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Se réveiller avec comme première pensée l’amour d’Hachem pour nous

+ Se réveiller avec comme première pensée l'amour d'Hachem pour nous :

-> Nos maîtres 'hassidiques disent que la façon dont nous commençons notre journée représente sa conception spirituelle. Chaque jour, un nouveau jour naît. Mes premières pensées m'accompagnent tout au long de la journée. J'ouvre la porte pour les laisser entrer, puis ils m'escortent toute la journée, même et souvent contre mon gré.
L'humeur et l'énergie de la journée sont déterminées dès le premier instant. Les premières pensées de la journée en conçoivent l'ADN, qui façonnera et influencera sa progression.

Il y a des centaines d'années, nos Sages de Tsaf ont institué que tout juif commence sa journée par 12 mots : "modé (moda) ani léfané'ha, mélé'h 'haï végayam ..." (Je suis reconnaissant pour Ta proximité, ton Roi vivant et soutenant).

On remarque que le mot "modé" (merci) vient avant le "ani" (je, moi), car le matin un juif doit commencer sa journée par de la gratitude, plutôt que de se focaliser sur son égo "moi".
[c'est voir tout ce que j'ai dans ce monde, plutôt que tout ce que j'aimerai avoir (surtout de nos jours avec les réseaux sociaux où chacun montre ce qu'il a (sous un bel aspect), et on peut facilement être jaloux, jamais satisfait de ce que nous avons déjà). ]

Cette gratitude comporte de nombreuses facettes, mais il est important de noter qu'il ne s'agit pas simplement d'une gratitude pour le don d'une vie renouvelée (retour de l'âme toute pure chaque matin), pour ma conscience éveillée. L'accent est plutôt mis sur le Donateur de ce cadeau suprême qu'est la vie.

En réalité, la principale gratitude le matin est la celle en tant que juif(ve) d'avoir pour une relation de proximité privilégiée avec Hachem.
Le rav Kook décompose ces trois mots : "modé (moda) ani léfané'ha" (Je suis reconnaissant de Ta proximité) [le terme "léfané'ha" renvoie au fait qu'Hachem aime constamment chaque juif, au point que nous sommes toujours "léfané'ha", en face de Lui, car Il n'arrive pas à se détacher de nous tellement nous Lui sommes précieux (peu importe nos actions). ]

Le rav Kook (dans son commentaire sur le livre de la prière) écrit :
"La première manifestation de l'exaltation de la vie, apporte avec elle l'extase transcendante la plus élevée, qui est exprimée par le remerciement.
Avec le premier rayon de sainteté (à notre réveil) ... l'être humain se trouve en présence d'Hachem et dans un amour profond, avec la douceur de l'amitié sacrée et l'audace d'entrer dans le Saint des Saints, en prononçant avec audace le mot : "léfané'ha" (Ta proximité)."

Même si nous le faisons tous les jours, le moment du réveil ne devrait jamais devenir une routine. C'est comme si nous assistions à notre propre naissance physique ; c'est comme si nous revivions l'expérience d'Hachem insufflant une âme dans notre corps. C'est un moment digne d'extase.
Selon le rav Kook, nous ne sommes pas seulement reconnaissants d'être en présence d'Hachem (nous redonnant la vie pour une nouvelle journée), nous sommes en fait très proches d'Hachem : "léfané'ha" (en face à toi, c'est une réalité palpable!).
Le rav Kook décrit cette proximité comme la "douceur de l'amitié sacrée".

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-> Le 10e mot du modé ani est "bé'hemla" (avec compassion, miséricorde), renforce cette amitié sacrée avec Hachem, qui ne me rend pas seulement mon âme, Il me rend mon âme "avec compassion".

Le rav Kook (commentaire sur la prière) commente :
"La qualité de la compassion divine s'accorde à l'âme, comme elle confère de la compassion au corps dévitalisé, dépourvu de vie ou de lumière.
Et avec cette compassion divine, elle (l'âme) continue à donner de la lumière au corps, à lui redonner une vie fluide."

Ma journée est conçue avec "la douceur de l'amitié sacrée". Je me réveille en me sentant imbibé de la compassion d'Hachem. Je me réveille "dans un amour profond".
[on termine le "modé ani" par "raba émounaté'ha" = peu importe ce qu'on a pu faire, Hachem a confiance en nous, nous redonnant forces et vie (sachant que tout juif par ses actions impacte en bien ou mal les mondes Supérieurs, et donc inférieurs par ricohcet). ]

Imaginez ce que vous ressentiriez si vous vous réveilliez chaque matin avec notre premier regard sensoriel sur le monde : "Je suis aimé. Hachem croit suffisamment en moi pour me rendre mon âme. Je suis le bénéficiaire de la compassion d'Hachem. Je suis aimé".

Le "modé ani" est un moment où l'on renforce cette "expression douce et aimante de la compassion divine sacrée", qui est en fait une caresse céleste, un baiser spirituel.
C'est comme si la première chose que doit faire un juif(ve), c'est avoir un moment d'intimité, d'affection spirituelle (caresse, baiser) avec papa Hachem, et proclamer : "Je Te suis reconnaissant Hachem (Maître du monde) d'avoir autant de proximité avec Toi, d'être aussi aimer et important à Tes yeux".

La première chose d'un juif est de transmettre à son intériorité l'amour d'Hachem, pour ressentir et vivre la "douceur de l'amitié sacrée" d'Hachem.
Canaliser en soi (en devenant un concept réel, et non théorique), internaliser cette compassion, cette caresse céleste, cet amour divin, et ensuite l'apporter au monde.
Se réveiller continuellement, encore et encore, en se sentant aimé, tout au long de la journée. [même si je me comporte mal, même si je ne fais pas assez de choses spirituels, cela ne change rien à l'amour d'Hachem pour moi, pour chaque juif (Son enfant adoré). ]

[rav Arié Ben David]

Confiance & crainte en Hachem

+ Confiance & crainte en Hachem :

-> Le rav Chakh raconta une fois, que durant les derniers jours de sa vie, le Grize de Brisk (qui décéda la veille de Yom Kipour) était malade et alité. Le rav Chakh mentionna alors devant lui la nécessité de se renforcer dans la confiance qu'Hachem trancherait favorablement notre jugement.
"Est-ce cela qui s'appelle la confiance en D., s'écria alors le Grize, alors que je n'éprouve aucune crainte? Qu'appelle-t-on "confiance en D."? C'est lorsque l'homme a réellement peur, et que malgré tout, il surmonte celle-ci grâce à sa confiance en Hachem."

Et de fait, nous devons tenir comme principe qu'il est impossible de craindre sans confiance en Hachem et il est impossible d'avoir confiance en D. sans crainte, car la crainte toute seule peut conduire l'homme à la dépression, et à l'inverse, la confiance sans crainte ne vaut rien et peut même amener l'homme à rejeter le joug Divin.
[rav Elimélé'h Biderman]

La crainte d’Hachem pour être délivré de nos problèmes

+ La crainte d'Hachem pour être délivré de nos problèmes :

-> "Un cheval est un faux espoir de victoire, et avec sa puissance, il ne s'échappera pas. Voici que l'œil d'Hachem se porte sur ceux qui Le craignent, sur ceux qui espèrent en Sa bonté" (Téhilim 33,17-18).

-> Le Méor Einayim explique que la victoire à la guerre ne dépend pas de la force du cheval ou de la puissance de l'armée. Au contraire, "l'œil d'Hachem est tourné vers ceux qui Le craignent", ce qui signifie qu'Il traite une personne selon sa volonté. Si quelqu'un Le craint, Il lui fournira tout ce qu'il désire.

Nous apprenons ainsi que si nous avons besoin d'une délivrance (yéchoua), la meilleure chose à faire est de craindre Hachem. Une fois que l'on a fait cela, Hachem nous fournira le salut dont nous avons besoin.

La plus grande obscurité est de ne pas voir le Créateur, et la plus grande lumière est de Le trouver partout.
[rabbi Ouri Lati ]

Tout juif aime naturellement Hachem

+ Tout juif aime naturellement Hachem :

-> La Torah nous demande d'aimer Hachem (Dévarim 6,5 ; Dévarim 10,12).
Il est difficile d'aimer quelqu'un qui vous fait du mal. Savoir qu'Hachem dirige le monde signifie savoir que les choses difficiles, douloureuses, que je traverse viennent de Lui, c'est Lui qui me fait souffrir.
Bien sûr, je sais dans mon esprit que cette douleur est bonne et dans mon intérêt, mais cette connaissance n'atteint pas toujours mon cœur. Il est difficile d'aimer Hachem lorsqu'Il me fait souffrir.
Comment suis-je censé me sentir dans cette situation?

Le fait est que même si nous pensons que nous n'aimons pas Hachem, en réalité nous l'aimons.
Chaque juif aime naturellement Hachem. Même si nous avons l'impression de ne pas l'aimer, nous l'aimons, mais quelque chose nous en empêche.
La preuve en est que même si nous n'avons pas l'impression de L'aimer, il est probable que nous voulons vraiment pouvoir L'aimer. Et même si nous ne voulons pas vraiment l'aimer, nous voulons probablement vouloir pouvoir l'aimer. Et même si nous ne le voulons pas, au fond de nous, nous trouverons probablement qu'au moins, nous voulons le vouloir.

Ce "désir", même s'il est bloqué ou enfoui, est notre amour pour Hachem.
C'est peut-être loin, mais c'est là, et cela nous dit que nous (tout juif) aimons Hachem, même si nous avons l'impression de ne pas l'aimer.

[rav Kalonymos Kalman Shapira - le rabbi de Piaseczno - Aish Kodech - Vayigach 5702]

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-> Chaque juif aime Hachem naturellement et automatiquement, et cet amour d'Hachem est un héritage des Avot, nos Patriarches.
[le rabbi de Piaseczno - Aish Kodech - ha'Hodech 5702 ]

Voir également les paroles du Rabbi dans Hachsharas Ha Avreichim, perek 4, fin de l'article ha ish hechafetz, où il écrit :

-> "Dans nos livres saints, il est dit que l'amour d'Hachem est naturel chez un juif, il est juste enfoui et (parfois) n'est même pas ressenti par la personne elle-même".
[le rabbi de Piaseczno - dans son Hachsharat haAvré'him - chap.4 ]

-> L'amour d'Hachem est inhérent à chaque juif par nature, "parce qu'en vérité, chaque âme d'Israël craint et aime Hachem, et seulement parce que nous sommes enfermés dans un corps physique, notre amour et notre crainte sont enfermés, et celui qui agit pour révéler son âme, aussi son amour et sa crainte de D., seront révélés (automatiquement), avec l'aide d'Hachem.
[le rabbi de Piaseczno - Bné Machschava Tova - séder Hadrachah V'Klalim - ot 14 ]

-> L'état naturel d'un Juif est d'aimer Hachem, et si nous ne le faisons pas, c'est que quelque chose l'en empêche.
[le rabbi de Piaseczno - Déré'h haMélé'h]

-> L'implication [que la Torah nous demande d'aimer Hachem] est que l'état naturel d'un juif est d'aimer Hachem. Si nous ne le faisons pas, c'est à cause de l'interférence de "arlat halev", la couverture sur notre cœur, qui, une fois enlevée, permettra à notre amour naturel pour Hachem d'émerger.
[le rabbi de Piaseczno]

[on peut éventuellement dire qu'on a chacun un feu d'amour pour Hachem en nous, mais nous devons trouver au quotidien ce qui va en faire un feu d'une grande intensité, car notre yétser ara à l'inverse travaille à en faire un feu mort.
On doit identifier ce qui vient faire blocage à cet amour d'Hachem, et le supprimer (ex: des déceptions, aborder la vie avec une vision non juive, avoir le sentiment que l'on ne mérité pas d'être aimé par le Roi des rois tellement nous ne valons rien, ...). ]

-> Fréquemment dans la prières, nous demandons : "vétaher libénou léovdé'ha béémet" (Hachem purifie nos cœurs pour Te servir avec Vérité".
L'implication est que tout manquement dans notre service d'Hachem est dû à une impureté étrangère qui s'est infiltrée dans nos cœurs, qui sont par essence purs.
[Hachem la pureté de notre coeur, pour que notre amour envers Toi éclate pleinement! ]

-> Plus profondément, puisque chaque juif est une partie d'Hachem ('helek Eloka mimaal), l'amour naturel de soi est enraciné dans un amour pour Hachem.
Un manque de sentiment d'amour pour soi-même est un manque de sentiment d'amour pour Hachem, c'est-à-dire le Hachem à l'intérieur de nous-mêmes, pour ainsi dire.
[cela ne signifie pas que celui qui n'aime pas Hachem ne peut pas s'aimer lui-même, ou vice versa, évidemment. Ils ne sont pas liés à ce niveau. Mais il existe une voie où l'on peut travailler les deux en même temps, puisqu'ils sont liés. ]

Aimer Hachem = ne pas agir avec Lui comme si c’était un étranger

+ Aimer Hachem = ne pas agir avec Lui comme si c'était un étranger :

"Tu n'auras pas d'autres dieux devant moi" (Yitro 20,3)

-> Le roi David dit : "Tu n'auras pas de dieu étranger et tu ne te prosterneras pas devant un dieu du dehors" (lo yiyé bé'ha el zal, vélo tista'havé lé'el né'har - Téhilim 81,10).
Le rabbi Mendel de Kotzk demande pourquoi est-il nécessaire que David dise cela. La Torah ne dit-elle pas clairement que nous ne devons pas avoir de dieux étrangers?

Il répond que le verset dans Téhilim doit être lu différemment. Il doit être lu comme suit : "Hachem ne doit pas être un étranger pour vous".

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[l'essentiel pour un juif(ve) est de mettre des sentiments permettant d'entretenir une relation d'amour et de proximité avec Hachem (toute action même stupide (dans le cadre de la loi juive), est bonne pour cela!).
En effet, on peut très bien réaliser machinalement toutes les mitsvot, étudier de nombreuses heures la Torah, mais être froid et distant avec Hachem.
Est-ce que Hachem est tout proche de moi (dans mon cœur battant d'amour, de reconnaissance pour Lui), est-ce que je parle souvent avec Lui depuis mon intériorité (même pour des choses toute petite), ou bien mes lèvres bougent et mon cœur est pris par d'autres choses (plus importante?!) ?
Plus largement, qui est Hachem pour nous et quel relation de proximité souhaite-t-on nous développer avec Lui dans ce monde?
Oui c'est difficile (le yétser ara est là pour nous compliquer la tâche), mais après notre mort, il ne nous sera plus possible de muscler cet amour car la Vérité Divine sera totalement flagrante (l'amour se développant par l'effort [émotionnel, physique] pour autrui).

N'oublions pas que la première et la dernière lettre de la Torah forme le mot : "lev" (coeur), car le principal pour Hachem c'est qu'on agisse dans ce monde pour qu'Il puisse être le plus possible présent dans notre cœur, et non étranger (extérieur). ]

"La ahavat Israël est une ségoula pour ahavat chamayim.
Si quelqu'un aime sincèrement les autres juifs, il en viendra à aimer Hachem."
[ rabbi de Stretin ]

Un judaïsme basé sur l’amour d’Hachem

+ Un judaïsme basé sur l'amour d'Hachem :

-> Nos Sages (guémara Sota 49b) nous disent que dans la période précédant le machia'h "ceux craignant la faute seront méprisés" (יראי חטא ימאסו).

-> Le 'Hozé de Lublin donne une nouvelle interprétation au nom de rabbi Zoucha d'Anipoli : Avant l'arrivée du machia'h, le monde juif sera opposé à ceux dont le judaïsme est basé sur la crainte de la faute parce qu'ils aspireront à un judaïsme rempli d'amour.

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[avant la venue du machia'h, ceux qui vivent leur judaïsme majoritairement en servant Hachem par la crainte, seront injuriés parce que tout le monde Le servira majoritairement par amour. ]

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-> Le rav Avigdor Miller enseigne qu'une personne ne devait pas laisser passer un seul jour sans affirmer, au moins une fois : "Je t'aime, Hachem!".

Pharaon pensait craindre le Ciel

+ Pharaon pensait craindre le Ciel :

"Et toi et tes serviteurs, je sais que vous ne craignez pas encore Hachem" (Vaéra 9,30)

-> Le rav Bounim de Peshischa (cité dans le séfer Kol Sim'ha) explique que Pharaon venait de dire : "Implorez Hachem, il y a eu assez de tonnerres venus de D. et de grêle" (Vaéra 9,28)

Quand il vit le tonnerre et la grêle de D., il eut peur.
Selon la guémara (Béra'hot 59a), l'objectif du tonnerre et des cauchemars est de "rendre droit ce qui ait tordu dans le cœur" d'une personne.
Le tonnerre a fait naître la crainte/peur dans le cœur de Pharaon et il a pensé qu’il possédait désormais la yirat Elokim, la crainte de D.

C’est le comportement d’un imbécile. Les imbéciles pensent qu’une fois qu’ils ont atteint un petit niveau de compréhension et de crainte d'Hachem, ils ont atteint un grand niveau.
Ils ne réalisent pas qu’il leur reste encore un long chemin à parcourir. [à l'image de l'infinité d'Hachem]
Pharaon pensait avoir atteint un niveau suffisamment élevé, alors il dit à Moché que le tonnerre et la grêle étaient suffisants.
Moché lui répondit : "Je sais que tu ne crains pas encore Hachem" = tu te fais des illusions en croyant que tu as de la yirat chamayim, mais tu es très loin de vraiment craindre Hachem.

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[à l'inverse, plus on apprend à connaître Hachem, plus on prend conscience de Son immensité et de notre petitesse en comparaison. ]

Hachem est présent partout, entourant et remplissant tous les mondes, et accordant [à chaque instant] la vie à tous.
[Zohar - tikoun 7, 91b ; Raya Méhemna - Pin'has 225a ]