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Tout ne se passe que pour le peuple d’Israël

+ Tout ne se passe que pour le peuple d'Israël :

-> "Tout malheur qui arrive sur le monde n'arrive qu'en raison du peuple juif [afin qu'il ouvre les yeux et fasse téchouva], comme il est écrit : "J'ai anéanti des nations, leurs tours fortifiées sont en ruines ; j'ai dévasté leurs campagnes, qui ne voient plus de passants, leurs villes sont ravagées, abandonnées de tous, dépeuplées. Je disais : "Si seulement tu me craignais et acceptais une leçon!"" (Tséfania 3,6-7)"
[cela indique que les autres nations sont punies afin que les juifs en viennent à s'améliorer, à faire téchouva.]
[guémara Yébamot 63a]

[Selon Tséfania, Hachem amène des destructions et désolations sur les non-juifs comme une leçon de moussar d'Hachem pour Ses enfants adorés. En étant témoins de cela, les juifs renforcent leur conscience de la force infinie d'Hachem, ainsi qu'une crainte de la punition Divine et des comptes que nous aurons à rendre (si l'on ne fait pas téchouva).]

-> La guémara (Yébamot 63a) nous dit que "les familles du monde" sont bénies "bichvil Israël" (en raison d'Israël). De même, les malheurs viennent aussi dans le monde en raison des juifs ("bichvil Israël").
Le Sidouro chel Shabbath (5,4,3) explique que le mot "bichvil" est lié au terme : "chvil"(un chemin), et cela nous signifie que le chemin que prend le monde dépend du chemin que les juifs prennent.

-> "D. a arrangé les choses de telle sorte qu'on le craigne" (véaElokim assa, chéyir'ou milfanav - Kohélét 3,14).
Rachi commente que cela signifie que Hachem amène des catastrophes sur le monde ou effectue des changements inhabituels de la nature afin d'accroître la crainte du Ciel (yirat chamayim) chez les êtres humains.

-> Nos Sages expliquent cela par l'analogie d'un père qui punit son esclave devant son fils afin que son fils en vienne à se comporter comme il le faut.
Le père aime son fils intensément et ne souhaite pas le frapper [directement]. C'est pourquoi, il inflige une punition sévère en présence de son fils, mais sans frapper son fils.
De la même façon, Hachem amène une punition sur les nations du monde, afin que le peuple juif en prête attention et les pousse à s'améliorer.

-> "Des vents tu fais tes messagers; des flammes ardentes, tes ministres" (Téhilim 104,4)
Le 'Hafets 'Haïm explique que lorsque nous avions des prophètes, Hachem nous envoyait des messages de faire téchouva par leur biais, mais de nos jours, Hachem envoie des messages par "des vents et des flammes ardentes".

-> Le rav El'hanan Wasserman (maamar Daat Torah - ot zaïn) écrit :
Tant que nous avions des prophètes (névi'im), Hachem nous frappait et les prophètes nous en expliquaient qui se cachait derrière et le but de ce qu'Il nous fait. [à l'image d'un père qui ne frappe son enfant que si celui-ci sait qu'il le frappe et le pourquoi]
Actuellement, nous devons essayer de comprendre les messages d'Hachem par d'autres moyens.

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-> Le Smak (Séfer Mitsvot katan - mitsva 9) définit le verset : "Vous circoncirez l'excroissance de votre coeur" (oumaltem ét orlat lévav'hem - Ekev 10,16), comme étant une obligation positive de la Torah : celle d'aimer le moussar.
Cela inclut à la fois l'apprentissage réel du moussar et l'attention portée au moussar qui nous est dirigé : soit par d'autres personnes, soit par Hachem lui-même, comme par le biais d'événements mondiaux, ce que le rav Israël Salanter appelle : le "moussar chamayimi" (la réprimande céleste).
[ainsi, nous avons une mitsva de la Torah de prendre à cœur le 'moussar chamayimi' qu'Hachem nous transmet! ]

-> La guéoula est un processus à atteindre, et par exemple le midrach dit que la "voix d'Eliyahou haNavi" (kolo chel Eliyahou) qui arrivera avant le machia'h sera des circonstances effrayantes ou douloureuses (ex: tsunami, tremblement de terre, ...) dans un but de nous réveiller à Hachem (sortir du sommeil du train train de notre vie) pour que l'on soit prêt à cette nouvelle période du machia'h.
Le rav Moché Sorotzkin dit que nous sommes au courant de l'existence d'une "voix d'Eliyahou" (kolo chel Eliyahou), mais nous ne la percevons pas clairement, car sinon on n'aurait plus la possibilité de choisir (libre arbitre).

-> En ce sens, le rav Yéhochoua Leib Diskin expliquait que malgré l'évidence qu'Hachem a créé le monde et qu'Il s'en occupe en permanence, il se doit d'exister une possibilité d'hérésie. [chacun ayant un degré plus ou moins important]
En effet, de même que Hachem a créé la lumière et l'obscurité, le bien et le mal, Il a créé un yétser ara spécial pour l'hérésie, afin qu'il puisse y avoir une récompense pour ceux qui restent forts dans leur émouna.

-> Le rav 'Hatzkel Levenstein enseignait à ses élèves la nécessité vitale d'utiliser le temps à bon escient et d'éviter de lire les journaux, même lorsqu'ils ne contiennent aucun matériel ou publicité inapproprié.
Il a ensuite ajouté que la seule raison pour laquelle il s'intéressait parfois aux informations était de voir s'il y avait des signes dans l'évolution du monde indiquant que le machia'h était en route.

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-> Le Gaon de Vilna décrit les événements de ce monde comme étant un "échantillon" de la vraie réalité dans le royaume d'en-Haut (méén dougma chél maala).

-> Comme machal (parabole) pour expliquer les paroles du Gaon de Vilna, le rav El'hanan Wasserman dépeint l'image d'un magasin de fruits qui a un étalage de fruits en plastique dans la vitrine pour attirer les clients dans le magasin.
Le fruit en plastique n'a pas la sensation d'être un fruit, ne sent pas le fruit et n'a pas le goût du fruit.
Cependant, l'affichage ressemble à la réalité et informe les gens dans la rue de ce qui est vendu à l'intérieur du magasin.
De même, bien que nous ressentions que nous vivons ce monde comme une réalité absolue, en vérité, ce que nous voyons se produire dans notre monde en est une représentation symbolique.
Ce qu'il se passe dans la "devanture" de ce monde n'est que pour nous permettre de comprendre ce qu'il se passe au Ciel.

-> S'adressant à ses élèves à la fin des années 1930, le rav El'hanan Wasserman a transmis cet enseignement du Gaon de Vilna et l'a appliqué aux événements de l'époque : la montée au pouvoir d'Hitler.
Le rav Wasserman a explique que la menace dangereuse que représentait Hitler n'était que la façade ; la vraie menace était évidemment une accusation qui se produisait contre le peuple juif au Ciel.

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-> "Prenez-moi et jetez-moi à la mer, vous la verrez s'apaiser, car je reconnais que c'est par mon fait que vous essuyez cette violente tempête" (Yona 1,12)

=> Comment Yona savait-il que la tempête était à cause de lui?
De plus, sur ce bateau il y avait 70 prêtes idolâtres qui faisaient les pires avérot. Peut-être que la tempête était une punition pour leurs mauvais comportements (à l'inverse de la sainte conduite de Yona)?

Le rav de Brisk explique que Yona comprenait que, si l'on peut dire, Hachem ne "perd pas Son temps".
Une tempête ne serait provoquée que pour que quelqu'un reconnaisse et comprenne cet appel à changer.
Puisqu'il était le seul juif à bord du bateau, Yona était conscient qu'il était le seul auquel le message était destiné, le seul qui devait ressentir un éveil à se rapprocher d'Hachem.
Ainsi, il comprenait que la tempête lui était destinée.

[on apprend là que lorsqu'il se passe des choses inhabituelles, des malheurs, dans le monde, on ne doit pas perdre émouna, au contraire on doit avoir conscience que c'est notre papa Hachem, qui nous aime infiniment, qui nous appel à revenir plus proche de Lui.]

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-> Au Maroc, un terrible tremblement de terre a frappé une grande zone, tuant plusieurs milliers de personnes.
Cette même semaine, en Israël dans la yéchiva de Kfar 'Hassidim, le rav Eliyahou Lopian a expliqué dans un cours que bien que ce tremblement de terre a eu lieu dans un endroit très éloigné, il s'est déroulé afin que nous, le peuple d'Israël, nous puissions renforcer notre crainte d'Hachem et nous améliorer.
Si nous ne réagissons pas et que nous classifions simplement cela comme un événement fruit du hasard, de la naturalité des choses, alors il est probable que la catastrophe va s'élargir et des choses plus terribles vont se produire.
[rav Eliyahou Lopian - Lev Eliyahou - Yitro]

-> Le Ran écrit que les choses se passent tout d'abord dans des lieux éloignés, nous donnant l'opportunité de faire téchouva.
Si nous ne tenons pas compte du message, alors Hachem amène la punition plus proche, et encore plus proche si cela est nécessaire.
Tout cela afin que nous nous réveillons et réalisons que Hachem est en train de communiquer avec nous, nous demandant de rectifier nos fautes.

-> Le rav El'hanan Wasserman (Kovets Maamarim - maamar Daat Torah - ot vav) enseigne que lorsque Hachem juge bon de punir les juifs, d'abord il va amener une calamité sur la population générale et les juifs vont souffrir dans ce groupe.
Si nous écartons cet évènement et disons : "ce n'est qu'une simple coïncidence, c'est des choses qui arrivent", alors les difficultés vont reposer spécifiquement sur les juifs, et cela afin qu'ils n'en viennent plus à se tromper sur le fait que Hachem est en train de leur parler [dans les habits de la nature de ce monde].

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-> Nos Sages (midrach Béréchit rabba 49,6) rapporte que Hachem a envoyé des tremblements de terre et des inondations (des "catastrophes naturelles") à Sodome, comme avertissements pour amener les citoyens de la vielle vers le changement pour aider à éviter la catastrophe, et cela pendant une durée de 25 années avant la destruction de Sodome (selon d'autres midrachim, c'était 52 ans avant!).
Mais les habitants de Sodome n'ont pas tenu compte des avertissements.

[cela doit nous faire réfléchir : est-ce que nous sommes si différents aujourd'hui?
Nous avons tendance à avoir la même vision que les non-juifs, alors qu'en réalité Hachem cherche à nous réveiller spirituellement de nombreuses année avant la venue du machia'h. ]

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-> Rabbénou 'Hananel (commentaire sur la guémara Béra'hot 59) écrit sur la cause des tremblements de terre et des tsunamis :
"Lorsque Hachem voit les horreurs que le peuple juif est forcé d'endurer aux mains des nations du monde, Il doit se contrôler (si l'on peut dire) pour ne pas détruire le monde.
Il pleure sur la douleur du peuple juif, et 2 "larmes" tombent du Ciel, créant un bruit assourdissant et des ravages lors de leur chute.
Au final, elles éclaboussent dans la Yom haGadol (la mer méditerranée).

Hachem fait cela uniquement pour montrer au peuple juif qu'Il ne les a pas délaissés, qu'Il ne les a pas oubliés, qu'Il ne les a pas abandonnés, et qu'Il va les ramener à la maison.
Le but de cela est afin de renforcer leurs coeurs afin qu'ils ne désespèrent pas de la guéoula ; mais plutôt, qu'ils se renforcent à endurer les peines de l'exil ...

Hachem montre des signes merveilleux (les catastrophes naturelles) dans le monde afin de faire savoir que cela lui est difficile pour Lui de supporter de voir le peuple juif qui est asservi et errant dans l'exil ...

Lorsque le peuple juif voit tout cela, les juifs se disent : "Regardez! Hachem est nôtre! Sa miséricorde est sur nous, et notre souvenir est devant Lui!"
Avec cette reconnaissance, le peuple juif renforce sa crainte du Ciel (yir'at chamayim) et s'attache à la Torah et aux mitsvot d'Hachem."

[ainsi bien que les désastres naturels peuvent être classés comme des "punitions", ils sont simultanément des signes de la part d'Hachem de Sa proximité et de Son amour à notre égard.
Si nous utilisons ces événements pour nous réveiller spirituellement et pour faire téchouva, alors ces punitions apparentes peuvent être des catalyseurs pour d'énormes bénédictions (en mérite d'avoir exploité cet appel d'Hachem).]

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-> Le midrach (Béréchit rabba 4,6) dit que les désastres naturels comme les tremblements de terre, et ainsi que toute cruauté peuvent être attribués aux conséquences des actions des juifs.

-> Une fois, un juif venant de très loin se rendit chez le ‘Hafets ‘Haïm et lui raconta qu’un ‘Tsunami’ avait eu lieu en Amérique. Le tsadik se mit subitement à trembler de tous ses membres.
Le voyageur s’étonna : "Eh bien, Rav, que se passe-t-il? Cela ne concerne que des milliers de non-juifs? Pourquoi le Rav se tourmente-t-il?
- Si un juif, répondit le ‘Hafets ‘Haïm, voyageait en Chine et se mettait à parler en Yiddich devant des milliers de non-juifs, il est clair qu'il ne s'adresserait qu'au juif unique qui se trouverait parmi eux.
Il en est de même ici : est-ce pour des centaines de milliers de non-juifs qu'Hachem fait trembler la Terre alors qu'ils ne comprennent rien à ce qui se déroule devant leurs yeux?
Tout cela n'est destiné qu'aux Bné Israël que D. a choisis parmi tous les peuples et à qui Il a donné un coeur pour écouter et l'intelligence pour comprendre. Du Ciel, on nous parle et on nous demande de modifier notre conduite pour être meilleurs et plus saints!"

-> Après avoir rapporté ces paroles, le rav Elimélé'h Biderman ajoute :
Ces paroles du ‘Hafets ‘Haïm restent valables même à notre époque et il est certain qu’Hachem est en train de nous parler.

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-> Le rav 'Haïm Palaggi (Réfoua vé'Haïm - sof chap.5) écrit au sujet d'une épidémie à son époque (au 19e siècle). Lorsque les gens ont essayé de l'arrêter, Hachem a juste envoyé quelque chose de pire et de plus contagieux.
Un fléau survient à la suite de fautes et sert un but bien précis. En tant que tel, ce n'est terminé qu'une fois qu'Hachem juge que c'est le bon moment, lorsque nous faisons téchouva et revenons à faire Sa volonté.
[de même que le 'Hafets 'Haïm disait que chaque balle d'une arme à son destinataire précis, de même Hachem décrète avec une précision totale quelle maladie, à qui, combien de temps elle va durée et avec quelle intensité, ... ]

-> A l'époque du 'Hatam Sofer (1762-1839), il y a également eu un épidémie importante.
Lorsqu'elle s'est finalement arrêtée, le 'Hatam Sofer a déclaré : "Nous devons réaliser que ce monde n'est pas libre pour tous et que nous ne pouvons tout simplement pas revenir à notre ancien mode de vie. Il serait impensable que nous agissions comme Pharaon, qui immédiatement après avoir vu l'apaisement de chaque plaie, endurcissait son coeur."
Il disait aussi : "Nous ne pouvons absolument pas revenir à la normale! Si nous ne tirons pas une leçon de ce qui s'est passé, les conséquences peuvent être très dures, que D. nous en préserve."

-> Le Ran (Drachot haRan - drouch aachiri) écrit au sujet de la peste noire à son époque, qui a durée 13 ans.
Le Ran explique que le but des difficultés est de nous amener à la reconnaissance de ce qui est important dans ce monde (c'est-à-dire les réalisations de spiritualité et le développement d'un lien de proximité avec Hachem).
Par le biais des difficultés, on en vient à faire téchouva, à se recentrer sur ce qui est émet (vrai).

-> De même, après la production du vaccin contre la polio en 1954, le rav Eliyahou Dessler a déclaré :
"Maintenant, tout le monde respirera facilement, mais ils ne se rendent pas compte que Hachem joue avec nous, pour ainsi dire. Tout au long de l'exil, Il apporte à plusieurs reprises des maladies sans remède, puis l'homme découvre un remède et tout le monde s'excite, mais par la suite Il apporte quelque chose de nouveau.
C'est l'un des moyens d'Hachem pour nous punir et nous tester. Nous ne serons pas méritants d'être exemptés de problèmes de santé tant que nous n'arrivons pas à notre plein tikoun (réparation), le moment de "véhassiroti ma'hala mikirbé'ha" (et j'enlèverai la maladie du milieu de vous)."

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-> "La guerre est un présage de la rédemption" (guémara Méguila 17b).
Le midrach (rabba 42,4) affirme : "Si tu vois des royaumes se quereller, attends-toi aux pas du machia'h. D'où l'apprenons-nous? D'Avraham, car lorsqu'une guerre opposa des rois, Avraham connut une délivrance".

-> En 1809, en temps de guerre, le 'Hatam Sofer a écrit que puisque nos Sages nous ont dit que que les guerres font partie du processus de la guéoula, ce serait à la fois faux et contre-productif pour les juifs de prier pour que la guerre se termine, à la place ils devraient demander la guéoula.

Le rav 'Haïm Kanievsky dit que les souffrances qui précèdent la guéoula ont pour objectif de nous motiver à prier pour la guéoula.
[ainsi, notre réflexe principal en temps de guerre dans le monde est d'y voir un appel d'Hachem pour que l'on prie davantage de tout notre cœur pour une guéoula au plus vite.]

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-> voir également les paroles du Rambam : https://todahm.com/2016/08/22/le-regard-juif-face-a-une-catastrophe-dans-le-monde

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+ Nécessité d'appéhrender les choses avec les lunettes de la Torah :

-> Selon le rav Moché Sorotzkin : De même que la Création initiale du monde n'a été faite que pour le peuple juif, de même depuis, sa "maintenance" continue est également pour nous. Ainsi, en tant que tel tout ce qui se passe dans ce monde arrive pour le peuple juif. Même lorsqu'il y a une guerre à l'autre bout du monde, c'est tout pour le peuple juif.

Le Ram'hal (Daat Tvounot - sima 146) souligne que de nos jours nous avons une avantage majeur sur ceux qui ont connu la sortie d'Egypte. Ils n'avaient pas la Torah, et ils leur étaient ainsi très difficile de reconnaître l'implication d'Hachem dans tout ce qui se passait.
De nos jours, bien que nous soyons en exil et que nous n'ayons pas de prophète ou de miracle dévoilé, nous avons la Torah à travers laquelle la présence et l'implication d'Hachem nous sont connues.

Le rav 'Yé'hezkel Abramsky ('Hazon Yé'hezkel) dit que bien que les miracles avec les plaies et l'ouverture de la mer Rouge étaient sans précédent, où moment où le peuple juif l'a vécu, ils n'avaient pas la "lentille" parfaite pour voir (au plus haut niveau) ce qui se passait devant leurs yeux.
[Malgré la grandeur des événements,] le peuple juif n'a pas pu comprendre pleinement ce qui s'est passé, et la révélation ultime d'Hachem n'a été qu'une fois qu'ils ont reçu la Torah et la capacité de voir les choses avec "les yeux de la Torah".

-> Le rav El'hanan Wasserman a écrit dans une lettre à ses disciples, pendant les années tumultueuses de l'avant 2e guerre mondiale :
"tu tomberas en démence, au spectacle que verront tes yeux" (véayita méchouga, mimar'é éné'ha acher tir'é - Ki Tavo 28,34).
"tu tomberas en démence" = cela sera notre réaction si la façon dont nous traitons ce que nous voyons est basée sur notre propre intelligence. Mais si nous regardons les événements dont nous sommes témoins et les situations qui se déroulent à travers le prisme de la Torah, alors tout est clair et compréhensible.
Tout ce qui arrive au peuple juif a été prédit dans la Torah Ecrite et Torah Orale.

-> Le rav El'hanan Wasserman écrit ailleurs :
Nous vivons une époque chaotique. Les gens sont confus ; les choses se passent si vite qu'il est difficile de comprendre ce qui se passe. Même si nous pouvions trouver les solutions les plus appropriées aux problèmes d'aujourd'hui, demain elles ne valent rien ...
Il n'y a qu'un seul moyen : regarder dans la Torah et essayer de comprendre pourquoi Hachem nous fait cela.
Car c'est seulement alors que nous trouverons des explications et des éclaircissements pour tout ce qui se passe.

Il ajoute ensuite :
Si nous avions la possibilité de demander à Hachem Lui-même pourquoi Il fait ce qu'Il fait, Il répondrait : "Allez apprendre! Cherchez dans la Torah et vous trouverez les réponses à toutes vos questions!"

-> Ces paroles prennent racines dans celles du Gaon de Vilna :
"Tout ce qui arrive dans le monde, au peuple juif dans son ensemble et à chaque individu, depuis le début des temps jusqu'à la fin des temps, tout est suggéré dans la Torah."

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-> Nos Sages expliquent que chaque événement dans le monde est planifié en pensant aux juifs.
La guémara (Avoda Zara 2b) nous dit qu'après la venue du machia'h, les nations du monde essaierons de réclamer une récompense pour avoir tout fait. Elles diront : "Nous avons créé des infrastructures au profit du peuple juif!"
Hachem répondra : "Imbéciles, vous l'avez fait pour vous-mêmes".

=> S'il s'agit d'une retranscription d'une conversation qui aura lieu après la venue du machia'h, lorsque la Vérité sera absolue, comment sera-t-il possible pour les nations du monde de faire une telle affirmation?
Et pourquoi Hachem traite-t-il les nations d'imbéciles/fous? Ne serait-ce pas plus judicieux de les traiter de menteurs?

Le rav de Brisk (paracha 'Hayé Sarah) explique que les nations du monde dans ce cas ne mentiront pas. En vérité, tout dans le monde est pour le peuple juif. Tout ce qui est fait pour la civilisation et son développement est pour notre bénéfice. A ce moment-là, après la venue du machia'h, il sera démontré que les non-juifs étaient des imbéciles, pas des menteurs, car bien qu'ils aient fait le travail pour le peuple juif, ils ne l'ont pas reconnu à l'époque, et ils n'avaient pas non plus l'intention de nous faire du bien. Pour cette raison, il sera inapproprié pour eux d'attendre une récompense.

De son côté, le rav Moché Sorotzkin commente : bien que cette prise de conscience ne se produise pour les non-juifs qu'après la venue du machia'h, à un niveau subconscient, le monde entier connaît cette vérité. C'est pourquoi ils nous blâment constamment pour tout ce qui se passe dans le monde, même s'ils ne peuvent articuler aucune raison logique pour le faire.

[ on a pu voir précédemment que :
La guémara (Yébamot 63a) nous dit que "les familles du monde" sont bénies "bichvil Israël" (en raison d'Israël). De même, les malheurs viennent aussi dans le monde en raison des juifs ("bichvil Israël").
Le Sidouro chel Shabbath (5,4,3) explique que le mot "bichvil" est lié au terme : "chvil"(un chemin), et cela nous signifie que le chemin que prend le monde dépend du chemin que les juifs prennent.]

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Il est intéressant de préciser que
-> Selon les Richonim (Rachba - 'Houlin 91a ; Akédat Its'hak chaar 56), l'exil est un décret d'Hachem, et une partie de l'essence de ce décret est que nous sommes placés sous la juridiction des nations du monde.
Si nous essayons de combattre cela, les répercussions peuvent être terribles.
-> De pus, la guémara (fin de Kétoubot), sur le verset : "hichbati ét'hèm bnot Yérouchalayim" (Chir haChirim 2,7), enseigne que nous avons reçu l'ordre avec un serment de ne pas nous rebeller contre les nations du monde.
Si nous annulons ce serment et nous rebellons contre elles, les répercussions pourraient être terribles.
[d'où l'importance de plutôt supplier Hachem pour la Délivrance. ]

-> "Aux temps pré-messianiques, la face de la génération sera comme la face du chien." [guémara Sota 49b]
Le rav Itzele de Volozhin explique que le chien avec sa compréhension limitée, réagit en mordant le bâton, ne comprenant pas que la cause de sa souffrance est vraiment l'homme qui utilise le bâton pour le frapper.

Le rav El'hanan Wasserman (Ikvéta déMessikha) apporte cela en référence à ceux qui ont choisi de blâmer les nations du monde sur ce qui se passait en Europe juste avant la seconde guerre mondiale, et en particulier Hitler (c'est à cause lui! S'il n'avait pas été là alors ...). A cette époque, il y avait une partie des juifs qui voulait tenter de combattre l'antisémitisme par des démonstrations de force physique et d'autres en soumettant des articles dans les journaux non-juifs dénonçant la discrimination et l'injustice raciste.

Le rav Wasserman a expliqué que tenter de riposter, que ce soit physiquement ou en s'en prenant à une tribune publique était une erreur, car nous devons réaliser que tout vient d'Hachem, et que la seule façon de rectifier la situation est par la Torah et la prière.

[et même lorsque nous sommes dans une situation où une hichtadlout est nécessaire, néanmoins cela ne doit pas être l'attention principale de nos efforts, mais plutôt de se tourner vers Hachem en prière et téchouva.
L'essentiel est de toujours maintenir en nous une clarté dans le contrôle absolu d'Hachem. ]

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+ L'exemple du tonnerre :

-> Selon la guémara (Béra'hot 59a), l'objectif du tonnerre et des cauchemars est de "rendre droit ce qui ait tordu dans le cœur" d'une personne.
Cela est déduit du verset : "D. a arrangé les choses de telle sorte qu'on le craigne" (Kohélet 3,14).

-> Le rav Israël Moché Sorotskin dit que c'est de cette façon que nous devons aborder toutes les choses qui nous font peurs.
Nous devons réaliser qu'elles viennent d'Hachem, et qu'il n'y a pas de place pour la crainte de la chose elle-même ; nous devons lui permettre d'éveiller notre crainte d'Hachem (yirat chamayim).

-> Le rav Eliyahou Lopian fait remarquer que les tonnerres sont pratiquement toujours suivis par de la pluie. Pourquoi cela?

Il donne la réponse suivante :
La pluie n'est pas une chose naturelle. C'est une bénédiction d'Hachem, et nous avons toujours besoin de quelques mérites pour recevoir une pluie abondante.
Parfois, nous n'avons pas assez de mérites pour cela, et alors Hachem va produire tout d'abord des tonnerres qui vont conduire à agiter la crainte d'Hachem (yirat chamayim) chez quelques personnes.
Grâce à ces mérites supplémentaires, le monde est alors capable de recevoir la bénédiction de la pluie.

La même chose est vraie pour chaque bénédiction que Hachem désire nous donner.
Nous devons être méritants pour la recevoir, et si ce n'est malheureusement pas le cas, alors Hachem nous envoie différentes choses pour nous réveiller.
A la suite de cet éveil spirituel en nous, cela va générer le mérite nécessaire pour recevoir la bénédiction d'Hachem.

Nous pouvons observer que le mot "nourriture" (mazon - מזון) a la même guématria que le mot "émouna" (אמונה - avec le kolel), car lorsque l'homme éprouve une confiance absolue dans son Créateur, cela entraîne automatiquement un déversement de bénédictions et d'abondance, sa subsistance est élargie.

L'abondance de la nourriture descend depuis le Temple céleste vers le Temple terrestre qui sont placés "face à face".
Des portes du ciel, descend la subsistance dans le monde directement sur Jérusalem.
Puis, Jérusalem déverse cette abondance sur toute la terre d'Israël qui la déversera à son tour sur toute la terre.
[Tsror ha'Haïm - Vayakel]

A partir du moment où l'homme accepte [sincèrement] sur lui le joug de la royauté divine, la Présence Divine descend et s'étend au-dessus de sa tête.
[Zohar - Térouma 160b]

L'ange Mikhaël accomplit une mission, il se déplace en un seul vol, l'ange Gabriel en 2 vols, Eliyahou haNavi en 4 vols et l'ange de la mort en 8 vols, mais durant une épidémie, l'ange de la mort accomplit sa mission en un seul vol. [guémara Béra'hot 4b]

-> Le Maharal explique :
l'ange Mikhaël se déplace en un seul vol sans s'arrêter en chemin car il est désigné pour accomplir des missions de clémence. Il se déplace sans marquer de pause.
L'ange de la mort quant à lui doit faire 7 pauses avant de se rendre vers sa future victime afin de lui donner plusieurs chances de se repentir.

Lorsqu'un homme libère son esprit de toutes les choses matérielles, lorsqu'il appréhende correctement la vraie nature de D. et se réjouit de cette connaissance, il est impossible qu'un malheur quelconque lui arrive.
Il est toujours avec D., et D. est toujours avec lui.
[Rambam - Guide des égarés 3,51]

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-> Rabbi 'Haïm de Volozhin (Néfech ha'Haïm 3,12-13) cite la guémara ('Houlin 7b), qui enseigne que celui qui a assimilé le verset : "Hachem ou aElokim èn od mélévado" (Hachem est D., il n'y a rien en dehors de Lui - Vaét'hanan 4,35) sera protégé de toutes les forces destructrices.
Celui qui accepte la souveraineté absolue de D., se place entièrement sous Ses ailes protectrices.
Bien que la nature contienne de nombreux éléments adverses, l'homme de foi sait qu'ils ne sont que des marionnettes entre les mains du Créateur.
[rav Avraham 'Haïm Feuer]

-> Le rav Its'hak Zev Soloveitchik (le rav de Brisk), était un descendant du rav 'Haïm de Volozhin, et pendant la Seconde guerre mondiale, il n'oubliait jamais le conseil du Néfech ha'Haïm :
"Si tu penses toujours à D., Il pensera toujours à toi et te protégera du malheur".

-> Le rav Yossef Leib Bloch de Telshe (Chiouré Daat 2,44) nous enseigne :
les forces naturelles qui menacent l'humanité peuvent être comparées à un chien méchant retenu par une longue laisse attachée autour de son cou. Lorsque l'animal attaque, la seule issue pour la victime désignée consiste à appeler le maître du chien pour qu'il retienne la bête.
Si la victime ne reconnaît pas la présence du maître, il est réellement en grave danger.
De même, lorsque l'homme ne voit pas la "laisse" qui retient les forces de la nature, il se place effectivement à leur merci.

+ Désire ce que ton Maître [Hachem] désire pour toi, et réjouis-toi de la part qu'Il a choisie pour toi.
Quand tu pries, demande seulement une chose : que D. t'inspire pour suivre Ses enseignements.
[en effet, le plus grand bonheur possible est le fait d'avoir une relation d'intimité avec D. toujours plus intense. En ce sens, tout ce qu'on demande dans nos prières va en ce sens (ex: de la santé, de la parnassa, ... pour mieux faire Ta volonté, pour mieux Te connaître).]

Quant à tout le reste : "Dépose devant Hachem ton fardeau et Il te soutiendra" (Téhilim 55,23).
[par exemple, on peut avoir un moment dans la journée où l'on va sortir de nos tiroirs toutes nos douleurs, toutes nos difficultés, ... que l'on a dans notre vie, et l'on va alors vider notre cœur à papa Hachem (certain que seul Lui peut nous sauver).
Ensuite, on remet tous ces choses de côté et l'on ressort notre sourire.
En effet, les Téhilim l'affirment : "Dépose devant Hachem ton fardeau et Il te soutiendra" = c'est bon on a fait notre part du travail (déposer notre fardeau devant Hachem), nous sommes alors confiants que tout est entre les meilleurs mains possibles, et que ça se terminera forcènement au mieux ("Il te soutiendra")!]

[Rabbénou Acher - Or'hot 'Haïm - 66]

+ "Place toujours et éternellement ta confiance en Hachem, car Hachem est le Rocher protecteur des 2 mondes" (Yéchayahou 26,4).
La guémara (Ména'hot 29b) déduit de ce verset : celui qui place toute sa confiance en Hachem méritera la Protection d'Hachem en ce monde et dans le monde à Venir.

Le Maharal de Prague (Netivot Olam - Bita'hon chap.1) explique :
Ce qui signifie que celui qui était à l'origine destiné à souffrir en ce monde, n'est contraint par ce décret qu'aussi longtemps qu'il pense être sous le contrôle de forces physiques.
Or celui qui craint D. voit que les forces de la nature ne sont que des outils inanimés entre les mains d'un Créateur qui contrôle tout.
Ce bita'hon soulève littéralement l'homme de foi "hors de ce monde" ; il entre dans une sphère d'existence entièrement nouvelle, qui n'est pas sans ressembler au monde à Venir.
Il ne semble pas différent du reste de l'humanité, mais en réalité il en est complètement séparé : il est entouré d'une lueur surnaturelle qui le protège des vicissitude de la vie matérielle.

C'est ce que voulait dire le roi David quand il chantait : "Tu es un abri pour moi. Tu me préserves de la détresse. Tu m'enveloppes de chants d'allégresse Sélah! ... Nombreuses sont les souffrances des réchaïm, mais celui qui a confiance en Hachem est entouré de bonté" (Téhilim 32,7-10).

"C'est la Lumière de la présence de D. qui est la cause réelle de toute bonne chose, et son absence qui est la cause de tout mal."
[Ram'hal - Déré'h Hachem 5,8]

La joie de vivre doit toujours faire partie du quotidien de l'homme, car tout ce qui vient du ciel est pour le bien.
L'homme doit constamment se stimuler à être joyeux dans son service divin.
[rabbi 'Haïm Vittal - Tikoun yessod aéfer]

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-> "La finalité est toujours entièrement positive, car même les drames et les pires souffrances qui peuvent s'abattre sur l'homme, que D. nous en préserve, lorsqu'on analyse leur finalité, ne sont pas du tout mauvaises mais au contraire porteuses de grands bienfaits parce qu'elles viennent intentionnellement d'Hachem pour le bien de celui qui les subit, afin de lui rappeler de se repentir ou bien pour expier ses fautes.
Il en résulte que l'intention Divine est, à n'en pas douter, pour le bien.
Ainsi, on devra se remplir d'une grande joie en prenant conscience du bien qui jaillira de la finalité. Car en vérité, le mal n'existe pas dans le monde, qui est entièrement bon."
[rabbi Na'hman de Breslev - Likouté Moharan 65]

"Béni soit celui qui place sa confiance en Hachem et dont Hachem est son appui" (Yirmiyahou 17,7)

-> Le Sfat Emet (Térouma - תרל"ד) commente : le plus nous plaçons notre confiance en Hachem, le plus de bonnes choses nous arriveront.
Le bita'hon en lui-même amène de grandes délivrances sur une personne.

-> Le Messé'h Hokhma (Ekev 10,20) explique ce verset ainsi :
Yirmiyahou promet ici de grandes bénédictions à une telle personne ["celui qui place sa confiance en Hachem et dont Hachem est son appui"], le comparant à un arbre planté le long d'un fleuve qui a une source d'eau constante et infaillible pour le soutenir.
Une personne qui a confiance en Hachem [D. peut tout me donner], va profiter d'une subsistance constante et infaillible, sans peur ni anxiété.

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-> Le 'Hovot haLévavot rapporte l'idée suivante :
- Ainsi parle Hachem : "Maudit soit l'homme qui met sa confiance dans les gens [plutôt qu'en D.]" (Yirmiyahou 17,5)
et à l'inverse : "Béni soit l'homme qui a confiance en Hachem, alors Hachem sera sa sécurité" (Yirmiyahou 17,7).
- "Quiconque a confiance en Hachem se trouve environné de Sa bonté" (Téhilim 32,1).

=> Dans une même situation, celui qui verra positivement les choses avec confiance en Hachem, alors il a la promesse d'être entouré de la bonté de D., d'être béni par Hachem, ...

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->"Béni soit l'homme qui Se confie en Hachem, et dont Hachem est l'espoir" (barou'h aguéver acher yivta'h b'Hachem, véaya Hachem mivta'ho - Yirmiyahou 17,7).
Cela signifie : Qui est la personne qui est bénie d'avoir confiance en Hachem?
"véaya Hachem mivta'ho" : or, nos Sages disent que le terme : "véaya "(ce sera – והיה), est un mot qui implique de la joie.
Ainsi, si une personne est joyeuse, heureuse [en toute situation], alors cela prouve qu'elle a véritablement confiance en Hachem.

-> Le Arougat haBossem commente ce verset (Yirmiyahou 17,7) :
"La vraie confiance en Hachem est lorsque l’on se repose uniquement sur Lui, sans penser que ses propres efforts aident en quoi que ce soit, mais en étant convaincu au contraire, que chacune de ses actions, son empressement et ses efforts ne sont que néant et que tout s’accomplit grâce à la parole d’Hachem.
C’est à ce sujet que le verset dit "Béni soit l’homme qui place sa confiance en Hachem" et poursuit "et pour qui Hachem est son appui", pour exclure celui qui a confiance en Hachem, mais qui cependant se repose aussi sur ses actions.
Et de fait, un tel homme est béni et heureux, car il dépose son fardeau sur Hachem et sait que tout ce qui arrive dans ce monde n’est que le fruit de Sa volonté, qu’Il désire son bien à chaque instant et que, même lorsqu’Il se conduit avec rigueur, ce n’est que bénéfique."

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-> "Béni soit l’homme qui se confie en Hachem, et dont Hachem est l’espoir" (Yirmiyahou 17,7)

=> La répétition "qui se confie en Hachem, et dont Hachem est l’espoir" demande un éclaircissement.

-> Le rav Chimone Sofer (le petit-fils du ‘Hatam Sofer) donne l'explication suivante :
parvenir à une confiance intègre en Hachem est certes un travail très difficile. Néanmoins, l’homme fera tout ce qui est en son pouvoir, renforcera sa confiance en Hachem, et Hachem l’aidera à parvenir à parfaire cette vertu, comme toutes les mitsvot, car nos Sages (guémara Souca 52b) enseignent : "Si Hachem ne lui venait pas en aide (à l’homme), il ne pourrait y parvenir".
Hachem se tient à la droite de l’homme afin de l’aider. Dès lors, on peut lire le verset ainsi : "Béni soit l’homme qui se confie en Hachem", qui s’efforce de placer sa confiance en Lui, "et dont Hachem est l’espoir", qui méritera grâce à cela que Hachem l’aide à acquérir cette confiance intégralement.

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-> "Béni soit l’homme qui place sa confiance en Hachem et pour qui Hachem est son appui" (barou'h aguéver acher yivta'h b'Hachem véaya Hachem mivta'ho - Yirmiyahou 17,7)
Le Arougat haBossem commente :
"La vraie confiance en Hachem est lorsque l’on se repose uniquement sur Lui, sans penser que ses propres efforts aident en quoi que ce soit, mais en étant convaincu au contraire, que chacune de ses actions, son empressement et ses efforts ne sont que néant et que tout s’accomplit grâce à la parole d’Hachem.
C’est à ce sujet que le verset dit "Béni soit l’homme qui place sa confiance en Hachem" et poursuit "et pour qui Hachem est son appui", pour exclure celui qui a confiance en Hachem, mais qui cependant se repose aussi sur ses actions.
Et de fait, un tel homme est béni et heureux, car il dépose son fardeau sur Hachem et sait que tout ce qui arrive dans ce monde n’est que le fruit de Sa volonté, qu’Il désire son bien à chaque instant et que, même lorsqu’Il se conduit avec rigueur, ce n’est que bénéfique."

-> "J’ai placé Hachem en face de moi en permanence" (chiviti Hachem lénegdi tamid – Téhilim 16,8)
Le Baal Chem Tov explique : le mot chiviti (שיויתי) est à rattacher au terme : chiv'yon (l’égalité - שיווין ou השתוות). Dans tout ce qui lui arrive, l’homme doit ressentir que cela lui est égal, que ce soit lorsqu’on le loue ou lorsqu’on l’humilie et dans tous les autres domaines également.
Lorsqu’il mange des mets succulents ou des aliments ordinaires, tout est égal à ses yeux ...
Pour tout ce qui lui arrive, il se dira : "Cela m’a été envoyé par le Ciel et telle est Sa volonté ..., mais de son propre point de vue, cela fait aucune différence.
C’est un niveau très élevé.

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+ "Hachem est bon pour tous, Sa pitié s'étend à toutes Ses Créatures" (Téhilim 145,9)

-> Le 'Hovot haLévavot (introduction au Chaar haBé'hira) explique que Hachem s'occupe avec bonté de chacune de Ses créatures, mais malheureusement la plupart des gens sont "aveugles" et ne parviennent pas à reconnaître l'extrême grandeur de la bonté d'Hachem.

-> De même, le Rambam (Moré Névou'him 3,12) écrit que puisqu'Hachem est la "bonté ultime", alors chaque chose qu'Il fait est incontestablement bon, comme il est écrit : "Hachem est bon pour tous".
Hachem ne fait que des bonnes choses, et ce n'est qu'en raison de notre incompréhension (nous sommes humains, donc limités), et que nous avons fauté initialement en écoutant le lachon ara du serpent, que parfois nous penons que Hachem nous traite méchamment.