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L’acceptation de la Torah au mont Sinaï – Quelques enseignements

+ L'acceptation de la Torah au mont Sinaï - Quelques enseignements :

=> Que ce serait-il passé si les juifs n'auraient pas accepté la Torah au mont Sinaï?

-> Selon une source dans la guémara (Avoda Zara 2b), Hachem aurait enterré les juifs sous le mont Sinaï.
-> Cependant, par la suite la guémara (Avoda Zara 3a) affirme que Hachem aurait fait retourner toute la création à son état chaotique d'origine.

=> Lequel est-ce?

-> Le Maharcha (Avoda Zara 2b) reconcilie ces apparentes contradiction ainsi :
l'état naturel de la création est son état d'origine. Ce n'est que la bonté constante d'Hachem qui permet au monde de continuer à exister. Si toutes les personnes du monde refuseraient d'accepter la Torah, alors le monde reviendrait à son état initial de chaos.
Cependant, s'il y a même une seule personne qui accepte la Torah, alors le monde peut continuer à exister par son mérite.
C'est pourquoi, même si toutes les nations, dont le peuple juif (dans son ensemble), auraient refusé d'accepter la Torah, il resterait certainement quelques individus vertueux qui accepteraient de bon coeur la Torah, comme la famille de Moché et d'Aharon.
C'et pourquoi, à un niveau pratique, Hachem n'aurait pas détruit pas le monde entier, mais uniquement Il aurait enterré les juifs sous le mont Sinaï.
[le monde aurait pu continuer à exister par le mérite de tout juif qui aurait accepté la Torah ]

-> Rabbi Yéhouda ha'Hassid (Séfer ha'Hassidim 233) n'est pas d'accord.
Selon lui, même si une seule personne aurait refusé d'accepter la Torah au mont Sinaï, Hachem n'aurait pas donné la Torah au peuple juif.
Comme il est écrit dans la Mékhilta (Yitro - chap.3) : "Si une personne aurait été manquante, ils n'auraient pas été méritants [pour recevoir la Torah]."

C'est pour cette raison qu'au mont Sinaï, chaque juif a proclamé au pluriel : "nous ferons" (naassé), puisque leur engagement nécessitait une acceptation commune
[le Séfer 'Hassidim dit que les juifs ont une responsabilité commune les uns les autres, et un manquement d'un individu constitue une imperfection pour tous. ]
Il en sera de même au moment de la de la guéoula, comme il est écrit : "La gloire d'Hachem va se révéler, et toutes les créatures, ensemble, en seront témoins : c'est la bouche d'Hachem qui le déclare" (Yéchayahou 40,5). La perfection ultime de l'humanité ne peut être atteinte que si tout le monde se joint dans une unité collective reconnaissant la Présence d'Hachem.

[ainsi même si un seul juif n'aurait pas accepté la Torah, alors elle n'aurait pas pu être donnée, et le monde serait retourné au chaos.]

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=> Comment les juifs pouvaient-ils accepter la Torah avant d'écouter ce qu'il y avait d'écrit dedans?
En effet, peut-être que la Torah pouvait contenir des commandements qu'ils n'auraient pas pu accomplir.

-> Rabbi Matisyahou Salomon répond qu'ils étaient certains qu'une fois qu'ils accepteraient la Torah, tout ce qui semblait impossible deviendrait possible, car Hachem fournirait sûrement à Ses vrais serviteurs la capacité d'accomplir Ses mitsvot, même si cela requiert une force surhumaine.
Ils ont pu dire avec une émouna complète : "nous ferons et nous comprendrons", puisqu'ils avaient foi que Hachem ne leur imposerait de faire aucune chose impossible.

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-> Avant que les juifs reçoivent la Torah, Hachem a soulevé le mont Sinaï sur leur tête comme un tonneau renversé et leur a dit : "Si vous acceptez la Torah, très bien. Sinon vous serez enterré dans la montagne". [guémara Shabbath 88a ; Maharcha]
=> Pourquoi était-il nécessaire à Hachem de forcer les juifs à accepter la Torah?
En effet, ils avaient déjà exprimer leur désir de le faire en disant auparavant : "nasssé vénichma" (nous ferons et nous écouterons - Michpatim 24,7).

-> Le midrach (Tan'houma Noa'h 3) répond que lorsque les juifs ont déclaré : "nous ferons et nous écouterons", ils n'ont accepté que la Torah Ecrite, puisque ces lois sont [relativement] peu nombreuses et faciles à accomplir. Ils ont refusé d'accepter la Torah Orale, puisqu'elle a d'innombrables lois qui sont extrêmement difficiles à étudier et à observer comme il le faut. Il était donc nécessaire pour Hachem de les contraindre à accepter la Torah Orale.

La guémara (Shabbath 88a) rapporte que ce n'ait qu'à l'époque de A'hachvéroch que les juifs ont volontairement accepté la Torah Orale sur eux-mêmes.

=> Pourquoi est-ce que Hachem a contraint les juifs à accepter la Torah Orale particulièrement en élevant la montagne comme un tonneau renversé?
Egalement, pourquoi l'aversion des juifs pour la Torah Orale a-t-il finalement cessée à l'époque d'A'hachvéroch?

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada - Shabbath 88a) explique ce que signifie qu'Hachem a levé la montagne comme un tonneau renversé, c'est qu'Il a creusé la montagne sous la forme d'un tonneau.
C'était afin d'impressionner les juifs sur le fait que Torah Ecrite n'est qu'un réceptacle pour la Torah Orale. De même qu'un énorme tonneau vide peut être rempli d'une énorme quantité de vin cher, de même chaque lettre de la Torah Ecrite contient des tas de tas de lois de la Torah Orale.

-> Il est écrit :
- "nasssé vénichma" (nous ferons et nous écouterons - Michpatim 24,7) ;
- "chama'nou véaninou" (nous l'entendrons, et nous obéirons - Vaét'hanan 5,23).
=> Pourquoi est-ce inversé?
Le 'Hatam Sofer (Pitou'hé 'Hotam) explique que dans Michpatim l'acceptation était limitée uniquement à la Torah Ecrite.
Dans Vaét'hanan, il s'agit des enseignements de la Torah Orale qu'ils vont recevoir de Moché. A ce sujet, ils vont dire à Moché : "[d'abord] nous entendrons", [et si nous cela acceptable, alors] "nous le ferons".

Le Pné Ména'hem (guémara Shabbath 88a) apporte une autre source montrant que les juifs étaient réticents à accepter la Torah Orale.
Hachem dit à Moché avant qu'il ne monte au mont Sinaï : "Voici, moi-même je t'apparaîtrai ... afin que le peuple entende que c'est moi qui te parle et qu'en toi aussi ils aient foi constamment (végam [וְגַם] békha yaaminou léolam)" (Yitro 19,9).
La Mékhilta écrit que [le mot supplémentaire : "végam" dans] ce verset vient pour inclure que les juifs vont finalement accepter les enseignements des sages futurs. La raison [de ce "végam"] est qu'il était nécessaire pour Hachem de réassurer Moché à ce sujet car les juifs étaient initialement réticents d'accepter les enseignements de nos Sages, qui comprennent la Torah Orale.

-> Le 'Hatam Sofer (Pitou'hé 'Hotam) enseigne également qu'un tonneau dissimule la nature de la véritable valeur de ce qu'il contient, de même la profonde sagesse de nos Sages est souvent cachée à un observateur occasionnel.
A l'époque d'A'hachvéroch, la population juive a d'abord regardé de travers le comportement de Mordé'haï lorsqu'il a refusé de se prosterner devant Haman. Mais après que Haman a été pendu et que le roi a élevé Mordé'haï à une position très élevée, le comportement de Mordé'haï a été justifié, et à ce moment les juifs en sont venus à accepter de bon coeur et avec respect, l'autorité des Sages. [donc la Torah Orale]

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-> Le Binyan Shlomo (vol.2 - Inyanim Shonim 25) prouve que le récit de Kora'h a eu lieu à Shavouot.
=> Pourquoi Kora'h a-t-il été puni en étant avalé par la terre, et pourquoi cet événement a eu lieu précisément à Shavouot?

-> Le Hafla'a répond que lorsque les juifs ont accepté la Torah sur le mont Sinaï, ils ont volontairement pris sur eux la Torah Ecrite. Hachem les a contraints d'accepter également la Torah Orale, en élevant le mont Sinaï sur eux et en menaçant que s'ils n'acceptaient pas aussi la Torah Orale, alors ils seraient enterrés sous la montagne.
Nous voyons de là que la punition pour rejeter la Torah Orale est d'être enterré vivant.
[on comprend pourquoi la guémara (Shabbath 88a) dit que celui qui néglige de faire l'éloge d'un sage en Torah mérite d'être enterré vivant, car la grandeur d'un sage en Torah provient de sa connaissance en Torah Orale.]
Puisque la faute principale de Kora'h était son rejet de la Torah Orale (Yalkout Kora'h 752), c'était une punition appropriée pour lui d'être enterré vivant. [Panim Yafot - Kora'h]

Cet événement a eu lieu à Shavouot (don de la Torah), peut être car il permet d'élever l'honneur de la Torah, puisqu'il a démontré la véracité de l'autorité de Moché.

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-> Le midrach (Otzer haMidrachim - Michpatim 24,2) rapporte que les 70 anciens [du peuple] n'ont pas mérité de se tenir ensemble avec Moché au mont Sinaï pour recevoir la Torah du Roi des Rois, et cela mesure pour mesure, puisqu'ils n'ont pas souhaité venir avec Moché pour se tenir devant le roi humain (Pharaon) pour demander qu'il libère les juifs.
=> S'il en est ainsi, alors pourquoi Aharon ne s'est-il pas tenu avec Moché au mont Sinaï, puisqu'il est allé avec Moché devant Pharaon?

-> Le même midrach répond que Hachem a fait cela par respect pour les anciens, pour leur épargner un sentiment d'embarras, de honte.

-> Selon le Panéa'h Raza (Chémot 5,1), Aharon s'est tenu en-dessous de Moché au mont Sinaï, puisque [au regard de son très haut niveau,] il a légèrement hésité avant d'aller avec Moché.
Cela explique pourquoi la Torah écrit toujours que "Moché et Aharon se sont présentés devant Pharaon" ; Aharon n'est mentionné qu'en seconde position car il suivait toujours l'exemple de Moché.

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-> Selon la guémara (Kidouchin 39b), il y a un principe que la récompense pour l'accomplissement d'une mitsva n'est pas donnée en ce monde.
=> Pourquoi est-ce ainsi?
La Torah enjoint un employeur humain de payer le salaire de son employé sans retard, alors pourquoi Hachem n'est-Il pas lié par les mêmes lois de la Torah?
Par ailleurs, ce principe semble être contredit par le midrach (Bamidbar rabba 21,1) qui rapporte que après que Pin'has a tué Zimri [avec sa lance], Hachem a dit : "selon la loi, Pin'has doit recevoir sa récompense [en ce moment]."

-> Le 'Hatam Sofer (Torat Moché - Pin'has) explique que la raison pour laquelle Hachem n'est pas lié par la loi à payer un employé le même jour qu'il fournit son travail est parce que cette loi ne s'applique que lorsqu'un employeur embauche un employé directement, mais pas dans le cas où il l'embauche par le biais d'un intermédiaire.
Puisque les juifs ont demandé que la Torah leur soit transmise par le biais de Moché, plutôt que de l'entendre directement d'Hachem, alors Hachem n'est pas obligé de fournir immédiatement une compensation pour l'accomplissement de la Torah, puisque que cela a été ordonné par un intermédiaire.
Une exception est faite pour les Cohanim de cette génération qui ont reçu la Torah au mont Sinaï, parmi lesquels Pin'has. Ces Cohanim se sont tenus dans une zone spéciale cloisonnée où ils leur étaient possible d'entendre l'intégralité des 10 Commandements directement d'Hachem lorsqu'Il parlait à Moché (avant qu'il ne les répète au peuple).
Puisque Pin'has a entendu les Commandements directement d'Hachem, alors Hachem était obligé de lui accorder une récompense immédiate pour la mitsva qu'il a accompli [tuer Zimri].

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-> La guémara (Pessa'him 68b) rapporte que Mar, le fils de Ravina, jeûnait chaque jour de l'année à l'exception de Shavouot, Pourim, et du jour avant Yom Kippour.
Le Gaon de Vilna ('Houmach haGra Emor 23,27) observe que le dénominateur commun de tous ces jours est qu'ils sont tous des moments où l'on reçoit la Torah. La Torah a été donnée initialement à Shavouot, les 2e Tables de la Loi ont été données à Yom Kippour (guémara Taanit 30b), et la Torah a été réacceptée par les juifs avec amour à l'époque de A'hachvéroch (guémara Shabbath 88a).

=> Comment expliquer le comportement de Mar qui jeûnait chaque jour de l'année, même à Shabbath et Yom Tov?

-> Certains (ex: Tossafot Béra'hot 49b) expliquent qu'il jeûnait pour faire téchouva lorsqu'il avait un mauvais rêve pour annuler toute accusation du Ciel contre lui.
Selon rabbi Tsadok haCohen (Pri Tsadok - Roch 'Hodech Adar I, 2), pendant ces 3 jours (Shavouot, Kippour, Pourim), son renouvellement avec la Torah mettait en lui une joie inégalée qui annulée toutes les inquiétudes qui l'assaillaient le restant de l'année, lui permettant ainsi de célébrer la fête d'une manière débridée.
[le rav Tsadok haCohen donne des exemples montrant que l'étude de la Torah augmente la joie d'une personne. Par exemple, sur le verset : "[Boaz] fut d'humeur joyeuse" (Ruth 3,7), il explique que cela était le résultat de son étude de la Torah (midrach Ruth rabba 5,15).]

[le rav 'Haï Gaon explique que Mar agissait d'une manière si extrême depuis qu'il a souffert d'une énorme tragédie personnelle, et qu'il n'arrivait pas à trouver du réconfort jusqu'à ce qu'il a pris sur lui de jeûner durant toute sa vie.
Rav 'Haï Gaon note que l'on ne doit pas imiter son comportement.]

La fête de Shavouot – Quelques enseignements

+ La fête de Shavouot - Quelques enseignements :

=> Pourquoi la Torah n'écrit-elle pas le jour du mois duquel la fête de Shavouot a lieu (par exemple : "le 6 Sivan vous devez faire Shavouot"), comme elle le fait pour les autres fêtes?

1°/ Shavouot n'est pas limitée à une date précise car elle commémore le don de la Torah, qui est au-delà de la réalité du temps (lémaala min azman).
[Divré 'Haïm - Pin'has 28,26]

2°/ A la différence de Pessa'h et de Souccot, qui commémorent un événement qui s'est passé à un moment bien précis, la Torah ne mentionne pas la date du don de la Torah, puisque le don de la Torah se renouvelle éternellement au quotidien.
[voir Arou'h haChoul'han 494,2 ; Kli Yakar - Emor 23,16]

3°/ La fête de Shavouot s'est finalement embourbée dans de la tragédie.
Peu après avoir reçus la Torah sur le mont Sinaï, les juifs ont transgressé la Torah en idolâtrant le Veau d'or, et en conséquence Moché a détruit les Lou'hot.
Bien que la fête de Shavouot n'a pas été annulée en se basant sur le principe : "dans la sainteté on augmente uniquement, et nous ne diminuons pas" (maalin bakodech véén moridim), néanmoins la Torah a annulé la date du don de la Torah. [sa mention explicite contrairement aux autres fêtes]
[Mochav Zékénim mi Baalé haTossafot - Pin'has 29,2]

4°/ La Torah spécifie que la fête de Shavouot a eu lieu 50 jours après qu'on ait apporté le Korban Omer.
Pendant la période du Temple, les mois étaient sanctifiés en se basant sur le témoignage de témoins, et ainsi il serait possible que Shavouot tombe le 5e ou le 7e jour de Sivan, et pas nécessairement le 6 Sivan (le jour où la Torah a été donnée).
[Rivach 96]

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-> La guémara (Pessa'him 68b) dit que la fête de Shavouot coïncide avec le jour où la Torah a été donnée au mont Sinaï.
Actuellement, la date de Shavouot est établit par un calendrier fixe, qui a pour conséquence que Shavouot tombe toujours le 6e jour de Sivan.
Mais cela n'a pas toujours été le cas. A l'époque du Temple, lorsque la date des fêtes étaient régulées par le beit din se basant sur un témoignage de témoins ayant vus la nouvelle lune, Shavouot pouvait tomber soit le 5e, soit le 6e, ou soit le 7e jour de Sivan.
[Shavouot tombe 50 jours après le 2e jour de Pessa'h, indépendamment de quand commencera le mois d'Iyar et de Sivan, qui peut avoir 29 ou 30 jours, en fonction du beit din sanctifiant le mois]
=> Comment ces 3 jours peuvent-ils être considérés comme le jour réel de la réception de la Torah?

-> Certains expliquent que bien que le beit din était techniquement capable de sanctifier la nouvelle lune d'une façon qui ferait tomber Shavouot le 5, le 6 ou le 7 Sivan, en réalité le beit din arrivait à s'arranger pour que Shavouot tombe toujours le 6 Sivan.
[Téchouvot haRivach 96]

-> Rabbi Yé'hezkel Landau (Tselakh - Pessa'him 68b) répond que ces 3 jours sont réellement considérés comme le temps de la réception de la Torah (kabbalat haTorah) :
- le 5 Sivan = la nation juive a accepté la Torah en ce jour en proclamant : "naassé vénichma" (Nous ferons et nous écouterons).
- le 6 Sivan = depuis le début de la Création, Hachem avait l'intention de donner la Torah en ce jour.
- le 7 Sivan = Moché a retardé le don de la Torah d'un jour en ajoutant une journée supplémentaire pour que les juifs puissent convenablement se sanctifier pour recevoir la Torah.
Cela a résulté que la Torah soit réellement donné le 7 Sivan.

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=> Pourquoi décorons-nous les synagogues et les maisons avec de la verdure à Shavouot?

-> Certains disent que c'est pour louer Hachem pour avoir sauver la vie de Moché lorsqu'il était bébé. Moché est né prématurément de 3 mois, le 7 Adar. Puisque les égyptiens attendaient que la mère de Moché donne naissance à son terme, ils n'ont commencé à le chercher que 3 mois après sa naissance, soit le 6 Sivan.
La mère de Moché, Yo'hévét, a alors placé Moché dans un panier et l'a camouflé parmi les roseaux et arbustes qui poussent le long des rives du Nil.
Puisque Yo'hévét a dissimulé Moché avec de la verdure le 6 Sivan, nous couvrons les synagogues de verdure à Shavouot pour se rappeler de la délivrance de Moché en ce jour.
[rabbi 'Haïm Moché Elazary - Nétivé 'Haïm (Chémot 2,2)]

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=> Pourquoi Hachem a-t-il fait en sorte que Moché soit placé sur le Nil spécifiquement le 6 Sivan, le même jour où il recevra par la suite la Torah au mont Sinaï?

-> Le 'Hizkouni (Chémot 2,2) répond que c'était afin que le mérite de la Torah qui sera donnée ultérieurement à cette même date, puisse servir pour le protéger.
Comme la guémara le rapporte (guémara Sota 12b), lorsque Moché a été placé sur le Nil et qu'il était en danger de noyade, les anges de service ont dit devant Hachem : "Celui qui est destiné à recevoir la Torah au mont Sinaï à cette date va être atteint en ce jour?"

-> Rabbénou Bé'hayé (Chémot 2,2) souligne une signification supplémentaire à cet événement particulier.
Moché bébé a été très affecté par le fait d'être placé sur le Nil, et le 6 Sivan était potentiellement un jour de grand malheur et de calamité pour lui. [il était sur un panier sur le terrible fleuve du Nil, avec les égyptiens qui le recherchaient au alentour pour le noyer]
Au final c'est exactement le contraire qui s'est passé. Le 6 Sivan est devenu ensuite le jour durant lequel il est monté au Ciel pour recevoir la Torah.
A propose de cela, le roi David applique le verset : " Le jour où j'ai crié [bébé dans le panier sur le Nil], tu me répondis, tu me donnas du courage en fortifiant mon âme" (Téhilim 138,3).

Le livre de Ruth – Quelques enseignements

+ Le livre de Ruth - Quelques enseignements :

=> Pourquoi lisons-nous la Méguilat Ruth pendant la fête de Shavouot?

1°/ Shavouot est le moment du don de la Torah.
Le midach (Yalkout Chimoni Ruth 596) dit que nous lisons la Méguilat Ruth à Shavouot afin de démontrer que de même que Ruth a connu de l'affliction et de la pauvreté lors de sa conversion, de même la Torah s'acquiert uniquement par la souffrance et la pauvreté.

Bien que le récit de Ruth enseigne que la Torah s'acquiert uniquement par la difficulté, il transmet également un message d'espoir et de consolation.
Ruth est allé dans les champs chaque jour pour amener de la nourriture à Naomi afin d'épargner à sa belle-mère autrefois prospère la honte de devoir quitter sa maison pour recueillir l'aumône.
En agissant ainsi, Ruth a repoussé tout prétendant à vouloir se marier avec elle, puisque (à juste titre) si elle devait se marier son mari n'accepterait pas qu'elle passe ses journées à ramasser des tiges de blé afin de subvenir aux besoins de son ancienne belle-mère (Naomi).
Bien qu'à première vue son sacrifice semblait lui éliminer tout prétendant au mariage, au final c'est cela qui a conduit à se marier avec Boaz et à devenir la mère de la royauté d’Israël.
=> Il en est de même pour tout celui qui se dédit à la Torah, au début il fait face à des difficultés et des obstacles, mais ces déboires vont l'amener finalement au succès et au bonheur.
[Séfer 'Hassidim (619) ; Torat ha'Hida]

2°/ Le livre de Ruth a été écrit pour enregistrer la descendance du roi David.
Puisque le roi David est né et mort à Shavouot, nous lisons la Méguilat Ruth en ce jour en son honneur.
[la guémara (Yérouchalmi 'Haguigua 2,3) dit que le roi est mort à Shavouot. Or, selon la guémara (Roch Hachana 11a) : "Hachem complète les années des tsadikim au jour près", ce qui implique que le roi David est né à Shavouot]
[Chaaré Téchouva - Ora'h 'Haïm 494,7]

3°/ Boaz n'a pu se marier avec Ruth uniquement en conséquent de l'interprétation des rabbins de l'interdiction de la Torah pour un juif de marier une Moabite, puisque s'appliquant exclusivement aux Moabites hommes et non aux Moabites femmes.
Le livre de Ruth est ainsi lu à Shavouot pour démontrer à quel point la Torah Ecrite et la Torah Orale sont inséparables et également obligatoires.
['Hidouché haRim al haTorah (Shavouot)]

4°/ La Torah juxtapose l'offrande de farine de blé qui est offerte à Shavouot, avec la loi de laisser les glanages de la récolte aux pauvres et aux convertis.
La Méguilat Ruth relate la très belle réalisation de cette mitsva par Boaz, au point même de demander aux moissonneurs d'être polis et généreux avec Ruth, qui était à la fois pauvre et convertie.
Ainsi, il est approprié de lire la Méguilat Ruth à Shavouot puisqu'elle aborde l'application pratique de lois dont la Torah insiste à ce moment.
[Shavouot étant à la période des récoltes]
[Lévouch - Ora'h 'Haïm 494,5]

5°/ Les juifs ont subi tous les aspects de la conversion (circoncision, immersion dans un mikvé, et offrir un sacrifice) avant de recevoir la Torah au mont Sinaï.
Il est ainsi approprié de lire à Shavouot le récit de Ruth, une convertie vertueuse.
[Aboudraham]

6°/ La Méguilat Ruth est remplie d'actes de bonté, et la Torah est entièrement composée de bonté
[Nos Sages (guémara Sota 14a) enseigne : "La Torah débute par un acte de bonté (lorsque Hachem donna des peaux à Adam et ‘Hava pour se couvrir) et se termine par un acte de bonté (lorsqu’Hachem Lui-même procéda à l’enterrement de Moché).]
Puisque la Torah a été donné à Shavouot, nous lisons le livre de Ruth en ce jour.
[Birké Yossef - Ora'h 'Haïm 494,11]

7°/ Nous lisons le livre de Ruth à Shavouot pour faire pénétrer en nous la foi et l'espérance en l'arrivée imminente du machia'h.
Car de même que Hachem a réalisé sa promesse à Moché de délivrer les juifs de leur esclavage en Egypte et de les amener au mont Sinaï pour servir Hachem (voir Chémot 3,12), de même Il gardera Sa promesse d'amener le machia'h, qui est un descendant de Ruth, l'ancêtre du roi David.
[Maté Moché - 693]

8°/ Ruth n'a atteint la perfection que par la force d'efforts et d'un travail difficile pour devenir une juive vertueuse.
Nous lisons le récit de Ruth à Shavouot pour nous enseigner la leçon que le seul chemin pour atteindre des grandeurs spirituelles, c'est par un travail difficile et par la persévérance, et non simplement en se basant sur des qualités naturelles ou une lignée distinguée.
['Hayé Avraham - citant rabbi Moché Albelida (Bamidbar 56b)]

9°/ Le livre de Ruth est lu à Shavouot pour montrer l'énorme récompense qui est donnée à ceux qui servent Hachem avec une intention pure.
Après la destruction de la ville de Sodome, les filles de Loth ont agi avec beaucoup d'impureté. Cependant, puisque leurs motivations étaient pour l'honneur d'Hachem, elles ont toutes les deux été récompensées en mettant au monde des descendants qui vont être les rois d'Israël (guémara Baba Batra 38b).
Ruth, qui était une descendante d'une des filles de Loth, s'est également comportée d'une manière peu orthodoxe, lorsqu'elle s'est ornée et qu'elle est venue furtivement devant Boaz dans l'obscurité de la nuit. Mais comme elle a également agi avec des intentions pures, elle a été récompensée en donnant naissance à la dynastie de David (aboutissant avec la naissance du machia'h).
=> Nous apprenons de là que ceux qui étudient la Torah et réalisent les mitsvot en l'honneur d'Hachem vont certainement recevoir une récompense infiniment importante. [d'où la lecture de Ruth à Shavouot pour nous renforcer la valeur de la Torah et mitsvot]
[Torat ha'Hida]

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-> "il y mit 6 mesures d'orge" (Ruth 3,15)
=> Pourquoi Boaz qui était très riche, a-t-il offert [entre autre] un cadeau si maigre à Ruth?

-> Boaz faisait allusion à Ruth qu'elle serait bénie par 6 descendants particulièrement vertueux : David, Daniel, 'Hananiya, Michaël, Azaria et le machia'h, et chacun auront 6 vertus exceptionnelles. [voir guémara Sanhédrin 93b]

-> Certains expliquent que ces 6 vertus exceptionnelles correspondent aux 6 qualités que Adam a perdu en raison de sa faute, puisqu'avant qu'Adam ne faute :
- son visage brillait avec les rayons de la Chékhina ;
- il aurait pu vivre éternellement ;
- la taille d'origine d'Adam atteignait le Ciel, ce qui reflétait son niveau spirituel très élevé. Après la faute, sa taille a diminuée ;
- il n'existait uniquement des plantes bénéfiques ;
- tous les arbres portaient des fruits ;
- à l'origine, Hachem a créé une belle lumière éblouissante, qui a été cachée après la faute d'Adam.

-> Les 6 descendants vertueux de Ruth ont aidé à rectifier la faute d'Adam.
Ce processus va arriver à son terme avec le machia'h, le dernier de ces 6 personnes vertueuses. A ce moment, les 6 cadeaux d'origine d'Hachem à l'humanité vont complétement être restaurés, comme lorsque Adam vivait au gan Eden.
[rapporté par le rabbi Binyamin Wurzburger]

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-> La haftara qui est lue le matin de Shavouot est à propos du "maassé merkava" : la prophétie mystérieuse et mystique de Yé'hezkiel dans laquelle il décrit vivement le "Chariot" céleste d'Hachem.
=> Quel est le lien entre Shavouot et le Char Céleste Divin (Merkava)?

-> Le Lévouch explique que lorsque les juifs ont reçu la Torah au mont Sinaï, ils ont atteint le niveau des grands prophètes, tous ceux présents, du plus jeune enfant au plus grand sage, et ainsi à ce moment ils percevaient tous sans aucun doute le Char Céleste Divin.
C'est pour cela que nous lisons la vision de Yé'hezkel du "massé Merkava" en ce jour.
[la preuve du Lévouch est : "tout le peuple vit le tonnerre" (Yitro 20,15), ce qui est un concept kabbaliste pour faire référence au "massé Merkava".]

-> Le Zohar écrit que Yé'hezkel a reçu sa prophétie du "massé Merkava" un jour de Shavouot.
C'est pourquoi nous la lisons en ce jour.
[Birké Yossef 493,3 ; 'Hida (Makhzik Béra'ha)]

+ Lorsqu'un juif accomplit une mitsva, il perçoit qu'il est en train de recevoir la Torah de nouveau.
Le don de la Torah n'est pas simplement un phénomène ponctuel, mais plutôt un processus continu.
Les Pirké Avot (6,2) nous rappellent que chaque jour une voix céleste provenant du mont Sinaï se lamente : "Malheur aux créatures qui font affront à la Torah". Cela est dans la mesure où Hachem nous donne constamment la Torah, mais personne n'accepte son offre.
Si nous n'entendons pas ce son, c'est parce qu'il nous manque la sainteté nécessaire pour recevoir la Torah, la sainteté qui était une condition préalable requise lorsque la Torah a été reçue à l'origine (voir Yitro 19,10 : "enjoins-leur de se tenir purs aujourd'hui et demain").

En observant les mitsvot, les juifs suscitent la sainteté qui était autrefois présente au mont Sinaï, et ils se préparent à recevoir la Torah de nouveau.
[Sfat Emet - Vaét'hanan 5641]

+ Nous mettons tout d'abord les téfilin de la main = qui représentent la soumission de notre cœur à Hachem à Pessa'h ; puis les téfilin de la tête = qui représentent la soumission de notre esprit à Hachem par la Torah à Shavouot.
De plus, nous enfilons le talit = qui symbolise que Hachem nous protège, à l'image des Souccot. [Nuées de Gloire de protection]
Ainsi, notre accomplissement quotidien de ces mitsvot (téfilin, talit) nous donne l'opportunité d'attirer sur nous l'influence des Yom Tov (Pessa'h, Shavouot, Souccot) dans nos vies tous les jours de l'année.
[Sfat Emet - 5642]

Qu’est-ce qui a été donné au don de la Torah?

Le Shabbath, au 6e jour du mois de Sivan de l’an 2448 depuis la Création, tout le peuple d’Israël, ainsi que les âmes de toutes les générations futures, se rassemblèrent au pied du Mont Sinaï pour recevoir la Torah.
Cependant, la Torah que nous avons reçu au Sinaï était déjà en notre possession depuis de nombreuses générations. Nos ancêtres avaient étudié et accompli toute la Torah avant qu’elle soit donnée (guémara Yoma 28b).
=> Ainsi, aucun principe nouveau ne fut-il dévoilé au Sinaï. Qu’est-ce donc qui nous fut donné lors du "Don de notre Torah"?

-> Le midrach (Chémot Rabba 12,4) explique la signification de cet événement par la parabole suivante : "Un jour, un roi décréta que le peuple de Rome avait l’interdiction de descendre en Syrie et le peuple de Syrie avait l’interdiction de monter à Rome. De la même façon, lorsque D. créa le Monde, Il décréta que ‘Les cieux appartiennent à D. et la terre a été donnée à l’homme’ (Téhilim 115,16). Mais quand Il voulut donner la Torah à Israël, Il abrogea Son premier décret et déclara : Les règnes inférieurs peuvent monter vers les règnes supérieurs et les règnes supérieurs peuvent descendre dans les règnes inférieurs.
Et Moi-même [Hachem] Je commencerai, comme il est écrit : ‘Et D. descendit sur le Mont Sinaï’ (Chémot 19,20) et puis, ‘Et à Moché, Il dit: monte vers D-ieu’ (Yitro 24,19)".

Durant les 26 premières générations de l’histoire, il existait une un décret divin qui séparait la réalité en 2 mondes hermétiques : le Spirituel et le Matériel.
Le Spirituel ne pouvait pas être réellement introduit ici-bas, sa réalité même s’opposant à toute concrétisation, et le Matériel ne pouvait être rendu transcendant et divin, sa nature le maintenant confiné dans la limitation des règnes inférieurs. Dès lors, la Torah, qui est la Sagesse divine, ne pouvait avoir aucun effet réel sur le Monde matériel. Elle ne concernait que l’âme de l’homme et la réalité spirituelle des Cieux. Bien que ses concepts pussent être, et furent effectivement, appliqués à la vie physique, celle-ci ne pouvait pas être élevée.
Au Sinaï, D. révoqua le décret qui séparait la matière et l’esprit en deux domaines distincts. Hachem descendit sur le Mont Sinaï, et apporta la spiritualité des Cieux à la Terre. Il convoqua Moché au sommet de la montagne, donnant à l’être humain la capacité d’élever son être physique et le Monde matériel à un degré d’existence supérieur. La Torah pouvait désormais sanctifier la vie matérielle.
Après l’épisode du Sinaï, quand un homme matériel prend une pièce d’argent matérielle, gagnée par son labeur et ses talents matériels, et la donne à la tsédaka, ou quand il cuit de la farine et de l’eau et en fait une matsa et la consomme la première nuit de Pessa’h, ou quand il donne à un morceau de cuir une forme et des mesures spécifiques, y insère des parchemins sur lesquels sont écrits certains versets et les lie à sa tête et à son bras en tant que téfilin, l’objet limité et matériel avec lequel il a accompli la mitsva est transformé et sort sanctifié.
Ainsi, ce n’est qu’après le Sinaï qu’une mitsva put concrétiser le spirituel et sanctifier le matériel.
[d'après le Collel - feuillet de la communauté Sarcelles 5779]

Tout juif a une part dans la Torah

+ Tout juif a une part dans la Torah :

-> Les 10 Commandements commencent par "Je suis Hachem, ton D., qui t'ai fait sortir du pays d'Égypte, d'une maison d'esclavage" (Yitro 20,2).
=> Pourquoi n'est-il pas plutôt écrit : "Je suis Hachem qui a créé le monde"?

-> Le 'Hatam Sofer (Drachot Shavouot 5562) écrit :
"La Torah n'a pas été donnée à des individus en particulier, elle a été donnée à tout le peuple juif, à la fois la 'helbéna (les personnes les plus bas) ensemble avec les béssamim (les tsadikim).
Cela a été fait de façon intentionnelle pour permettre à chaque juif d'obtenir une part dans la Torah ...
C'est la raison pour laquelle nous avons reçu la Torah peu après la sortie d'Egypte, bien que nous n'étions pas encore méritant du don de la Torah.
Cela nous enseigne qu'on ne doit jamais perdre espoir d'acquérir une part dans la Torah.
Et même si nous sommes à un niveau très bas, nous sommes équivalent au plus grand".

-> A la sortie d'Egypte, les juifs étaient arrivés au 49e niveau d'impureté (sur 50), les anges ont même dit à la mer Rouge : "Pourquoi les juifs doivent-ils être sauvés alors que les égyptiens se noient? Les juifs ont également vénéré des idoles!"
Si la Torah a pu leur être donnée, il est évident que la Torah peut également nous être donnée. Chaque juif a un droit à l'étude et à l'observation de la Torah.
[rav Elimélé'h Biderman]
[c'est notre yétser ara qui nous pousse à penser que Hachem ne nous désire pas tant que ça, qu'Il n'accorde pas d'importance à notre étude de la Torah, comme cela on ne s'y investit pas pleinement. Or, la réalité est totalement opposé à cela!
On peut l'illustrer avec les paroles du Steïpler : https://todahm.com/2018/10/10/agir-au-maximum-de-ses-capacites ]

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-> "Ils se tinrent debout au bas de la montagne" (Yitro 19,17)
Le Beit Aharon (roch 'hodech Sivan) dit que ce verset fait allusion au faible niveau de la nation juive lorsqu'ils ont reçu la Torah.
Il écrit : "Tout le monde peut recevoir la Torah, peut importe ce qu'il est. Même ceux au niveau le plus bas peuvent recevoir la Torah.
C'est le sens du fait que la Torah a été donné aux juifs alors que "ils se tinrent debout au bas de la montagne".

-> Le Zohar (vol.2, 68) écrit : "Yitro était un prêtre respecté de premier rang. [A l'époque, ] il était comme "le pape" pour tous les types de cultes d'idoles.
Lorsqu'il loua Hachem en disant : "maintenant je sais que Hachem est plus grand que tous les autres dieux" (ata yadati ki gadol Hachem mikol élokim), alors l'honneur d'Hachem a été augmenté dans tous les mondes, en-haut et en-bas".

Nos Sages rapportent que de nombreux prêtres d'idolâtries attendaient de voir la réaction de Yitro face aux miracles de la mer Rouge. En effet, Yitro était le responsable spirituel des non-juifs de cette époque, et ils agiraient en fonction de ce qu'il ferait.
C'est pourquoi lorsque Yitro loua Hachem pour les miracles de l'ouverture de la mer Rouge, ils ont suivi son exemple, et ils ont également loué Hachem.
Cela a créé un énorme kidouch Hachem.

=> Dans la Torah, le don de la Torah suit le récit de Yitro qui rejoint le peuple juif.
Quelle est la signification de cet enchaînement des choses?

Rabbi Leibele Eiger (Torat Emet - Yitro) explique que la Torah veut encourager chaque juif à accepter la Torah. Personne ne doit ressentir qu'il n'est pas assez méritant, car peu importe à quel point il a pu chuté [spirituellement], il n'est pas tombé plus bas que Yitro. [qui avait essayé toutes les adorations d'idoles possibles, et était la référence, le chef mondial des idolâtres]
Si Yitro a pu recevoir la Torah, alors nous aussi.
[quoiqu'il puisse faire, un juif sera toujours appelé : "fils adoré d'Hachem", et par ce lien (à l'inverse des non-juifs) nous avons toujours énormément de valeur aux yeux d'Hachem!]

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-> Le midrach (Tan'houma - Dévarim) écrit :
"Hachem a proposé la Torah à toutes les nations du monde, mais elles l'ont refusée.
Alors, Hachem a proposé la Torah aux Bné Israël, qui l'ont acceptée."

-> Le Imré Emet (5667) souligne que Hachem aurait véritablement donné la Torah aux non-juifs s'ils l'avaient acceptée.
Ainsi, si même un non-juif peut potentiellement étudier et observer la Torah, alors à combien plus forte raison un juif, qui a en lui une partie d'Hachem [beaucoup plus élevée que les non-juifs] et qui est un descendant des Patriarches [et Matriarches], peut lui étudier la Torah et observer les mitsvot.

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-> Il est écrit : "Je vous ai portés sur l'aile des aigles, Je vous ai rapprochés de Moi" (Yitro 19,4)

L'aigle est un animal non cashère, impur.
Le Sfat Emet (rapporté par son fils le Imré Emet - Yitro 5691) explique que Hachem nous a porté sur un oiseau non casher afin de nous enseigner que même celui qui a beaucoup fauté (et qui est à l'image d'un animal impur, non casher), s'il étudie la Torah alors il sera rapproché d'Hachem.
En effet, peu importe le niveau où l'on est, l'étude de la Torah a la faculté de nous élever à de très hauts niveaux.
C'est ce qui s'est passé en Egypte : les Bné Israël étaient au 49e niveau d'impureté, et Hachem les a amené très proche de Lui jusqu'à ce qu'ils soient aptes à recevoir la Torah, qu'Il leur parle directement.

De plus, la nature d'un aigle est de muer/renouveler ses plumes chaque année, et il devient alors comme un tout nouvel oiseau (voir Rachi - Téhilim 103,5).
Ainsi, Hachem nous a pris sur les ailes d'un aigle pour nous apprendre à être comme l'aigle, qui recommence toujours à nouveau.
[à l'image de l'aigle qui perd ses plumes pour de nouvelles, de même nous devons savoir se renouveler (avoir un regard neuf, frais), toujours s'améliorer, faire téchouva (en quittant nos mauvaises habitudes, comportements - à l'image de l'aigle qui perd ses plumes et devient comme un nouvel oiseau), ... ]

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-> Les 10 Commandements commencent par "Je suis Hachem, ton D., qui t'ai fait sortir du pays d'Égypte, d'une maison d'esclavage" (Yitro 20,2).
=> Pourquoi n'est-il pas plutôt écrit : "Je suis Hachem qui a créé le monde"?

Les Richonim expliquent que la sortie d'Egypte est en réalité une meilleure source pour renforcer notre émouna que la Création du monde, car en plus de la émouna, la sortie d'Egypte nous renforce dans la Providence divine (hachga'ha pratit) constante et également à quel point Hachem aime le peuple juif.

La lecture des 10 Commandements

+ La lecture des 10 Commandements :

1°/ Prendre conscience de l'importance de toute lecture de la Torah :

-> Le Shévet Moussar (34,19) décrit ce à quoi nous devons penser lorsque nous entendons une lecture de la Torah :
"Imagine que la bima est le mont Sinaï et que tu reçois la Torah du mont Sinaï.
Pense que Hachem et Ses anges sont présents, comme cela l'a été au don de la Torah.
Visualise que c'est Moché Rabbénou qui lit la Torah et que toute la nation [juive] se tient autour du mont Sinaï pour écouter la Torah de sa bouche".

-> La Michna Broura (141,19) écrit :
"Selon la halakha, il est permis de s'asseoir lorsque l'on écoute la lecture de la Torah, mais le Maharam de Rothenbourg dit qu'il est bien d'être debout. La raison est que lorsque nous écoutons la lecture du Séfer Torah, on doit s'imaginer comme si l'on écoutait la lecture de la Torah au mont Sinaï, et au mont Sinaï tous les juifs étaient debout."

=> Il en découle de cela qu'à chaque fois que la Torah est lue, c'est réellement et concrètement un petit don de la Torah.

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2°/ La lecture des passages relatifs au don de la Torah :

-> Le midrach (Psikta 12 ; Yalkout Chimoni Yitro 271) enseigne :
"Hachem dit à la nation juive : 'Mes enfants lisent cette paracha [du don de la Torah] chaque année, et Je considérerai cela comme s'ils se tenaient devant Moi au mont Sinaï et qu'ils recevaient la Torah".

-> Nous lisons 3 fois par an les 10 Commandements : à Shavouot, le Shabbath de la paracha Yitro, et celui de Vaét'hanan.
[ainsi, le don de la Torah au Sinaï n'est pas un événement lointain, il se reproduit réellement 3 fois par an!]

-> Le Beit Avraham en explique la raison :
Les patients très malades ont besoin de médicaments puissants, mais leur corps est trop faible pour les supporter.
C'est pourquoi, le médecin va administrer les médicaments en 2 ou 3 doses. [plutôt qu'en une seule]
De la même façon, nous acquérons de fortes doses de émouna lorsque nous lisons les 10 Commandements. Mais l'expérience spirituelle qui vient de la lecture de ce passage de la Torah est très intense et peut être trop puissante pour nous qui sommes faibles [spirituellement parlant].
C'est pour cela que l'impact est divisé en 3 portions (à Shavout, à Yitro, à Vaét'hanan), pour qu'ainsi nous puissions absorber son message.

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-> Le rabbi de Satmar explique "Naassé véNichma" comme signifiant : si une personne se prépare elle-même en faisant de bonnes actions (naassé), alors elle va mériter d'entendre (nichma) Hachem qui dit "ani Hachem Eloké'ha" (c'est le début des 10 Commandements - Yitro 20,2).
[plus nous agissons de notre mieux pour Hachem, plus nous nous permettons de pouvoir entendre et internaliser l'énorme message d'émouna des 10 Commandements]

-> En ce sens également, un vendredi soir de Shabbath Yitro, rabbi Lévi Its'hak de Berditchev a dit : "Demain lorsque les 10 Commandements seront lus, les gens avec des oreilles saintes entendront Hachem dire les 10 Commandements".

-> A ce sujet que la perception du don de la Torah est propre à chacun, on peut citer le Méam Loez (Yitro 20,1) :
"Chaque personne entendit la voix de D. selon sa capacité personnelle.
Par exemple, les femmes enceintes perçurent une voix très douce afin que la frayeur ne provoque pas de fausse couche ...
Au Sinaï, la voix de D. était si puissante qu'elle fit trembler toute la terre. Cependant, les personnes faibles l'entendirent comme une voix douce et délicate pour pouvoir la supporter et la comprendre.

Chaque personne présente au Sinaï saisit la Torah selon sa connaissance préalable.
Certains la comprirent au niveau de la guémara (analyse logique), d'autres au niveau de la michna (les lois), tandis que d'autres ne la comprirent qu'au niveau de la Torah (selon son sens littéral).
Certains saisirent la signification externe des mots tandis que d'autres en perçurent les mystères kabbalistiques plus profonds.

Le jour où la Torah fut donnée, tout dépendait de la préparation spirituelle individuelle de chacun".

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-> Le 'Hidouché haRim (Shavouot) enseigne :
"Hachem nous a donné a Torah comme un cadeau, et nos Sages (guémara Baba Batra 65a) nous disent que lorsque quelqu'un donne un cadeau, il doit le donner avec un bon œil (généreusement)".
De même, lorsque Hachem nous a donné la Torah, Il nous l'a donnée avec un bon œil. Cela signifie qu'Il nous a donné les forces et la sagesse nécessaires pour comprendre la Torah."

"Et Hachem descendit sur le mont Sinaï" (Yitro 19,20)

-> Le midrach (Bamidbar rabba Nasso 13) enseigne :
Rabbi Chmouël bar Na'hmani enseigne que lors de la création du monde, Hachem désira avoir une demeure pour résider parmi les créatures du monde d'en-bas.
Lorsqu'Adam et 'Hava fautèrent, la Présence divine se retira du monde d'en-bas pour remonter dans le premier firmament. Puis, lorsque Caïn tua Hével, la Présence divine quitta le premier firmament pour remonter au second.
A l'époque d'Enoch, Hachem s'éloigna jusqu'au 3e firmament.
La génération du Déluge quant à elle, éloigna la Présence divine au 4e firmament.
La génération de la tour de Bavél l'éloigna jusqu'au 5e.
Les habitants de Sodome l'éloignèrent jusqu'au 6e.
Enfin, arrivèrent Amrafel et ses proches qui éloignèrent le Maître du monde jusqu'au 7e firmament.

Que fit Hachem?
Il "replia" les générations jusqu'à Avraham qui accomplit la volonté du Créateur et rapprocha Sa Présence divine jusqu'au 6e firmament.
Its'hak, par son service divin irréprochable, rapprocha Hachem jusqu'au 5e firmament.
Yaakov jusqu'au 4e et la tribu de Lévi jusqu'au 3e firmament.
Amram la rapprocha jusqu'au 2e firmament, tandis que Moché replaça la Présence divine au 1er firmament.
Enfin, lorsque tout le peuple reçut la Torah d'un cœur entier, la Présence divine descendit dans notre monde et Se rapprocha jusqu'à une hauteur de 10 téfa'him de notre monde.

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-> "Hachem descendit sur le mont Sinaï, sur la cime de la montagne ; Hachem appela Moché sur la cime de la montagne ; Moché monta" (Yitro 19,20)

-> Le Ben Ich 'Haï commente :
Le mot montagne en hébreu se dit Har (הַר), il s’écrit Hé et Rech, si on prend les lettres qui précèdent Hé et Rech dans l’alphabet, on obtient Kouf et Dalet, si on les rajoute à Hé et Rech on obtient le mot Kdérah, une marmite.
Pour nous enseigner en allusion que le Har Sinai était comme une marmite, dans laquelle on met de la viande crue, pas très ragoutante ni consommable en l’état, puis on en sort un met délicat et appréciable. Les Bné Israel au Har Sinai ont perdu l’impureté enracinée au fond d’eux depuis la faute d’Adam Harichon avec le serpent. C’est pour ça qu’ils devaient rester au pied de la montagne, comme s’ils étaient à l’intérieur de la marmite en train de se transformer en met de choix.
Par contre Moché, né pur et déjà prophète, sans aucune imperfection, lui n’a pas besoin de cette transformation. C’est pour ça qu’Hachem l’appelle près de lui et au dessus de la marmite, au point que le Arizal dira à propos du verset : "Moïse parlait et Hachem répondait dans la voix (littéralement)" (Yitro 19,19).
Les mots "répondait dans la voix" se lisent "répondait deux voix" (ב קול – deux voix à la place de בקול – dans la voix) pour nous dire que la prophétie de Moché était si grande que les deux voix s’habillaient et se mélangeaient.

"Israël campa là-bas en face de la montagne [de Sinaï]" (Yitro 19,2)

-> Rachi : comme un seul homme, d'un seul cœur.

-> Selon le Zohar (Chir haChirim 74a) : "La Torah comporte 600 000 lettres, et chacune de ces lettres correspond à une âme [primaire] d'Israël. En effet, le peuple comptait 600 000 âmes lorsqu'il s'est tenu devant le mont Sinaï".

-> Le Arougat haBochem explique :
"Au moment du don de la Torah, les yeux s'ouvrirent et tout le peuple d'Israël fut à même de voir la Torah écrite d'un feu noir sur fond de feu blanc.
Chacun reconnut l'origine de son âme (néchama) ainsi que l'origine de l'âme de son prochain.
Chacun sut alors quelle lettre lui correspondait par allusion. Tout Israël se tenait uni en bas de la montagne, placé selon l'ordre établi de l'assemblage des lettres de la Torah au-dessus d'eux.

Celui qui avait reconnu l'origine de son âme et qui correspondait par exemple à la lettre beit (ב) du mot béréchit (בְּרֵאשִׁית) reconnaissant également son ami qui était la lettre réch (ר) du mot בְּרֵאשִׁית.
Il allait automatiquement se placer auprès de son ami dont la racine provenait d'une lettre dans la Torah qui était à côté de la sienne.
Et c'est ainsi que tout le peuple s'organisa pour prendre sa place en fonction des lettres de la Torah qui étaient inscrites dans les hauteurs.
C'est le sens du verset : "Et tout le peuple vit les voix" (Yitro 20,15) = c'est-à-dire que tout le peuple vit les lettres de la Torah qui étaient écrites avec du feu.
"Le peuple vit, ils tremblèrent" = ils tremblèrent et allèrent se tenir chacun à côté de son prochain afin de pouvoir s'unir en bas et à l'image de la disposition des lettres de la Torah en Haut."

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-> Selon le Zohar, il y a 600 000 âmes juives primaires.
Lorsqu'il y a plus que 600 000 juifs, cela signifie que chaque juif ne possède qu'une partie de ces âmes primaires.
Une âme juive primaire peut ainsi se retrouver en "morceau" dans plusieurs personnes.

-> On peut noter que le fait d'aimer son prochain comme soi-même, revient parfois à nous aimer réellement nous-même.
En effet, l'autre pouvant être un autre "composant" de mon âme primaire, en l'aimant, j'aime également mon réel moi-même (âme) qui est aussi en lui.

Afin de recevoir la Torah, il fallait comme condition que l'ensemble de ces 600 000 âmes soient réunies ensemble.
C'est pourquoi, 600 000 hommes juifs adultes ont quitté l'Egypte, et se sont rendus au mont Sinaï.
Chacune de leur femme a apporté une moitié d'âme, leur permettant d'être complet.

-> Le Chémen Roch (Vayéchev) explique que chaque juif a le devoir d'aimer son prochain comme lui-même.
Chaque juif ayant sa lettre dans le Séfer Torah, si malheureusement, un juif n'aime pas son prochain, il se trouve qu'il efface une lettre de la Torah et rend tout le Séfer Torah inapte.

[cela donne tout son sens à : "Tu aimeras ton prochain comme toi-même" (Kédochim 19,18), Rachi commente : "Rabbi Akiva a enseigné : C’est là un principe fondamental dans la Torah."
=> En effet, d'une certaine façon notre Torah (personnelle) ne peut être cashère tant que nous n'aimons pas notre prochain!]

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-> Chaque juif a sa racine dans la Torah, sa propre lettre.
[Selon le Zohar (Chir haChirim maamar 2,51), de même qu’il y a 600 000 lettres dans la Torah, il y a aussi 600 000 âmes [primaires] dans le peuple juif. Ainsi, chaque âme a sa racine dans une lettre de la Torah.]
Lorsqu'une personne faute, elle détériore sa lettre correspondante dans la Torah et obscurcit sa lumière.
Et lorsqu'elle fait téchouva, elle fait briller de nouveau la lumière de la Torah (par la lettre lui correspond).
[Déguel Ma'hané Efraïm - Ki Tissa - (c'est un petit-fils du Baal Chem Tov)]

-> Hachem a donné la Torah à Israël. Le corps de la Torah est l'âme de la nation juive, parce que les 600 000 racines d'âmes de la nation sont enracinées dans les 600 000 lettres de la Torah.
Il en résulte que lorsque Moché à compter les juifs [recensement], il était en train d'étudier la Torah.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Métsora]

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-> Du fait que le Séfer Torah contient 600 000 lettres, que Israël contient 600 000 âmes, et que chaque âme est liée, et influencée par une des lettres, alors lorsque nous présentons la Torah grande ouverte (agbaa), et que nous regardons la lettre dans le Séfer Torah, cela nous fait automatiquement bénéficier de son influence spirituelle.
[Sfat Cohen - Bamidbar p.22]

-> Il existe 600 000 sources d’âmes pour les juifs. Or la racine des âmes juives est la Torah. Par conséquent, il existe 600 000 interprétations pour chaque verset.
Dans le futur, chaque juif lira la Torah en la comprenant selon l’interprétation par laquelle son âme a été créée.
[Méam Loez - Yitro 20,1]

-> Selon le Zohar (Chir haChirim maamar 2,51), de même qu'il y a 600 000 lettres dans la Torah, il y a aussi 600 000 âmes [primaires] dans le peuple juif. Ainsi, chaque âme a sa racine dans une lettre de la Torah.

Le rav Guédalia Schorr (Ohr Guédaliyahou) enseigne que suite à l'arrivée du machia'h, c'est la lettre de la Torah qui est propre à chaque personne, qui viendra la faire revivre.
En effet, chacune des lettres de la Torah a le pouvoir de ramener quelqu'un à la vie.

=> Ainsi, la Torah nous donne la vie dans ce monde et dans le monde à venir, et elle nous permettra même de revivre au moment de la résurrection des morts!

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-> De même qu’il y a 600 000 lettres dans la Torah, il y a aussi 600 000 âmes [primaires] dans le peuple juif. Ainsi, chaque âme a sa racine dans une lettre de la Thora.
[Zohar Chir haChirim maamar 2,51]

-> Le Maharcha (guémara Béra’hot 21a) enseigne :
"La Torah entière est faite des Noms de Hachem.
Lorsqu’une personne étudie la Torah, c’est comme si elle mentionnait constamment le Nom de D., et Hachem vient alors la bénir."

-> En se basant sur ces enseignements, le 'Hidouché haRim dit que chaque juif, a sa racine dans la Torah, et est ainsi relié aux Noms Divins.
=> C'est pourquoi, pour parler du nombre de juifs, la Torah écrit : "Par dénombrement des noms" ((Bamidbar 1,2) = en allusion aux Noms Divins auxquels tout juif est relié.

[d'ailleurs, le Zohar enseigne : "Hachem, la Torah et le peuple juif forment une seule entité" ]

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-> "La sainteté de chaque âme juive est littéralement la sainteté du Séfer Torah."
[Rav ‘Haïm de Volozhine – Néfech ha’Haïm 4,11]

-> Le Zohar (Chir haChirim maamar 2,51) nous transmet l'idée qu'il existe un lien reliant chaque juif avec les lettres du Séfer Torah (Yech Chichim Ribo Othiyot LaTorah : il y a 600 000 lettres dans la Torah).

-> Personne ne doit se dire : "Je ne suis qu'une toute petite lettre, je n'ai aucune importance."
En effet, s'il manque même une toute petite lettre comme le youd, tout le Séfer Torah devient non cachère.

De même que si une lettre du Séfer Torah est changée ou n'est pas à sa place, tout le Séfer n'est pas utilisable (passoul/non cachère).
Ainsi, si un juif modifie sa place, sa situation spirituelle et matérielle que D. lui a fixé dans toute Sa bonté, au motif qu'il en préférait une autre, il devient interdit à l'utilisation (passoul).

=> Qu'un juif nous paraisse petit ou simple, son service divin est crucial pour la perfection et la rédemption du peuple juif.
A l'image de chaque lettre de la Torah, tout juif est indispensable et d'une valeur infinie.

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-> Il est écrit dans la Haggada de Pessa'h : "A chaque génération, on doit se considérer comme étant soi-même sorti d’Egypte" (bé'hol dor vador 'hayav adam lir'ot ét atsmo kéilou yatsa mimitsra'im)
Et de poursuivre : "D. n’a pas seulement sauvé nos pères, mais nous aussi, Il nous a sauvés avec eux ..."

-> Le 'Hatam Sofer (Torat Moché - Chémot p.2) enseigne que les 600 000 juifs qui sont sortis d'Egypte, contenaient les âmes de tous les juifs des générations à venir.
C'est ce que nous signifions dans la Haggada : "D. n’a pas seulement sauvé nos pères, mais nous aussi, Il nous a sauvés avec eux ...", comme il est écrit : "Il nous a fait sortir de là" (Vaét'hanan 6,23).

En effet, nos âmes étaient là-bas, en compagnie des 600 000 qui ont quitté l'Egypte.

[ainsi, non seulement, c'est un événement qui se reproduit chaque année avec la même intensité, mais en plus originellement nous l'avons réellement vécu (avec les âmes de tous les juifs de l'Histoire de ce monde!)]

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+ Précision :

-> La Torah contient en tout 5 845 versets, 78 976 mots et 304 805 lettres. D'où provient la notion de 600 000 lettres?
Il faut expliquer que plusieurs lettres de l'alphabet sont constituées de plusieurs lettres imbriquées.
Par exemple, la lettre א est constituée par une lettre ו au centre et 2 lettres י aux extrémités ; la lettre ה est conçue avec un ד et un י ; ou encore le ל qui est le résultat d'un כ et d'un ו.
Ainsi le nombre de lettres est plus important et atteint les 600 000.