Non seulement celui qui hait son prochain est appelé "racha", mais celui qui se hait lui-même est aussi appelé "racha".
[rabbi Ména'hem Mendel de Kotzk]
Catégorie : 4- Unité + Paix + Dispute
Recevoir la Torah grâce à l’unité
+ Recevoir la Torah grâce à l'unité :
"Il dit : "Je cherche mes frères" (et a'haï ano'hi mévakech) " (Vayéchev 37,16)
-> Le rabbin de Radomsk (séfer 'Hessed lé'Avraham) explique que ce verset nous enseigne l'importance de l'unité.
La Torah nous a été donnée pour que le peuple juif soit une nation unie, comme un seul homme avec un seul cœur.
C'est ce que suggèrent les mots "et a'haï ano'hi mévakech" (je cherche mes frères).
Le mot "ét" est utilisé pour signifier "im" (avec). Ainsi, le verset dit que l'on doit être "avec ses frères".
Lorsque des frères (tous les juifs étant 'frères' d'un Père, Hachem) sont ainsi réunis, ils peuvent "chercher Ano'hi". Ils peuvent recevoir la Torah, qui commence par le mot "Ano'hi".
[ainsi, plus il y a d'unité entre nous, plus nous méritons du Ciel de davantage connaître et être liés avec la Torah. ]
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-> Le séfer Kitvé RaMam cite le Divré Shmouel de Slonim, comme disant au nom du Yessod ha'Avoda de Slonim.
"Lorsque des frères sont ensemble, il est facile de trouver le 'Ano'hi Hachem Eloké'ha'.
Si des juifs s'assoient ensemble, ils peuvent facilement mériter de recevoir la Torah et de reconnaître la présence d'Hachem."
"La Torah fut donnée pour faire la Paix dans le monde"
[Rambam - Lois de 'Hanoucca 4,14 ]
"Comme l'eau reflète un visage sur le visage, ainsi le cœur d'une personne sur une personne" (Michlé 27,19).
Si l'on regarde l'eau, on y voit un visage semblable au sien ; si l'on rit, il rit, et si l'on a un nez crochu, il a un nez crochu.
Il en va de même pour le cœur d'une personne, qui reflète celui d'une autre personne ; si l'un aime l'autre, alors l'autre l'aimera en retour.
[rabbi David Frankel - Korban haEda, Yébamot 15 ]
Éliminons de notre camp et de notre pays toutes les causes de division et de dispute, et remplaçons-les par toutes les causes de paix et d'unité entre nous, et alors notre camp deviendra pur et sanctifié, fortifié et unifié ... Hachem, qui fait la paix dans Ses hauteurs, fera la paix pour nous et nous bénira.
[rabbi Ben Tsion Méïr 'Haï Ouziel (grand rabbin en Palestine mandataire de 1939 à 1948) - Heg'yoné Ouziel - 13]
Se relier aux juifs est une ségoula pour que nos prières soient acceptées
+ Se relier aux juifs est une ségoula pour que nos prières soient acceptées :
"Il dit : "[Ce sont] mes frères [que] je cherche (ét a'haï ano'hi mévakech). Dis-moi de grâce" ... il les trouvea à Dotha " (Vayéchev 37,16-17)
-> Le séfer Zéra Kodech déclare que ce verset laisse entendre que chaque fois qu'un juif se tient devant Hachem en prière et dit 'léchem yi'houd ... béchem kol Israël' (... au nom de tout Israël), ses prières seront exaucées grâce à sa connexion avec peuple juif.
Même s'il n'est pas un grand tsadik qui suit toujours les voies de la Torah, il sera considéré comme s'il avait observé toute la Torah.
C'est ce qui ressort de l'expression "mes frères" prononcée par Yossef, lorsque je me connecte à mes frères du peuple d'Israël. Alors : "ano'hi mévakech" = je suis capable de prier et de demander à Hachem ce dont j'ai besoin et mes prières sont exaucées.
Il est ensuite dit "vayimtsa'em bédotam" (et il les a trouvés à Dothan). Cela peut être traduit comme signifiant que celui qui fait cela sera considéré comme s'il avait respecté toutes les lois (dat) de la Torah, même s'il n'est pas vraiment un grand tsadik.
"L'empathie n'est pas un ajout léger et sympathique à la vie morale. C'est un élément essentiel de la résolution des conflits.
Les personnes qui ont souffert réagissent souvent en infligeant de la souffrance aux autres. Le résultat est la violence, parfois émotionnelle, parfois physique, parfois dirigée contre des individus, parfois contre des groupes entiers.
La seule véritable alternative non violente consiste à entrer dans la souffrance de l'autre de manière à s'assurer que l'autre sait qu'il a été compris, que son humanité a été reconnue et que sa dignité a été affirmée."
[rav Jonathan Sacks - Judaism’s Life Changing Ideas - p.94]
L’importance de prier pour autrui
+ L'importance de prier pour autrui :
-> Un moyen de mériter un jugement favorable à Roch Hachana est de penser aux autres et de prier pour eux.
Nos Sages (Zohar - Noa'h) disent que le Déluge a été imputé à Noa'h. Pourquoi cela?
Parce qu'il n'a pas prié pour que sa génération soit sauvée. Noa'h avait une bonne raison de ne pas prier ; puisqu'il n'était digne d'être sauvé que parce qu'il avait trouvé grâce aux yeux d'Hachem, il craignait d'être puni s'il priait pour eux.
Néanmoins, il aurait dû prier pour sa génération. Il ne réalisait pas qu'en priant pour eux, il serait devenu alors méritant, et il aurait pu sauver le monde entier.
... Lorsqu'une personne prie pour la communauté (les besoins d'autrui), cela fait d'elle une personne [beaucoup] plus grande [aux yeux d'Hachem] (voir Kovetz Si'hot - Vol.2 - paracha Noa'h).
En sachant et en faisant cela, il sera beaucoup plus facile de mériter un jugement favorable sur le Yom haDin.
[rav Nathan Wachtfogel - Léket Réchimot ]
Pardonner aux autres
Lorsqu'une personne pardonne aux autres (les fautes qu'elles peuvent lui faire), tous ses péchés lui sont pardonnés" (guémara Roch Hachana 17a).
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-> Le rav Nathan Watchfogel (Léket Réchimot) commente :
Toute seule, une personne ne peut pas passer à travers le jugement d'Hachem.
La communauté (tsibour), en revanche, a la garantie de s'en sortir saine et sauve.
Lorsqu'une personne renonce à ses propres besoins et à son propre honneur et qu'elle est indulgente envers les autres (pardonnant leur offense/faute), elle montre qu'elle ne s'intéresse pas seulement à elle-même. Elle montre qu'elle se soucie des autres et qu'elle s'attache au tsibour.
Puisqu'il fait partie du tsibour (au peuple juif dans son ensemble), toutes ses fautes sont pardonnées.
[...]
A [la yéchiva de] Kelm, une pancarte était affichée sur le mur : "én mélé'h b'lo am" (il n'y a pas de roi sans sujets).
Cette pancarte rappelait à chacun qu'il devait être connecté au tsibour en pensant moins à lui-même. Si une personne s'en tient à ses principes (moi je) et ne pardonne pas aux autres, elle s'éloigne des autres.
Elle ne se connecte pas au tsibour et perd tout ce qu'elle aurait pu gagner en en faisant partie.
Un millier de personnes peuvent se trouver au même endroit, mais si chacune est seule, ce n'est pas un tsibour.
[...]
"Qui est comme Ta nation Israël, une nation [unie/tous ensemble] dans le pays [d'Israël]" (mi kamo'ha Israël, goy e'had ba'aretz - Chmouël II 7,23).
Le peuple juif possède de nombreuses qualités, mais la plus importante est qu'il est "un" ...
"Le peuple juif, la Torah et Hachem ne font qu'un" (Zohar - A'haré Mot). Chaque fois qu'il y a un manque d'unité entre les juifs, le peuple juif n'est plus "un" (é'had), et cela retire le "Hachem é'had", le fait que les gens reconnaissent qu'Hachem est Un.
[...]
Si quelqu'un étudie dans une yéchiva, il doit encore faire des efforts pour faire partie du tsibour (collectivité/communauté). Le simple fait d'être dans une yéchiva n'est pas suffisant. Il doit accomplir des actes de 'hessed, être indulgent envers les autres et être "é'had", un, ensemble avec les autres.
Toute sa réussite en matière de Torah et de avoda (service Divin) en dépend.
L’unité
+ L'unité :
-> Lorsque la nation juive est unie, le Satan n'a aucune emprise sur elle ...
Le manque d'unité de la nation juive est dû à la situation d'exil, et en devenant unie, la nation se sort elle-même de l'exil.
[ Maharal - Nétsa'h Israël - chap.25]
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-> Nos Sages (midrach Tan'houma Nitsavim - section 4) nous disent que "les juifs ne seront délivrés (de l'exil) que lorsqu'ils seront devenus un groupe uni".
De même, selon le midrach (Béréchit rabba 98,2) : "si les juifs sont devenus un groupe uni, alors préparez-vous à la guéoula".
Le Satan en est conscient et s'efforce donc de créer la discorde. En particulier à la toute fin du l'exil, les disputes retarderont la venue du machia'h.
Les nations ont également des différends, mais Hachem n'insiste pas pour qu'elles vivent en harmonie.
En revanche, la nation juive est censée vivre dans l'unité, et s'il y a des différends, il en résulte de terribles malheurs pour la nation.
La guémara (Baba Batra 99a) dit que lorsque les juifs accomplissaient la volonté d'Hachem, les kérouvim se faisaient face, mais que lorsqu'ils n'accomplissaient pas la volonté d'Hachem, un miracle se produisait et les visages se détournaient l'un de l'autre.
Lorsque chacun est plongé dans ses propres affaires et ne se préoccupe pas des besoins de son concitoyen juif, ou seulement des besoins de son cercle d'amis, de son groupe ou de sa communauté, et non de la nation tout entière, cet état de fait est reflété par les kérouvim se détournant l'un l'autre, comme pour dire que seuls les besoins de chaque individu les intéressent. Dans une telle situation, la Chékhina ne réside pas au sein de la nation.
Cependant, lorsque les juifs accomplissent la volonté d'Hachem, lorsqu'il existe une unité entre eux et que chacun prend soin des besoins physiques et spirituels de chacun de ses concitoyens, cet état de choses favorable se reflète dans l'état des kérouvim avec leurs visages tournés l'un vers l'autre, symbolisant l'amour entre mari et femme, qui est lui-même un symbole et une preuve de l'amour d'Hachem pour sa nation.
Dans un tel état de choses, Hachem fait reposer Sa Chékhina sur nous, nous couvre d'abondantes bénédictions et nous délivre.
Les kétoret, qui comprenaient la 'helbéna, une épice à l'odeur désagréable, nous enseignent que nous ne devrions pas regarder de travers le fait d'inclure même les fauteurs juifs avec nous lorsque nous nous rassemblons pour le jeûne ou la prière (Rachi - Ki Tissa 30,34).
L'unité en période de difficulté/malheur est une recette merveilleuse pour nous sauver des souffrances et des mauvais décrets, car lorsque la nation est unie, elle est invincible (Taam vaDaat - Kora'h 17,11).
Cependant, lorsque nous incluons des fauteurs dans nos prières, cela doit être fait de manière à ce que les fauteurs soient influencés par le parfum agréable de la judaïcité, plutôt que les juifs honnêtes soient influencés par eux au détriment de tous, tout comme l'ajout de la 'helbéna aux ingrédients des kétoret est bénéfique, puisque son odeur désagréable est contrebalancée par l'odeur agréable des autres épices, plutôt que la 'helbéna ait un effet négatif sur les autres épices (Taam vaDaat - Ki Tissa 30,34).
[rav Moché Sternbuch]