Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

Hachem siège dans les Hauteurs de l'univers et distribue de la nourriture à chaque créature.
[en ce sens dans le Hallel nous louons Hachem pour Sa bonté : "Qui donne la nourriture à toute chair" (noten lé'hem lé'hol bassar - Téhilim 136,25) ]
[guémara Pessa'him 118a]

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-> La guémara (Avoda Zara 3b) rapporte que Hachem veille à la subsistance de la plus petite créature à la plus imposante.

[depuis les mondes Supérieurs, Hachem veille sur chaque chose qui se déroule dans ce monde. Rien ne peut se passer sans un décret Divin le permettant (ex: se cogner le petit doigt), que ce soit la plus petite et routinière des choses, ou bien la plus grande et exceptionnelle. ]

"Avant de manger et de boire, une personne a deux cœurs, mais après avoir mangé et bu, elle n'a plus qu'un seul cœur" (guémara Baba Batra 12b).

-> La guémara ne dit pas quel cœur reste après avoir mangé et bu, car cela dépend : Si quelqu'un mange et boit juste pour satisfaire son désir physique et sa convoitise, alors le yétser ara est aux commandes, et le cœur après avoir mangé et bu est un cœur insensé qui suivra le yétser ara.
A l'inverse, si quelqu'un mange et boit avec sainteté, c'est-à-dire en se lavant les mains avant et après et en récitant des bénédictions, dans le but de servir davantage Hachem, alors son repas et sa boisson complètent son cœur et le rendent tout entier à son Père céleste.
[rav Tsadok haCohen]

Injecter de l’âme dans notre nourriture lors de nos repas

+ Injecter de l'âme dans notre nourriture lors de nos repas :

"Vous servirez Hachem votre D. et Il bénira ton pain et ton eau" (Michpatim 23,25)

-> Lorsque nous prononçons des paroles de Torah au cours de nos repas, ces paroles deviennent l'âme de l'aspect physique (de la nourriture) qui se trouve sur la table.
Nous devons toujours parler beaucoup de Torah pendant nos repas, pendant la semaine, et d'autant plus, le Shabbath.
[Baal Chem Tov - Kéter Chem Tov - partie 2, p.4b]

Utiliser nos désirs matériels pour renforcer notre spiritualité

+ Utiliser nos désirs matériels pour renforcer notre spiritualité :

"Que tu es belle, que tu es attrayante, mon amour, dans l'enivrement des caresses!" (Chir haChirim 7,7)

-> Dans tous les plaisirs (de ce monde matériel), il y a l'amour Surnaturel. Car lorsque les désirs innés sont évoqués, il devient plus facile d'aimer Hachem. Autrement, il est difficile de développer ces émotions et de commencer à L'aimer.
Comprenez bien cela.

De plus, chaque fois qu'une personne ressent une attirance spontanée vers un certain plaisir, qui est un amour "tombé" de sa source surnaturelle, elle doit se rendre compte que Hachem l'aide et lui facilite le fait de L'amour.
Hachem sait que la personne ne ressentirait jamais cette émotion autrement. Mais si la personne ne se rend pas compte de cela, et est attirée par le plaisir lui-même, elle fait tomber l'[Amour surnaturel] encore plus bas.

D'autres fois, une personne peut avoir un désir négatif, à D. ne plaise, comme celui de commettre une faute, mais un obstacle l'empêche de le faire. Ici aussi, Hachem l'aide.
En effet, lorsque Hachem voit que la personne n'a pas la conscience nécessaire pour faire remonter l'amour déchu à sa source, l'amour de d'Hachem, et qu'elle choisit plutôt de suivre le mal, Hachem se "contracte" encore plus pour lui mettre des bâtons dans les roues. Au moins, la personne restera passive et évitera de s'abîmer davantage.
[l'idée est que Hachem se revêt de désirs physiques/matériels afin de permettre aux gens de les transcender et de les transformer en un désir de Lui. Cependant, si la personne ne peut pas trouver Hachem à cet endroit et qu'elle est sur le point de fauter, Hachem s'abaisse encore plus pour se revêtir de la force même qui l'empêche à présent de passer à l'acte. ]
[Méor Enayim - Vaét'hanan ]

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-> J'ai appris de mon maître [le Baal Shem Tov], au nom de rabbi Saadia Gaon, qu'il est approprié de désirer toutes sortes de choses matérielles, et à travers cela, d'arriver à un désir de Torah et de servir Hachem.
[Ben Porat Yossef - Vayé'hi - p.85b ]

-> Une personne doit chercher à transformer ses désirs liés à ce monde, tout ce que "son cœur l'incite à faire", en bonnes qualités. Et à partir de nos mauvais traits habituels, on doit apprendre à servir le Créateur avec la même passion et le même désir, même plus intensément.
[Tiféret Shlomo - Toldot]
[désirs liés à ce monde (taavot 'hitsonim = selon le Baal Chem Tov dans chaque désir de ce monde l'amour d'Hachem peut être trouvé)]

La forme physique d'une chose est une manifestation de sa nature spirituelle.
Le fait que chaque chose possède un noyau spirituel unique est la raison pour laquelle les choses semblent physiquement différentes.
[rav Kalonymos Kalman Shapira - le rabbi de Piaseczno - dans son Déré'h haMélé'h - Mikets 5690]

La soif excessive de richesse

+ La soif excessive de richesse :

-> "Lorsqu'une personne meurt, elle n'est pas accompagnée par de l'argent, de l'or, des bijoux ou des pierres précieuses, mais uniquement par la Torah et les bonnes actions, comme il est écrit : "Quand tu marcheras, elle te guidera. Quand tu te reposeras, elle te gardera. Quand tu te lèveras, elle sera ton discours" (Michlé 6,22 ; Pirké Avot 6,9).

-> Le Ménorat Hamaor (chap.14) écrit :
"Ceux qui poursuivent la richesse ne seront jamais satisfaits par elle, comme il est écrit : "Les amoureux de l'argent ne seront jamais satisfaits par l'argent" (Kohélet 5,9).
Si une personne n'est pas heureuse avec ce qu'elle a, et qu'elle poursuit toujours plus d'argent, elle ne trouvera jamais la satisfaction.
Elle trouvera toujours de nouvelles choses à désirer et à poursuivre. Dès qu'il aura réalisé ses désirs, elle commencera à aspirer à autre chose. Elle passera toutes ses journées à travailler sans relâche pour devenir de plus en plus riche, mais elle ne comblera jamais les désirs de son cœur et son œil lubrique ne sera jamais satisfait. Elle est comme un voyageur assoiffé qui a rencontré une source salée. Elle a bu pour étancher sa soif, mais plus elle buvait, plus elle se sentait assoiffé.

Nos Sages Sages (midrach Kohélet rabba 1,13) rapportent que personne ne quitte ce monde avec la moitié de ses désirs assouvis en main. Si on en a cent, on en veut 200. Si on en a 200, on en veut 400.
Le signe d'une personne qui est satisfaite de sa part, et qu'elle n'aspire pas à plus.
Elle n'a pas besoin de devenir un fardeau pour les autres. Elle n'a pas besoin de s'imposer aux autres. Elle ne recherche pas le prestige ou la richesse. C'est pourquoi les gens l'honorent.
Un sage a dit un jour qu'un esclave heureux de sa part est libre, tandis qu'un homme libre est un esclave parmi les esclaves s'il désire toujours ce qu'il ne peut pas atteindre."

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-> La course à la richesse n'aboutit jamais aux résultats souhaités, puisqu'on est jamais satisfait lorsqu'on aura atteint nos objectifs. On se fixera de nouveaux objectifs plus élevés et plus difficiles à atteindre. La richesse qu'on a réussi à accumuler ne nous sera d'aucune utilité. Au contraire, elle ne fera qu'alourdir le fardeau de notre culpabilité, puisqu'on sera obligé de répondre à la question de savoir pourquoi on n'a pas utilisé notre argent pour des mitsvot. De plus, notre richesse dans ce monde se fera au détriment de notre récompense dans le monde à venir.

Le Michar Hapeninim (Mivchar haPeninim 44, chaar haprichout 26-27) compare cette situation à celle d'un chien qui mâche un os sec jusqu'à ce qu'il se coupe la bouche et commence à saigner. Il suce le sang, pensant qu'il provient de l'os, alors qu'en fait il suce son propre sang.
De même, une personne qui se consacre à récolter les plaisirs de ce monde ne se rend pas compte de ce qu'elle perd à chaque plaisir égoïste qu'elle aspire. À la fin, elle devra rendre compte de toutes ses actions.
La poursuite insensée des plaisirs de ce monde se fait au détriment du temps qui aurait pu être consacré à notre véritable objectif dans ce monde, à savoir la Torah, la prière et les bonnes actions.

-> Le Ram'hal (Mesillas Yesharim - chap.11) écrit à ce sujet :
La soif d'argent enferme l'homme dans une vie d'emprisonnement. Elle lui lie les bras avec des cordes épaisses et le force à travailler dur, comme il est écrit : "Les amoureux de l'argent ne seront jamais satisfaits par l'argent".
Cela nous éloigne du service d'Hachem. Combien de prières sont perdues et combien de mitsvot sont oubliées, alors qu'une personne travaille sans relâche dans son entreprise/travail. Combien est grande la perte de l'étude de la Torah, dont nos Sages (guémara Erouvn 55a) disent : "La Torah n'est pas au-delà de la mer" (Nitsavim 30,13) = on ne la trouve pas chez ceux qui parcourent les mers pour faire du commerce.
"Ceux qui voyagent trop pour faire du commerce ne peuvent pas devenir sages" (Pirké Avot 2,5).

La soif d'argent nous entraîne dans de nombreux dangers et sape nos forces par des soucis incessants.
Même après avoir atteint nos objectifs, nos soucis ne cessent pas, comme on l'enseigne : "L'abondance des biens entraîne l'abondance des soucis" (Pirké Avot 2,7).
Très souvent, le désir d'argent pousse les gens à violer non seulement les mitsvot de la Torah, mais aussi les préceptes de la raison."

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+ Le mal causé par la cupidité :

-> L'avidité représente un manque de foi en Hachem, qui pourvoit aux besoins de toutes Ses créations dans une mesure parfaite.
No Sages (guémara Sota 48b) préviennent que si une personne a du pain dans son panier pour aujourd'hui et s'inquiète de ce qu'elle mangera demain, cela montre le peu de foi qu'elle a en Hachem.

Le cas le plus extrême est celui d'une personne qui remplace sa foi en Hachem par une foi en l'argent, ce qui devient alors une sorte d'idolâtrie.
Le Roch (Or'hot 'Haîm 2,29) écrit à ce sujet : "Ne placez pas votre foi dans l'or, car c'est le premier pas vers l'idolâtrie. Dépensez plutôt votre argent conformément à la volonté d'Hachem, car Il a le pouvoir de répondre à vos besoins et à ceux de votre famille."

De même, rabbi Na'hman de Breslev (Likouté Moharan 23) écrit : "La face de la sitra a'hra est la tête de la pièce, car toutes les formes d'idolâtrie sont liées au désir d'argent ... Le désir d'argent englobe les idolâtries des 70 nations".
Sur cette base, le Likouté Halakhot ('Hochen Mochpat - guénéva 2) écrit que si une personne est tombée dans le piège de la soif d'argent, c'est comme si elle avait adoré toutes les idolâtries des 70 nations.

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-> Rabbénou Yona (chaaré téchouva 2,20) écrit :
Le roi Shlomo a écrit le séfer Kohélet pour aider les gens à se rendre compte de la futilité des poursuites de ce monde, qui n'ont de sens que dans la mesure où elles sont orientées vers le service d'Hachem. Ce thème est répété dans le premier et le dernier mot du sefer.
Il commence par le verset suivant : "Futilité des futilités, dit Kohélet". Nos Sages (midrach Kohélet rabba 3,11) commentent que si quelqu'un d'autre avait écrit ce séfer, on pourrait objecter que l'auteur n'a peut-être même jamais réussi à rassembler deux pièces de monnaie de toute sa vie. Puisqu'il a échoué dans la poursuite des plaisirs du monde, il les a déclarés futiles. Pourtant, c'est Shlomo qui l'a écrit, lui dont on dit : "Le roi a rendu l'argent à Jérusalem aussi commun que les pierres" (Méla'him I 10,27). Il avait goûté à la richesse fabuleuse et avait le droit de conclure qu'elle est futile.

Kohélet se termine sur le même thème, avec le verset suivant : "En fin de compte, après que tout a été entendu, craignez Hachem et observez Ses mitsvot, car c'est là l'essence même de l'homme."

Manger sans excès

+ Manger sans excès :

-> L'une des méthodes utilisées par le yétser ara pour attirer une personne dans le piège de la faute est d'utiliser le désir glouton de manger.
Cela déforme la perspective d'une personne, la rendant davantage réceptive aux plaisirs sensuels (matériels) de ce monde, lui faisant oublier son objectif de se préparer pour le monde à Venir.
De plus, au fur et à mesure qu'il se régale d'aliments autorisés, sa gloutonnerie s'accroît au point qu'il ne se soucie plus de faire la distinction entre ce qui est autorisé et ce qui est interdit.

-> Nos Sages (guémara Béra'hot 32a) nous avertissent qu'un estomac plein est une cause de faute, comme nous l'apprend le verset : "Yéchouroun s'est engraissé et s'est rebellé" (Vayélé'h 31,20).
C'est pour cette raison que nos tsadikim, au fil des générations, ont pris soin de se protéger de ces désirs, en ne mangeant et en ne buvant que ce qui est nécessaire à la santé de leur corps.

-> Le Zohar (I,111a) précise : "Rabbi Its'hak dit que le yétser ara n'attire une personne que lorsqu'elle mange, boit et s'amuse avec du vin. C'est alors que le yétser ara s'immisce pour prendre le contrôle de la personne. Au sujet du tsadik, il est écrit : "Le tsadik mange pour satisfaire son âme" (Michlé 13,25). Il ne devient jamais saoul. À un érudit de la Torah qui s'enivre, rabbi Yéhouda applique le verset suivant : "Un anneau d'or dans le groin d'un cochon" (Michlé 11,22). Il diffame le nom d'Hachem."

-> Le Zohar (II,154b) enseigne également : "Le yétser ara ne se trouve que dans le manger et le boire, comme il est écrit : "De peur que je ne sois rassasié et que je ne renie" (Michlé 30,9).
Lorsque quelqu'un mange et boit, le yétser ara se développe dans ses intestins."

-> Le séfer ha'Hinoukh (248) écrit :
"La plupart des fautes sont le résultat d'un excès de nourriture et de boisson. En effet, la nourriture est la subsistance du corps physique, tandis que les pensées de crainte du Ciel et l'observance d'une mitsva sont la subsistance de l'âme.
L'âme et le corps sont complètement opposés. Lorsque le corps physique/matériel est renforcé, l'âme est affaiblie. C'est pourquoi certains Sages limitaient leur consommation de nourriture au minimum nécessaire à leur survie, comme il est écrit : "Le tsadik mange pour soutenir son âme" (Michlé 13,25).
La Torah nous empêche, pour notre propre bien, de manger et de boire de manière excessive, de peur que notre physique (matérialité) ne prenne le dessus sur notre âme jusqu'à nous détruire."

-> Rabbénou Yona (chaaré Téchouva 1,30) écrit de même à ce sujet :
"Le 9e principe de la téchouva consiste à se défaire de ses désirs de plaisirs physiques. Une personne doit contempler les effets des désirs physiques, qui l'entraînent vers un style de vie de faute, l'attirant avec des plaisirs qui sont en fin de compte dépourvus de sens.
Pour se garder sur le chemin de la téchouva, il doit s'abstenir de tout plaisir physique (matériel) et ne pas se livrer, même dans les plaisirs autorisés, à plus que ce qui est nécessaire à sa santé, comme il est écrit : "Le tsadik mange pour soutenir son âme".
Dans la mesure où une personne suit ses passions, elle penche vers la matérialité du corps et s'éloigne de la sagesse de l'âme. Le yétser ara a donc le pouvoir sur elle, comme il est écrit : "Yéchouroun s'est engraissé et s'est rebellé"."

[lorsque nous jeûnons, d'une certaine façon nous faisons taire, diminuons notre matérialité pour donner davantage de force à notre spiritualité, et cela doit être mis à profit pour se tourner vers Hachem (ex: en téchouva). Bien que nous avons des besoins physiques, cela permet de nous rendre compte que tout excès dans ce domaine donne de la force à notre yétser ara pour nous faire fauter, se fait au détriment de la perception spirituelle que nous avons de la vie. ]

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-> Le monde matériel a été créé pour le bénéfice de l'homme. Il est rempli d'opportunités grâce auxquelles il peut gagner la récompense du monde à Venir. Cependant, il contient également de nombreux défis à nos valeurs. Nous sommes chargés d'utiliser les plaisirs de ce monde uniquement à des fins positives, et non pour satisfaire nos désirs gloutons.
Les dangers de la gourmandise comprennent le fait de manger trop, mais aussi de manger même un peu lorsque notre seule intention est de nous faire plaisir. Dans les deux cas, les plaisirs de la table conduisent une personne sur la voie dangereuse de l'indulgence avec soi, qui est néfaste pour le corps et l'esprit.

Rabbi Yaakov Abou'hatséra (Guinzé haMélé'h - tikoun habrit 24) nous avertit que la plupart des fautes découlent d'habitudes alimentaires gloutonnes, qui réveillent le yétser ara dans la poitrine d'une personne.

-> Compte tenu des dangers, il est préférable pour une personne de manger moins que ce dont elle estime avoir besoin, plutôt que de trop manger. On se prémunit ainsi contre le yétser ara qui en résulterait.
Le tsadik mange pour satisfaire son âme (Michlé 13,25). Il ne mange pas plus que ce qui est nécessaire pour préserver la santé de son corps et de son âme, de peur que la passion de la nourriture n'éveille en lui des passions pour d'autres mauvais désirs.

"Je gémis devant mon pain, et mes cris descendent comme de l'eau" (Iyov 3,24). Avant que Iyov ne mange, il priait Hachem de le protéger contre les excès de nourriture, de peur que sa gourmandise ne donne du pouvoir à la sitra a'hra.

Rabbi Yaakov Abou'hatséra (Alef Bina - Téhilim 119 - mém) trouve une indication à ce sujet dans le verset : "de tout mauvais chemin j'ai retenu mes pieds, afin de garder Ta parole" (Téhilim 119,101).
- "De tout mauvais chemin" = il s'agit de l'excès de nourriture et de boisson, qui est le chemin qui mène aux fautes et aux mauvaises actions. La gourmandise éloigne la sainteté et fait tomber la sitra a'hra (force du mal) sur une personne.
- "J'ai retenu mes pieds" = le mot "pieds" fait référence au yétser ara, qui voyage à la recherche de la faute, comme le commente le Zohar (II,55b) sur le verset : "Retire tes pieds de la maison de ton ami" (Michlé 25,17) = retire le yétser ara de la maison de ton âme.
J'ai repoussé le yétser ara en faisant attention à ne pas me laisser aller aux plaisirs de la table.
- "pour garder Ta parole" = ainsi, je suis capable d'étudier et de me souvenir de Ta Torah, sans être distrait par les désirs de ce monde. Si je suivais les conseils du yétser ara et remplissais mon estomac de délices, cela m'éloignerait de Toi, comme il est écrit : "de peur que tu ne manges et ne sois rassasié ... et que ton cœur ne s'exalte, et que tu n'oublies Hachem" (Ekev 8,12-14).
C'est pourquoi je veille à manger avec de saintes intentions, pas plus que ma santé ne l'exige.

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-> Nos Sages (guémara Guittin 70a) disent : "Vous devriez retirer votre main [c'est-à-dire arrêter de manger], d'un repas que vous appréciez [afin de ne pas trop manger].
Cela suit le principe "sanctifie-toi en t'abstenant des plaisirs permis" (Yébamot 20a).
Si une personne veille à ne manger que ce qui est nécessaire à sa santé, plutôt que de satisfaire ses goûts ou de trop manger, elle sanctifie son corps de l'intérieur.
[d'après rabbi Yaakov Abou'hatséra - Guinzé haMélé'h - tikoun haTéchouva ]

Nos larmes causées par le matérialisme entravent la guéoula

+++ Nos larmes causées par le matérialisme entravent la guéoula :

"Essav dit à son père : "N'as-tu qu'une seule bénédiction, mon père? ... Essav éleva la voix et pleura." (Toldot 27,38)

-> Le midrach (Yalkout Chimoni - remez 828) déclare : "A cause des larmes qu'Essav a versées lorsqu'il a demandé à son père de le bénir, il a mérité toute cette bonté."

Le Zohar (I,146b et II,12b) ajoute : "Le machia'h ne viendra pas tant que les larmes d'Essav ne seront pas épuisées".

-> Le rav Shmelke de Nikoslberg (cité dans le séfer Imré Israël) demande pourquoi les larmes d'Essav sont plus puissantes que les millions de larmes que le peuple juif a prié pour le machia'h.
Essav a pleuré une fois, mais nous pleurons chaque jour pour le machia'h. Comment ses larmes pourraient-elles vaincre les nôtres et empêcher la venue du machia'h?
Nous savons qu'il existe une règle selon laquelle les entités sont annulées lorsqu'elles sont mélangées à 60 fois leur quantité (bitoul béchichim). Nos larmes sont certainement plus de 60 fois les larmes d'Essav. Pourquoi ses larmes n'ont-elles pas été annulées?

Il répond que la règle du bitoul béchichim ne s'applique que lorsqu'une entité est mélangée à d'autres types de choses (min béché'éno mino). Lorsqu'elle est mélangée avec le même type de choses (min bémino), elle n'est pas annulée.
Essav a pleurer sur de la matérialité (gachmiout). Il ne voulait pas de bénédictions pour être capable de mieux étudier la Torah, de prier avec dévotion ou de ressentir la sainteté du Shabbath. Au contraire, il ne voulait que des bénédictions pour être capables de profiter et de satisfaire ses désirs dans ce monde.

Malheureusement, la plupart des juifs ne pleurent véritablement que pour leurs propres besoins matériels. Ils ne prennent pas le temps de pleurer pour la douleur que la Présence Divine (Chékhina) ressent en exil.
Malheureusement, cela crée une situation où les larmes d'Essav et celles du peuple juif sont "min bémino". Ce sont toutes deux des larmes pour la matérialité, ce qui signifie que les larmes d'Essav ne peuvent pas être annulées.

Si nous pleurions pour la douleur d'Hachem et pour la tragédie de la Chékhina en exil, nous pourrions créer une situation de "min béché'éno mino", ce qui annulerait les larmes d'Essav et permettrait au machia'h de venir.

C'est ce qui explique les paroles du roi David : "Mes larmes étaient comme du pain pour moi, jour et nuit, quand ils me disaient toute la journée : 'Où est ton D." (ayéta li dim'ati lé'hem, yomam valaïla ... - Téhilim 42,4).
Il dit que les larmes du peuple juif étaient versées pour du pain. Ils pleuraient pour le matérialisme (gachmiout). Par conséquent, ils ne pouvaient pas annuler les larmes d'Essav.
Le roi David exprime son espoir que les juifs pleurent Hachem et disent : "Où est D. ?".
Le roi David souhaité que nous priions pour la douleur de la Chékhina et que nous annulions ainsi les larmes d'Essav.

Alors que (chez une personne âgée) la force physique s'affaiblit et que le feu des désirs s'éteint, l'intellect se renforce, sa lumière se répand, sa compréhension se purifie et l'on se réjouit de ce que l'on a compris [et le désir d'Hachem s'accroît].
[Rambam - Guide des égarés III,51]

[cela illustre le lien entre matérialité  (physique) et spiritualité. ]

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-> Celui qui atteint un âge avancé ... il faut s'attacher aux Sages et aux livres de connaissance (juifs), et ses yeux s'ouvriront à ces questions, et il ne faut pas gaspiller ce précieux temps libre.
[ Pélé Yoets - zikna ]

Plus on court après la matérialité, plus elle nous fuit

+ Plus on court après la matérialité, plus elle nous fuit :

-> "Hachem le faisait réussir avec sa main" (Vayéchev 39,3) = certes il faut faire la hichtadlout qui est nécessaire, mais on doit agir simplement avec ses mains (notre parnassa est définie par Hachem, par nos actions nous ne faisons que payer notre taxe [tu travailleras à la sueur de ton front], dissimulant le miracle que tout vient de D.).
En précisant que les mains y sont impliquées, la Torah insiste qu'on doit laisser notre tête hors de l'eau, pour ne pas développer des idées que c'est grâce à nous qu'on a réussi, pour ne pas 'couler' dans la matérialité (en s'y investissant plus que nécessaire), ...

-> Outre le fait qu’une course effrénée après la subsistance ne sert à rien, elle est également mensongère, car cette hichtadlout superflue diminue l’abondance qui devait se déverser sur un homme.
Le Gaon de Vilna rapporte à ce sujet l’enseignement de la guemara (Erouvin 13b) : "Quiconque recherche la grandeur, la grandeur le fuit", et explique que la grandeur dont il s’agit ne se réfère pas seulement aux honneurs et à la gloire.
Mais, elle inclut également toute chose matérielle après laquelle l’homme court pour l’obtenir ; cette chose le fuira.
L’argent et les biens matériels, par exemple, lorsqu’il les poursuivra sans relâche, se déroberont à lui.

Une allusion à ce phénomène se trouve dans le mot כסף (kessef - l’argent) : si l’on considère les lettres qui, suivant l’ordre alphabétique, précèdent celles de ce mot (à savoir avant le כ le י ,avant le ף le ע ,et avant le ס le נ ,on obtient le mot : עני - ani - un pauvre).
Cela suggère que celui qui court après l’argent, l’argent le fuira et il restera "en arrière", c'est-à-dire pauvre.

La mesure du bien étant toujours supérieure à celle du mal, celui qui s’abstient de poursuivre la richesse (et on y parvient en étant convaincu que tout est décrété d’En-Haut et que rien ne sert de courir), alors, au contraire, l’argent le poursuivra et le rejoindra.

=> "Hachem le faisait réussir avec sa main" = Yossef n'a fait que le strict nécessaire (ex: sans utiliser sa tête pour élaborer des plans pour avoir un maximum de richesses de son maître très riche Potiphar), et c'est pour cela qu'Hachem la fait réussir.