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"L'esprit qui est en l'homme soutiendra son mal" (Michlé 18,14)

-> Rachi commente :
"L'esprit qui est en l'homme, c'est l'esprit de l'homme vaillant qui ne se laissa pas dominer par l'inquiétude et qui accepte tout ce qui lui arrive avec joie et amour. (Il) soutiendra son mal : sa force ne l'abandonnera pas".

-> La Chaaré Techouva (Chaar 4,12) explique ce verset ainsi :
"Lorsque le corps est malade, l’âme supporte son mal ... Cela signifie qu'elle aide le corps et le soutient en le consolant afin qu'il puisse accepter et supporter.
En revanche, lorsque c'est l'âme qui est malade et affaiblie par les tourments et l'anxiété, qui la consolera?
L'anxiété et l'amertume ne font qu’aggraver le mal du corps, car c'est l'âme qui soutient le corps dans sa maladie. Mais lorsque c'est l'âme qui souffre à cause de l'inquiétude, le corps ne l'aide pas".

-> Le Talmud Yérouchalmi (Shabbat 14,3) enseigne à propos du verset (Vaét'hanan 7,15) : "Et Hachem t'enlèvera toute maladie", que le mot “toute” vient inclure l’anxiété.
[Cela qui prouve une fois de plus que l’anxiété est appelée ‘maladie’ par la Torah.]

-> Le Gaon de Vilna (sur Michlé 18,14) dit que : "avec sa joie, on peut mettre un terme à une maladie" (בשמחתו יבטלנו).

Le rav Elimélé'h Biderman enseigne : cela signifie que la sérénité d’esprit a le pouvoir d’agir même lorsque la personne est déjà malade, et à plus forte raison pour la préserver de toute maladie.

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-> Rabbi Akiva Eiger écrivit dans une lettre qu’il publia lors d’une épidémie de choléra qui se répandit en 1831, après avoir recommandé de respecter les consignes médicales : "Ne pas s’inquiéter et s’éloigner de toute forme de tristesse!"

-> De son côté, le rabbi de Kobrin écrivit au moment d’une épidémie :
"La confiance en D. est le remède essentiel, et ce verset ne devrait pas quitter notre bouche : "Hachem, D. des armées, est avec nous, Il est élevé pour nous le D. de Yaakov" (Téhilim 46,8).
Et lorsque vous conviendrez de cela dans vos coeurs, aucune peur n’aura de prise sur vous et Hachem à coup sûr vous viendra en aide, car Son seul désir est de vous sauver et de vous protéger.
Mes chers frères, soyez sains et en bonne santé, mais surtout ne soyez pas dans l’inquiétude!"

-> Le Yessod Haavoda écrit pour sa part :
"Le principal conseil est de renforcer la pensée qu’Hachem prodigue une bonté gratuite et qu’Il protège tous ceux qui se réfugient près de Lui.
Il faut dire chaque jour à haute voix : "J’ai confiance en Hachem et en Sa bonté, et je m’inclus moi-même parmi les gens craignant D. et ceux qui l’aiment et ont sincèrement confiance en Lui"." »

Après avoir prescrit quelques conseils médicaux, grâce auxquels l’homme s’éloignera de l’épidémie, le Yessod Haavoda conclut en disant : "L’essentiel est la foi et la confiance en D. et si, certes, il doit se préserver de certaines choses car la Torah nous ordonne de veiller à la santé du corps, néanmoins l’essentiel est la foi et la confiance en Hachem."

-> Le Chomer Emounim (dans le chapitre 2 consacré à la
Emouna) écrit au nom du Arizal :
"Lorsque la peste sévit dans la ville, celle-ci n’a de prise que sur ceux qui ont peur.
Mais ceux qui affermissent leur coeur dans la confiance en Hachem et qui surmontent leur crainte, rien de mal ne peut les dominer."

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-> le Ben Ich ‘Haï (Ben Yéhoyada Baba Kama 60b) enseigne : parfois une personne quitte ce monde avant son heure uniquement à cause de la peur et l'angoisse.

-> b'h, davantage sur l'impact de notre pensée négative : https://todahm.com/2020/03/31/13093-2

-> Le Yessod Haavoda enseigne :
Il faut se couper de toutes les mauvaises rumeurs (que D. préserve) ...
Cela signifie qu’il faut cesser d’être suspendu aux nouvelles. Qu’est-ce que cela apporte à une personne à part de la plonger encore plus profondément dans l’inquiétude et le doute?
L’expérience montre bien que ceux qui ne sont pas à l’affût de chaque petit détail de l’actualité vivent bien plus sereins et joyeux.
Il n’y a rien à craindre : les nouvelles réellement nécessaires à une personne trouveront leur chemin toutes seules pour lui parvenir.

Le succès ne se mesure pas par la richesse, mais par la paix intérieure et la tranquillité.
[Malbim]

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[le Malbim nous demande de redéfinir notre perception de la réussite.
La sérénité [intérieure] en est le symbole ultime.]

La proximité d’Hachem au temps de notre éloignement

+ La proximité d'Hachem au temps de notre éloignement :

-> "Si je monte au Ciel Tu es là-bas et si je descends dans le Chéol (partie basse de l'enfer) Te voici" (Téhilim 139,8)

-> Selon le 'Hibat haAvoda, ce verset nous enseigne à quel point la Providence Divine réside sur ceux qui se trouvent dans les situations les plus misérables, que ce soit dans le domaine spirituel ou matériel.
Le terme "là-bas" employé dans le verset évoque en effet l’éloignement (lorsque l’on veut exprimer qu’une chose se trouve loin de soi, on dit qu’elle est là-bas).
A l’inverse, l’expression "Te voici" suggère la proximité (comme une personne qui désigne du doigt en disant ‘le voici’).

Le roi David déclare :
- "Si je monte au Ciel" = lorsque je me trouve au sommet de la réussite, que tout me sourit ; à cet instant : "Tu es là-bas" = Tu veilles sur moi par pitié sans proximité particulière.
Par contre, lorsque "je descends dans le Chéol" (à D. ne plaise), "Te voici", car Hachem est proche des cœurs contrits et Il se trouve tout près d’eux comme un Père est proche de son fils.
[d'une certaine façon, c'est semblable à un parent qui a beau aimer autant ses enfants, mais lorsque l'un d'entre eux traverse un moment difficile, il va davantage penser à lui, être plus proche de lui ... ]

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-> "Mizmor Lé David, Hachem est mon berger, sur la belle verdure, Il me fera paître, sur les eaux tranquilles, Il me conduira ; Il me mènera tranquillement sur les droits sentiers. Même lorsque je vais dans la vallée à l'ombre de la mort, Tu es avec moi" (Téhilim 23,1-4)

Le rav Elimélé'h Biderman commente :
Ces versets débutent en désignant Hachem à la 3e personne et se terminent en Le désignant à la 2e (Tu es avec moi) afin d'exprimer que lorsque tout se déroule dans la tranquillité, du mieux possible, la Providence Divine se manifeste de manière cachée (suggérée par la 3e personne). Il est alors difficile de ressentir Sa Présence proche de soi.
Lorsqu'en revanche, "je vais dans la vallée à l'ombre de la mort", (à D. ne plaise) = lorsque les fondements du monde s'affaissent et que les épreuves surviennent, au même moment, Hachem se tient au-dessus de l'homme au point que ce dernier peut Lui parler à la 2e personne et Lui dire : "Tu es avec moi".

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-> b'h, voir également : Quand je souffre, mon papa Hachem souffre encore plus que moi : https://todahm.com/2016/08/22/quand-je-souffre-mon-papa-hachem-souffre-encore-plus-que-moi

-> ainsi que : Etre malade = est-ce être abandonné par Hachem? : https://todahm.com/2020/09/21/etre-malade-est-ce-etre-abandonne-par-hachem

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-> "Lorsque vous viendrez dans la Terre de Canaan que Je vous donne en héritage et que J'enverrai une tache de lèpre dans une maison de la terre de votre héritage" (Métsora 14,34)

-> Rachi explique qu'il s'agit d'une promesse que la lèpre s'abattra sur eux, 'parce que les Emoréens dissimulèrent de l'or dans les murs de leurs maisons durant les 40 ans où les Bné Israël étaient dans le désert et grâce à la lèpre (sur les murs de la maison), ceux-ci les démontèrent maisons et le trouvèrent'.

-> Le rav Elimélé'h Biderman commente :
La Torah est éternelle et cette promesse a été écrite pour toutes les générations. Elle vient nous apprendre qu’à chaque moment où il
semble à un homme "qu'une lèpre apparaît dans sa maison", sous la forme de problèmes de santé, d'argent (dommages ou difficultés financières), d’éducation des enfants, de préjudices entre voisins ou entre amis, de recherche d’un conjoint, de l’attente d'une naissance, ... chacun selon son appréciation personnelle, il ne s’agit que de marques de l'amour d'Hachem à son égard afin de l'amener à ce qui est réellement et pleinement bien pour lui.
Cette épreuve recèle un trésor constitué d'or et d'argent qui est pour le moment camouflé et invisible.
[...]

Tant que nous nous renforçons dans cette conviction profonde que notre Père Céleste se trouve réellement avec nous et qu'Il veille à notre bien-être. Il est certain que tout ce qu'Il fait est pour le bien.
Certes, notre compréhension est trop limitée pour en saisir les nuances. Néanmoins, nous devons savoir que l'épaisseur des ténèbres est un signe tangible du bien immense qui doit germer exclusivement des difficultés et des mauvaises périodes.

Le judaïsme consiste avant tout à suivre la voie de l'innocence et de la simplicité, sans aucune sagesse, et veiller à ce que dans toute action entreprise, Hachem s'y trouve présent, sans se soucier nullement de son propre honneur, mais seulement si dans telle action, il y a en cela l'honneur d'Hachem, il l'accomplira et sinon non, et alors il ne fait aucun doute qu'il en trébuchera jamais.
[rabbi Na'hman de Breslev - Likouté Moharan - 2e tome - Torah 12]

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-> La réception du joug de la royauté du Ciel s'obtient principalement grâce au fait qu'on rejette et qu'on annule toutes les sagesses, en ne suivant que la voie de l'innocence et de la simplicité ; car la sainte Torah est la seule sagesse authentique, toutes les autres sagesses étant comme nulles par rapport à elle.
[Likouté Moharan - Torah 123]

-> Les sagesses nuisent beaucoup à l'homme ; et les sages sont pris au piège de leurs propres sagesses.
Il faut s'éloigner beaucoup de toutes sortes de sagesses que possèdent quelques personnes, qui sont sages à leurs propres yeux, et qui ont l'impression qu'elles détiennent de grandes connaissances dans le service de D., car toutes ces sagesses sont de grandes sottises, et on n'a pas du tout besoin de ces sagesses pour le service du Créateur béni soit-Il, car l'essentiel est uniquement l'innocence et la simplicité, ainsi que la émouna parfaite.
[...]
La plus grande de toutes les sagesses, c'est de ne pas être sage du tout, mais d'être seulement innocent et droit, en toute simplicité (témimout).
[Likouté Moharan - 2e tome - Torah 44 ; Si'hot haRan 51]

-> Le principe de la sagesse, c'est d'avoir l'intelligence de reconnaître qu'on en est loin.
[Likouté Moharan - 2e tome - Torah 83]

+ Celui qui possède la émouna, sa vie en est une, mais sans émouna, il n'a pas du tout de vie, car il n'existe pas d'homme qui ne traverse pas de nombreuses tribulations, des mésaventures et des ennuis, car l'homme est né pour l'effort ; lorsqu'il possède la émouna (foi), alors même quand des souffrances et des malheurs s'abattent sur lui, il peut se consoler car Hachem le prendra en pitié et sa fin sera bonne.
Les souffrances constituent un bien et une expiation pour lui, car tout ce qu'accomplit D. est certainement un grand bien.
Mais le sceptique qui n'a pas la émouna, quand lui arrive quelque ennui, n'a personne vers qui se tourner et ignore par quel moyen se revivifier et se consoler, c'est pourquoi il n'a pas du tout de vie, parce qu'il marche sans Hachem et sans providence.
Mais grâce à la émouna, la vie de l'homme est bonne en permanence, comme dit précédemment.
[rabbi Nah'man de Breslev - Si'hot Haran 32 & 53]

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-> La perfection de la émouna réside seulement dans le fait de croire en D., sans aucune sagesse du tout, sans signe ni prodige, et sans aucune spéculation, uniquement avec simplicité et naïveté.
[rabbi Na'hman de Breslev - Si'hot haRan 33]

"Et lorsque vous offrirez une offrande de reconnaissance à Hachem vous l’offrirez afin qu’elle vous soit agréée. Le même jour, elle sera consommée, n’en laissez pas jusqu’au matin, Je suis Hachem" (Emor 22,29-30)

-> Le ‘Hatam Sofer commente ainsi ces versets :
On sait que le but de la émouna est que l’homme prenne conscience que tout ce qui lui arrive est un bienfait divin. Et bien qu’il puisse parfois ne pas le percevoir avec ses sens, il doit savoir que c’est vrai.
De la sorte, il n’attendra pas que sa délivrance se dévoile au grand jour, mais il remerciera Hachem pour tous Ses bienfaits et pour toutes les merveilles qu’Il accomplit dans tous les évènements de son existence, même s’il ne comprend pas pour l’heure le bien qu’ils constituent.
Il veillera à ne pas ressembler au cas rapporté dans la guémara (Nida 31a) de cet homme qui, alors qu’il s’apprêtait à embarquer sur un bateau, s’enfonça une épine dans le pied, si bien qu’il en rata le départ. Resté sur le quai, il se mit à se plaindre. Toutefois, lorsqu’il entendit ensuite que ce bateau avait fait naufrage, il se ravisa et se mit à louer Hachem.

Car le but de la émouna est de ne pas se plaindre même quand règne l’obscurité, mais au contraire de louer Hachem précisément à ce moment en sachant que tout ce qu’Il fait est pour notre bien.
C’est à ce sujet qu’il est écrit : "Et lorsque vous offrirez une offrande de reconnaissance à Hachem, vous l’offrirez afin qu’elle vous soit agréée" = il est, en effet, certain que lorsque la délivrance surviendra, vous offrirez une offrande de reconnaissance et qu’elle vous sera agréée pleinement et avec une joie entière. Cependant, cela n’est pas suffisant pour une personne qui se prétend avoir confiance en D., car celle-ci devra accomplir la suite du verset : "le même jour elle sera consommée", à savoir que, pour le meilleur ou pour le pire, "elle sera consommée", ce qui signifie qu’elle devra être convaincue que c’est un profit pour elle (dans plusieurs endroits de la guémara ‘consommer’ est synonyme de ‘profiter’), et sur le champ, il offrira une offrande de reconnaissance de plein gré.
Le verset précise bien à ce sujet "n’en laissez pas jusqu’au matin", ce qui suggère de ne pas attendre le moment où règnera la lumière et se dévoilera au grand jour le bien dissimulé dans ce qui lui est arrivé, comme cet homme qui s’était enfoncé une épine dans le pied, et qui n’en fut reconnaissant à Hachem qu’après avoir compris que cela l’avait sauvé du naufrage.
Le verset termine en disant "Je suis Hachem" = à savoir, ‘sachez que Je suis le Maître de la miséricorde et qu’il ne sortira rien de mal de tout ce que J’accomplis sur Terre. C’est pour cela qu’il convient que vous Me remerciez pour tout ce qui vous arrive avant même d’en être délivrés!’

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-> b'h, voir également : Avoir confiance en Hachem, c'est Le remercier de la délivrance avant d'être délivré : https://todahm.com/2021/04/25/31400

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-> On trouve une illustration de cela dans la paracha A'haré Mot à porpos des 2 boucs que l'on amenait au Temple pour le service de Yom Kippour.
Au moment où l’on sacrifiait le bouc destiné à Hachem, le 2e bouc était encore vivant (A'haré Mot 16,8), et il n’était ‘envoyé’ à Azazel qu’après l’achèvement de tout le service des Kétorète (les encens) dans le Saint des Saints, de l’aspersion du sang du taureau et du bouc.
Dès lors, il pouvait lui sembler que son sort était bien meilleur que celui de son compagnon qui avait été sacrifié, tandis que lui était demeuré en vie, la preuve est qu’on le faisait même sortir du Temple vivant!
Mais en réalité, que s’avérait-il finalement?
Son compagnon qu’il considérait comme si malchanceux avait mérité d’être sacrifié en l’honneur d’Hachem et son sang d’être introduit dans le Saint des Saints. Alors que lui, était envoyé à Azazel (il était alors jeté dans un précipice et tous ses membres se brisaient avant qu’il finisse par s’écraser au sol).

Cela constitue une parabole de ce qui se déroule dans le monde : tout ce qui semble mauvais à une personne ne l’est pas forcément et tout ce qui lui semble bien ne se révèle pas l’être réellement.
[rav Chimchon Raphaël Hirsch]

-> Le rav Elimélé'h Biderman ajoute à cela :
Celui qui parvient à remercier Hachem alors qu’il se trouve encore dans l’épreuve méritera grâce à cela d’en être délivré.
[...]
Le chemin le plus court pour parvenir à remercier Hachem au temps de l’épreuve consiste à se renforcer dans la conviction que tout est dirigé par le Ciel. Un homme ne peut rien gagner ni perdre si cela n’a pas été décrété En-Haut auparavant. Et même ce qui lui apparaît comme une perte d’argent ou un préjudice physique ou moral n’est en fait que bonté et bénédiction. Dès lors, il est inutile d’attendre
que la lumière arrive, car il peut déjà la percevoir de l’endroit obscur où il se trouve. Et, au contraire, dans l’obscurité, la lumière est perçue bien plus forte.

Nos Sages rapportent (Yérouchalmi Chevi'it 9,1) qu’au terme des 13 ans que Rabbi Chimon Bar Yo’haï et son fils Rabbi Elazar demeurèrent dans leur grotte (par crainte du roi qui cherchait à les tuer), Rabbi Chimon se tint à l’entrée de la grotte et vit soudain un chasseur occupé à chasser des oiseaux. Comme il est fréquent, une partie des oiseaux se firent capturer tandis que d’autres parvinrent à s’échapper et à s’enfuir.
Rabbi Chimon entendit alors que, lorsqu’arrivait le tour d’un oiseau d’être chassé, une voix céleste proclamait ce qu’allait être son sort : si la voix disait ‘libre’, le chasseur ne parvenait pas à le capturer mais si elle disait ‘pris’, il y arrivait. Rabbi Chimon s’écria alors : "Si une Providence particulière s’exerce sur une petit oiseau avec une telle précision et qu’il n’est pris que si le Ciel le désire et l’a ordonné, à plus forte raison s’exerce-t-elle sur nous.
Dès lors, nous pouvons sortir de cette grotte de refuge, car s’il n’a pas été décrété que nous devons être tués, le roi n’y parviendra pas. A quoi cela sert-il d’y rester cachés?"
Forts de cette réflexion, Rabbi Chimon et son fils sortirent de la grotte pour aller apporter la lumière au monde entier.

De cette histoire, nous apprenons ce que sont la émouna et la confiance en Hachem et le fait que personne ne peut lever la main sur quiconque sans décret Divin préalable.
De plus, on peut également voir ici en approfondissant quelque peu notre réflexion que la réussite dans le travail ou dans quelque entreprise que ce soit ne devra jamais être imputée aux capacités de l’homme. D’un autre côté, celui qui subit une perte ne devra pas la mettre sur le compte de son incapacité. Ce chasseur, occupé à sa tâche, n’entendit pas la voix céleste que Rabbi Chimon entendait, et il est très plausible qu’à chaque fois qu’il parvenait à capturer un oiseau, il s’en arrogeait le mérite, en pensant que grâce à sa promptitude, il avait réussi à devancer l’oiseau et à le prendre dans son filet. Et lorsque celui-ci au contraire lui échappait, il devait certainement s’imaginer que cela était dû à sa maladresse et que, s’il s’était tenu ailleurs, il l’aurait probablement capturé.
En bref, dans son ignorance, il était persuadé que tout dépendait de sa force et de son ingéniosité à chasser les oiseaux, pour le meilleur ou pour le pire. Mais en réalité, il n’en n’était rien, car seule la décision du Ciel déterminait quel oiseau serait pris et lequel lui échapperait, et même s’il s’était tenu à ses côtés mille autres chasseurs aussi expérimentés que lui, ils n’auraient pas réussi à prendre le moindre petit oiseau que la voix céleste destinait à la liberté.
[…] Car même si l’effort personnel de l’homme en vue de subvenir à sa subsistance est permis et même conseillé, celui-ci doit cependant demeurer limité et mesuré.

Tout le processus de l'histoire du monde, du début de la création jusqu'à sa toute fin, a pour l'objectif de développer la reconnaissance de : "ein od milévado" (Hachem est la Source ultime de toute chose).
[Ram'hal - Daat Tévounot (ot 34)]

Pour un juif, la seule crainte = celle d’Hachem

+++ Pour un juif, la seule crainte = celle d'Hachem :

+ "Quand tu t'avanceras contre tes ennemis pour leur livrer bataille, et que tu verras cavalerie et chariots de guerre, une armée supérieure à la tienne, ne sois pas effrayé par eux ; car tu as avec toi Hachem, ton D., qui t'a fait sortir du pays d'Egypte.
Or, quand vous serez sur le point de combattre, le pontife s'avancera et parlera au peuple. Il leur dira: "Ecoute, Israël! Vous allez, en ce moment, livrer bataille à vos ennemis ; que votre courage ne mollisse point ; soyez sans crainte, ne vous laissez ni déconcerter ni terrifier par eux. Car c'est Hachem, votre D., qui marche avec vous, afin de combattre pour vous contre vos ennemis et de vous procurer la victoire."" (Choftim 20,1-4)

-> Selon Rachi, ces versets contiennent 4 avertissements contre le fait d'avoir peur.

-> Les Richonim comptent ces versets comme une mitsva : il est interdit d'avoir peur.

-> Rabbénou Yona (Chaaré Téchouva 3,29) écrit que cette faute d'être terrorisé ne se limite pas au champ de bataille (à une guerre), elle s'applique à toute situation effrayante dans laquelle une personne peut se trouver.

=> La question se pose : comment peut-on ordonner à quelqu'un de ne pas avoir peur dans une situation terrifiante?

-> "Ne sois pas effrayé par eux" (lo tira mé'em - לא תירא מהם - Choftim 20,1)
Selon le Ibn Ezra et le Sforno, cela signifie qu'il n'y a aucune raison d'avoir peur "mé'ém (peur d'eux - ici : tes ennemis), nous ne devons être effrayé/craindre uniquement Hachem.
En réalité, lorsque Hachem décide de nous mettre dans une situation effrayante, Il veut que nous le craignons Lui.
Nous devons utiliser cette opportunité pour s'ouvrir à des sentiments de "yirat chamayim" (crainte d'Hachem), ce qui signifie, au niveau le plus simple, développer notre conscience et notre réalisation que : "ein od milévado" (il n'y a rien d'autre à part Lui).

[ "ein od milévado" = aucun être humain, aucun objet, n'a la capacité d'exister et de faire la moindre chose, sans qu'Hachem n'ait émis un décret le permettant.
Il n'y a aucune raison d'avoir peur des circonstances, car c'est Hachem qui a fabriqué cette situation dans les moindres détails (avec des raisons qui nous échappent pour le moment), mais puisqu'Il peut tout et que tout dépend de Lui, nous n'avons rien à craindre, si ce n'est Lui.

La problématique est que nous vivons dans un monde majoritairement non-juif qui suit la tendance humaine : il n'y a pas de Maître dans le monde, et de toute façon on est assez fort pour comprendre et gérer tout seul ce qui ce passe.
Un juif accepte que c'est Hachem le boss, qu'Il rend toute chose possible, que pour le moment nous ne pouvons pas comprendre, mais qu'au final tout ne sera que pour notre bien ultime.
Ainsi, chez un juif : "Décharge-toi sur D. de ton fardeau, Il prendra soin de toi" (Téhilim 55,23).
Le rav de Branov ('Hamra Tava) enseigne : lorsqu'un problème arrive à un juif, il pense que "demain" sera meilleur. Il a confiance en Hachem, et il est persuadé que D. peut lui retirer tous ses soucis en un clin d'œil.
De son côté, un non-juif n'a nulle part où se mettre, où se réfugier dans de la confiance, et c'est pourquoi il reste constamment avec ses problèmes.

=> L'idée est que plus un juif se travaille constamment pour aborder la vie selon : "ein od milévado" (il n'y a rien d'autre à part Lui), le plus il verra à l'origine de toute chose qu'il y a Hachem, et le moins il aura peur.
Un non-juif va avoir peur du bâton qui le frappe, qui lui fait peur.
Tandis qu'un juif voit que c'est Hachem qui le tient, alors il n'y à rien à craindre, et au contraire c'est un appel pour qu'on vienne se blottir contre Lui (par la crainte d'Hachem générée, qui engendre également de l'amour d'avoir un papa Hachem si incroyable!).]

[ => Lorsque nous percevons des choses, on doit s'interroger : est-ce que je les aborde avec un regard juif ou bien non-juif?
Sinon, c'est que nous avons un travail personnel à faire pour tendre à mieux réagir et regarder les choses avec des lunettes juives.
A notre naissance on a la chance d'être "non non-juif", mais ensuite il faut constamment travailler pour être "juif" dans l'action. Surtout que la nature humaine, et le milieu non-juif environnant nous empêche d'agir, de porter un regard vraiment juif sur ce même monde environnant. ]

[ le fait d'être apeuré par quelque chose ne va en rien améliorer les choses, en plus de traverser ce moment d'une façon désagréable.
A l'inverse, on peut le transformer comme d'une opportunité pour renforcer sa émouna, et donc acquérir une proximité plus grande avec Hachem.
Par ailleurs, dans des moments durs, qui font peurs, il peut être intéressant de se projeter dans le futur (ex: dans 2-3 ans), et se demander si on prendra toujours autant à cœur cela, si cela vaut la peine de se prendre la tête pour si peu.
Cela peut être un sens de : "Qui est sage? Celui qui voit ce qui va arriver" (ézéou 'hakham aroé ét anolad - guémara Tamid 32a). ]

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A ce sujet du "ein od milévado", voir également :
- https://todahm.com/2015/04/30/ein-od-milevado
- https://todahm.com/2021/11/08/33616
- https://todahm.com/2020/09/21/15072-2

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-> On a vu qu'il y existe la mitsva suivante : d'interdiction d'avoir peur.
Le roi David écrit : "Je mets constamment Hachem devant moi" (chiviti Hachem lénegdi tamid - Téhilim 16,8).
=> Ainsi d'une certaine façon lorsque l'on a peur c'est qu'on pense que derrière cette chose qui nous effraie il n'y a pas Hachem aux manettes, et d'une certaine façon on attribue du pouvoir à une autre force que D.
(ce qui contredit le Shéma : Hachem est Un = à nos yeux derrière toutes choses, même les plus inquiétantes, il n'y a que Hachem [c'est pour cela qu'on met la main sur nos yeux : même si je ne vois pas, je ne comprends pas, j'affirme avec certitude que c'est Hachem qui gère pour le bien!]).

A la question pourquoi Hachem cherche à me faire peur :
- le mauvaise réaction : je suis tétanisée en développant l'idée que Hachem ne gère pas tout pour le bien, et donc que j'ai des raisons de m'inquiéter ;
- la bonne réaction : je comprends que Hachem m'envoie un électrochoc pour réveiller et stimuler ma émouna.
=> Lorsque j'ai peur vers où vais-je courir pour prendre refuge : est-ce chez papa Hachem et ainsi je muscler ma conscience qu'il n'y a que Lui, ou bien vais-je louper cette opportunité de rapprochement interne avec Hachem.
(avec le risque que D. m'envoie un électrochoc encore plus fort pour que je finisse par me tourner vers Lui)

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Pour nous aider à voir la vie avec des lunettes juives, on peut citer quelques commentaires de Rachi sur les versets de la Torah ci-dessus :
-> "Cavalerie et chariot" : Tous les chevaux [de l'armée égyptienne] ne comptaient, pour Hachem, que pour un seul (Béchala'h 14,23 & Choftim 20,1) ;
-> "Un peuple plus nombreux que toi" (Choftim 20,1) : [Hachem nous dit : ] C’est à tes yeux qu’il est plus nombreux, mais il ne l'est pas aux Miens.
-> "Ecoute, Israël" (Choftim 20,3) = Même si vous n’avez pas d’autre mérite que d’avoir récité le Shéma Israël, vous vous êtes rendus dignes de Son secours (guémara Sota 42a).
-> "Car Hachem, Eloké'hem" (Choftim 20,4) = [Vos ennemis] viennent armés de la force des hommes, mais vous, vous venez armés de la force de Hachem (guémara Sota 42b).

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-> Le rav Yé'hezkel Levinstein (Ohr Yé'hezkel) dit que l'homme profondément croyant doit savoir que tous les pouvoirs sont entre les mains de D.

-> Au début de la 2e guerre mondial, le rav El'hanan Wasserman (Kovets Maamarim) a rapporté au nom du 'Hafets 'Haïm : "Chaque balle [d'une arme] a une adresse. Tout ce qui est décrété sur une personne lui arrivera où qu'il soit. Il n'y a aucune raison de paniquer ; Hachem aidera".

-> b'h, voir également : Hachem est toujours là : https://todahm.com/2017/04/26/5204-2

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+ Le tonnerre & les cauchemars :

-> Selon la guémara (Béra'hot 59a), l'objectif du tonnerre et des cauchemars est de "rendre droit ce qui ait tordu dans le cœur" d'une personne.
Cela est déduit du verset : "D. a arrangé les choses de telle sorte qu'on le craigne" (Kohélet 3,14).

-> Le rav Israël Moché Sorotskin dit que c'est de cette façon que nous devons aborder toutes les choses qui nous font peurs.
Nous devons réaliser qu'elles viennent d'Hachem, et qu'il n'y a pas de place pour la crainte de la chose elle-même ; nous devons lui permettre d'éveiller notre crainte d'Hachem (yirat chamayim).

-> Le rav Eliyahou Lopian fait remarquer que les tonnerres sont pratiquement toujours suivis par de la pluie. Pourquoi cela?

Il donne la réponse suivante :
La pluie n'est pas une chose naturelle. C'est une bénédiction d'Hachem, et nous avons toujours besoin de quelques mérites pour recevoir une pluie abondante.
Parfois, nous n'avons pas assez de mérites pour cela, et alors Hachem va produire tout d'abord des tonnerres qui vont conduire à agiter la crainte d'Hachem (yirat chamayim) chez quelques personnes.
Grâce à ces mérites supplémentaires, le monde est alors capable de recevoir la bénédiction de la pluie.

La même chose est vraie pour chaque bénédiction que Hachem désire nous donner.
Nous devons être méritants pour la recevoir, et si ce n'est malheureusement pas le cas, alors Hachem nous envoie différentes choses pour nous réveiller.
A la suite de cet éveil spirituel en nous, cela va générer le mérite nécessaire pour recevoir la bénédiction d'Hachem.

[ainsi nous ne devons jamais désespérer. C'est justement lorsque l'on traverse une période sombre, qui va nous faire un sursaut de crainte d'Hachem, que l'on va exprimer concrètement notre émouna. Par ces mérites ainsi générés nous pouvons alors prétendre à une période éclatante de bénédictions qu'on n'aurait pas pu avoir sinon.
En ce sens, une journée chez les juifs commence la veille au soir, car un moment d'obscurité (nuit) dans notre vie, va permettre qu'on ait de la lumière (jour) éclatante dans notre vie. ]

Tout ne se passe que pour le peuple d’Israël

+ Tout ne se passe que pour le peuple d'Israël :

-> "Tout malheur qui arrive sur le monde n'arrive qu'en raison du peuple juif [afin qu'il ouvre les yeux et fasse téchouva], comme il est écrit : "J'ai anéanti des nations, leurs tours fortifiées sont en ruines ; j'ai dévasté leurs campagnes, qui ne voient plus de passants, leurs villes sont ravagées, abandonnées de tous, dépeuplées. Je disais : "Si seulement tu me craignais et acceptais une leçon!"" (Tséfania 3,6-7)"
[cela indique que les autres nations sont punies afin que les juifs en viennent à s'améliorer, à faire téchouva.]
[guémara Yébamot 63a]

[Selon Tséfania, Hachem amène des destructions et désolations sur les non-juifs comme une leçon de moussar d'Hachem pour Ses enfants adorés. En étant témoins de cela, les juifs renforcent leur conscience de la force infinie d'Hachem, ainsi qu'une crainte de la punition Divine et des comptes que nous aurons à rendre (si l'on ne fait pas téchouva).]

-> La guémara (Yébamot 63a) nous dit que "les familles du monde" sont bénies "bichvil Israël" (en raison d'Israël). De même, les malheurs viennent aussi dans le monde en raison des juifs ("bichvil Israël").
Le Sidouro chel Shabbath (5,4,3) explique que le mot "bichvil" est lié au terme : "chvil"(un chemin), et cela nous signifie que le chemin que prend le monde dépend du chemin que les juifs prennent.

-> "D. a arrangé les choses de telle sorte qu'on le craigne" (véaElokim assa, chéyir'ou milfanav - Kohélét 3,14).
Rachi commente que cela signifie que Hachem amène des catastrophes sur le monde ou effectue des changements inhabituels de la nature afin d'accroître la crainte du Ciel (yirat chamayim) chez les êtres humains.

-> Nos Sages expliquent cela par l'analogie d'un père qui punit son esclave devant son fils afin que son fils en vienne à se comporter comme il le faut.
Le père aime son fils intensément et ne souhaite pas le frapper [directement]. C'est pourquoi, il inflige une punition sévère en présence de son fils, mais sans frapper son fils.
De la même façon, Hachem amène une punition sur les nations du monde, afin que le peuple juif en prête attention et les pousse à s'améliorer.

-> "Des vents tu fais tes messagers; des flammes ardentes, tes ministres" (Téhilim 104,4)
Le 'Hafets 'Haïm explique que lorsque nous avions des prophètes, Hachem nous envoyait des messages de faire téchouva par leur biais, mais de nos jours, Hachem envoie des messages par "des vents et des flammes ardentes".

-> Le rav El'hanan Wasserman (maamar Daat Torah - ot zaïn) écrit :
Tant que nous avions des prophètes (névi'im), Hachem nous frappait et les prophètes nous en expliquaient qui se cachait derrière et le but de ce qu'Il nous fait. [à l'image d'un père qui ne frappe son enfant que si celui-ci sait qu'il le frappe et le pourquoi]
Actuellement, nous devons essayer de comprendre les messages d'Hachem par d'autres moyens.

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-> Le Smak (Séfer Mitsvot katan - mitsva 9) définit le verset : "Vous circoncirez l'excroissance de votre coeur" (oumaltem ét orlat lévav'hem - Ekev 10,16), comme étant une obligation positive de la Torah : celle d'aimer le moussar.
Cela inclut à la fois l'apprentissage réel du moussar et l'attention portée au moussar qui nous est dirigé : soit par d'autres personnes, soit par Hachem lui-même, comme par le biais d'événements mondiaux, ce que le rav Israël Salanter appelle : le "moussar chamayimi" (la réprimande céleste).
[ainsi, nous avons une mitsva de la Torah de prendre à cœur le 'moussar chamayimi' qu'Hachem nous transmet! ]

-> La guéoula est un processus à atteindre, et par exemple le midrach dit que la "voix d'Eliyahou haNavi" (kolo chel Eliyahou) qui arrivera avant le machia'h sera des circonstances effrayantes ou douloureuses (ex: tsunami, tremblement de terre, ...) dans un but de nous réveiller à Hachem (sortir du sommeil du train train de notre vie) pour que l'on soit prêt à cette nouvelle période du machia'h.
Le rav Moché Sorotzkin dit que nous sommes au courant de l'existence d'une "voix d'Eliyahou" (kolo chel Eliyahou), mais nous ne la percevons pas clairement, car sinon on n'aurait plus la possibilité de choisir (libre arbitre).

-> En ce sens, le rav Yéhochoua Leib Diskin expliquait que malgré l'évidence qu'Hachem a créé le monde et qu'Il s'en occupe en permanence, il se doit d'exister une possibilité d'hérésie. [chacun ayant un degré plus ou moins important]
En effet, de même que Hachem a créé la lumière et l'obscurité, le bien et le mal, Il a créé un yétser ara spécial pour l'hérésie, afin qu'il puisse y avoir une récompense pour ceux qui restent forts dans leur émouna.

-> Le rav 'Hatzkel Levenstein enseignait à ses élèves la nécessité vitale d'utiliser le temps à bon escient et d'éviter de lire les journaux, même lorsqu'ils ne contiennent aucun matériel ou publicité inapproprié.
Il a ensuite ajouté que la seule raison pour laquelle il s'intéressait parfois aux informations était de voir s'il y avait des signes dans l'évolution du monde indiquant que le machia'h était en route.

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-> Le Gaon de Vilna décrit les événements de ce monde comme étant un "échantillon" de la vraie réalité dans le royaume d'en-Haut (méén dougma chél maala).

-> Comme machal (parabole) pour expliquer les paroles du Gaon de Vilna, le rav El'hanan Wasserman dépeint l'image d'un magasin de fruits qui a un étalage de fruits en plastique dans la vitrine pour attirer les clients dans le magasin.
Le fruit en plastique n'a pas la sensation d'être un fruit, ne sent pas le fruit et n'a pas le goût du fruit.
Cependant, l'affichage ressemble à la réalité et informe les gens dans la rue de ce qui est vendu à l'intérieur du magasin.
De même, bien que nous ressentions que nous vivons ce monde comme une réalité absolue, en vérité, ce que nous voyons se produire dans notre monde en est une représentation symbolique.
Ce qu'il se passe dans la "devanture" de ce monde n'est que pour nous permettre de comprendre ce qu'il se passe au Ciel.

-> S'adressant à ses élèves à la fin des années 1930, le rav El'hanan Wasserman a transmis cet enseignement du Gaon de Vilna et l'a appliqué aux événements de l'époque : la montée au pouvoir d'Hitler.
Le rav Wasserman a explique que la menace dangereuse que représentait Hitler n'était que la façade ; la vraie menace était évidemment une accusation qui se produisait contre le peuple juif au Ciel.

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-> "Prenez-moi et jetez-moi à la mer, vous la verrez s'apaiser, car je reconnais que c'est par mon fait que vous essuyez cette violente tempête" (Yona 1,12)

=> Comment Yona savait-il que la tempête était à cause de lui?
De plus, sur ce bateau il y avait 70 prêtes idolâtres qui faisaient les pires avérot. Peut-être que la tempête était une punition pour leurs mauvais comportements (à l'inverse de la sainte conduite de Yona)?

Le rav de Brisk explique que Yona comprenait que, si l'on peut dire, Hachem ne "perd pas Son temps".
Une tempête ne serait provoquée que pour que quelqu'un reconnaisse et comprenne cet appel à changer.
Puisqu'il était le seul juif à bord du bateau, Yona était conscient qu'il était le seul auquel le message était destiné, le seul qui devait ressentir un éveil à se rapprocher d'Hachem.
Ainsi, il comprenait que la tempête lui était destinée.

[on apprend là que lorsqu'il se passe des choses inhabituelles, des malheurs, dans le monde, on ne doit pas perdre émouna, au contraire on doit avoir conscience que c'est notre papa Hachem, qui nous aime infiniment, qui nous appel à revenir plus proche de Lui.]

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-> Au Maroc, un terrible tremblement de terre a frappé une grande zone, tuant plusieurs milliers de personnes.
Cette même semaine, en Israël dans la yéchiva de Kfar 'Hassidim, le rav Eliyahou Lopian a expliqué dans un cours que bien que ce tremblement de terre a eu lieu dans un endroit très éloigné, il s'est déroulé afin que nous, le peuple d'Israël, nous puissions renforcer notre crainte d'Hachem et nous améliorer.
Si nous ne réagissons pas et que nous classifions simplement cela comme un événement fruit du hasard, de la naturalité des choses, alors il est probable que la catastrophe va s'élargir et des choses plus terribles vont se produire.
[rav Eliyahou Lopian - Lev Eliyahou - Yitro]

-> Le Ran écrit que les choses se passent tout d'abord dans des lieux éloignés, nous donnant l'opportunité de faire téchouva.
Si nous ne tenons pas compte du message, alors Hachem amène la punition plus proche, et encore plus proche si cela est nécessaire.
Tout cela afin que nous nous réveillons et réalisons que Hachem est en train de communiquer avec nous, nous demandant de rectifier nos fautes.

-> Le rav El'hanan Wasserman (Kovets Maamarim - maamar Daat Torah - ot vav) enseigne que lorsque Hachem juge bon de punir les juifs, d'abord il va amener une calamité sur la population générale et les juifs vont souffrir dans ce groupe.
Si nous écartons cet évènement et disons : "ce n'est qu'une simple coïncidence, c'est des choses qui arrivent", alors les difficultés vont reposer spécifiquement sur les juifs, et cela afin qu'ils n'en viennent plus à se tromper sur le fait que Hachem est en train de leur parler [dans les habits de la nature de ce monde].

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-> Nos Sages (midrach Béréchit rabba 49,6) rapporte que Hachem a envoyé des tremblements de terre et des inondations (des "catastrophes naturelles") à Sodome, comme avertissements pour amener les citoyens de la vielle vers le changement pour aider à éviter la catastrophe, et cela pendant une durée de 25 années avant la destruction de Sodome (selon d'autres midrachim, c'était 52 ans avant!).
Mais les habitants de Sodome n'ont pas tenu compte des avertissements.

[cela doit nous faire réfléchir : est-ce que nous sommes si différents aujourd'hui?
Nous avons tendance à avoir la même vision que les non-juifs, alors qu'en réalité Hachem cherche à nous réveiller spirituellement de nombreuses année avant la venue du machia'h. ]

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-> Rabbénou 'Hananel (commentaire sur la guémara Béra'hot 59) écrit sur la cause des tremblements de terre et des tsunamis :
"Lorsque Hachem voit les horreurs que le peuple juif est forcé d'endurer aux mains des nations du monde, Il doit se contrôler (si l'on peut dire) pour ne pas détruire le monde.
Il pleure sur la douleur du peuple juif, et 2 "larmes" tombent du Ciel, créant un bruit assourdissant et des ravages lors de leur chute.
Au final, elles éclaboussent dans la Yom haGadol (la mer méditerranée).

Hachem fait cela uniquement pour montrer au peuple juif qu'Il ne les a pas délaissés, qu'Il ne les a pas oubliés, qu'Il ne les a pas abandonnés, et qu'Il va les ramener à la maison.
Le but de cela est afin de renforcer leurs coeurs afin qu'ils ne désespèrent pas de la guéoula ; mais plutôt, qu'ils se renforcent à endurer les peines de l'exil ...

Hachem montre des signes merveilleux (les catastrophes naturelles) dans le monde afin de faire savoir que cela lui est difficile pour Lui de supporter de voir le peuple juif qui est asservi et errant dans l'exil ...

Lorsque le peuple juif voit tout cela, les juifs se disent : "Regardez! Hachem est nôtre! Sa miséricorde est sur nous, et notre souvenir est devant Lui!"
Avec cette reconnaissance, le peuple juif renforce sa crainte du Ciel (yir'at chamayim) et s'attache à la Torah et aux mitsvot d'Hachem."

[ainsi bien que les désastres naturels peuvent être classés comme des "punitions", ils sont simultanément des signes de la part d'Hachem de Sa proximité et de Son amour à notre égard.
Si nous utilisons ces événements pour nous réveiller spirituellement et pour faire téchouva, alors ces punitions apparentes peuvent être des catalyseurs pour d'énormes bénédictions (en mérite d'avoir exploité cet appel d'Hachem).]

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-> Le midrach (Béréchit rabba 4,6) dit que les désastres naturels comme les tremblements de terre, et ainsi que toute cruauté peuvent être attribués aux conséquences des actions des juifs.

-> Une fois, un juif venant de très loin se rendit chez le ‘Hafets ‘Haïm et lui raconta qu’un ‘Tsunami’ avait eu lieu en Amérique. Le tsadik se mit subitement à trembler de tous ses membres.
Le voyageur s’étonna : "Eh bien, Rav, que se passe-t-il? Cela ne concerne que des milliers de non-juifs? Pourquoi le Rav se tourmente-t-il?
- Si un juif, répondit le ‘Hafets ‘Haïm, voyageait en Chine et se mettait à parler en Yiddich devant des milliers de non-juifs, il est clair qu'il ne s'adresserait qu'au juif unique qui se trouverait parmi eux.
Il en est de même ici : est-ce pour des centaines de milliers de non-juifs qu'Hachem fait trembler la Terre alors qu'ils ne comprennent rien à ce qui se déroule devant leurs yeux?
Tout cela n'est destiné qu'aux Bné Israël que D. a choisis parmi tous les peuples et à qui Il a donné un coeur pour écouter et l'intelligence pour comprendre. Du Ciel, on nous parle et on nous demande de modifier notre conduite pour être meilleurs et plus saints!"

-> Après avoir rapporté ces paroles, le rav Elimélé'h Biderman ajoute :
Ces paroles du ‘Hafets ‘Haïm restent valables même à notre époque et il est certain qu’Hachem est en train de nous parler.

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-> Le rav 'Haïm Palaggi (Réfoua vé'Haïm - sof chap.5) écrit au sujet d'une épidémie à son époque (au 19e siècle). Lorsque les gens ont essayé de l'arrêter, Hachem a juste envoyé quelque chose de pire et de plus contagieux.
Un fléau survient à la suite de fautes et sert un but bien précis. En tant que tel, ce n'est terminé qu'une fois qu'Hachem juge que c'est le bon moment, lorsque nous faisons téchouva et revenons à faire Sa volonté.
[de même que le 'Hafets 'Haïm disait que chaque balle d'une arme à son destinataire précis, de même Hachem décrète avec une précision totale quelle maladie, à qui, combien de temps elle va durée et avec quelle intensité, ... ]

-> A l'époque du 'Hatam Sofer (1762-1839), il y a également eu un épidémie importante.
Lorsqu'elle s'est finalement arrêtée, le 'Hatam Sofer a déclaré : "Nous devons réaliser que ce monde n'est pas libre pour tous et que nous ne pouvons tout simplement pas revenir à notre ancien mode de vie. Il serait impensable que nous agissions comme Pharaon, qui immédiatement après avoir vu l'apaisement de chaque plaie, endurcissait son coeur."
Il disait aussi : "Nous ne pouvons absolument pas revenir à la normale! Si nous ne tirons pas une leçon de ce qui s'est passé, les conséquences peuvent être très dures, que D. nous en préserve."

-> Le Ran (Drachot haRan - drouch aachiri) écrit au sujet de la peste noire à son époque, qui a durée 13 ans.
Le Ran explique que le but des difficultés est de nous amener à la reconnaissance de ce qui est important dans ce monde (c'est-à-dire les réalisations de spiritualité et le développement d'un lien de proximité avec Hachem).
Par le biais des difficultés, on en vient à faire téchouva, à se recentrer sur ce qui est émet (vrai).

-> De même, après la production du vaccin contre la polio en 1954, le rav Eliyahou Dessler a déclaré :
"Maintenant, tout le monde respirera facilement, mais ils ne se rendent pas compte que Hachem joue avec nous, pour ainsi dire. Tout au long de l'exil, Il apporte à plusieurs reprises des maladies sans remède, puis l'homme découvre un remède et tout le monde s'excite, mais par la suite Il apporte quelque chose de nouveau.
C'est l'un des moyens d'Hachem pour nous punir et nous tester. Nous ne serons pas méritants d'être exemptés de problèmes de santé tant que nous n'arrivons pas à notre plein tikoun (réparation), le moment de "véhassiroti ma'hala mikirbé'ha" (et j'enlèverai la maladie du milieu de vous)."

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-> "La guerre est un présage de la rédemption" (guémara Méguila 17b).
Le midrach (rabba 42,4) affirme : "Si tu vois des royaumes se quereller, attends-toi aux pas du machia'h. D'où l'apprenons-nous? D'Avraham, car lorsqu'une guerre opposa des rois, Avraham connut une délivrance".

-> En 1809, en temps de guerre, le 'Hatam Sofer a écrit que puisque nos Sages nous ont dit que que les guerres font partie du processus de la guéoula, ce serait à la fois faux et contre-productif pour les juifs de prier pour que la guerre se termine, à la place ils devraient demander la guéoula.

Le rav 'Haïm Kanievsky dit que les souffrances qui précèdent la guéoula ont pour objectif de nous motiver à prier pour la guéoula.
[ainsi, notre réflexe principal en temps de guerre dans le monde est d'y voir un appel d'Hachem pour que l'on prie davantage de tout notre cœur pour une guéoula au plus vite.]

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-> voir également les paroles du Rambam : https://todahm.com/2016/08/22/le-regard-juif-face-a-une-catastrophe-dans-le-monde

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+ Nécessité d'appéhrender les choses avec les lunettes de la Torah :

-> Selon le rav Moché Sorotzkin : De même que la Création initiale du monde n'a été faite que pour le peuple juif, de même depuis, sa "maintenance" continue est également pour nous. Ainsi, en tant que tel tout ce qui se passe dans ce monde arrive pour le peuple juif. Même lorsqu'il y a une guerre à l'autre bout du monde, c'est tout pour le peuple juif.

Le Ram'hal (Daat Tvounot - sima 146) souligne que de nos jours nous avons une avantage majeur sur ceux qui ont connu la sortie d'Egypte. Ils n'avaient pas la Torah, et ils leur étaient ainsi très difficile de reconnaître l'implication d'Hachem dans tout ce qui se passait.
De nos jours, bien que nous soyons en exil et que nous n'ayons pas de prophète ou de miracle dévoilé, nous avons la Torah à travers laquelle la présence et l'implication d'Hachem nous sont connues.

Le rav 'Yé'hezkel Abramsky ('Hazon Yé'hezkel) dit que bien que les miracles avec les plaies et l'ouverture de la mer Rouge étaient sans précédent, où moment où le peuple juif l'a vécu, ils n'avaient pas la "lentille" parfaite pour voir (au plus haut niveau) ce qui se passait devant leurs yeux.
[Malgré la grandeur des événements,] le peuple juif n'a pas pu comprendre pleinement ce qui s'est passé, et la révélation ultime d'Hachem n'a été qu'une fois qu'ils ont reçu la Torah et la capacité de voir les choses avec "les yeux de la Torah".

-> Le rav El'hanan Wasserman a écrit dans une lettre à ses disciples, pendant les années tumultueuses de l'avant 2e guerre mondiale :
"tu tomberas en démence, au spectacle que verront tes yeux" (véayita méchouga, mimar'é éné'ha acher tir'é - Ki Tavo 28,34).
"tu tomberas en démence" = cela sera notre réaction si la façon dont nous traitons ce que nous voyons est basée sur notre propre intelligence. Mais si nous regardons les événements dont nous sommes témoins et les situations qui se déroulent à travers le prisme de la Torah, alors tout est clair et compréhensible.
Tout ce qui arrive au peuple juif a été prédit dans la Torah Ecrite et Torah Orale.

-> Le rav El'hanan Wasserman écrit ailleurs :
Nous vivons une époque chaotique. Les gens sont confus ; les choses se passent si vite qu'il est difficile de comprendre ce qui se passe. Même si nous pouvions trouver les solutions les plus appropriées aux problèmes d'aujourd'hui, demain elles ne valent rien ...
Il n'y a qu'un seul moyen : regarder dans la Torah et essayer de comprendre pourquoi Hachem nous fait cela.
Car c'est seulement alors que nous trouverons des explications et des éclaircissements pour tout ce qui se passe.

Il ajoute ensuite :
Si nous avions la possibilité de demander à Hachem Lui-même pourquoi Il fait ce qu'Il fait, Il répondrait : "Allez apprendre! Cherchez dans la Torah et vous trouverez les réponses à toutes vos questions!"

-> Ces paroles prennent racines dans celles du Gaon de Vilna :
"Tout ce qui arrive dans le monde, au peuple juif dans son ensemble et à chaque individu, depuis le début des temps jusqu'à la fin des temps, tout est suggéré dans la Torah."

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-> Nos Sages expliquent que chaque événement dans le monde est planifié en pensant aux juifs.
La guémara (Avoda Zara 2b) nous dit qu'après la venue du machia'h, les nations du monde essaierons de réclamer une récompense pour avoir tout fait. Elles diront : "Nous avons créé des infrastructures au profit du peuple juif!"
Hachem répondra : "Imbéciles, vous l'avez fait pour vous-mêmes".

=> S'il s'agit d'une retranscription d'une conversation qui aura lieu après la venue du machia'h, lorsque la Vérité sera absolue, comment sera-t-il possible pour les nations du monde de faire une telle affirmation?
Et pourquoi Hachem traite-t-il les nations d'imbéciles/fous? Ne serait-ce pas plus judicieux de les traiter de menteurs?

Le rav de Brisk (paracha 'Hayé Sarah) explique que les nations du monde dans ce cas ne mentiront pas. En vérité, tout dans le monde est pour le peuple juif. Tout ce qui est fait pour la civilisation et son développement est pour notre bénéfice. A ce moment-là, après la venue du machia'h, il sera démontré que les non-juifs étaient des imbéciles, pas des menteurs, car bien qu'ils aient fait le travail pour le peuple juif, ils ne l'ont pas reconnu à l'époque, et ils n'avaient pas non plus l'intention de nous faire du bien. Pour cette raison, il sera inapproprié pour eux d'attendre une récompense.

De son côté, le rav Moché Sorotzkin commente : bien que cette prise de conscience ne se produise pour les non-juifs qu'après la venue du machia'h, à un niveau subconscient, le monde entier connaît cette vérité. C'est pourquoi ils nous blâment constamment pour tout ce qui se passe dans le monde, même s'ils ne peuvent articuler aucune raison logique pour le faire.

[ on a pu voir précédemment que :
La guémara (Yébamot 63a) nous dit que "les familles du monde" sont bénies "bichvil Israël" (en raison d'Israël). De même, les malheurs viennent aussi dans le monde en raison des juifs ("bichvil Israël").
Le Sidouro chel Shabbath (5,4,3) explique que le mot "bichvil" est lié au terme : "chvil"(un chemin), et cela nous signifie que le chemin que prend le monde dépend du chemin que les juifs prennent.]

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Il est intéressant de préciser que
-> Selon les Richonim (Rachba - 'Houlin 91a ; Akédat Its'hak chaar 56), l'exil est un décret d'Hachem, et une partie de l'essence de ce décret est que nous sommes placés sous la juridiction des nations du monde.
Si nous essayons de combattre cela, les répercussions peuvent être terribles.
-> De pus, la guémara (fin de Kétoubot), sur le verset : "hichbati ét'hèm bnot Yérouchalayim" (Chir haChirim 2,7), enseigne que nous avons reçu l'ordre avec un serment de ne pas nous rebeller contre les nations du monde.
Si nous annulons ce serment et nous rebellons contre elles, les répercussions pourraient être terribles.
[d'où l'importance de plutôt supplier Hachem pour la Délivrance. ]

-> "Aux temps pré-messianiques, la face de la génération sera comme la face du chien." [guémara Sota 49b]
Le rav Itzele de Volozhin explique que le chien avec sa compréhension limitée, réagit en mordant le bâton, ne comprenant pas que la cause de sa souffrance est vraiment l'homme qui utilise le bâton pour le frapper.

Le rav El'hanan Wasserman (Ikvéta déMessikha) apporte cela en référence à ceux qui ont choisi de blâmer les nations du monde sur ce qui se passait en Europe juste avant la seconde guerre mondiale, et en particulier Hitler (c'est à cause lui! S'il n'avait pas été là alors ...). A cette époque, il y avait une partie des juifs qui voulait tenter de combattre l'antisémitisme par des démonstrations de force physique et d'autres en soumettant des articles dans les journaux non-juifs dénonçant la discrimination et l'injustice raciste.

Le rav Wasserman a expliqué que tenter de riposter, que ce soit physiquement ou en s'en prenant à une tribune publique était une erreur, car nous devons réaliser que tout vient d'Hachem, et que la seule façon de rectifier la situation est par la Torah et la prière.

[et même lorsque nous sommes dans une situation où une hichtadlout est nécessaire, néanmoins cela ne doit pas être l'attention principale de nos efforts, mais plutôt de se tourner vers Hachem en prière et téchouva.
L'essentiel est de toujours maintenir en nous une clarté dans le contrôle absolu d'Hachem. ]

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+ L'exemple du tonnerre :

-> Selon la guémara (Béra'hot 59a), l'objectif du tonnerre et des cauchemars est de "rendre droit ce qui ait tordu dans le cœur" d'une personne.
Cela est déduit du verset : "D. a arrangé les choses de telle sorte qu'on le craigne" (Kohélet 3,14).

-> Le rav Israël Moché Sorotskin dit que c'est de cette façon que nous devons aborder toutes les choses qui nous font peurs.
Nous devons réaliser qu'elles viennent d'Hachem, et qu'il n'y a pas de place pour la crainte de la chose elle-même ; nous devons lui permettre d'éveiller notre crainte d'Hachem (yirat chamayim).

-> Le rav Eliyahou Lopian fait remarquer que les tonnerres sont pratiquement toujours suivis par de la pluie. Pourquoi cela?

Il donne la réponse suivante :
La pluie n'est pas une chose naturelle. C'est une bénédiction d'Hachem, et nous avons toujours besoin de quelques mérites pour recevoir une pluie abondante.
Parfois, nous n'avons pas assez de mérites pour cela, et alors Hachem va produire tout d'abord des tonnerres qui vont conduire à agiter la crainte d'Hachem (yirat chamayim) chez quelques personnes.
Grâce à ces mérites supplémentaires, le monde est alors capable de recevoir la bénédiction de la pluie.

La même chose est vraie pour chaque bénédiction que Hachem désire nous donner.
Nous devons être méritants pour la recevoir, et si ce n'est malheureusement pas le cas, alors Hachem nous envoie différentes choses pour nous réveiller.
A la suite de cet éveil spirituel en nous, cela va générer le mérite nécessaire pour recevoir la bénédiction d'Hachem.

Nous pouvons observer que le mot "nourriture" (mazon - מזון) a la même guématria que le mot "émouna" (אמונה - avec le kolel), car lorsque l'homme éprouve une confiance absolue dans son Créateur, cela entraîne automatiquement un déversement de bénédictions et d'abondance, sa subsistance est élargie.

L'abondance de la nourriture descend depuis le Temple céleste vers le Temple terrestre qui sont placés "face à face".
Des portes du ciel, descend la subsistance dans le monde directement sur Jérusalem.
Puis, Jérusalem déverse cette abondance sur toute la terre d'Israël qui la déversera à son tour sur toute la terre.
[Tsror ha'Haïm - Vayakel]