Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

Notre but dans ce monde

+ Notre but dans ce monde :

-> Un Shabbath, rabbi Mendel de Kotzk a demandé à ses élèves : "Pour quelle raison sommes-nous sur terre?"
Ses élèves ont réfléchi un moment, puis ont répondu : "C'est simple! Nous sommes ici pour élever la terre en utilisant ce monde matériel dans un but spirituel, de sainteté."

Le saint rabbi de Kotzk a fermé ses yeux et il a bougé sa tête en signe de négation.
D'une voix forte, il a dit : "Est-ce que cela est tout pourquoi nous sommes ici : uniquement pour élever la terre?
Nous sommes ici pour élever le Ciel!"

-> Rabbi Lévi Its'hak de Berditchev rapporte souvent cette idée que chacune de nos actions a un impact dans tous les mondes de la création.
Lorsqu'un juif réalise une action dans ce monde, cela s'appelle : "un éveil d'en bas", qui va automatiquement déclencher une réponse parallèle au Ciel, qui est appelée : "un éveil d'en haut" (it'routa déléla).

A ce sujet le roi David chante : "Hachem est ton ombre" (Hachem tsilé’ha – Téhilim 121,5).
Selon le midrach, cela signifie que la façon dont nous agissons dans ce monde matériel est identique à la façon dont Hachem va nous répondre.
De même qu'une ombre reflète les mouvements d'une personne, de même la relation d'Hachem avec Son monde reflète les actions de tous les juifs.
Lorsque nous agissons en accord avec la Torah, alors nous déclenchons un afflux de forces vitales spirituelles, que l'on appelle : "shéfa", et qui va donner de la vie dans les mondes spirituels.
En ricochet, cette bonté va se répandre dans notre monde et va se traduire dans les différents domaines de notre vie : la santé, la richesse, avoir des enfants, et toute autre délivrance petite ou grande.

[cf. sur cette notion : Néfech ha'Haïm 1,7 ; Kédouchat Lévi (Béchala'h) ; Méor Enayim (Noa'h)]

<--->

-> Chaque mouvement d'un juif sur le plan physique, même un léger mouvement du doigt, a un impact sur les plans spirituels supérieurs.
En effet, chaque juif comprend des éléments de tous les domaines spirituels.
[rabbi Mordé'hai de Tchernobyl - Likouté Torah ]

<---&gt

-> "Sachez ce qui est au-dessus de vous" (Pirké Avot 2,1) = Sachez que ce qui est au-dessus de vous (dépend de vous)".
[Baal Chem Tov - Tsavaat HaRivach 142]

<--->

-> si nous pensons que nous ne devons faire grandir, élever que ce monde, alors on se limite nos réelles capacités de grandeur. En effet, ce monde étant matériel, il est limité et donc on peut certes beaucoup l'élever mais il y a une limite à tout.
Par contre, en développant le Ciel qui est purement Divin, infini, alors les conséquences de nos actions prennent une autre dimension. Nous pouvons aller d'infini en infini, à la manière de la grandeur sans fin de D.
Un juif, contient en lui une partie de l'intériorité de D., il doit donc être fier et plein de confiance du fait que Hachem a mis entre ses mains des capacités totalement folles, divines.
A l'inverse des autres nations (qui n'ont en elles qu'une partie extérieure de D.), un juif n'investi pas son temps dans du fini, de l'éphémère, mais chacune de nos actions a un impact infini, éternel, dont il est impossible actuellement d'appréhender la grandeur. [du vois Hachem ... et ben c'est du même ordre d'idée!]
Les non-juifs peuvent faire des choses en apparences belles, agréables, mais cela sera toujours comme zéro en comparaison du fait d'agir en tant que juif, suivant la volonté du Maître absolu. Car alors on est connecté à l'Infiniment grand, au Divin, on impacte tous les mondes, toutes les créatures, ... et même Hachem (si l'on peut dire).

b'h, nous allons développer cela ci-après.
Ce sujet est fondamental car nous sommes pris dans notre quotidien parmi les nations du monde, et on en oubli la chance que l'on a d'être juif (ve).
En apparence, nous ressemblons à des êtres humains comme les autres, mais notre papa Hachem nous a confié des capacités et une mission à Son image, divinement sublimement élevée ... 🙂

<--->

-> L'homme a été créé à l'image d'Hachem (tsélem Elokim - Béréchit 1,27)
Ceci est la même terminologie que : "Hachem tsilé’ha" (Hachem est ton ombre - Téhilim 121,5).
Lorsqu'on bouge, notre ombre bouge en parallèle.
Rabbi 'Haïm de Volozhin (Néfech ha'Haïm 1,7) dit que de la même façon Hachem va suivre nos mouvements, en s'assurant que Ses "mouvements" soient en accord avec les nôtres.

-> Hachem répondit à Moché : "Je serai Qui Je serai!" [éyé acher éyé] (Chémot 3,14)
Le rav Yéhochoua Alt dit que ce n'est pas une redondance, mais plutôt c'est une référence au fait que Hachem "sera" de la même manière dont "nous serons".

-> D'un côté, nous avons la capacité de : "ténou oz lélokim" (donnez de la force à Hachem - Téhilim 68,35) ;
-> D'un autre côté, Rachi (Haazinou 32,18) explique : "Tu as dédaigné = Tu oublieras. Nos maîtres ont expliqué que lorsqu’Il [Hachem] veut vous combler de bienfaits, vous L’irritez et vous affaiblissez Sa puissance, L’empêchant ainsi de vous manifester Sa générosité".

=> Ainsi, tout juif est tellement important qu'il a le pouvoir de donner de la force ou bien d'affaiblir Hachem!!!

<--->

-> "Nous pouvons expliquer selon les paroles de nos Sages : "les juifs ajoutent de la force à la cour céleste", et par le fait que le plus les juifs se sanctifient, le plus de forces et de sainteté ils font augmenter en-Haut.
C'est le sens du midrach : "kédouchati lémaala mékédouchat'hem" : par le biais de votre sanctification, Ma sainteté se trouve élevée de plus en plus haut."
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Vaéra]

<--->

-> "Hachem s'éleva au-dessus d'Avraham" (Lé'h Lé'ha 17,22)

-> Le sens simple de ce verset est qu'après lui avoir parlé, Hachem s'éleva, c'est à dire qu'Il se retira.
Mais, on peut aussi expliquer qu'Avraham était tellement pieux et servait Hachem avec tellement de force, en diffusant Sa Connaissance dans le monde entier, qu'Hachem s'est élevé et s'est trouvé ''grandi'' grâce à Avraham.
De par le travail d'Avraham, Hachem s'éleva.
[Beit Its'hak]

[en tant que descendants d'Avraham, nous avons cette capacité d'élever, de grandir Hachem! (et inversement, que D. nous en préserve)]

<--->

-> "Je vais te faire jurer par Hachem, le D. du ciel et le D. de la terre" ('Hayé Sarah 24,3)

-> Rachi explique que par cette parole, Avraham dit à Eliezer : "A l'origine Hachem n'était que le D. du ciel, car Il n'était pas encore connu sur terre. Mais moi (Avraham), je l'ai fais connaître auprès des créatures. A présent, Il est devenu le D. du ciel et le D. de la terre.

=> Mais on peut s'interroger. Avraham a permis à Hachem d'être connu sur terre. Mais dans le ciel, Il était déjà connu, comme il le dit lui-même. Ainsi, il aurait dû dire uniquement qu'à présent, Il est devenu aussi le D. de la terre. Pourquoi dit-il : "Il est devenu le D. du ciel et de la terre", alors que dans le ciel, Il était déjà connu, et Avraham n'y a pas changé les choses?

C'est qu'en fait, quand on fait connaître Hachem sur terre, cela sanctifie et grandit Son Nom même dans le ciel.
Les bonnes actions de l'homme ici-bas ont des conséquences En Haut et renforcent la sanctification d'Hachem même dans les Cieux.
[rabbi de Loubavitch - Likouté Si'hot]

<--->

-> Le mot "ich" (un homme - איש) est l'acronyme de : érets (la terre), yam (la mer) et chamayim (le Ciel), puisque nos actions ont des impacts dans tous ces domaines.
[il y a une interdépendance : en agissant bien/mal, on impact le Ciel, et en ricochet on impact notre monde (la terre & la mer)]
[ On peut rapporter :
- le midrach (Béréchit rabba 4,6) dit que les désastres naturels comme les tremblements de terre, et ainsi que toute cruauté peuvent être attribués aux conséquences des actions des juifs.
- Lors de la génération du Déluge, les animaux et même la terre ont été affectés/influencés négativement par les mauvaises actions ambiantes. Ainsi, non seulement les hommes et les animaux ont péri, mais également le Déluge a dû aller jusqu'à 3 téfa'him de profondeur dans la terre pour en retirer l'impureté présente à cause du comportement humain.
- A l'inverse, la guémara ('Houlin 7) rapporte à quel point rabbi Pin'has ben Yaïr a eu un impact positif sur son âne, qui ne mangeait pas de produits où l'on n'avait pas pris dessus le maaser. ]

<--->

-> Le Chomer Emounim (Maamar haEmouna - chap.20) écrit :
"Parfois, lorsque nous surmontons une grande épreuve, on secoue les mondes, et les anges sont abasourdis et frissonnent devant nous ...
Tous les mondes et les anges sont soumis aux juifs ...
C'est parce qu'une âme juive est si élevée, bien au-delà de toute mesure.
Lorsqu'un juif ouvre sa bouche pour dire un chant (une chira), les ailes des créatures célestes ('hayot hakodech - un type de mala'him) ne bougent pas, et les sérafim et les mala'him restent silencieux".

<--->

-> "Des messagers divins montaient et descendaient le long de cette échelle" (Vayétsé 28,12)

Il s'agit des anges dans le rêve de Yaakov, qui montaient et descendaient.
Selon une autre explication, il s'agit du fait que le monde est affecté positivement (olim - montaient) ou bien négativement (yordim - descendaient) par les actions de l'homme.

["iné mala'hé Elokim olim véyordim bo" -> il est employé "bo", et non "ba" ou "olim véyordim al asoulam". Nos Sages disent que le terme "bo" fait référence à Yaakov qui est l'échelle. Cela fait allusion à l'essence des juifs (ses descendants) qui ont les pieds sur la terre et leur tête (leur aspect spirituel, leur âme) qui prend racine au plus haut dans le Ciel (sous le Trône d'Hachem).
Les anges montent et descendent = cela fait allusion à toutes les énergies spirituelles dans le monde qui augmentent ou diminuent en fonction de nos actions.
Par exemple, lorsqu'un juif fait la mitsva de secouer le loulav, il secoue le monde, réveillant davantage de spiritualité, de flux positifs (idem pour toutes les mitsvot).]
[c'est cela tout le problème : en apparence on est des animaux perfectionnés, on est identique aux non-juifs, mais en réalité tous les mondes Supérieurs, tous les anges dépendent de nous! Nous devons sans cesse réveiller cette réalité en nous pour agir en conséquent! ]

-> La guémara (Yébamot 63a) nous dit que "les familles du monde" sont bénies "bichvil Israël" (en raison d'Israël). De même, les malheurs viennent aussi dans le monde en raison des juifs ("bichvil Israël").
Le Sidouro chel Shabbath (5,4,3) explique que le mot "bichvil" est lié au terme : "chvil"(un chemin), et cela nous signifie que le chemin que prend le monde dépend du chemin que les juifs prennent.

-> Le Ram'hal (Messilat Yécharim - chap.1) enseigne :
"Le monde a été créé au service de l'homme ... s'il est attiré par le monde et s'éloigne de son Créateur, il se détruit et détruit le monde avec lui. En revanche, s'il se domine et adhère à son Créateur, ne considérant le monde que comme moyen de servir D., il s'élève et le monde lui-même s'élève avec lui.
En somme, c'est une grande élévation pour toutes les créatures ..."

-> "Sache ce qui se trouve au-dessus de toi" (da ma lémala mim'ha - Pirké Avot 2,1).
A un niveau simple cela signifie que nous devons avoir conscience que Hachem est toujours conscient de ce que nous pouvons faire, penser, ...
Mais, cela peut également être interprété ainsi :
- "da ma lémala" = sache que tout ce qui peut se passer en-haut ;
- "min'ha" = cela dépend de toi, de ton comportement ici-bas sur terre.
[d'après rabbi 'Haïm de Volozhin (Néfech ha'Haïm 1,4)]

-> Le rabbi Lévi Its'hak de Berditchev (Kédouchat Lévi - Métsora) fait un commentaire similaire, et conclut par :
"Nos actions en-bas ont un impact dans les royaumes célestes en-Haut."

=> Cela souligne les capacités de l'homme d'impacter les mondes supérieurs (en bien ou mal) par le biais de ses actions dans ce monde ici-bas.

<--->

-> Il est connu que lorsqu'une personne faute, cela cause une souillure en-Haut et cela donne de la puissance aux forces négatives.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Emor]

<--->

-> Rabbi 'Haïm de Volozhin (Néfech ha'Haïm 1,3) écrit que les juifs contrôlent le monde.
Si nos pensées, nos paroles et nos actions sont bonnes, alors nous nourrissons et donnons de la force à de nombreuses puissances et à des mondes supérieurs.

-> Le midrach (Vayikra rabba 24,9) dit que bien que les juifs ont reçu l'obligation "d'être saints" (soyez saints car Je suis saint), ils peuvent certes devenir très saints, mais pas au même niveau que Hachem.
Selon les mots du midrach car : "kédouchati lémala mékédouchat'hem" (Ma sainteté est supérieure à votre sainteté).
=> Quelle est l'intention du midrach, puisqu'il est évident que la sainteté d'Hachem est supérieure à la nôtre?
Selon le Sidouro Chel Shabbath (vol.2), une explication réside dans une lecture différente de cette phrase : "Ma [Hachem] sainteté (kédoucha) provient de vous".

=> Ainsi, ce midrach met en évidence la capacité pour l'homme d'impacter les mondes Supérieurs, et affirme même que d'une certaine façon la sainteté d'Hachem peut être affectée par nos actions.

<--->

[ d'ailleurs dans la prière nous disons : "ténou oz lélokim" (donnez de la force à Hachem - Téhilim 68,35) ; et à la fin dans le Alénou : "latét guédoula léyotser béréchit" (donner de la grandeur à Celui qui forme toute la Création ) ; ...
Evidemment que Hachem est infiniment grand, mais notre perception et notre proximité avec Lui, dans ce monde et surtout dans le monde futur éternel dépend de nos actions dans ce monde.
Chaque mot de Torah, de prière, chaque bonne action, ... a le pouvoir de faire que nous auront une réalité actuelle et éternelle où D. sera encore plus grand à nos yeux, où nous sommes encore plus proches et percevons davantage Sa grandeur.
C'est entre nos mains!]

<--->

-> Le Toldot Yaakov Yossef (Ekev) enseigne que les anges reçoivent leur subsistance de notre Torah et de nos prières.

-> Selon la guémara ('Houlin 91b) : "les anges de service ne récitent pas de chant en-haut, tant que les juifs ne récite pas de chant en bas".

-> La guémara (Yoma 38b) dit que le monde peut continuer d'exister même par le mérite d'un seul tsadik. En effet, ses actions suffisent à être la force vitale du monde.

-> Rien dans l'En-haut ne s'éveille, avant que ne s'éveille d'abord dans l'En-Bas ce sur quoi repose ce qui se trouve dans l'En-Haut (Zohar 77b).

-> Le rav Yéhochoua Alt rapporte qu'il y a 4 mondes : "assiya", "yétsira", "bria" et "atsilout".
Plus un monde est éloignée de sa source plus il est matériel. Ainsi, notre monde est appelé : "olam ha'assiya", et le monde le plus élevé est celui de l'atsilout (c'est le plus proche d'Hachem, le moins matériel et le plus abstrait).
Chacun de ses mondes reçoit son alimentation de celui qui est au-dessus de lui.
Par conséquent, le fait qu'on réalise une mitsva ou une avéra, va affecter tous les mondes supérieurs, et l'impact va au final se répercuter également dans notre monde (assiya), puisque c'est celui qui est le plus bas.

[d'une certaine façon chacune de nos actions va donner de la force (ou réduire) aux mondes supérieurs, qui seront alors plus puissants (ou plus faible), et cela aura donc un impact positif (ou négatif) sur notre monde.]

["ténou oz lélokim" (donnez de la force à Hachem - Téhilim 68,35) = d'une certaine façon Hachem nous supplie de Lui donner de la force par nos actions comme cela Il pourra encore plus nous combler de bénédictions, Il pourra encore plus nous prendre dans Ses bras avec davantage de proximité.]

<--->

-> "Il [Yaakov] eut un songe que voici : une échelle était dressée sur la terre, son sommet atteignit le ciel" (Vayétsé 28,12)
Nous sommes fermement implantés dans la terre, mais par nos actions nous influençons les cieux.

-> Le rav Yéhochoua Alt enseigne que les humains sont appelés : "médabeir".
Le mot "médabeir" ne signifie pas uniquement : "celui qui parle" ; mais il fait plutôt référence au rôle de l'homme d'être le principal influenceur de la création.
En effet, le mot "médabeir" a pour origine : "dabar" (un dirigeant), comme "dabar é'had lédor" (un dirigeant par génération - דבר אחד לדור - guémara Sanhédrin 8a) ; "yadbeir amim" (Il dirigera les nations - Téhilim 47,4).

<--->

-> Rabbi Moché Cordovéro aborde les 13 Attributs de miséricorde d'Hachem dans son livre Tomer Dévora. Il écrit à la fin du 1er chapitre :
"Tels sont les 13 Attributs de miséricorde avec lesquels une personne doit devenir similaire à son Créateur. Chaque trait [de caractère] avec lequel une personne va agir ici-bas, va entraîner l'Attribut Divin en-haut. Exactement de la même façon quelqu'un se comporte, on lui répondra d'en-haut, et cela va entraîner que ce trait [de caractère] va briller dans le monde."

-> Ainsi, chaque mot de Torah que nous étudions, chaque mot de prière que nous murmurons, chaque mitsva que nous réalisons, a un impact énorme dans les sphères célestes en-haut.
Et d'après rabbi Moché Cordovéro, en plus des 613 mitsvot, lorsque nous agissons en accord avec les 13 Attributs divins, nous déclenchons un flux d'amour Divin, de la Miséricorde pure, sur toute la création.

Rabbi Lévi Its'hak de Berditchev enseigne que pour maximiser ces effets, il est nécessaires de remplir 2 conditions :
1°/ Nous devons servir Hachem avec un mélange de crainte et d'amour, que nous pouvons développer dans notre cœur :
- en contemplant la puissance folle que D. nous accorde.
[si Hachem donne à chaque juif (du tsadik au racha) la capacité d'impacter positivement ou négativement tous les mondes qui existent, cela témoigne qu'Il a confiance en nous, et qu'Il nous aime beaucoup.
D'une simple action on peut ouvrir les flux de bénédictions Divins, et inversement (le libre arbitre impose que nous n'avons pas conscience de cela).
En ce sens, chaque matin tout juif remercie D. (modé ani) de lui avoir rendu son âme. Même si on a fait les pires choses, même si on a gâché nos magnifiques potentialités, l'amour d'Hachem pour nous est tellement fort qu'Il a 100% confiance en nous et nous rend notre âme à notre réveil.
Plus on se rappelle que papa Hachem a un amour infini à notre égard, plus on développe un amour parallèle.]

- en appréciant la proximité que nous avons avec le Roi des rois.
[plus nous avons conscience de la grandeur d'Hachem, d'à quel point les juifs sont les êtres humains les plus aimés de D., et d'à quel point chacune de leur action a un impact phénoménal dans tous les mondes, plus nous développons un sentiment de responsabilité, de crainte. (suis-je à la hauteur de ce que D. attend de moi?)]

Selon le Tanya (Likouté Amarim chap.40), l'amour et la crainte de D. sont les 2 ailes d'un juif, permettant à son service d'échapper à l'aspect matériel et de voler vers des hauteurs spirituelles.
[à l'image des ailes, parfois nous devons avoir davantage d'amour, parfois davantage de crainte, et cette dynamique se traduit par de la vie, de la joie, de la fierté, du respect/reconnaissance ... dans notre service avec Hachem.
A l'inverse, on peut faire toutes les mitsvot, mais sans sentiment, et alors ça vole pas très très haut en comparaison.]

2°/ Nous devons rester humbles.
[En effet, d'un côté nous devons développer notre conscience des impacts fous de nos actions (ex: on peut faire descendre des flux de bénédictions du Ciel), nous devons avoir conscience de nos capacités et avoir confiance en nous (je suis meilleur que superman, car j'ai une partie de D. en moi!!).
Le risque d'être tellement fier de nos réalisations est que nous pouvons penser que Hachem nous est redevable de quelque chose.
Ainsi, d'un autre côté, nous devons toujours avoir conscience que sans Hachem nous ne pouvons pas lever le petit doigt, nous ne pouvons pas vivre une seconde de plus, ...
Absolument tout ce que nous recevons n'est qu'un cadeau gratuit, qu'un fruit de la bonté et de l'amour de D. à notre égard.
Par exemple, le midrach (Vayikra rabba 27) dit que si une personne devient orgueilleuse d'avoir fixée une mézouza, Hachem dit : "Il pense que c'est lui qui a véritablement fait la mitsva? Qui est-ce qui lui a donné une maison sur laquelle placer la mézouza?"]

<---------------------------->

-> Lorsqu'un homme accomplit une certaine mitsva, celle-ci possède le pouvoir d'aller éveiller tous les mondes pour le service de D. ; et grâce à cela la bénédiction s'étend à tous les mondes.
[rabbi Na'hman de Breslev - Likouté Moharan - Torah 24]

<--->

-> Plus l'homme va d'un degré à l'autre, et plus il se rapproche de D., et il peut connaître D. avec davantage de compréhension, et il peut manifester son affection pour D. avec un amour redoublé.
[rabbi Na'hman de Breslev - Likouté Moharan - Torah 33,2]

<--->

-> Le jour où tu te fais petit [humble], ce même jour rajoutera force, puissance et élévation à la Sainteté d'en-Haut.
[rabbi Na'hman de Breslev - Séfer haMidot - anava]

-> Plus l'homme se diminue lui-même [en étant humble], plus il possède une force d'attraction importante, autrement dit il peut attirer la Présence Divine dans les mondes inférieurs, afin qu'Il réside avec nous, ce qui est la volonté de D. depuis le jour où Il créa le monde ; mais il peut aussi attirer les gens vers lui, pour les rapprocher de Son service ; également drainer des influx bénéfiques et des bénéfiques sur Israël.
[rabbi Na'hman de Breslev - Likouté Moharan - Torah 70]

[à l'inverse : "L’orgueilleux repousse les pieds de la Présence Divine.
D. dit à son sujet : Moi et lui, nous ne pouvons demeurer ensemble!" (guémara Sotah 4b).]

-> Selon la capacité de l'homme à briser son orgueil, ainsi parvient-il à la Torah ; et grâce à cela, il mérite de rapprocher de D. les gens éloignés, ce qui a pour effet de faire grandir et d'élever la gloire Divine.
Il rehausse la gloire à sa racine, et il accède à la crainte, et grâce à cela, cet homme mérite la paix domestique, la paix dans ses membres, et il accède ainsi à la prière, et par cela, il parvient à la paix globale, la paix dans tous les mondes.
[rabbi Na'hman de Breslev - Likouté Moharan - Torah 5-8]

<----------->

-> L'essentiel des plaisirs et des délices d'Hachem s'exprime seulement lorsque, dans ce bas monde, nous accroissons et nous sanctifions Son Nom et nous accomplissons Sa volonté. Car Hachem possède des Séraphins, des Créatures célestes, des Anges Roues, et de nombreux mondes supérieurs qui Le servent, et malgré tout Son principal plaisir et Son délice, si l'on peut dire, s'exprime lorsque le service de ce bas monde s'élève dans les hauteurs.
[rabbi Na'hman de Breslev - Likouté Moharan - 2e tome - Torah 7,4]

<-------------->

-> C'est pour cela que Hachem a créé Son monde : afin qu'Il puisse tirer du plaisir du fait que nous Le louons avec nos mots et dans notre cœur, car Il est notre Père et notre Roi.
Lorsque nous agissons ainsi, les mondes et tous les anges sont alors remplis d'extase, de joie, et d'une abondante force vitale.
Lorsqu'une juif réfléchit au fait que son service (avoda) entraîne que tous les mondes se remplissent de bonté spirituelle et de joie, alors son cœur s'enthousiasme vers le service d'Hachem.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - 'Hanoucca]

<-------------->

-> C'est comparable à quelqu'un qui est capable d'amasser des centaines de milliers [d'euros] en un seul jour, mais qui gâche cette opportunité pour [plutôt] gagner à la place un seul centime.
C'est évidemment une énorme folie : de perdre des centaines de milliers [d'euros] pour avoir à la place un seul centime.
Il en est de même lorsqu'un juif est engagé dans la Torah et les mitsvot, qu'il impacte tous les mondes et qu'il attire des forces de vie spirituelles sur toute la Création. A quel point serait-il stupide alors de perdre son temps et de s'engager dans les plaisirs de ce monde?
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Pourim]

<-------------->

-> Hachem prend énormément de plaisir de celui qui Le bénit.
Il désire la bénédiction de ceux qui réside dans le monde d'en-bas, car leurs bénédictions s'élèvent et illuminent la sainte Présence Divine
(chékhina).
[Zohar - vol.3,271a]

<-------------->

-> Pratiquement toutes les bénédictions récitées avant de réaliser une mitsva commencent par une expression brève mais significative : "Qui nous a sanctifié par Ses commandements" (acher kidéchanou bémitsvotav).
Ces mots impliquent qu'en conséquence d'accomplir les mitsvot les juifs bénéficient de la capacité unique d'apporter la sainteté du Ciel en bas sur terre.
[Sfat Emet - Bo 5662]

<--->

"Chaque mot de prière ou de bénédiction s’élève vers les hauteurs supérieures, transporté là par des anges assignés spécialement à cette tâche.
Chaque mot a un effet sur les racines supérieures de la Création.
De cette manière, la personne récitant la prière devient le partenaire de D. dans la Création, étant donné qu’il a la capacité de construire et d’influencer nombre de mondes supérieurs."
[Rabbi ‘Haïm de Volozhin - Néféch ha’Haïm 2,10 ]

<--->

-> Par nos bénédictions, on amène une grande rectification (tikoun) dans les mondes supérieurs.
[avant de réciter une bénédiction, nous devons avoir à l'esprit que nous remercions Hachem pour tout le bien qu'il nous donne, et nous Le couronnons Roi sur le monde entier (Elokénou mélé'h aolam).]
[Maharcha - 'Hidouché Aggadot - guémara Béra'hot 10a]

<--->

[Le terme "barou'h" (1er mot des bénédictions) a différents sens. ]
-> Le Arou'h haChoul'han (Ora'h 'Haïm 5,1) écrit :
"Lorsque nous disant "barou'h ata Hachem" dans toutes nos bénédictions, cela ne signifie pas que Hachem a besoin de nos bénédictions, que D. nous en préserve.
Mais plutôt, c'est comme une lumière qui se reflète en nous, ce qui veut dire que Hachem va nous accorder Sa bénédiction, comme le roi David le dit : "par ta bénédiction sera bénie à jamais la maison de ton serviteur" (Chmouël II 7,29).
Avant qu'Hachem nous accorde Ses bénédictions, nous devons, si l'on peut dire, l'élever et Lui accorder la force de le faire, comme le verset l'affirme : "Donnez de la force à Hachem" (ténou oz l'Elokim - Téhilim 68,35).
Tout ce qui se passe dans le monde dépend de nos actions. C'est pourquoi, nous devons ajouter de la force à l'encourage d'Hachem, afin que les bénédictions descendent à nous.
Ceci est en allusion dans les mots : "Il chevauche le ciel pour t'aider" (Vézot haBéra'ha 33,26). Les lettres de "ro'hév" (chevauche - רוכב) peut être réarranger en : "barou'h" (ברוך)."

[ainsi nous prions pour que Hachem soit "béni" (barou'h), et grâce à cela on lui donne de la force pour qu'Il puisse nous octroyer et transmettre la bénédiction]

<--->

-> Le Malbim (Téhilim 134,1) dit qu'un des principes de foi est de reconnaître que la Source supérieure de toutes les bénédictions est bénie et augmentée par nos actions en-bas.
L'idée derrière nos bénédictions à Hachem est qu'avec nos bonnes actions et nos prières, le Créateur doit, si l'on peut dire, remplir le "réservoir supérieur", la source de toute l'abondance.

-> Nos Sages (Pessikta déRav Kahana 25,1) disent que lorsque les juifs font la volonté d'Hachem, ils intensifient la puissance Divine, comme il est dit : "en. Hachem nous créerons de la force" (b'Elokim naassé 'haïl - Téhilim 60,14).
Et lorsque les juifs échouent à faire la volonté d'Hachem, ils affaiblissent la puissance Divine, comme il est écrit : "Tu affaiblis le Rocher qui t'a donné naissance" (tsour yéladé'ha téchi - Haazinou 32,18)
C'est le sens du verset : "et maintenant que la force de Hachem s’agrandisse comme tu l'as déclaré" (véata yigdal na A-donay kaacher dibarta - Chéla'h Lé'ha 14,17).

-> Avec cela, on peut comprendre ce que le rav Azaria Pigo (Bina léIttim - drouch 30) écrit au sujet du verset : "Toutes tes œuvres te louent, Hachem ; et tes fidèles adorateurs te bénissent" (Téhilim 145,10)
Il explique qu'il y a 2 aspects à une bénédiction (béra'ha) :
1- louer, remercier, et glorifier Hachem : c'est une obligation de toutes créations, même les non-juifs, comme il est écrit :"Que toute âme loue Hachem, hallélouka" (Téhilim 150,6) ; ainsi que : "que toute créature bénisse son saint nom à jamais" (Téhilim 145,21) où "toute créature" signifie même les non-juifs ; et "Louez Hachem, toutes nations" (hallélou ét Hachem kol goyim - Téhilim 117,1).

2- ce que la bénédiction peut accomplir dans les sphères supérieures et ses capacités à faire descendre l'abondance de la Source des bénédictions : c'est quelque chose que seul le peuple juif peut faire, comme le verset le dit : "et tes fidèles te béniront" (Téhilim 145,10), et "nous bénirons Hachem, maintenant et à tout jamais" (Téhilim 115,18).
C'est un cadeau unique du peuple juif, qui a reçu la Torah et garde les mitsvot.
Uniquement les juifs peuvent attribuer de la grandeur au Créateur du monde et augmenter l'abondance dans le monde.

<-------------->

+ "Tu es le Saint, trônant au milieu des louanges d’Israël" (véata Kadoch yochev téhilot Israël - Téhilim 22,4)

-> Le Divré Chmouël explique :
Maître du monde, Tu es appelé Saint, séparé et détaché de tout, même des anges célestes et des séraphins, et malgré tout, Tu es assis au milieu des louanges d’Israël.
Dans les commentaires ésotériques, on explique ce concept de ‘D. assis au milieu des louanges d’Israël’ comme quelqu’un, dont on dit qu’il est assis sur sa fortune.
Hachem Lui aussi est, si l’on peut dire, ‘assis’ sur leurs louanges, parce que les âmes d’Israël sont taillées sous Son Trône Céleste. Et lorsqu’un juif prononce les louanges d’Hachem, il renforce la racine de son âme, et le Trône Céleste s’en trouve lui aussi, par là, renforcé.
On peut donc, à juste titre, dire qu’Il est assis au milieu des louanges d’Israël.
[rapporté par le rav Eliémélé'h Biderman]

<-------------->

-> b'h, voir également : https://todahm.com/2020/12/26/29654

+ "La Torah a été donnée comme un feu noir "écrit" sur un feu blanc" (midrach Dévarim Rabba 3,13).

-> Il est possible que cela fasse allusion au pouvoir accordé au peuple juif avec le don de la Torah.
Comme l'ont dit nos Sages (guémara Taanit 23a) : "Dans le monde d'en bas, vous décrétez et Hachem obéit".

La couleur blanche, qui incorpore toutes les autres couleurs, comme l'indique le fait que lorsqu'elle est mélangée à n'importe quelle autre couleur, elle prend l'apparence de cette couleur, fait allusion à Hachem.
En revanche, la couleur noire, qui ne contient pas d'autre couleur qu'elle-même, comme l'indique le fait que lorsqu'elle est mélangée à d'autres couleurs, elle n'en prend pas l'apparence, fait allusion à l'homme mortel.

Ainsi, avec le don de la Torah, le peuple juif a mérité que le "feu noir" soit au-dessus, supérieur, au "feu blanc", ce qui signifie qu'en-Haut, les paroles du peuple juif sont, pour ainsi dire, plus efficaces que les paroles de D.
Comme l'ont fait remarquer nos Sages (guémara Moed Katan 16b) : "Hachem émet un décret, mais une personne juste peut l'annuler".

[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Shavouot ]

Sale juif!

+ Sale juif!

-> Lorsqu'on nous traite de "sale juif!" nous sommes offensés, et nous dénonçons à juste titre une offense antisémite.
Mais que faisons-nous lorsqu'à longueur de journée notre yétser ara nous crie : "T'es qu’un sale juif!"? [car moins nous avons conscience de notre grandeur interne, moins nous désirons l'exploiter!]
En effet, est-ce que nous apprécions véritablement le "simple" fait d'être juif?

Le Zohar dit que :
- "La joie principale sur laquelle l’homme doit se réjouir, c’est la joie d’être un juif" ;
- si nous avions conscience d'à quel point Hachem aime chaque juif, nous rugirions comme des lions bondissant sur chaque opportunité de pouvoir faire Sa volonté.

Rabbi Na'hman de Breslev exprime dans sa célèbre chanson : "Si un juif avait conscience de ce qu'est être juif, alors il serait joyeux et il danserait jusqu'à 120 ans!" (im yéhoudi aya yodéa ...).

-> Aujourd'hui le 9 Elloul, c'est la hilloula d'un géant : rabbi Tsadok haCohen, et il enseigne :
"Une joie doit être constante chez un juif : c'est la joie d'avoir été créé en tant que juif, planté dans le verger précieux d'Hachem, la descendance de Yaakov. Car cette joie n'est pas accompagnée de la moindre tristesse, et absolument rien ne peut nous empêcher d'avoir de la joie sur cela, sur le fait d'avoir une part dans le D. Vivant.
Et même si quelqu'un [un juif] en vient à pécher très très gravement, au point d'avoir fait les pires des pires choses, il n'aura pas été déconnecté de sa conscience et de sa connexion avec Hachem au fond de lui (âme), car il est impossible pour un membre de la descendance de Yaakov Avinou d'être abandonné [par D.].
Cette joie [du ‘simple’ fait d'être juif] doit être ressentie à chaque instant par un juif, ne le quittant jamais, à la fois quand les temps lui sont bons et lorsqu'il traverse des moments difficiles."
[rabbi Tsadok haCohen - Ressisé Laïla - n°53]

<--------->

-> Le rav Yaakov Addès (It'kravout l'Hachem) écrit :
"Dans le cœur de chaque juif, réside une âme pure dont le seul désir est d'accomplir la volonté divine de toutes ses forces. Cependant, l'âme est formée de nombreuses couches, dont certaines, influencées par un entourage ne se comportant pas comme Hachem l'a prescrit, ont parfois d'autres aspirations que le service divin. Il arrive même quelquefois que ce soit précisément ces couches qui régissent le comportement de l'homme.
Néanmoins, au plus profond de son être, l'âme reste toujours intacte et pure.

Il incombe à chacun d'activer son âme, afin que ce soit elle qui régisse ses actions et son comportement, et qu'il suive constamment la voie du service d'Hachem.

L'homme dispose de plusieurs moyens pour y parvenir.
Un des moyens principaux nécessite 2 conditions : prendre conscience de l'intensité du bien qui se trouve en lui et du potentiel qu'il détient pour accéder à des niveaux élevés dans le service d'Hachem ; et réaliser l'immense influence de chaque action, chaque parole, chaque intention, chaque pensée ou chaque désir positif.

Chaque juif doit savoir que s'il était pleinement conscient de l'intensité de ces 2 puissances, il aurait la force de résister à toutes les tentations et de servir Hachem nuit et jour, et il est même possible que la notion d'échec disparaîtrait complètement.
Plus sa conscience y sera éveillée, plus son enthousiasme et sa force pour le service divin iront en augmentant."

<-------------->

-> b'h, voir également : https://todahm.com/2021/09/10/reconnaitre-sa-valeur-propre

Hachem punit quiconque médit des juifs.
[Méam Loez - Dévarim 1,1]

<--->

-> La Torah souligne que quiconque invoque une malédiction sur le peuple juif se maudit lui-même.
[Méam Loez - Balak 23,7]

-> En créant le monde, Hachem n'a pas pris en compte les nations du monde, c'est-à-dire qu'il n'a pas créé le monde pour elles. Au contraire, le monde a été créé uniquement pour le peuple juif.
Par conséquent, comment est-il possible de maudire une telle nation, pour laquelle le monde entier a été créé?
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Balak 23,9 ]

<--->

+ b'h, voici 4 exemples d'illustres personnes :

-> 1°/ [Peu avant sa mort, au début de la paracha Dévarim, Moché a réprimandé le peuple juif.]
Moché craignait de les réprimander car il se dit : "Lorsque j'ai voulu faire jaillir de l'eau du rocher, je les ai réprimandés en disant : Ecoutez, rebelles! (Bamidbar 20,10). Hachem a été mécontent de moi et a décrété que je n'entrerai pas en terre d'Israël".
En effet, [il existe une règle dans ce monde : ] Hachem punit quiconque médit des juifs. [cela est valable même pour Moché!]

<--->

-> 2°/ Yéchayahou a été puni d'avoir dénigrés les juifs en les qualifiant de "peuple aux lèvres impures" (Yéchayahou 6,5). Le prophète déplorait que les juifs aient souillé leur bouche par leurs paroles.
Yéchayahou avait vu par prophétie D. assis, pour ainsi dire, sur un trône haut et élevé et des anges se tenant de bout devant Lui Le louaient en disant la kédoucha (Yéchayahou 6,2).
Le prophète dit "Malheur à moi! Je vais mourir car je suis un homme aux lèvres impures et je me trouve parmi un peuple aux lèvres impures. C'est comme si j'avais vu D. dans un lieu impur!"
Yéchayahou a été puni d'avoir médit des juifs et de les avoir appelé un peuple aux lèvres impures.
[il est rapporté que pour éviter que le roi Ménaché soit coupable de meurtre en voulant le tuant, Yéchayahou a prononcé l'un des Noms de D. et fut englouti par un cèdre.
Ménaché a ordonné qu'on apporte le cèdre et ses hommes se sont mis à le raboter. Lorsque le rabot a atteint sa bouche, le prophète Yéchayahou a rendu l'âme.
Hachem dit : "Que la bouche qui a médit des juifs soit retranchée".]

<--->

-> 3°/ Pour la même raison, Hachem a retiré le don de prophétie à Eliyahou.
D. était apparu au prophète Eliyahou lorsqu'il fuyait Izével. En effet, la femme du roi A'hav cherchait à tuer Eliyahou car il avait assassiné les prophètes du Baal. Alors qu'il se trouvait dans une grotte du désert, D. l'a appelé : "Que fais-tu là, Eliyahou" (Méla'him I 19,9).

Hachem savait bien que le prophète fuyait Izével. Eilyahou aurait donc dû répondre : "Tes enfants, les descendants d'Avraham, Its'hak et Yaakov ont fait Ta volonté dans le monde".
Cependant, il a dit : "J'ai été zélé pour Hachem, D. des Armées célestes, car les juifs ont abandonné Ton alliance. Ils ont abattu Ton autel et tué Tes prophètes par l'épée. Je suis resté seul et ils cherchent à prendre ma vie (Méla'him I 19,10).

Hachem dit à Eliyahou : "Lorsque Je suis descendu sur le mont Sinaï pour donner la Torah à Israël, des myriades d'anges qui M'ont accompagné cherchaient à obtenir le bien pour Israël. Et toi, pourquoi as-tu parlé d'Israël de cette façon?"

Hachem a attendu 3 heures puis a réapparu à Eliyahou et a demandé : "Que fais-tu là, Eliyahou?".
Il a répondu : "J'ai été zélé pour Hachem, D. des Armées célestes car les juifs ont abandonné Ton alliance".

Hachem lui a dit :
"Tu as calomnié les juifs, ainsi Je ne veux pas que tu prophétises pour Mes enfants. Je désignerai Elicha fils de Chéfat, comme prophète à ta place.
Puisque tu as diffamé Mes enfants et dit qu'ils on abandonné Mon alliance, tu devras être présent chaque fois que Mes enfants maintiendront l'alliance en circoncisant leurs nouveaux-nés. Que la bouche qui a dit : 'Ils ont abandonné Ton alliance' témoigne que Mes enfants accomplissent la circoncision avec joie!"

Lors d'une circoncision, D. convoque toutes les Armées d'en Haut et leur dit : "Voyez quels enfants J'ai créé dans le monde! Ils accomplissent le commandement de la circoncision avec tant de joie".
A ce moment-là, Eliyahou vole depuis les cieux et arrive à la cérémonie. On a donc coutume de préparer une chaise en l'honneur de Eliyahou haNavi venu assister à la circoncision.

On doit annoncer : "Voici la chaise du prophète Eliyahou!" (zé kissé chel Eliyahou haNavi). Si on ne dit pas cette phrase, Eliyahou ne vient pas.
Après la circoncision, il retourne en Haut et témoigne devant D. qu'Israël observe ce commandement.

De même, chaque samedi soir, Eliyahou s'assoit sous l'arbre de la Vie au Gan Eden et inscrit toutes les bonnes actions que les juifs ont accomplies pendant toute la semaine.

<--->

-> 4°/ Le midrach raconte que rabbi Abahou et rabbi Chimon ben Lakich allaient entrer dans une ville.
Rabbi Abahou dit à rabbi Chimon ben Lakich : "Pourquoi veux-tu entrer dans cette ville? Tous ses habitants sont méchants et arrogants".
Rabbi Chimon ben Lakich descendit de son âne, prit du sable, l'introduisit dans la bouche de rabbi Abahou et le réprimanda : "D. n'aime pas celui qui médit de Ses enfant! Les juifs ressemblent à un homme qui voyage à travers les montagnes et attrape un fort coup de soleil. En rentrant chez lui, il applique toutes sortes d'huiles sur son visage et retrouve sa couleur.
Même si les juifs fautes, lorsqu'ils se repentent, ils redeviennent blancs et sont débarrassés de leurs fautes. Hachem se rapproche d'eux à nouveau".

=> ainsi Hachem s'irrite lorsque l'on médit de tout le peuple, mais il est également contrarié si l'honneur d'un seul juif est bafoué.
On s'habituera donc à toujours dire du bien des juifs et Hachem nous récompensera en nous élevant.

<----------------------->

+ Si une personne se maudit, un groupe d'anges destructeurs appelés "oreré yom" (ceux qui maudissent de jour) prennent cette malédiction et la font se réaliser comme si la personne s'était elle-même causé du mal.
Outre le mal qu'elle s'inflige à elle-même, elle cause du tort au monde entier car sa malédiction peut toucher d'autres personnes.
[...]
On devra veiller à ne pas maudire son épouse. Cela revient à se maudire soi-même car elle est comme sa propre personne.

"Garde ta langue du mal" (Téhilim 34,14) ...
Ce verset interdit de maudire qui que ce soit. Si quelqu'un nous a fait du mal, il faut prier D. de le faire changer d'attitude et de l'amener à bien agir.
Quand un homme maudit son prochain, en Haut on ouvre ses livres de comptes et on les examine pour voir s'il mérite que sa malédiction soit acceptée et que son prochain soit puni.
Si, après examen, on découvre qu'il ne le mérite pas, la malédiction est retournée contre celui qui l'a proférée. Au lieu d'être dirigé contre son prochain, elle atteint celui qui l'a prononcée ainsi que ses enfants.
Ainsi ne faut-il jamais prononcer de malédiction.

Rabbi Tarfone disait souvent : "Que je perde mes fils si ce n'est pas comme je le dis!"
Plus tard, rabbi Yéhouda haNassi a fait des recherches et a découvert qu'aucun des fils de rabbi Tarfone n'avait survécu. Seule une fille était restée en vie.
Voilà la conséquence de ses paroles bien que rabbi Tarfone eût toujours dit la vérité.
Il n'est donc pas bon de jurer sur la vie de ses enfants, même pour dire la vérité, car nos enfants sont une partie de notre âme. Le roi Salomon disait : "Quiconque garde sa bouche et sa langue garde son âme des malheurs" (Michlé 21,23).
Garder sa bouche des serments, c'est protéger son âme. La Torah nous recommande : "Sois vigilant et prends bien garde à ton âme".
[Méam Loez - Vaét'hanan 4,9]

<------------------->

-> Ne calomnie pas ton peuple. Ne médis pas de lui.
[Baal Chem Tov]

-> Ne te moque pas de D.
Ne te moque pas de toi.
Ne te moque pas des gens.
[rabbi Acher de Stretyn]

Si les nations du monde avaient reconnu à quel point elles bénéficiaient personnellement du Temple (qui est un canal du flux des bénédictions d'Hachem sur nous), elles ne l'auraient jamais détruit.
[midrach Bamidbar rabba 1,3]

Elokaï néchama … téhora hi

+ "Elokaï néchama ... téhora hi (elle est pure)"

-> L'âme est une forme de pure spiritualité. Elle est née sous le Trône de Gloire d'Hachem et est totalement bonne. Elle aspire à ne faire que la volonté d'Hachem, mais elle est amenée dans ce monde où elle entame une bataille de toute une vie avec le corps physique et animal qui ne recherche que la luxure et la matérialité.
Même la personne la plus racha peut encore dire dans ses bénédictions du matin : "Mon âme est pure" (téhora hi) ; c'est juste qu'elle est en train de perdre sa bataille contre son côté animal.

Cette belle pensée peut nous inciter à ne jamais perdre espoir. Aussi bas que nous soyons descendus, nous pouvons toujours faire téchouva et remonter, car notre âme n'a pas changé d'un iota.
Elle est toujours aussi pure et ne désire que la pureté et la bonté qu'elle a connues lorsqu'elle était à côté du Trône d'Hachem.

Hachem est heureux de nos actions, de nos mitsvot et de notre Torah.
Comme il est écrit : "Un fils sage fait la joie de son père" (Michlé 10,1), et nous sommes appelés les enfants d'Hachem ...

Le service Divin principal est d'apporter de la satisfaction au Créateur.
Mais si une personne perd espoir en elle-même, et qu'elle pense que Hachem ne tire pas de plaisir de ses actes, alors même si elle croit que c'est de l'humilité, ce n'est en réalité absolument pas le cas.
A l'inverse, c'est une sorte d'hérésie [le contraire de la émouna] ...

[Bien que] dans tous les autres domaines nous devons être humbles, cependant ... dans la conscience du fait qu'Hachem est heureux des mitsvot et de la Torah que nous étudions, une personne ne doit pas en être humble ... car tel est le désir du Créateur, de se réjouir des mitsvot que les juifs réalisent."
[Kédouchat Lévi - Pourim (Kédoucha chlichit) - se basant sur les enseignements de son maître le maggid de Mézéritch]

-> Tout celui qui ne croit pas que Hachem réside toujours parmi les juifs, et ce même lorsqu'ils sont impurs, est un apikoros (hérétique).
[le Bat Ayin - disciple du Baal Chem Tov]

<--->

-> Absolument tout juif, même celui au niveau le plus bas, doit être persuadé que chacune de ses actions positives a un impact énorme au Ciel.
[Le yétser ara nous fait oublier cette réalité, car] tant que nous n'avons pas conscience de la grandeur de nos actes, alors nous ne changeons pas véritablement nos actions [pour agir avec grandeur selon la volonté de D.]
[Beit Aharon - 'Hanouca p.48]

<----------->

+ Se revêtir d'orgueil pour servir Hachem :

-> Le Baal Chem Tov nous dévoile une grande règle générale : le trait de caractère de l'humilité, dans toute sa grandeur, n'est positive que lorsque cela nous concerne personnellement. En revanche, lorsque cela concerne l'honneur de l'Eternel, nous avons alors besoin de nous "habiller" du trait de caractère de l'orgueil dans la kédoucha. Nous devons être jaloux pour le D. des armées [Hachem].
Sans quoi viendra alors le mauvais penchant qui fera tomber l'homme entre ses mains, en disant : "N'est-ce pas que tu es un grand fauteur, il est clair et évident qu'Hachem ne veut pas de ta Torah ni de tes commandements".
Par ces paroles, le mauvais penchant ferait tomber l'homme dans les abîmes du désespoir, jusqu'à ce qu'il quitte complètement le service divin. Aussi, l'homme se doit de se renforcer et d'enorgueillir son cœur dans les chemins d'Hachem, et servir Hachem de toutes ses forces.
[malheureusement notre yétser ara inverse les priorités dans notre vie. Nous faisons preuve d'une fausse humilité pour moins agir pour Hachem (pour qui tu te prends pour penser que tes prières, ton étude, ... as beaucoup de valeur!), mais pour satisfaire nos envies nous sommes plus enclin à laisser faire notre égo (le MOI JE veux, MOI qui décide, ...). ]

-> Rabbi Bounim de Pchisha dit : "Tout homme a besoin de posséder deux poches dans son pantalon (faisant allusion aux 2 traits de caractère). La première poche doit contenir : "Je suis poussière et cendre" ou autrement dit, l'humilité. Tandis que la deuxième poche doit contenir : "Tout l'univers n'a été créé que pour moi" (guémara Sanhédrin 37b) soit, l'orgueil dans la kédoucha (sainteté).
[ainsi, le pantalon symbolise le fait d'évoluer/d'avancer dans notre vie, et pour cela on a besoin d'avoir facilement accessible à notre conscience : parfois de revêtir de l'orgueil, et parfois de refroidir lorsqu'on s'enflamme dans l'orgueil. ]

Les souffrances de l'exil pourraient conduire le juif au désespoir.
Cependant, ce désespoir provient seulement de son être physique.
Lorsque le juif est à l'écoute de son âme et se rend compte qu'elle dit : "Hachem est mon lot", il aura foi en son Créateur malgré toutes ses souffrances.

[Méam Loez - Eikha 3,24]

<--->

-> On ne peut saisir la bonté de D. que si l'on recherche ... son âme.
Tant qu'on recherche des gratifications matérielles, on ne se sent jamais satisfait.
Quand on "recherche son âme", on peut connaître le bien véritable et comprendre que les difficultés sont des présents de D. destinés à nous élever et à nous purifier.
[rabbi Yonathan Eibschutz - Eikha 3,25]

<--->

-> L'homme doit accepter la souffrance avec amour, puisqu'il sait que c'est D. qui l'a décrétée.
[Rachi - Eikha 3,28]

<--->

-> "Quand Il [D.] a frappé, Il exerce Sa piété selon l'étendue de Sa bonté" (Eikha 3,32)
Rachi commente : L'attribut Divin de rétribution n'est qu'un moyen par lequel D. accordera Sa pitié par la suite. La punition expie la faute et rend l'homme digne de recevoir les bontés de D.

Selon le Alchikh haKadoch, ce verset veut dire : "Lorsque l'homme médite [sur ses fautes et se repent], Hachem exerce Sa pitié selon l'étendu de Sa bonté".

<--->

-> Bien que le prophète Yirmiyahou (à qui l'on attribue le livre de Eikha) se soit lamenté de toutes les difficultés d'Israël, il considère ces tourments comme "les bontés de D." (Eikha 3,22).
Toutes les souffrances sont des bénédictions cachées destinées à élever Israël à un niveau supérieur de service de D.
[Méam Loez - Eikha 3,22]

-> b'h, notre relation avec les souffrances : https://todahm.com/2017/12/11/notre-relation-avec-les-souffrances

<------------->

-> "De quoi donc se plaindrait l'homme vivant, si ce n'est de ses péchés?" (Eikha 3,39)

-> Le midrach (Eikha 3,13) commente :
De quoi se plaindrait un homme vivant? N'est-ce pas suffisant qu'il soit vivant?
Rabbi Lévi dit : Hachem déclare : Ta vie est dans Ma main ... et tu te plains?
Rabbi Bérakhya dit : Pourquoi se plaindre de sa vie en ce monde? Il faut se plaindre de ses péchés! ...

La tendance à se plaindre est héritée d'Adam harichone. Bien que D. lui ait donné tout ce dont il avait besoin au Gan Eden, il a fauté et s'est plaint, en accusant 'Hava de la faute qu'il a commise ...
La foi parfaite en Hachem implique d'accepter Sa volonté même lorsque les événements semblent mauvais.

-> Rachi commente :
L'homme doit comprendre qu'il est jugé par D., qui est Juge équitable.
[Ainsi, de quoi les hommes se plaindraient-ils? Si un homme ressent le besoin de déplorer sa situation, il doit se rendre compte que sa propre conduite est en faute.]

<--->

-> Lorsqu'une personne souffre, que D. préserve, elle ne doit pas dire que les choses sont "mauvaises", mais plutôt, que la situation est "amère".
En effet, Hachem ne fait jamais rien qui est mauvais.
C'est à l'image d'un médicament qui peut être très amer à prendre, mais qui nous est très bénéfique au final. De même tout événement qui nous arrive, dans ses moindres détails, a été décrété/administré par Hachem, et au final tout est pour notre meilleur bénéfice, même si sur le moment cela peut nous paraître amer.
[rav Moché de Kobrin]

[En entendant] chacun des commandements sortir de la bouche d'Hachem, les Bné Israël ont rendant l'âme, [et Hachem] fit descendre la rosée qui, dans l'avenir, ressuscitera les morts et ressuscita ces morts.

Au fur et à mesure que chaque commandement sortait de la bouche d'Hachem, le monde entier s'emplissait de l'arôme des épices parfumées.
Si le monde en était déjà si rempli après le premier commandement, où est allé cet arôme pour qu'il se remplisse à nouveau après le deuxième commandement?
Hachem a libéré un vent de sa réserve dont les courants ont dissipé chaque vague de parfum à tour de rôle.
[guémara Shabbath 88b]

=> Mais pourquoi l'âme des juifs s'est-elle éteinte en entendant les commandements?

-> Pour répondre à cette question, examinons la transition que le peuple a effectuée à ce moment-là (du don de la Torah au mont Sinaï).
Au départ, ils étaient des non juifs justes qui n'étaient pas encore obligés par la Torah et ils sont devenus des juifs observant la Torah.
L'âme d'un non juif qui observe les 7 lois noa'hides, aussi précieuse soit-elle, est insignifiante par rapport à l'âme d'un juif qui observe l'ensemble des 613 commandements.
La "transplantation" qui s'est produite au Sinaï, la greffe de cette nouvelle âme juive sur l'âme beaucoup plus petite qu'ils avaient auparavant, a été une expérience si traumatisante qu'ils ont perdu conscience, leurs âmes ont expiré.
[Sfat Emet - Shavouot 5649 ]

<--->

[issu du dvar Torah : https://todahm.com/2024/06/07/42514 ]

Prendre conscience de sa grandeur – Quelques pensées de nos Sages (2e partie)

+ Prendre conscience de sa grandeur - Quelques pensées de nos Sages (2e partie) :

-> "Chaque personne est obligée d'être consciente qu'elle a une valeur énorme.
Cela ne fait pas allusion à une estime de soi illusoire, qui est basée sur un sentiment d'arrogance de se sentir meilleur que les autres, mais à une réelle estime de soi qui est totalement incroyable de par son immensité.

Chaque personne est obligée de se dire : "Le monde n'a été créé que pour moi" (guémara Sanhédrin 37a).
Rachi de commenter : "J'ai l'importance du monde entier".

Chaque personne est un phénomène unique, un événement qui n'a jamais eu lieu avant et qui n'aura plus jamais lieu ensuite.
Tu es un mélange unique de traits de caractère et de personnalité.
Tu es unique dans ta constellation familiale, né à un moment spécifique de l'histoire, et dans un environnement spécifique.

Cette unicité te donne une énorme importance, car il n'y a que toi qui peut accomplir les missions uniques de ta vie."

[Rav Wolbe - Alé Chour]

<------------------------------------------------------>

+ "D. créa l’homme à son image ; c’est à l’image de D. qu’il le créa." (Béréchit 1,27)

-> La guémara (Yérouchalmi Nédarim 9,4) nous enseigne :
"Rabbi Akiva a dit : "Le verset : "Aime ton prochain comme toi-même" (Vayikra – Kédochim 19,18) est un grand principe de la Torah".
Ben Azaï a dit : "Le verset : "Lorsque D. créa l’être humain, il le fit à sa propre ressemblance" (Béréchit 5,1) est un principe encore plus grand"."

=> Comment comprendre l'affirmation de Ben Azaï?

Toute personne n’est qu’une parmi des milliards d’êtres humain, et la terre n’ai même pas un grain de sable dans l’univers.
Dans l’histoire du monde, que vaut la durée de notre vie.
Nous sommes constitués d’os, de muscles, de sang, …
Qu’est-ce qui fait que l’on doit à un homme plus de considération qu’à un animal ou un insecte?

Le fait que l’homme a été créé à l’image de D., va le transformer d’un état de "sans importance", "insignifiant" à celui de "sans comparaison", car même s’il semble minuscule, il est le summum, l’aboutissement de toute la Création.

=> Ainsi, c’est ce que Ben Azaï nous apprend lorsqu’il nous dit que le fait que l’homme a été créé à l’image de D. est un principe plus important que "tu aimeras ton prochain comme toi-même".
Etant créé à l’image de D., il doit être respecté en conséquent.

[Ne pas avoir confiance en soi, c'est ne pas avoir confiance en Hachem! ]

<------------------------------------------------------>

-> Plutôt que de rechercher des titres de grandeur, il faut chercher à utiliser son potentiel interne au maximum.
Le Rachab disait : "Un homme doit méditer à ce qu'il peut être, à ce qu'il doit être, et à ce qu'il est effectivement".

-> Une personne qui ne fait pas dépendre sa grandeur de son âme divine, va facilement fuir le bonheur, car il y a toujours quelque chose qui nous manquera, qui pourrait être meilleur.

On peut citer l'exemple du roi de Babylone Névou’hadnétsar, qui au lieu de se focaliser et de profiter de sa grande puissance, va constamment se sentir embarrassé par le fait d'être petit et gros (midrach Tan'houma).
En se répétant que son corps n'était pas impressionnant, il se cachait tous les aspects positifs de sa vie.

[Avoir de l'estime de soi, c'est avoir la certitude que je suis au top, car c'est Hachem qui m'a fait! ]

<------------------------------------------------------>

+ Prendre conscience de sa grandeur, ce n'est pas de l'arrogance :

-> La Torah nous demande de réaliser à quel point nous sommes élevés, et ce n'est qu'alors que l'humilité peut avoir de la valeur.
Ne pas avoir conscience de cela, n'est pas une qualité, mais un défaut majeur.
['Hovot haLévavot 6,2]

-> Moché Rabbénou, dont D. atteste lui-même qu'il est l'homme le plus humble, avait conscience de sa grandeur qui était équivalente aux 600 000 hommes de sa génération (la dor déa : la génération de la connaissance).
Cette conscience impliquait que ses actions devaient au moins être égales à celles des 600 000 autres juifs.

-> Rabbi Salanter, qui est à l'origine du mouvement du moussar, avait aussi conscience de sa grandeur.
Il disait : "Je sais que j’ai la capacité de 1 000 personnes, donc j’ai l’obligation d’agir comme 1 000 personnes."

-> Rabbi El'hanan Wasserman rapporte sur son maître le 'Hafets 'Haïm : "Bien qu'il était rempli d'humilité, néanmoins, il disait fréquemment qu'en ce qui le concerne, il avait la responsabilité pour le bien-être spirituel de toute la génération"

Il ne faut pas se mentir à soi-même en se dévalorisant sous couvert d'être humble, car en réalité c'est notre yécher ara qui désire que nous minimisons nos efforts (par paresse), en fuyant nos responsabilités.
=> Plus nous avons conscience des capacités dont Hachem nous a dotées, plus nous sommes responsables de devoir les utiliser pleinement

Imaginez si Moché rabbénou, le 'Hafets 'Haïm, ... n'avaient pas voulu prendre conscience de leur grandeur (sous couvert d'humilité), et se seraient dit : "Pour qui je me prends à accomplir autant de belles actions? Quel orgueilleux, je suis! Plutôt rester un bon juif dans la moyenne!!"
Quelle perte! Quel manque de respect pour Hachem qui nous dote d'aussi belles capacités!!

<---->

Il n'y a pas d'humilité, sans conscience de sa grandeur.
L'estime de soi est la cartographie de mes capacités, qui sont les outils que D. m'a confié pour accomplir mon rôle sur terre.

Sans un inventaire complet de ces outils, nous ne pouvons pas tous les utiliser afin de faire de notre vie la plus belles des réalisations, qui nous suivra ensuite pour l'éternité dans le monde à Venir.
Quels regrets, et quelle honte nous risquons d'avoir pour avoir négligé notre propre valeur!

La vraie humilité, c'est être un gadol de soi-même (je réalise au maximum mes potentialités), et avoir conscience que cela est grâce aux dons permanents de Hachem (qui peut tout nous reprendre à chaque instant).
Avoir une vision où l'on n'est rien, où l'on n'a pas de valeur, c'est développer un orgueil de n'être rien, au même titre que certains ont un orgueil d'être tout.

<---------->

-> La conscience de sa valeur n'est pas contradictoire avec l'obligation d'être humble.
Quelqu'un qui pense mal de lui-même parce qu'il n'est pas conscient de ses forces, n'est pas un humble, mais un fou!

L'humilité est le fait de savoir au plus profond de soi, qu'absolument toute chose que l'on a, ne nous appartient pas. C'est plutôt un cadeau de D., qui déverse sa bonté sur nous.
Le plus une personne ressent que ce qu'elle a est un cadeau, le plus elle a d'humilité
[Rabbi Leib 'Hassman]

[Ainsi, l'humilité passe par une 1ere étape : être conscient de sa grandeur, et ensuite l'utiliser et l'attribuer à D.]

-> L'orgueil est positif lorsqu'il nous permet de reconnaître tous les trésors que Hachem a mis en nous, et qui n'attendent qu'à être exploiter.
L'orgueil devient négatif lorsqu'une personne demande aux autres de l'honorer.
[Rabbi Avraham Wolf]

-> Rabbi Sim'ha Zissel disait qu'il est faux pour un riche de se sentir supérieur aux autres grâce à sa richesse, et pour un pauvre de se sentir inférieur en raison de son manque d'argent.
Les 2 (richesse et pauvreté) sont des circonstances qui fournissent des tests, et ne sont pas le reflet de la valeur d'une personne.

[D. nous confie avec précision les outils adaptés à notre mission sur terre. S'ils sont plus importants qu'autrui ce n'est pas une source d'orgueil, mais de responsabilité à les utiliser pleinement.]

<------------------------------------------------------>

+ Une mauvaise utilisation de l'humilité est une faute :

-> Bien que l'humilité est un comportement essentiel, une personne qui n'est pas consciente de sa grandeur peut violer la Torah toute entière à cause d'une humilité mal placée.
[Rabbi Yérou'ham Lévovitz]

[Une personne qui ne sait pas dire non, ne saura pas dire non à son yétser ara.
Penser que l'humilité c'est avoir le moins d'estime de soi possible, c'est donner les clés de soi-même au yétser ara.]

-> Même l'humilité, la reine des traites de caractère, peut se transformer en un mauvais trait de caractère.
Si l'on est trop soumis, on prend le risque d'être influencé par de mauvaises personnes à faire le mal.
[Rav Dessler - Mikhtav méEliyahou]

[l'estime de soi est la muraille nous protégeant de mauvaises influences extérieures.
A l'inverse, si l'humilité nous conduit à nous voir comme un nul, un rien, alors nous n'avons pas de gêne à fréquenter ou à faire des choses nulles.]

<--->

-> "Chaque personne doit toujours 2 morceaux de papier dans sa poche.
Sur l’un, il inscrira : "Je ne suis que poussière et cendre."
Sur l’autre : "Le monde n’a été créé que pour moi."
Une personne doit avoir l'intelligence de lire chaque papier au bon moment."

[Rabbi Bounam de Psiskhé]

<--->

-> Malheur à une personne qui n'a pas conscience de ses fautes, car elle ne sait pas quoi corriger.
Mais doublement malheur à une personne qui n'est pas consciente de ses qualités, car il lui manque les outils nécessaires pour se corriger.
[rav Yérou'ham Lévovitz]

<------------------------------------------------------>

-> Le Ben Ich 'Haï enseigne qu'en terme de matérialité, on doit regarder les personnes qui ont moins que nous, et en terme de spiritualité, ceux qui ont plus que nous.

Selon la Torah, la jalousie se doit uniquement d'être constructive : ce que je vois en autrui doit m'inciter à grandir spirituellement.
A l'inverse, envier ce qui est extérieur à ma personne, ne va faire que générer des frustrations, de la haine.

Certaines personnes ont le besoin d'être la meilleure dans tous les domaines, sinon c'est un échec.
A l'image d'Haman, dont tout le royaume se prosternait devant lui, à l'exception d'une seule personne : Mordé'haï.
On est tous meilleurs dans certains domaines plutôt que d'autres. On est tous uniques.

C'est pour cela que l'on doit se comparer uniquement à nous-même : est-ce que je suis une bonne personne dans la réalité, par rapport aux potentialités que Hachem me donne?

Il ne faut pas être trop dur ou trop gentil avec nous-même : juste ce qu'il faut pour être constructif dans la joie!!

Ainsi, de la même façon que l'on doit se taper sur les doigts lorsque l'on agit pas comme on devrait, on doit savoir aussi se faire des compliments à soi-même, faire la fête, lorsque l'on réussit des objectifs (même petits!) que l'on s'est fixé.

En effet, c'est la capitalisation positive sur le passé qui nous donnera des forces pour accomplir la suite, selon le schéma : j'ai des objectifs -> je les réalise -> je suis très fier et content d'avoir réussi => j'ai la force pour de nouveaux objectifs et réalisations -> ...

<------------------------------------------------------>

+ Ne laissons pas nos erreurs nous voler notre estime de soi :

-> Si tu as fait une faute, il ne faut pas s'en sentir découragé et en perdre le sentiment que l'on est quelqu'un d'important, car il n'y a pas de plus grand danger.

Mais plutôt, après une transgression, renforce-toi et élève-toi au-dessus de cette faute.
Garde ton esprit focalisé sur ton grand potentiel, et peu importe le mal que tu as pu faire par le passé, tu as toujours la possibilité de t'élever.
[Rabbi Nathan Tsvi Finkel ]

-> Un élève de Rabbi Na'houm Zev Ziv s'est trompé dans la prononciation d'un mot au cours d'une répétition de la amida.
Une personne lui a immédiatement fait une remarque, et suite à cela il a perdu ses moyens et était très nerveux de s'être trompé.
Après la prière, Rabbi Na'houm lui a dit : "Comment peux-tu être aussi arrogant? Penses-tu être parfait au point de ne jamais faire d'erreur?"

[parfois, même de façon inconsciente, on se gâche la vie, car on a fait une erreur banale, que l'on va grandir à nos yeux au point qu'elle devient presque l'erreur de notre vie!

=> Il est important d'avoir conscience que notre valeur intrinsèque, n'est pas remise en question à chaque échec de la vie.
Le fait de tomber signifie uniquement que l'on avance, que l'on essaie des choses, et au contraire c'est positif! ]

<--->

-> Certaines personnes ont peur d'agir, en raison des éventuelles erreurs qu'elles risquent de commettre.
Elles renoncent à avoir un niveau supérieur, préférant ne pas se tromper.

Toute personne a l'obligation de se développer au maximum de ses capacités.
[Même] La personne la plus simple a en elle les potentialités pour la grandeur, pour peu qu'elle exploite ce qui a en elle.
[Rabbi Yossef Leib Bloch - Shiouré Daat]

[le yétser ara cherche en permanence à nous faire oublier nos immenses potentialités, pour ne pas que nous les exploitions en bien.
Utilisons ce que Hachem nous donne, et nous verrons à quel point il y avait des trésors en nous!]

<----------->

-> "La tristesse qui suit la faute est pire que la faute elle-même.
Davantage qu’il n’espère t’amener à fauter, le yétser ara guette ce sentiment de tristesse que tu ressentiras après la faute."
[le ‘Hozé de Lublin]

-> Un rabbin a un jour fauté pendant le jour de Kippour en arrachant par mégarde un poil de sa barbe.
Il a alors dit tout sourire au yétser ara : "Tu m’as eu une fois par la faute, tu ne m’auras pas une 2e fois par la culpabilisation, par la tristesse, car pour la faute, il suffit que je fasse une téchouva sincère pour m’en débarrasser."

<--->

-> Le verset dit : "Écarte-toi du mal et fais le bien" = Car quand un homme veut faire le bien, le mauvais penchant vient lui présenter toutes les fautes et tout le mal qu'il a commis pour le décourager de faire des bonnes actions.
Aussi, le conseil est : "Écarte-toi du mal" et n'y prête aucune attention, comme
si tu n'avais commis aucune faute. Grâce à cela, "Fais le bien". Cela t'encouragera à faire le bien.
[Beit Avraham]

<------------------------------------------------------>

+ Education des enfants & Estime de soi :

-> "La façon d'éduquer les plus jeunes, est de les élever en soulignant la grandeur qui peut devenir leur, s'il utilise leur potentiel."
[Rav Yé'hezkel Levenstein]

[L'objectif principal d'un enseignant est de transmettre de la confiance en soi et de l'estime à ses élèves, en montrant qu'en utilisant ses dons uniques, il peut devenir un grand personnage de l'histoire juive.

Plus généralement, nous avons tous tendance à être plus bavard lorsqu'il faut critiquer, faire des reproches à autrui, mais on considère comme normal la situation inverse.
Or, un des plus grands actes de bonté, est le fait de trouver ce qu'il y a de positif en l'autre, et de l'en féliciter, car cela va lui redonner de la vie, en lui insufflant un flux d'optimiste, d'estime de soi.
(Si untel dit que je suis quelqu'un de bien, c'est que c'est surement vrai. Je dois donc agir en conséquent.)

La vie est la mort sont au pouvoir de la langue.
Mes quelques mots à mon prochain, vont en faire une personne nouvelle, regonflée à bloc pour réussir sa vie!]