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"Le jour où j’ai à craindre, c’est en toi que je mettrai ma confiance" (Téhilim 56,4)

-> La crainte et la confiance ne sont pas opposées, la crainte peut être le déclencheur même qui mène à la confiance.
Le 'Hazon Ich (Emouna ouBita'hon - chap.2) écrit que la crainte révèle nos limites, tandis que la confiance nous reconnecte à l'infini.

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-> La crainte des autres reflète un doute intérieur, tandis que la véritable confiance (bita'hon) élève [spirituellement] l'âme, l'alignant sur la clarté divine.
['Hovot haLévavot - chaar haBita'hon - chap.1 ]

Dans l’épreuve, il nous reste que la crainte d’Hachem

+ Dans l'épreuve, il nous reste que la crainte d'Hachem :

-> Hachem teste la descendance des saints Patriarches (les juifs) de la même manière, comme le dit le verset : "Car Hachem, ton D., te met à l'épreuve pour savoir si tu aimes Hachem, ton D., de tout ton cœur et de toute ton âme" (Réé 13,4).
Le cœur de l'épreuve est lorsque la personne ne voit pas la lumière de la sainteté et se sent éloignée, que ce soit sur le plan physique ou spirituel, assaillie par des pensées mauvaises.
Le Baal Shem Tov explique que lorsqu'une personne est mise à l'épreuve, tous ses niveaux spirituels et ses réalisations lui sont retirés, et ce n'est que par une simple crainte fondamentale du Ciel qu'elle peut surmonter l'épreuve.
Si une personne devait résister à son épreuve tout en conservant toutes ses réalisations spirituelles, ce ne serait pas une véritable épreuve, car lorsqu'elle perçoit la lumière de la sainteté, tout ce qu'elle veut, c'est faire la volonté d'Hachem. C'est pourquoi tous ses niveaux lui sont d'abord retirés, ne lui laissant que son émouna, qui est sa crainte d'Hachem, car la émouna est la porte d'entrée vers la crainte de D., car comment peut-on craindre Hachem si l'on ne croit pas en Son existence?
De cette manière, la personne est véritablement mise à l'épreuve pour savoir si elle suivra les directives d'Hachem même dans cette situation (d'obscurité).

-> Le Méor Enayim (Vaéra) enseigne : "Une épreuve (nissayon), c'est lorsque le lien que l'on a développé avec Hachem par son intellect est supprimé pendant la durée des épreuves, ne nous laissant que le libre choix. Sans cela, ce ne serait pas vraiment une épreuve, un test, car grâce à notre lien avec Hachem, un tsadik restera sûrement sur sa voie".
Ainsi, l'illumination spirituelle d'une personne doit d'abord être obscurcie, ne lui laissant que sa crainte du Ciel ; ensuite, elle est mise à l'épreuve pour voir si sa crainte du Créateur seul lui permettra de résister à l'épreuve.

-> Le Lev Sim'ha (Vayéra, Amarim) écrit :
C'est ce à quoi fait allusion l'enseignement de nos Sages (Béra'hot 33b) selon lequel "tout est entre les mains du Ciel, sauf la crainte du Ciel" = lorsqu'une personne est mise à l'épreuve, toutes ses réalisations spirituelles peuvent lui être retirées par "les mains du Ciel", sauf sa crainte du Ciel, qui reste en elle même pendant l'épreuve.

-> Lorsque Avraham a vécu l'épreuve de la Akéda, le verset : "Il vit le lieu de loin" (vayar ét amakom méra'hok - Vayéra 22,4).
Le Maguid de Kozhnitz (Avodat Israël - Vayéra) explique que Hachem, qui est appelé HaMakom (l'Endroit), semblait distant d'Avraham, le rendant incapable de se connecter avec Hachem au niveau qui lui convenait. C'était là le véritable test : la suppression de son niveau spirituel.
Pourtant, même ainsi, il s'est renforcé grâce à sa émouna, pour accomplir le commandement d'Hachem.
Après la Akéda, les acquis spirituels d'Avraham lui revinrent, et il fut capable de percevoir clairement comment Hachem l'avait accompagné tout au long du chemin, veillant à ce qu'il surmonte l'épreuve.
Avraham légua ce pouvoir à tous ses descendants, leur permettant ainsi de se fortifier pour surmonter les défis même lorsqu'ils traversaient des moments sombres, que ce soit sur le plan physique ou spirituel.

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-> Maintenant, une personne peut se demander : à quoi cela sert-il de savoir que Hachem, qui est bon et fait le bien, est présent en toutes circonstances, si cette connaissance, ainsi que toutes mes autres réalisations spirituelles, me sont retirées lorsque je suis soumis à une épreuve?

Le Sfat Emet de Brezan (Vayéchev) répond que plus une personne s'efforce continuellement de se renforcer dans le service d'Hachem, plus elle grave dans son âme la détermination de ne pas s'écarter de Sa volonté.
L'habitude devient une seconde nature pour une personne, et cette marque reste gravée dans son âme même lorsque toutes ses réalisations spirituelles lui sont retirées. Cette marque sacrée lui insufflera la force nécessaire pour surmonter toutes ses épreuves.

Nous sommes malades d’amour pour Toi Hachem

+ Nous sommes malades d'amour pour Toi Hachem :

-> Nos âmes sont malades dans le domaine de l'amour d'Hachem et nous n'avons pas une perception saine de ce qui est le mieux pour nous-mêmes, afin d'assurer notre existence continue.
Le peuple juif déclare : "Je suis malade d'amour [pour toi Hachem]" (Shir HaShirim 2,5), et nous disons également dans le chant Yédid Néfech : "Mon âme est malade de Ton amour".
Les tsadikim ont expliqué que cela signifie que nos âmes sont malades et faibles en ce qui concerne l'amour d'Hachem.

Quand une personne est malade, ce qui est amer lui semble sucré, et vice versa ; parce que nous sommes malades en matière d'amour d'Hachem, nous sommes inconscients (nous n'avons pas tous nos moyens) et nous sommes attirés par la futilité au lieu d'être attirés par l'accomplissement de la Torah et des mitsvot, qui nous attacheraient à l'amour d'Hachem, la joie éternelle.
Ainsi, même si tous nos besoins spirituels sont facilement accessibles, la maladie de nos âmes nous empêche de faire la différence entre le sucré et l'amer, entre le salé et le fade, de sorte que nous ne ressentons pas le manque d'accomplissement des mitsvot, dont nos âmes ont cruellement besoin.
[rabbi David Abou'hatséra - maamaré Emouna ouBita'hon]

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-> La source de cette idée est le Rambam (Hilkhot Déot 2,1), qui compare les maladies spirituelles aux maladies physiques. Cette maladie spirituelle est ce qui nous aveugle et nous empêche de percevoir ce qui est véritablement bon pour nous.
Dans les mots du Rambam :
"Lorsque les gens sont physiquement malades, les choses amères leur semblent sucrées, et les choses sucrées leur semblent amères ; certains patients désirent et ont envie d'aliments non comestibles tels que la terre ou le charbon, et sont dégoûtés par des aliments bénéfiques comme le pain et la viande, tout cela en fonction de leur maladie.
De même, les personnes dont l'âme est malade désirent et aiment les mauvais traits de caractère tout en détestant le droit chemin et en étant réticentes à le suivre, car cela leur est très difficile, selon la gravité de leur maladie.
Yéchayahou a dit à propos de ces personnes : "Malheur à ceux qui appellent le mal bien, et le bien mal ; qui font de l'obscurité la lumière, et de la lumière l'obscurité, qui font de l'amer le doux, et du doux l'amer" (Yéchayahou 5,20). À leur sujet, il est écrit : "Ceux qui abandonnent les chemins de la droiture, pour marcher dans les voies de l'obscurité" (Michlé 2,13).

Il est possible d'aimer Hachem pour la récompense qu'Il promet.
Mais un amour plus élevé consiste à L'aimer simplement parce qu'Il nous aime.
Sans attentes, juste un amour pur et sans filtre.
[ rabbi Lévi Its'hak de Berditchev ]

La peur est comme un aimant. Elle attire à elle la chose même dont elle a peur.
Craignez la maladie ou le danger, et vous risquez de l'attirer plus près de vous.
Mais craignez Hachem avec crainte et amour, et vous attirerez la Chékhina elle-même vers vous.
[d'après le Arvé Na'hal - Vayétzé - drouch 2 ]

Celui qui n’a pas de crainte du Ciel n’est pas un être humain

+ Celui qui n’a pas de crainte du Ciel n’est pas un être humain :

"Qu'est-ce que Hachem, ton D., te demande? Seulement de craindre Hachem ton D." (Ekev 10,12)

-> La guémara (Béra'hot 33b) apprend de ce verset que "tout est entre les mains du Ciel, sauf la crainte du Ciel."

-> Le rabbi Mendel de Kotzk (séfer Ohel Torah) explique que si quelqu’un demande à Hachem un bien terrestre, Il peut le lui donner ou non. Il appartient au Ciel de décider si la demande sera exaucée.
En revanche, si l’on prie pour la crainte du Ciel, il ne fait aucun doute qu’elle lui sera accordée.

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-> Le rav El'hanan Wasserman (séfer Kovetz Mamarim) écrit :
La crainte du Ciel n’est pas simplement un bienfait supplémentaire. On n’est qualifié d’être humain que s’il a de la crainte du Ciel (yirat chamayim). Celui qui ne craint pas le Ciel n’est pas un "Adam".
C’est ce qu’a déclaré le roi Chlomo : "Craignez Hachem ... car cela est tout de l’homme" (ét aElokim yaré ... ki zé kol aadam - Kohélet 12,13).
Seul celui qui craint Hachem est qualifié d’homme. Celui qui ne le fait pas peut avoir beaucoup de bonnes qualités, mais il n’est pas un homme.

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+ "Qu'est-ce que Hachem, ton D., te demande? Seulement de craindre Hachem ton D." (Ekev 10,12)

-> La guémara (Béra'hot 33b) apprend de ce verset que "tout est entre les mains du Ciel, sauf la crainte du Ciel."

-> Le 'Hidouché haRim affirment qu’il existe deux domaines dans lesquels les gens agissent à l’opposé de la Torah.
1°/ le premier concerne la parnassa. Cela dépend entièrement de Hachem, et les gens pourraient compter uniquement sur Lui pour les soutenir, mais ils continuent à courir çà et là de manière absurde et à déployer des efforts incalculables à la recherche de la parnassa.
2°/ le deuxième domaine concerne la avodat Hachem. Cela dépend entièrement de chacun, mais au lieu de travailler dur pour atteindre un niveau élevé dans ce domaine, les gens s’en remettent à Hachem. Ils ont du "bita'hon" qu’Hachem s’en chargera. Ceci est contraire à la maxime de nos Sages selon laquelle "tout est entre les mains du Ciel, à part la crainte du Ciel."

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-> Le séfer Toldot Yaakov Yossef explique la guémara selon laquelle tout est entre les mains de Hachem, sauf la crainte du Ciel, en disant que cela signifie qu’Hachem détient toutes les Midot, telles que la Ahava (amour), la Ra'hmanout (miséricorde), la patience, ..., et qu’il faut s’efforcer de L'imiter en acquérant toutes ces Midot.
La seule exception est la crainte du Ciel, qui est une Mida qui ne concerne pas Hachem.
Ainsi, nos Sages affirment que toute mida se retrouve en Hachem, à l'exception de la crainte du Ciel.

Toute téchouva, même celle qui est motivée par la crainte d'une punition, découle en fin de compte du désir de s'unir à Hachem.
[rav Avraham Kook - Orot haTéchouva 16,8]

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-> En ce sens : "Chaque juif a son propre chemin vers la téchouva. Un téchouva standard, général, ne suffit pas. Chacun doit trouver la voie qui convient à son âme unique et à son rôle unique dans la vie."
[Orot haTéchouva 16,10]

La douleur naturelle qui brûle dans le cœur à la suite de l'expérience de la téchouva provient de la souffrance que l'âme ressent lorsqu'elle est restée statique, alors qu'elle aurait dû constamment s'élever de plus en plus haut, conformément à sa véritable nature.
Cependant, ce feu ardent peut se transformer en une flamme de grand amour remplie d'un plaisir élevé, lorsque l'âme trouvera la force de revenir à son objectif constant d'ascension.
[rav Avraham Kook - Orot haTéchouva 15,3 ]

Amour réciproque

+ Amour réciproque :

"Et tu aimeras Hachem ton D. de tout ton cœur ... et de tous tes biens" (Vaét'hanan 6,5)

=> Comment peut-on nous ordonné d'aimer Hachem. L'amour étant un sentiment, peut-on nous imposer ce qu'il faut ressentir?

-> Le rav Akiva Eiger dit que la réponse se trouve dans les derniers mots de la prière de "Ahava Rabba".
Nous récitons : "Qui choisit sa nation Israël avec amour" (abo'her ét amo Israël béaava).
Si nous reconnaissons qu'Hachem nous aime, alors il nous incombe de L'aimer en retour.
Il est dit : "Comme dans l'eau, le visage reflète le visage, ainsi le cœur de l'homme reflète le cœur de son prochain" (Michlé 27,19).
Il nous appartient de reconnaître Son amour, et une fois que nous l'aurons fait, nous L'aimerons naturellement.

[plus je fais des efforts pour intellectualiser à quel point Hachem m'aime personnellement à la folie, plus il va éclore en moi de l'amour pour Lui. ]

La définition de la criante du Ciel (yirat chamayim) dans notre génération est de croire que tout ce qui nous arrive au cours de l'année a été décrété à Roch Hachana.
[le Steipler - au nom du 'Hazon Ich ]