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Modifier la vérité (selon le Ben Ich ‘Haï)

+ Modifier la vérité (selon le Ben Ich 'Haï) :

-> "Aimez la vérité et la paix" (aémet véashalom éavou - Zé'haria 8,19)

-> Hachem déteste le mensonge ... l'honneur d'une personne est de dire la vérité.
Nos Sages n'autorisent le mensonge que lorsqu'il est nécessaire pour rétablir la paix entre mari et femme ou entre amis.
[Ben Ich 'Haï - 'Houké haNachim 36]

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-> Même dans l'intérêt de la paix, il nous est interdit de mentir.
Nous ne pouvons que "changer" nos mots afin de laisser place à 2 interprétations. Nous avons alors l'intention de dire la vérité, alors que l'auditeur entend un message erroné.
[...]
Le mot שקר (shéker - mensonge), de valeur 600, est numériquement équivalent à דרך שלום (déré'h shalom - le chemin de la paix).
Cela montre qu'au nom de la paix, on peut dire quelque chose qui semble faux.
[Ben Ich 'Haï - Bénayahou ; Ben Yéhoyada - guémara Yébamot 65b]

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-> La femme de Rav lui causait du chagrin.
S'il lui disait : "Fais-moi des lentilles", elle lui faisait des petits pois. S'il lui disait : "Fais-moi des petits pois", elle lui faisait des lentilles.
Lorsque son fils 'Hiya grandit, son père lui dit : "Dis à ta mère de faire des lentilles". 'Hiya lui a demandé alors des petits pois, et elle a fait des lentilles.
Le rav lui dit : "Ta mère s'est améliorée." 'Hiya répondit : "C'est moi qui ai changé la demande."
Rav lui dit : "Parfois, un père peut apprendre de son fils. C'est ce que j'aurais dû faire. Mais tu ne devais pas, car il est écrit : 'Ils ont appris à leur langue à dire des mensonges, ils se sont fatigués à l'iniquité' (Yirmiyahou 9,4)."
[guémara Yébamot 63a - Rachi]

-> Les personnes que Yirmiyahou a réprimandées n'ont pas commencé par être des menteurs. Au début, elles avaient dit des choses fausses dans un but louable ou pour plaisanter. Mais lentement et sûrement, elles ont "appris à leur langue à dire des mensonges".
En conséquence de cela, elles se sont "fatigués à commettre l'iniquité" = elles ont fini par dire des mensonges par méchanceté, pour faire du mal.

Rav dit donc à son fils : Bien que ton intention soit de faire la paix, ne change pas tes paroles. car si tu prends l'habitude de parler faussement, tu finiras par en faire un mauvais usage.
[Ben Ich 'Haï - Bénayhou]

-> Nos Sages ont permis de "changer" nos paroles dans l'intérêt de la paix uniquement lorsque cela aurait eu des effets néfastes.
Rav disait à son fils : Puisque je peux supporter le comportement de ta mère sans me mettre en colère, il vaut mieux qu'elle continue comme elle est, plutôt que d'habituer ta langue au mensonge (Meiri).
[Ben Ich 'Haï - Torah Lichma 364]

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-> C'est la justice, la justice (tsédek tsédek) que tu poursuivra (tirdof - תִּרְדֹּף), afin de vivre et d'hériter de la terre (Choftim 16,20)

-> Le Ben Ich 'Haï (Od Yossef 'Haï - drouchim Choftim) nous enseigne :
Dans la Torah, "poursuivre" signifie généralement détruire, comme dans "Cinq d'entre vous en poursuivront (radéfou - רָדְפוּ) cent" (Bé'houkotaï 26,8).
Pourquoi, alors, nous dit-on de poursuivre tzedek - la vérité - comme s'il s'agissait d'un mal que nous voulions éradiquer?

Il y a des moments où nous devons nous éloigner de la vérité.
Hachem a demandé à Avraham : "Pourquoi Sarah a-t-elle ri en disant : Est-ce que vraiment j'enfanterai, alors que je suis devenue vieille?" (Vayéra 18,13).
En réalité, Sarah avait dit qu'Avraham était vieux (vadoni zakèn - Vayéra 18,12).
D. a changé les propos rapportés pour assurer l'harmonie entre les deux.

On apprend qu'il faut utiliser le mensonge lorsque c'est nécessaire pour la paix. Il est interdit d'être trop "vertueux" à ce sujet.
[...]

Il y a des moments où la vérité détruit et où le mensonge construit.
C'est ce que démontre le mot שקר (chéker - mensonge). Deux de ses lettres reposent sur une seule base, ce qui les rend instables. Mais pourquoi la première lettre, ש, est-elle parfois formée d'une base stable?
Pour montrer qu'il ne faut pas toujours rejeter le mensonge. De temps en temps, cela est nécessaire.

Revenons à notre verset : "tsédek tsédek, tu poursuivra, afin de vivre et d'hériter de la terre."
Le mot :tsédek, signifie "charité" ou "bonté".
Le verset laisse entendre que la vérité doit entraîner la charité et la bonté dans son sillage.
Parfois, la charité et la bonté exigent que vous "poursuiviez" et bannissiez la vérité. Quand?
"Pour que vous viviez" = quand la vie est en en jeu.

Si une personne gravement malade vous demande comment elle se porte, ne répondez pas : "Vous avez l'air de vous détériorer". Cela pourrait accélérer sa mort. Mentez et dites : "Vous avez l'air d'être en voie de guérison". La joie qu'elle éprouvera à l'entendre l'aidera peut-être à se rétablir.

Il se peut aussi que vous deviez bannir la vérité pour apporter la paix.
Supposons que Réouven ait envoyé un messager chercher quelque chose auprès de Shimon, qui a répondu en maudissant Réouven. Par la suite, Réouven demande à son messager : "Qu'a dit Shimon?". Pour éviter une querelle, Shimon doit s'abstenir de dire la vérité.

Poursuivre la vérité "et hériter de la terre" = bannir la vérité pour apporter la paix, qui préserve la terre.

L’orgueil (selon le Ben Ich ‘Haï)

+ L'orgueil (selon le Ben Ich 'Haï) :

-> "Hachem règne, Il est revêtu d'orgueil" (Hachem mala'h, guéout lavéch - Tehilim 93,1)

-> L'orgueil ne convient qu'à Hachem ... lorsque les hommes sont orgueilleux, ils enlèvent ce qui appartient à D., pour ainsi dire, et le donnent aux klipot (forces du mal).
Ils peuvent rendre l'orgueil à son propriétaire légitime (Hachem), par la téchouva.
[Ben Ich 'Haï - Emounat Ité'ha 61]

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-> Il ne faut pas marcher avec une attitude hautaine, car Mar a dit : Si une personne marche avec une posture hautaine, ne serait-ce que sur 4 coudées, c'est comme si elle repoussait les pieds de la Présence divine.
[guémara Béra'hot 43b]

-> La terre entière est remplie de la gloire d'Hachem. Cette gloire se trouve dans l'air, qui est donc appelé "les pieds de la Présence divine". Lorsqu'une personne marche avec une attitude orgueilleuse, c'est comme si elle poussait la gloire de D.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

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-> Hachem protège les fidèles, et punit quiconque agit avec orgueil (Téhilim 31,24)

->Selon le Ben Ich 'Haï ('Haïm véhaShalom) :
Hachem punit ou protège la plupart des gens par l'intermédiaire des anges. Mais Il "punit quiconque agit avec orgueil" = Hachem punit personnellement toute personne qui va au-delà de sa nature pour se rendre orgueilleuse.
Et "Hachem protège les fidèles" = Il protège personnellement ceux qui dépassent leur nature pour Le servir fidèlement.

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-> Celui qui utilise la couronne meurt ['halaf (חֳלָף) ; littéralement : échange]. (Pirké Avot 1,13)

-> La "couronne" fait allusion à l'orgueil.
L'orgueil étant la racine de toutes les fautes (rabbi 'Haïm Vital - Shaaré Kédoucha 2,4), "celui qui utilise la couronne" est sûr d'en commettre beaucoup.
Il "échange" ('halaf) alors ses mitsvot contre les fautes de son voisin.

En effet, la guémara ('Haguiga 15a) enseigne :
A chaque personne sont attribuées 2 parts : l'une au Gan Eden et l'autre au Guéhinam.
Si un homme a le mérite d'être un tsadik, il prendra une double part au Gan Eden : la sienne et celle de son prochain.
Si un homme est un racha, il prendra une double part au Guéhinam : la sienne et celle de son prochain.
[Ben Ich 'Haï - Birkat Avot]

[notre orgueil est la porte d'entrée qui peut nous conduire chemin faisant à avoir une double part au Guéhinam. D'où l'importance de s'en éloigner pour se préserver d'une telle chute.
Pour d'autre explications sur la guémara ('Haguiga 15a) : https://todahm.com/2020/07/21/14356-2 ]

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-> "Ils s'élèvent pour un peu de temps, puis disparaissent ; oui, ils sont abaissés, ils sont ramassés comme tous les autres, et ils se flétrissent comme la tête d'un épi." (Iyov 24,24)
Rav Avira interprète ce verset :
Toute personne qui a de l'orgueil en elle sera finalement diminuée, comme il est dit dans la phrase : "Ils sont élevés pour un peu de temps", [ce qui indique que celui qui s'élève au-dessus des autres ne sera élevé que brièvement. ]
Et pour éviter que vous ne disiez que même s'il est diminué, il continuera d'exister dans ce monde et de vivre une vie bien remplie, le verset dit : "puis ils disparaissent", [ce qui indique qu'ils meurent avant leur temps.]
Il poursuit l'interprétation : Mais s'il se repent de son orgueil, il est recueilli dans la mort en son temps, comme Avraham, notre Patriarche.
[guémara Sota 5a]

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) explique :
Un père et son fils se promenaient dans un champ de blé doré au moment de la moisson.
"Père, dit le garçon, pourquoi certaines tiges sont-elles hautes et droites, alors que d'autres courbent la tête?"
"Les tiges courbées, répondit le père, sont pleines de grains mûrs et sains ; le poids les tire vers le bas. Elles ressemblent à des gens humbles, pleins de sagesse et de bonnes actions. Les tiges qui gardent la tête haute sont vides, comme les gens sans valeur qui agissent avec supériorité.

La guémara compare elle aussi les orgueilleux à de hautes tiges ("tête d'un épi") de céréales. Un agriculteur parcourant un champ de tiges pleines et courbées déracinera et jettera les tiges hautes et vides afin qu'elles ne soient pas récoltées avec le reste.

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-> Une personne orgueilleuse, même un petit vent la déracine, comme il est écrit : "Les réchaïm sont comme la mer agitée" (Yéchayahou 57,20). [guémara Sota 5a]

-> "Un petit vent" = toute atteinte à son honneur, jette celui qui est arrogant/orgueilleux dans la confusion et le désarroi.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

[être orgueilleux, c'est choisir d'être très vulnérable à tout ce qui se passe autour de nous.
A l'inverse, une personne humble apprécie sa valeur interne, sachant que cela vient d'Hachem, et utilis ses capacités en responsabilité. Ainsi, elle a une base solide (ex: j'ai une part d'Hachem en moi!), faisant qu'elle est joyeuse et solide, indépendamment du regard et des évènements extérieurs.]

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-> Rav dit : Un érudit en Torah doit avoir un huitième de huitième d'orgueil ...
Rabbi Nahman a dit : Pas un semblant d'orgueil et pas une once d'orgueil [même un érudit en Torah ne doit pas faire d'orgueil, c'est-à-dire même pas d'un huitième d'un huitième. ]
[guémara Sota 5a]

-> Il arrive qu'une personne dotée d'une véritable humilité agisse de manière autoritaire dans un but louable, par exemple pour discipliner ses enfants.
Nous pourrions penser qu'un tel orgueil est permis. C'est pourquoi selon Rabbi Nahman : "Pas un semblant" = pas même une forme extérieure. "Et pas un once de cela" = pas un brin d'orgueil réel.
[Ben Ich 'Haï - Bénayahou]

-> Selon le Ben Ich 'Haï (Bénayahou - guémara Béra'hot 62b) :
Dans tous les traits de caractère, choisissez la voie du milieu ...
L'exception à la règle est l'orgueil ... il faut aller à l'extrême opposé.

[au préalable, il faut avoir une bonne définition de ce qu'est l'humilité (et donc l'orgueil).
Par exemple, on pense que c'est : "je ne suis rien, je ne vaux rien" (ce qui est faux!), et du coup on en vient à s'enorgueillir de n'être rien.
A l'inverse, par moment on doit s'enorgueillir d'être un serviteur, un enfant d'Hachem. (notre yétser ara nous pousse à nous dévaloriser sous couvert d'humilité pour réduire notre ambition spirituelle (pour qui tu te prends! tu n'es pas Baba Salé!), et donc nous faire moins exploiter notre potentiel.
Par moment, on doit être arrogant/orgueilleux face à notre yétser ara (le monde a été créé pour moi), en augmentant notre joie et fierté de vivre, en appréciant d'avoir une partie d'Hachem en nous! (donc je ne suis pas un rien que rien, et mes actions/mitsvot ont un impact éternel!)

A ce sujet, on peut citer :
-> Selon le rav Ben Tsion Abba Chaoul :
- concernant le futur = nous devons être plein d'orgueil, du fait de pouvoir réaliser la volonté de Hachem.
[Ce sentiment de fierté est sain, productif, et il témoigne de notre amour pour D., de notre joie de nous consacrer à son service. Par exemple, nous devons répondre avec plein d'orgueil à notre yétser ara qui nous pousse à la faute : "Tu sais qui je suis : un prince, un fils du Roi des rois! Alors comment oses-tu me déranger pour une chose si minable, honteuse pour quelqu'un de mon rang!"]
- concernant le passé = nous devons rester humble, car "Tout cœur hautain est en horreur à Hachem" (Michlé 16,5).
[ainsi, nous devons s'enorgueillir d'avoir la chance de pouvoir servir Hachem pour dynamiser nos actions futures, mais pas d'en venir à se reposer sur nos lauriers et se vanter à outrance de notre passé.
(à petite dose cela peut servir à se valoriser pour mieux aller de l'avant, mais pas pour se vanter pour se vanter).
De même dans le domaine de la prière (il y a nécessité d'avoir de la fierté [d'être juif] qui nous pousse à nous surpasser, à donner le meilleur de nous même, et il y a orgueil [d'être juif] qui ne pousse qu'à développer notre "moi je, moi je" [or, la prière c'est laisser de la place pour Hachem dans notre vie!].)]

-> Le Cohen prendra du bois de cèdre [ou : un arbre, un cèdre], de l'hysope et de l'écarlate [chéni tola'at ; signifiant aussi : le second d'un ver]. ('Houkat 19,6)
Le Ben Ich 'Haï (Adéret Eliyahou) commente :
Notre verset s'adresse au Cohen, l'érudit qui sert D. par l'étude de la Torah, qui en l'absence du Temple, remplace les sacrifices (voir Vayikra 3,37 ; Ména'hot 110a).
C'est ce qu'elle lui dit : Pour motiver un jeune à étudier la Torah ("un arbre de vie" - Michlé 3,18), traitez-le avec honneur comme s'il était un cèdre grand et puissant.
Après qu'il ait développé un amour pour la Torah, apprenez-lui progressivement à être humble comme l'hysope. Continuez à lui enseigner l'humilité jusqu'à ce qu'il se considère comme le second d'un ver de terre. ]

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-> On n'honore pas sur les routes, sur les ponts ou avec des mains sales [c'est-à-dire en ce qui concerne le fait de se laver les mains à la fin d'un repas]. [guémara Béra'hot 46b]

-> Notre destination finale est le monde à venir. Les routes et les ponts par lesquels nous y accédons sont ce monde-ci.
Nous sommes ici pour nous purifier de la "souillure du serpent", qui est entrée dans Adam à la suite de sa faute et qui a souillé les mains des hommes.
"On n'honore pas sur des routes, sur des ponts ou avec des mains sales" = nous ne devrions pas rechercher l'honneur dans ce monde.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

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-> "Toute personne qui a de l'orgueil ... c'est comme si elle construisait un autel en dehors du Temple" [guémara Sotah 4b]

-> "Toute personne" comprend même un érudit en Torah.
Une personne qui construit un autel à D. en dehors du Temple peut penser qu'elle honore Hachem, mais en fait elle viole Son commandement. Il en va de même pour un érudit en Torah qui agit de manière orgueilleuse : Il peut penser qu'il honore D., mais en fait il viole Son commandement.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yehoyada]

[on doit faire attention à ne pas servir le dieu que l'on désire (en adaptant la Torah autant que possible à ce qu'on aime, désire faire), mais plutôt à mettre de côté notre égo pour mieux faire de la place à la volonté d'Hachem. ]

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+ Préserver l'honneur, mais sans y mettre de l'orgueil :

-> La jalousie, la convoitise et l'honneur retirent une personne du monde (Pirké Avot 4,21)

->Le Ben Ich 'Haï (Ben Ich 'Hayil, téchouva 3) commente :
Une personne qui court après l'honneur ne recule devant rien pour tenter d'impressionner les autres. Elle peut même s'abaisser au vol pour atteindre la richesse et le statut social, comme nous l'apprend l'alphabet hébraïque où les lettres de כבוד (kavod - honneur), sont suivies de celles de גזלה (guézéla - vol).
[après le kaf, il y a le lamèd ; après le bét il y a guimel ; après le vav il y a zaïn ; après le dalét il y a hé]

Certains qui recherchent la gloire ne font que se louer eux-mêmes ; d'autres dénigrent leurs voisins, ce qui est un grave péché.
Protéger son honneur a [par moment] sa place. Un érudit en Torah ne doit pas sortir avec des vêtements en lambeaux ou sales, et le roi Saül a été puni pour avoir négligé un affront (guémaraYoma 2b).
Cependant, tout en protégeant leur honneur au nom de la Torah ou de la royauté, les érudits et les rois doivent rester humbles dans leur cœur et ne tirer aucun plaisir de l'honneur qui leur est accordé.

C'est ce que suggère le mot כבוד (kavod - honneur) de valeur 32. Lorsqu'on lui soustrait la valeur du mot גאוה (gaava - orgueil) soit 15, on obtient : טוב (tov - bon) de valeur 210.
Lorsqu'il est dépourvu d'orgueil et utilisé uniquement pour la Torah ou la royauté, alors l'honneur est bon.

La vérité (selon le Ben Ich ‘Haï)

+ La vérité (selon le Ben Ich 'Haï) :

-> Le sceau d'Hachem est la vérité.
[guémara Shabbath 55a]

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) écrit :
C'est avec son sceau de la vérité que D. a établi les cieux.
C'est ce que suggère le verset : "Il a établi les cieux à l'empan (bazérét - בַּזֶּרֶת)" (Yéchayahou 40,12). Le mot זרת, a la même guématria que אמת (vérité) lorsque l'on écrit pleinement ses lettres (אלף מם תיו).

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-> Vous qui vous attachez à Hachem, votre D., vous êtes vivants, chacun de vous, aujourd'hui (Vaét'hanan 4,4)

-> Le Ben Ich 'Haï (Od Yossef 'Haï - drouchim Nasso) commente :
La vie dépend de la vérité, c'est l'un des 3 piliers sur lequel repose le monde (Pirké Avot 1,18).
[c'est pour cela que mentir est si néfaste, puisqu'impactant la base du monde. ]

La vérité caractérise Hachem, la Torah et Israël : "Hachem D. est vérité" (Yirmiyahou 10,10) ; "La Torah de la vérité était dans sa bouche" (Mala'hi 2,6) ; et "Je t'ai planté [Israël] d'une vigne noble, entièrement une semence de vérité" (Yirmiyahou 2,21).
C'est pourquoi D. a pris Israël en héritage (Haazinou 32,9) et que seul Israël pouvait accepter la Torah. Les nations du monde, attachées au mensonge, l'ont refusée.

Il a été dit à Israël : "Vous (atèm - אַתֶּם) , qui vous attachez à Hachem votre D., vous êtes vivants, chacun de vous, aujourd'hui". Réarrangées, les lettres de אתם s'écrivent אמת (émet - vérité).
Notre verset dit : Vous, qui vous attachez à D., vous êtes la vérité. Et la vérité apporte la vie.

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-> La vérité apporte la vie au monde.
[Ben Ich 'Haï - Bénayahou - guémara Sanhédrin 97a]

[en effet, cette guémara rapporte qu'un rav (Tavot ou Tavyomi) a dit à Rava : Une fois, je suis arrivé dans un certain endroit, dont le nom est Vérité (קושטא), et dont les habitants ne s'écartaient pas de la vérité dans leurs déclarations, et dont aucune personne ne mourait prématurément. J'ai épousé une femme parmi eux, et j'ai eu d'elle deux fils.
Un jour, sa femme était assise et se lavait les cheveux sur la tête. Son voisin vint frapper à la porte. Il se dit alors : "Il n'est pas convenable de dire au voisin que sa femme prend un bain". Il lui dit : "Elle n'est pas là". Comme il s'était écarté de la vérité, ses deux fils moururent.
Les habitants de ce lieu se présentèrent devant lui et lui dirent : Qu'est-ce que cela signifie ? Il leur répondit : C'est la nature de l'incident, et il leur raconta ce qui s'était passé. Ils lui dirent : Quittez notre lieu, je vous prie, et ne provoquez pas une mort prématurée chez ces gens. ]

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-> Hachem, qui séjournera dans Ton Tabernacle? Qui habitera sur Ta montagne sainte?
Celui qui marche dans la droiture, qui pratique la justice et qui dit la vérité dans son cœur. (Téhilim 15,1-2)

-> Le Ben Ich 'Haï ('Hayim véhaShalom) explique :
Beaucoup de gens disent la vérité de temps en temps, ou même la plupart du temps.
Notre passage fait l'éloge de la personne qui dit la vérité "dans son cœur".
Lorsque l'on écrit pleinement les lettres du mot לב (lev - cœur), on a : למד בית. "dans son cœur" = les lettres à l'intérieur de לב forment : תמיד (tamid - toujours).

Qui séjournera dans Ton Tabernacle? Celui qui dit toujours la vérité.

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+ Vérité & guéoula :

-> Il dit : "Certes, ils sont mon peuple, des enfants qui ne mentent pas". Il est donc devenu leur Rédempteur (lémochia - למושיע). (Yéchayahou 63,8)

-> Le Ben Ich 'Haï (Birkat 'Haïm - haftara Nitsavim) commente :
Jérusalem sera reconstruite par la vérité, c'est pourquoi elle est appelée Cité de la Vérité (עִיר הָאֱמֶת - Zé'haria 8,3).
La monarchie Davidique sera rétablie par la vérité, comme il est écrit : "Un trône sera établi par l'amour bienveillant, et [le machia'h (descendant de David)] s'y assiéra par la vérité" (Yéchayahou 16,5 - Targoum Yonathan).

Israël aussi sera racheté par le mérite de la vérité, comme il est écrit : "La parole vraie s'affermira à jamais, et je ferai taire à jamais la langue fausse" (Michlé 12,19) = quand Israël renforcera son attachement au trait de la vérité, j'ôterai du monde l'esprit d'impureté.

Dans notre verset, D. dit : Ils sont assez justes pour être appelés mon peuple, car ils ne mentent pas. C'est alors "Il est devenu leur rédempteur (למושיע)".
La première moitié de למושיע [soit : למו] est un acronyme des paroles de Daniel : "une période, de deux périodes et demie" (לְמוֹעֵד מוֹעֲדִים וָחֵצִי - lémoéd moadim va'hétsi - Daniel 12:7), qui cachent la date de la rédemption finale.
La seconde moitié (שיע) forme le mot : ישע (yécha - la rédemption).

La rédemption finale viendra au mérite de la vérité

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-> La parole vraie s'établira à jamais ; je ferai taire à jamais la langue mensongère (Michlé 12,19)

-> Le verset utilise le futur, ce qui signifie que cela n'est pas encore établi. Aujourd'hui, c'est la fausse parole qui domine, tandis que la vraie parole gît sur le sol. Dans l'avenir, la vérité surgira du sol. C'est alors que 'la vraie parole sera établie pour toujours'. [Zohar, Ki Tisa 188:2]

Ce principe est illustré par les lettres hébraïques.
La lettre shin représente : shéker (שֶׁקֶר), le "mensonge". Tav représente : émet (אֶמֶת), la "vérité" (guémara Shabbat 104a).
Pourquoi la lettre sheker est-elle représentée par la première lettre et la lettre emet par la dernière?
Le mensonge ne règne qu'au début. La vérité finira par l'emporter.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

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-> "Mieux vaut gagner sa vie avec des carcasses qu'avec des mots." [guémara Pessa'him 113a]

-> Notre guémara met en garde contre les dangers d'être un vendeur et de gagner sa vie par la parole.
En effet, il est tentant de mentir et de tromper afin de réaliser la vente et d'obtenir une commission.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

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+ Vérité et repentir :

-> "Prenez avec vous des mots (dévarim - דברים) et revenez à Hachem" (Ochéa 14,3)

Le terme דברים est une abréviation de דברי ברים (divré barim - des paroles de vérité).
En disant la vérité, vous pouvez vous repentir de toutes vos fautes et revenir à Hachem.

À l'avenir, "le reste d'Israël ne se corrompra pas [car] il ne dira pas de mensonges" (Tséfania 3,13).
Une fois qu'ils seront devenus exempts de fautes grâce à la vérité, ils se tiendront devant Hachem.
C'est ce que laisse entendre le verset : "Vous (אתם)" - אמת (vérité), vous vous tenez aujourd'hui, vous tous, devant Hachem, votre D." (Nitsavim 29,9).

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-> Pourquoi les lettres de mensonge sont-elles proches les unes des autres [dans l'alphabet], alors que les lettres de la vérité sont éloignées les unes des autres? Parce que [dans notre monde] le mensonge est facile à trouver, alors que la vérité est rare. [guémara Shabbath 104a]

-> "Eliyahou vient... seulement pour éloigner ceux qui ont été approchés... et pour approcher ceux qui ont été éloignés" (Edouyot 8,7)

-> De nos jours, la majeure partie du monde adhère au mensonge et à la méchanceté qui l'accompagne ; "tout homme est trompeur" (kol aadam kozév - Téhili 116,11).
Dans l'avenir, Eliyahou changera cela. Il éloignera le mensonge (שֶׁקֶר - chéker), dont les lettres sont proches les unes des autres [dans l'alphabet hébraïque], et l'expulsera du monde ; et il rapprochera la vérité (אֶמֶת - émet), dont les lettres sont éloignées les unes des autres (début - milieu - fin de l'alphabet), de sorte que le monde entier y adhérera.
[Ben Ich 'Haï - Od Yosef 'Haï - drouchim Vayéra]

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+ Toute la Torah sur une jambe :

-> Un païen vint trouver Shamaï et lui dit : "Je veux me convertir au judaïsme, mais seulement si tu m'enseignes toute la Torah alors que je me tiens sur une jambe".
Shamaï le chassa avec un bâton de maçon qu'il tenait à la main.
Le païen se présenta devant Hillel, qui le convertit. Hillel lui dit : "Ce que tu détestes, ne le fais pas à votre ami. Il s'agit de la Torah tout entière. Le reste est un commentaire. Va l'étudier".
[guémara Shabbath 31a]

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) commente :
Comment le païen pouvait-il espérer apprendre toute la Torah en se tenant sur une seule jambe?

La vérité repose sur des bases solides (Shabbat 104a). Chaque lettre de אמת (vérité) repose sur des jambes solides, ce qui lui confère une certaine stabilité.
Le mensonge repose sur une seule jambe (Shabbat 104a). Les deux dernières lettres de שקר (mensonge), reposent sur un seul point, ce qui rend le mot instable.
La première lettre (ש) est parfois formée sur une base stable, car les menteurs commencent par un peu de vérité afin d'être crus (Anaf Yosef, citant le Arizal).

Le païen qui venait voir Shamaï et Hillel souhaitait étudier la Torah et faire partie d'Israël. Mais Israël s'attache à la vérité (Tséfania 3,13), tandis que les païens s'attachent au mensonge (Téhilim 144,11 ; Baba Batra 45a).
Le païen dit : "Enseigne-moi toute la Torah alors que je me tiens sur une jambe" = alors que j'adhère encore au mensonge.

Shamaï l'a chassé avec un bâton de mesure courant [Shammai était bâtisseur de métier], comme pour lui dire : La Torah est le fondement sur lequel le monde est construit, et on ne peut pas construire sur une fondation bancale et fausse/mensongère.

Hillel, cependant, a persuadé le païen d'abandonner le mensonge.
Hillel lui dit : "Ce que tu détestes, ne le fais pas à ton ami" = si tu ne veux pas que les autres agissent faussement avec toi, comment peux-tu agir faussement avec eux?
[tu ne veux pas qu'on te mente, alors pourquoi mens-tu?]

La crainte d’Hachem (selon le Ben Ich ‘Haï)

+++ La crainte d'Hachem (selon le Ben Ich 'Haï) :

+ "Que la crainte du ciel soit sur vous" (Pirké Avot 1,3)

=> Pourquoi utilise-t-on couramment l'expression "crainte du ciel" (yirat chamayim) plutôt que "crainte de D. (yirat Hachem)"?

Dans nos prières, nous disons : "Que Celui qui fait la paix dans Ses cieux fasse la paix avec nous ...".
Nos Sages se sont interrogés : Y a-t-il des dissensions dans les cieux qui nécessitent un rétablissement de la paix?
Ils ont répondu : D. a décrété que l'eau et le feu se mélangent pour former les cieux (guémara Haguiga 12a). Par nature, le feu et l'eau se détruisent mutuellement ; le feu évapore l'eau et l'eau éteint le feu.
Afin d'accomplir le décret d'Hachem, le feu et l'eau ont surmonté leur nature pour demeurer ensemble en paix dans les cieux.

L'expression "crainte du ciel" signifie le type de crainte qui existe au ciel : aller à l'encontre de sa nature pour faire la volonté de D.
Tout comme le feu et l'eau vont à l'encontre de leur nature pour coexister harmonieusement au paradis, nous devons nous éloigner du mal et de la violence et faire le bien, même si cela va à l'encontre de notre nature et de nos inclinations personnelles.
[...]

Les vêtements extérieurs sont toujours visibles, mais les portefeuilles restent dans les poches jusqu'à ce qu'il faille faire des paiements.
Pour certaines personnes, la crainte du ciel est comme un portefeuille ; elle reste cachée jusqu'à ce qu'elles commettent un péché, moment où la crainte du châtiment est éveillée et les pousse à se repentir.
Il est plus souhaitable que la crainte du ciel soit manifeste à tout moment, comme un vêtement qui est toujours "sur vous". C'est ainsi que Rabbi Méïr a déclaré que l'étude de la Torah "habille [l'apprenant] d'humilité et de crainte" et le prépare ainsi à être juste, honnête et fidèle (Pirké Avot 6,1).
[Ben Ich 'Haï - 'Hasdé Avot]

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-> Comment est le vêtement d'un érudit en Torah? Son corps n'est pas vu en dessous. [guémara Baba Batra 57b]

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) nous explique :
Le vêtement fait référence à la crainte du ciel, que l'on appelle vêtement : "Il l'habille d'humilité et de crainte" (Pirké Avot 6,1).
Le corps abrite les forces des désirs physiques et matériels. La crainte, qui est le vêtement, doit dominer ces forces corporelles jusqu'à ce qu'elles n'apparaissent plus et qu'elles soient introuvables.

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-> Rabbi Meir a dit : Le terme "craignant D." est utilisé pour décrire Iyov (Iyov
1,8) et pour décrire Avraham (Vayéra 22,12). Tout comme la crainte de D. d'Avraham provenait de l'amour, il en va de même pour celle d’Iyov. [guémara Sota 31a]

=> Pourquoi considère-t-on comme un fait établi que la crainte de D. chez Avraham provenait de l'amour?
C'est au cours de la 10e et plus dure épreuve à laquelle D. a soumis Avraham (la ligature d'Its'hak) que D. a dit : "Maintenant, je sais que tu crains Dieu" (Vayéra 22,12).
Cette crainte (yira) est en fait une crainte de Sa majesté, qui se développe à partir d'un puissant amour de D.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

[ainsi, idéalement notre crainte d'Hachem doit reposer sur beaucoup d'amour d'Hachem. En ce sens, c'est une dynamique épanouissante dans la joie et l'espoir, plutôt que l'inverse.
D'une certaine façon, on a : "Avinou Malkénou" (notre Père, notre Roi) = d'un côté on a tout l'amour et la proximité d'une relation avec un père aimant, mais d'un autre côté on doit ensuite y ajouter ce qu'implique de servir LE Roi (crainte révérencielle + admiration et fierté d'avoir l'honneur d'être au servir d'un Maître aussi énorme, c'est le boss des boss!).
Ces 2 éléments sont comme les jambes/ailes d'un juif pour évoluer dans sa relation avec Hachem (ce monde est comme une salle de musculation où l'on renforce notre lien de proximité avec D. en faisant ou ne faisant pas des choses, face à l'opposition de notre nature et du monde extérieur).]

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+ Les 2 niveaux de crainte du Ciel :

-> Hachem n'a rien d'autre dans son trésor, si ce n'est le trésor de la crainte du ciel.
[guémara Béra'hot 33b]

-> "Tout est entre les mains du ciel, sauf la crainte du ciel" (guémara Béra'hot 33b).
Tout ce qui se passe dans le monde est décrété ; tous les décrets quittent le trésor de D. du potentiel et sont actualisés dans le monde.
Seule la crainte reste en arrière, cachée dans le trésor de D. ; elle ne sort pas comme un décret.
[...]
Il existe 2 types de crainte (yira) : à un niveau bas, c'est la crainte du châtiment, et à un niveau élevé, c'est la crainte de la majesté d'Hachem, car Il est le souverain de l'univers et la racine de tous les mondes.
Le niveau élevé est appelé "crainte du ciel" parce qu'il s'agit de la crainte (yira) que l'on trouve parmi les armées célestes.
"Hachem n'a rien d'autre dans son trésor que le trésor de la crainte du ciel" = Hachem n'a dans son trésor que le type élevé de la yira.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

-> "Faire monter une flamme continuellement" (Emor 24,2) = pour que la flamme monte d'elle-même, et non par l'intermédiaire de quelque chose d'autre. [guémara Shabbath 21a]

La flamme fait allusion à la crainte (yira), dont il existe 2 types.
Il y a la crainte externe, la peur du châtiment, qui dépend des avantages qu'une personne souhaite obtenir ou des problèmes qu'elle souhaite éviter.
Et il y a la crainte interne, la crainte de la majesté divine, qui est indépendante des intérêts personnels.
La guémara dit que la flamme doit s'élever d'elle-même, c'est-à-dire que notre yira doit être la crainte de la majesté divine, qui est indépendante de l'intérêt personnel. Et cette flamme doit être permanente.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

-> "Qu'est-ce que Hachem, ton D., te demande? Seulement de craindre Hachem ton D." (Ekev 10,12) ... La crainte [de Dieu] était une petite chose pour notre maître Moché. [guémara Béra'hot 33b]

La crainte qui est "une petite chose" est la crainte (yira) inférieure, la crainte qui découle de la préoccupation de la punition ou de la récompense, par opposition à la crainte (yira) supérieure, la crainte de Sa gloire. Cette crainte inférieure n'était rien pour Moché.
[Ben Ich 'Haï - Bénayahou]

-> Moché est monté dans un nuage, a été couvert par un nuage et a été sanctifié par un nuage. [guémara Yoma 4a]

Moché a atteint la forme supérieure de crainte (yira) qui n'est pas une réaction à une punition ou même à une récompense, mais à la souveraineté de D. sur tout. Plus Moché percevait la majesté et la gloire de D., plus il en était émerveillé.
Les nuages du ciel font allusion à la crainte de la gloire divine. Moché est "monté dans un nuage", c'est-à-dire qu'il a été émerveillé par la gloire de D., et c'est pour cela que Moché est loué.
[Ben Ich 'Haï - Bénayahou]

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-> Si Israël est méritant, [le machia'h] viendra sur les nuages du ciel. S'il n'est pas méritant, [il sera un pauvre monté sur un âne. [guémara Sanhédrin 98a]

-> Le machia'h vient par la perfection de la crainte (yira) d'Israël, et la façon dont il vient dépend du type de crainte d'Israël.
Si Israël est méritoire, "il viendra avec les nuages du ciel", c'est-à-dire qu'il viendra parce qu'Israël percevra la grandeur de D. et sera rempli de crainte.
Si Israël n'est pas méritoire, le machia'h sera un pauvre homme monté sur un âne. Le mot hébreu pour âne ('hamor) est lié à 'homer (la matière).
Cela reflétera le fait qu'Israël a une crainte inférieure, qui découle des besoins matériels d'une personne.
[Ben Ich 'Haï - Bénayahou]

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-> À la mort de rabbi Yéhouda haNassi, l'humilité et la peur du péché ont cessé.
[guémara Sotah 49a]

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) explique :
Le Alchikh haKadoch explique le verset "Vous le craindrez" (Réé 13,5) comme faisant référence à la crainte de la faute ; nous ne devons pas nous fier à nous-mêmes, mais toujours être sur nos gardes face à l'inclination du mal.

Les juifs d'autrefois ne se fiaient jamais à leur droiture ; ils craignaient toujours de succomber au péché. Même notre patriarche Yaakov craignait de perdre la protection de D. en péchant (guémara Béra'hot 4a), et le grand Tanna Rabbi Tarfon annonçait : "Veillez sur moi [de peur que je ne sois seul] avec ma belle-fille [et que j'en vienne à fauter]" (guémara Kidouchin 81b).

[ainsi, on voit qu'une part de la crainte d'Hachem doit également se ressentir dans notre crainte d'en venir à fauter, c'est-à-dire à ne pas "trahir", ne pas être en accord avec la volonté de D. ]

-> A ce sujet, le Ben Ich 'Haï ('Haïm véhaShalom) écrit aussi :
Il semblerait que le simple fait d'éprouver de la crainte ne puisse pas être considéré comme un service à D., car aucune action n'est accomplie. En réalité, cependant, si la peur de la faute s'éveille dans le cœur d'une personne, qu'elle soit anxieuse à l'idée qu'elle pourrait commettre un péché ou qu'elle soit en train de fauter à ce moment précis sans s'en rendre compte, cet éveil de la peur dans le cœur est considéré comme une action.
Le verset : "Servez Hachem avec crainte" (ivdou ét Hachem béyir'a - Téhilim 2,11) signifie donc : "Servez Hachem en permanence, avec la crainte qui monte dans vos cœurs à chaque instant".

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-> Qui peut se rendre compte des ses erreurs? Laisse-moi [Hachem] indemne des [fautes] cachées.(Téhilim 19,13)

=> Si tout est entre les mains du ciel, sauf la crainte du ciel, comment le roi David a-t-il pu prier pour être sauvé de la faute?

Certes, pour préserver la liberté de choix de l'homme et rendre possible la récompense et le châtiment, D. ne sauve pas une personne du mauvais penchant lorsqu'il la pousse à commettre une faute connue.
Mais il arrive que le mauvais penchant essaie de convaincre une personne qu'une certaine action n'est pas une faute ; il peut même essayer de prétendre qu'il s'agit d'une mitsva!
C'est de ce type de mauvais penchant que D. nous sauve.

Le roi David a donc prié pour être sauvé d'une situation dans laquelle le mauvais penchant l'embrouillait, de sorte qu'il ne voyait pas clairement qu'il s'agissait d'une faute.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada - guémara Sotah 34b]

Les juifs = plus hauts que les anges (selon le Ben Ich ‘Haï)

+ Les juifs = plus hauts que les anges (selon le Ben Ich 'Haï) :

-> Le peuple d'Israël (juif) est encore plus élevé que les anges. C'est ce qui ressort de ce qui suit.
Les anges gardiens chantent devant Hachem pendant la nuit, mais ils sont silencieux le jour.
Pourquoi cela? Par respect pour Israël (guémara 'Hagigah 12b).

De plus, la source des âmes d'Israël est plus proche de D. que celle des anges, comme il est écrit : "Voici les Ariel-anges (אֶרְאֶלָּם) qui crient dehors" (Yéchayahou 33,7 ; Sha'aré Kédoucha 3,2) = ils sont en dehors de la sphère d'Israël.

Il est écrit : "Aujourd'hui, vous vous tenez (atèm nitsavim ayom) tous devant Hachem, votre D." (Nitsavim 29,9).
Le mot hébreu utilisé pour "se tenir" est nitsavim plutôt que l'habituel omedim.
Nitsavim suggère de se tenir debout dans la prière, comme 'Hanna qui s'est décrite en train de prier : "Je suis la femme qui a été nitsévet" (I Chmouël 1,26).
Moché dit à Israël : "Vous" et seulement vous "êtes nitsavim" - debout dans la prière - "aujourd'hui".
Vous êtes les seuls à prier le jour ; les anges ne prient que la nuit, par respect pour vous.

De plus, vous êtes le seul à être "devant Hachem ton D." ; les anges sont à l'extérieur.
Vous êtes plus proche de Lui qu'eux, car vos âmes proviennent d'un lieu plus élevé.

Cependant, parce que vous êtes plus haut que les anges, vous devez développer l'humilité, car celui qui est petit dans ce monde est grand dans l'autre (Zohar - 'Hayé Sarah 122b).
[Ben Ich 'Haï - drouchim Nitsavim]

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-> Les âmes d'Israël proviennent de dessous le Trône de gloire (Zohar, midrach haNé'élam 1:125:2), alors que celles des anges proviennent d'une source plus éloignée de D.

Puisque les corps des anges sont si éphémères qu'ils ressemblent à des âmes, si leurs âmes étaient venues d'une source plus proche de D., ils auraient été capables de créer des mondes.
Les corps d'Israël, en revanche, proviennent de la terre. Quelle que soit l'élévation de leur âme, ils ne pourront jamais créer des mondes.
[Ben Ich 'Haï - Birkat 'Haïm - Haftara Béréchit]

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-> Voyez comme vous êtes aimés de D., comme l'amour d'un homme pour sa femme.
[guémara Yoma 54a]

-> Le Ben Ich 'Haï (Bénayahou) commente :
Un homme apprécie davantage la nourriture que sa femme lui prépare et les choses qu'elle fait pour lui que la nourriture et les choses préparées par des serviteurs.
De même, le service d'Israël envers D. lui est plus agréable que le service des anges.

Par exemple, chaque jour, les anges disent la Kédoucha en toute sainteté et pureté, alors que la Kédoucha dite par Israël (les juifs) est plus agréable à Ses yeux.
Hachem dit : "Je n'ai pas de plus grand plaisir dans Mon monde que lorsque le peuple d'Israël se tient debout, les yeux levés vers le ciel, et qu'il dit : 'Saint, saint, saint est Hachem des armées' (kadoch, kadoch, kadoch Hachem tsévakot) " (Pirké Hékhalot).

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-> Israël est plus précieux pour Hachem que les anges tutélaires. En effet, Israël chante en permanence, alors que les anges gardiens ne chantent qu'une fois par jour. Certains Sages disent : une fois par semaine. D'autres disent : Une fois par mois. D'autres encore disent : une fois par an, une fois tous les sept ans, une fois par jubilé, ou une fois dans l'éternité.
De plus, Israël mentionne le Nom après 2 mots, comme il est écrit : "Écoute, Israël, Hachem est ton D." (le Shéma). Mais les anges gardiens mentionnent le nom qu'après 3 mots, comme il est écrit : "Saint, saint, saint, Hachem des armées".
[guémara 'Houlin 91b]

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) écrit :
La raison de l'avantage d'Israël sur les anges est que la source des âmes d'Israël est plus proche de D.

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-> Rabbi Yéhochoua ben Levi dit : À chaque commandement qui sortait de la bouche d'Hachem [au mont Sinaï], les Israélites reculaient de 12 mil (שְׁנֵים עָשָׂר מִיל soit environ 14 kilomètres), et les anges de service (mala'hé acharét) les faisaient avancer, comme il est écrit : "Les anges de service se sont enfuis" (Téhilim 68,13). Ne lisez pas yidodoun (יִדֹּדוּן - ils se sont enfuis), mais yédadoun (יְדַדּוּן - ils les firent marcher).
[guémara Shabbath 88b]

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) explique :
Après que les Israélites eurent reculé de 12 mil, les anges de service les ramenèrent. Un ange saisit chaque Israélite, homme, femme ou enfant, et l'aide à marcher vers le mont Sinaï, comme une femme qui promène son enfant en bas âge.
Pourquoi D. n'a-t-il pas simplement fortifié les Israélites pour qu'ils puissent avancer par eux-mêmes?

Hachem a délibérément gardé les Israélites faibles afin que les saints anges descendent du ciel pour les faire marcher. Les anges verraient alors à quel point les juifs sont précieux aux yeux de D. et ne s'opposeraient pas à ce qu'Il leur donne Sa Torah.
[...]

Les anges ont vu qu'ils étaient au-dessus des vicissitudes du temps et que les secrets de D. n'étaient révélés qu'à eux seuls. Ils dirent donc : "Donne ta splendeur [c'est-à-dire Ta Torah] aux cieux ... Qu'est-ce que l'homme pour que tu te souviennes de lui?" (Téhilim 8,2-5).

Les anges ne doivent pas se sentir supérieurs au peuple d'Israël. Nous sommes soumis aux vicissitudes du temps parce que nous avons un corps physique.
De plus, l'honneur d'Hachem ne permet pas de révéler ses secrets à des êtres physiques/matériels. Néanmoins, les enfants d'Hachem (les juifs) sont plus importants à Ses yeux que les anges.

Pour le prouver, [au mont Sinaï] D. a rendu les juifs faibles, et les anges ont dû les aider à marcher.

Les juifs (selon le Ben Ich ‘Haï)

+++ Les juifs (selon le Ben Ich 'Haï) :

+ Tout comme le monde ne peut exister sans vents, le monde ne peut exister sans Israël (les juifs).
[guémara Taanit 3b]

-> Tout comme le vent est nécessaire à tous, Israël l'est aussi. En effet, tous les êtres vivants du monde existent et sont soutenus par le mérite d'Israël.

Les anges sont appelés "vents", comme il est écrit : "Il fait des vents ses anges" (Téhilim 104,4). En comparant Israël au vent, la guémara dit en fait que le peuple d'Israël est lui aussi Son messager.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada]

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-> Hachem dit à Ochéa : "Tes fils ont fauté". Il aurait dû répondre : "Ce sont tes fils, les fils de tes bien-aimés : Avraham, Its'hak et Yaakov. Aie pitié d'eux!"
[guémara Pessa'him 87a]

-> Ochéa aurait dû dire : "Ce sont ... les fils d'Avraham, Its'hak et Yaakov", qui sont des multimilliardaires en mitsvot et en mérites. Même si Israël fautait et perdait toutes ses richesses, toute la Torah, leurs riches pères viendraient les sauver grâce à leurs mérites. C'est pourquoi, "Ayez pitié d'eux!"
[Ben Ich 'Haï - Bénayahou]

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-> Dans sa déclaration d'acceptation du judaïsme par Ruth, il est écrit la clause suivante : "C'est ainsi (כה - ko) qu'Hachem me fera et c'est ainsi (כה - 'ho) qu'Il augmentera" (Ruth 1,17).
La valeur numérique de כה (ainsi), est de 25, et le 25e mot de la Torah est אור (lumière - or).
Le כה fait donc allusion à la lumière. C'est ce que disait Ruth : En tant que non-juive, j'étais dans l'obscurité. Mais maintenant, Hachem va faire la lumière pour moi et l'augmenter parce que je suis devenue membre d'Israël.

De même, la Torah dit : "Il y avait une épaisse obscurité dans tout le pays d'Égypte..., mais tous les enfants d'Israël avaient de la lumière" (Chémot 10,22-23) ... et "Lève-toi, brille, car ta lumière est venue, et la gloire d'Hachem brille sur toi" (Yéchayahou 60,1) ...

De même, les Cohanim ont reçu l'ordre suivant : "C'est ainsi (כה - ko) que vous bénirez les enfants d'Israël" (Nombres 6:23) = bénissez-les avec la lumière [d'Hachem], car elle leur appartient [à la différence des non-juifs].
[Ben Ich 'Haï - Em haMélé'h]

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-> Rabbi Yéhouda haNassi dit : Il est révélé et connu devant Celui qui a parlé et le monde est venu à exister qu'il y a plus d'animaux impurs que d'animaux purs ; l'Écriture énumère donc les animaux purs.
Il est révélé et connu avant que Celui qui a parlé et le monde est venu à exister qu'il y a plus d'oiseaux purs que d'oiseaux impurs ; l'Écriture énumère donc les oiseaux impurs.
[guémara 'Houlin 63b]

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) écrit :
Les animaux font allusion aux non-juifs, les oiseaux à Israël (les juifs).
Un animal ne peut s'élever au-dessus du sol, alors qu'un oiseau, même s'il se pose sur le sol, peut s'élever vers le ciel en un clin d'œil. De même, un non-juif ne peut s'élever au-dessus du terrestre, alors que le juif, même s'il pèche, peut se repentir en un clin d'œil et s'élever dans la spiritualité.
Ainsi, si un homme connu pour sa méchanceté dit à une femme : "Tu m'es consacrée à condition que je sois juste", et qu'elle accepte, elle est mariée, car il a pu avoir une pensée de repentir. Au moment où il l'a consacrée, il a été considéré comme juste (guémara Kiddouchin 49b).

De même que la majorité des animaux sont impurs, la majorité des non-juifs sont méchants.
Et tout comme la majorité des oiseaux sont purs, la majorité d'Israël (des juifs) est juste.

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-> Hachem s'est choisi (בחר) Yaakov, Israël pour son trésor. (Téhilim 135,4)

-> Israël (les juifs) présente 3 caractéristiques distinctives : ils sont miséricordieux (ra'hmanim - רַחְמָנִים), ils ont honte (baïchanim - בַּיְישָׁנִין) et ils accomplissent des actes de bonté (gomlé 'hassadim - גוֹמְלֵי חֲסָדִים). [guémara Yébamot 79a]
Le mot בחר (choisi - ba'har), est composé des premières lettres de ces 3 caractéristiques : רַחְמָנִים et בַּיְישָׁנִין et גוֹמְלֵי חֲסָדִים
Les 2e lettres de ces mots forment le mot יחוס (une lignée - yi'houss).
Ces 3 caractéristiques montrent qu'une personne est d'origine israélite (juive).
[Ben Ich 'Haï - Ben Yehoyada]

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-> Israël est appelé vigne, comme il est écrit : "Tu as arraché la vigne à l'Égypte, Tu as chassé les nations et tu l'as plantée" (Téhilim 80,9).

-> Le Ben Ich 'Haï (Od Yossef 'Haï - drouchim Vayéchev) explique :
Pourquoi Israël est-il comparé à une vigne?
La vigne est le plus faible des arbres, mais son fruit est précieux. En plus d'être délicieux à manger, les raisins donnent du vin, qui réjouit le cœur de l'homme et possède sa propre bénédiction (boré péri haguéfen).
De même, Israël en exil est la plus faible des nations. Mais son fruit : l'étude de la Torah, les mitsvot et les bonnes actions, est précieux.

De plus, la vigne ne peut être greffée avec d'autres arbres (Zohar - Vayé'hi 239a). De même, Israël est essentiellement saint et ne peut jamais être entièrement uni au mal.
Même si, à l'heure actuelle, il semble être uni au mal, il finira par en être séparé. Car D. "conçoit des moyens pour que celui qui est loin ne soit pas banni de Lui" (II Chmouel 14,14).

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-> "Quand Israël (les juifs) est un na'ar, je l'aime ; de l'Égypte, j'ai appelé Mon fils" (Hochéa 11,1)

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben ich 'Hayil - haGadol 4) explique :
Le mot na'ar (נַעַר), généralement traduit par "jeune", est également apparenté à ne'er qui signifie : "secoué" ou "vidé".
Même lorsqu'Israël est vide de mitsvot, Hachem dit néanmoins : Je les aime.
Je ne les anéantirai pas, mais j'attendrai qu'ils se repentent. Car Je sais que même s'ils sont plongés dans l'impureté, ils peuvent s'élever au-dessus d'elle et se purifier. N'est-ce pas ce qu'ils ont fait en Égypte? Pendant des années, les juifs ont été plongés dans l'impureté de l'Égypte, la terre la plus impure du monde. Pourtant, ils se sont purifiés en une nuit, de sorte que 50 jours après l'exode, ils se tenaient sur le mont Sinaï, où je les ai appelés mes enfants.
Aujourd'hui encore, J'attends leur retour rapide.

[ainsi, nous avons l'assurance qu'envers tout juif, même celui qui a fait les pires choses, Hachem nous dit forcément : "Je t'aime!"
La loi juive fixe qu'un juif est appelé : banim l'Hachem (enfant d'Hachem) quelque soit son comportement, ce qui n'est pas le cas des non-juifs. Et lorsqu'on a comme papa le Roi des Rois, le Maître de tout, qui a tant d'amour et de bonté à l'égard de chaque juif, alors on ne peut qu'être joyeux et confiant.]

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-> Le Ben Ich 'Haï (Even Sheléma - Chir haChirim 2,14) écrit :
La perfection de l'homme passe par 3 éléments fondamentaux :
- le jeûne (pour se repentir) ;
- l'argent (faire la charité ; dépenser de l'argent pour les mitsvot) ;
- la voix (parler dans la prière et l'étude de la Torah).
Les deux premiers éléments sont universels, accessibles à toute l'humanité. Même les nations du monde peuvent jeûner et distribuer de l'argent aux pauvres, bien que seul D. sache s'ils sont sincères ou s'ils restent méchants dans leur cœur.
La voix, en revanche, est propre à Israël. Seul Israël a accepté la Torah et seul Israël a une liturgie composée avec l'inspiration divine.
Lorsqu'Israël s'engage dans l'étude de la Torah et la prière, il peut accomplir ce que même les anges ne peuvent pas faire.
Ainsi, dans le domaine de la voix, les nations ne peuvent même pas prétendre ressembler à Israël.

[Les nations du monde peuvent essayer de faire semblant d'être comme Israël avec des jeûnes et de l'argent, mais la voix les trahit.
C'est pour cela que Hachem nous demande : "que j'entende ta voix [Israël], car ta voix est douce et ton aspect agréable" (à la différence des non-juifs, qui n'ont ni notre Torah, notre ni liturgie) - (Chir haChirim 2,14).
Ainsi, nous devons être fiers de notre Torah et de nos prières (qui nous rendent uniques au monde), et savoir que tout juif qui utilise sa voix pour cela, alors il donne beaucoup de plaisirs à Hachem : "que ta voix est douce!"
De plus, par cela "nous pouvons accomplir ce que même les anges ne peuvent pas faire" (quelle grandeur nous avons par une bonne utilisation de notre voix!)]

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-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada - guémara Shabbath 88a) enseigne :
Un juif a 3 types d'âme, et dans l'ordre croissant, il s'agit de
- néfech = qui correspond aux actes ;
- roua'h = qui correspond à la parole ;
- néchama = qui correspond à la pensée.

Ces 3 éléments découlent de la sainteté, et le peuple d'Israël possède chacun d'entre eux dans son intégralité. Par conséquent, s'il y a de bonnes actions qu'ils ont l'intention de faire mais qu'ils sont incapables de réaliser, leurs bonnes pensées complètent l'action, et ils sont considérés comme l'ayant accomplie.

Les nations du monde, en revanche, n'ont que le néfech, qui provient des forces du mal. Par conséquent, seules leurs bonnes actions comptent ; leurs bonnes pensées n'accomplissent rien.

L'orgueil, les paroles en vain, les envies primaires et la tristesse sont les 4 fondements des dommages causés par la partie mauvaise de l'homme.
A l'inverse, il y a aussi 4 fondements positifs à l'intérieur de l'homme qui se traduisent par : l'humilité, le silence, le rejet des plaisirs corporels qui sont vains et la joie qui doit être constamment présente en l'homme.
[rabbi Shalom Sharabi - נהר שלום]

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[ainsi la tristesse fait partie des 4 sources de dommages du monde, d'où l'importance de toujours être dans la joie! ]

Chaque juif a toujours en lui une partie d’Hachem

+ Chaque juif a toujours en lui une partie d'Hachem :

-> Le Baal Chem Tov explique que chaque juif, peu importe qui il est, même un très grand fauteur et quelle que soit la situation dans laquelle il se trouve, possède à l'intérieur de son cœur une concentration de lumière qui est une étincelle divine que le Maître de l'univers a insufflée en lui au moment de la création du premier homme, comme il est écrit : "Il insuffla dans ses narines un souffle de vie" (Béréchit 1,2). Et celui qui insuffle un souffle de vie transmet par la même une partie de lui-même.
Ainsi, une étincelle divine réside au plus profond du cœur de chacun d'entre nous et celle-ci ne peut être endommagée ni par les fautes ni par les négligences. Elle se trouve en permanence dans un état de sainteté et de pureté.

-> L'Admour de Kamarna dit : "il se trouve dans le coeur de chaque juif ... de la lumière divine infinie ...il s'agit du trésor du Roi ... qui ne change jamais quelque soient les circonstances, le moment ou l'endroit".

-> D'après ces enseignements, le Yichma'h Israël (paracha Noa'h) explique un fondement de la téchouva à travers le verset : "Que son cœur comprenne, qu'il se repente et il sera guéri" (Yéchayahou 6,10).
Lorsqu'un racha souhaite "abandonner son mauvais chemin pour retourner vers Hachem, il doit concentrer tous ses efforts pour atteindre le plus profond de son cœur, là où réside une étincelle d'âme divine. Il s'agit d'une flamme qui ne s'éteint jamais et lorsqu'il scrutera au plus profond de son cœur, cette flamme deviendra un feu de sainteté qui lui permettra de purifier la totalité de ses 248 membres et de ses 365 nerfs. Et c'est là le sens de notre verset : "que son cœur comprenne".
S'il atteint le plus profond de son cœur, alors son repentir et sa guérison lui seront assurés.

[même s'il arrive qu'un juif faute, le dommage reste extérieur et ne peut atteindre le plus profond de son cœur et c'est le sens des paroles du Talmud : "bien qu'il ait fauté, il reste un Israël" (guémara Sanhédrin 44a ).
Par ailleurs, lorsque nos Sages disent que ce que Hachem attend de nous c'est le coeur, on peut le comprendre comme Il souhaite que nous investissons toutes nos forces (dans la prière, la téchouva, ...), mais également par cela on se connecte à notre partie divine interne qui est pure, et on a donc une connexion pure et directe avec Hachem, sans interférences/blocage dues à nos fautes. ]

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-> Le Baal haTanya (Likouté Amarim - chap.18) explique un phénomène très surprenant :
lorsque dans le monde, un décret est pris visant à annihiler des juifs, même le plus éloigné d'entre eux, qui a fauté durant toute sa vie, est prêt à sanctifier le Nom de D. en subissant d'horribles souffrances et en acceptant de sacrifier sa vie sans jamais renier son dévouement à Hachem.
En effet, dans le cœur de chaque juif, même du plus éloigné d'entre eux, se cache et sommeille un amour ardent pour Hachem. Cet amour dépasse l'entendement humain, il est irrationnel car il n'a aucune raison d'être. Et pourtant, il s'agit de la nature profonde de chaque enfant d'Israël qui est héritée de nos patriarches : Avraham, Its'hak et Yaakov.
Ainsi, lorsqu'un juif est mis à l'épreuve, par exemple par l'idolâtrie, que D. nous en préserve, cet amour caché et enfoui au plus profond de lui se réveille en un feu brûlant de sainteté qui l'anime au point de ne plus pouvoir être éteint. Et, dans une foi inébranlable, il refusera catégoriquement de renier Hachem, allant jusqu'à donner sa propre vie pour sanctifier le Nom de D.

-> Le rabbi Lévi Its'hak de Berditchev (Kédouchat Lévi - Yitro) écrit également sur pourquoi des juifs apparemment éloignés du judaïsme sont prêts à mourir pour sanctifier le Nom de D. :
"soyez sans crainte! C'est pour vous mettre à l'épreuve que Hachem est venu" (Yitro 20,3) = il s'agit du dévoilement de D. au mont Sinaï lorsqu'Il a déclaré à tout le peuple : "Je suis Hachem ton D." (Yitro 20,2) et "tu n'auras pas d'autres dieux que Moi" (Yitro 20,3).
Ce sont les commandements divins que nous avons entendus directement de la bouche d'Hachem (guémara Makot 24a) et qui se sont gravés au plus profond du cœur de chacun, au point que même le plus éloigné d'entre nous est capable de donner sa vie et mourir en sanctifiant Son Nom.
C'est là le sens de notre verset : "c'est pour vous mettre à l'épreuve" (Yitro 20,17) = chacun à la force de faire face à l'épreuve.

[il est dommage de révéler sa pleine judaïcité lorsque nous sommes dans une situation critique, essayons plutôt de le faire à tout moment en donnant de tout coeur le meilleur de nous-même pour réussir notre vie selon la volonté d'Hachem, et ce dans la joie.]

Servir Hachem dans la joie

+ Servir Hachem dans la joie :

-> Les cours de moussar de rabbi Shalom Shwadron étaient parsemés d'humour, et il se moquait de façon comique des comportements destructeurs/néfastes. Certains personnes pensaient que c'était de la moquerie, et lui ont dit qu'il n'était pas approprié de parler de cette manière.

Le rabbi Shwadron est allé demander conseil au géant de la génération le 'Hazon Ich.
Le 'Hazon Ich a demandé : " Donnez-moi un exemple de ce que vous dites lors de vos cours (drachot)."
Rabbi Shalom Shwardon a pris un shtender et a parlé exactement comme il le ferait devant de nombreuses personnes.

Le Chazon Ich a ri et a dit : "Tu dois toujours parler de cette de cette façon. Avec ton humour, tu sauveras les juifs! En Lituanie, il y avait de grands sages en Torah (talmidé 'hakhamim), et ils étaient des croyants d'Hachem exceptionnels, néanmoins, beaucoup de jeunes sont tombés dans la Haskala parce que les maskilim ont incorporé la joie, alors que nous ne l'avons pas fait.
Nous avons besoin de beaucoup de joie aujourd'hui. Nous devons servir Hachem avec joie"
['Hazon Ich - Maasé Ich - vol.5 p.130]

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[Certes à toutes les époques, nous avons une mitsva de servir Hachem dans la joie.
Mais dans le monde actuel, il y a tellement d'occupations qui viennent en concurrence avec la Torah, et sans une pratique dans une grande joie, nous risquons d'amoindrir notre relation avec Hachem (il y a mieux, plus intéressant ailleurs).
Servir Hachem dans la joie, c'est donner de la vie à nos actes (qui ne sont plus machinales/routiniers), et cela leur donne une valeur beaucoup plus élevée et appréciée d'Hachem.
N'oublions pas les paroles du 'Hazon Ich : Nous avons besoin de beaucoup de joie aujourd'hui. Nous devons servir Hachem avec joie"

(dans les générations passées, les cours/paroles pouvaient être très durs, pleins de réprimandes, de détails sur les punitions terribles pour nos fautes. Mais dans notre génération, nous avons besoin de beaucoup d'amour, de positivisme et de joie pour nous pousser à donner le meilleur de nous même.)]

Reich Lakich dit : Celui qui lève la main [pour frapper] un autre, même s'il ne le frappe [finalement] pas, est appelé méchant (racha).
[guémara Sahnédrin 58b]

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-> Celui qui frappe le visage d'un juif est considéré comme s'il avait giflé le visage de la Présence Divine. [guémara Sahnédrin 58b]

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) commente :
Le Chla haKadoch souligne que le nom de D. en 4 lettres (יהוה) est gravé sur le visage d'une personne.
Chacun des 2 yeux ressemble à la lettre youd (י), et le nez ressemble à la lettre vav (ו).
Le total est de 26 (2*10+6), la guématria du Nom (יהוה).
Cela se répète aussi dans le nez lui-même. Les 2 narines sont 2 youd, et la cloison nasale qui les sépare est un vav.

La lumière de la Présence divine repose en effet sur le visage d'un juif, comme le suggère le verset : "La crainte de Lui sera sur vos visages" (Yitro 20,16).