L'aspect le plus essentiel d'une mitsva est la joie sur le fait que nous méritons de pouvoir la réaliser.
['Hazon Ich - Lettres collectées - vol.2, n°93 ]
Catégorie : 5- Mitsva + Avéra
Pourquoi chaque mitsva accomplie par un juif a-t-elle des conséquences spirituelles si importantes et impressionnantes dans les mondes supérieurs?
C'est parce qu'Hachem nous a ordonné de faire des mitsvot, nous sommes donc Ses agents. Et la guémara (Nédarim 72b) enseigne qu'un agent est comme celui qui l'a envoyé.
Ainsi, lorsque nous accomplissons une mitsva, c'est Hachem qui agit à travers nous, il n'est donc pas étonnant qu'elle ait un impact aussi immense.
[d'après le Shem MiShmouel ]
Chaque fois que vous accomplissez une mitsva, concentrez-vous sur le fait que vous faites la volonté d'Hachem.
Au-delà de toutes les raisons dont vous êtes conscient, il existe de nombreuses autres raisons que vous ne connaissez pas.
Lorsque vous vous concentrez sur la volonté d'Hachem, tous les objectifs possibles de la mitsva sont automatiquement inclus.
[ rav Moché Feinstein ]
La déprime du sacré
+ La déprime du sacré :
Très souvent, lorsqu'une personne qui vit sa vie avec enthousiasme s'approche d'un acte sacré, elle ressent soudain une fatigue et une lourdeur accablantes.
Comment se fait-il qu'elle soit pleine d'énergie lorsqu'il s'agit de choses profanes, et léthargique lorsqu'il s'agit du judaïsme et de la Torah?
Lorsqu'une personne entre en contact avec la sainteté, son âme se trouve dans un état d'illumination supérieure. Elle perçoit plus clairement ce qu'implique la perfection absolue.
En conséquence, la personne ressent ses propres limites et son néant, et éprouve de l'amertume à l'égard de l'acte saint ou de l'idéal qui a provoqué ces sentiments.
Par exemple, lorsqu'une personne s'assoit pour étudier la Torah, elle ressent les exigences d'Hachem en matière de moralité ; elle perçoit la grande responsabilité de l'homme ; elle comprend que chaque action de l'homme est imprégnée d'une importance de vie ou de mort.
En ouvrant le Talmud, elle sent qu'elle s'engage dans un projet si cosmique qu'il est au-dessus de ses forces. Cette personne est peinée et affaiblie par la profondeur insondable de la tâche.
[de même que Hachem est infini, lorsque notre âme fait face à l'expression de l'infinité du divin, elle a comme un vertige, une sorte de déprime paralysante en comprenant la grandeur infinie et éternelle de ce qu'elle s'apprête à faire (ex: étudier la Torah, faire une mitsva ... on impacte le monde, on est très proche et encore plus attaché avec Hachem, ... ) ]
Pourtant, ce sentiment est le fondement même de la téchouva. Toute personne qui se sent accablée lorsqu'elle s'approche des mitsvot et de l'étude de la Torah doit savoir que c'est le signe qu'elle est profondément liée à eux. Qu'il se réjouisse de son angoisse et qu'il aille de l'avant jusqu'à ce que sa douleur soit remplacée par un grand et saint plaisir.
[rav Avraham Kook - Orot haTéchouva 16,5]
Les mitsvot
+ Les mitsvot :
-> Il n'y a pas un seul aspect de notre vie qui ne soit pas régi par la Torah, pas un seul élément de notre existence qui ne soit pas affecté par la halakha (loi juive). L'observance des mitsvot est un système qui nous lie à Hachem dans tout ce que nous faisons. Les élèves du Baal Shem Tov enseignent que le terme "mitsva" est un dérivé de "tsavta" (lien, connexion).
L'accomplissement des mitsvot nous permet d'actualiser en permanence notre lien intime avec Hachem.
-> Le Zohar définit les "tariyag mitsvot" comme les tariyag pikoudin, les 613 commandements, mais aussi comme les tariyag itin, les 613 étsot, les 613 conseils.
Il s'agit de lignes directrices et de méthodes permettant de se connecter à Hachem.
-> Le Méor Enayim expliqué "cha'har mitsva, mitsva" (la récompense principale d'une mitsva est la mitsva elle-même - Pirké Avot 4,2). La connectivité spirituelle, le lien et l'attachement générés par la réalisation d'une mitsva sont sa propre "récompense".
Lorsque nous accomplissons une mitsva avec joie et vitalité, nous révélons la lumière, l'étincelle qu'elle contient.
L'engagement avec cette étincelle divine nous connecte à sa source divine. Notre connexion avec Hachem, est révélée, et c'est le bénéfice le plus grand et le plus joyeux que nous puissions recevoir.
Le mot pikoudin (de tariyag pikoudin) a la même racine et la même signification que pikadon (un dépôt) et fait référence à la lumière qui est déposée, cachée et latente dans chaque mitsva.
Loin d'être de simples "règles", les lois d'une mitsva nous permettent de vivre chaque aspect de notre vie avec la beauté, la joie et un lien avec la volonté d'Hachem.
Rabbi Na'hman de Breslev enseigne que la halakha (הלכה) est un acronyme de "הריעו ליהוה כל הארץ" (acclamez Hachem, toute la terre - ariou l'Hachem kol aarets - Téhilim 98,4), parce que la halakha nous enseigne et nous guide graduellement comment faire sortir de la lumière céleste, et avec elle, illuminer nos vies et la terre entière.
-> Nos Sages ont écrit dans le Zohar que le mot mitsva (מצוה) se compose des lettres du nom de D. (יהוה), en appliquant le système At-Bach.
[ le système de guématria At-Bach (א"ת ב"ש) permet d'échanger les lettres d'un mot : la 1ere lettre de l'alphabet (alef) est échangée avec la dernière (tav), la 2e lettre (bét) avec l’avant dernière (shin), … ]
Ainsi en l'appliquant au 2 premières lettres de mitsva (מצוה) : le mém se transforme en youd (י), et le tsadik en hé (ה). En l'ajoutant à l'autre moitié des lettres (וה), on obtient : יהוה.
Car lorsque nous réalisons une mitsva ... alors nous prenons sur nous quelque chose de très grand et de très puissant : Hachem notre D., notre Roi.
[à chaque mitsva nous nous attachons, nous recevons davantage de liens avec Hachem. ]
[Ohr ha'Haïm haKadoch]
=> chaque mitsva est une occasion de décapsuler davantage de présence, de proximité d'Hachem en nous et dans le monde. Quel honneur et joie!
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-> b'h, également : Réflexions sur les mitsvot - se connecter à l'infini : https://todahm.com/2024/02/29/reflexions-sur-les-mitsvot-se-connecter-a-linfini
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-> Rabbi Avraham de Kalisk était une 'havrouta du Gaon de Vilna. A son retour de Mézéritch, il dit au Gaon de Vilna :
"La Torah est donnée à l'homme pour que nous puissions célébrer la vie en présence d'Hachem. Le Maître du monde veut que nous le connaissions de toutes les manières, dans tous les aspects de notre vie. Vé'haï bahem!"
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-> Nous devons rechercher Hachem dans les chemins sur lesquels Il nous guide, et de même dans tout ce que nous faisons [dans la vie], car en vérité, il n'y a rien dans le monde qui ne soit pas pour la gloire d'Hachem.
Par conséquent, toutes nos activités sont des actes de mitsva et de désir divin, et nous devrions rechercher Son nom en elles, en nous efforçant avec toute notre intelligence et tous nos pouvoirs de faire tout ce que nous faisons avec une perfection absolue.
[rav Avraham Kook - Moussar Avi'ha]
-> Selon le Sfat Emet : "Même dans les choses les plus matérielles et les plus banales se cache la volonté divine".
Nos activités les plus "non spirituelles", qu'il s'agisse de la lessive, des couches, de la cuisine, du nettoyage, des trajets quotidiens, du comptage de notre monnaie, .... sont des expressions de l'honneur d'Hachem (kevod Chamayim), car elles soutiennent les voies de Son monde, Sa demeure dans ce monde (dira ba'takhtonim).
-> Avant de dire ou de faire quoi que ce soit, une personne devrait dire : "Je veux donner [par cela] de la satisfaction (na'hat roua'h) à mon Créateur, qu'Il soit béni et exalté".
[Yessod véChorech haAvoda - chap.11]
[en reliant toutes nos actions à Hachem, à une occasion de se lier davantage à Lui, et à renforcer Sa présence dans le monde. ]
-> Nos Sages (dans la Pessikta - Vayikra 8,25) déclarent : "Il n'y a rien qu'Hachem ait créé qui ne comporte un élément de mitsva".
Chaque moment de la vie a un sens en soi. "Connaître Hachem dans toutes nos voies" signifie vivre avec conscience, en accédant à la force de vie divine présente dans les choses, en l'appréciant activement et en en profitant.
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-> "celui qui ne voit pas Hachem partout n'est pas capable de Le voir nulle part" [rabbi Mendel de Kotzk].
Mitsvot & comme une pierre sur le cœur
+ Mitsvot & comme une pierre sur le cœur :
"Et ces choses que je te commande seront… sur ton cœur" (Vaét'hanan 6,6)
-> Le Chem MiChmouel demande pourquoi il est dit que ces choses doivent être "sur" le cœur, plutôt que "dans" le cœur, ce qui semblerait plus logique.
Il répond, au nom du rabbi de Kotzk, que le verset dit que les mitsvot doivent être "comme une pierre sur le cœur", et que lorsque le cœur s’ouvre à des moments précis, la pierre doit y tomber.
Il explique que le cœur est généralement fermé et que rien ne peut y entrer. Cependant, même dans ces moments-là, il ne faut pas penser qu’on ne peut rien accomplir et qu’il vaut mieux ne même pas essayer.
Il faut plutôt faire ce qu’on peut, même si on n’a pas l’impression d’affecter son cœur.
Ce faisant, on placera "une pierre" sur notre cœur, et même si elle ne peut pas entrer maintenant, il viendra un moment propice où son cœur s’ouvrira et les influences qu’il a accumulées [par ces mitsvot] pourront entrer.
Respecter la dose de mitsvot prescrite par Hachem
+ Respecter la dose de mitsvot prescrite par Hachem :
"N'ajoutez rien à ce que je vous prescris et n'en retranchez rien, de manière à observer les commandements de Hachem, votre D., tels que je vous les prescris." (Vaét'hanan 4,2)
-> Le rav Yonathan Eibshitz (dans son Tiféret Yonatan) demande pourquoi est-il interdit d'ajouter aux mitsvot d'Hachem.
Il répond que cela montre qu'il ne faut pas faire ses propres calculs concernant les mitsvot de la Torah.
La Torah n'a besoin de l'approbation de personne, et personne n'est en mesure de dire qu'il sait ce qu'il pense être la bonne chose à faire. Il faut simplement faire ce que Hachem ordonne, sans rien changer (Hachem est Parfait!).
Il compare cela à une personne gravement malade qui consulte un médecin pour déterminer l'origine de sa maladie. Le médecin l'examine et lui prescrit un médicament qui pourrait l'aider. Cependant, il lui conseille de ne prendre que la dose prescrite, petit à petit. Le patient se dit : Si prendre un petit médicament à la fois m'aide, en prendre beaucoup m'aidera certainement beaucoup plus!
Bien sûr, Il s'est lourdement trompé. Prendre trop de médicaments d'un coup serait extrêmement dangereux et pourrait même tuer le patient.
Il en va de même pour les mitsvot. Si l'on ajoute des mitsvot aux commandements d'Hachem, on se met en danger. La Torah est un élixir de vie, mais on ne peut pas en prendre plus que la quantité prescrite en une seule fois.
Hachem nous indique la quantité précise dont nous avons besoin, et il serait dangereux pour nous d'en prendre davantage.
Désirer une mitsva sans pouvoir la réaliser
+ Désirer une mitsva sans pouvoir la réaliser :
-> Le rav Yonathan Eibshitz (Yaarot Dvach - part.2, drouch.2) explique que lorsque Hachem calcule la valeur de ce type de mitsva, une mitsva que la personne désirait vraiment accomplir, mais s'étant trouvée dans l'incapacité de le faire, Il attribue à cette personne la récompense de celui qui accomplit une mitsva parfaite. Elle est récompensée comme si elle avait accompli la mitsva à son maximum, avec une perfection totale, un stade que ceux qui réalisent réellement la mitsva ne parviennent presque jamais à atteindre.
Lorsque nous accomplissons une mitsva, elle est exécutée avec tous nos imperfections, limites et défauts humains. Nous pouvons faire une mitsva à la hâte, démentant ainsi son importance, ou notre attention peut être divisée et nos pensées ne pas être entièrement concentrées sur la mitsva en cours.
Quelle que soit la façon dont ils se manifestent, les défauts humains s'insinuent dans tous nos actes, et ces attributs mortels nuisent à la perfection d'une mitsva exécutée de manière véritablement idéale.
Tel n'est pas le cas de celui qui reçoit une récompense de Hachem pour son désir intense d'accomplir une mitsva qui se retrouve hors de sa portée pour une raison indépendante de sa volonté. Dans ce cas, la récompense reçue est celle qu'il aurait méritée s'il avait accompli réellement la mitsva de la manière la plus pure, parfaite, la plus sainte et la plus immaculée. Sa récompense est bien plus grande que celle de celui qui accomplit réellement la mitsva.
Parfois, lorsque Hachem veut donner à quelqu'un une bénédiction immédiate, Il lui présente une opportunité de mitsva dont le bénéfice secondaire est la bénédiction qu'Hachem veut accorder.
[Ohr ha'Haïm HaKadoch - Vayéra 21,1 ]
Lorsque les hommes accomplissent les commandements et les bonnes actions, leur mérite élève et nourrit la Présence divine (Hachem en ce monde).
Cela s'apparente à une femme qui se pare pour son mari. De même, la Présence divine se pare grâce aux bonnes actions des hommes afin de s'unir avec l'attribut de 'hessed (bonté). [Zohar - Noa'h 61a]
[Arizal - Ets 'Haïm - chaar 34, chap.2]