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Pharaon pensait craindre le Ciel

+ Pharaon pensait craindre le Ciel :

"Et toi et tes serviteurs, je sais que vous ne craignez pas encore Hachem" (Vaéra 9,30)

-> Le rav Bounim de Peshischa (cité dans le séfer Kol Sim'ha) explique que Pharaon venait de dire : "Implorez Hachem, il y a eu assez de tonnerres venus de D. et de grêle" (Vaéra 9,28)

Quand il vit le tonnerre et la grêle de D., il eut peur.
Selon la guémara (Béra'hot 59a), l'objectif du tonnerre et des cauchemars est de "rendre droit ce qui ait tordu dans le cœur" d'une personne.
Le tonnerre a fait naître la crainte/peur dans le cœur de Pharaon et il a pensé qu’il possédait désormais la yirat Elokim, la crainte de D.

C’est le comportement d’un imbécile. Les imbéciles pensent qu’une fois qu’ils ont atteint un petit niveau de compréhension et de crainte d'Hachem, ils ont atteint un grand niveau.
Ils ne réalisent pas qu’il leur reste encore un long chemin à parcourir. [à l'image de l'infinité d'Hachem]
Pharaon pensait avoir atteint un niveau suffisamment élevé, alors il dit à Moché que le tonnerre et la grêle étaient suffisants.
Moché lui répondit : "Je sais que tu ne crains pas encore Hachem" = tu te fais des illusions en croyant que tu as de la yirat chamayim, mais tu es très loin de vraiment craindre Hachem.

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[à l'inverse, plus on apprend à connaître Hachem, plus on prend conscience de Son immensité et de notre petitesse en comparaison. ]

Hachem est présent partout, entourant et remplissant tous les mondes, et accordant [à chaque instant] la vie à tous.
[Zohar - tikoun 7, 91b ; Raya Méhemna - Pin'has 225a ]

L’amour d’Hachem

+ L'amour d'Hachem :

-> L'amour d'Hachem est l'objectif ultime de tous nos attributs et le point culminant de tous les niveaux de ceux qui servent Hachem. C'est comme si tous les traits de caractère se trouvaient sur une échelle qui mène au niveau de l'amour de D. ... il n'y a rien au-dessus.
[Or'ĥot Tsadikim - Chaar haAhava]

-> Le but des mitsvot est de parvenir à (toujours davantage) d'amour de D.
[ Sfat Emet - Ekev 5658 ]

-> Lorsque, grâce à sa compréhension, le cœur du croyant est vidé de son amour pour ce monde et consciemment et rationnellement libéré de ses désirs, alors l'amour du Créateur viendra reposer dans son cœur et s'enracinera dans son âme.
[Rabbénou Bé'hayé - 'Hovot haLévavot - 10 Intro]

-> Il faut faire tout ce qui est en son pouvoir pour diriger ses pensées à tout moment, de sorte qu'il n'y ait pas un seul instant, jour ou nuit, où l'on ne se souvienne pas de son amour inconditionnel pour D.
[séfer ha'Hinou'h 418 ]

-> "Tu aimeras" (Vaét'hanan 6,5) = recherche la proximité de D. en donnant tout ton être. La proximité avec D. doit être tout pour vous, et pas seulement un moyen d'atteindre vos désirs.
[rabbi Shimshon Raphael Hirsch]
[je ne dois pas vouloir être proche d'Hachem pour qu'Il fasse davantage MA volonté, mais avoir le plus d'attachement est la chose ultime vers laquelle on doit tendre (tout le reste étant nul en comparaison). ]

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-> Rabbi Shnéour Zalman de Liadi (Tanya - Likouté Amarim 44) enseigne :
L'amour d'Hachem est présent dans le cœur de chaque juif ; nous l'avons hérité de nos Patriarches (les Avot).
[ainsi absolument tout juif a toujours cette capacité latente, et nous devons faire l'effort de le dévoiler dans la réalité. C'est le principal but de notre passage sur terre. Plus nous développons un amour pour Hachem, plus nous pourrons être proche de Lui dans l'éternité du monde à Venir]
Nous reconnaissons d'abord que Hachem est la source de la vie. Nous reconnaissons ensuite que Hachem est notre Père, et nous le contemplons constamment. Même si, au départ, cela semble être le fruit de notre imagination, c'est la vérité, et c'est en pratiquant une telle pensée que l'amour vient naturellement.
[...]

Chaque personne juive en tant qu'héritage de nos Patriarches ... doit s'habituer, dans ses paroles, son cœur et son esprit, au fait que l'infini (Hachem) est notre véritable Père et la source de notre vie, et de susciter envers Lui l'amour qu'un fils a pour son père. Lorsque l'on pratique constamment cette [façon de penser], cette habitude devient sa nature.

... L'avantage de cette révélation est qu'elle entraîne l'action : l'étude de la Torah et l'observation des mitsvot afin d'apporter du plaisir à Hachem, comme un fils qui sert son père.

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+ L'amour de D. apporte de la joie :

-> L'amour d'Hachem apporte à l'âme le plaisir et la joie.
Lorsqu'il est impossible ou très difficile de saisir l'objet de son amour, l'âme est généralement troublée et confuse, pensant aux moyens d'atteindre l'objet de son amour. C'est pourquoi ceux qui désirent sont toujours tristes et troublés jusqu'à ce qu'ils atteignent l'objet de leur désir.
Cependant, l'amour d'Hachem, bien qu'il soit impossible à saisir, ne trouble pas l'âme et ne l'embrouille pas ; au contraire, l'âme se réjouit, se délecte et tire un grand plaisir de la petite mesure qu'elle saisit.
[ rav Yossef Albo - séfer ha'Ikkarim 3,36 ]

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-> Selon le Séfer haYachar, l'amour d'une personne pour Hachem peut être évalué de 10 façons en fonction de la nature de l'amour :
1°/ On aime la Torah de D.
2°/ On éprouve plus de plaisir à servir Hachem qu'à toute autre forme de plaisir.
3°/ On déteste ceux qui déteste le Créateur et on aime ceux qui L'aiment.
4°/ L'amour des biens de ce monde n'est rien à côté du fait de servir le Créateur.
5°/ Les efforts, les pertes et les souffrances qu'implique l'amour d'Hachem lui paraissent doux.
6°/ Il ne fait pas passer ses propres préoccupations avant celles d'Hachem.
7°/ On parle aux autres de son amour pour D. et on s'en glorifie.
8°/ Il n'écoute pas ceux qui l'incitent ou le détournent du service de D.
9°/ Quoi qu'il lui arrive, en bien ou en mal, on n'abandonne pas le service d'Hachem.
10°/ On ne sert pas [Hachem] pour recevoir une récompense, car cela signifierait que son service est subordonné à quelque chose.
Lorsque ces 10 attributs sont intégrés dans une personne, celle-ci est considérée comme quelqu'un qui aime D., et il est entièrement pieux.

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-> Un grand rabbin demanda un jour au saint rabbi Avraham de Stretin : J'ai entendu dire que l'honorable rabbin donnait des remèdes spirituels [ségoulot] et que ses ségoulot étaient efficaces. Je le supplie de me donner une ségoula qui m'aidera à craindre le Ciel.
Le saint lui répondit : "Je n'ai pas de ségoula pour craindre le Ciel, mais j'en ai une pour avoir de l'amour du Ciel".
Le rabbin dit : "Mais l'amour du Ciel est un niveau encore plus élevé que la crainte du Ciel. L'honorable rabbin me donnerait-il cette ségoula?"

Le rabbi de Stretin répondit : L'amour d'Israël est une grande ségoula pour l'amour du Ciel. Celui qui aime le peuple juif peut facilement parvenir à l'amour du Ciel.

La pire chose qu'une personne puisse dire est qu'Hachem l'a abandonnée.
Hachem n'abandonne jamais une personne, quoi qu'elle fasse.
La dissimulation d'Hachem (ester panim), ne signifie pas qu'Hachem nous abandonne, mais plutôt qu'il devient plus difficile de Le voir.
Nos difficultés ne sont pas le résultat d'un abandon de la part d'Hachem ; au contraire, c'est dans les moments difficiles qu'Hachem est le plus proche de nous.
[Messé'h 'Hokhma - Vayéle'h 31,17 ]

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-> Hachem dit à tout juif : "Je suis avec lui dans sa difficulté" (Téhilim 91,15 - imo ano'hi bétsara - עִמּוֹ אָנֹכִי בְצָרָה).
Dans ce verset qui parle de nos moments de douleur, on peut noter que les dernières lettres de chaque mot sont : youd, hé, vav (יהו), qui sont les 3 lettres du Nom de Hachem (יהוה) [dans Son attribut de miséricorde].
[Rabbénou Bé'hayé - Ki Tavo 28,15]

-> Le Zohar (sur Méguilat Eikha) dit qu'à chaque fois qu'une punition doit s'abattre sur un juif, la Présence Divine se place devant la punition pour la recevoir à sa place. L'homme qui se trouve alors derrière la Présence Divine ne reçoit qu'un léger éclat, une fraction de la punition qu'il aurait dû réellement recevoir.
C'est ainsi qu'agirait une mère pour son fils, et c'est ainsi qu'Hachem agit constamment pour nous.

-> Si l'on peut dire, Hachem Lui-même est dépendant des souffrances des hommes : "dans toutes leurs souffrances, Il souffre’’ (bé'hol tsaratam lo tsar - Yéchayahou 63,9).

b'h, voir également :
- Quand je souffre, mon papa Hachem souffre encore plus que moi : https://todahm.com/2016/08/22/quand-je-souffre-mon-papa-hachem-souffre-encore-plus-que-moi
- Etre malade = est-ce être abandonné par Hachem? : https://todahm.com/2020/09/21/etre-malade-est-ce-etre-abandonne-par-hachem

Le plaisir succède à la crainte d’Hachem

+ Le plaisir succède à la crainte d'Hachem :

-> Dans un premier temps, une personne acquiert la crainte d'Hachem. Ce n'est qu'ensuite qu'elle prend plaisir à servir Hachem.
Ainsi, le plaisir futur est caché de manière latente dans la crainte, car si le plaisir se manifestait dès le départ, le service Divin d'une personne n'aurait aucune valeur.
Son service ne résulterait pas de son libre choix, mais du plaisir qu'il en retire. Par conséquent, le plaisir doit d'abord être dissimulé et caché.
Au contraire, une personne doit s'efforcer de servir Hachem avec crainte tout au long de sa vie, et ensuite elle atteindra le plaisir.
C'est là l'allusion au verset : "La crainte d'Hachem est son trésor" (yirat Hachem hi otsaro - Yéchayahou 33,6), car le mot "trésor" désigne quelque chose de caché et de dissimulé.
Dans la crainte se cache le plaisir.

Tel est donc le sens profond du verset "Hachem ouvrira pour vous Son bon trésor" (Ki Tavo 28,12) : Hachem ouvrira pour vous le bien caché qui se trouve dans le trésor, qui est la crainte d'Hachem, après que vous aurez adoré D. avec crainte.

[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Ki Tavo 28,12 ]

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=> Si nous prenions immédiatement plaisir à servir Hachem, notre service ne serait que le résultat de notre plaisir. Le service Divin doit donc commencer par la révérence et la crainte ; la joie et le plaisir suivront.

Se lier à Hachem pour recevoir toute Sa bonté

+ Se lier à Hachem pour recevoir toute Sa bonté :

-> La parole d'Hachem n'apporte que de la bonté aux mondes. En réalité, la parole, lorsqu'elle est liée à Hachem, est une forme puissante de bonté. Cependant, lorsqu'elle s'étend au-delà de "la bouche de D.", la bonté se contracte pour que les mondes puissent la recevoir, chacun selon sa capacité.
Mais en fait, lorsqu'une personne s'attache continuellement à Hachem, elle est alors capable de recevoir la bonté telle qu'elle est lorsqu'elle est attachée au Tout-Puissant.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Ki Tavo 26,18-19 ]

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=> Le parole d'Hachem confère de la bonté au monde de manière contractée.
Cependant, celui qui est continuellement connecté à D. reçoit Sa bonté de manière non contractée.

"Chez les poissons de la mer, celui qui est plus gros dévore l'autre, de même chez les hommes, s'il n'y avait pas la crainte du Ciel, le plus grand mangerait son prochain."
[guémara Avoda Zara 4a]

La joie qui découle de la crainte d’Hachem

+ La joie qui découle de la crainte d'Hachem :

-> Le principal service de l'homme est de cultiver la crainte d'Hachem.
Après avoir atteint la crainte de D., vous atteignez la joie, et cette joie est désignée comme la présence de la Chékhina (archaat aChékhina).
C'est alors que l'on peut entendre la sainte Torah d'en haut.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Ekev 7,12 ]

=> La crainte d'Hachem, bien que louable en soi, n'est pas la dernière étape de notre service divin.
Après avoir atteint la crainte, nous méritons de nous réjouir en D.

+ "Hachem protège tous ceux qui L'aiment" (chomer Hachem ét kol oavav - Téhilim 145,20).
Le Rokéa'h écrit à propos de ce verset qu'Hachem protège ceux qui L'aiment, de tout mal ou de toute tragédie.

[ il est écrit : "donnons de la force à D." (ténou oz l'Elokim - Téhilim 68,35) = si l'on peut dire, plus nous développons notre amour d'Hachem, plus nous permettons à Hachem de nous protéger davantage. ]

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-> La émouna, c'est croire, même si nous ne le voyons pas. Si tout ce que fait Hachem était évident, on ne parlerait pas d'émouna. On parlerait plutôt de connaissance (yédia).
Le verset (de Téhilim ci-dessus) est vérité. Hachem est notre gardien et Il nous protège en permanence. Si quelque chose se produit qui semble contredire cela, c'est uniquement parce que nous sommes incapables de voir l'image complète.
[rav David Ashear]

Notre tâche consiste à réaliser que l'amour d'Hachem pour chaque membre de Sa nation dépasse tout ce que nous sommes capables d'imaginer, et que le seul but de toute souffrance est de servir de réveil pour se repentir et se rapprocher de Lui, de la même manière qu'un père aimant afflige son fils uniquement pour le bénéfice de ce dernier.
[rav Moché Sternbuch]