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Pourquoi souffrons nous? (selon le rabbi de Berditchev)

+ Pourquoi souffrons nous? (selon le rabbi de Berditchev) :

-> Lorsqu'un juif souffre, à D. ne plaise, les bontés éventuelles précèdent en fait la souffrance, car l'intention d'Hachem en administrant la souffrance n'est pas la souffrance elle-même, mais les bontés qui en résultent, qui la précèdent donc dans les plans de D.
La seule raison pour laquelle D. fait souffrir une personne est qu'à travers la maladie (douleur physique/mentale), la personne devient un récipient pour recevoir la générosité de D., tout comme nous constatons que lorsqu'une personne souhaite transformer un petit ustensile en un plus grand, elle doit d'abord le briser.
De même, lorsque Hachem désire conférer plus que ce qu'une personne peut recevoir, il lui envoie d'abord une souffrance ou une maladie, que D. nous en protège, ce qui revient à briser le petit récipient pour l'agrandir par la suite.

[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Vayé'hi 48,20]

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=> Lorsque Dieu nous inflige des souffrances, c'est toujours pour nous permettre d'être mieux préparés à recevoir les bienfaits qu'il nous accordera par la suite.

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-> Il existe un principe selon lequel lorsque D. accorde des bienfaits aux nations [non juives], Il le fait pour les récompenser du bien qu'elles ont fait en ce monde, afin de pouvoir les punir de leurs fautes dans le monde à Venir.
Pour le peuple juif, c'est l'inverse qui est vrai. Afin d'augmenter notre récompense dans le Monde à Venir [éternel], Il nous punit dans ce monde [éphémère].

[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Vayé'hi 49,9]

[dans ce monde, une petite souffrance dans ce monde, équivaut à énormément de souffrances dans le monde à Venir.
On ne les demande pas, c'est douloureux, mais si on en a eu il faut savoir que la valeur des souffrances est énorme pour notre éternité! ]

Tout ce qui se passe a pour but la délivrance [personnelle et/ou collective].
Les mauvaises choses n'arrivent que pour servir de cause à la bonté qui s'ensuit.
(ki araa ou assiba latova)

[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Vayigach 45,27]

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=> Tous les événements [qui nous semblent] négatifs sont en fin de compte inévitablement destinés à produire des résultats positifs.
[gam zou létova (cela aussi est pour le bien) = ce n'est pas que de belles paroles, mais au-delà de transformer la rigueur en miséricorde, cela est le constat qu'on aura dans le monde de Vérité. ]

La lumière qui émane de l'obscurité est une illumination brillante, de sorte que toute prière ou tout acte de connexion avec Hachem au milieu de l'obscurité de l'échec, de la confusion et de la douleur a plus de valeur que 100 prières ou bonnes actions accomplies avec facilité.
Ce sont ces efforts qui transforment l'obscurité en lumière.
[Shomer Emounim - maamar haBita'hon - véHit'hazkout 10]

[c'est précisément c'est moment de notre vie où l'on a l'impression de ne rien valoir, qu'on a le sentiment d'être plus bas que bas (pleins de fautes), inutile, ... et pourtant c'est là qu'on a la plus grande capacité à éclairer le monde.]

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-> Les moments où nous nous sentons le plus éloignés d'Hachem ont le plus grand potentiel de rapprochement, comme il est écrit : "Une actions dans la souffrance vaut mieux que 100 actions dans la facilité" [Avot déRabbi Nathan ; Kréna déIgrta 1;27]
[on peut avoir des jours où service D. est difficile, nous n'avons pas l'envie, la force/santé, ... et l'on peut se sentir exclu par Hachem. Mais en réalité, c'est précisément dans ces conditions dures qu'on que notre service Divin à l'impact le plus puissant ("vaut mieux que 100 actions" = c'est comme si j'avais fait 100 prières en une, c'est comme si j'avais fait 100 pages de guémara en une, ...).
Imaginons la valeur de cela, si en plus nous agissons dans la joie et la gratitude envers Hachem (si c'est dans cet état que tu veux que je te serve, alors j'accepte [même si je peux demander des conditions meilleurs! ]). ]

-> Il ne faut pas désespérer, même si l'on est tombé dans les affres de l'obscurité, dans les profondeurs du Shéol, la partie la plus basse du Guéhinam (suite à des fautes très graves). Car on peut encore rétablir notre relation avec Hachem, car Sa gloire remplit tous les coins et recoins du monde, elle vitalise tout, et elle est accessible partout.
[rabbi Na'hman de Breslev - Likouté Moharan 2:6]

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-> Lorsque nous nous sentons éloignés d'Hachem, nous devrions essayer de nous rappeler quelque chose de bien que nous avons fait. Après avoir trouvé une bonne action, nous pouvons certainement en trouver d'autres pour nous remonter le moral. Une fois que nous sommes remontés, nous pouvons faire la prière et chanter les louanges d'Hachem.
[rabbi Na'hman de Breslev - Likouté Moharan 1:282]

Lorsque nous endurons des désagréments pour accomplir une mitsva, nous sommes épargnés de souffrances [que nous aurions normalement dûes avoir] dans la vie.
[Rabbénou Yona ; Ben Mélé'h - Bita'hon]

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[en ce sens, les efforts que nous déployons dans notre étude de la Torah, sont autant d'efforts qu'on nous dispensera d'avoir dans la vie de tous les jours. ]

La plus grande réussite n'est pas de ne jamais tomber, mais plutôt de se relever après être tombé.
[rabbi Israël Salanter]

Cinquante années d'étude de la Torah et de service d'Hachem ne peuvent pas lier une personne à Hachem aussi bien que le fait d'accepter la souffrance avec amour.
[rav Shnéour Zalman de Liadi - le Baal haTanya]

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-> Le Steïpler a reconnu que le fait de souffrir est difficile à supporter, mais il a souligné que les souffrances passées ont une grande valeur et deviennent une source de bénédiction.
Après la guérison, la douleur ressentie précédemment par un malade équivaut à une fortune en mérites. [Kréna déIgarta]
[en ce sens, il est écrit : "les souffrances sont précieuses" ('havivim yissourim - guémara Sanhédrin 101a)]

-> Le rav Aharon Leib Steinman enseigne :
En ce qui concerne les souffrances que nous avons déjà endurées, nous devons les considérer comme une bonne chose, car la douleur est déjà passée, et il ne vous reste plus que ses mérites. [on prie pour ne plus en avoir dans le futur. ]
[...]
Il est écrit : "Je Te remercie pour ce que Tu m'as fait souffrir" (Odé'ha, ki anitani - Téhilim 118,21).
La première phrase se situe au passé (anitani). La phrase suivante se lit : "vatéhi li lichoua", ce qui signifie littéralement : "Tu deviendras pour moi un salut" = nous remercions Hachem pour les souffrances qu'Il nous a infligées dans le passé, car elles nous apporteront le salut dans l'avenir.

"Si un homme voit que des souffrances l'atteignent, il doit examiner ses actes" (guémara Béra'hot 5a) et se repentir de ses mauvaises actions"
[Beit haLévi - maamar haBita'hon]

-> Le Ben Ich 'Наї (Ben Yehoyada - Béra'hot 5a) pose la question : pourquoi la guémara dit-elle : "Si un homme voit que des malheurs lui arrivent" ? Pourquoi ne pas dire tout simplement que l'homme a des malheurs?
Il répond qu'Hachem, dans Sa bonté infinie, nous donne souvent des signes d'avertissements avant une crise. Parfois, nous voyons à l'horizon quelque chose qui peut annoncer des problèmes.
La guémara nous apprend que dès ce stade, avant même que la crise se produise, nous devons faire une introspection.

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-> Dans la suite, le rav Yossef Dov Soloveitchik de Brisk (le Beit haLévi), donne d'autres conseils à faire dans une situation difficile :
- Adresser ses supplications à Hachem, pour qu'il le sauve et le conduise au large (loin de sa détresse), comme le dit le verset : "Prière du pauvre lorsqu'il s'évanouit et adresse ses supplications à Hachem" (Téhilim 102,1), et comme le disent [nos Sages] (guémara Nida 70b) : "que doit faire un homme pour s'enrichir? Il doit prier Celui auquel appartiennent la richesse et les biens."
- Renforcer son cœur dans le bita'hon et l'espoir en [Hachem].
- Ancrer en son cœur qu'il n'y a personne à part [D.], à qui demander de l'aide.
Comme cela est expliqué dans le rav 'Haïm de Volozhin (Néfech ha'Haïm 3,12), si quelqu'un, D. en préserve, se trouve dans une situation difficile, il doit méditer à l'Unité parfaite du Créateur, il n'y a rien à part Lui, et alors, tous les jugements et les accusations célestes contre lui seront automatiquement écartés et il ne subira aucun mal, comme le dit le verset : "Je [t']ai fait et Je [te] porterai, Je [te] soutiendrai et [te] sauverai" (Yéchayahou 46,4).

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-> En période de malheur, il faut également prier. Ramban considère que la prière est une obligation de la Torah spécifiquement en période de malheur (voir Ramban sur le Séfer haMitsvot du Rambam - Commandement positif 5).

Le Séfer ha'Hinoukh (mitsva 432, suivant l'opinion de Ramban) écrit que celui qui n'implore pas Hachem en période de malheur a négligé un commandement positif et sera gravement puni, car c'est "comme s'il écartait de lui la Providence divine".

Il ne faut pas comprendre que le bita'hon seul n'amène pas la délivrance. Mais par l'acte de la prière, nous exprimons notre confiance en Hachem et notre croyance qu'Hachem est le seul qui peut subvenir à nos besoins et nous sauver de nos malheurs (voir Mabit - Beiy Elokim - Chaar haTéfila - chap.2).
Grâce à la prière, nous pouvons atteindre des niveaux supérieurs de bita'hon.

"Une seule peur dans le cœur de l'homme est préférable à 4 000 coups de fouet" (guémara Béra'hot 7a).

-> Quand l'homme se réveille de lui-même, même si ce réveil n'est que très léger, il est préférable à 100 secousses. Après 100 discours, tout le monde peut se dire : "c'était vraiment un beau discours" ... et son cœur restera le même sans aucun changement. En revanche, un tremblement dans le cœur a la force de provoquer un grand bouleversement.
[rav Barou'h Rozenblum]

-> Le Gaon de Vilna dit : quand un homme a peur de quelque chose et que son cœur tremble, le fait de cette peur transforme son "cœur de pierre" en "cœur de chair", qui sera apte à écouter et recevoir les paroles d'Hachem. Ceci même sans aucune inquiétude ou souffrance qui arriverait par la suite. Il y a dans la force de la peur la possibilité d'ouvrir le cœur et d'y faire germer à l'intérieur la Torah et les mitsvot de façon renouvelée.

-> Selon le Maguid de Doubno : Hachem ne veut nous faire aucun mal. Jamais un père ne veut faire du mal à ses enfants.
Lorsque la Torah nous énonce les malédictions menaçant le peuple juif, le but est de nous réveiller, de nous faire peur, pour que notre cœur commence à trembler, pour transformer notre cœur en cœur de chair. Si c'est ce qui arrive, le but est atteint.

[il en découle que parfois nous avons de la peur, de la souffrance, dans un but que notre cœur puisse s'ouvrir à Hachem, puisse se tourner vers Lui pleinement.
Mais également, plus on s'efforcera d'avoir un "cœur de chair" (lui donnant de la vie, afin qu'il ne soit pas de pierre), de servir et parler à Hachem avec notre cœur, moins on aura besoin d'avoir de peurs, souffrances, amenant à cet état (elles ne sont plus nécessaires). ]

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-> voir par exemple : Le message du tonnerre ... (par le rabbi Eliyahou Lopian) : https://todahm.com/2015/12/26/le-message-du-tonnerre

L'homme a été créé pour atteindre le vrai bien, c'est-à-dire pour se rapprocher [au maximum] d'Hachem dans [l'éternité du] monde à Venir.
Parce qu'Hachem a décrété que ce but ne serait atteint que si l'homme existait d'abord dans le monde présent, tout dans ce monde a été arrangé pour servir [à chacun sur mesure] de moyen pour le préparer et le rendre prêt à ce but ultime.
[...]
Tout ce qui se trouve dans le monde physique, y compris les détails du défi de chaque individu, a ses racines premières dans le monde transcendantal, selon les concepts de perfection et de déficience qui y sont associés. La répartition des défis particuliers est déterminée par tous les détails qui existent à chaque niveau spirituel.

Selon ce principe de base, tous les triomphes et toutes les souffrances de ce monde constituent un défi pour l'homme.
Le mal nous oblige à puiser au plus profond de nous-mêmes, à trouver notre force intérieure. La nature de chaque défi particulier est ce qu'Hachem a déterminé comme étant le meilleur pour chaque individu.
[...]
La souffrance sert à nettoyer la pourriture causée par les mauvaises actions. Plus cette pourriture est nettoyée et plus les gens en sont purifiés, plus la lumière rétractée d'Hachem est révélée.
Pas à pas, le monde se rapproche de la perfection.
[...]
Parfois, le résultat final peut affecter d'autres personnes. Hachem a déterminé les moyens d'y parvenir. En fin de compte, tout est décrété en fonction de ce qui est vraiment le mieux.
[Ram'hal - Déré'h Hachem]

Guéoula – La grande réjouissance du peuple juif

+ Guéoula - La grande réjouissance du peuple juif :

-> L'ère du machia'h sera une ère de profonde joie pour le peuple juif, comme le dit le prophète Yirmiyahou (31,12) : "Alors la jeune fille se réjouira dans la danse circulaire avec la musique, les jeunes et les vieux ensemble, et je transformerai leur deuil en joie, je les réconforterai et je les ferai se réjouir de leur chagrin."

-> Le rav Nathan Wachtfogel (Léket Réchimot -Tsipita liyechoua) a fait une observation sur ce verset : "Ces mots représentent une grande et merveilleuse garantie quant à la guéoula des juifs.
Hachem n'a pas oublié les cris des humbles ; chaque goutte de sang juif qui a été versée et chaque souffrance et détresse infligées au peuple juif pendant toutes les années de son exil seront transformées en bonheur et en joie.
En fait, chaque once de douleur ressentie par chaque juif pendant toute la durée de l'exil sera transformée en joie!"

-> Dans la suite, le rav Wachtfogel décrit plus en détail la joie singulière qui accompagnera notre délivrance ultime :
Nous ne pouvons que nous fier aux paroles de nos prophètes et à la demande du roi David lorsqu'il dit : "Fais que nous nous réjouissions selon les jours où tu nous as affligés, les années où nous avons été témoins du mal".
Chaque moment de souffrance produira de la joie, comme le dit le prophète Yirmiyahou (31,12) : "Je transformerai leur deuil en joie, Je les consolerai et Je les ferai se réjouir de leur chagrin".
Le sang juif qui a coulé comme de l'eau vivra encore, revitalisé devant Hachem. Le sang des martyrs juifs crie encore comme il l'a fait dans leurs derniers instants.
Toutes ces souffrances et toutes ces âmes attendent ce grand réconfort, cette grande joie et la vengeance qu'Hachem exercera sur les nations tourmentées.

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-> Le Rambam (Hilkhot Méla'him 12,5) écrit :
"Et à cette époque (suite à la venue du machia'h), il n'y aura ni famine ni guerre, ni envie ni concurrence. Le bien coulera en abondance, tous les plaisirs seront disponibles comme de la poussière, et le monde entier sera uniquement occupé à connaître Hachem".

-> Selon le prophète Yéchayahou (11,9) : "Car [après la guéoula] la terre sera remplie de la connaissance d'Hachem comme l'eau recouvre le fond de la mer."

-> Avec la guéoula nous bénéficierons d'une incroyable proximité avec Hachem, dont le prophète Yéchayahou (62,5) en donne une analogie : "Et comme la joie d'un fiancé pour une fiancée, votre D. se réjouira pour vous."