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La téchouva apporte la guérison

Si tu "fuis le mal de toutes tes forces" en te repentant de tes fautes, "ce sera la santé pour ton corps", conformément au verset : "Il se repent et obtient la guérison" (Yéchayahou 6,10).
[Gaon de Vilna - sur Michlé 3,8]

Elokaï néchama … téhora hi

+ "Elokaï néchama ... téhora hi (elle est pure)"

-> L'âme est une forme de pure spiritualité. Elle est née sous le Trône de Gloire d'Hachem et est totalement bonne. Elle aspire à ne faire que la volonté d'Hachem, mais elle est amenée dans ce monde où elle entame une bataille de toute une vie avec le corps physique et animal qui ne recherche que la luxure et la matérialité.
Même la personne la plus racha peut encore dire dans ses bénédictions du matin : "Mon âme est pure" (téhora hi) ; c'est juste qu'elle est en train de perdre sa bataille contre son côté animal.

Cette belle pensée peut nous inciter à ne jamais perdre espoir. Aussi bas que nous soyons descendus, nous pouvons toujours faire téchouva et remonter, car notre âme n'a pas changé d'un iota.
Elle est toujours aussi pure et ne désire que la pureté et la bonté qu'elle a connues lorsqu'elle était à côté du Trône d'Hachem.

En raison de Sa compassion, Hachem ne commence pas par envoyer de punition sur la personne directement.
[midrach Vayikra rabba 17,4]

[pour nous éveiller au repentir, D. essaye d'abord de nous punir sur une petite chose, et ensuite il envoie une punition plus grave, espérant que nous recevions le message au plus vite.]

Le midrach dit qu'Hachem désire avoir une demeure ici-bas (littéralement : dans les bas - bata'htonim).
En effet, quelqu'un qui a fauté et qui sent qu'il est spirituellement très bas risque de s'attrister et de désespérer.
Vient le midrach dire qu'en fait, Hachem désire résider ici-bas, c'est-à-dire auprès des personnes qui sont à un niveau spirituel très bas.
Ainsi, bien au contraire, cette personne doit se renforcer justement parce qu'il est très bas, car c'est maintenant, dans sa bassesse, que s'il décide de servir Hachem, c'est lui qui réalisera le Désir d'Hachem de résider ici-bas, c'est-à-dire parmi ceux qui sont bas.
[Bien sûr, il ne faut pas utiliser cet enseignement pour se permettre à priori de fauter en se disant que par le repentir, on réalisera encore plus le plaisir d'Hachem]
[Pélé Yoets]

En prononçant les mots de la prière avec naïveté et pureté, on arrive à percer les Cieux pour amener les autres à faire téchouva.

[rabbi Na'hman de Breslev]

"Reviens Israël jusqu'à Hachem ton D." (Ochéa 14,2)

-> Le rav 'Haïm Friedlander enseigne :
Le prénom Israël représente un degré supérieur lié à la perfection, alors que Yaakov représente un niveau ordinaire.
De même, quand le peuple juif est appelé Israël, cela fait allusion à son niveau élevé (Zohar haKadoch - A'haré Mot 73a) ...

Nos Sages (Yoma 86a) expliquent : "ad Hachem Elokékha" (jusqu'à Hachem ton D.), signifie "jusqu'au Trône céleste", car c'est effectivement de là que proviennent toutes les âmes du peuple juif ...

Pour construire un immeuble, il est indispensable d'établir un plan précis, depuis les fondations jusqu'au dernier étage.
Il en est de même dans le processus de téchouva, il convient, dès le début d'aspirer à atteindre Hachem : sans cela, il nous sera impossible d'y parvenir.

Le Saba de Novardok compare celui qui se suffit de changer quelques actions à un homme qui se trouve dans un train roulant en direction inverse de là où il veut se rendre. Lorsqu'on le lui fait remarquer, au lieu de changer de train, il change de place et s'assoit de manière à faire face à sa destination. Bien entendu, il n'y parviendra jamais!

[Le rav Friedlander précise toutefois que] même si la motivation doit être forte, sa mise en œuvre doit commencer par de petites actions, et progresser étape par étape, pour atteindre ensuite des niveaux plus élevés ...

Même lorsque les juifs se trouvent à un niveau très bas, le prophète Ochéa les appelle Israël pour nous enseigner que le principe de la téchouva consiste à aspirer, dès le début, à accéder au Trône Divin.

Néanmoins, le rav Eliyahou Dessler dit que les mauvaises tendances de l'homme s'enracinent et sont acquises par l'âme. C'est pourquoi nous avons grandement besoin de l'aide Divine, et de prier Hachem en ce sens.
Le Roch (Or'hot 'Haïm 69) écrit : "Implore constamment Hachem afin qu'Il pousse ton cœur à accomplir Ses mitsvot".

Le rav Dessler, rapporte au nom de rav Israël Salanter, qu'une prière concernant le domaine spirituel est toujours exaucée.
Rav Yéhouda ha'Hassid (Séfer 'Hassidim 131) assure également : "Si un homme prie Hachem de tout son cœur pour tout ce qui a trait à la Torah et au spirituel, Il exaucera sa prière".

[Le rav Friedlander conclut que ] nous devons ambitionner d'atteindre un haut niveau dans l'étude de la Torah, la prière, le service Divin.
Alors que dans le domaine matériel, où l'homme doit se suffire de ce qu'il a et s'en réjouir, dans le domaine spirituel il faut être gourmand et avide, et se fixer des objectifs élevés.
Ainsi, en implorant Hachem pour qu'Il nous aide à assouvir nos aspirations, nous pourrons parvenir à la perfection et accéder par notre téchouva au Trône Divin.

Nos Sages (guémara Béra’hot 34b) disent qu'à l'endroit où se tient l'homme qui s'est repenti, même les tsadikim parfaits ne peuvent s'y tenir.
En effet, un homme qui a fauté, quand il se repent, il imagine que sa faute ne pourra pas être corrigée sans qu'Hachem le sauve gracieusement. Ainsi, il crie et implore tellement que ses cris atteignent des hauteurs si élevées, à un endroit où même les plus grands tsadikim n'ont pas accès.

[Mé haChiloa'h]

Dissimuler ses péchés ne porte pas bonheur. Celui qui les reconnaît et y renonce [par sa téchouva] obtient miséricorde.

[Michlé 28,13]

"En ces jours et en ce temps-là [de l'époque du machia'h], dit Hachem, on recherchera le péché d'Israël, et il aura disparu, les fautes de Yéhouda, et on ne les retrouvera point ; car mon pardon est assuré" (Yirmiyahou 50,20)

=> Pourquoi est-ce qu'on recherchera le péché?

-> Selon la guémara (Yoma 86b), lorsqu’une personne fait téchouva par amour pour Hachem, ses fautes ne sont pas seulement effacées, mais elles sont transformées en mérites.

Le prophète Yé'hezkel (33,19) dit : "lorsque le méchant renonce à sa méchanceté et pratique la justice et la vertu, grâce à elles [ses avérot et ses mitsvot], il vivra".
Ainsi, selon nos Sages, même les avérot (fautes) deviennent une source de vie, car elles deviennent des mitsvot.

-> Le rabbi Avraham Yéhochoua Heshel (le rabbi de Apt) enseigne :
C'est pour cela que nous rechercherons nos fautes. En effet, chaque faute peut se transformer en une mitsva [si on a fait téchouva par amour de D.].
Ainsi, il ne faut jamais être brisé par son passé, car en faisant téchouva, même nos fautes deviennent des mérites."

-> Le rabbi Lévi Its’hak de Berditchev a dit à un grand racha : "Je suis jaloux de toi, car lorsque tu feras téchouva, alors tu auras tellement de mitsvot!"

[plus une personne se sent nulle (car ayant tellement fait de mauvaises choses dans sa vie), plus elle doit trouver de l'espoir en cela, et non du désespoir, car cela signifie qu'après téchouva elle aura tellement de mérites, qu'elle sera une personne énorme!
Evidemment, nos Sages enseignent que si nous fautons dans l'optique de faire téchouva ensuite, il nous sera très très difficile de faire téchouva (nous n'aurons pas l'aide Divine), car la téchouva est ce qui nous a conduit à fauter, du coup elle ne peut plus vraiment nous venir en aide ensuite!]

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-> Nos Sages disent : "Pensez à un faute est pire qu'une faute (ir'ouré avéra kachin méavéra)".
Nous devons arrêtons de penser à nos fautes [après avoir fait téchouva], car se les ressasser dans notre tête est pire que les fautes elles-mêmes.
['Hazon Ich]

[notre yétser ara nous fait tomber dans la faute en la minimisant à nos yeux, et ensuite il cherche à nous faire culpabiliser [ex: nous faisant oublier la force de la téchouva], car on devient alors à nos yeux tristes, brisés et sans valeur, ce qui est propice à fauter et à ne plus faire tellement des mitsvot.]

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-> Pendant la nuit de Yom Kippour, nous récitons la bénédictions de "ché'hékhiyanou".
Cela est étrange car en raison de la crainte et de la peur du jugement, cela ne semble pas être le bon moment de dire une telle bénédiction (se réjouir d'arriver à un tel moment).

Le rabbi Yissa'har Dov de Belz répond que nous ne disons pas "ché'hékhiyanou" sur le yom tov, mais plutôt sur nous-même, car lorsque nous faisons téchouva nous devenons [véritablement] comme une personne totalement nouvelle.
Tel est le potentiel de la téchouva.

-> Le 'Hafets 'Haïm dit : "La téchouva expie. Nous ne sommes plus la personne qui a commise la faute".

Rabbi Barou'h Ber (Birkat Chmouël) dansait en déclarant : "Je suis un nouveau Barou'h Ber! Je suis une nouvelle personne!"

=> une fois que nous avons fait une téchouva sincère, nous pouvons regretter positivement notre passé (pour aller de l'avant vers un meilleur futur en apprenant de nos erreurs), mais pas négativement en se morfondant passivement dans la boue, car nous sommes une nouvelle personne! Ce n'est pas nous qui avons accompli cela!
[lorsque notre yétser ara nous laisse comprendre que nous sommes un moins que rien en ayant pu faire une telle faute grave, alors grâce à notre téchouva, nous pouvons lui affirmer : "tu te trompes de personne, c'est sûrement quelqu'un d'autre, personnellement je n'ai jamais fait cela!"]

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-> Le Réchit 'Hokhma fait remarquer que le vidouï (confession de nos fautes) est écrit dans l'ordre alphabétique : "achamnou, bakadnou, gazalnou, ...".
Il explique que nos fautes ont contaminé toutes les lettres de l'alphabet qui sont les lettres qui ont permis la Création du monde, et nous corrigeons ces dégâts par notre vidouï.

Cependant, le Réchit 'Hokhma note qu'il est important que le vidouï commence par : 'hatati (j'ai fauté), qui n'est pas la 1ere lettre de l'alphabet, car ce mot repousse tous les Accusateurs (comme le Satan qui proclame nos fautes).

Si nous commencions par dire nos fautes, le Satan irait au Ciel et dirait : "Ecoute ce qu'il dit. Il affirme lui-même qu'il a fauté!" (donc punis-le!).
Mais après que nous reconnaissons : 'hatati (j'ai fauté), le Satan est réduit au silence, il ne peut plus parler contre nous.

[De plus, en rapportant nos fautes, il prend le risque qu'elles se transforment en mérites ('hatati = téchouva potentiellement par amour). Ce qui aurait un effet contraire (donc il se tait, et ne nous accuse pas!).]

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-> Lorsqu'un homme dit sincèrement le vidouï, il n'est pas déféré devant les anges pour êtres jugé : c'est devant Hachem qui juge toujours pour le bien qu'il se présentera.
[Zohar - Pin'has 231a]

-> b'h, également : https://todahm.com/2020/07/20/14183-2

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-> On doit dire tous les mots du vidouï bien que l'on soit sûr que nous-mêmes n'avons pas commis certaines des fautes mentionnées ici, et ceci n'est pas considéré comme un mensonge devant Hachem, et ce pour plusieurs raisons :

1°/ tous les juifs sont garants les uns envers les autres (kol Israël arévim zélazé), et il est possible d'être accusé et puni pour les fautes d'un autre juif, lorsqu'en le côtoyant, on ne les lui a pas reprochées.
C'est la raison pour laquelle on dit le vidouï au pluriel (achamnou, bagadnou, gazalnou, ...) et non pas au singulier, bien que généralement toute confession soit personnelle.
On emploie malgré tout le pluriel pour inclure les fautes des autres qui retombent sur notre compte.
[rabbénou 'Haïm Vital - Chaar haKavanot]

2°/ Il est aussi possible que nous ayons transgressé ces fautes dans une précédente réincarnation ('Hessed laAlafim 13,13)

3°/ De nombreuses fautes énoncées dans le vidouï ont des dérivés qu'il est possible que nous ayons transgressés.
C'est le cas de certaines fautes que l'homme méprise et qu'il juge comme peu importantes, et qu'il foule du pied : comme se mettre en colère (qui est considéré comme faire de l'idolâtrie) ou faire honte à un ami en public (ce qui est assimilé à un meurtre), ...

4°/ Certaines fois, bien que l'on sache personnellement que nous n'avons pas commis ces fautes, il se peut qu'une autre personne ayant la même racine de son âme (chorech nichmato) les ait perpétrées.
C'est pourquoi on les mentionne dans le vidouï afin de les réparer (Kaf ha'Haïm 131,6).

5°/ Le Rambam dit que puisque les actions d'une grande personne font l'objet d'un contrôle plus strict que celles d'un de niveau moindre (ex: on juge les tsadikim selon l'épaisseur d'un cheveu!).
Ainsi, une faute très mineure, peut être jugée au Ciel autant qu'une offense majeure.
En ce sens, on voit le prophète faire des reproches au roi David pou avoir pris la femme de Ouria, bien qu'elle a reçu un gét (acte de divorce) de son mari avant qu'il ne parte [mourir] au combat.
['Hida -Midbar Kédémot 6,11]

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-> "Mais plutôt, nous avons fauté, nous et nos ancêtres" (aval 'hatanou, ana'hnou véavoténou - Vidouï de Yom Kippour)
=> Pourquoi devons-nous aussi confesser les fautes des générations précédentes?

1°/ Selon la guémara (Sanhédrin 27b), nous sommes punis des fautes des générations précédentes si nous suivons leur mode de vie.
Le Ohr ha'Haïm (Vayikra 26,40) fait remarquer qu'une bonne compréhension des fautes de nos ancêtres est souvent un prérequis pour la téchouva. En effet, dans notre vie de tous les jours, on fait des choses simplement parce que "ça a toujours été comme ça", dans notre famille, dans notre communauté/environnement. [mais est-ce la volonté de D.?]

Les enfants doivent confesser les fautes de leurs parents car ils ont pu être la cause des fautes de leurs parents.
Par exemple, les enfants qui demandent à leurs parents de leur fournir des choses qui sont du luxe inutile, peuvent entraîner que leur père va travailler excessivement et qu'il va négliger son étude de la Torah.
[rabbi 'Haïm Zaitchek - vaAni Téfilla]

2°/ Il est rapporté dans les écrits du Arizal que l'âme d'un enfant est connectée à celle de ses parents.
Lorsqu'un fils devient un racha, cela peut causer à ses parents d'en venir aussi à fauter.
Le fils est donc d'une certaine façon responsable des fautes que ses parents ont pu commettre.
[Rabbi Yaakov méLissa (Palgé Maim - Eikha 5,7)]

Le jugement principal est à propos de nos remords.

En effet, on n'est pas toujours responsable de nos mauvaises actions. Le yétser ara, les influences extérieures, l'impureté du monde, nos mauvaises habitudes, et pleins d'autres choses, rendent inévitables que l'on en vienne à fauter.

Cependant, il n'y a pas d'excuses de ne pas ressentir des profonds regrets. Nous devons au moins être mal du fait d'avoir fauté.

[rabbi Bounim de Peschischa]

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-> Adam a dit : "La femme ... m'a donné du fruit".
Ainsi, le problème de la 1ere faute, n'est pas la faute en elle-même, mais plutôt le fait que Adam n'a pas regretté ce qu'il a fait.

Le principal est le regret, car lorsque nous regrettons, alors il y a de la place pour progresser et s'améliorer.
Mais lorsque que nous ne regrettons pas ce que nous avons pu faire (trouvant pleins d'excuses pour s'en dédouaner), alors on ne pourra pas devenir meilleur.

[Hachem sait que nous sommes humains et non des anges, et qu'ils nous arrivent de tomber. Cependant, nous devons Lui témoigner notre dégoût d'agir contre Sa volonté, et espérer Son aide pour ne plus reproduire un tel comportement.]

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-> "Celui qui comment une faute et qui en a honte, toutes ses fautes lui sont pardonnées."
[Rav - guémara Béra'hot 12b
- kol aossé dévar avéra oumit'bayéch bo, mo'halin lo kol avonotav]

Rabbi Yochiyahou Pinto explique que la honte est un signe qu'on déteste vraiment la faute, et alors cette honte a le pouvoir d'expier pour cette faute.