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Tsitsit = tout juif est un enfant d’Hachem

+++ Tsitsit = tout juif est un enfant d'Hachem :

"Parle aux Bné Israël et dis-leur qu'ils se fassent des tsitsit aux 4 coins de leurs vêtements pour leurs générations, et qu'ils placent sur chacun des coins un fil azur" (Chéla'h Lé'ha 15,38)

-> Le Rambam (Hilkhot Tsitsit 1,6) explique que parmi les 8 fils des tsitsit, il doit y en avoir un de couleur azur et 7 autres blancs.

-> A notre époque, comme nous ne connaissons plus la teinte précise de la couleur azur "tekhelet" originelle, nous pouvons tout de même accomplir la mitsva des tsitsit avec huit fils blancs. (la loi stricte permettant d'accomplir cette mitsva avec 8 fils blancs).

Rabbi 'Haïm Vital (chaar hakavanot) explique, au nom de son maître le Arizal, que bien que nous n'ayons plus à notre époque l'azur authentique, nous devons faire quelque chose de particulier en récitant le verset : "Vous le verrez et vous souviendrez de toutes les mitsvot de Hachem" (our'item oto ouz'hartem ét kol mitsvot Hachem - Chéla'h Lé'ha 15,38).
En effet, il explique que nous devons prendre soin d'imaginer un fil azur sur nos tsitsit lorsque nous disons "vous le verrez".

-> Rabbi Méir a enseigné : quelle différence existe-t-il entre l'azur et toutes les autres couleurs?
Le tékhélet (azur) rappelle la mer, la mer rappelle le ciel et le ciel rappelle le Kissé Hakavod (Trône Divin), comme il est écrit : "Et sous Ses pieds, il y avait comme une œuvre de saphir et semblable à la pureté des Cieux" (Michpatim 24,10).
Il est également écrit : "Au-dessus du firmament, il y avait une sorte de saphir avant la forme d'un trône" (Yé'hezkiel 1,26). [guémara Ména'hot 43b]

Rachi explique que la couleur azur rappelle à l'homme que le Maître de l'univers siège sur Son trône, le
Kissé Hakavod.

=> Le Arizal (chaar hakavanot) [en nous recommandant de s'imaginer le bleu azur] souhaite que l'homme se rappelle que Hachem siège sur son Kissé Hakavod. [ce qui correspond parfaitement au but du Shéma, où l'on ancre en nous notre foi en Hachem, comme base vitale avant de démarrer une nouvelle journée. ]

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=> Pour quelle raison devons-nous nous rappeler précisément du Kissé Hakavod? N'est-il pas suffisant de nous rappeler directement de Hachem et de Ses commandements?

-> Afin de répondre à cette question, on va d'aborder aborder le récit du meurtre du prophète Yéchayahou par son petit-fils Ménaché, roi de Yéhouda, et fils du roi 'Hizkiyahou.
Nos Sages (Yébamot 49b) rapportent :
Ménaché tua Yéchayahou.
Rava enseigne que Ménaché jugea Yéchayahou comme étant un faux prophète et le condamna à mort, d'après les lois de la Torah.
Ménaché avança 3 arguments prouvant que Yéchayahou était un faux prophète.

S'adressant à Yéchayahou, voici son premier argument : "Moché ton maître parlait au Nom d'Hachem en disant : "Tu ne pourras pas voir Ma face car l'homme ne peut Me voir et vivre'." (Ki Tissa 33,20), tandis que toi tu dis : 'J'ai vu Hachem siégeant sur un trône élevé et majestueux'." (Yéchayahou 6,1)

Son second argument : "Moché ton maître disait : Qui est comme Hachem notre D. accessible à chaque fois que nous L'invoquons?" (Bamidbar 4,7), alors que toi tu déclares : "Cherchez Hachem tant qu'Il est accessible!" (Yéchayahou 58,6)

Son troisième argument : "Moché ton maître disait : "Je comblerai la mesure de tes jours" (Michpatim 23,26), alors que toi tu déclares au nom d'Hachem à mon père le roi 'Hizkiyahou : "Je prolongerai ta vie de 15 ans" (Méla'him II 20,6)

Les Sages du Talmud répondent à chacun des arguments de Ménaché comme si c'était le prophète Yéchayahou lui-même qui s'exprimait. Yéchayahou pourtant ne se justifia pas devant Ménaché, comme cela est rapporté dans la guémara : "Yéchayahou déclara (dans son cœur) : je sais pertinemment que Ménaché n'acceptera pas mes explications et si je lui permets de me tuer, je ferai de lui un assassin volontaire!
Le prophète prononça un Nom divin pour s'échapper et sauver sa vie et il fut englouti par un cèdre.
Les serviteurs de Ménaché scièrent l'arbre et lorsque la scie arriva au niveau de la bouche du prophète Yéchayahou, il mourut, mesure pour mesure, pour avoir proféré des paroles accusatrices à l'encontre du peuple d'Israël : "Je demeure au milieu d'un peuple aux lèvres impures"(Yéchayahou 6,5).

=> Comment Ménaché découvra-t-il la cachette du prophète Yéchayahou?

Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada - Yébamot 49b) répond en rapportant les paroles du Talmud de Jérusalem (Sanhédrin 51b) :
"Lorsque le roi Ménaché poursuivit Yéchayahou pour le tuer, ce dernier s'enfuit et fut englouti par un cèdre. Seuls ses tsitsit restèrent accrochés à l'extérieur de l'arbre. Les serviteurs du roi virent les tsitsit dépasser de l'arbre et avertirent Ménaché. Le roi ordonna d'aller scier le cèdre. Ils coupèrent le cèdre et le sang coula de l'arbre".
[dans la suite cette guémara affirme que Ménaché tua le prophète Yéchayahou dont la stature spirituelle égalait celle de Moché. ]

=> Pourquoi précisément des tsitsit qui sont censés protéger celui qui les porte, trahirent-ils la présence du prophète à l'intérieur de l'arbre?

Le Ben Ich 'Haï explique les paroles du midrach (Cho'her Tov) suivant :
"Montre Ton œuvre à Ton serviteur, et le chemin à Ses enfants" (Téhilim 90,16) = le terme "chemin" employé dans le verset désigne le tékhélet des tsitsit portés par Israël qui sont appelés "les enfants de D."

Le Ben Ich 'Haï rappelle que nous devons porter des tsitsit à chaque coin d'un vêtement. Un tsitsit est constitué de 8 fils et de 5 nœuds, ce qui est équivalent au mot "é'had" (un - אחד) qui a une valeur numérique de 13.
Si l'on multiplie la valeur du mot אחד
(un) par quatre, nous obtenons 52 soit la guématria du mot "bèn" (enfant - בן). Ceci afin de nous enseigner que par le mérite de la mitsva des tsitsit, nous accédons au statut "d'enfants de D."

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=> Tentons d'expliquer plus en profondeur la mitsva des tsitsit qui doivent être portés précisément aux 4 coins du vêtement, 2 à l'avant du vêtement et 2 à l'arrière.

-> Rapportons tout d'abord la discussion entre Rabbi Yéhouda et Rabbi Méir au sujet du verset : "Vous êtes des fils pour Hachem votre D." (Réé 14,1).
Rabbi Yéhouda a enseigné : "Lorsque vous vous comportez comme des fils, vous êtes appelés "fils", et lorsque vous ne vous comportez pas comme des fils, vous n'êtes pas appelés "fils".
Rabbi Méir a enseigné : "Dans un cas comme dans l'autre vous êtes appelés "fils", comme il est écrit : "Des fils en qui il n'y a pas de fidélité". [guémara Kidouchin 36a]

-> Le Rachba explique cette discussion d'après un autre passage de la guémara (Erouvin 46b) : "Lorsqu'il y a une discussion entre Rabbi Meir et Rabbi Yéhouda, la loi va selon l'avis de Rabbi Yéhouda".
Le Rachba tranche que dans notre discussion, de manière très exceptionnelle, la loi va comme Rabbi Méir, c'est-à-dire que dans tous les cas, nous sommes appelés "fils" de Hachem car le langage employé dans la Torah corrobore cet avis.

Ainsi, les 2 tsitsit qui se trouvent à l'avant du vêtement font allusion à Israël lorsqu'ils accomplissent la volonté du Créateur, de sorte que tous les commandements d'Hachem se tiennent devant leurs yeux pour les accomplir.
Et les 2 tsitsit qui se trouvent à l'arrière font allusion à Israël lorsqu'ils n'accomplissent pas la volonté du Créateur puisque les mitsvot se situent dans leur dos.
C'est pourquoi le Créateur a ordonné de placer 4 tsitsit à chaque coin de nos vêtements afin que nous soyons appelés "fils de D." en toute circonstance comme le soutient Rabbi Méir.

[selon le 'Hida (Roch David - Emor), l'allusion de la mitsva des tsitsit est que même lorsque l'homme n'accomplit pas la volonté de D., il est comparé aux 2 tsitsit suspendus à l'arrière, et il est malgré tout appelé "enfant" car il peut à tout instant se repentir. ]

À présent, nous comprenons la raison pour laquelle Hache dirigea le cours des événements de la sorte, en punissant le prophète Yéchayahou pour avoir prononcé de mauvaises paroles à l'encontre d'Israël, par l'intermédiaire de ses tsitsit qui dépassèrent de l'arbre : en effet, le prophète Yéchayahou pensait que la loi suivait l'avis de Rabbi Yéhouda et que lorsqu'Israël ne faisait pas la volonté du Créateur, il n'était pas appelé "fils de D."

Ne laissant pas de porte ouverte au repentir en prononçant des paroles accusatrices à l'encontre du peuple d'Israël : "Je demeure au milieu d'un peuple aux lèvres impures" (Yéchayahou 6,5) (guémara Yébamot 49b) [plutôt que voir tout juif sous la réalité : "enfant (adoré) d'Hachem" (peut importe ce qu'il peut faire, même les pires choses) ], il fut privé, mesure pour mesure, de ses tsitsit arrières qui symbolisent ceux qui n'accomplissent pas les commandements.
Ses tsitsit restèrent en dehors de l'arbre et trahirent sa présence aux yeux des gardes de Ménaché.

Ainsi, comme l'explique Rabbi Méir, nous sommes en toutes circonstances appelés "enfants de Dieu" puisque nous avons la possibilité de réparer nos fautes par le repentir qui atteint le Kissé Hakavod, comme les Sages nous l'ont enseigné : "Le repentir est si grand qu'il arrive jusqu'au Kissé Hakavod" (guémara Yoma 86a).
Hachem ordonna précisément de mettre du tékhélet (fil azur) afin que nous nous souvenions du Kissé Hakavod jusqu'où arrivent les repentirs sincères de tous Ses enfants, même lorsqu'Israël est comparé aux tsitsit qui se trouvent à l'arrière.

==> Le Arizal nous dévoile la signification de l'étreinte de nos tsitsit lors de la récitation du Shéma Israël : "Avant de réciter le Chéma Israël dans la prière du matin, nous devons rassembler nos 4 tsitsit et les saisir contre notre cœur" (chaar hakavanot téfilot achakhar 1).
En accomplissant ce geste durant la récitation dusChéma, nous exprimons notre désir de nous attacher à Hachem en prenant sur nous le joug divin, mais aussi notre conviction profonde qu'un jour viendra où tout le peuple, du juif le plus initié au plus éloigné, se repentira sincèrement et accomplira la volonté du Créateur en acceptant d'un cœur entier, à l'image de ces tsitsit avant et arrières réunis, la royauté du Créateur avec amour.

[Shvilé Pin'has]

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-> Nos Sages (guémara Sanhédrin 103a) enseignent que le roi Ménaché fit téchouva ... Hachem réalisa une "fente" dans le ciel afin d'accepter le repentir de Ménaché, bloqué en quelque sorte à cause de la pleine mesure de rigueur.

-> Le Zohar (Béréchit 39a) rapporte : "A la 5e porte d'entrée du Gan Eden, se trouvent tous ceux qui se sont repentis entièrement de leur vivant, qui ont regretté profondément leurs fautes. Au seuil de cette porte, se tient Ménaché le roi de Yéhouda qui se repentit intégralement durant son vivant et dont Hachem accepta la téchouva.

[on voit concrètement à quel point rien ne tient devant une téchouva sincère, à la différence de ce que notre yétser ara nous laisse croire, en désespérant de nous.]

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-> Rachi (Ména'hot 43b) explique que regarder les tsitsit nous amène à nous souvenir des mitsvot.

Le guémara (Ména'hot 44a) nous enseigne : "Tout celui qui n'a pas de tsitsit transgresse 5 commandements positifs".
Rachi les énumère : 1- "vous ferez des tsitsit" ; 2- "ils mettront sur les tsitsit de chaque coin, un fil d'azur" ; 3- "ce sera pour vous un tsitsit" ; 4- "vous le verrez" ; 5- "tu te feras des fils tressés" (Ki Tétsé 22,12).

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-> "Celui qui est attentif à accomplir la mitsva des tsitsit aura le mérite de voir la face de la Présence divine"
[guémara Ména'hot 43b]

-> Rabbi Meïr pense que les jeunes enfants risquent de mourir du fait que leurs parents oublient de poser des mézouzot, et Rabbi Yéhouda soutient qu'ils sont susceptibles de mourir du fait que leur père ne porte pas de tsitsit.
[guémara Ména'hot 43b]

-> Le 'Hafets 'Haïm (Chmirat haLachon) écrit :
"D'après le sens simple de la Torah, nous pouvons déduire que le fait de regarder ses tsitsit développe le zèle dans les commandements d'Hachem. Ils nous préservent d'aller d'après nos yeux. Puisqu'il en est ainsi, il est bon de les regarder plusieurs fois par jour et particulièrement lorsqu'il nous vient à l'esprit une mauvaise pensée ou toute sorte de colère, il sera très bon de les regarder. Alors le mauvais penchant diminuera."

-> Le Bné Yissa'har (Réguel Yéchara) enseigne : "Celui qui est dominé par le mauvais œil, que D. nous en préserve, doit regarder ses tsitsit."

-> Le 'Hida (Dvach Léfi) écrit au nom du Arizal : "Les tsitsit protègent du mauvais œil et des forces de touma (impureté)."

-> La source de ces enseignements se trouve dans le Zohar (Chéla'h Lé'ha 163b) : "L'homme qui se vêtit d'un tsitsit. le mauvais penchant n'a pas la capacité de lui nuire avec le mauvais œil."

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-> Rech Lakich enseigne que tout celui qui est attentif à la réalisation de la mitsva des tsitsit bénéficiera de 2 800 serviteurs, comme il est écrit : "Ainsi parle Hachem, le Maître des légions : en ces jours-là, arrivera que dix hommes de chaque nation les saisiront, ils saisiront les coins du vêtement d'un homme en disant : nous irons avec vous" (Zé'haria 8,23). [guémara Shabbath 32b]

Rachi explique qu'à l'époque messianique, les non juifs apprendront que D. est présent au sein du peuple juif et ils se rendront en grand nombre au Temple de Jérusalem afin de Le servir.
Ainsi, celui qui observe fidèlement la mitsva des tsitsit aura le mérite de voir dix hommes de chacune des soixante-dix nations du monde, soit 700 hommes, lui saisir chacun des quatre coins de son vêtement, soit un total de 2 800 hommes.

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-> Le Arizal (chaar haKavanot - drouch téfilat achakhar) explique que lorsque l'homme se lève le matin, va aux toilettes et procède à l'ablution des mains avec la bénédiction, il écarte de lui la force des klipot qui sont au niveau de son néfech ... Après avoir purifié son néfech, c'est par le mérite de la mitsva des tsitsit qu'il va repousser les klipot de son roua'h.
Puis, c'est par le mérite du commandement des téfiline du bras et de la tête qu'il renouvèlera sa néchama.

[il s'agit de 3 niveaux d'âme : néfech, roua'h et néchama]

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-> Rachi (Chéla'h Lé'ha 15,32) explique au nom de Rabbi Moché Hadarchan que la Torah juxtapose la paracha de celui qui a profané le Shabbat avec la paracha des tsitsit, car de la même façon que le Shabbat est équivalent à toutes les autres mitsvot, le port des tsitsit l'est aussi.

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+ Lien entre les tsitsit et Shabbath ( = le cœur de l'identité juif) :

-> Le Gaon de Vilna (Zikaron baSéfer - maamar 197) donne une explication sur la relation qui existe entre la mitsva de Shabbat et la mitsva de porter des tsitsit.
Il réase un parallèle entre la Michna (Shabbath 73a) qui explique qu'il existe 39 travaux interdits le Shabbat et les 39 tours de fil que nous enroulons à chacun de nos 4 tsitsit, séparant ainsi les 5 nœuds.
Et ces 39 tours de fil représentent les 39 travaux interdits le Shabbat.

-> Le Magen Avraham rapporte au nom du Arizal que dans le premier intervalle des tsitsit, nous faisons 7 tours de fil, dans le second nous faisons 8 tours, dans le troisième 11 tours et dans le quatrième intervalle, nous faisons 13 tours, ce qui représente un total de 39 tours correspondant à la valeur numérique de : "Hachem est un" (יהוה אחד).

-> Les 39 travaux interdits le Shabbat furent divisés en 4 parties dont la première contient onze travaux :
1°/ la guémara (Shabbath 73a) mentionne les 11 travaux qui constituent les étapes de la fabrication du pain et les voici : "semer, labourer, moissonner, rassembler, battre les céréales, vanner, trier, moudre, tamiser, pétrir et cuire."
2°/ la guémara énonce les 13 travaux représentant les étapes de confection des vêtements : "tondre la laine, la blanchir, la démêler, la teindre, filer, préparer la chaîne, monter deux lisses, tisser deux fils, ôter deux fils, nouer, dénouer, coudre deux points, déchirer en vue de coudre deux points."
3°/ la guémara rapporte ensuite les 7 travaux nécessaires à la fabrication des peaux : "capturer un cerf, l'abattre, le dépouiller, le saler, tanner sa peau, la lisser et la couper."
4°/ enfin, elle mentionne les 8 autres travaux : "écrire deux lettres, effacer en vue d'écrire deux lettres, construire, démolir, éteindre, allumer, donner le dernier coup, et sortir un objet d'un domaine à l'autre."

=> Il se trouve donc que les 39 travaux de Shabbat se divisent en 4 parties de : onze, treize, sept et huit travaux. Or, nous pouvons constater que l'ordre des 39 tours des fils de tsitsit se décompose de la même manière : sept, huit, onze et treize tours ce qui nous donne un total de 39 tours, afin de nous enseigner que les commandements du respect du Shabbat et du port des tsitsit sont équivalents à tous les autres commandements.

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-> La mitsva des tsitsit qui est composée de 39 tours de fil, correspondant à la valeur numérique de : "Hachem est un" (יהוה אחד), a pour but de nous unir avec notre Créateur. En effet, lorsque nous regardons le fil bleu azur, nous pensons au Kissé Hakavod sur lequel siège le Maître de l'univers.
Il en est de même pour les 39 travaux interdits du Shabbat qui ont aussi la guématria de : "Hachem est un" (יהוה אחד) afin de nous renforcer dans notre foi que Hachem notre D. est un et unique, comme cela est rapporté dans le Zohar (Térouma 135b) : "Il existe un secret caché concernant le Shabbat, la Présence divine qui est appelée "Chabbat" s'unit avec Hakadoch Baroukh Hou et c'est le secret de l'unité (אחד) absolue."
[Tsor ha'Haïm - Chéla'h Lé'ha]

Le monde entier, avec tous ses plaisirs est considéré comme rien du tout, en comparaison du plaisir d'une relation avec Hachem.
[Méor Enayim - achmatot]

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[achré'ha = heureux sommes-nous dans ce monde de pouvoir constamment entretenir et développer une relation avec Hachem ;
"vétov la'h" = combien cela nous sera infiniment davantage agréable dans le monde à Venir! ]

"Les mitsvot nous permettent de nous lier [toujours plus] avec Hachem, et il n'y a pas de récompense plus grande que cela"
[Méor Enayim - Béaaloté'ha]

Si seulement nous réalisions la valeur inestimable de chaque mitsva que nous accomplissons, cela changerait la façon dont nous les observons.
Jamais nous ne les verrions comme des obligations, mais plutôt comme des opportunités inestimables qui nous sont accordées par Hachem.
Le monde entier, avec tous ses plaisirs sans fin, est insignifiant comparé à la récompense qui nous attend pour l'accomplissement de la plus petite mitsva de ce monde.

[rabbi Tsvi Hirsch Broide de Kelm - (1865-1913)]

"Plus nous sentons l'amour qu'a Hachem pour nous, plus nous nous engageons à l'aimer"
[rabbi Akiva Eiger]

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-> Rabbi Akiva Eiger développe :
Nous récitons une bénédiction le matin et le soir où nous déclarons l'amour qu'a Hachem pour nous ("ohèv ét amo Israël").
Cette bénédiction introduit notre récitation du Shéma Israël, dans lequel il nous est ordonné d'aimer D.
L'amour est une émotion réciproque. Une fois que je sais que quelqu'un m'aime, mon coeur s'ouvre pour lui rendre cet amour.
Par conséquent, notre déclaration selon laquelle Hachem nous adore nous incite à davantage lui consacrer notre coeur, notre âme et notre puissance (bé'hol lévavékha, bé'hol nafchékha, ouvkhol méodékha).

Souccot – le yétser ara nous attaque après qu’on le vainc

+++ Souccot - le yétser ara nous attaque après qu'on le vainc :

+ "Car Il me cachera dans Sa soucca au jour du malheur ; Il me dissimulera à l'intérieur de Sa tente" (Téhillim 27,5)

-> Ce chapitre de Téhillim commence par les mots : "A David ; D. est ma lumière et ma délivrance; de qui aurais-je peur?"
Nos Sages (midrach Téhillim - Cho'her Tov 27,4)" que le terme "ma lumière" fait allusion au jour du Jugement (Roch Hachana) ... le terme de "délivrance" évoque Yom Kippour, quand D. nous délivre en pardonnant toutes nos fautes.
Le Matté Ephram (Elèf Lamatté 581.6) dit que les mots "Il me cachera dans Sa soucca" font allusion à la fête de Souccot.
Or, le Zohar (Emor 103a) dit qu'un homme assis dans la soucca se trouve "abrité par la émouna" et est considéré comme protégé par D.

=> Comment comprendre le verset de Téhilim (attribué à Souccot) qui décrit un homme "caché" dans une soucca pour échapper, semble-t-il, à un malheur.
La fète de Souccot est-elle désignée pour la punition divine?

-> Rabbi Dovid Hofstedter développe l'idée qu'en période de guerre contre notre yétser ara, ce dernier va chercher à nous désorienter/perturber pour nous inciter à la faute.
Mais une fois la guerre passée, on doit continuer à se méfier du yétser ara qui cherchera à nous vaicnre justement une fois la guerre calmée, quand nous commençons à sentir que c'est plus la peine de rester sur nos gardes et de se défendre contre les tentations du yétser ara.
Ainsi, non seulement le yétser ara essaie de prendre l'homme au piège, et il va attaquer lorsque l'homme goûte au calme, après avoir repoussé la tentation du péché, qu'il devient vulnérable [pensant que le danger est passé, vaincu].

-> Rabbi Dovid Hofstedter écrit :
Ce principe peut expliquer pourquoi une allusion à Souccot figure dans un verset décrivant l'homme qui cherche refuge au moment du malheur.
A la fin des Yamim Noraïm, le peuple juif a bénéficié d'un jugement favorable et a été purifié de toutes ses fautes. A ce moment-là, il pourrait se croire dispensé de lutter contre le yétsèr ara et libre de profiter de la sainteté et de l'élévation spirituelle offerts par la fête de Souccot et toutes ses mitsvot.
Comme nous l'avons expliqué, c'est justement à un moment pareil que le yétser ara redouble d'efforts pour faire fauter l'homme. A de tels moments, le yétser ara sait que l'homme n'est plus sur ses gardes et attend de le prendre dans son filet. Il emploie donc toutes sortes de stratagèmes pour le faire fauter.

Une protection spéciale est donc nécessaire justement après les Yamim Noraim. A ce moment-là, chaque juif est considéré comme un tsadik car ses fautes sont pardonnées et son âme, purifiée.
A Souccot en particulier, alors que nous sommes dans la soucca dans la paix et la tranquillité, le danger d'être vaincus par le yétsèr ara est encore plus grand que d'ordinaire.
Comme le dit le roi David
: "Le méchant guette le juste et cherche à le tuer" (Tehillim 37,32). C'est justement lorsque l'homme est juste que le "méchant", le yétser ara, cherche à le prendre au piège.

Nos Sages enseignent que "si D. n'aidait pas [l'homme], il serait incapable de le vaincre" (guémara Kidouchin 30b). A Souccot donc, nous avons besoin du refuge que D. nous offre dans Sa "soucca" afin d'échapper à notre plus grand ennemi.
Le verset appelle ces jours-là "le jour du malheur" : le danger posé par le yétser ara est particulièrement prononcé pendant cette période de calme.

[la Soucca vient donc nous rappeler de cette statrégie du yétser ara, qui va parfois faire exprès que nous gagnons contre lui, pour ensuite mieux nous faire tomber, profitant du fait que nous avons baissé la garde.
D'une certaine façon, nous agissons d'une façon inverse avec le yétser ara, nous lui envoyons un cadeau (un azazel), pour qu'ensuite il baisse la garde, de même notre yéser ara nous laisse une victoire, une montée spirituelle, pour mieux nous faire tomber ensuite.
Ce message est actuel après ces jours d'énorme élévation (d'Elloul à Roch Hachana et Kippour).]

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+ Un autre regard sur Hachana Rabba : la fin du jugement :

-> Nous savons que le jugement des Yamim Noraim est scellé à Yom Kippour, mais il est enseigné aussi qu'il est scellé à Hochana Rabba (voir Choul'han Aroukh, Ora'h 'Haïm 664,1). Ce jour-là, une missive est envoyée aux messagers célestes (voir Zohar Térouma 142a).
=> Que signifie cette étape du jugement?

On pourrait l'interpréter comme une prolongation du jugement céleste jusqu'à Hochana Rabba par pitié divine, en donnant à certains une chance supplémentaire de se racheter et de mériter une bonne année.
Mais d'après ce que nous venons de voir, il semble nécessaire de reprendre le jugement de tous, même de ceux qui ont été scellés à Yom Kippour pour une année de vie.
Lorsqu'arrive Hochana Rabba, chacun est jugé pour examiner s'il a réussi, à travers les jours paisibles qui viennent de s'écouler, à garder sa tsidkout fraichement acquise.

[selon le Zohar enseigne que le Loulav est comme une arme qui vient proclamer : "Les nôtres ont vaincu", en faisant référence aux juifs qui sont sortis vainqueurs dans le combat qu'ils livrèrent pendant les jours de jugement (à Roch Hachana et Kippour)]
Une fois les Yamim Noraim passés, la tendance naturelle de sentir que la bataille contre le yétser ara a été gagnée refait surface et le mauvais penchant redouble d'efforts.
Ainsi, un nouveau "jour de jugement" est fixé pour s'assurer que chaque personne a résisté aux épreuves de cette période.

=> Cette discussion doit nous ouvrir les yeux sur les stratagèmes qu'emploie le yétser ara qui essaie perpétuellement de nous faire fauter même, et plus particulièrement lorsque nous nous sentons en sécurité. Chacun doit donc être constamment sur ses gardes pour éviter de tomber dans ses pièges et mettre sa confiance en D. pour l'aider dans cette bataille.
En fin de compte, c'est D. Qui nous aidera à maîtriser le yétsèr hara en nous "dissimulant" dans Sa "souca" pour nous protéger de ses attaques.

Savoir dire NON = dire OUI à Hachem

+ "Qui est le Fort? Celui qui bride son penchant" (Pïrké Avot 4,1)

-> "L’homme n’a pas de supériorité sur l’animal" (roi Shlomo - ומותר האדם מן הבהמה אין - Kohélét 3,19)

Un explication plus profonde est que la capacité supérieure de l’homme sur la bête de refuser, de dire non (ayin - אין). Par exemple, refuser les visions inappropriées, les pertes de temps, ...
[quelqu'un qui ne sait pas dire non, ne saura pas dire non à son yétser ara]

C’est parce que nous disposons du libre-arbitre, la capacité de choisir (bé'hira - בחירה). En fait, le mot בחירה (bé'hira) est l’anagramme de בחר יה (ba'har ya = choisir Hachem). Avec son בחירה (libre arbitre), un homme choisira de s’attacher à Hachem.
Par conséquent, בחר (ba'har) est aussi l’anagramme de חבר ('hibour - un lien), puisque l’on peut s’attacher à Hachem via notre bé’hira, si l‘on en fait bon usage.
Et le mot "ayin" (אין) est l’acronyme de אדם יש נשמה (adam yéch néchama - l’homme a une âme).

Cela nous éclaire sur le nom ישראל (Israël) composé des lettres ישר לא (yachar lo - les gens Droits (yachar) qui peuvent dire Non).

Plus ont dit non à son yétser ara, plus on s’unifie à D.
Le nom אלול (Elloul) y fait allusion puisqu’il se décompose en לא לו . Plus on dit “Non” (לא - lo), plus nous sommes à Lui (לו - lo), à Hachem.

[d'après rav Yéhochoua Alt]

Partager la Torah & venue du machia’h

+ Partager la Torah & venue du machia'h :

-> Chaque livre [de Torah] qui est publié permet d'activer la venue de la Délivrance finale.
L'arrivée du machia'h est accélérée par les livres [de Torah] qui sont écrits.
[rav Shlomo Kluger - introduction au Séfer Touv Taam véDaat]

-> Le rav Kluger cite Ben Azaï (guémara Yébamot 63b) qui est d'avis que celui dont l'âme a une énorme aspiration pour la Torah est exempt de la mitsva de procréer, il n'est pas obligé d'avoir des enfants.
=> Comment comprendre cette affirmation? Sur quelle base notre amour pour une mitsva nous exempte des autres misvot? Si j'adore étudier la Torah, est-ce que cela me dispensera de la mitsva de la Soucca?
Il est évident que non!

-> Le rav Shlomo Kluger explique qu'avoir des enfants et apprendre la Torah remplissent une fonction identique.
Le fait de rapprocher la venue du machia'h toujours davantage est le but ultime de l'étude de la Torah et d'avoir des enfants.
En étant l'auteur de livres, et d'ainsi répandre la Torah d'Hachem au public, rapproche la venue du machia'h.
La guémara (Yébamot 62b) enseigne : "én ben David ba ad chéyi'hlou kol hanéchamot chébagouf" (le fils de David, machia'h, ne peut pas venir tant que toutes les âmes qui attendent dans le monde connu comme "gouf" ne naissent [ne viennent dans ce monde]).
D'une façon similaire, le machia'h ne peut pas venir tant que toute la Torah qui doit être étudiée, soit apprise et diffusée.

Il est écrit : "Mais au-delà de cela, mon fils, prends garde : composer des livres en quantité, est une entreprise sans fin ; méditer au-dessus de ses capacités, c'est se fatiguer le corps" (Kohélet 12,12)
Dans le sens simple de ce verset, le roi Shlomo déplore le phénomène qui sera majoritaire à la fin des temps, qu'il y aura un véritable déluge de livres, et nous serons inondés de livres [de Torah] à étudier.

Le rav Shlomo Kluger explique différemment ce verset :
- "assot Séfarim arbé" (composer des livres en quantité) = c'est une directive : produisez de nombreux livres (séfarim). Pourquoi?
- "en kéts"(אֵין קֵץ - sans fin) = car la fin de l'exil n'est pas encore arrivée. [le kéts = la fin de l'exil]
Une fois que le quota de livres que Hachem a déterminé, comme devant être écrits, a été atteint alors le machia'h peut venir.

Le rav Shlomo Kluger écrit que la raison du retard du machia'h est parce que nous n'avons pas écrit un nombre suffisant de livres [de Torah].
Tant qu'il y aura des 'hidouché Torah qui doivent être étudiés [selon le quota fixé par Hachem], enseignés et publiés, le machia'h ne peut pas venir.

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[le rav Shlomo Kluger a vécu de 1785 à 1869, et on peut imaginer que chaque personne à son niveau qui utilise les moyens de diffusion actuels pour partager des mots de Torah, permet de rapprocher la venue du machia'h.]

"Lorsqu'un homme accomplit une mitsva qui est très difficile pour lui, cela montre qu'il aime D. de tout son cœur et la récompense est à la mesure de la difficulté"
[Tiféret Israël - 61]

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-> "Mieux vaut faire une chose avec difficulté que 100 choses avec facilité" (Avot d'Rabbi Nathan 3,6)

-> "La récompense est en fonction de la difficulté" (Pirké Avot 5,23)

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-> "Lorsque la maladie du yétser ara t'atteint et que tu la vaincs en l'honneur de ton Créateur, car il est plus difficile d'être guéri du yétser ara que de toute autre maladie amère, si tu le vaincs, donc, tu recevras une immense récompense. La récompense dépend de la difficulté, car c'est une grande chose que de vaincre son yétser ara et de s'engager dans la Torah et les mitsvot".
[Rokéa'h - Hilkhot 'Hassidout - chorech zekhouyot]

-> "A Toi est la bonté, ô D., car Tu paies chaque homme selon son acte" (Téhillim 62,13).
Le Chéélot Outechouvot Ktav Sofer (Ora'h 'Haim 4) explique :
"Le verset ne dit pas 'Tu paies son acte' mais 'Tu paies selon son acte', car plusieurs personnes peuvent accomplir la même mitsva, mais l'une recevra une plus grande récompense que l'autre, car la récompense est proportionnelle à sa tentation (de transgresser la mitsva).
'Selon son acte' signifie selon la façon dont il l'a accompli, si son yétser ara l'a rendu plus ou moins difficile."

Le mérite du kirouv

+ Le mérite du kirouv :

-> "Amener une personne sous les ailes de la Présence Divine (chékhina) est équivalent à l'avoir formée et l'avoir mise au monde".
[ Tossefta - Horayot 2,7]

-> Si seulement les gens savaient combien d'avantages et de mérites sont acquis par ceux qui apportent du mérite spirituel à la collectivité [en les motivant à faire les mitsvot], ils courraient après cette mitsva comme quelqu'un qui poursuit la vie.
[Zohar - paracha Térouma]

-> La Présence Divine vient principalement sur quelqu'un lorsqu'il va amener les gens à davantage servir le Créateur, chacun à son niveau.
Par le mérite de la collectivité qu'il engage à éventuellement faire téchouva, Hachem va amener sur lui la Présence Divine.
Cependant, le tsadik qui ne va pas à la rencontre de tout individu, mais qui va plutôt uniquement se renforcer lui-même [spirituellement], ne va pas atteindre la Présence Divine car il lui manque le mérite de la communauté.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi (Chémini)]

-> Tout celui qui enseigne la Torah à l'enfant de quelqu'un d'autre aura le privilège de s'asseoir dans l'Académie céleste (yéchiva chel maala) ...
Et tout celui qui enseigne la Torah à un enfant d'un ignorant (am aarets), même si Hachem a fait un décret [sévère à son égard], Il l'annule en son honneur.
[guémara Baba Métsia 85a]

-> A l'époque précèdant la venue du machia'h (ikvéta déméchikha), la [mission] principale est d'extraire ce qui est précieux de ceux qui sont [spirituellement] bas.
[rabbi Tsadok Hacohen de Lublin - Tsidkat haTsadik (siman 111)]

-> Uniquement les bonnes actions d'une personne ne suffisent pas à la rendre digne de la récompense du monde à Venir. Hachem ne la considère digne [de cela] qu'en raison de 2 autres facteurs en plus de ses bonnes actions.
Le premier est qu'elle enseigne à d'autres le service d'Hachem, les guidant à faire le bien [selon la Volonté de d'Hachem] ... et le deuxième [facteur] est la bonté 'Hachem et sa bienfaisance.
['Hovot haLévavot - chaar haBita'hon (chap.4)]

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-> En s'efforçant de faire du kirouv, nous accomplissons magnifiquement la mitsva d'aimer Hachem.
Il n'y a rien de plus grand que cela, et aucun niveau n'est plus élevé, que de transformer les âmes comme notre Patriarche Avraham l'a fait à son époque.
C'est quelque chose qui est pour l'éternité ...
Lorsque quelqu'un est engagé à rapprocher ceux qui sont éloignés d'Hachem (méazaké ré'hokim), même s'il est décrété sur lui des souffrances, comme par exemple qu'il doit avoir une maladie, au Ciel on va considérer les effets sur ceux qu'ils renforcent et on va le sauver car sa maladie va leur entraîner d'y perdre sans que cela ne soit de leur faute.
Au final, son travail de sauver [spirituellement autrui] va en réalité le sauver lui-même.
[rav Moché Sternbuch]

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-> Le ‘Hatam Sofer ('Hout Yoré Déa - Pitou'hé 'Hotam) expliquant pourquoi Avraham est qualifié d' "Avraham oavi" (אברהם אהבי - Avraham qui m'aimait - Yéchayahou 41,8), il avance qu’il renonça à sa croissance spirituelle personnelle afin d’aider ses contemporains à se rapprocher d’Hachem comme l’énonce un verset : "les âmes qu’ils firent à ‘Haran" (véét anéfech achèr assou bé'haran - Lé'h Lé'ha 12,5). [on peut noter que le verset utilise le terme néfech '(âme), puisqu’Avraham leur insufflait de la spiritualité.]
Or cela lui attira l’affection divine :"Je l’ai aimé pour qu'il prescrive à ses fils et à sa maison après lui d'observer la voie de l'Éternel, en pratiquant la vertu et la justice" (Vayéra 18,19).

=> C’est cela la messirout néfech (le sacrifice de soi - מסירת נפש). [sacrificier de sa croissance spirituelle personnelle pour permettre celle d'autrui! ]

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-> Même si quelqu'un a essayé [sans succès] de motiver vers le bien la collectivité, alors même s'il n'est pas écouté, la Torah considère comme s'il les avait motivé/inspiré [avec succès].
[Séfer 'Hassidim (104)]

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-> Même celui qui a atteint la plus grande rectification de son âme par son dévouement à Hachem et qui s'est rapproché [du niveau] des prophètes dans leurs bons traits de caractère, son comportement louable, son zèle dans le service d'Hachem, et son amour pur pour Hachem, [cependant] cela n'est pas comme le mérite de celui qui amène les gens dans le bon chemin, redressant les réchaïm au service d'Hachem, car ses mérites se multiplient en fonction de leurs mérites, chaque jour et à tout moment ...
Celui qui se rectifie lui-même aura un petit mérite, mais s'il se rectifie lui-même ainsi que de nombreuses autres personnes, alors il aura ses mérites multipliés en fonction des mérites de toutes les personnes qu'il aura corrigé ...
"ceux qui auront dirigé la multitude dans le droit chemin seront comme les étoiles, à tout jamais" (Daniel 12,3).
['Hovot haLévavot - chaar aavat Hachem (chap.6)]

-> Tout celui qui inspire les autres à être vertueux n'en viendra pas à fauter.
C'est par bonté d'Hachem car il ne serait pas approprié que les bénéficiaires [de cette sensibilisation à Hachem] soient au gan Eden alors que lui [qui les a inspirés] soit au guéhinam.
Il est écrit : "Tu ne laisseras pas Tes pieux expérimenter le guéhinam" (lo titen 'hassidékha lir'ot cha'had - Téhilim 16,10).
Sur quelle base une personne pieuse peut-elle expérimenter le guéhinam?
Cela doit être [que le verset fait référence à une personne ordinaire qui encourage les autres à être méritantes]. Il est considéré comme pieux puisqu'il n'y a pas de piété dans le monde aussi grande que motiver la collectivité à la bonté (mézaké arabim).
Hachem ne permet pas à une telle personne de faire une faute qui entraînera sa perte, puisqu'il ne convient pas de mettre au guéhinam quelqu'un dont le mérite de la collectivité est venu de par son influence.
[Méïri - Beit haBér'hira (Pirké Avot - chap.5)]

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-> Le rav David Cohen (roch Yéchiva 'Hevron) enseigne :
Le rav Itzelé Peterberger (Ohr Yisraël) dit qu'il est connu (voir guémara Yoma 86a) que faire téchouva le jour de Kippour expie toutes les fautes à l'exception de l'offense de 'hilloul Hachem, qui peut être expiée uniquement par la mort.
L'inverse du 'hilloul Hachem est le kidouch Hachem ...
Si le 'hilloul Hachem est la pire faute, cela signifie que le kiddouch Hachem offre le mérite ultime, qui durera pour l'éternité.
Le principe fondamental de kidouch Hachem est d'augmenter l'honneur d'Hachem (kvod chamayim) parmi les juifs en les rapprochant de leur Père au Ciel.
Dans l'introduction au Néfech ha'Haïm, le rav Itzele de Volozhin écrit à propos de son père [le rav 'Haïm de Volozhin] : "il me disait toujours que c'est ça être un être humain. Une personne n'a pas été créée pour elle-même, mais pour faire profiter aux autres dans la mesure où il le peut."
Le rav Itzelé Peterberger, cite le rav Israël Salanter, que si ce principe est véridique concernant les sujets matériels, à plus forte raison cela est vrai en ce qui concerne le chemin vers le monde à Venir [qui est éternel].
Une personne ne doit pas rechercher ses propres besoins sans se soucier des autres. Mais plutôt, elle doit augmenter le "kvod Chamayim" et avoir pitié de l'humanité en inclinant leur cœur à craindre Hachem et à suivre Ses voies.

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-> "Je serai avec toi et Je te bénirai (...) En récompense de ce qu'Avraham a écouté Ma voix et suivi Mon observance, exécutant Mes préceptes, Mes lois et Mes doctrines" (Toldot 26,3-5)

-> Le Sforno explique : Qu'il a "suivi Mon observance" signifie qu'Avraham a toujours suivi la voie particulière qui est la Mienne, c’est-à-dire prodiguer du bien à autrui, comme il est dit : "Toutes les voies d'Hachem sont bonté et vérité" (Téhilim 25,10), et montrer le droit chemin aux pécheurs, ce qu'il fit lorsqu'il a propagé le Nom d'Hachem, et qu'il a, en outre, "exécuté Mes préceptes, Mes lois et Mes doctrines"."

Le Sforno demande également : pourquoi voit-on précisément au sujet d'Its'hak, qu'Hachem le bénit uniquement par le mérite d'Avraham et non par son propre mérite, alors qu'Avraham lui-même, ainsi que Yaakov, méritèrent la bénédiction d'Hachem par leur propre mérite?

Il répond que ce verset concerne une époque où Its'hak n'avait pas encore pris conscience de devoir propager le Nom d'Hachem et de rapprocher les gens de Ses voies.
Le Sforno explique : "Mais, après qu'il eut répandu la gloire d'Hachem, il est écrit à son sujet : "Avimélekh se rendit chez lui à Grar et lui dit : 'Nous avons vu qu'Hachem était avec toi ; à présent, tu es béni d'Hachem’" (Toldot 26,28), et on ne trouve plus désormais à son encontre de contestations jalouses ni de querelles comme au début.
Néanmoins, au sujet de Yaakov, on ne fit pas dépendre du tout son mérite des autres. Car depuis son plus jeune âge, il demeura dans les tentes de la Torah à l'étudier et à l'enseigner, en particulier à la yéchiva de Chem et Ever où, sans nul doute, se rendaient tous ceux qui avaient soif de la parole Divine."

Cela vient nous enseigner à quel point Hachem désire que Ses créatures se prodiguent du bien les uns aux autres (ex: le kirouv), et que, par ce mérite, ils soient dignes de recevoir Sa bénédiction.
[de même que tu fais des efforts pour que ton prochain (également fils d'Hachem) soit davantage proche d'Hachem, alors mesure pour mesure papa Hachem viendra davantage proche de toi, et alors : "Je serai avec toi et Je te bénirai" ]