter, ... durant Shabbath est un élément vital dans l'éducation pour nous-même et envers notre famille, afin d'ancrer fortement à quel point ce jour est positif, différent des autres, lié à la joie, ... et non une charge, un temps à tuer ensemble.

Un de nos géants, le rav Chakh, qui avait un fils s'étant écarté du chemin de la Torah, disait que s'il avait chanté des zmirot de Shabbath, cela aurait permis qu'il reste fidèle à nos traditions.

-> Le Shomer Emounim note qu'en chantant les zmirot, on réalise une autre mitsva.
Il est écrit : "Honore Hachem avec tes biens (méhoné'ha)" (Michlé 3,9).
Nos Sages explique le mot : "mohoné'ha" (avec tes biens), comme signifiant : "miguéroné'ha" (avec ta gorge), impliquant que nous devons honorer D., en Lui chantant Ses louanges.

-> Le Yétev Lev fait remarquer que par le fait de réciter des zmirot, nous prouvons que l'objectif principal de notre repas, est d'accomplir la mitsva de nous réjouir Shabbath, et non uniquement afin de satisfaire un plaisir physique.

-> Le Yichma'h Moché, rapporte qu'il existe une tradition (messora), disant que toutes les zmirot de Shabbath qui sont chantées universellement en ce jour, ont été composées avec l'inspiration divine (roua'h haKodech).

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-> "[Pendant Shabbath,] une personne qui récite des zmirot amène des bontés au monde, Hachem s'attache à elle, écoute sa voix, devient calme et évite au monde la destruction.
En effet, Shabbath est un moment où l'on chante à D., des chansons qui se rapportent à ce jour, au moment de la nourriture et de la boisson"
[le Yaavets dans son Siddour - Zmirot lél Shabbath]

-> "La sainteté du Shabbath répand un bonheur spirituel et matériel.
Les repas de Shabbath sont la source de la satisfaction matérielle, tandis que les zmirot nous remplissent d'une sérénité spirituelle"
[Imrei Noam]

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-> Lorsque quelqu'un chante les zmirot [de Shabbath] et en comprend les mots, alors il va se sentir enveloppé par la sainteté et la pureté ...
En contemplant la beauté des idées exprimées dans les zmirot, nous nous connectons à la sainteté des grands Sages qui les ont écrites.
Lorsque nous disons les zmirot, les anges au Ciel chantent avec nous.
[rav Michel Yéhouda Lefkovitz]

[nous devons travailler à ressentir cela, et à ne pas prendre les zmirot à la légère : en chantant à Shabbath, je provoque qu'également les anges au Ciel chantent avec moi! Imaginons la scène et le plaisir que nous pouvons provoquer à Hachem!]

-> Le rav Michel Yéhouda Lefkovitz dit que la manière la plus efficace d'influencer autrui n'est pas par le biais de discours, mais plutôt par une expression authentique, une dévotion émouvante, comme le sont émotionnellement les zmirot.
"Ce qui vient du cœur va au cœur" = en chantant avec notre cœur, alors les mots vont pénétrer le cœur des autres personnes à la table, les influençant positivement, et ce même si elles n'en comprennent pas les zmirot.

-> Le rav Lefkovitz dit qu'au final tout juif aura une part dans le monde à venir, mais auparavant pour de nombreux juifs il faudra d'abord passer par des souffrances afin d'y avoir accès.
Cependant, ceux qui rendent les autres joyeux, gagnent le privilège d'accéder directement au Gan Eden.

La guémara (Taanit 22a) nous rapporte qu'un jour, dans un marché, Eliyahou haNavi a montré à rabbi Béroka 2 hommes qui étaient destinés à une très haute position dans le monde à venir.
Le rabbi leur a alors demandé ce qu'ils ont fait.
Ils lui ont répondu qu'ils s'approchaient de toute personne qui semblait déprimée et faisaient le maximum pour lui remonter le moral.
De telles personnes sont garanties d'avoir une part dans le monde à venir. [les Tossafot (guémara Kétoubot 103b) expliquent que lorsque la guémara nous parle de gens qui sont garantis d'avoir une part dans le monde à Venir, cela signifie qu'ils vont directement y aller sans avoir à se tenir en jugement et sans avoir à subir des souffrances.]
En ce basant sur cela, le rav Lefkovitz enviait par exemple les chanteurs doués, qui sont dotés de cette capacité spéciale d'amener de la joie aux gens.

=> De là, le rav Michel Yéhouda Lefkovitz remarque un autre bénéfice à chanter à Shabbath.
Des chants plein d'âme ont le pouvoir d'amener de la joie aux autres personnes. Certains gens peuvent avoir en eux de la tristesse, endurent des difficultés, ... et par les mots et mélodies des zmirot, nous leur apportons du bonheur, ce qui est une source énorme de mérite pour celui qui chante.

[d'une certaine façon, par le biais des zmirot nous permettons à autrui d'être "en paix" (shalom) avec lui même. Elle peut être brisée avant par la vie, mais la chanson du cœur va l'a rendre entièrement joyeuse. Le Shabbath est Shalom! Etre joyeux permet de recevoir encore plus de bénédictions de Shabbath (la Source des bénédictions - mékor habérakha)!]

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+ BONUS :

-> Le Zohar (Térouma 142) dit que lorsqu'une âme quitte son existence terrestre, elle chante les louanges de D., à l'image du soleil, qui avant de s'éteindre a son plus fort éclat.

Le fait de chanter les grandeurs de D. a une faculté importante de nous permettre de devenir plus proche de Hachem.

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-> "Le 7e jour, comme le cœur du roi était mis en liesse par le vin" (méguilat Esther 1,10)

La guémara (Méguila 12b) : Est-ce que son cœur n'était pas en liesse avant?
Rava de répondre : "Le 7e jour était Shabbath.

Lorsque les juifs mangent et boivent, ils débutent par des paroles de Torah et des mots de louange.
Cependant, lorsque des idolâtres mangent et boivent, ils commencent par des mots d'immoralité.
Il en a été de même au festin de ce mauvais ..."

Ici, le roi fait référence à Hachem, qui est "en liesse" de nous voir nous comporter en juif, utilisant notre bouche pour le glorifier.

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-> La guémara (Méguila 12b) rapporte que les juifs ont chanté des zmirot au festin d'A'hachvéroch

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-> On peut rapporter le midrach Rabba (Chir Hachirim 8,15), à ce sujet :
"Lorsque les juifs mangent, boivent et expriment des remerciements à Hachem, Il écoute et est heureux.
Mais lorsque les nations mangent et boivent, elles réveillent la colère divine avec leur façon de parler honteuse, au point qu'Il veut détruire le monde.

Mais la Torah vient alors et apaise la fureur divine, en disant : "Maître du monde, pourquoi diriges-Tu ton attention sur ceux qui Te provoquent.
Regarde plutôt, Tes enfants, les bné Israël.
Lorsqu'ils mangent et boivent, ils Te bénissent, chantent des louanges, et glorifient Ta Torah".

L'esprit divin s'écrit alors : "Fuit mon Bien-aimé! Fuit les nations de ce monde, et attache-Toi aux juifs".

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-> Le Ohr Zaroua (Hikhot Shabbath 42) nous enseigne :
"Nos Sages ont ordonné de chanter plusieurs zmirot pendant Shabbath, car en ce jour, Hachem préfère les chants des juifs aux louanges de Ses anges.

Le midrach rapporte que les anges louent D. avec leurs 6 ailes, utilisant chaque jour de la semaine une autre aile.
Lorsque Shabbath arrive, les anges implorent Hachem : "Maître de l'univers! Nous n'avons pas d'autre aile avec laquelle Te louer. Ô Hachem, s'il te plaît, donne nous une 7e aile afin que nous puissions Te louer en ce jour"

D. répond : "J'ai une aile dans ce monde qui chante pour Moi aujourd'hui (Shabbath)"
[...]
En effet, à Shabbath, Hachem ne veut entendre que les chants de Ses enfants. "

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-> Nos Zmirot ont été écrites par des tsadikim exceptionnels, qui y ont infusés leur sainteté.
De même que nos Sages enseignent qu'en répétant les paroles de Torah d'un de nos sages décédés, nous provoquons que ses lèvres bougent dans les mondes supérieurs, de même lorsque nous chantons les zmirot de Shabbath, nous faisons bouger l'âme de son auteur et accédons à sa force spirituelle.
C'est la raison pour laquelle de nombreux auteurs ont inséré leur nom dans les zmirot, comme sous la forme d'acrostiche, pour témoigner qu'ils ont investi une partie d'eux-même dans ces mots [de leur zmirot].
[rav David Sutton]

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-> La Torah (Béchala'h 14,31 - 15,1) dit qu'après le miracle de l'ouverture de la mer Rouge : "baya'aminou bHachem ... az yachir" = les juifs sont montés à des très hauts niveaux d'émouna et cela les a amenés à chanter des louanges à D.
Ainsi, lorsque nous nous renforçons en émouna, nous sommes poussés et inspirés à chanter à Hachem.
Le rav David Sutton explique que ce principe est sous-entendu dans l'importance des zmirot de Shabbath.
Shabbath est le jour où l'on renforce notre émouna, où nous augmentons notre conscience de l'existence d'Hachem et du fait qu'Il dirige tout dans le monde.
C'est pourquoi à Shabbath nous chantons afin d'exprimer notre amour renouvelé pour Hachem et notre appréciation pour tout ce qu'Il fait.

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-> La guémara (Sanhédrin 94a) nous dit qu'après que le roi 'Hizkiyahou a miraculeusement vaincu l'empereur Assyrien San'hériv, Hachem a voulu nommer 'Hizkiyahou comme étant le Machia'h, et considérer la guerre contre San'hériv comme étant la guerre pré-messianique de Gog et Magog.
Cependant, les Accusateurs au Ciel ont objecté, notant que 'Hizkiyahou a échoué à chanter des louanges à Hachem après sa victoire miraculeuse contre l'empire Assuréen.
Bien que 'Hizkiyahou était un roi extrêmement méritant, on a pu faire valoir que cet oubli venait l'empêcher de devenir le machia'h.
[évidemment que son niveau nous dépasse de beaucoup. Certains commentateurs affirmant qu'il avait atteint un tel niveau de piété que les événements supernaturels lui faisaient le même effet que les éléments ordinaire de la vie.
Mais cela nous apprend à notre niveau l'importance énorme de prendre le temps pour remercier Hachem par des louanges personnelles.]

La guémara continue que la terre est venue devant Hachem, et elle a dit qu'elle chantera des louanges à la place de 'Hizkiyahou.
La guémara commente que c'est le sens du verset : "Du bout de la terre nous entendons des cantiques" (Yéchayahou 24,16).
La terre a commencé à chanter afin de compenser l'échec de 'Hizkiyahou de chanter un chant de louanges, suite à la chute miraculeuse de l'armée Assyrienne.

-> Le rav David Sutton enseigne :
Ce concept de la guémara qui est introduit ici est qu'à certains moments un chant de louanges peut être fourni par quelqu'un d'autre.
Lorsque quelqu'un, pour une raison ou une autre, n'a pas envie ou ne peut pas chanter au moment où on attend de lui une louange, alors ce chant peut être chanté par quelqu'un d'autre.

A Shabbath, les juifs prennent la place des anges, en assumant alors la responsabilité de chanter à Hachem (cf. ci-dessous ; cf. Tossafot Sanhédrin 94a).
Chanter des zemirot à Shabbath n'est pas simplement une chose agréable que nous faisons pour occuper le temps.
Mais plutôt c'est intégré dans la nature même de ce jour, puisque le travail habituel des anges reposent alors sur nous.

A Shabbath, nous sommes libérés des poursuites de ce monde, nous pouvons focaliser notre esprit sur des objectifs spirituels, et ainsi nous devenons de meilleures personnes. C'est pourquoi, c'est le moment de chanter des louanges à Hachem à la place des anges, car à leur image nous atteignons un état de "perfection".

La discussion de la guémara précédemment abordée au sujet de 'Hizkiyahou, nous apprend que parfois dans notre vie nous pouvons approcher d'une délivrance totale, mais elle nous est retardée à cause de notre échec à remercier Hachem pour ce qu'Il a pu faire pour nous.
Cela est vrai à la fois pour une délivrance nationale/collective, mais également pour obtenir des délivrances personnelles.
[Hachem peut être sur le point de nous accorder une sublime bénédiction, mais puisque nous ne le remercions pas pour ce qu'Il fait pour nous, alors Il ne va pas nous l'envoyer ... (à l'image de 'Hizkiyahou qui n'est pas devenu le machia'h à cause de cela, alors qu'il aurait dû l'être sinon!)]

Lorsque nous récitons le Lékha Dodi, le vendredi soir, nous disons : "karva él nafchi guéala" (viens proche de mon âme et délivre-la). [cela témoigne que nous prions également pour une guéoula personnelle! ]
Nous avons tous des problèmes et des difficultés desquels nous avons besoin d'être délivrés.
Le Pélé Yoets enseigne que de même que l'on doit espérer et anticiper une guéoula nationale pour tout le peuple juif, de même nous devons attendre avec une émouna chéléma (foi complète) notre guéoula personnelle de tous nos soucis, persuadés que Hachem peut tout résoudre à tout moment.
Le Pélé Yoets et le Arizal, disent que lorsque nous disons dans la Amida : "ki liyichouaté'ha kivinou" (nous attendons Ta délivrance), nous devons avoir à l'esprit à la fois une Délivrance collective et une Délivrance personnelle.

=> Afin d'obtenir la rédemption que l'on attend, nous devons s'assurer d'exprimer notre gratitude et dire des louanges à Hachem pour Sa bonté, pour les nombreuses "Délivrances" que nous avons chaque jour. (dans Modim, nous disons : "Pour Tes miracles qui nous arrivent chaque jour, et pour Tes merveilles et Tes bontés qui sont constantes").
Sinon à l'image de 'Hizkiyahou, en manquant de remercier et louer D., nous prenons le risque d'empêcher nos opportunités de Délivrances.

Shabbath est le moment où l'on peut rattraper les chansons de louanges que nous avons rater de dire pendant la semaine.
En effet, nous avons alors la tête sous l'eau, luttant pour obtenir notre parnassa, ... nous n'avons pas alors l'occasion de lever la tête et prendre conscience des bontés que Hachem nous a gratifiées.
A Shabbath nous devons prendre le temps de regarder en arrière et d'apprécier les bénédictions (petites et grandes) dont nous avons bénéficiées, et ce malgré les problèmes qu'on a pu rencontrer.
Shabbath est donc un moment spécial pour chanter de belles louanges à Hachem, et par ce mérite nous devenons alors méritants d'avoir des Délivrances personnelles dans toutes nos difficultés, et ainsi que la Délivrance finale pour tous les juifs et le monde entier.

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On peut rapporter que :
-> Les anges possèdent 6 ailes pour chanter des cantiques à Hachem durant les 6 jours de la semaine, mais le Shabbath ils n'en ont pas.
Ils disent à alors Hachem : "Maître de l'univers! Nous n'avons pas d'aile pour chanter Ta louange!"
D. leur répond : "De "l'aile" de la terre nous avons entendu un chant" (Yéchayahou 24,16)
Hachem veut dire : "Aujourd'hui, J'ai quelqu'un qui chantera pour Moi des cantiques. "L'aile" qui existe sur terre, c'est le peuple d'Israël".
Par conséquent, durant les 6 jours de la semaine, les anges sont supérieurs à Israël, mais le Shabbath ils n'ont pas d'ailes, Hachem recherche donc nos cantiques.
[Méam Loez - Ki Tissa 31,6 -> http://todahm.com/2020/03/23/13042-2 ]

-> Le Kolbo se basant sur le midrach que rapporte le Méam Loez ci-dessus, enseigne qu'à Shabbath les juifs sont pour tâche de chanter des louages à Hachem.
Shabbath est notre jour spécial, où nous assumons le rôle assigné aux anges le restant de la semaine, et nous chantons principalement des chants de louange.
Le Kolbo cite le verset : "miknaf aarets zémirot cham'nou" (Du bout [littéralement. des ailes] de la terre nous entendons des cantiques - (כנף = knaf = une aile) - Yéchayahou 24,16).
Cela signifie qu'à Shabbath, les principaux chants de louages ne sont pas entendus depuis le Ciel, mais plutôt depuis la terre, où le peuple juif assure le rôle de "l'aile", qui est en charge de chanter les louanges d'Hachem.

-> "Tu as élevé aujourd'hui Hachem ... et Hachem t'a élevé à Son tour" (Ki Tavo 26,17-18)
Le Ohr Zaroua (2,4) explique le mot : "aujourd'hui" (ayom - הַיּוֹם) de ce verset, comme faisant référence au jour de Shabbath.
A Shabbath, nous "élevons" Hachem par le biais de nos beaux chants de louanges, et grâce à ce rôle que nous remplissons, Hachem nous "élève" à une dimension élevé bien au-dessus de celle des anges célestes.

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-> Selon Tossefot (Sanhédrin 37b), il est écrit : "chéch kénafaïm léé'had" (Yéchayahou 6,2) = les anges (qui sont des 'hayot kodech = des créatures saintes) ont 6 ailes, et ils chantent un chant chaque jour de la semaine avec une de leurs ailes. Lorsque Shabbath arrive, ils disent : "nous n'avons pas d'autre aile pour chanter devant Toi"
Hachem répond : "J'ai une autre aile, qui chantera devant Moi. "miknaf aarets zémirot cham'nou" (Yéchayahou 24,16) = les chants seront entendus de l'aile qui est sur la terre."
Cela fait référence aux juifs, qui chantent à Hachem pendant Shabbath.

[ainsi, on ne peut pas appréhender la sainteté phénoménale des anges, mais cependant à Shabbath, nous prenons leur place pour chanter à Hachem. Et d'une certaine façon, comme nous avons le libre arbitre, notre chant a encore plus de valeur et est davantage apprécier par Hachem (regardez Mes enfants qui se réjouissent du Shabbath, qui Me chantent!).]

-> Le 'Hidouché haRim (rapporté par le Sfat Emet - Vayikra 5648) ajoute que chanter est appelé "aile" car avec le chant nous volons vers de très hauts niveaux [spirituels].

Observer Shabbath, c’est amener la guéoula

+ Observer Shabbath, c'est amener la guéoula :

-> "En observant correctement le Shabbath, une personne amène la guéoula."
[Machzor Vitry 139]

-> "Hachem a dit aux juifs : Si vous observez Shabbath, Je vous rassemblerai des pays de l'exil."
[Mekhilta Béchala'h]

-> "Rabbi Lévi a dit : Si les juifs gardent uniquement un Shabbath selon la loi, Machia'h viendra, car la mitsva de Shabbath est aussi grande que toutes les autres mitsvot ensembles.
[...]
Reich Lakich a dit : Si les juifs observent juste un seul Sabbath, Machia'h viendra"
[midrach Chémot Rabba 25,12]

-> "[D. dit : ] Bien que J'ai fixé une limite à la "fin des temps", qui arrivera qu'ils aient ou pas fait téchouva ...
Machia'h viendra s'ils (les juifs) n'observent qu'un seul Shabbath, car Shabbath est équivalent à toutes les mitsvot"
[guémara Ta'anit 1,1]

-> "Rabbi Yo'hanan a dit au nom de Rabbi Shimon Bar Yo'haï : Si Israël observe deux Shabbath consécutifs, selon la loi, il sera immédiatement délivré"
[guémara Shabbath 118b]

=> Comment concilier ces 2 promesses ?

1°/ Le Zohar (introduction au 5b) enseigne que la nuit de Shabbath compte comme un Shabbath, et le jour qui suit, est le 2e Shabbath.

2°/ Le Yichma'h Moché explique qu'un seul Shabbath est nécessaire.
Cependant, chaque Shabbath influence les jours de la semaine qui le suivent, et ces jours de la semaine influencent le Shabbath qui les suit.
Ainsi, nous devons observer le 1er Shabbath à la perfection afin qu'il en élève la semaine qui le suit, permettant au Shabbath la concluant d'atteindre le niveau de perfection nécessaire à amener la délivrance (guéoula).

3°/ Le rav Eliyahou Dessler (Mikhtav méEliyahou) identifie les 2 Shabbath à 2 types de sainteté :
-> un Shabbath de "l'extérieur" = bien qu'une personne est toujours attachée à la matérialité, D. va lui donner un cadeau d'en-Haut : le Shabbath ;
-> un Shabbath de "l'intérieur" : une personne va être animée de l'esprit du Shabbath même avant qu'il n'arrive.
=> Ces 2 niveaux sont requis pour une délivrance immédiate.

4°/ Le Divré Yoel interprète les 2 Shabbath comme : le jour du Shabbath + la partie de la semaine qu'une personne va ajouter au Shabbath (le tosséfét Shabbath), en l'acceptant avant le coucher du soleil (le vendredi) et en l'observant jusqu'après le coucher du soleil du jour suivant.
=> En donnant de "l'extra" au Shabbath, on mérite, mesure pour mesure, que D. nous donne un "extra", amenant la guéoula même si nous ne sommes pas méritant.

5°/ Le haKtav véHakabala (Chémot 31,13) explique qu'en réalité il s'agit de 2 composants du Shabbath :
- la cessation de notre travail et des activités de la semaine ;
- et également notre développement spirituel, l'étude de la Torah, et la proximité avec Hachem.
Ainsi, il est d'avis qu'il ne s'agit pas de 2 Shabbath de suite, mais plutôt du respect de ces 2 composants qui sont présents dans chaque Shabbath.

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-> Il est intéressant de rapporter les paroles suivantes de Rabbi Yéhouda, au nom de Rav (guémara Shabbath 118b) :

"Si le peuple juif avait gardé le 1er Shabbath [après la sortie d'Egypte], aucune nation dans le monde n'aurait eu la possibilité de le dominer.

En effet, il est dit [en référence au 1er Shabbath] : "Le 7e jour, quelques-uns du peuple sortirent pour [en] ramasser [en violation avec l'ordre de Moché], mais ils n'[en] trouvèrent pas" (Chémot 16,27).
Et immédiatement après, il est dit : "Amalek survint et combattit avec Israël" (Chémot 17,8). "

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-> Nos Sages (guémara Shabbath 118b) nous enseignent que si tout le peuple d’Israël observe complètement 2 Shabbath seulement, il méritera la venue du Machia’h : "Si Israël observait 2 Chabbath selon les Lois qui s’y rapportent, il serait immédiatement délivré".

Le rav Ye’hiel Epstein explique que les 2 Chabbath devant être observés sont Shabbath HaGadol (avant Pessa’h) et Shabbath Shouva (avant Yom Kippour).
Chacun de ces 2 Shabbatoth possède un pouvoir spécifique qui lui est propre : Shabbath Shouva tombe entre Roch Hachana et Yom Kippour et enseigne à l’homme la manière de retourner vers D. : la téchouva (condition nécessaire à la Délivrance). Shabbath haGadol fut le premier Shabbath observé en Egypte et contient en lui les germes de la Délivrance.

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-> Le Ohev Israël (Likouté Na'h - Shabbath haGadol) écrit :
"L'origine et la fontaine de tous les Shabbath de l'année provient de 2 Shabbath : du Shabbath haGadol et du Shabbath Chouva.
Ils sont la tête de tous les Shabbath de l'année."

Garder le Shabbath

+ Garder le Shabbath :

-> "Shabbath est la source de la émouna, la pierre angulaire de la Torah, et c'est le couronnement des 6 jours de la semaine.
C'est pourquoi, une personne devra être extrêmement vigilante à ce que tout ce qu'elle y fait le soit avec la crainte d'Hachem."
[le Chla haKadoch]

-> "Vous observerez le Shabath, car il est saint pour vous" (Chémot - Ki Tissa 31,14)
Le Yichma'h Moché de commenter :
"La sainteté du Shabbath illumine l'âme, tandis qu'une personne qui le profane involontairement abîme son âme. C'est comme manger accidentellement du poison"

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-> "Une personne qui profane le Shabbath publiquement et intentionnellement renie le fait que D. a créé le monde, comme un idolâtre renie l'existence de Hachem.
Les 2 sont punis de la même façon : la lapidation.
[...]
Tout le monde est dans un état de crainte le jour de Kippour.
Les gens y jeûnent, s'affligent, et font très attention d'éviter la moindre transgression.
Cependant, la sainteté du Shabbath ne les touche pas autant.

Nous sommes impressionnés par Yom Kippour parce qu'en ce jour D. pardonne nos fautes.
Mais nous devons prendre conscience que le Shabbath amène plus de pardon que ne le fait Yom Kippour.
En effet, en observant le Shabbath, D. pardonne toutes nos fautes."

[Michna Béroura - Introduction aux Hilkhot Shabbath]

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-> "Rabbi Abba a dit : Heureux sont les juifs, car Hachem les a privilégié.
Il les a choisi comme Son peuple, eux, et aucune autre nation.
Avec amour, Il les a rapproché de Lui, leur donnant la sainte Torah.

Il leur a donné le Shabbath, qui est plus saint que les autres jours.
C'est un jour de repos et de joies.
Shabbath est équivalent à la Torah toute entière.
C'est pourquoi, une personne qui observe Shabbath est considérée comme si elle avait accomplit toutes les mitsvot de la Torah."
[Zohar - Béchala'h 47:1,2]

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-> "Celui qui observe correctement Shabbath sera récompensé par le fait que D. bénisse sa famille dans ce monde, et prépare un lieu de résidence pour lui et sa famille dans le monde à venir"
[Tikouné Zohar]

-> "Hachem a promis à Avraham que par le mérite d'observer le Shabbath, le peuple juif sera épargné des feux du Guéhinam (enfer)"
[Midrach Béréchit Rabba]

-> "En récompense de l'observation du Shabbath, une personne méritera les délices du monde à venir, qui porte le nom de : Shabbath"
[Machzor Vitry - 70]

-> "Une personne qui observe correctement le Shabbath sera tenue à l'écart de la faute"
[Mekhilta Béchala'h]

-> "Si une personne garde le Shabbath selon la loi, Hachem accomplira tous ses désirs.
Tous les délices qu'elle profitera dans ce monde, ne sont que les fruits de cette récompense, le principal lui restant intact pour le monde à venir."
[midrach Chémot Rabba 25]

-> "Celui qui garde le Shabbath, le Shabbath viendra prendre sa défense dans la cour Céleste."
[Tan'houma Béréchit]

-> "A chaque sortie de Shabbath, Eliyahou haNavi s’assoit sous l'Arbre de la Vie, notant les mérites de ceux qui observent Shabbath"
[Mégalé Amoukot]

-> "Rabbi Yo'hanan a dit, au nom de Rabbi Yossé : Une personne qui prend plaisir à Shabbath, on lui donnera un héritage sans limites. [...]
Rabbi Na'hman, fils de Yits'hak, a dit : [Une telle personne] est sauvée du joug des nations durant l'exil"
[guémara Shabbath 118b]

-> "Rabbi à demandé à Rabbi Yichmael ben Rabbi Yossé :
C'est grâce à quel mérite, en particulier, que les riches en terre d'Israël le deviennent?
Il lui a répondu : Car ils donnent les dîmes. [...]

C'est grâce à quel mérite, en particulier, que les gens deviennent riches dans les autres pays?
Il lui a répondu : Car ils honorent le Shabbath."
[guémara Shabbath 119a]

-> "Toutes les difficultés et les peines sont le résultat d'une négligence des lois du Shabath"
[Imré Pin'has 4,22]

Rabbi Pin'has de Korets développe l'idée que de même qu'observer correctement le Shabbath amène le pardon sur toutes nos fautes, de même le fait de le profaner, va rappeler toutes nos fautes, et entraîner une punition pour chacune d'elles ensemble.

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->Le Pri Mégadim (267:1) rapporte :
"Lorsque nous quittons la maison, il est d'usage d'embrasser la mézouza, en disant : "Que Hachem garde mon départ et mon arrivée".

Le Chla haKadoch enseigne qu'à Shabbath, on devra dire à la place : "Souviens-toi du Shabbath afin de le garder saint".

A Shabbath, nous n'avons pas besoin de prier pour la protection, car Shabbath en lui-même nous garde. "

Le Pri Mégadim cite ensuite l'avis divergent du Magen Avraham, qui pense que le Shabbath protège uniquement la communauté juive dans son ensemble, mais que chaque personne devra prier pour sa propre sécurité.

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-> Nos Sages enseignent (guémara Shabbath 12a) que si l'on vient visiter un malade pendant Shabbath, on devra dire : "le Shabbath, on n’implore pas mais la guérison est proche" (Shabbath hi milize’oq ouréfoua quérova lavo).
Rabbi Méir dit : "Le Shabbath a le pouvoir de t’amener la miséricorde"

-> L’Admour de Zanz dit que cela signifie que le jour du Shabbath produit le même effet que la prière et les implorations.

-> Le Méor Enayim demande : Pourquoi est-ce qu'on n'implore pas durant Shabbath?
Car notre besoin d'implorer réside dans le fait que nous nous sommes séparés d'Hachem (D. souhaite alors que nous crions de tout cœur vers Lui, afin de revenir au plus proche de Lui).

Or le fait d'observer le Shabbath a le pouvoir de nous amener très proche de D., faisant que le rétablissement est à portée de main.

-> Le Méoré Ohr rapporte l'explication suivante :
Selon le midrach, Hachem a déclaré que le Shabbath et le peuple juif sont mariés l'un à l'autre : le Shabbath étant le mari et Israël la femme.
La michna (Kétoubot 51a) dit que si une femme subit une blessure, son mari a l'obligation de lui fournir les traitements médicaux.

Ainsi, le Shabbath, dans le cadre de ses obligations en tant que mari, se doit de guérir les malades d'Israël.

-> "Shabbath hi milize’oq ouréfoua quérova lavo"
Rabbi Hillel de Paritz d'expliquer : Si le Shabbath ne se lamente pas (par le fait qu'on l'observe correctement - Shabbath hi milize’oq), alors la guérison est proche (réfoua quérova lavo).

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-> Un vendredi après-midi, alors qu'il était gravement malade, le Arougat haBosem (Moché Greenwald) a demandé à sa femme et à sa fille, qui étaient alors dans la cuisine à préparer le Shabbath, de venir prier pour sa réfoua chéléma.
Il leur a expliqué :
"Une prière pour un malade qui est prononcée par une femme qui met tout son cœur et son âme à préparer de délicieux repas pour Shabbath, possède beaucoup de poids, d'importance au ciel."

"Le vendredi soir, Hachem danse avec les tsadikim au Gan Eden"

[Zohar 'Hadach - A'harei]

Le Kiddouch

+ Le Kiddouch :

-> La guémara (Pessa'him 106a) tire de la Torah (Chémot 20,8) que nous devons sanctifier le Shabbath par une expression verbale en récitant le Kiddouch sur le vin, en début de ce jour, et en prononçant la havdala à sa fin.

-> Le Séfer ha'Hinou'h (31) dit que le Kiddouch a pour objectif de nous rappeler la grandeur du Shabbath qui fixe dans notre esprit la croyance que D. a créé le monde en 6 jours, et s'est reposé le 7e.

-> Selon le rav Tsadok haCohen (Pri Tsadik - Kédouchat haShabbath) :
"Le fait d'arrêter de travailler le vendredi, ne prouve pas que nous nous reposons en l'honneur de Shabbath, car durant la semaine nous nous arrêtons également de travailler le soir.
Mais lorsque nous récitons le Kiddouch le vendredi soir, nous démontrons que nous nous reposons uniquement en l'honneur du Shabbath"

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-> "La guémara (Shabbath 119b) dit : "Toute personne qui prie Arvit, le vendredri soir, et récite le Vayé'houlou (la terre et le ciel ont été terminés), la Torah considère comme si elle est devenue une partenaire de D. dans la Création".

La raison à cela peut se trouver dans le midrach où Rabbi 'Hanina dit : Pour toute louange à D. qu'un juif va proclamer, il est récompensé pour cela.
Une personne qui récite le Kiddouch, atteste que D. a créé le monde à partir de rien.
En retour, D. lui donne la force de changer les lois de la nature qui régissent ce monde."
[Yétev Panim - 'Hanoucca]

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-> "Par l'unique mitsva du Kiddouch, vous devenez un partenaire de D. dans la création du monde.
Et en plus, vous assurez le fait que le monde puisse continuer à exister (pendant les 6 autres jours)"
[Or ha'Haïm - Béréchit]

-> "La mitsva du Kiddouch est supérieure au service des anges au ciel"
[Tiféret Shlomo - Shabbath Kodech]

-> "Une personne doit garder à l'esprit que l'existence de tout l'univers dépend du témoigne donné dans le Kiddouch par le mot : "Vayé'houlou" (la terre et le ciel ont été terminés - Chémot 20,11).
Il doit être récité avec l'intention d'attester que Hachem est l'Unique et le seul Créateur"
[Yéssod véShoresh haAvoda]

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-> "Toutes les créatures, dont l'âme supplémentaire, attendent avec impatience d'entendre le Kiddouch des juifs.

Les anges, les saints Patriarches et les âmes des tsadikim, nous écoutent lorsque nous le récitons avec joie et grande concentration"
[Choul'han haTahor]

-> "Il est évident que D. n'a pas besoin de notre honneur, à son égard, par le Kiddouch.
Mais par sa récitation, nous établissons clairement dans notre esprit que Hachem est le Roi des rois."
[le Noam Elimelech - Noam haNéchamot]

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-> "La guémara (Shabbath 118 a,b) promet que toute personne qui se réjouira du Shabbath va hériter de "l'héritage de Yaakov".

Cela fait référence au rêve de Yaakov dans lequel des anges montent et descendent l'échelle.
Il a atteint le plus haut degré de vision prophétique, et à ce moment de grande élévation, il n'avait plus besoin de la protection des anges car il se tenait au-dessus d'eux.

Le vendredi soir, nous récitons le Shalom Alé'hem, en souhaitant la bienvenue aux anges (qui nous escortent depuis la synagogue).

Mais lorsqu'il récite le Kiddouch, un juif est rempli de tellement de sainteté, qu'il n'a plus besoin de la protection des anges.
C'est pourquoi, nous souhaitons aux anges de partir en paix (tsété'hém léShalom)."

[Shem miShmouel - Vayétsé]

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-> "Une personne doit réciter le Kiddouch avec de la joie dans son cœur, attestant avec bonheur que Hachem a créé le ciel et la terre"

Lorsque ce témoignage est fait avec un état d'esprit heureux, D. pardonnera les fautes de cette personne."
[Zohar - Vayakel]

-> "Lorsque nous récitons le Kiddouch, on doit se concentrer avec joie sur la pensée suivante : Hachem m'a créé et m'a choisi afin d'être membre de Sa nation.
Il m'a privilégié en me donnant le saint Shabbath."
[Yessod véShoresh haAvoda]

[Nous proclamons dans le "alénou léchabéa'h" ou lorsque nous étudions la Torah : les autres nations se perdent dans des choses vaines, tandis que nous, nous faisons la volonté de D., ce qui a une valeur illimité, infinie. Quelle chance!! Merci HM!!
Le Zohar nous dit que notre plus grande joie est le fait d'être juif ...]

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-> "Lorsqu'une personne prononce le Kiddouch, elle doit faire téchouva.

Par le Kiddouch, on porte le témoignage que D. a créé le monde en 6 jours et qu'Il s'est reposé le 7e.
Mais un fauteur est disqualifié pour être témoin.
Ainsi, une personne se doit de faire téchouva afin de pouvoir être un témoin valable lors de la récitation du Kiddouch.

C'est pourquoi la guémara enseigne que lorsqu'une personne prononce le Kiddouch, toutes ses fautes lui sont pardonnées."
[Tiféret Shlomo]

-> A ce sujet, le 'Hozé de Lublin demande : Est-il permis de faire téchouva à Shabbath?
Ne devrait-on pas l'interdire car cela entraîne une personne à être plein de remords et d'avoir le cœur brisé, alors qu'en ce jour nous devons être joyeux et heureux?

Et de répondre, que concernant la téchouva, il est écrit :
-> "Supprimez donc l'impureté (orla) de votre cœur" (Dévarim 10,16) ;
-> "Hachem, ton Dieu, circoncira ton cœur" (Dévarim 30,6)

Dans ces 2 versets, la téchouva est comparée à la circoncision (mila).

De même que nous devons faire la mila durant Shabbath, alors qu'elle entraîne une blessure normalement interdite en ce jour, de même nous devons faire téchouva ce jour même si cela entraîne des sentiments de honte, de tristesse et de regret."

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-> Rabbi Chimon bar Yo'haï enseigne : le Shabbath se présenta devant Hachem et lui dit : "Maître du monde, toute la création a une âme sœur sauf moi".
Hachem lui répondit : "Ton âme sœur est l'assemblée d'Israël puisqu'elle s'est tenue devant moi au mont Sinaï".
Ainsi Hachem enjoignit aux Bné Israël de se souvenir de ce qu'Il avait dit au Shabbath concernant son âme sœur, l'assemblée d'Israël. Il se souviendront alors du Shabbath pour le sanctifier.
[midrach Béréchit rabba 11,8]

-> De la même façon que l'on ne peut pas sanctifier et s'unir avec une femme sans kidouchin, ainsi devons-nous sanctifier le Shabbath afin de pouvoir nous unir à lui et à ses délices.
Qui sont alors les témoins de cette sanctification?
Il est écrit dans la guémara (Shabbath 119b) : "Tout celui qui prie la veille du Shabbath et proclame "vayé'houlou", 2 anges de service accompagnent l'homme et posent leurs mains sur sa tête en déclarant : "Maintenant, tes péchés ont disparu, tes fautes sont expiées"."

Ce sont ces 2 anges de service qui sont les témoins de la sanctification du Shabbath par l'assemblée d'Israël.
Le 'Hida ajoute que l'homme fera particulièrement attention de se repentir avant de faire le kiddouch du Shabbath car en le prononçant, il témoigne que Hachem créa le ciel et la terre et se reposa le jour du Shabbath.
Or, le témoignage d'un racha n'est pas recevable. C'est pourquoi il faudra se repentir avant de prononcer le kiddouch pour être apte à témoigner.

Nous pouvons ajouter les paroles de nos Sages (guémara Yérouchalmi Bikourim 3,3) : "Toutes les fautes du 'hatan lui sont pardonnées le jour de son mariage".
C'est la raison pour laquelle les 2 anges posent leurs mains sur la tête du juif lorsqu'il sanctifie le Shabbath et lui déclarent "maintenant tes péchés ont disparu, tes fautes sont expiées" (Yéchayahou 6,7).

[Rabbi Mendel Zaks fait également un enseignement identique]

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-> La guémara (Béra'hot 40a) dit que l'arbre duquel Adam a mangé est la vigne (selon Rabbi Méïr).
En faisant le Kiddouch, nous déclarons que c'est D. qui a créé le vin, et nous réparons cette 1ere faute de dénie, d'ignorance de Hachem.
[Rabbi Aryeh Leib HaLevi Horowitz]

-> Selon Rabbi Méïr l'espèce que consomma Adam était selon Rabbi Méïr de la vigne ... Rabbi Yéhouda dit qu'il s'agissait du blé. [guémara Béra'hot 40a]
La règle générale Talmudique, quand plusieurs avis s'opposent, est présentée par cette formule : "ces paroles-ci, et ces paroles-là sont les paroles du D.. Vivant" (guémara Roch Hachana 27a ; Erouvin 13b ; Guittin 6b ; ...)
Il se trouve donc que la faute d'Adam Harichon était liée au pain et également au vin.

D'après cela, le Ben Ich 'Haï (2e année Béréchit) commente : "C'est pour cette raison que nous faisons le kidouch sur du vin et que nous faisons la bénédiction sur du pain, le soir de Shabbat. En effet, la faute d'Adam et 'Hava fut commise à travers la nourriture ; aussi, l'essentiel de la réparation doit se faire par la consommation de nourriture, à l'image de la loi Talmudique connue, appliquée pour cachériser les ustensiles, qui explique : "De même qu'il absorbe ainsi rejette-t-il" (guémara Erouvin 76b ; Shabbath 42b ; Pessa'him 30b ...).

En fait, lorsqu'Adam Harichon avala de la souillure (fruit interdit), ce sont toutes les âmes de l'humanité, appelées à venir au monde après lui, qui absorbèrent de l'Arbre de la Connaissance. Aussi la réparation consiste-t-elle à consommer des aliments permis, afin d'en extraire les étincelles de sainteté contenues à l'intérieur.
Le Ben Ich 'Haï ajoute : le sujet de la nourriture est en soi une grande réparation de la faute de l'Arbre de la Connaissance.

-> Le Rav Chlomo Kluger (dans son 'Hokhmat Shlomo) écrit :
"Lorsque nous faisons le kidouch sur le vin le vendredi soir, nous devons regarder les bougies de Shabbat" (אוח סימן רעא).
Lorsqu'Adam Harichon fauta, "les lumières du monde se sont éteintes", ce qui provoqua la fin de la vie éternelle, parce que "l'âme de l'homme est une lumière de D." et la mort est l'extinction de la lumière dans ce monde.
Lors du kidouch, en regardant les bougies de Chabbat, nous réparons, avec le vin, la faute et sa conséquence, qui fut l'extinction de la lumière du monde.

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-> "Shabbath est un semblant du monde futur et un reflet de l'époque du Machia'h où chaque jour sera Shabbath.
A ce moment, les tsadikim boiront le vin qui a été mis de côté pour eux dans le monde à venir (yayin haméchoumar).
Nous disons le Kiddouch sur le vin afin de faire allusion à cette glorieuse époque du Machia'h"
[Biour Halakha 242]

-> La guémara (Méguila 27b) rapporte :
"Les disciples de Rabbi Zakkaï lui ont demandé : "Par quel mérite as-tu mérité une longue vie?
Il a répondu : "Durant toute ma vie, je n'ai jamais manqué de dire le Kiddouch, le vendredi soir [sur le vin].

J'avais une mère âgée, et une fois, je n'avais pas de vin pour Shabbath.
Elle a vendu sa coiffe, et a acheté du vin pour [sanctifier] ce jour."

La guémara conclut : "Lorsque la mère de Rabbi Zakkaï est morte, elle lui a laissé 300 barils de vin, et lorsque lui est mort, il a laissé à ses enfants 3 000 barils de vin".
[Puisqu'ils étaient si méticuleux sur la mitsva de sanctifier le jour de Shabbat avec du vin, alors Hachem les a récompensés par de la richesse et une abondance de vin.]

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+ Lorsque les juifs se trouvaient en Egypte, ils devaient servir les égyptiens en accomplissant toutes les 39 catégories de travaux, comme il est écrit : « Les égyptiens firent travailler les juifs avec dureté (béfaré’h - בְּפָרֶךְ) » (Chémot 1,13).

En utilisant le système de la guématria appelé « at-bach » [selon lequel chaque lettre de l’alphabet est remplacée par la lettre de l’alphabet dans l’ordre inverse : soit aléph par le tav, bét par le chin, …], le mot : « péré’h » (פרך) devient : וגל, et a une valeur numérique de : 39.
=> Ceci fait allusion aux 39 catégories de travaux que nous avons été contraints d’accomplir en Egypte.
[avec dureté (béfaré’h) = avec ces 39 catégories!]

A notre libération, Hachem nous ordonna de ne faire aucune des catégories de travaux accomplis en Egypte.
Dans le Kiddouch et la Amida, nous disons que le Shabbath "commémore la sortie d’Egypte" (zéh’er litsiyat Mitsaryim)

[Tossafot sur la guémara Pessa’him 117b – rapporté par le Méam Loez (Yitro 20,10)]

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-> Le kiddouch que nous prononçons le soir du Shabbath est composé de 70 mots.
35 mots à partir de "vayé'houlou achamayim véaarets" et 35 autres mots dans la bénédiction "mékadech haShabbath" (sans la bénédiction "boré péri haguéfen).
En proclamant ces 70 paroles de louange pour le Shabbath, nous soumettons les forces impures des 70 nations du monde.
Les 35 premiers mots soumettent les 35 peuples qui descendent d'Ichmaël, tandis que les 35 mots suivants soumettent les 35 nations qui descendent d'Essav.
[Imré Noam]

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-> Le Beit Yaakov explique pourquoi on récite le kidouch sur du vin, comme nous l'enseignent nos Sages (Pessa'him 106a) : ''Souviens-toi du jour du Shabbat pour le sanctifier = ‘Souviens-toi' de lui sur du vin''.
Il explique : "Car tout ce qui est dans ce monde tend à faire oublier à l'homme et à lui dissimuler le fait qu'il existe un Créateur qui dirige tout, qui a tout accompli, qui continue à accomplir, et qui accomplira tout ce qui s'y déroule (comme les commentateurs le font remarquer, ''monde'' en hébreu se dit ''olam'' qui est de la même racine que ''élem'' qui signifie "dissimuler'').
Lorsqu'un homme travaille durant tous les jours de la semaine pour sa subsistance ou pour ses autres besoins, il peut en effet se fourvoyer en pensant que c'est grâce à la ''force de son poignet'' qu'il a réussi dans ses entreprises. Shabbat, il est donc tenu de se rappeler et de proclamer que ce n'est qu'un leurre qui lui brouille l'esprit, car tout n'est que le fruit de la volonté Divine.

Pour cette raison, il a été institué de réciter le kidouch sur du vin, car celui-ci n'a pas son pareil pour brouiller l'esprit de l'homme en le rendant ivre et confus dans ses idées. En l’utilisant pour le kidouch, il suggère ainsi que toutes les pensées qu'il entretient durant la semaine ne sont qu'un vain mirage, à l'instar du vin qui trouble son esprit.
Ainsi est-on tenu de fixer son regard sur le vin au moment du kidouch (Réma - 271,10), afin de faire pénétrer dans son cœur la émouna que, au-delà de toute cette confusion, c'est Hachem qui dirige les cieux et la terre. Grâce à cela, on pourra y puiser cette force également pour tous les jours de la semaine.

Les 3 gouttes d’eau dans le vin

+ L'habitude (selon la Kabbale) de certaines personnes d'ajouter 3 gouttes d'eau dans le vin du Kiddouch :

-> Pourquoi?
"L'eau symbolise le 'hessed (la bonté), tandis que le vin représente le "din" (la rigueur).
En versant quelques gouttes d'eau dans le vin, nous retirons le difficile jugement et on le transforme en bonté"

[Pri Ets 'Haïm]

-> Pourquoi 3 gouttes?
L'eau symbolise le 'hessed (bonté - חסד), mot qui a une valeur numérique de : 72.
Son opposé est la : guévoura (rigueur - גבורה), qui a une guématria de : 216.

Il est intéressant de constater que : 3 gouttes d'eau ('hessed) = 3*72 = 216 = guévoura.

=> Ainsi, les 3 gouttes d'eau de 'hessed, contrebalance la rigueur (guévoura) du verre de vin.

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+ Tremper le pain 3 fois dans le sel :

-> Le Béer Hétev écrit que cette attitude prend sa source dans les livres de kabbala qui disent qu'il y a une mitsva de mettre du sel sur la table et de tremper le pain 3 fois dans le sel.
En effet, la guématria du Nom Divin : יהוה est de 26, et 3 fois ce compte fait 78 qui correspond au compte du mot : méla'h (sel - מלח).

Le jour le plus saint de l’année juive est …

+ "Demandez à un juif moyen quelle est la fête la plus sainte de l'année ; je suis sûr qu'il vous répondra que c'est Yom Kippour.

Mais en réalité, le jour le plus saint de l'année est le Shabbath et non pas Yom Kippour.

Il est évident que le Shabbath a plus de poids que Yom Kippour ; en effet, la punition pour avoir transgressé le Shabbath est la lapidation (sékila), alors que la violation des lois de Yom Kippour est sanctionnée par un châtiment moins sévère : une mort précoce (karét).

Si vous soutenez que Yom Kippour possède un élément que le Shabbath ne détient pas, à savoir, l'expiation des fautes, ce n'est pas vrai non plus.
Ce qui est stupéfiant, c'est que, en vérité tout comme Yom Kippour expie nos fautes, le fait de respecter le Shabbath les rachète également.
La guémara (Shabbath 118b) affirme : "Celui qui observe le Shabbath correctement voit ses fautes pardonnées, même si l'idolâtrie figure au nombre de ses fautes".

Dans le cas où quelqu'un penserait que ces propos sont exagérés et ne doivent pas être pris au pied de la lettre, qu'il sache que le Taz (rabbi David haLevi Segal - au 17e siècle), les rapporte en tant que halakha (dans le début de Hilkhot Shabbath 242). "

[Rabbi Boruch Leff]