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"Il est impossible de ne pas transgresser le Shabbath si on n’étudie pas toutes ses lois à la perfection. "

[Rav Eybeschutz - repris dans l’introduction du 3e tome du Michna Beroura]

Shabbath : un cadeau de D. …

+ Shabbath : un cadeau de D. …

D. dit à Moché : "Voyez que Hachem vous a donné le Shabbath" (Chémot 16,29).
Shabbath est un cadeau spécial.

Il est écrit à ce sujet dans la guémara (Shabbath 10b) :
"Rava bar Ma’hassia a dit, Rav ‘Hama bar Gouria a dit, Rav a dit :
Lorsqu’on donne un cadeau à quelqu’un, il faut lui faire savoir, comme il est écrit : "pour savoir que Je suis Hachem qui vous sanctifie".

D. a dit à Moché : dans ma salle aux trésors, J’ai un beau cadeau du nom de Shabbath. Je veux l’offrir à Israël, va le leur dire.
[…]
Le Shabbath a son salaire propre et une beauté spéciale supérieure à toutes les mitsvot, qui nous sont cachés et qui se révéleront dans le futur. "

=> Ainsi, D. a demandé à Moché d’annoncer aux Bnei d’Israël qu’ils allaient recevoir un cadeau extraordinaire du nom de Shabbath, car si on ne leur signalait pas, ils n’en apprécieraient jamais la valeur et la profondeur.

Le Shabbath a un secret, une beauté cachée, que nos Sages comparent à un beau cadeau provenant de la salle aux trésors de D. : c’est un diamant, une pierre précieuse, une couronne royale.
C’est quelque chose que l’on ne montre pas à tout le monde, seulement aux Bnei Israël : "Voyez quel cadeau extraordinaire est le Shabbath ! "

D. nous donne chaque semaine un cadeau qualifié de : "beau cadeau" et venant de Sa salle aux trésors, qu’en faisons-nous ?

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-> Rabbi Nissim Yaguen enseigne :
"Le cadeau du Shabbath est un présent Divin, qui était caché dans le trésor d'Hachem, l'endroit où Il garde les choses les plus précieuses, que nous ne pouvons même pas imaginer.
Hachem a Lui-même témoigné qu'il s'agit d'un merveilleux cadeau!

Hachem a gardé durant des milliers d'années cet extraordinaire cadeau, pour l'offrir à son fils unique, le peuple d'Israël.
Est-il possible dans ce cas de dénigrer un cadeau d'une telle valeur?
Nous avons mérité de recevoir d'Hachem 613 mitsvot. Nous avons eu le mérite d'en recevoir une, avant le don de la Torah, et c'est uniquement pour elle que Hachem a parlé "d'un bon cadeau".
[...]

Hachem appelle le Shababth le "bon cadeau", qui était gardé dans Son trésor.
Imaginons que papa nous offre un beau cadeau, par exemple : une bague en diamants, une chaîne en or sertie de pierres précieuses ; et nous jetons le précieux bijou par terre, l'écrasons et le mettons à la poubelle ...
C'est dénigrer effroyablement le cadeau et le père qui l'a offert.

De plus, le Shabbath est le signe de l'alliance entre nous et Hachem. C'est-à-dire l'enseigne du judaïsme.
Une transgression du Shabbath constitue un dénigrement du Créateur. Un homme qui profane le Shabbath, déclare qu'il n'a plus de part dans le peuple d'Israël."

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+ Supplément :

Le rav Sorotskin, au sujet du temps que l'on ajoute à l'entrée et à la sortie du Shabbath (Tossefet Shabbath).

Shabbath étant un véritable cadeau de D., comment savoir si le cadeau est apprécié par le klal Israël?

Il suffit de constater : si on accueille le Shabbath avant l'heure dans la joie et qu'on le fait sortir après son temps , c'est que manifestement ce cadeau nous a plus et que l'on a du mal à s'en défaire.

 

 

"A Shabbath, chercher à "passer le temps", c’est oublier que c’est Shabbath au lieu de le "vivre".

C’est donc en quelque sorte une atteinte à sa sainteté. "

[Rav Chimchon David Pinkous - Néfech Chimchon]

"6 jours durant, le travail sera effectué, mais le 7e jour sera saint pour vous, jour de repos complet pour Hachem" (Vayakel 35,2)

=> Le verset ne dit pas que nous devons faire le travail pendant 6 jours, mais que le travail sera fait. Quel message la Torah nous transmet-elle en formulant le commandement de cette manière?

Le rav Shlomo Ganzfried (séfer Apiryon) explique :
Seule une personne qui croit honnêtement que sa parnassa vient totalement d'Hachem est en mesure d'éprouver un véritable sentiment de repos le jour de Shabbath.
Une personne qui reconnaît que la quantité de ses efforts ou la perspicacité de ses capacités n'est pas ce qui détermine son revenu est capable de prendre un jour de congé sans regret. Cette personne comprend que les 6 jours ne sont pas différents du 7e.
De même que tout profit tiré du travail pendant les 6 jours n'est dû qu'à la volonté d'Hachem, de même il n'y aura pas de perte de revenu si l'on ne travaille pas le 7e jour. Ses revenus sont dictés par Hachem, et non par ses efforts.

Les repas de Shabbath = une ségoula pour une guérison

+ Les repas de Shabbath = une ségoula pour une guérison :

-> Il est écrit : "On peut manger n'importe quel aliment pour une réfoua le Shabbath" (michna Shabbath 14,3).
Le Tiféret Shmouël (Michpatim 21,19) explique que la source de la réfoua (guérison) est créée le Shabbath, grâce aux "yi'houdé ha'olamot" (l'Unification des mondes) qui sont réalisés lorsque l'on mange des aliments le Shabbath avec les intentions appropriées.
C'est pour cette raison que nos Sages (Shabbath 12b) disent : "C'est Shabbath, lorsque nous nous abstenons de pleurer (à Hachem), mais que la réfoua est sur le point d'arriver".

Le Tiféret Shmouël ajoute que cela est suggéré par les mots "rak shivto yitén vé'rapo yérapé" (Il [Hachem] pourvoira à la guérison - Michpatim 21,19) = par la sainteté de manger le Shabbath, on est guéri.

Shabbath : moteur du monde …

++ Shabbath : moteur du monde ...

"car 6 jours, D. a fait le ciel et la terre, la mer et tout ce qui s'y trouve, et Il s'est reposé le 7e jour." (Yitro 20,11)

L'expression : ki chéchét yamim = car 6 jours (au lieu de béchéchét yamim : en 6 jours), sous-entend que D. a créé le monde pour durer 6 jours seulement plus le Shabbath.

Le Shabbat a ensuite donné à l'univers l'énergie spirituelle nécessaire pour une semaine supplémentaire, et ce cycle se poursuit ainsi indéfiniment.

[le Or ha'Haïm ]

Le Shabbath rend la vue …

+ Le Shabbath rend la vue ...

"Nos Sages ont écrit : "une personne perd un 5e de sa vision lorsqu’elle monte de grands escaliers et court pendant la semaine.
Il retrouve sa vision en regardant le verre du Kiddouch de vendredi soir"
(guémara Shabbat 113b ; Michna Beroura 301,1).

Qu'est-ce que cela signifie ?

Evidemment, ce n’est pas à prendre au sens littéral.
C’est une image dont le message est le suivant : lorsqu’une personne est très impliquée émotionnellement dans ses affaires quotidiennes et court frénétiquement pour signer des contrats, sa vision de la vie est erronée.

Le Shabbat, nous avons l’opportunité de modifier notre conception de la vie.
Le monde extérieur, le travail, s’arrête et nous pouvons nous consacrer aux choses qui nous sont importantes.

Ceci est le sens de : "Il retrouve sa vision en regardant le verre de Kiddouch de vendredi soir." "

[issu d'un dvar Torah du Rav Its’hak Berkovits]

Shabbath : mon amour!!

+ Shabbath : mon amour!!

-> Il est écrit dans le Midrach Rabba (11,8) :
"Le Shabbat affirma devant D. : "Maître de l’Univers! Chaque créature du monde a un compagnon, mais moi je n’en ai pas !"
D. lui répondit : "Le peuple d’Israël est ton compagnon." "

-> Nous trouvons dans la guémara Shabbath (119a) :
"Rabbi 'Hanina se vêtit et se tint devant le coucher de soleil la veille de Shabbat [et] il s’exclama : "Venez et allons accueillir la reine de Shabbat."
Rabbi Yanaï mit ses vêtements et s’exclama : "Viens, fiancée, viens, fiancée ! " " (bo'i kala, bo'i kala!)

C'est d'ailleurs cette guémara qui est à l'origine de la conclusion du magnifique chant de : "Lé'ha Dodi", qui lance véritablement le Shabbath de la communauté juive, et dont le refrain se traduit par :
"Allons mon bien aimé (D.) saluer la fiancée (Shabbath).
Accueillons l'entrée du Shabbath!"

A propos de ce chant, le Rav Barou'h Leff nous explique :
Le Shabbath est appelé : notre fiancée (kala), et non : notre femme, car après une semaine de séparation, on a des désirs, des sentiments tellement forts, que nous le voyons comme une nouvelle épouse.
Cette longue séparation d'une semaine de Shabbath à Shabbath, nous contraint à le regarder chaque semaine comme une fiancée, bien que nous soyons mariés depuis des milliers d'années.

-> Par ailleurs, le rav Barou'h Leff nous dit également :
"Pourquoi le peuple juif est-il l’époux du Shabbat ?

D. désigna le Shabbat pour être un jour plein de sainteté et avec un potentiel spirituel, mais il fallait trouver quelqu’un pour réaliser ce potentiel.
C’est pour cette raison qu’il est écrit que Shabbat se plaint à D. qu’il n’avait pas d’époux, il n’avait pas de partenaire pour remplir sa fonction.

D. répondit que le peuple Juif est l’époux du Shabbat.
C'est pour le peuple Juif un jour d’élévation spirituelle, un jour où il a la possibilité de se rapprocher de D. en passant plus de temps à prier, à étudier la Torah et à être en famille.

Ce jour là, les juifs ont l’opportunité de se réorienter et de se concentrer sur ce pour quoi ils doivent lutter dans ce monde."

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+ Quelques idées supplémentaires :

1°/ Le Béth Yossef (citant le Kol Bo) insiste sur le fait qu'à Shabbath tout est doublé (tout va par couple!) en nous disant :
"Dans le Midrach Tan'houma, j’ai trouvé que tout ce qui est lié au Shabbat est doublé : deux béliers (offerts en sacrifice de ce jour), "mizmor (un chant) chir (un second chant) pour le jour du Shabbat", deux tresses de pain, za'hor et chamor (deux mitsvot : s'en souvenir et le garder).
Il semble que l’allumage des bougies soit en accord avec cette idée."

2°/ A propos des bougies de Shabbath, la Rabbanite Dinah Weinberg de dire admirablement :
"Des bougies sont allumées lors de repas romantiques.
Qu’est-ce qui fait qu’une pièce peu éclairée soit romantique ?

Les bougies, elles unissent les personnes au niveau de l’âme.
C’est plus profond qu’un simple repas partagé ensemble, qui est un acte matériel, physique. Cela unit les hommes à un niveau spirituel, profond. C’est exaltant, c’est romantique ! Les bougies ont ce pouvoir.

C’est cela aussi, le Shabbat. Les bougies nous unissent entre nous et avec D.
Notre âme est élevée vers Lui et vice-versa.
Shabbat est une chanson d’amour, une romance. C’est un rendez-vous romantique entre D. et nous. "

3°/Honorer Shabbath, c'est créer une atmosphère unique de beauté et de dignité dans la maison.
C'est ainsi, que le Rav Bérel Wein nous enseigne à propos de la table du Shabbath :
"Shabbat elle-même est une "invitée" d’honneur, comparée à une reine, dans tous les foyers juifs.
Par conséquent, la table dressée pour une invitée si importante et aimée devra refléter l’honneur, la joie et la satisfaction que les membres de la famille ressentent en recevant une telle convive dans leur maison.

De par sa beauté et sa dignité, la table soigneusement posée nous fait comprendre la grandeur et la sainteté du jour de Shabbat."

4°/On peut aussi rappeler l'explication du rav Pinkous sur le fait que le vendredi soir, au retour de la synagogue, on est accompagné de 2 anges.
On chante alors le : shalom alé'hém = bienvenue à vous les anges!
On va finir ce chant par : boa'hèm léchalom = laissez-nous en paix!
Et oui, on dit aux anges : laissez-nous en intimité avec notre chérie : cette journée du Shabbath!!
5°/ Le Sfat Emet (paracha Ekev) de dire :
"Le monde entier est rattaché et lié à la sainteté.
Le Shabbat, la lumière intérieure de chaque chose est dévoilée et la seule condition pour la voir est d’avoir la volonté de recevoir cette lumière."

=> A nous de jouer pour donner à notre Shabbath toute sa splendeur ...

La ‘Halla & la manne …

+ La 'Halla & la manne ...

A propos de la manne, il est écrit dans la Torah :
-> "Lorsque la rosée tombait sur le camp, la nuit, la manne y tombait avec elle." (Bamidbar 11,9)
-> "Le matin, une couche de rosée s’étendait autour du camp." (Chémot 16,13)

Rachi de commenter :
"La rosée descendait sur terre, puis descendait sur elle la manne, puis descendait une [nouvelle] couche de rosée sur la manne, si bien qu’elle [la manne] était comme déposée dans un écrin."

Le Rav Berel Wein (dans son Living Jewish) de nous dire :
"La manne qui descendait dans le désert était entourée de deux couches de rosée qui la protégeaient du sable en-dessous et de la poussière au-dessus d’elle.

C’est pourquoi nous avons la coutume de placer les deux tresses de ‘halla entre une nappe et un tissu spécial.
Ce tissu est généralement orné d’une broderie de "Shabbat".
Ainsi, la nappe elle-même devient un souvenir et un symbole de l’histoire du peuple juif."

Shabbath & l’obligation de rêver …

+ Shabbath & l’obligation de rêver …

Il est écrit dans la guémara (Béra’hot 14a) : "Rabbi Yona affirmait au nom de Rabbi Zéra que toute personne qui dort sept jours sans faire de rêve est appelée : "mauvaise". "

Le Gaon de Vilna de commenter (Sdé Elyahou) :
"Cela semble étonnant : est-ce qu’une personne peut décider de faire un rêve ?
Comment une telle chose peut-elle évaluer le niveau moral d’une personne, bon ou mauvais ?

La réponse est la suivante : nous savons que ce monde, avec tous les plaisirs qu’il renferme, est un rêve fugitif, une vanité [qui nous prépare au monde futur]. […]

Si une personne prend conscience que sa vie n’est qu’un rêve, il fera certainement de ses ambitions spirituelles une priorité et reléguera ses propres désirs au second plan.

Mais les hommes oublient cela, ils se plongent dans les vanités de ce monde.

L’homme passe toute sa semaine à gagner sa vie et ne prend pas le temps de penser au but de son existence.
Mais le Shabbat, lorsqu’il n’a plus ces soucis en tête, s’il ne prend toujours pas le temps de réfléchir au but de sa vie, s’il ne réalise pas que ce monde est juste un couloir vers le monde futur, cela lui sera alors compté comme une faute.

Tel est le sens de : "Celui qui dort 7 jours…" = Si une personne passe 7 jours, y compris le Shabbat, sans faire de rêve, c’est-à-dire sans prendre conscience que ce monde n’est qu’un rêve, il est appelé mauvais.

=> Tous les 7 jours, une personne devra méditer sur le but de sa vie par un travail d’introspection."