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Un mariage juif : une joie imprégnée de sainteté

+ Un mariage juif : une joie imprégnée de sainteté :

-> Le peuple juif composé de nombreux individus. Chaque personne a son propre caractère et ses propres qualités, qui sont différentes de celles des autres. "Tout comme les visages des gens ne se ressemblent pas, leurs perspectives ne se ressemblent pas non plus".
Chaque âme offre une nuance, une facette unique de la révélation divine dans le monde.

Lorsqu'un 'hatan et une kalla se marient, une nouvelle nuance de la révélation divine est révélée. C'est une occasion de dévoilement de la Chékhina, la manifestation de la présence d'Hachem.
Selon nos Sages (guémara Sotah 17) : "Un homme et une femme qui en sont dignes (il y a de la paix entre eux), la Chékhina repose entre eux."
A chaque instant, Hachem se trouve partout, mais lorsque nos Sages disent que la Chékhina repose à un certain endroit, cela signifie que la bonté d'Hachem est révélée et qu'elle est davantage perceptible.
Lorsqu'un homme et une femme se marient, la Chékhina se dévoile à eux, elle est perçue plus intensément.
[à l'image de la venue du machia'h, où nous voulons que Hachem se dévoile pleinement à nous, retirant tout ce qui le cache actuellement de notre perception, de même le mariage permet à Hachem d'être davantage présent dans notre vie. ]

La famille et les amis qui assistent à un mariage contribuent à la révélation de la Chékhina. Leur présence permet au 'hatan et à la kalla de mieux percevoir et reconnaître la force divine en eux.
[Toute la cérémonie du mariage est de matérialiser la grandeur de ce moment.] La joie intense qui caractérise un mariage juif est la joie de savoir qu'il y aura une nouvelle révélation de la Divinité dans le monde.
[à un mariage, Hachem nous dit : "Mon cadeau, c'est Moi, Je serai davantage à vos côtés!" (tant qu'il y a de la paix entre vous)". Il n'y a pas de plus grande joie, qu'avoir plus de proximité avec la Source des bénédictions, de toute vie, papa Hachem. ]

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-> Nos Sages comparent un homme qui épouse une femme à une personne qui a perdu un objet puis l'a retrouvé. Un homme sans femme est un plag goufa (un demi-corps). Il lui manque une partie de lui-même.
Lorsqu'un homme et une femme se marient, ils trouvent leur véritable place dans la vie. Ils révèlent au monde leur nuance unique de révélation divine.
Le monde manquait de ce dévoilement d'Hachem qu'eux seuls pouvaient apporter, et maintenant ils remplissent enfin leur mission et apportent un nouvel aspect de la Divnité dans le monde, et c'est la source de la joie lors de leur mariage.

Les âmes des participants, les parents du 'hatan et de la kalla, la famille proche, les amis et les amis de la famille, sont proches des âmes du 'hatan et de la kalla, et par conséquent, elles aussi font l'expérience de la révélation divine et ressentent la présence de la Chékhina. C'est pourquoi ils se réjouissent avec le nouveau couple.
[toutes les âmes juives sont liées les unes aux autres, ainsi on ressent tous inconsciemment cet ajout de Présence Divine (surtout les proches du couple), et on se réjouit!
D'une certaine façon, on se réjouit d'accueillir un nouveau séfer Torah, de recevoir un grand tsadik, combien à plus forte raison doit-on chanter et danser lorsque Hachem Lui-même qui vient plus fortement dans ce monde, en résidant avec ce nouveau couple.
Cela est applicable même à ceux déjà mariés, car avec le temps on prend pour acquis, on oublie de chérir cette réalité. ]

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-> La joie elle-même a le pouvoir de révéler l'être intérieur d'une personne.
Une personne qui se trouve dans un état de joie est plus expressive que d'habitude et est capable d'accomplir plus que d'habitude. Lorsque sa joie éclate, elle s'ouvre et exprime ce qu'elle a de plus profond en elle.
La joie intense conduit à la danse. Ressentant le besoin de s'élever au-dessus de son existence terrestre limitée et de se connecter à sa divinité intérieure, les pieds de la personne joyeuse semblent la soulever du sol de leur propre chef. Maintenant que son âme est en position dominante, elle élève littéralement son corps physique.

Comme nous l'avons expliqué précédemment, la joie d'un mariage est le résultat de la révélation de la bonté Divine. De plus, l'état de joie en soi aide les gens à exprimer et à révéler leur Divnité intérieure.
C'est une mitsva d'apporter de la joie au 'hatan et à la kalla, car cette joie les aide à se connecter à la force Divine dans ce monde.

Lorsque nous participons à la danse joyeuse d'un mariage, nous pouvons nous connecter à sa puissance profonde et intrinsèque. En levant les pieds lorsque nous dansons, nous exprimons le fait que notre corps et toute notre existence physique sont élevés, entièrement consacrés à Hachem.
Nous nous réjouissons d'être des juifs connectés à Hachem (ce qui n'est pas le cas des non juifs), dont l'existence entière est consacrée à la révélation de la bonté divine dans le monde.
Lors d'un mariage, nous nous connectons à cette bonté divine, qui est notre véritable source de vie. Nous nous réjouissons du nouveau foyer qui sera fondé par ce couple, un foyer qui est une révélation d'Hachem.
Un mariage est l'occasion d'une révélation divine, dont nous faisons l'expérience et que nous portons ensuite dans le reste de notre vie. C'est la joie de "Chékhina chérouya bénéhem" (la Chékhina repose entre eux).

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-> Cette compréhension jette les bases de la nouvelle maison du couple, un microcosme du Temple où la Chékhina sera révélée.

La 'houpa qui recouvre le 'hatan et la kalla représente le 3e partenaire, la divinité qui plane au-dessus d'eux et les relie.
Les partenaires du mariage sont maintenant à l'ombre de la Chékhina. Tout comme un oiseau plane au-dessus de ses petits et les enveloppe de chaleur, la Divinité enveloppe le couple.

Le mariage démontre que l'essence de la vie d'un juif est sa dimension intérieure, la bonté d'Hachem qu'il révèle dans le monde. C'est ce qui caractérise tout son être.

[d'après rav Avraham Tsvi Kluger]

Un aide Divine aux jeûnes mariés

+ Un aide Divine aux jeûnes mariés :

"Hachem façonna le côté qu'Il avait pris à l'homme en femme et Il l'amena à l'homme" (Béréchit 2,22)

-> Nos Sages (guémara Béra'hot 61a) enseignent que lors du mariage d'Adam et de 'Hava, Hachem lui-même a assumé le rôle de celui qui escorte le marié jusqu'au dais conjugal.
Le 'Hidouché haRim explique que cela signifie qu'Adam a bénéficié d'une aide Divine particulière pour accomplir un exploit jusqu'alors inachevé : fonder un nouveau foyer.

Ce que cela signifie pour nous, c'est que si les nouveaux mariés n'ont pas à réinventer la roue, chacun d'entre eux bénéficie d'une certaine mesure supplémentaire d'aide Divine lorsqu'il ou elle entreprend ce changement majeur dans sa vie.
[ Le 'Hidouché haRim affirme que cette aide est présente pendant la semaine des Shéva Bra'hot, avec un semblant restant tout au long de la première année de mariage. ]
[Likouté Yéhouda - p.43]

Le mariage

+ Le mariage :

-> La guéoula viendra lorsque toutes les âmes qui doivent venir dans ce monde seront descendues du monde supérieur. C'est l'une des raisons pour lesquelles nous nous réjouissons des mariages, car ils conduisent à la venue d'enfants dans le monde et rapprochent ainsi la guéoula.
La joie d'un mariage indique l'approche de la guéoula, et c'est là l'allusion de la guémara (Yébamot 62a) : "Le fils de David ne viendra pas avant que toutes les âmes du corps [au ciel] n'aient été achevées [ne soient descendues dans ce monde]".
C'est la joie d'un mariage ; c'est pour les âmes qui viendront dans ce monde en conséquence ; c'est l'union, et par elle nous nous rapprochons de la guéoula. C'est pourquoi nous disons dans les 7 bénédictions du mariage [la bénédiction de] : "Célébrez grandement", [allusion à] la construction du Temple, car c'est à partir de cette joie que le Temple sera construit.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Likoutim ]

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-> Le Zohar décrit comment Hachem fait venir les âmes des parents décédés du gan Eden afin qu'elles se réjouissent des mariages de leurs enfants. Les générations précédentes viennent également participer à la célébration.

En ce sens, il est écrit : "Au moment d'un mariage, les âmes des ancêtres arrivent du monde de la Vérité, jusqu'à 3 générations en arrière ; c'est le cas pour tout Israël, et il y a ceux pour qui [les âmes viennent] même [des générations antérieures]."
[rabbi Yossef Its'hak Schneersohn - séfer haMaamarim Kountresim 1,38b ]

[même si nous ne les voyons pas physiquement, nous devons renforcer notre certitude que nos parents, grands-parents et arrières grands-parents décédés sont tous là, à notre mariage.
De plus, par le biais du mariage nous pouvons rapprocher la guéuola, et donc la résurrection des mots, où nous retrouverons nos ancêtres. ]

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+ Apporter de la joie aux mariés :

-> Nos Sages (Béra'hot 6b) proposent 3 suggestions quant à l'importance d'apporter de la joie aux mariés :
1°/ se réjouir avec les mariés, c'est comme recevoir la Torah ;
2°/ c'est comme apporter une offrande de remerciement aux mariés ;
3°/ c'est comme si l'on reconstruisait une des parties détruites de Jérusalem.
Chacun d’entre elles représente une manière dont le mariage symbolise l’interaction d'Hachem avec le monde.

Au sujet de : c'est comme apporter une offrande de remerciement aux mariés.
Les mariés sont deux entités distinctes, l'une étant l'homme et l'autre la femme, et en tant que telles, elles sont complètement séparées. Leur union vient d'Hachem qui les réunit ... et lorsque quelqu'un apporte de la joie au marié, leur union est complétée, et [cela exprime la notion que] c'est Hachem qui unit le couple.
Cela enseigne que tous les changements dans la réalité, comme le fait qu'ils se séparent physiquement en mâle et femelle, viennent d'Hachem. Cet aspect [d'apporter de la joie aux mariés est] "comme si l'on offrait un korban de remerciement" (guémara Béra'hot 6b) ... qui n'existe que pour enseigner que tous les changements dans la réalité sont dus à Hachem.
[le fait qu'on offre une offrande de remerciement, exprime la reconnaissance que D. est présent dans toute situation (rien ne peut se passer sans un décret de D.) et dans chaque changement de la réalité d'une personne. Par notre joie et nos mots, on conforte les mariés dans l'idée qu'ils ont fait le bon choix, et par là ils en viennent à remercier et apprécier davantage la Providence Divine (en capitalisant dessus, le couple sera moins tenté d'aller voir si l'herbe est plus verte ailleurs, car convaincu que c'est le meilleur choix, car validé par Hachem). ]

En ce qui concerne ce qu'il est dit [qu'apporter de la joie aux mariés est considéré] "comme si l'on reconstruisait une des ruines de Jérusalem", l'interprétation est que l'union des mariés apporte l'achèvement de la formation de l'homme ; parce qu'il était auparavant considéré comme une forme déficiente, et qu'il est maintenant considéré comme une forme complète. Cela est comparable à la reconstruction des ruines de Jérusalem, car l'union des époux est un édifice, une nouvelle entité, construit par Hachem.

Il est dit que celui qui apporte de la joie [aux mariés] : "Il reçoit la récompense de l'acquisition de la Torah, qui a été donnée avec cinq voix" (Béra'hot 6b) ....
La Torah a été donnée avec cinq voix [le mot "voix" apparaît cinq fois dans le récit du don de la Torah (Yitro 19,16-19)]. [La Torah est l'ordre divin qui a été donné au monde, et elle apporte l'achèvement/perfection au monde. Par conséquent, celui qui apporte de la joie à la mariée et au marié complète l'union de la mariée et du marié, au point qu'il y a une réalité achevée, et une personne est considérée comme le monde entier ... l'homme étant un microcosme du monde entier.
De même, la Torah est un microcosme du monde entier. Lorsque l'on apporte de la joie aux mariés, dont l'union est l'achèvement d'une personne, qui est le monde entier, on mérite ainsi la Torah, qui est également la réalité achevée du monde entier, ce qui explique pourquoi la Torah a été donnée avec cinq voix.
Cette interprétation est incontestablement vraie et claire pour quiconque comprend la sagesse.
[Maharal, Tiferet Yisrael 30]

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-> Le sujet de l'épouse céleste est bien connue : il s'agit de la communauté d'Israël dans son ensemble [la source de toutes les âmes juives] et, en particulier, de l'étincelle divine qui se trouve à l'intérieur de chaque juif.
Le mot "épouse" (kalla) dérive de kilayon, qui signifie "achèvement" ou "expiration", comme dans : "Mon âme aspire, elle expire [kalta], aux parvis d'Hachem" (Téhilim 84,3).
Il s'agit de l'amour naturel et essentiel qui est enraciné dans chaque étincelle divine et qui consiste à vouloir mourir pour l'Unique, parce qu'il fait effectivement partie du Divin et qu'il est attiré par sa source ...
[un juif est prêt à sacrifier sa vie pour sanctifier le nom d'Hachem, car il y a une étincelle Divine dans l'âme du juif qui est attirée à Hachem. Combien de juifs même très loin de la religion ont été prêts à mourir pour D., leur intériorité aspirant à retrouver Sa source, à se jeter d'amour dans les bras d'Hachem. ]

Mais même si l'âme d'une personne est enracinée dans le désir et la passion d'être constamment attirée vers la source de sa formation ... en étant toujours en mouvement vers le Haut ..., néanmoins, ce [désir] est caché et enfermé dans une personne, et n'est en aucune façon révélé ... et c'est pourquoi le mot "mariée" (kalla) est dérivé de kilayon, comme dans : "Mon âme ... expire [kalta]", car cela fait référence à l'amour qui est caché dans l'endroit mystérieux du cœur du peuple juif ...
[ainsi tout juif a un désir de se connecter avec Hachem, mais cela est caché/latent et a besoin d'être révélé. ]

C'est l'idée de la danse devant la mariée : en dansant devant elle, nous éveillons en elle un point de connexion, la faisant passer du caché au révélé, et elle devient une sorte de réceptacle pour s'unir à son mari.
En effet, par sa joie et son plaisir, que nous lui transmettons en dansant devant elle, elle s'élève, et ce qui est bloqué en elle s'éveille et se révèle, son désir d'union ...
Il en va de même pour l'étincelle divine dans l'individu, que l'on appelle une mariée [d'Hachem] ; par la danse que nous exécutons devant elle, ce qui était caché en elle [c'est-à-dire l'amour de l'âme juive] s'illumine et se révèle.
[rabbi Dov ber Schneersohn - drouché 'Hatouna 2 - p.659 ]

=> Danser devant la mariée lui procure joie et ravissement, lui permettant de révéler son désir intérieur et son aspiration ardente pour son époux.
Chaque juif, et la communauté d'Israël dans son ensemble, est l'épouse d'Hachem. Dans leur essence spirituelle, ils aspirent à Hachem, mais ils doivent faire sortir ce désir et cette aspiration de leur lieu de dissimulation pour être révélés.
Lorsque nous dansons et nous réjouissons (de notre relation privilégiée, notre grande proximité avec Hachem par rapport aux autres nations), il est possible de révéler des sentiments qui sont latents en nous.

Le véritable amour, c'est lorsque 2 personnes ne font qu'un, tout en restant deux.
[rabbi Ména'hem Mendel de Kotzk]

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[en ce sens un couple c'est faire 3 = chacun fusionne en un projet commun, tout en gardant et épanouissant leur personnalité respective. ]

L’importance de reconnaître l’intervention Divine dans son couple

+ L'importance de reconnaître l'intervention Divine dans son couple :

-> "Une personne doit savoir que son niveau de foi dans tout ce que nos Sages ont déclaré doit être comme si elle le savait elle-même, comme ce qu'ils [nos Sages] ont déclaré (Sotah 2a) que 40 jours avant la création d'un fœtus, une voix céleste proclame : "La fille d'untel est destinée à untel"
Ainsi, après avoir épousé une femme, il devrait être tout aussi clair, selon sa foi, qu'elle lui était destinée que s'il avait entendu cette voix céleste lui-même.

Et si sa foi est claire et qu'il n'attribue pas le résultat [de son mariage] à une coïncidence, [le mariage] sera certainement réussi et paisible pour tous leurs jours, car la parole d'Hachem n'est que pour le bien, pour la paix et pour l'éternité.

Mais s'il n'y croit pas complètement, et qu'il a un petit élément d'incertitude sur le fait que c'était dû à ses actions ou à la coïncidence, alors il sera puni de temps en temps, mesure pour mesure, selon les besoins, comme il est dit : "Moi aussi, je marcherai avec vous dans l'indifférence" (Bé'houkotaï 26,41), ce qui pourrait, D. nous en préserve, conduire à la séparation, ou à quelque chose de similaire [c'est-à-dire, le divorce]. De même, une personne doit croire en toutes les paroles de nos Sages à ce degré."
[rav Moché Feinstein - Darach Moché - dernier paragraphe de Vayé'hi]

-> Le rav Efraïm Pinczower commente :
Nous voyons, d'après les paroles du rav Moché Feinstein, comment le fait d'intérioriser notre croyance en l'intervention Divine (hachga'ha pratit) peut avoir une influence positive considérable sur le mariage et le shalom bayit.
Si l'on croit vraiment que c'est Hachem qui nous fait choisir notre conjoint, on ne pensera jamais : "Nous avons fait une erreur" ou "Je peux trouver quelqu'un de mieux" après l'avoir épousé, et le rav Feinstein garantit le succès de notre mariage dans ce cas.
En même temps, le rav Feinstein prévient que si l'on n'est pas convaincu à 100% dans cette croyance, et que l'on entretient le moindre doute sur le fait que le choix de notre conjoint était uniquement notre propre décision ou déterminé par le hasard [et non de D.], alors nous pourrions constater qu'Hachem punira le couple, ce qui pourrait conduire à [des disputation], à une séparation du couple ou pire encore.
[...]
Selon le rav Feinstein, le fait de reconnaître véritablement la supervision/intervention directe d'Hachem sur la personne que nous épousons contribuera certainement à accroître le succès et la paix au sein de notre mariage.

Quelques réflexions sur le couple

+++ Quelques réflexions sur le couple :

+ Un couple = se voir comme 2 moitiés d'un tout :

Nous devons réaliser que le mariage n'est pas une relation comme les autres. C'est totalement différent.

-> Le Raavad (dans son introduction à Baalé Néfech) explique que lorsque Hachem a créé les animaux, il les a tous créés mâles et femelles, deux êtres distincts. Cependant, lorsqu'Il a créé les humains, Il a créé un seul être, un mâle et une femelle ensemble, et les a ensuite séparés en deux.
Pourquoi a-t-il procédé de la sorte uniquement pour les êtres humains? Pourquoi n'était-il pas suffisant de créer l'homme et la femme séparément, comme Hachem l'a fait pour les animaux? Il allait de toute façon les séparer.

-> Le Rambam (Hilkhot Ichout 15:19) écrit que chaque homme est obligé d'aimer sa femme comme il s'aime lui-même. Comment cela est-il possible? Est-il possible d'aimer quelqu'un comme on s'aime soi-même?

-> Le Ramban explique que lorsque la Torah écrit : "Tu dois aimer ton ami comme toi-même" (Kédochim 19,18), il ne faut pas l'entendre au sens littéral. Il est impossible pour une personne d'en aimer une autre comme elle s'aime elle-même.
Cependant, en ce qui concerne le mariage, nous constatons qu'en effet, chaque homme est tenu d'aimer sa femme comme il s'aime lui-même.

=> C'est peut-être pour cette raison qu'Hachem a créé les humains différemment des animaux. Hachem a compris que pour qu'un mari et une femme parviennent à une relation parfaite, ils doivent être un seul être au départ, puis, plus tard, se diviser en deux. C'est seulement parce que l'homme et la femme n'étaient qu'un seul être au départ qu'il est possible pour lui de l'aimer comme il s'aime lui-même.
Il est impossible que deux êtres deviennent un s'ils n'étaient pas un à l'origine.
Le Arvé Na'hal (Béréchit) affirme que ce phénomène n'a pas seulement eu lieu lors de la création originale de l'homme, mais il s'applique également à tous les hommes qui ont été créés par la suite.

C'est de là que vient la halacha de "ichto kégoufo", la femme d'un homme faisant partie de son propre corps. Il ne s'agit pas seulement d'un beau concept, c'est la réalité. Ce n'est qu'en raison de cette réalité qu'un homme peut vraiment aimer sa femme comme il s'aime lui-même.

En gardant cela à l'esprit, il est beaucoup plus facile pour un homme et sa femme de s'entendre.
Le conjoint fait partie du corps de l'homme, comme un de ses membres. Comment ne pas aimer son propre bras?
Cet amour devrait même être plus grand que l'amour que nous avons pour nos enfants.
Nos enfants sont considérés comme notre progéniture, et non comme des parties de notre corps physique. Certains pères pensent le contraire. Les enfants sont leur chair et leur sang, et ils ont un amour naturel pour eux.
Un tel père peut penser que sa femme n'a pas cette relation avec lui. C'est une erreur. La situation est inverse. Sa femme fait partie de lui, plus que ses enfants.

C'est pour cette raison qu'Hachem décide 40 jours avant la conception d'une personne qui sera sa femme. Une femme fait partie de la constitution physique d'un homme. Ce processus doit avoir lieu au moment de son développement, avant sa naissance.
Souvent, le mari et la femme pensent de la même manière. Parfois, le mari est étonné de voir qu'il pense à quelque chose et qu'elle pense la même chose. Ont-ils le roua'h hakodech? Non, c'est parce qu'il ne fait qu'un avec son épouse.

=> Le mariage n'est pas simplement le fait de deux personnes choisies au hasard qui décident de vivre ensemble. C'est la réunion de deux moitiés en un tout. Le couple peut devenir un, ce qui le rend plus grand que n'importe quelle relation existant dans le monde entre deux êtres humains. Si nous prenons conscience du lien spécial qui existe, nous pouvons exploiter le pouvoir du mariage.

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+ Le Shalom Bayit :

-> Nous entendons constamment ces mots sacrés (shalom bayit). La paix doit résonner dans le foyer. Existe-t-il un ingrédient secret pour s'assurer qu'elle reste paisible?
Dans le Or'hot Tsadikim (chaar haSin'a), il est dit que si l'on veut s'entendre avec quelqu'un, il ne faut pas lui rendre visite souvent. Les personnes que nous visitons fréquemment finiront par devenir nos ennemis.
=> Comment se fait-il que la Torah attende de nous que nous nous entendions avec quelqu'un avec qui nous vivrons en permanence (notre conjoint-e)?

Comme nous l'avons vu, le mari et la femme sont essentiellement un seul être qui a été divisé en deux. Si l'homme et la femme ne font qu'un, il ne devrait pas être très difficile de s'entendre. Le côté droit de votre corps a-t-il du mal à s'entendre avec le côté gauche?
Ainsi, nous avons une longueur d'avance dans le mariage, mais pourquoi entraîne-t-il tant de complications et de disputes?

-> Le verset dit : "La recherche des désirs crée une séparation" ((Michlé 18,1).
Rabbénou Yona (Chaaré Téchouva 1,31) explique que quiconque court après ses désirs crée une distance entre lui et les autres. Tous les êtres humains ont des besoins et des désirs différents, et tant que nous chercherons à satisfaire nos propres désirs, nous ne serons jamais en mesure d'établir des liens avec les autres.
Mes besoins ne sont généralement pas les vôtres, et cette idée entraîne des complications dans les relations. Si un mari cherche à satisfaire ses propres désirs sans tenir compte de son épouse (vision égocentrique de la vie), il crée une séparation entre eux.

-> Le plus grand ciment d'un mariage est la spiritualité. Le rav Nathan Wachtfogel conseillait les jeunes hommes avant leur mariage sur l'importance de créer un lien spirituel entre eux et leur femme. Il est difficile de créer un lien basé sur le physique. Nous avons tous des besoins physiques différents. Mais une chose que nous avons tous en commun est la spiritualité. Lorsqu'il s'agit de faire la volonté d'Hachem, il n'y a pas d'écart ni de différence entre les humains. Plus un homme et une femme créent leur relation sur la base de la volonté d'Hachem, plus ils auront de choses en commun.

[un juif doit avoir en tête que l'essentiel est de se préparer pour le monde à Venir qui est éternel, tout autre tracas est éphémère. Ainsi, chacun dans un couple doit vouloir le meilleur pour son conjoint dans ce monde, mais surtout dans le monde à Venir. Il y a un objectif, une direction commune.]

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-> Si un conjoint considère sa relation avec sa femme comme ayant pour seul but de satisfaire ses désirs et que sa femme n'est qu'un moyen de les satisfaire, ses désirs deviendront incontrôlables. Il cherchera des moyens de satisfaire constamment ses désirs, même en dehors de son foyer.
Son chemirat énayim sera hors de contrôle. Il ne fera que nourrir ses désirs de plus en plus par le biais du mariage.
Cependant, s'il perçoit sa relation avec sa femme comme un moyen de renforcer le lien qui les unit, alors elle est limitée à cet objectif. S'il se rend compte que le temps passé avec sa femme lui permet de renforcer son mariage, il ne le désirera nulle part ailleurs. Quel but y aurait-il à satisfaire ses désirs en dehors de son foyer?

Le Or'hot Tsadikim (chaar ahava) nous enseigne qu'un homme doit diriger son amour vers sa femme en particulier et ne pas se contenter d'aimer les femmes en général. Il doit aimer sa femme pour tout le bien qu'elle lui fait. Elle le protège des péchés, elle élève ses enfants, elle est responsable de la maison et elle lui permet d'apprendre la Torah avec un esprit clair.
Avec ces pensées, l'amour d'un homme pour sa femme ne deviendra pas incontrôlable.
[rabbi Mordé'haï Sultan]

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+ Qu'est-ce que l'amour?

-> Dans la Torah, il nous est ordonné d'aimer Hachem : "Et tu aimeras Hachem, ton D." (Vaét'hanan 6,5).
Comment est-il possible d'aimer Hachem? A priori cela semble cela semble impossible (ex: Hachem étant infini, au-delà de nos capacités de perception).
Peut-être comprendrions-nous que nous aimons Hachem lorsqu'Il nous donne ce dont nous avons besoin.
Cependant, il existe une halakha selon laquelle nous devons aimer Hachem même lorsque nous nous sentons déçus, car le verset continue : "et avec tous tes moyens", ce que la guémara (Béra'hot 54a) explique comme signifiant "kol mida ou mida" (quelle que soit la situation, [qu'elle soit] bonne ou mauvaise".

=> Il est évident que nous devons redéfinir le mot "amour".
Onkelos (Vaét'hanan 6,5) interprète le mot "ahava" comme vétir'ham, qui vient du mot "ra'hem", qui signifie "miséricorde". Nous devons avoir pitié d'Hachem.
Comment pouvons-nous avoir pitié d'Hachem?

Nous y parvenons lorsque nous nous soucions d'Hachem.
Se soucier d'Hachem signifie que nous nous inquiétons lorsque nous-mêmes ou d'autres personnes n'accomplissent pas Sa volonté. C'est cela le véritable amour : lorsque nous nous soucions de quelqu'un.
Nous aimons aussi nos enfants. Cet amour est le même. Nous nous soucions de nos enfants, nous nous inquiétons constamment pour eux et nous ferions n'importe quoi pour leur bien-être.
Le même concept s'applique à Hachem, nous devrions nous soucier constamment de Son honneur. Nous ferions n'importe quoi pour Lui faire plaisir.

-> Le verset ('Hayé Sarah 24,67) décrit l'amour de Its'hak pour Rivka, et Onkelos explique "ahava" de la même manière : qu'il a eu pitié d'elle (véra'hama).
L'amour d'un homme pour sa femme doit être le même. Il doit prendre soin d'elle, assumer la responsabilité de son bien-être et s'inquiéter pour elle. C'est cela le véritable amour.
Tant qu'un mari n'éprouve pas de tels sentiments, il est loin de connaître le véritable amour.
Un tel mari peut penser qu'il aime sa femme, mais c'est faux, et il s'en rendra compte très vite lorsque cet amour disparaîtra sans raison apparente. S'il s'agit d'un amour égoïste, il peut facilement s'effondrer, car il est basé sur nos sentiments, et les sentiments ont tendance à changer.
Mais si l'amour d'un mari est basé sur l'attention qu'il porte au bien-être de sa femme, il ne fluctuera jamais. Lorsqu'il attend près de la fenêtre, inquiet parce que sa femme a quelques minutes de retard, il fait l'expérience du véritable amour.
Lorsqu'un mari exprime son souci pour sa femme, celle-ci voit qu'il l'aime. S'il se contente de dire "je t'aime", cela ne veut presque rien dire. Ce n'est que lorsqu'il s'enquiert de son bien-être ou qu'il écoute ses difficultés avec une réelle attention qu'elle verra qu'il l'aime.
[ex: une femme peut interroger son mari, et ce n'est pas vraiment une réponse cartésienne qu'elle veut, mais plutôt voir que son mari se préoccupe d'elle, de ce qu'elle ressent, ... ]

-> Il est écrit dans haKétav véhaKabbala (Lé'h Lé'ha 15,8) au nom du Ramban que le mot de la Torah "yada", qui signifie "savoir", "peut être interprété comme "donner le respect et l'honneur nécessaires à quelqu'un".
La Torah (Béréchit 4,1) utilise le mot "yada" en référence à la relation intime entre un mari et sa femme : "vé'aAdam yada ét 'Hava ichto" (Et Adam connut 'Hava, sa femme). Ici aussi, le mot "yada" signifie la même chose : donner à son conjoint le respect et l'honneur qui lui sont dus.
=> Le véritable amour n'est pas basé sur l'émotion, mais sur le respect et l'honneur. L'amour est logique et non émotionnel. Avec la logique, les émotions suivront.

-> C'est ce que signifie la michna (Pirké Avot 5,16) : Tout amour qui dépend de quelque chose ne durera pas. En revanche, l'amour qui ne dépend pas de quelque chose durera.
Lorsqu'un homme aime sa femme pour son propre bénéfice, cet amour est instable. Il peut aller et venir, selon les circonstances. Si la base de leur shalom bayit est que chaque partenaire atteigne ses propres objectifs, des disputes éclateront de temps en temps. En revanche, si l'un des conjoints aime l'autre simplement pour ce qu'il est, et qu'il se soucie de lui, cet amour ne dépend de rien.

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+ Se focaliser sur le bon en l'autre :

-> Après la faute d'Adam haRichon, Hachem lui demanda s'il avait mangé du Eits haDaat, le Fruit de la Connaissance (Béréchit 3,11). Adam répondit : "La femme que tu m'as donnée, elle m'a donné [quelque chose] à manger de là".
Rachi commente qu'ici nous voyons qu'Adam n'était pas reconnaissant.
Il semble qu'il reproche à Hachem de lui avoir donné 'Hava et que c'est la faute d'Hachem s'il a fini par manger du Eits haDaat. Mais pourquoi Rachi souligne-t-il le manque d'appréciation d'Adam? Il est vrai qu'elle l'a convaincu de manger du Eits haDaat. Qu'aurait-il pu dire d'autre?
Il serait juste de critiquer Adam pour avoir dit lachon ara, puisqu'il a parlé négativement de sa femme, mais Rachi dit qu'il n'a pas été reconnaissant. Pourquoi cela?

Ce Rachi soulève un principe fondamental. Si nous apprécions quelque chose, cette appréciation devrait être suffisamment forte pour que nous voulions protéger et ignorer tout acte répréhensible de la personne qui nous en a fait bénéficier. Puisque Adam a immédiatement blâmé 'Hava pour avoir mangé du Eits haDaat, il a montré qu'il ne l'aimait/appréciait pas vraiment, car s'il l'avait appréciée, il l'aurait protégée et ne lui aurait pas jetée sous le blâme.
Tout le monde a ses défauts et personne n'est parfait (puisque qu'humain). Si nous nous concentrons sur les aspects positifs, les aspects difficiles deviennent nuls et non avenus.

[ainsi, on doit constamment avoir un regard de reconnaissance, d'appréciation du conjoint (même sur les petites choses du quotidien). Comme cela lorsqu'arrive des aspects négatifs ils se trouveront noyés dans l'océan de positif.
Mais si on prend tout pour acquis, qu'on ne fait que se concentrer sur ce qui ne va pas, alors le négatif prend une place de plus en plus perceptible (surtout quand on compare que le positif d'autrui).]

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+ Ayin Tova :

-> La michna (Pirké Avot 5,19) nous dit qu'Avraham est un exemple de quelqu'un qui avait un ayin tova (bon oeil).
Qu'est-ce que l'ayin tova exactement?
Le Yaavets explique que l'ayin tova consiste à percevoir une petite quantité de bien comme une grande quantité. Une personne ayant un ayin tova magnifie tout le bien qu'elle possède. Elle se concentre sur le bien et le mal est balayé sous le tapis.
En revanche, une personne qui a un ayin raa (mauvais oeil) voit tout de suite le négatif et se concentre sur le mauvais.

=> La prochaine fois que nous serons nerveux sur une chose non essentielle, nous devrions regarder la situation dans son ensemble. C'est la bonne façon d'éveiller en nous des sentiments d'amour pour un conjoint.
[le rav Abba Chaoul dit que cela ressemble à quelqu'un qui a une belle maison/appartement, mais qui va mettre son nez dans la poubelle, et qui va se plaindre que c'est sale et que cela sent mauvais.
De même, toute personne (dont nous) a de moins bon aspects de sa personnalité, mais notre conjoint à tellement de belles choses, qu'il faut regarder la beauté, la chance d'avoir un bel ensemble, plutôt que de se focaliser sur la petite poubelle de négatif en l'autre.]

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+ Une relation réfléchie :

-> "Tout comme l'eau reflète notre image, le cœur reflète aussi nos sentiments" (Michlé 27,19).
Le Ohr ha'Haïm haKadoch (Ki Tissa 33,11) explique qu'une personne peut ressentir l'amour ou la haine qui se trouve dans le cœur d'une autre personne.
Il est possible qu'elle ne ressente pas de haine réelle, mais elle sent que quelque chose ne va pas et elle ne peut pas lui rendre la pareille avec amour s'il y a de la haine dans le cœur de son ami.
S'il y a de la discorde dans le cœur d'une personne, il est presque impossible que sa femme ne la ressente pas également.

Cependant, le Ohr ha'Haïm haKadoch nous informe d'un moyen d'éveiller l'amour chez l'autre. Il nous dit que plus une personne développe son cœur à aimer quelqu'un, plus l'autre personne lui rendra automatiquement son amour. C'est ce que nous appelons une relation réfléchie : ce que vous ressentez pour quelqu'un, il le ressentira pour vous. Vous ne pouvez pas les tromper. [Kéter Roch 119]

=> Alors, comment raviver l'amour pour son conjoint?
Nous devons nous arrêter et penser à tout le bien qu'il fait pour nous, à toute l'attention qu'il nous porte et à tout le temps qu'il passe à s'assurer que nous sommes heureux, ...
Cette méthode fonctionne pour toutes les relations. Plus nous pensons et repassons dans notre esprit le bien que les autres font pour nous (même les plus petites choses acquises/normales), plus nous ne pouvons nous empêcher d'être inspirés et d'aimer en retour.
Non seulement nous développons par cette attitude notre amour, mais cela suscitera aussi l'amour de l'autre personne.

La base d’un foyer juif = la certitude que mon conjoint est le seul qui m’est destiné

+ La base d'un foyer juif = la certitude que mon conjoint est le seul qui m'est destiné :

-> L'idée essentielle dans un couple est que : "Elle (ma femme) n'est peut-être pas la plus belle ni la plus intelligente, mais elle est la seule pour moi."
Un mariage fondé sur la Torah est un mariage dans lequel le mari et la femme croient sincèrement qu'il n'y a personne d'autre au monde pour eux, dans lequel il n'a de yeux que pour elle, et elle n'a de yeux que pour lui.
Il ne peut y avoir personne d'autre. Nous devons vivre notre vie de couple à partir de ce point de départ, non seulement en étant physiquement fidèles l'un à l'autre, mais aussi en adoptant un état d'esprit de dévouement mutuel total.
[de même que je ne suis pas le plus beau, le plus intelligent, ... au monde, de même pour mon conjoint, mais ce qui est certain c'est que c'est avec elle que Hachem souhaite que je fasse le chemin de ma vie, que personne d'autre au monde ne m'est plus adapté pour réussir ma mission dans ce monde. ]

La définition d'une "bayit nééman" est une relation dans laquelle, quelles que soient leurs déficiences ou imperfections et les hauts et les bas auxquels ils seront confrontés, le mari et la femme auront toujours la même attitude : "Il n'y a personne d'autre pour moi".

Ce dévouement mutuel absolu, l'état d'unité entre un mari et une femme, n'a pas besoin d'être créé artificiellement. Au contraire, si nous remontons au début des temps, à la création de l'homme et de la femme, nous verrons que cette réalité est la chose la plus naturelle au monde.
La guémara (Béra'hot 61a) affirme qu'Hachem voulait créer l'homme et la femme comme deux entités distinctes, mais qu'au lieu de cela, Il les a créés comme une seule forme conjointe. Ils ont commencé leur existence comme un seul corps, jusqu'à ce qu'Hachem les divise en deux individus distincts.
Le Gaon de Vilna (Biour haGra - Michlé 9) pose la question suivante : Quel était le but d'Hachem en faisant de l'homme et de la femme un seul être physique? Pourquoi ne les a-t-il pas créés séparément dès le début?
Le Gaon de Vilna explique qu'Hachem voulait créer une situation dans laquelle les deux partenaires d'un mariage auraient le sentiment d'être unis : unifiés dans l'esprit et dans l'âme.
Chaque mariage commence par le fait que deux personnes retrouvent leur moitié perdue depuis longtemps. Se marier, c'est revenir à soi.
Vous avez été séparé de votre femme et vous aspirez à retourner "à la maison", à retrouver la partie de vous qui a été perdue.
Lorsque vous retrouvez votre conjoint, vous redevenez entier. Tout comme le premier homme et la première femme ont été créés comme une seule unité, chaque mari et chaque femme sont créés comme une seule unité.

=> Selon le Gaon de Vilna : ainsi chaque homme devrait regarder sa femme et sentir intuitivement qu'elle fait partie de lui, et chaque femme devrait ressentir la même chose pour son mari. Le seul moyen d'y parvenir était que l'homme et la femme soient initialement créés comme un seul être.

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+ Chana Richona = construire la connexion :

-> La Torah accorde à chaque nouveau couple une période de temps qui doit être mise à profit pour établir un lien à tous égards et développer une relation d'union total. Cette période est appelée : chana richona, la première année de mariage.
Certains pourraient la considérer superficiellement comme une période pendant laquelle le mari reste à la maison le soir et joue à des jeux de société avec sa femme, mais en réalité, c'est bien plus que cela.
Chana richona donne le ton de la relation que le couple cultivera pour le reste de sa vie conjugale. C'est une année au cours de laquelle le 'hatan et la kalla créent leur propre univers.

-> Le Séfer ha'Hinoukh (mitsva 582) donne une description de l'objectif de la chana richona. [cela nous renseigne sur ce que doit être la base sur laquelle doit reposer tout couple juif]
Au cours de la première année de mariage, la Torah ordonne au mari de rester à la maison et de se réjouir avec sa femme ; il ne doit pas partir à la guerre ou parcourir de longues distances.
Quelle en est la raison?
Le Séfer ha'Hinoukh explique qu'Hachem veut que les enfants viennent au monde de la manière la plus pure possible, par le biais de mariages fondés sur une dévotion et une loyauté totales entre le mari et la femme. Le seul moyen d'atteindre cet objectif est que le mari et la femme développent un lien émotionnel profond l'un avec l'autre.

=> Étant donné qu'une personne est influencée par son environnement et les personnes avec lesquelles elle passe son temps, la Torah demande à chaque homme de consacrer une année entière à l'établissement d'une relation avec sa nouvelle épouse. Cela implique de passer du temps de qualité avec elle, ce qui permet de développer un attachement émotionnel.
Il s'agit d'une année qui a un but précis : ancrer dans le cœur et l'esprit du mari le sentiment qu'il n'y a qu'une seule femme au monde pour lui.
Le Séfer ha'Hinoukh ajoute que cet investissement en temps et en énergie amènera naturellement une personne à penser que toutes les autres femmes sont sans importance pour lui. Sa femme sera la seule qui l'intéresse, celle qu'il a hâte de voir chaque jour en rentrant à la maison.

Essentiellement, Hachem a désigné le début du mariage comme un moment où un mari intériorise l'idée que sa femme est la seule femme pour lui. C'est le défi de la chana richona, et s'il est abordé correctement, cette année créera une base solide pour le mariage.
En même temps, ce processus ne se termine pas après la première année de mariage ; c'est quelque chose sur lequel nous ne pouvons jamais vraiment cesser de travailler.
[quelque soit le nombre d'années de mariage, l'idée est que pour tout juif la base sur laquelle se repose, s'épanouie son couple, est celle que son conjoint est le seul qui m'est destiné sur mesure par Hachem pour ma mission sur ce monde. (avant le mariage on peut hésiter, mais ensuite il n'y a plus de doute, plus de comparaison à faire : c'est elle, et aucune autre au monde.)]

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-> Le roi Shlomo écrit : "Les eaux volées sont douces" (mayim genouvim yimtakou - Michlé 9,17).
Rachi explique que c'est une métaphore : [selon la nature humaine] la femme d'autrui a plus de saveur que sa propre femme.
Qu'est-ce qui rend ce type de relation "volée" si douce?
Le Malbim dit : une personne la trouve excitante parce que c'est quelque chose qu'elle n'est pas censée avoir. Il est attiré par cette relation parce que c'est quelque chose d'interdit.

C'est une raison plus profonde pour laquelle la Torah utilise le mot "gilouï" (dévoilement) dans l'expression "gilouï arayot", qui désigne les relations interdites. Pourquoi la Torah choisit-elle de définir cette aveirah comme la "révélation" ou le "dévoilement" de quelque chose de caché?
Avec cette phrase, la Torah nous ouvre les yeux sur le mode de pensée destructeur qui est à l'origine du désir d'arayot. Ce désir provient de l'envie de devenir un "explorateur", en quelque sorte, quelqu'un qui cherche à "dévoiler" et à découvrir des territoires inexplorés, des endroits mystérieux et inaccessibles, des endroits qui ne sont pas les nôtres.

[on a une tendance naturelle à désirer ce qu'on n'a pas, et surtout on ne regarde qu'un aspect valorisant de la chose (ex: sa beauté), sans y mettre le négatif, on est aveuglé par notre désir animal de l'interdit.
De plus, on refuse d'accepter le conjoint que Hachem nous a destiné, pour lequel on doit s'investir, donner, car on préfère prendre, ne pas trop faire d'efforts pour bâtir un bel édifice éternel d'un couple juif dans lequel Hachem résidera avec nous.
Rien que l'idée de comparer négativement sa femme à une autre ne devrait pas nous traverser l'esprit (l'inverse peut permettre de la rendre plus unique, belle à nos yeux.)]

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-> La guémara (Sanhédrin 75a) raconte l'histoire d'un homme qui devint obsédé par une femme particulière, au point de tomber gravement malade. Les médecins conclurent que la seule façon de le guérir était d'avoir une interaction avec elle, ne serait-ce qu'une simple conversation.
Nos Sages interdisent totalement ce remède, car ils considèrent que même cette petite interaction est un acte interdit.
Selon une opinion de la guémara, la femme n'était pas mariée et pouvait en fait l'épouser. Dans ce cas, demande la guémara, pourquoi l'homme n'aurait-il pas pu se guérir en l'épousant?
La guémara répond que la maladie de l'homme n'aurait pas été guérie par le mariage parce que "les eaux volées sont douces".

La maladie de cet homme était le désir de quelque chose qui ne lui appartenait pas. Le mariage ne pouvait pas l'aider, parce qu'il aurait rendu cette chose interdite permise.
[le fait d'épouser la plus belle femme du monde ne change pas la façon déformée de penser. Une fois que cette femme sera devenue son épouse, la chasse sera terminée et il finira par la trouver ennuyeuse elle aussi. ]
Une personne avec cet état d'esprit tordu recherchera constamment l'excitation et le frisson de l'exploration et de la violation des limites.

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+ Vivre dans un monde d'illusions :

-> On est dans une génération où la "réalité virtuelle" est plus accessible que jamais.
Notre première rencontre avec la "réalité virtuelle" a lieu au tout début de la Torah, lorsque 'Hava est incitée par le serpent à manger le fruit de l'Arbre de la Connaissance.
Le verset indique qu'elle "vit que l'arbre était bon à manger et qu'il était un plaisir pour les yeux ... et elle prit de son fruit et mangea" (Béréchit 3,6). Le fruit semblait être bon, mais en réalité, c'était tout le contraire!

Le Ram'hal (Messilat Yécharim - chap.15) enseigne qu'il s'agit là d'un stratagème toujours utilisé par le yétser ara :
"Ce qui attire la nature vers ces plaisirs ... c'est l'attrait des yeux, qui ont tendance à être séduits par l'apparence superficielle des choses qui paraissent bonnes et agréables. Cette séduction est à l'origine de la toute première faute, comme en témoigne la Torah : La femme vit que l'arbre était bon à manger et qu'il était un plaisir pour les yeux ... elle prit de son fruit et en mangea."

=> Le yétser ara présente une image visuelle du mensonge qui semble très attrayante, bien plus que le monde à Venir, qui est très éloigné de nous et ne peut être vu dans notre monde physique/matériel. Mais nous savons tous que cette histoire ne se termine pas bien. L'attrait est faux et éphémère ; le mensonge nous laisse vides et perdus.

-> Tragiquement, nous sommes témoins de ce résultat du sheker dans notre monde.
Il y a des gens qui vivent dans un monde de mensonges, plongés dans des jeux et absorbés par leurs iPhones jusqu'à ce qu'ils soient vieux et gris. Et où se retrouvent-ils à la fin de leur vie ? Nulle part !
Ils ont vécu des vies superficielles et vides, sans sens ni valeur, investissant tout leur temps sur terre dans une "réalité virtuelle".
À une autre occasion, mon rebbi a commenté la description particulière de Gehinnom comme une bière shachas (puits de destruction).5
Il a fait remarquer qu'une bière ou une source d'eau est normalement associée à un flux constant d'eau fraîche, connotant la force positive de la vitalité. Shachas, en revanche, est définie comme la destruction, ce qui est diamétralement opposé à une bière. Comment ces deux

-> Le terme "shéker" (mensonge - שקר) est composé de 3 des 4 dernières lettres de l'alphabet : kouf, réch, shin, mais il manque la dernière : le tav. Pourquoi est-elle manquante?

Le rav Moché Shapiro explique : le mensonge nous donne la fausse impression que nous allons quelque part, que nous progressons et que nous atteindrons un but. Soudain, tout à la fin, il nous dépose au milieu de nulle part. Nous pensons atteindre notre destination, mais nous découvrons que nous n'avons pas avancé du tout.

-> Tragiquement, nous sommes témoins de ce résultat du mensonge dans notre monde.
Il y a des gens qui vivent dans un monde de mensonges, plongés dans des jeux (des séries, des actualités futiles, ...) et absorbés par leurs iPhones jusqu'à ce qu'ils soient vieux. Et où se retrouvent-ils à la fin de leur vie? Nulle part!
Ils ont vécu des vies superficielles et vides, sans sens ni valeur, investissant tout leur temps sur terre dans une "réalité virtuelle".

-> Le guéhinam est décrit comme un "béer cha'hat" (un puits de destruction - Erouvin 19a).
Le rav Moché Shapiro fait remarquer qu'un puits ou une source d'eau est normalement associée à un flux constant d'eau fraîche, connotant la force positive de la vitalité.
"Cha'hat", en revanche, est définie comme la destruction, ce qui est diamétralement opposé à un puits [fournissant plutôt de l'eau, de la vie].
Comment ces 2 opposés peuvent coexister dans un même phénomène (le guéhina)?

Le rav Moché Shapiro répond : le mensonge nous donne la fausse impression que nous allons quelque part, que nous progressons et que nous atteindrons un but. Soudain, tout à la fin, il nous dépose au milieu de nulle part. Nous pensons atteindre notre destination, mais nous découvrons que nous n'avons pas avancé du tout.

[au début, on est tout content c'est une "source de vie" (béer), mais au final dans l'éternité du monde à Venir de Vérité, il s'avère que ce n'est que pour notre "destruction" (cha'hat).
Il en est de même lorsque nous convoitons d'autres femmes que la notre ...]

Coutume de casser le verre à un mariage

+ Coutume de casser le verre à un mariage :

-> Il n’existe aucune personne qui n’ait pas de raison de remercier Hachem.
Face à cela, l’homme a tendance en général à s’imaginer qu’il lui manque quelque chose et à regarder la moitié vide du verre.
Le sage ('hakham - חכם) considérera toujours la moitié pleine, et se réjouira de son sort, tandis que l’idiot aura toujours la moitié vide devant les yeux. Par conséquent, il ne cessera de se plaindre et d’être amer.
Le חכם est celui qui voit le 'hatsi koss malé (חצי כוס מלאה - la moitié pleine du verre), est celui qui, en toute circonstance, réfléchit aux bontés d’Hachem.

Certains commentateurs expliquent d’après cela l’allusion contenue dans la coutume du verre brisé par le marié sous la 'houppa : c’est comme si on venait le guider au début de sa nouvelle vie en lui suggérant de briser le verre vide et de cesser ainsi de regarder ‘le verre à moitié vide’ et ce qu’il lui manque.
On lui dit : "A partir d’aujourd’hui, place devant tes yeux un verre plein de bénédictions du Ciel. Ainsi, la joie, l’allégresse et la paix seront ton lot quotidien!"
[d'après le rav Elimélé'h Biderman]

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-> b'h, d'autres explications sur le fait de briser le verre à un mariage : https://todahm.com/2014/04/01/1257-2

Le véritable test de maîtrise de la colère se déroule au sein de la famille.
Par exemple, il est naturel pour un père de se sentir en position d'autorité. Lorsqu'il a l'impression que son autorité est remise en question, il est facile de se mettre en colère.
[rav Eliyahou Lopian]

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-> Le 'Hozé de Lublin enseigne que la colère se produit principalement à la maison. Lorsque l'on est dans le beit midrach et au travail, on sait (généralement) comment contenir la colère. [ex: la peur du regard d'autrui (on veut faire bonne figure publiquement), nous fait renoncer. ]
La colère se produit dans l'intimité de la maison.
[ex : on prend les choses pour acquis (donc je peux tout faire/demander), on se déchaîne pour la colère qu'on a pas pu exprimer auparavant, pour l'honneur qu'on s'est vu piéter (alors on fait de même chez soi pour contrebalancer), ...]

-> Il est parfois plus facile d'être gentil avec des étrangers qu'avec des personnes avec lesquelles on vit.
Les midot d'une personne se mesure à la façon dont il traite sa femme. Même si quelqu'un fait beaucoup de bonté ('hessed) pour de nombreuses personnes, [au Ciel après sa mort] on ne se souviendra pas de lui [du 'hessed qu'il a pu faire], s'il n'a pas été gentil avec sa femme.
[rav 'Haïm Vittal]

Vivre extérieurement à soi-même, à son couple, à sa famille

+ Vivre extérieurement à soi-même, à son couple, à sa famille :

-> Aujourd'hui, de nombreuses gens vivent en dehors de leur propre vie. Ils vivent leur propre vie en tant que spectateurs, pensant que rien de ce qu'ils font n'est significatif à moins qu'ils ne le "postent".
C'est un peu comme si rien ne s'était vraiment passé tant qu'ils n'avaient pas pris une vidéo-photo et ne l'avaient pas partagée sur WhatsApp ou Instagram.
Au lieu de vivre leur vie de l'intérieur, ils l'appréhendent à travers les images et les vidéos qu'ils créent, en se concentrant uniquement sur ce que les autres voient.
[...]

Cette nouvelle mentalité qui consiste à "vivre à l'extérieur" est également à l'origine d'un phénomène contemporain qui nous touche tous : la peur de manquer quelque chose, qui est la crainte qu'un événement passionnant ou intéressant se produise ailleurs.

Tout le monde est devenu complètement absorbé par ce que les autres font ou pensent. Nous nous efforçons tellement d'être "à la page" dans la vie des autres que nous perdons notre sens de l'autonomie et de l'indépendance.
Nous avons atteint un point où les gens ont peur de vivre leur propre vie sans être impliqués dans la vie des autres, et beaucoup de gens sont en fait mal à l'aise dans leur propre réalité.
Chaque vibration ou bip de leur appareil est ressenti comme une urgence fédérale à laquelle il faut répondre immédiatement.
De nombreuses personnes ressentent même une envie incontrôlable de cliquer sur des clips vidéo d'une absurdité absolue, simplement parce qu'un type quelconque les a stratégiquement étiquetés comme étant "à voir" ... et on les regarde de peur de "rater quelque chose".

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=> Quelle est l'approche de la Torah sur ce problème de notre génération (issu de l'essor des nouvelles technologies)?

-> Le 'Hovot haLévavot (chaar יחוד המעשה פרק ד) affirme qu'une personne qui vit pour impressionner les autres et gagner leur approbation est dans un état pire que celui qui sert l'idolâtrie (ovéd avod zara).
Il explique qu'un idolâtre n'adore qu'un seul faux dieu, mais qu'une personne qui cherche à gagner l'approbation de tous les autres adore en fait tous ceux qui l'entourent!

C'est peut-être le message que Hillel Hazaken avait l'habitude de transmettre à Souccot lors des Sim'hat Beit Hachoéva, à un moment de grande joie.
[selon la michna (Soucca 5,1) : "tout celui qui n'a pas été témoin de la sim'hat beit hachoéva (cérémonie de libation des eaux au Temple pendant Souccot) n'a jamais connu de la vraie joie".]
La guémara (Sota 53a) rapporte que Hillel avait l'habitude de dire en ces occasions : "Si je suis ici, alors tout le monde est ici, et si je ne suis pas ici, alors qui est ici?"
=> Cette déclaration semble étrangement orgueilleuse, d'autant plus que Hillel était réputé pour sa grande humilité. De plus, il est difficile de voir en quoi cette déclaration est liée à la joie de ces festivités.
Qu'est-ce que cela signifie?

La déclaration d'Hillel révèle une formule pour un bonheur authentique.
Hachem donne à chaque individu un mission unique dans ce monde qui est faite sur mesure pour lui. Chacun d'entre nous est doté de talents et de ressources spécifiques pour remplir sa mission personnelle dans la vie.
En nous séparant de la foule et en puisant dans la richesse de notre propre monde intérieur, nous découvrirons ce qui rend chacun d'entre nous unique. Vivre avec un tel sentiment d'utilité apporte une joie incroyable.
[grâce à D. j'ai des capacités/talents sublimes, et ainsi je suis indispensable au monde par ces aspects et ce que je peux faire! ]

Si nous sommes pleinement présents dans notre propre vie, comme l'a dit Hillel : "quand je suis là", alors nous devons avoir l'impression que "tout le monde est là" et que nous ne manquons de rien.
Toute l'excitation que la vie a à offrir est en nous, et nous n'avons pas à craindre que quelque chose de plus excitant se passe ailleurs.
[ j'aurai pu avoir plus, j'aurai pu avoir moins, mais ce que j'ai c'est ce que Hachem a jugé [dans Sa bonté parfaite] comme étant le mieux pour réaliser ma mission dans ce monde. Si j'ai l'impression qu'il me manque, c'est que je cherche à vivre une autre vie ... ]

Cependant, lorsque nous sommes concentrés sur ce que font les autres et que nous ne sommes pas présents dans notre propre vie, nous devons être honnêtes avec nous-mêmes et poser la question d'Hillel : "Qui est vraiment ici? " = Pourquoi ne vis-je pas ma propre vie?

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+ Faire des comparaisons dans un couple :

-> Le fait de comparer son conjoint avec un autre conjoint (ex: lui/elle agit comme ça [contrairement à toi])
D'où viennent ces échanges?

Lorsqu'un mari et une femme ont vécu pendant des années en concentrant leur attention sur tous ceux qui les entourent, en s'occupant des affaires des autres, cela aura un impact toxique sur la construction de leur propre foyer.
Si nous passons notre vie à regarder en dehors de notre propre intimité, nous pouvons avoir une infinité de "conseils" à nous donner l'un à l'autre en nous basant sur toutes les relations "merveilleuses" que nous voyons autour de nous, mais nous aurons aussi des mariages misérables.
Un maison juive ne peut être construite correctement que lorsque le mari et la femme se concentrent l'un sur l'autre plutôt que sur le monde qui les entoure.

Il s'agit également d'un élément clé d'une éducation réussie.
Combien d'enfants deviennent des korbanot (sacrifices) pour l'image publique, élevés avec une attitude qui donne la priorité à ce qui sera bien vu par les voisins plutôt qu'à ce qui est vraiment bon pour eux?
Tout comme un mari et une femme doivent se concentrer sur leur mariage et ignorer les influences du monde extérieur, les parents ne doivent pas permettre au monde extérieur de donner le ton à la vie de leurs enfants.

-> Le rav Matisyahou Salomon souligne ce point avec un aperçu étonnant de la prophétie de Bilam.
L'un des éloges de Bilam à l'égard du peuple juif portait sur leurs habitations.
Selon le midrach (aggada Bamidbar 24,5), Bilam soulignait le fait que les tentes du peuple juif étaient montées de manière à ce qu'il n'y ait pas 2 entrées en face l'une de l'autre, ce qui était un signe du caractère élevé de notre nation.

Le rav Matisyahou pose une question très fondamentale concernant ce midrach : Pourquoi les Bné Israël ont-ils été félicités pour le fait que leurs tentes n'avaient pas d'entrées en face l'une de l'autre?
Toute personne normale concevrait sa maison en tenant compte de cette mesure d'intimité la plus élémentaire, afin d'empêcher les autres de voir dans son espace personnel (on préfère naturellement éviter d'avoir du vis-à-vis). Pourquoi une prophétie était-elle nécessaire pour révéler et louer ce "grand" aspect de notre nation?

Selon le rav Salomon, la réponse est que la principale motivation du peuple n'était pas de préserver sa propre intimité, mais leur véritable intention était que chaque famille reste concentrée sur sa propre maison et ne se préoccupe pas de ce que faisaient les autres. [on se concentre à l'épanouissement de notre propre intériorité familiale! ]
Cette motivation sous-jacente n'a pu être révélée que par la prophétie et exprime véritablement la grandeur du peuple juif en tant que nation entièrement concentrée sur ses propres maisons.

=> Si nous nous entraînons à nous concentrer sur notre monde intérieur et à nous protéger du bombardement constant de mises à jour et de messages sur la vie des autres, nous découvrirons une existence beaucoup plus riche dans nos propres maisons.

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-> Nos Sages illustrent les dangers de vivre en dehors de nos propres vies dans leur discussion sur le sort de la Sotah.
Où est-ce que la sotah s'est-elle trompée? Nos Sages décrivent sa faute d'une manière à laquelle nous ne nous serions pas attendus : la gémara (Sota 9a) déclare que le crime de la femme sotah a été de poser les yeux sur un homme qui ne lui était pas destiné.
La conséquence de cela, poursuit la guémara, est que la sotah ne gagne pas l'homme qu'elle voulait, puisqu'elle devient interdite pour lui, tandis que son mari, l'homme qui est en fait le sien, lui est également enlevé. Tout son monde s'écroule et elle se retrouve sans rien.

Et où tout cela a-t-il commencé? Nos Sages révèlent que la racine du problème de cette femme n'était pas ses désirs primaires ; son problème était qu'elle ne reconnaissait pas le cadeau qu'elle avait dans son propre mariage. Elle a essayé de poursuivre une vie qui n'était pas la sienne, et elle a tout perdu en conséquence.
La guémara conclut par une leçon de vie : si une personne jette son dévolu sur quelque chose qui n'est pas pour elle, elle ne recevra pas ce qu'elle désire et perdra tout ce qui lui était destiné.

-> Tout comme les nos Sages considèrent qu'il s'agit là du principal défaut de la sotah, ils considèrent également qu'il s'agit du cœur de l'épreuve de Yossef avec la femme de Potiphar.
La guémara (Zéva'him 118b) enseigne que Yossef a refusé de regarder "quelque chose qui ne lui appartenait pas" (c'est-à-dire la femme de Potiphar), et sa récompense a été que dans sa portion en terre d'Israël, on pouvait manger des kodchim "à perte de vue".
[ lorsque le Michkan fut installé à Shilo, qui faisait partie de la portion de terre de Yossef, il était permis de manger des kodchim dans n'importe quel endroit d'où l'on pouvait voir Shilo de loin, même si l'on ne se trouvait pas à proximité du Michkan.
Le refus de Yossef de regarder la femme de Potiphar montrait qu'il ne s'intéressait qu'à sa propre réalité personnelle ; par conséquent, sa récompense fut qu'une nouvelle réalité halakhique fut générée sur son territoire par le pouvoir de la vue. ]

=> Pourtant la guémara semble avoir ignoré le principal défi auquel Yossef a été confronté. La guémara ne mentionne pas la beauté de la femme de Potiphar ou la tentation (l'envie d'avoir une si jolie femme) créée par l'épreuve.
L'accent est mis uniquement sur le fait que Yossef ne voulait pas regarder "quelque chose qui n'était pas à lui". Est-ce vraiment une représentation exacte de l'ampleur de l'épreuve à laquelle Yossef a dû faire face, en ne regardant pas la "propriété" de quelqu'un d'autre?

La réponse est : oui! Nos Sages nous révèlent ici que l'échec sous-jacent d'une personne qui ne protège pas ses yeux est l'acte de laisser ses yeux errer vers des personnes et des choses qui ne lui sont pas destinées!

-> Lorsqu'une personne comprend qu'elle a sa propre vie à vivre, elle devient très motivée pour se tenir à l'écart de toute personne et de tout ce qui n'est pas fait pour elle.
Une personne ayant une perspective correcte voudra profiter de sa propre vie et ne se laissera pas distraire par quoi que ce soit d'autre.
Par conséquent, l'accomplissement de Yossef était enraciné dans sa reconnaissance du fait qu'il ignorait tout ce qui se trouvait en dehors de son monde personnel.

Ainsi, nos Sages nous enseignent que l'incroyable force de volonté de Yossef était chargée par son désir de vivre sa propre vie. Il ne s'agissait pas d'un acte visant à surmonter le désir pour les femmes. C'était plutôt le résultat d'un travail de développement d'un état d'esprit correcte et une croyance totale en la vérité fondamentale : Pour chaque homme, la femme qu'il épousera est la seule qui lui convienne.
[de même que je ne suis pas le plus beau et le plus intelligent, elle n'est pas la personne la plus belle et la plus intelligente, mais c'est la personne que Hachem m'a destinée, c'est la meilleure pour moi (pourquoi alors regarder ailleurs)! ]
C'est le message que Yossef a intériorisé lorsqu'il était un jeune homme célibataire en Egypte, et tous les bachourim, même aujourd'hui, sont capables de vivre avec ce type de clarté.

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-> La michna (Guittin 91a) aborde les points de vue de divers Tanaïm sur ce qui est considéré comme une raison légitime de divorcer. L'opinion de Rabbi Akiva est qu'un homme est autorisé à divorcer de sa femme même s'il a simplement trouvé quelqu'un d'autre qui lui semble plus convenable qu'elle.

Rabbi Akiva tire son opinion des mots "si elle a perdu la faveur de ses yeux", qui apparaissent dans la description du divorce faite par la Torah (lo timtsa 'hen béénav - Ki Tétsé 24,1)
Ce verset traite d'un divorce qui a lieu lorsque la faveur/grâce ('hén) du mariage a disparu et que le mari ne se sent plus lié à sa femme.
Mais pourquoi Rabbi Akiva interprète-t-il ce verset comme signifiant que le mari a trouvé une autre femme, alors qu'il dit simplement que sa femme "a perdu la faveur de ses yeux" ( 'hen béénav)?

La réponse est que si un homme perd la capacité de voir l'éclat sublime chez sa femme, c'est le signe qu'il "explore" et la compare à d'autres femmes.
Cet homme n'a pas réussi à intérioriser l'attitude cruciale suivante : "ma femme n'est peut-être pas la plus belle ou la plus intelligente, mais elle est la seule pour moi".
Si la Torah affirme qu'elle a perdu son faveur à ses yeux, c'est uniquement parce qu'il a laissé son regard s'égarer en dehors de son propre mariage. Et le résultat, comme nous l'avons vu, est qu'il perdra même ce qui lui était destiné.

[ainsi à trop vivre en dehors de soi-même, de son foyer, alors non seulement on ne profite pas des trésors qui y sont, mais en plus on se fait du mal en ayant constamment l'impression que l'herbe est plus verte ailleurs (si j'avais ça alors je serais heureux, et si ...).
A force d'avoir peur de louper quelque chose à l'extérieur, de tout comparer, zapper, ... on passe à côté de s'épanouir dans le cadre de la vie intérieure qu'a choisi papa Hachem pour nous.
Le monde nous vend pleins d'informations (des alertes potins, photos, vidéos, ...), on a peur de passer à côté de quelque chose, mais en réalité c'est le yétser ara qui fait que l'on passe à côté de notre vie, de l'essentiel: toi, ton conjoint, Hachem, ...]

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-> Le dernier des 10 Commandements nous ordonne : "Ne convoite pas la femme de ton prochain" (lo ta'hmod échet réé'ha).
Comment la Torah peut-elle dire à une personne de ne pas désirer quelque chose?
Il est certainement juste d'attendre de quelqu'un qu'il n'agisse pas en fonction de sa jalousie, mais comment peut-on ordonner à une personne de ne même pas avoir un tel intérêt ?

Le Ibn Ezra (Yitro 20,14) donne une réponse étonnante :
Si quelqu'un croit vraiment que quelque chose lui est interdit, il ne le convoitera pas. Cette chose sera si éloignée de lui qu'il ne lui viendra jamais à l'esprit d'essayer de la posséder. C'est la raison pour laquelle la relation d'une personne avec sa mère ne présente pas une épreuve.
Le Ibn Ezra explique que même si une personne a une mère qui est très belle, il ne sera jamais attiré par elle, parce qu'elle sera considérée comme une personne dont le seul rôle dans sa vie est celui de mère.
Son rôle est si clair pour lui qu'il lui est impossible d'établir une relation avec elle d'une autre manière.
Le Ibn Ezra ajoute que toutes les femmes du monde sont en fait dans la même catégorie qu'une mère ; elles appartiennent à quelqu'un d'autre et devraient être complètement hors du champ d'intérêt de quiconque.

=> Le message du Ibn Ezra est que dans la mesure où un homme se concentre sur son propre monde intérieur et sa propre femme, dans la mesure où il perçoit que toutes les autres femmes dans le monde sont tout simplement hors limites (comme sa propre mère), il peut alors trouver un contentement total dans sa propre vie.

La tendance à vivre "en dehors" de sa vie est une maladie qui empêche de nombreuses personnes de profiter de leur propre foyer.
Les réseaux sociaux ont créé un état d'esprit qui modifie la façon dont les gens se rapportent à la vie et au monde qui les entoure. Les gens vivent-ils leur vie à l'intérieur ou à l'extérieur d'eux-même? Sont-ils présents à eux-mêmes et à leur famille, ou sont-ils ailleurs? (ex: vite vite une photo pour la partager, plutôt que de profiter de l'instant présent avec ses yeux, ses sentiments ... )

Ce danger touche toutes les dimensions de notre vie, mais en l'exposant et en prenant conscience du problème, nous faisons un grand pas en avant. Une fois que nous avons identifié les problèmes fondamentaux, nous pouvons commencer à y travailler.
Il faut beaucoup de maturité pour construire un foyer, et une partie de cette maturité est la capacité à regarder le monde différemment. Si nous y parvenons, chacun d'entre nous se sentira satisfait et épanoui dans le foyer qu'il construit, avec l'attitude sincère suivante : "ma femme est la seule pour moi!"
C'est la clé pour créer une véritable bayit né'eéman béIsraël.
[rav 'Haïm Dov Stark]