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Réflexions sur la Providence Divine (1ere partie)

+++ Réflexions sur la Providence Divine (1ere partie) :

-> Rabbi 'Hanina dit qu'une personne ne se cogne pas l'orteil en bas [sur terre] à moins que cela n'ait d'abord été décrété en haut [au ciel].
[guémara 'Houlin 7b]

[cela indique clairement qu'un événement qui semble aussi mineur et aléatoire qu'un juif se cognant l'orteil est régi par Hachem. ]

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-> Dans quelle mesure la souffrance [d'une personne] est-elle dirigée par Hachem?
Rabbi El'azar dit que l'on peut affirmer que quelqu'un souffre lorsqu'il possède un vêtement tissé sur mesure, mais qui ne lui va pas parfaitement.
... le terme [de souffrance] couvre des contrariétés encore plus petites que cela, comme par exemple : le fait de mettre sa chemise dans le mauvais sens de sorte qu'il faut la retirer pour l'enfiler de nouveau ou celui de mettre la main dans sa poche dans le but de sortir 3 pièces, mais de n'en avoir retiré que 2. La nécessité d'avoir à replonger la main dans sa poche pour s'emparer de la 3e pièce est qualifiée de "souffrance".
[guémara Arakhin 16b]

-> Le rav 'Haim Shmoulevitz (Si'hot Mousssar 5732) démontre ici que rien dans la vie n'est le fruit du hasard, et que même le plus petit événement apparemment insignifiant qui arrive à un juif est dirigé par Hachem.

[on peut noter que le Maharcha (Shabbath 77b) émet l'idée qu'au lieu d'envoyer des souffrances de la taille d'un rocher, pouvant écraser un individu, Hachem broie cela en de tous petits cailloux (ex: douleurs supportables, petits contretemps/malheurs) qui finiront par obtenir le même résultat, tout en l'importunant le moins possible. ]

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-> Rabbi 'Hanina dit : "Tout est entre les mains du Ciel, sauf la crainte du Ciel"
[guémara (Béra'hot 33b ; Méguila 25a]

[cela illustre le fait que tout ce qui nous arrive, petit ou grand, bon ou mauvais, est contrôlé par Hachem (à l'exception de notre niveau de crainte d'Hachem, qui représente notre accomplissement de la Torah et des mitsvot dans leur ensemble). ]

-> La guémara (Kétoubot 30a) déclare également : "Tout est entre les mains du Ciel, sauf le chaud et le froid [tsinim oupachim]", ce qui est très différent de la guémara précédente.
Rachi y explique que "le chaud et le froid" se réfèrent à des cas de négligence de la part de la personne affectée, par exemple lorsqu'elle s'est trouvée dans un endroit froid, habillée de manière inappropriée, et qu'elle est tombée malade.
En d'autres termes, la Guemara affirme que tout est soumis à la la providence Divine, à l'exception des cas de négligence.
Bien que Rachi ne soulève pas explicitement la contradiction, il semblerait qu'il considère qu'il s'agit d'une question différente de celle du libre choix et de la crainte d'Hachem abordée par la guémara (Béra'hot et Méguila), et qu'il n'y a pas de contradiction entre les deux.

Tossafot dans Kétoubot soulève explicitement la contradiction entre les deux passages et la résout en disant que la guémara discutée dans le texte ici se réfère à un fœtus, et signifie que la situation d'une personne dans la vie, comme son niveau de richesse, d'intelligence et de force sont tous prédéterminés avant la naissance, à l'exception de ses choix concernant le service d'Hachem.
En revanche, le passage de Kétoubot se réfère à des événements spécifiques qui arrivent à une personne au cours de sa vie.

-> "Tout est entre les mains du Ciel, sauf le chaud et le froid" (guémara Kétoubot 30a).
Rachi explique que "le chaud et le froid" se réfère aux cas où une personne a été négligente, par exemple lorsqu'elle n'était pas habillée de manière appropriée pour un temps froid.
Selon Rachi, la Guemara dit que bien qu'Hachem ait décrété une chose, parce que la personne a été négligente, Hachem ne poursuit plus Son plan original et permet plutôt qu'une conséquence imprévue se produise à son détriment à la suite de ses actions.
Bien que d'autres commentateurs interprètent les termes "chaud et froid" légèrement différemment, il est probable que la plupart d'entre eux sont néanmoins d'accord avec le principe de négligence tel qu'il est formulé par Rachi.
[Voir cependant le Kovetz He'aros de Rav Elchanan Wasserman et le commentaire du Maharam Schiff à la fin de la guémara, où ils semblent adopter la position que même dans un cas de négligence, une personne ne mourrait pas ou ne serait pas blessée à moins qu'Hachem n'ait décrété un tel destin pour elle (bien qu'ils notent que dans un tel cas, le Ciel pourrait examiner ses fautes plus attentivement, ce qui permettrait d'émettre plus facilement un décret à son encontre). ]

Nous pouvons illustrer cette idée à l'aide d'un exemple simple. Si une personne a été prédéterminée par Hachem pour vivre jusqu'à la fin de l'année, mais qu'elle décide de sauter du toit d'un immeuble de 20 étages, Hachem permettra à cette conduite négligente d'abolir le décret de vie précédent.
De même, prenons le cas d'une personne à qui Hachem a accordé la richesse pour l'année à Roch Hachana, mais qui décide ensuite de quitter son emploi et de ne pas en chercher un autre, choisissant plutôt de regarder des films toute la journée. Une telle personne agit d'une manière qui serait considérée comme négligente. Par conséquent, elle peut finir par devenir pauvre et sans le sou, même si Hachem lui a initialement accordé la richesse.
S'il est vrai qu'Hachem pourrait encore rendre cette personne riche en gagnant à la loterie ou en la sauvant miraculeusement, Hachem a intégré dans son système de gestion du monde le fait qu'une conduite négligente peut contourner ou court-circuiter un décret favorable antérieur.
[rav Efraïm Pinczower]

-> Rabbénou Bé'hayé (dans son 'Hovot haLévavot - Shaar haBita'hon chap.4) développe l'idée que malgré la providence Divine présente dans la vie d'une personne, celle-ci doit également s'engager dans une hichtadlout, en prenant les actions normales appropriées pour atteindre le but désiré.
Le 'Hovot haLévavot appuie cette idée sur la demande d'Hachem au prophète Shmouel d'aller oindre David comme prochain roi. Shmouel interroge alors Hachem, craignant que l'accomplissement de la tâche qu'Hachem lui a demandée ne le mette en danger face au roi Shaoul.
Selon les mots du prophète : "Comment puis-je y aller? Si Shaoul l'apprend, il me tuera!" (Shmouel I 16,2).

Cependant, Hachem ne reproche pas à Shmouel de ne pas avoir suffisamment de bita'hon pour suivre Sa parole de manière irréfutable et de s'être ainsi mis en danger. Au contraire, Hachem lui donne des conseils sur la manière dont il peut accomplir sa tâche en toute sécurité.
De toute évidence, Hachem était satisfait de voir Shmouel agir de manière responsable et prudente, même lorsqu'il accomplissait un ordre direct de Sa part.

Après avoir noté cela, Rabbénou Bé'hayé fait ensuite la remarque suivante : si Shmouel, qui a reçu une mission en tant que prophète d'Hachem, a jugé inapproprié de se placer dans une situation dangereuse, alors il serait certainement mégouné (honteux) pour nous de prendre des risques inutiles lorsque nous n'avons reçu aucun ordre d'Hachem de le faire.
Comme le dit la guémara (Shabbath 32a) : "Une personne ne devrait jamais se placer dans une situation dangereuse et dire qu'un miracle doit être accompli pour elle".

Le 'Hovot haLévavot étend cette idée d'actions nécessaires ou de hichtadlout non seulement à la sécurité et à la protection contre le danger, mais aussi à l'obtention de nourriture, de vêtements, d'un abri et au fait de gagner sa vie

Sur la base de ce qui précède, il semble clair que si une personne est négligente dans la façon dont elle traite son conjoint, dans ses tentatives de gagner sa vie ou dans la façon dont elle traite sa santé, Hachem permettra que lui arrivent des choses qui n'étaient pas prévues à l'origine pour elle.

=> Bien qu'il soit certainement crucial de façonner notre mentalité et notre perspective sur la vie comme étant guidées par la hachga'ha pratit (Providence Divine) et donc de rester positif même lorsque nous sommes confrontés à des défis, nous devons nous rappeler que cette perspective ne remplace pas l'effort et la hichtadlout appropriée/nécessaire lorsqu'il s'agit de réussir dans la vie.
La question de savoir quand une conduite franchit la ligne entre ce qui est raisonnable et ce qui est négligent doit être tranchée par une personne qui a une grande connaissance de la Torah, ainsi qu'une très bonne compréhension de la personne qui pose la question.
[rav Efraïm Pinczower]

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-> Rabbi 'Hanina bar Papa explique : L'ange qui est désigné lors de la conception, son nom est Laïla, et il prend une goutte [c'est-à-dire l'embryon] et la place devant Hachem, et dit : Maître de l'univers! Quel sera le destin de cette goutte? Sera-t-elle forte ou faible, sage ou folle, riche ou pauvre?
[guémara Nida 16b]

-> La guémara note cependant qu'une qualité non mentionnée par l'ange comme étant décidée par Hachem est celle de savoir s'il sera racha ou juste. La guémara suggère alors que cela confirme l'opinion de Rabbi Chanina citée précédemment, selon laquelle tout est entre les mains du Ciel, à l'exception de la crainte du Ciel.

Cette guémara souligne clairement que de nombreux accomplissements sur lesquels les gens jugent les autres, tels que la richesse, la force physique ou la sagesse, ne sont en fait pas des accomplissements à mettre au crédit de cette personne, mais simplement l'accomplissement de ce que Hachem a décrété avant que la personne ne naisse pour une mission spéciale qu'elle a dans la vie.
Quelle est la véritable mesure d'une personne? C'est la mesure dans laquelle elle craint Hachem et accomplit Sa volonté avec les capacités qui lui sont données ... l'argent et le pouvoir sont des mirages, et non de véritables accomplissements de la personne qui les possède.

La prochaine fois que nous nous demanderons pourquoi quelqu'un d'autre est plus intelligent, plus riche ou plus fort, rappelons-nous qu'Hachem a créé chacun de nous dans un but précis, et que nos responsabilités et notre mission dans la vie correspondent à l'ensemble unique de caractéristiques qui nous ont été données.
[rav Efraïm Pinczower]

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-> "Lorsque Hachem envoie une souffrance sur une personne, les émissaires de la souffrance doivent jurer que la souffrance n'arrivera qu'à une date précise, et que la souffrance partira à une date précise, à un moment précis, par l'intermédiaire d'une personne précise et d'un remède précis."
[guémara Avoda Zara 55a]

-> Ainsi toutes les souffrances sont expédiées avec exactitude quant au moment, au lieu et à la chose, et aucun aspect de la souffrance n'est le fruit du hasard ou d'un accident.
A partir du moment où nous savons qu'Hachem nous inflige réellement ces difficultés, il devrait être beaucoup plus facile de les supporter. En fait, si l'on intériorise vraiment ce concept, l'expérience peut devenir presque agréable, car on se rend compte que tout ce que fait Hachem est pour notre bien [avec un amour et une précision totale.
[rav Efraïm Pinczower]

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-> "L'homme doit toujours avoir l'habitude de dire : "Tout ce que Hachem fait, Il le fait pour le bien" [rabbi Akiva - guémara Béra'hot 60b]

-> Bien qu'aucun d'entre nous ne soit au niveau de Rabbi Akiva, ce concept est en fait codifié dans le Choul'han Arou'h (Ora'h 'Haïm 230:5). Par conséquent, cette mentalité devrait être notre réponse intériorisée, même si nous ne sommes pas Rabbi Akiva. Chaque fois que nous rencontrons des problèmes ou des situations difficiles, c'est une excellente occasion de renforcer notre foi en Hachem et en la providence Divine en répétant les paroles de Rabbi Akiva.

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-> "La personne est obligée de bénir Hachem pour les mauvaises choses comme elle bénit [Hachem] pour les bonnes choses, comme il est dit : ""Tu aimeras Hachem, ton D., de tout ton cœur."
[guémara Béra'hot 54a]

-> La guémara (Béra'hot 60b) demande comment on peut comparer ces deux événements, puisque la bénédiction sur les bonnes nouvelles est "hatov véhamétiv" (béni sois-tu, toi qui es bon et fais le bien), alors que la bénédiction sur les événements tragiques est "barou'h dayan ha'émet" (béni soit le Juge de la Vérité).
La guémara répond que cela nous enseigne que nous sommes obligés de réciter les 2 bénédictions, en acceptant avec joie ce qui est bon et ce qui est mauvais.
Ce concept d'accepter sur soi même ce qui est "mauvais" avec joie est également codifié dans la Halakha dans le Choul'han Arou'h (Ora'h 'Haïm 222:3).
[ce n'est que dans le monde à Venir, celui de Vérité, que nous nous rendrons compte d'à quel point tout n'était que bénédiction (on ne fera qu'une seule bénédiction : "hatov véhamétiv"). Le Gaon de Vilna dit même qu'on rigolera de ce sur quoi on pleurait, tellement on se rendra compte que cela nous aura été bénéfique. ]

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-> "Une personne ne peut pas toucher à ce qui a été mis de côté (Rachi : comme décrété par Hachem) pour une autre, et le règne d'un royaume ne peut pas empiéter sur celui d'un autre, même à un cheveu près."
[guémara Yoma 38b]

-> Nos Sages nous enseignent que personne ne peut empiéter sur ce qu'Hachem a décrété (comme par exemple un gain financier).
Le 'Hofets 'Haïm (Chemirat haLachon - Shaar haTévouna - chap.9) enseigne que ce passage nous enseigne non seulement que personne ne peut diminuer la somme d'argent qu'Hachem a décrété qu'un autre juif recevrait, mais que même le niveau de d'honneur ou de respect qu'une personne reçoit ne peut être enfreint, diminué ou augmenté en raison des actions de l'homme dans la mesure où il cherche à interférer avec les décisions et les décrets d'Hachem.
[en ce sens, une atteinte perçue à l'honneur d'une personne ne devrait jamais justifier de se venger ou même de se mettre en colère contre une autre personne. (Hachem a décrété cela, et la personne qui a accepté le rôle de mettre en pratique ce décret rendra des comptes à D.).

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-> La guémara (Baba Batra 16a) explique que Iyov, qui a lui-même vécu de nombreuses tragédies personnelles, telles que la mort de ses enfants et de terribles souffrances physiques (voir Iyov ch.1-2), a demandé à Hachem s'Il ne s'était pas trompé en lui imposant ces événements douloureux de la vie.
La guémara rapporte la réponse d'Hachem à Iyov :
Hachem contrôle chaque pousse de cheveux d'une personne, dirige l'écoulement de chaque goutte de pluie et de chaque coup de tonnerre. Hachem continue d'expliquer à Iyov comment Il contrôle et dirige le moment de la naissance, même celle des animaux, et il est certain que tout ce qui est arrivé à Iyov a été dirigé avec exactitude par Hachem.

-> voici un extrait du texte de cette guémara :
Rabba dit : Iyov a blasphémé en mentionnant une tempête et on lui a répondu en mentionnant une tempête. Rabba explique : Il a blasphémé en mentionnant une tempête [bise'ara], comme il est écrit : "Il m'écrase avec une tempête : "Lyov dit à D.ieu : "Maître de l'Univers, peut-être qu'une tempête est passée devant Toi et que Tu as confondu Lyov avec Oyev, l'ennemi.
Il fut exaucé hors de la tempête [se'ara], comme il est écrit : "Le Seigneur répondit à Ivov hors de la tempête : L'Éternel répondit à Iyov, hors de la tempête, et lui dit : "Ceins tes reins, comme tu l'as fait jusqu'à présent : Ceins tes reins comme un homme, car je vais te demander, et fais-moi connaître ta réponse" (Iyov 38:1-3).

Hachem dit [à Iyov] : "J'ai créé beaucoup de cheveux sur une personne, et pour chaque cheveu J'ai créé son propre follicule [par lequel le cheveu est soutenu], afin que deux cheveux ne tirent pas d'un seul follicule. Si deux cheveux sortaient d'un même follicule, ils gêneraient la vision d'un homme. Si je ne confonds pas un follicule avec un autre, pourrais-je confondre lyov et oyer ?
D. dit encore à Iyov : "Qui a tracé un canal [te'ala] pour le torrent [de la pluie]" (lyov 38:25) ? J'ai créé de nombreuses gouttes d'eau dans les nuages, et pour chaque goutte, j'ai créé son propre canal, afin que deux gouttes ne sortent pas du même canal. En effet, si deux gouttes sortaient du même canal, elles détruiraient la terre et elle ne produirait plus rien. Or, si je ne confonds pas une goutte avec une autre, confondrais-je Iyov avec son ennemi (oyev)? ...

Hachem a dit : "J'ai créé de nombreux coups de tonnerre dans les nuages, et pour chaque coup de tonnerre, j'ai créé son propre chemin, afin que deux coups de tonnerre ne sortent pas du même chemin. Si deux coups de tonnerre sortaient du même chemin, ils détruiraient le monde.
Maintenant, si je ne confonds pas un coup de tonnerre avec un autre, est-ce que je confondrais Iyov avec son ennemi (oyev)?

"Sais-tu quand les chèvres sauvages du rocher mettent bas ? Sais-tu quand les biches mettent bas ?" (Iyov 39,1). Cette chèvre est cruelle envers ses petits et ne leur témoigne aucune pitié ; lorsqu'elle s'accroupit pour mettre bas, elle monte au sommet d'une montagne pour que le chevreau tombe d'elle et meure. Et j'appelle à elle un aigle qui le reçoit de ses ailes et le place devant elle ; et si l'aigle l'atteignait un instant plus tôt ou était un instant plus tard, le chevreau mourrait aussitôt.
Maintenant, si je ne confonds pas un moment avec un autre moment, est-ce que je confondrais lyov avec son ennemi (oyev)?

De même : "Peux-tu repérer le moment où les biches mettent bas?" (Iyov 39,1).
Le ventre de cette biche est étroit, ce qui rend l'accouchement difficile. Lorsqu'elle s'accroupit pour mettre bas, j'invoque un serpent [derakon] qui la mord à l'ouverture de l'utérus, qui devient alors lâche, et elle met bas, et si le serpent l'atteignait un instant avant ou un instant après, elle mourrait immédiatement.
Maintenant, si je ne confonds pas un moment avec un autre moment, est-ce que je confondrais Iyov avec son ennemi (oyev)?

L’importance de reconnaître l’intervention Divine dans son couple

+ L'importance de reconnaître l'intervention Divine dans son couple :

-> "Une personne doit savoir que son niveau de foi dans tout ce que nos Sages ont déclaré doit être comme si elle le savait elle-même, comme ce qu'ils [nos Sages] ont déclaré (Sotah 2a) que 40 jours avant la création d'un fœtus, une voix céleste proclame : "La fille d'untel est destinée à untel"
Ainsi, après avoir épousé une femme, il devrait être tout aussi clair, selon sa foi, qu'elle lui était destinée que s'il avait entendu cette voix céleste lui-même.

Et si sa foi est claire et qu'il n'attribue pas le résultat [de son mariage] à une coïncidence, [le mariage] sera certainement réussi et paisible pour tous leurs jours, car la parole d'Hachem n'est que pour le bien, pour la paix et pour l'éternité.

Mais s'il n'y croit pas complètement, et qu'il a un petit élément d'incertitude sur le fait que c'était dû à ses actions ou à la coïncidence, alors il sera puni de temps en temps, mesure pour mesure, selon les besoins, comme il est dit : "Moi aussi, je marcherai avec vous dans l'indifférence" (Bé'houkotaï 26,41), ce qui pourrait, D. nous en préserve, conduire à la séparation, ou à quelque chose de similaire [c'est-à-dire, le divorce]. De même, une personne doit croire en toutes les paroles de nos Sages à ce degré."
[rav Moché Feinstein - Darach Moché - dernier paragraphe de Vayé'hi]

-> Le rav Efraïm Pinczower commente :
Nous voyons, d'après les paroles du rav Moché Feinstein, comment le fait d'intérioriser notre croyance en l'intervention Divine (hachga'ha pratit) peut avoir une influence positive considérable sur le mariage et le shalom bayit.
Si l'on croit vraiment que c'est Hachem qui nous fait choisir notre conjoint, on ne pensera jamais : "Nous avons fait une erreur" ou "Je peux trouver quelqu'un de mieux" après l'avoir épousé, et le rav Feinstein garantit le succès de notre mariage dans ce cas.
En même temps, le rav Feinstein prévient que si l'on n'est pas convaincu à 100% dans cette croyance, et que l'on entretient le moindre doute sur le fait que le choix de notre conjoint était uniquement notre propre décision ou déterminé par le hasard [et non de D.], alors nous pourrions constater qu'Hachem punira le couple, ce qui pourrait conduire à [des disputation], à une séparation du couple ou pire encore.
[...]
Selon le rav Feinstein, le fait de reconnaître véritablement la supervision/intervention directe d'Hachem sur la personne que nous épousons contribuera certainement à accroître le succès et la paix au sein de notre mariage.

La création témoigne de son Créateur

+ La création témoigne de son Créateur :

-> Vous avez demandé quel est le [meilleur] séfer (livre) sur la émouna.
Chaque arbre que vous regardez est essentiellement un séfer sur la émouna.
Les arbres poussent-ils tout seuls? Chaque arbre est une création!
Il en va de même pour chaque fleur, sans parler des étoiles, du soleil et de la lune.

Le 'Hafets 'Haïm écrit à la fin du Sefer Chemirat haLachon qu'il existe une mitsva de méditer sur la création : "Levez les yeux en haut et voyez Qui a créé cela" (Yéchayahou 40,26).
Et puisqu'il s'agit d'une mitsva, il faut l'accomplir chaque jour avant même d'aller manger ; prendre quelques instants pour se lever et contempler la Création.
Combien d'émouna peut-on acquérir en faisant simplement cela chaque jour.
[rav Shlomo Wolbe - Igrot ouMikhtavim I, N°5]

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-> "Certains affirment que le monde est apparu par hasard, sans Créateur. Je ne comprends pas comment une telle idée peut venir à l'esprit de quelqu'un.
Si quelqu'un suggérait que le moulin à eau qui irrigue un champ particulier a été construit entièrement par lui-même, sans l'intervention d'un artisan, il serait considéré comme stupide et ignorant ...
On sait que les choses qui sont façonnées sans aucune réflexion ne présentent pas de signes de conception intelligente. Après tout, si l'on verse au hasard de l'encre sur une feuille blanche, il est inconcevable qu'elle puisse former des mots intelligents.
Si quelqu'un présentait une écriture lisible et prétendait qu'elle n'est que le résultat d'un encrier déversé au hasard sur le papier, il serait immédiatement discrédité.
['Hovot haLévavot - Shaar Hayi'houd 6]

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-> "En y réfléchissant, on s'aperçoit que la conviction qu'Hachem a créé le monde est évidente pour toute personne pensante qui n'est pas complètement folle ; cette prise de conscience n'exige aucune sagesse philosophique ...
Comment une personne un tant soit peu intelligente peut-elle suggérer que toute la création a surgi d'elle-même? Chaque pas que l'on fait donne une nouvelle indication d'une sagesse et d'une profondeur incalculables. Quelle merveilleuse intelligence entre dans la construction du corps humain et dans l'agencement de ses membres et de ses capacités. D'innombrables médecins et chirurgiens ont témoigné de cette réalité. Il est inconcevable de suggérer qu'une machine aussi impressionnante puisse se développer d'elle-même. Si quelqu'un suggérait qu'une simple montre-bracelet avait été [intégralement fabriquée par ses propres moyens, il serait taxé de délirant.

Imaginez un bébé doté d'une intelligence d'adulte dès sa naissance. L'étonnement de ce bébé lorsqu'il découvrirait le vaste univers pour la première fois serait tout simplement indescriptible.
Si nous demandions à cette personne de réfléchir à la question de savoir si ce monde s'est simplement développé de lui-même ou s'il a nécessairement été formé par un Créateur, sa réponse immédiate et définitive serait que c'est l'œuvre d'une sagesse merveilleuse et d'une puissance supérieure, comme l'expriment les versets : "Les Cieux racontent la gloire d'Hachem" (Téhilim 19,2), et "De ma chair je vois D." (Iyov 19,26)."
[rav El'hanan Wasserman - Kovets Maamarim 61]

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-> Rabbi Elazar bar Zimra dit : "Si tous les citoyens du monde se réunissaient pour créer un seul moucheron, ils seraient incapables de lui insuffler une néchama (âme)".
[midrach Béréchit rabba 39]

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-> Certains pensent que la foi simple (émouna péchouta) consiste à croire ce que l'on nous dit sans chercher à savoir. À mon avis, c'est une erreur. Celui qui croit simplement ce qu'on lui dit, à la manière de "un fou croit tout" (Michlé 14,15), est vraiment fou.
Emouna péchouta signifie croire à un niveau basique ce que l'on voit devant soi.
Supposons qu'une personne voit un toit. Maintenant, il peut être assailli par le doute : "Peut-être que je rêve ... peut-être qu'il n'y a pas de toit du tout ... peut-être ... peut-être ..." C'est absurde. Il doit croire que ce qu'il voit de ses propres yeux est bel et bien vrai.

Hachem est visible partout. Qui d'autre aurait pu tout créer? Qui nous soutient? Qui nous donne la force? Tout cela nous est donné par Hachem.
Emouna péchouta signifie reconnaître des réalités qui sont aussi claires que le jour.Emouna péchouta signifie ne pas être un imbécile!
[rav Shimshon Pinkous - Néfech Shimshon - Shaaré Emouna - p. 92]

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-> "Et quel est le chemin le chemin pour aimer Hachem et Le craindre?
Lorsqu'une personne contemple Son œuvre et Ses grandes et merveilleuses créations, et qu'elle voit la sagesse infinie et incalculable qu'elles contiennent, elle en vient immédiatement à L'aimer, à Le louer et à Le glorifier"
[Rambam - Hilkhot Yessodé HaTorah 3,2]

-> Le 'Hovot haLévavot écrit longuement sur ce sujet, principalement dans Chaar haBé'hina, où il décrit l'obligation d'utiliser nos observations du monde qui nous entoure pour identifier et réfléchir, dans la mesure de nos capacités, à la noblesse d'Hachem et à Sa grande bonté.
Il écrit que le sujet le plus pertinent et le plus pratique à étudier pour discerner les merveilles de la Création et de la bonté d'Hachem est le corps humain, qui est lui-même un "monde miniature" autonome.

-> Le Smag (Ase'in 3) écrit à propos de la mitsva d'aimer Hachem, affirmant que l'on doit fixer son esprit sur les nombreuses bontés d'Hachem depuis le moment même de sa création. Le Smag énumère les membres externes et les organes internes du corps humain, illustrant à quelle ils sont une manifestation de la bonté d'Hachem.
Chaque membre, chaque os, chaque tendon et toute la chair du corps humain ont été façonnés avec une profonde sophistication et une merveilleuse sagesse, et tout cela a été fait pour le bénéfice ultime de l'homme, comme il est dit : "Tu les as tous créés avec sagesse" (Téhilim 14,24). Nous faisons également référence à cette réalité dans la bénédiction d'acher yatsar : "Tu as façonné l'homme avec sagesse".
Ce n'est que la régularité avec laquelle nous observons ces merveilles qui nous incite à les considérer comme naturelles et banales.

+ Selon le rav 'Haïm Soloveitchik, l'obligation de la émouna commence au point où la connaissance et la compréhension s'arrêtent. L'intellect humain est fini, limité par le temps et l'espace. Ce qui transcende le temps et l'espace échappe à l'esprit humain. La réalité ultime d'Hachem est au-delà du temps et de l'espace, et ne peut donc pas être perçue par l'intellect de l'homme.
C'est là que repose l'obligation de la émouna.
[rav Eliézer Ména'hem Sha'h - Avi Ezri - Hilkhot Téchouva 5,5]

La émouna est inhérente en chaque juif

+ La émouna est inhérente en chaque juif :

-> "Il est clair que dès le moment de la naissance, dans chaque situation et chaque cas, sans aucun effort ni considération, une personne est dotée d'une foi totale et pure en Hachem.
C'est la vitalité et la fonction premières du voyage de l'âme dans ce monde, et la base de son anticipation du monde à venir. Il est dans la nature de l'âme de croire, de sentir et de reconnaître son Créateur.
Tout comme le corps a une nature physique, l'âme a une nature spirituelle.
C'est ce que s'écrie le prophète Yéchayahou (7,3) : "Le bœuf connaît son propriétaire et l'âne l'auge de son maître".
Hachem instille dans la nature de chaque créature vivante la capacité de reconnaître son maître ; à plus forte raison, il est logique que la nature spirituelle d'une âme élevée lui permette de reconnaître et de connaître son maître ...

Nous pouvons également déduire logiquement d'un kal va'homer : Hachem a imprégné la nature de l'humanité de la capacité d'un fils à reconnaître instinctivement et à sentir l'attachement à son père.
À plus forte raison, l'âme de cet homme doit-elle être capable de reconnaître Hachem, au sujet duquel la Torah écrit : "Hachem Elokim forma l'homme de la poussière du sol et lui insuffla dans les narines l'âme de la vie" (Béréchit 2,7) .
Nos Sages ajoutent (Zohar, cité par le Ramban) : "Celui qui souffle, souffle de l'intérieur". Il est donc impossible de conclure qu'un juif, qualifié d'enfant d'Hachem, ne sentirait pas de manière innée son Père céleste et ne s'identifierait pas à lui."
[rav Eliyahou Lopian - Lev Eliyahou 3:292]

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-> "La émouna est une expression délicate et sensible de l'âme.
Celui qui est en harmonie avec son âme, qui est en paix et libre de tout désir physique, est stupéfait lorsqu'il observe la hauteur des cieux et les profondeurs de la terre. Il est stupéfait par un monde qui lui apparaît comme une énigme. Cette énigme mystérieuse et extraordinaire consume son cœur et son esprit, le vide et le laisse hébété d'émerveillement.
La totalité de son intérêt et de sa concentration est investie dans la résolution de cette énigme et son âme aspire à une réponse, une réponse pour laquelle il marcherait volontiers à travers le feu et l'eau.
À quoi lui sert la vie si la douceur de cette même vie lui est totalement cachée? Son âme est empêtrée dans un cycle sans fin de deuil et d'aspiration à comprendre ce secret et sa source, mais il reste caché et insaisissable ...
C'est l'une des nombreuses capacités cachées qu'Hachem a implantées dans l'âme de l'homme. Cette capacité témoigne" du lien unique entre l'homme et le Créateur, et du but de sa création, qui est de servir son Créateur et de s'attacher à Lui."
['Hazon Ich - début de Emouna OuBita'hon]

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-> Le 'Hazon Ich poursuit dans cette même veine :
"Lorsqu'une personne parvient à saisir intellectuellement la réalité de l'existence d'Hachem, elle est immédiatement remplie d'une joie illimitée ; son âme devient une source de douceur pour elle, car son intellect et son imagination sont fusionnés dans leur perception d'Hachem.
Tous les plaisirs physiques s'évaporent : son âme délicate s'élève vers le ciel, enveloppée de sainteté, comme si elle était entièrement séparée de son corps physique humble et vide.
Lorsque l'homme atteint ces sommets de sainteté, un nouveau monde se révèle à lui, car il est possible, même dans ce monde, de s'élever fugitivement au niveau des anges et de se prélasser dans une sainteté rayonnante.
Tous les plaisirs du monde ne seront rien face à l'attachement de l'homme à son Créateur".

-> Il convient de noter que le 'Hazon Ich lui-même vivait selon ces idéaux. Dans Maassé Ich (6,p.14), le rav Shmouel Wosner partage les souvenirs personnels suivants : "Une fois, j'ai rendu visite au 'Hazon Ich au début de la nuit et il était assis dans la cour et regardait attentivement les étoiles. Il était dans un état d'émerveillement et d'attachement [à Hachem] ; d'abondantes larmes coulaient de ses yeux, et il ne remarqua pas que nous étions là pendant un certain temps."
Un épisode similaire est relaté dans le Maassé Ich (2,p.159) : "Une fois, [le 'Hazon Ich] étudiait une fleur. Il était tellement absorbé par l'étude de la fleur qu'il demanda à ce qu'elle soit retirée de la pièce parce qu'il s'était presque évanoui d'émotion devant l'extraordinaire création d'Hachem".

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-> Le rav Aryeh Gibber enseigne :
Les sources ci-dessus nous enseignent que la émouna est un trait spirituel naturel et inné qui existe chez un juif dès le moment de sa naissance.
[...]
Au cœur de chaque juif se trouve une émouna profonde et innée en Hachem.
Tragiquement, des années remplies de distractions sans fin et de désirs incontrôlés dissimulent et atténuent la braise de cette émouna.
Dans les moments de difficultés, de peur, cependant, le tumulte de la vie quotidienne et l'attrait de la tentation s'éloignent, et la lumière permanente de la émouna cachée se répand.
La source de clarté dans ces moments de danger est cette même émouna qui était présente, bien que cachée, depuis le début.

Cette idée nous aide à comprendre un autre phénomène. Il n'est pas rare que des juifs qui ont vécu leur vie comme des fauteurs impénitents, loin de toute observance religieuse, atteignent néanmoins des sommets spirituels impressionnants lorsqu'ils sont confrontés à l'ultime défi lancé à leur foi.
Tout au long de notre histoire, des juifs ont donné leur vie al kidouch Hashem alors qu'ils n'avaient que peu ou pas d'attachement à leur héritage. Cette transformation soudaine semble illogique ; comment peut-on mettre de côté toute une vie d'apathie et atteindre instantanément des sommets aussi élevés de émouna?
Mais bien sûr, l'étincelle de la émouna a toujours existé, même si elle a été enterrée par des années d'abandon. Le moment de crise n'a servi qu'à dévoiler une lumière vacillante de la émouna qui ne s'est jamais éteinte.
Face à l'épreuve ultime, cette étincelle s'est transformée en une flamme ardente, produisant une parfaite clarté de foi et une volonté instinctive de faire le sacrifice ultime al kidouch Hachem.

-> Le rav Tsadok haCohen (Makhchavot 'Harouts - 9, Ou'té'hilat) écrit :
"L'âme de chaque juif est imprégnée d'une émouna invincible. Même les fauteurs d'Israel qui ont accumulé de nombreuses fautes graves conservent cette foi au plus profond de leur cœur.
En fait, on sait que de nombreux fauteurs ont donné leur vie pour sanctifier le nom d'Hachem.
Même celui qui n'a jamais songé à se repentir et qui a abandonné sa religion par dépit, s'il était informé de l'arrivée de machia'h, il y croirait sans aucun doute de tout son cœur et reviendrait avec un repentir complet et sincère.
Et même les hérétiques qui ne reviendraient pas en se basant uniquement sur les rapports de l'arrivée de machia'h, lorsque le grand shofar retentira, annonçant la rédemption, même les âmes perdues et privées de leurs droits frémiront et se repentiront.
À ce moment-là, aucune âme ne sera laissée en arrière, car même celles qui ont été incorporées parmi les nations du monde reviendront".

-> Comment expliquer que nos grands rabbanim parvenaient à inspirer de grands fauteurs, les poussant sur le chemin de la téchouva?
Alimentés par un grand amour pour un autre juif et une préoccupation dévorante pour les autres, nos grands Sages ont été capables de se connecter à ce point vierge de pure émouna enfoui sous tant de couches d'hérésie et de péchés. Une fois que les flammes de ce feu dormant sont attisées, une transformation radicale peut se produire.

-> Il est écrit dans le Tanya (1,18) :
"C'est pourquoi même les moins méritants, et même les pécheurs, sacrifieront le plus souvent leur vie pour la sainteté du nom d'Hachem et endureront de dures souffrances plutôt que de renier le D. unique, même s'ils sont rustres, incultes et ignorants de la grandeur d'Hachem.
Quelle que soit la connaissance qu'ils possèdent, ils ne l'approfondissent pas du tout. Ainsi, ils ne renoncent pas à leur vie en raison d'une connaissance ou d'une contemplation d'Hachem. C'est plutôt sans aucune connaissance ou réflexion, comme s'il était tout simplement impossible de renoncer à l'unique D., sans aucune raison".

L’évolution de la conscience d’Hachem (émouna) de nos jours

+++ L'évolution de la conscience d'Hachem (émouna) de nos jours :

+ "Je peux témoigner que jusqu'à il y a 40 ans [ces mots ont été écrits au début du 20e siècle], il n'y avait pas de parfum d'hérésie (apikorsout), même parmi les ignorants et même parmi les fauteurs.
Beaucoup de gens succombaient à la faute, mais la émouna était ancrée en chacun d'eux. Même les ignorants étaient croyants. Et ne croyez pas qu'il s'agissait de "simples" croyants ; leur émouna était forte!
La émouna était sur les lèvres des jeunes et des vieux. Il y avait des fauteurs avérés qui ne craignaient pas le Ciel, mais leur émouna ne faiblissait pas.
[rav Yérou'ham Lévovitz - Daat 'Hokhma ouMoussar 2,29 ]

-> Le rav Shimshon Pinkous (Si'hot Pessa'h) écrit :
"C'est là que réside la différence essentielle entre notre génération et celles qui l'ont précédée.
Il y a 300 ans, et même 200 ou 100 ans, chaque juif, même le plus simple d'entre eux, avait une mère et une grand-mère qui vivaient et respiraient la conscience constante d'Hachem. Le sentiment dominant était qu'Hachem était une présence vivante dans la maison, aussi réelle et tangible que n'importe quel autre membre de la famille.
Cette réalité imprégnait toute la journée et influençait toutes les activités. Telle était l'image d'un vrai juif!

De nos jours, le judaïsme a évolué de façon remarquable, par exemple dans l'étude de la Torah et l'observance des mitsvot : les tefilin, les arbaa minim et les matsot que nous utilisons aujourd'hui présentent des exigences et des avantages bien supérieurs à ceux des générations précédentes.
Cependant, tragiquement, cette marque du judaïsme manque littéralement à Hachem. Nous ne ressentons pas la réalité de la présence d'Hachem.
Je ne dénigre pas, les développements extraordinaires que nous avons connus à notre époque. Mais en même temps, nous devons nous efforcer de donner vie à la réalité de l'existence d'Hachem. Tout comme nous disons "Bonjour" à un ami, nous disons "Modé ani léfané'ha" à Hachem chaque matin, non pas comme une simple expression ou une idée théorique, mais parce que nous reconnaissons la simple réalité : Hachem nous a rendu notre âme ce matin, et nous Le remercions de nous avoir à nouveau accordé le don de la vie."

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-> Il existe un concept général de déclin spirituel inévitable des générations (yéridat hadorot) qui se produit avec le passage du temps. Toutefois, dans le domaine de l'émouna, le rythme du déclin à notre époque semble plus rapide et plus précipité que celui des générations précédentes.

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-> Le rav Aryeh Gibber enseigne :
1°/ Dans l'économie :
Au cours des siècles passés, l'agriculture a dominé l'économie mondiale. La grande majorité des gens gagnaient leur vie et leur subsistance dans l'agriculture ou dans des domaines connexes.
Si, pour une raison quelconque, la récolte d'un agriculteur n'était pas fructueuse au cours d'une saison donnée, il pouvait très bien ne pas avoir de nourriture à mettre sur la table cette année-là.
La viabilité économique dépendait en grande partie de facteurs qui échappaient manifestement au contrôle de l'homme, tels que les pluies, le vent, le climat, ...
La domination totale d'Hachem dans ces domaines était évidente et transparente. Les parents vivait avec cette réalité, et par conséquent, les enfants ont grandi en entendant constamment que leur alimentation et leur prospérité dépendaient totalement d'Hachem.
Il n'est pas étonnant que la conscience forte et concrète d'Hachem ait été tissée dans le tissu de la vie familiale. [notre subsistance, notre vie, dépend de Lui! ]

De nos jours, la grande majorité de la population mondiale n'est pas engagée dans l'agriculture. Notre subsistance et notre prospérité quotidiennes ne sont presque pas affectées par le climat et les conditions agricoles ; si les produits ne peuvent pas être importés d'un endroit, ils sont simplement et rapidement importés d'un autre.
Perdue dans cette vague d'abondance, nous n'avons plus une tendance réfléchie de se tourner vers le Ciel pour notre subsistance ; en perdant notre lien quotidien avec la terre, nous avons perdu une partie de notre lien quotidien avec Hachem.

2°/ La médecine :
Dans les générations passées, la capacité de l'humanité à exercer une influence sur les questions de santé et de bien-être était très limitée. La plus petite maladie pouvait se transformer en maladie mortelle, et ni les médecins ni la médecine ne pouvaient apporter grand-chose.
Il existait une conscience forte et omniprésente du fait que les questions de santé et de guérison relevaient uniquement et entièrement d'Hachem. Il était donc naturel de se tourner constamment vers Hachem, et Sa présence était une réalité de la vie dans chaque foyer.

À l'époque contemporaine, nous avons assisté à des progrès fulgurants de la médecine qui ont pratiquement éradiqué de nombreuses maladies et atténué les effets de beaucoup d'autres. Même parmi les maladies pour lesquelles la médecine moderne n'a pas encore trouvé de remède, l'espérance de vie des patients a augmenté et la qualité de vie s'est améliorée. En fait, rien qu'au cours du siècle dernier, l'espérance de vie des personnes en bonne santé s'est considérablement allongée.
Cependant, ces progrès se sont accompagnés d'une érosion de notre tendance à considérer Hachem comme le "guérisseur de toute chair".
Face à ces progrès extraordinaires, les gens ont même tendance à penser [même si ce n'est qu'à un niveau subconscient] : "Qui a besoin d'Hachem? Nous avons les meilleurs médecins du monde, les médicaments les plus récents et les hôpitaux les plus avancés!"
Une fois de plus, nous voyons comment la conscience omniprésente d'Hachem en tant que dirigeant de toute la création s'est dissipée avec le temps.

3°/ La technologie :
Nous vivons dans un monde où l'électricité illumine le ciel nocturne, où les avions traversent les océans en quelques heures et où l'homme a marché sur la lune.
Porté par ces réalisations et d'innombrables autres, l'ego collectif de l'humanité s'est gonflé à un degré sans précédent. C'est ainsi qu'est apparue la pleine réalisation du verset (Eikev 8,14) : "De peur que ton cœur ne s'enflamme et que tu n'oublies Hachem, ton D."

Mais ce progrès technologique envoûtant a également un effet plus subtil. Il ne se passe guère de jour sans qu'un nouveau développement ou une nouvelle invention stupéfiante n'intervienne dans le domaine de la technologie. Dans ce blizzard de nouveaux gadgets et de nouvelles capacités, notre appréciation des merveilles d'Hachem et de Sa création a été remplacée par une fascination pour la technologie dans toutes ses dimensions en constante évolution.
Ce phénomène se manifeste dans de nombreux autres domaines.
Prenons l'exemple de la nourriture que nous consommons. Qui d'entre nous est impressionné par la douceur d'une pomme mûre ou d'une pastèque fraîche?
Pourtant, les laboratoires fabriquent aujourd'hui d'innombrables produits aux saveurs illimitées, dont certains sont entièrement nouveaux. Une fois de plus, notre étonnement et notre émerveillement s'adressent aux inventeurs de ces aliments ... et non à Hachem.
C'est là un autre exemple de la façon dont l'expérience de la reconnaissance d'Hachem dans notre vie quotidienne s'est émoussée par rapport aux générations passées.

-> La guémara (Yoma 20b) fait la déclaration énigmatique suivante : "S'il n'y avait pas le bruit du soleil, le bruit des foules romaines se ferait entendre dans le monde entier, et s'il n'y avait pas le bruit des foules romaines, le bruit du soleil se ferait entendre dans le monde entier."

Nous pouvons peut-être comprendre cette Guemara à travers la lentille du douch, comme suit.
Le "son du soleil" fait référence aux merveilles de la création et à la façon dont le monde et ses nombreuses merveilles annoncent pratiquement l'existence d'un Créateur.
Le "son des foules romaines", quant à lui, fait allusion aux "merveilles de l'humanité", à la myriade de progrès et d'inventions introduits par l'humanité, qui claironnent pratiquement l'idée de "mon pouvoir et la force de ma main", à l'exclusion virtuelle de toute reconnaissance d'Hachem.

La guémara suggère que chacun de ces cris menace d'étouffer l'autre. Sans le développement de ces "merveilles de l'humanité", toute l'humanité serait captivée par les merveilles transcendantes de la Création, et l'existence d'Hachem serait évidente et incontestable ; sans les "merveilles de la création", l'humanité serait complètement consumée par la conviction de "ko'hi vé'otsem yadi" (mon pouvoir et la force de ma main), à l'exclusion de toute reconnaissance d'un Créateur.
Dans le paradigme de la guémara, cependant, chaque chœur compense l'autre, laissant à chaque individu la liberté et le pouvoir de choisir.
Choisira-t-il le pouvoir artificiel et éphémère de l'homme ou le pouvoir illimité et éternel d'Hachem?
[à la lumière des progrès rapides et stupéfiants de la technologie mentionnés ci-dessus, on pourrait même suggérer que, dans notre génération, le "son du soleil" a été presque entièrement noyé par le "son des foules de Rome". ]

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-> Dans les générations précédentes, la émouna était tangible et la crainte instinctive d'Hachem planait devant les yeux de l'homme.
Le matérialisme ne s'était pas encore installé et les gens étaient plus proches, dans le temps et dans l'espace, des origines de leur émouna.

Aujourd'hui, en revanche, le matérialisme s'est installé et a inhibé le cœur.
De plus, au fil du temps, nous nous sommes éloignés de la source de notre vérité. Nous sommes loin de l'époque où notre nation était installée en un même lieu depuis des siècles, avec d'anciennes communautés et des coutumes ancestrales. Aujourd'hui, nos communautés et leurs traditions se sont mélangées et embrouillées. Les nations du monde ont été englouties par le matérialisme et la science, et l'hérésie a proliféré.
Il est devenu nécessaire de rechercher un soutien et une aide pour notre émouna naturelle, et d'utiliser nos sens tangibles pour renforcer ce que nous connaissons objectivement.
[rav Avigdor Miller - Lev Avigdor - chaar haBé'hina 14]

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-> Pour le 'Hafets 'Haïm, la émouna était une notion vivante et tangible, au point qu'il lui était difficile d'écouter les autres apporter des "preuves" de l'existence d'Hachem.
Je l'ai entendu dire un jour : Imaginez un père tenant son enfant sur ses genoux ; il le prend dans ses bras, l'embrasse et le nourrit. Si quelqu'un demandait à l'enfant : "Qui te tient?", l'enfant répondrait : "Mon père!". Si la personne désignait alors un autre homme présent et disait : "Non, c'est ton père", l'enfant désignerait à son tour son propre père et s'exclamerait : "C'est mon père". L'enfant n'a besoin d'aucune autre preuve ; il désigne simplement son propre père avec certitude.
Ce n'est que dans ce cas de figure que l'enfant peut éprouver un véritable amour pour son père.
Lorsqu'un enfant ne reconnaît pas instinctivement son père et qu'il exige au contraire des preuves et des vérifications de son identité, il ne peut pas ressentir un amour total et sincère pour son père.
[Kol Kitvé ha'Hafets 'Haïm ha'Hadachim vol.3]

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-> Nos Sages ont enseigné que l'épreuve des dernières générations [avant la venue du machia'h] sera l'émouna.
J'ai écrit ces mots par respect pour la charge de nos grands maîtres qui se préoccupent de l'éducation de notre génération en matière de Torah et de émouna.
[rav 'Haïm Friedlander]

-> Il nous a été transmis par les plus grands chefs de générations que dans les jours précédant l'arrivée de machia'h, il y aura des défis impressionnants pour les fondements de notre émouna.
[rav Nathan Wachtfogel]

"Peut-être direz-vous dans votre cœur : "Ces peuples sont plus nombreux que moi ; comment pourrai-je les chasser?" Ne les craignez pas!" (Ekev 7,17-18).
Une personne n'a plus rien à craindre de ses ennemis dès lors qu'elle prend conscience que ses seules forces ne peuvent suffire à les vaincre. [et qu'ainsi elle compte à 100% sur Hachem, sans plan B]
[rav Azaria Figo - le Bina lé'Itim ]

"La émouna élimine tous les mauvais midot et incite les bonnes midot à se mettre au travail.
La croyance tangible en Hachem nous amène à la perfection dans tous les midot. À tel point que le test décisif de la véritable émouna est de savoir si l'on s'est débarrassé de ses mauvaises midot et si on les a remplacées par de bonnes."
[rav Shlomo Wolbe - Alé Shour - vol. 2 - chap.16 - p.309]

"Hachem n'accorde que du bien et de la bonté aux Bné Israël.
Cependant, avant que le bien ne vienne, il est parfois nécessaire que ce soit le contraire (difficultés et soucis), car c'est la façon de faire d'Hachem, de sorte que le bien qui viendra par la suite sera alors de la meilleure des façons.
Lorsqu'une personne ne comprend pas cela, elle pense qu'Hachem, lui fait du mal, mais ce n'est pas le cas."
[ rabbi Eliyahou Lerman (Eizor Eliyahou), élève du rabbi Mendel de Kotzk ]

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-> Lorsque la nation juive a cru aux explorateurs (méraglim) et a eu peur d'aller en terre d'Israël, ils ont dit : "c'est par haine pour nous que Hachem nous a fait sortir de l'Egypte" (Dévarim 1,27).
Le midrach (Bamidbar rabba 16,2) écrit que cette affirmation a eu des conséquences terribles, parce qu'ils ont dit que Hachem les déteste (a de la haine envers nous - בְּשִׂנְאַת יְהוָה אֹתָנוּ), alors : "c'est pourquoi je l'ai prise en haine" (עַל כֵּן שְׂנֵאתִיהָ - Yirmiyahou 12,8).

-> Le Sfat Emet explique :
"Hachem agissait uniquement pour notre bien, mais comme ils ont dit qu'Hachem les haïssait, cela a poussé Hachem à les haïr."

-> Nous en tirons les leçons suivantes :
1°/ tout ce que fait Hachem est pour notre bien ;
2°/ c'est une faute grave que de soupçonner qu'Hachem nous hait et qu'il agit contre notre intérêt.
Hachem nous aime toujours et cherche notre bien. Nous devons y croire et nous verrons alors que tout est pour notre bien.
[rav Elimélé'h Biderman]

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-> Tout au long de la méguilat Eikhah (ui rapporte le terrible récit de la destruction du Temple), le nom Divin אלקים (Elokim) associé à Son Attribut de stricte rigueur, n'est pas utilisé.
Au contraire, c'est le nom יהוה, le Nom Divin de la miséricorde/compassion, est écrit.
Cela nous enseigne que même la destruction du Temple était un acte de la miséricorde d'Hachem.
[le frère du Maharal - rabbi 'Haïm - Igrot haTiyoul ]

Le pouvoir du bita'hon est si grand que lorsqu'une personne fait confiance à Hachem de tout son cœur, tout se passera bien pour elle.
C'est ainsi que cela s'est passé pour rabbi Akiva et pour Na'houm Ich Gamzou. C'est parce qu'ils avaient confiance en Hachem qu'ils ont été sauvés, parce que D. peut tout faire.

Même s'il semble que tout espoir est perdu, il faut faire confiance à Hachem, et il vous sauvera.
Plus on place sa confiance en Hachem, plus il nous sauvera.
[Maharal - Séfer Nétivot Olam - 'helek 2, Nétiv haBita'hon 2]

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-> Le Sefer Toldot Ména'hem cite la lettre suivante écrite par le Rav Na'houm de Horodna à l'un de ses élèves :
"Vous connaissez certainement l'explication du Rambam sur le verset : "éhéyé acher éhéyé" ([Hachem disant à Moché au buisson:] Je serai ce que Je serai - Chémot 3,14).
Le Rambam dit que l'explication simple de ces mots est que Hachem disait à Moché, Son serviteur, 'Je serai' à chaque personne, en fonction de la quantité de 'Je serai' imprimée dans son cœur.

Ainsi, si une personne croit et se fie à Hachem vraiment et avec simplicité, et accepte que la nature est entre Ses mains et qu'Il peut accomplir des miracles et des merveilles surnaturelles, alors Il accomplira des miracles et des merveilles pour elle et Il ne l'abandonnera pas ...
Au moment où il en aura besoin, Il lui lui répondra.
Mais si une personne n'inculque pas la émouna et le bita'hon ... Il l'abandonnera l'abandonnera".

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-> Il existe une règle : lorsque nous pensons à Hachem, Hachem pense à nous.
Le plus nous pensons à Hachem, le plus la providence Divine (hachga'hat pratit) sera importante chez nous.
['Hatam Sofer - Chémot 3,14]

-> "Dans toutes tes voies, songe à lui, et il aplanira ta route" (Michlé 3,6 - bé'hol déra'héa daé'ou, véou yéyacher or'hotékha)
Le 'Hatam Sofer explique : "Si tu te souviens d'Hachem dans tout ce que tu fais, alors Hachem prendra soin de toi".

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-> L'homme a été créé à l'image d'Hachem (tsélem Elokim - Béréchit 1,27)
Ceci est la même terminologie que : "Hachem tsilé’ha" (Hachem est ton ombre - Téhilim 121,5).
Lorsqu'on bouge, notre ombre bouge en parallèle.
Rabbi 'Haïm de Volozhin (Néfech ha'Haïm 1,7) dit que de la même façon Hachem va suivre nos mouvements, en s'assurant que Ses "mouvements" soient en accord avec les nôtres.

-> Hachem répondit à Moché : "Je serai Qui Je serai!" [éyé acher éyé] (Chémot 3,14)
Le rav Yéhochoua Alt dit que ce n'est pas une redondance, mais plutôt c'est une référence au fait que Hachem "sera" de la même manière dont "nous serons".

[ il est écrit : "ténou oz lélokim" (donnez de la force à Hachem - Téhilim 68,35).
Ainsi, plus nous avons de la émouna et du bita'hon, plus nous donnons à Hachem de la force pour être proche de nous et nous aider. ]