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Rav Houna dit au nom de Rabbi Elazar : "Dans la voie qu'un homme veut suivre, le Ciel l'y conduit".
[guémara Makot 10b]

-> Le Maharcha nous explique :
Il aurait été plus normal que Rav Houna affirme : "Sur le chemin qu'un homme veut prendre, Hachem l'y conduit!" avec le singulier "moli'h oto", puisque c'est Hachem (ou le Ciel) qui conduit cet homme sur le chemin qu'il désire. Pourquoi alors Rav Houna a-t-il utilisé le pluriel : "moli'hin oto" (ils l'y conduisent)?

Rav Houna a voulu faire allusion au fait qu'une bonne pensée ou une bonne parole ou une bonne action, crée un Ange (mala'h) du côté du bien, et inversement, une mauvaise pensée, une mauvaise parole ou une mauvaise action crée un Ange du côté du mal.
Ainsi, après que l'homme, doté d'un libre-arbitre, ait choisi le bien ou le mal, Hachem donne ordre à ces Anges, créés par cet homme, de le conduire dans le chemin qu'il a choisi. C'est pourquoi, il est écrit : ils l'y conduisent (moli'hin oto) au pluriel.

La force de reconnaître : « j’ai fauté »

+ La force de reconnaître : "j'ai fauté" :

"Bilaam dit à l'ange d'Hachem : j'ai péché" (Balak 22,34)

-> Il ressort de ce passage de la Torah une preuve établie que celui qui confesse ses fautes même s'il n'est pas sincère, sera épargné des souffrances et des accusations. Comme cela est rapporté dans le midrach (Bamidbar rabba 20,13) sur : "Bilaam dit à l'ange d'Hachem : j'ai péché". Bilaam était un grand racha dénué de bonnes actions et savait parfaitement que face au repentir, la punition ne peut se tenir.
Tout celui qui a péché et qui dit : "j'ai péché", ôte la permission à l'ange de le frapper.

Pour appuyer cet enseignement du midrach, voici ce qui est écrit dans le Zohar haKadoch : "Un homme doit devancer le Satan en exprimant ses fautes ce qui empêchera ce dernier de porter des accusations contre lui" (Zohar ח"ג רלא).
Ce tut le cas de Bilaam dont la confession était uniquement motivée par la crainte du châtiment et non par un quelconque repentir.
=> S'il en est ainsi concernant un racha, à plus forte raison pour le juif qui est le fils bien-aimé du Créateur et qui lorsqu'il exprime juste ses fautes, même s'il ne ressent pas encore la force du repentir sincère le bouleverser, se crée indéniablement un bouclier qui le préserve des souffrances et des accusateurs.

La téchouva par crainte et la téchouva par amour

+ La téchouva par crainte et la téchouva par amour :

-> "Quiconque accomplit une mitsva en ce monde verra son acte marcher devant lui dans le monde à venir, comme il est écrit : "Ta vertu marchera devant toi, et derrière toi la majesté d'Hachem fermera la marche" (Yéchayahou 58,8).
Quiconque commet une avéra (faute) en ce monde verra son méfait collé à lui et l'accompagner au jour du jugement."
[guémara Avoda Zara 5a]

-> La guémara (Yoma 86b) nous enseigne que par un repentir par crainte (ex: des punitions), les fautes volontaires sont transformées en fautes involontaires.
La guémara ajoute que par un repentir sincère, motivé par l'amour d'Hachem, on transforme les fautes volontaires en mérites.

=> Comment comprendre la logique sous-jacente à cette transformation de fautes volontaires en fautes involontaires?

-> Le midrach (Yalkout Chimoni נחום - rémez תקסא) analyse le verset suivant : "Hachem est bon pour tous, Sa pitié s'étend à toutes Ses créatures" (Téhilim 145,9). Le midrach explique : "Hachem est bon pour tous". Vraiment pour tous? L'Ecriture poursuit : "Sa pitié s'étend à toutes Ses créatures".

-> Le Hida interprète ce Midrach en s'appuyant sur la michna suivante : "Celui qui accomplit une mitsva acquiert un défenseur et celui qui commet une transgression acquiert un accusateur" (Pirké Avot 4,11) En d'autres termes, en réalisant une mitsva, nous créons un ange positif qui proclame les vertus de l'homme. À l'inverse, lorsque nous commettons une transgression, nous créons un ange accusateur qui expose nos méfaits.
Lorsqu'une personne se repentit par crainte, Hachem met fin à l'existence des accusateurs nés des transgressions commises. Cependant, puisqu'Hachem est bienveillant envers toutes Ses créatures, n'aurait-Il pas dû prendre en pitié cet ange et l'épargner?
Hachem ne fait preuve de miséricorde qu'envers "Ses créatures", celles qu'Il a lui-même créées. Mais l'accusateur, généré par les fautes de l'homme, n'est pas une de "Ses créatures".
Par conséquent, Hachem n'a pas pitié de lui et le fait disparaître du monde.

-> Le Arougat haBossem explique que cette manière d'agir, le Créateur ne l'accomplit que dans le cas du repentir par crainte car cette forme de repentir n'a pas le pouvoir de transformer les transgressions en mérites. Mais si le repentir est motivé par l'amour du Créateur, les accusateurs [anges de destruction] continuent d'exister car les transgressions sont transformées en mérites et les anges accusateurs en anges de bonté.
Ainsi, il se trouve que lorsqu'une personne se repentit par crainte, c'est comme si elle tuait l'accusateur par inadvertance et c'est précisément la raison pour laquelle nos Sages ont dit qu'à la suite du repentir par crainte, les transgressions volontaires deviennent des fautes par inadvertance, des transgressions involontaires. En effet, un homme qui se repentit par crainte devra apporter une réparation pour avoir mis fin à l'existence des accusateurs alors qu'il aurait pu les transformer en anges de miséricorde

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+ "Bonus" lié à la téchouva :

-> Le Zohar (Tikouké Zohar 62 - daf 94b) enseigne :
"Hachem D. appela l'homme [Adam] et lui dit : où es-tu?" (Béréchit 3,9)
La lettre ה (hé) est la dernière lettre du Nom divin (יהוה) est une allusion à la sainteté de la Présence divine et c'est le sens des paroles d'Hachem à travers l'emploi du terme : "où es-tu?" (ayéka - איכה).
Le mot איכה est composé des mêmes lettres que : איך ה (ékh hé) ce qui signifie : איך = "comment" as-tu pu endommager la lettre ה qui est la Présence divine?".

-> Le Mégalé Amoukot explique d'après ceci un des 3 avis des Sages de la guémara (Béra'hot 40a) sur la source de l'arbre de la connaissance : Rabbi Yéhouda a enseigné qu'il s'agissait du blé ('hita - חטה).
L'allusion se trouve dans le mot même : חטה (blé) est constitué des mêmes lettres que "חט ה" ('hét hé) qui signifie fauter envers la faute ה pour nous révéler que la faute d'Adam endommagea la lettre ה qui est la Présence Divine et qui éclaire constamment au-dessus de la tête de l'homme.

-> En ce sens, le mot "téchouva" (תשובה) est constitué des mêmes lettres que : "tachouv hé" (תשוב ה) qui signifie "réinstaure la lettre ה".
[la téchouva permet de restaurer la Présence divine au-dessus, que la faute commise a pu éloigner. ]

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-> Le Beit Efraim (dans introduction au Chéélot Outechouvot) discute longuement de la supériorité du repentir provenant de l'amour (techoura méahava) sur le repentir mû par la crainte.
Le Beit Efraïm remarque que nos Sages (midrach Vayikra rabba 30,7) désignent le premier jour de Souccot comme "le début du compte des fautes". Il l'explique d'après le commentaire du Gaon de Vilna (Chénot Eliyahou) sur la Michna (Pirké Avot 3,1) : "Sache devant Qui tu devras rendre "din ve'hèchbon" [littéralement : un jugement et un compte]". Le Gaon de Vilna explique que l'expression "din ve'hèchbon" indique que l'homme est d'abord jugé pour les fautes qu'il a commises, puis puni pour le compte du temps qu'il a passé à commettre ces fautes au lieu de l'utiliser pour accomplir des mitsvot.
Ainsi, même si un homme n'est pas puni pour les fautes qu'il a commises, il peut être considéré comme négligent d'avoir gaspillé du temps qui aurait pu être utilisé pour de bonnes choses.
Souccot est une époque de "techouva provenant de l'amour", et nos Sages disent (guémara Yoma 86a) que lorsqu'un homme fait téchouva de cette manière, même les fautes volontaires qu'il a commises sont excusées en ce qui concerne "le compte des fautes" (soit le jugement divin pour la perte de temps qui aurait pu être convenablement utilisé), car elles ont été transformées en une source de mérite ; il ne sera donc pas tenu coupable pour ce temps-là.

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-> b'h, voir également : 4°/ La téchouva par amour : https://todahm.com/2021/12/21/la-techouva-quelques-beaux-enseignements

-> voir aussi : La grandeur de faire téchouva par amour : https://todahm.com/2019/09/30/la-grandeur-de-faire-techouva-par-amour

Hachem se réjouit [énormément] lorsque nous nous renforçons pour faire Sa volonté.
[Yessod véChorech haAvoda]

"Ecoutez, vous qui êtes loin, ce que j'ai fait, et vous qui êtes près, connaissez mes exploits" (Yéchayahou 33,13)

Rachi commente :
- "vous qui êtes loin" = il s'agit de ceux qui croient en Hachem et qui font Sa volonté depuis leur jeunesse ;
- "vous qui êtes près" = il s'agit des baalé téchouva, ceux qui se sont rapprochés d'Hachem maintenant.

[ => Il en découle que si l'on fait constamment des efforts, de notre mieux, pour se rapprocher d'Hachem nous sommes alors considérés comme plus proches de Lui que ceux qui font toute leur vie durant Sa volonté uniquement par routine.

En effet, un des outils les plus puissants du yétser ara est l'habitude, afin par exemple d'affaiblir notre intention (kavana) dans nos bénédictions et prières.
Nous devons toujours être des baalé téchouva, considérant ce qu'on a fait comme pouvant être encore améliorer. Même si c'est une avancée de centimètre par centimètre, cela a une valeur infinie aux yeux d'Hachem.
L'essentiel étant d'entretenir ce feu interne d'amour pour Hachem, cette fraîcheur de vouloir faire Sa volonté, ... (le "et maintenant" de la téchouva!) ]

"Quiconque faute et a honte de son acte est pardonné de toutes ses fautes"
[Rav - guémara Béra'hot 12b]

-> Le Torat ’Hessed affirme, en citant le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) qu’une seule attitude équivaut vraiment, selon tous les avis, à l’expiation d’un Korban
Preuve en est, quand le roi Chaoul eut honte d’évoquer Nov, la ville de Cohanim qu’il avait anéantie, et que le défunt prophète Chmouël lui apparut (Chmouël I - chap.28), ce dernier lui annonça qu’il mourrait le lendemain et qu’il serait "avec lui", c’est-à-dire aux côtés de Chmouël dans le Olam Haba. Cela montre bien que sa faute lui fut pardonnée, parce qu’il en avait honte.

Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) rapporte une autre guémara (Baba Métsia 58b) qui enseigne que le fait d’humilier quelqu’un revient à le tuer, parce que son sang quitte sa face et son visage blanchit.
De même, quand un individu a honte de ses propres fautes, il vit la même sensation, et est en un sens, considéré comme s’il avait été tué. Puisque la mort expie toutes les fautes, cette personne est lavée de tous ses péchés, comme si elle était morte. [le Ben Ich 'Haï ajoute que l’individu doit aussi faire téchouva, c’est-à-dire suivre le processus habituel de repentir]
Il est évident que de cette façon, l’expiation de la honte équivaut à l’expiation d’un Korban (sacrifice) qui sert à réaliser que l’on aurait mérité la mort.
[le Ramban (Vayikra 1,9) affirme que l’individu aurait dû mourir à cause de sa faute et l’animal [offert en sacrifice] le "remplace" ; ce processus sert d'expiation pour les fautes de l’homme.]

-> Le Torat ’Hessed précise qu’il ne s’agit évidemment pas d’une honte superficielle, n’importe qui peut être embarrassé par un mauvais comportement. On parle d’une honte qui implique une profonde réalisation du dommage causé par la faute, de la nécessité de se repentir.
Le Chaaré Téchouva (chaar 1,22) explique que celui qui faute ressent la même honte que celui qui est humilié en public. Un tel niveau ne peut être atteint que si l’on réalise vraiment son erreur et que l’on prend conscience que les bienfaits prodigués par Hachem furent transformés en rébellion de notre part.
[plus on s'imagine que Hachem est en face de nous, qu'Il a conscience de la moindre de nos pensées, actions, ... plus on a honte d'agir ainsi en contraste total avec Sa bonté constante envers nous]

-> Le rabbi Yéhonathan Gefen ajoute :
Il s’agit, bien sûr, d’un très haut niveau, très difficile à atteindre. Qui plus est, il y a un risque, dans les générations actuelles, que cette honte productive soit remplacée par un sentiment de culpabilité et de désespoir qui aura des conséquences négatives.
Toutefois, nous apprenons que le fait de réaliser les dommages causés par la faute et d’avoir honte de s’être éloigné du Créateur, peut servir de vecteur à l’expiation des fautes et à l’amélioration de soi.

[on doit avoir des moments dans la journées réservés où l'on fait notre introspection. On prend conscience de la gravité d'avoir fauté, d'à quel point on perd et on abîme à se comporter ainsi, d'à quel point on se révolte envers papa Hachem à agir contre Sa volonté, ...
On doit en être bouleversé de honte jusque dans les profondeurs de notre être. [processus de téchouva et de prières]
Une fois ce moment terminé, on retourne à la vie avec le sourire et plein d'espoir que Hachem nous pardonne et nous aide à ne plus retomber dans la faute, mais au contraire qu'on puisse lui faire plaisir par nos actions. ]

Hachem est très honoré par le fait que des gens éloignés se rapprochent du service de D., car il s'agit là de l'essentiel de la gloire de D., quand ceux qui sont très éloignés se rapprochent de Lui.
[rabbi Na'hman de Breslev - Likouté Moharan - Torah 59,1]

Les jours de Nissan sont des jours de repentir, comme Tichri.
[rabbi Na'hman de Breslev - Likouté Moharan - 2e tome - Torah 4,6-9]

Le soupir de sainteté est très précieux [même aux yeux d'Hachem], car grâce au fait que l'homme soupire parce qu'il est éloigné de la sainteté, il se sépare de cette manière de la corde d'impureté et il s'attache à celle de la pureté.
De même, lorsqu'il soupire après quelque désir vers lequel il est porté, c'est le contraire, à D. ne plaise.

Le soupir que l'homme pousse à l'égard de ses fautes ou sur sa faible compréhension, est bien meilleur que de nombreuses mortifications et jeûnes.
[rabbi Na'hman de Breslev - Likouté Moharan - Torah 109]

"Seulement dans la joie et la sérénité d’esprit, car grâce à la joie, l’esprit est purifié. Or, l’essentiel de la téchouva s’accomplit à l’aide d’un esprit pur."
[le Beit Aharon - 131b]

Le rav Elimélé'h Biderman explique :
"La joie possède l’effet immense d’adoucir la rigueur des décrets.
Certains en ont vu l’allusion dans le verset :"zamérou Elokénou zamérou" (entonnez un air pour D., entonnez un air - Téhilim 47,7).
Car grâce au chant et à la musique, il est possible de couper et de déraciner la Midat Hadine (la mesure de rigueur) suggérée par le nom Elokim (en hébreu, ‘entonner un air’, se dit לזמר qui signifie également ‘couper’)."
[le terme "zamérou" peut signifier à la fois un air et à la fois "couper". Grâce à la joie (suscitée et symbolisée par les airs, les chants), il est possible de couper la mesure de rigueur (évoquée) par le nom Elokim.]

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-> Nous récitons de nombreuses prières à notre Roi, notre Père au Ciel, mais les anges interceptent nos prières et ne les laissent pas monter jusqu'au Ciel.
C'est pour cela que nous chantons des mélodies (airs traditionnels), car alors les anges ne voit pas d'importance dans nos paroles, et ils les laissent monter jusqu'au Ciel.
Ils ne savent pas que caché dans ces airs se trouvent nos requêtes pour l'année à venir.
Hachem comprend notre message dissimulé, et nous accorde toutes nos demandes.
[rav Elimélé'h Biderman - au sujet de Yom Kippour]

-> Dans les Ta'hanounim (supplications) du lundi et du jeudi, nous disons : "apotéa'h yad bitéchouva lékabél poch'im vé'hola'im niv'ala nafchénou mérov itsvonénou" (Il [Hachem] ouvre Sa main au repentir pour recevoir les pêcheurs et les fauteurs, notre âme est stupéfaite de tant de tristesse).

Le rabbi Moché de Kobrin explique qu'on s'interroge tous : comment pouvons-nous être tristes alors que Hachem a Sa main si grandement ouverte pour accepter tout fauteur, quoiqu'il ait pu faire?
[comment ne sommes-nous pas davantage fou de joie, de reconnaissance envers Hachem, pour cette si belle opportunité d'expier nos fautes, même les plus graves!]