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Aimer son prochain comme soi-même = tous les juifs ne sont qu’une seule et même âme (1ere partie)

+++ Aimer son prochain comme soi-même = tous les juifs ne sont qu'une seule et même âme (1ere partie) :

-> Rachi (citant le midrach Tan'houma 15) enseigne que la façon d'accomplir le 'hessed est de se mettre à la place du pauvre et de sentir ce qu'il traverse afin de l'aider comme s'il s'agissait de son propre problème.
En réalité, il s'agit de l'explication la plus littérale du commandement monumental de la Torah : "Tu aimeras ton prochain comme toi-même" (véaavta léréa'ha kamo'ha).
Comme l'écrit le Ram'hal (Messilat Yécharim - ch.11), la Torah "énonce ici une règle qui englobe tout. Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Comme toi-même sans aucune différence, comme toi-même sans aucune distinction, sans aucune ruse ou machination à son égard, mais tu aimeras ton prochain exactement comme toi-même".

=> Comment est-il possible d'aimer une autre personne exactement comme je m'aime moi-même ?

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+ Qui suis-je ?

-> Avant d'expliquer comment aimer les autres comme nous-mêmes, nous devons comprendre ce qu'est un juif.
Nous disons tous les jours à Kédouch, lors de la répétition du Amida par le 'hazan : "Nous sanctifierons Ton Nom dans ce monde comme [les saints anges] le sanctifient dans les Cieux".

Le 'Hafets 'Haïm (Chem Olam - pt2, ch.10) note qu'il s'agit là d'une extraordinaire arrogance de notre part. Pouvons-nous vraiment nous comparer aux anges les plus saints du ciel, qui louent constamment Hachem?

Examinons ce qu'est réellement un juif.
Avant notre naissance, notre âme réside dans les mondes supérieurs avec les anges dont le travail consiste à servir et à louer Hachem en permanence.

Hachem désire également des âmes qui le serviront dans ce monde.
Il "choisit" certains âmes et les envoie dans ce monde en tant que Ses messagers pour accomplir Son service. Les anges et nous-mêmes sommes tous deux des serviteurs d'Hachem. Nous sommes tous deux chargés de sanctifier le nom d'Hachem.
Le lieu de service des anges est au Ciel et le nôtre est sur terre.

Un ambassadeur en Russie portera un manteau de fourrure russe épais et lourd ainsi qu'un chapeau pour se protéger du rude hiver russe, mais lorsqu'il retournera dans son pays d'origine, il l'enlèvera et s'habillera à nouveau comme la population locale.
De même, lorsque l'âme descend dans le monde physique, elle doit revêtir les "vêtements" de ce monde, un corps physique. Cependant, une fois son travail terminé, elle enlève le corps physique et retourne à sa place devant le Trône de Gloire d'Hachem.

Le juif fait partie des rares âme à avoir le mérite d'être un ambassadeur d'Hachem dans ce monde. Il est observé par Hachem et par toutes les milliards d'âme [des autres nations] et d'anges au Ciel pour voir comment il se comporte. S'il réussit, écrit le 'Hafets 'Haïm, "il reçoit beaucoup de faveurs d'Hachem et ses actes sont inscrits dans le livre spécial du souvenir d'Hachem.
Ses actes sont rendus publics devant tous les anges et il recevra un grand honneur et une grande gloire lorsqu'il atteindra le monde à Venir (olam haba) pour avoir mérité d'être un serviteur loyal du Roi des Rois."

C'est un honneur si prestigieux d'être choisi comme l'un des rares messagers à venir dans ce monde que n'importe quelle âme serait prête à renoncer à toute sa part dans le mhkonde à venir pour avoir cette opportunité!
[par exemple, la guémara (Kétoubot 103a) rapporte qu'après la mort de Rabbi Yéhouda haNassi (l'auteur/compilateur de la Michna), il retournait chez lui tous les vendredis soirs pour faire le Kiddouch pour sa famille. Il s'est arrêté que lorsque l'un des voisins le voyait et il ne voulait pas faire honte aux autres tsadikim du ciel qui n'avaient pas reçu la permission de faire de même.]

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-> Plus nous réalisons la grandeur et l'importance exceptionnelles que nous avons en tant qu'ambassadeur d'Hachem, trié sur le volet dans ce monde (moins de 0,2% de la population mondiale!) et que votre prochain juif l'est également, alors plus nous sentons à quel point tout juif mérite d'être aimé et respecté.

-> Le verset "Tu aimeras ton prochain comme toi-même" se termine par les mots "Je suis Hachem" (ani Hachem). Pourquoi ces deux mots sont-ils ajoutés à cette mitsva particulière?

Le 'Hafets 'Haim (Chemirat haLachon - chaar Tévouna - ch.6) nous transmet l'idée suivante : Comment peut-on aimer tous les juifs? Ani Hashem!
Rappelez-vous qu'Hachem Lui-même aime cette personne (peu importe ce qu'elle a pu faire, uniquement parce qu'elle est Son enfant adoré [béni bé'hori]) et l'a choisie pour être Son messager/représentant sur terre et Son serviteur personnel. [on doit du respect aux importants serviteurs/ministres du roi, uniquement de par leur titre. A plus forte raison pour chaque juif qui est également le fils unique d'Hachem (double raison de l'honorer : représentant du Roi des rois dans ce monde, et en respectant le fils on respect le père (D.). ]
Cela signifie qu'il s'agit d'une personne extrêmement importante et spéciale, qui mérite le plus grand respect et le plus grand honneur, et c'est notre mérite de faire tout ce que nous pouvons pour aider une telle personne!

-> Le 'Hovot haLévavot (chaar Yy'houd haMaassé - ch.5) écrit :
"Comment puis-je détester quelqu'un qu'Hachem aime? Comment puis-je dédaigner quelqu'un qu'Hachem loue? Ce n'est pas ainsi que je peux m'acquitter de ma dette de gratitude envers Hachem.
Au contraire, je dois aimer ceux qu'Il aime, car c'est une façon d'aimer Hachem, et je dois honorer les personnes qu'Hachem honore, car c'est la façon dont je L'honore".

-> Le Ram'hal (Tomer Dévorah - ch.2) ajoute que lorsque le roi David étudia les merveilles des créations d'Hachem, il s'exclama : "Ma rabou maassé'ha!" (Téhilim 104,24).
Il explique que David n'a pas dit "Ma gadlou" (comme c'est grand), mais plutôt "Ma rabou", ce qui signifie : combien Tes créations sont importantes et significatives, Hachem.
Cela implique que dans chaque être humain et dans chaque partie de la création, on peut voir la sagesse et la bonté infinies qu'Hachem a investies dans Sa création.
Considérer une autre personne comme sans importance ou sans particularité est une insulte directe, non pas à la personne elle-même, mais plutôt au Maître Créateur qui l'a créée.
Faire l'éloge d'une personne, c'est aussi faire l'éloge d'Hachem.

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+ De quelle couleur sont les chaussettes du gadol hador?

-> Un jour, un spectateur a exprimé son étonnement face à l'immense affection et au respect que le Rav 'Haim Kanievsky témoignait à un soldat qui lui demandait une bénédiction. Le soldat venait d'un milieu complètement différent de celui de Rav 'Haim, ne partageait pas la même vision de la Torah et n'avait rien en commun.
Quelqu'un expliqua au spectateur ce qui suit : "Lorsque vous entrez dans la chambre d'un géant de la Torah comme le Rav 'Haim, vous êtes envahi par le sentiment d'être en présence d'une grande personne. Vous pouvez ressentir la crainte, le respect et l'admiration que tous ceux qui entrent ont pour lui.
Leurs yeux sont rivés sur chacun de ses mouvements, ils tendent l'oreille pour ne pas manquer un mot de ce qu'il dit, et ils éprouvent de l'admiration rien qu'en sa présence.
Que diriez-vous si, après avoir quitté la pièce, je vous demandais de quelle couleur étaient les chaussettes de Rav 'Haim Kanievsky? Vous penseriez que je suis fou! Au milieu de l'admiration et de la sainteté qui émanent de ce tsadik, vous ne remarquez pas ses chaussettes. Elles ne sont qu'une futilité pathétique, une non-entité dans la lumière aveuglante de sa personnalité rayonnante.

"Croyez-moi, il en va de même pour Rav 'Haim Kanievsky lorsqu'il voit un autre juif entrer dans la pièce. Il voit une âme juive (qui est une partie d'Hachem), un enfant bien-aimé d'Hachem, rayonnant de sainteté et de grandeur.
Dans la lumière aveuglante de la grandeur d'un juif, le choix de son couvre-chef et la couleur de sa chemise sont aussi insignifiants pour Rav 'Haïm que la couleur des chaussettes de Rav 'Haïm l'est pour vous!"

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+ Une seule âme :

-> Il y a un niveau beaucoup plus profond dans la compréhension de "kamocha" (comme toi-même).
Le Ram'hal (Tomer Dévorah - ch.1, trait 4) écrit :
"Une personne et son prochain, tous les juifs, sont une chair commune. Et c'est pourquoi chaque juif est responsable de l'autre, parce que chacun a littéralement une partie de chaque autre juif en lui.
Si un juif faute, il se fait du tort à lui-même et à la partie des autres qui est en lui ... C'est pourquoi il est normal qu'une personne désire le bien de son compagnon et soit heureuse que son prochain [juif] ait de bonnes choses, et son honneur doit être aussi précieux que son propre honneur, parce que cette personne est littéralement elle-même.
C'est pour cette raison qu'il nous a été ordonné : "Tu aimeras ton prochain comme toi-même".

Le Ram'hal nous explique que : "toute personne [juive] est littéralement nous-même" = cette déclaration étonnante est le principe fondamental de tous les mitsvot envers autrui. Un autre juif n'est pas simplement une autre âme très spéciale et importante qui mérite d'être respectée.
Lui et nous sommes une seule et même âme. Il existe une grande entité appelée le peuple juif, et tout comme une personne possède de nombreux membres individuels qui, ensemble, constituent un corps, de même, le conglomérat des âmes de chaque juif individuel constitue le corps spirituel appelé le peuple juif.
En vérité, il est impossible d'aimer quelqu'un d'autre comme moi-même. Cependant, la Torah nous ordonne d'aimer les autres juifs comme moi, parce qu'ils ne sont pas quelqu'un d'autre!
Nous faisons tous deux partie de la même âme, et par conséquent, ses problèmes sont mes problèmes et son bonheur est mon bonheur. Il est moi.

-> Le 'Hafets 'Haïm (Chmirat haLachon - chaar Tévouna - ch.6) cite une parabole du Yérouchalmi (guémara de Jérusalem) pour illustrer cette idée.
Le Yérouchalmi demande comment la Torah peut attendre de quelqu'un qu'il ne se venge pas d'une personne qui l'a blessé. Le Yérouchalmi répond que supposons que quelqu'un coupe un morceau de viande, que sa main glisse et qu'il se fasse une profonde blessure à l'autre main. Il ne lui vient pas à l'esprit de se venger de la main qui tient le couteau. Ses deux mains font partie de lui et on ne se venge pas contre soi-même!
De la même manière, tous les juifs sont une seule et même âme, de sorte que si quelqu'un vous blesse, vous venger ne reviendrait qu'à vous punir vous-même.

Le 'Hafets 'Haïm résume ce concept ainsi :
"Si quelqu'un ne vous a pas aidé, ou pire encore, s'il vous a blessé ou maudit, ne vous vengez pas contre lui. Car qui est-il et qui êtes-vous? Vous venez tous les deux de la même source ... car les âmes des juifs sont toutes une seule et même âme.
Mais chacun a aussi sa propre individualité. Tout comme chaque partie du corps humain est une seule et même personne, mais il existe des membres principaux, comme la tête et le cœur, et des membres secondaires, comme les mains et les jambes ...
Mais dans ce monde, étant donné que chaque âme est revêtue d'un corps physique différent, avec ses propres problèmes et circonstances, une personne s'imagine qu'elle est une personne privée qui n'a aucun lien avec un autre juif, mais en vérité, ce n'est pas le cas".

[le juifs ne sont qu'un, seule la matière laisse croire à une division. Tout notre travail de juif(ve) est de porter une vision juive sur le monde environnant, malgré le fait que l'on va souvent à contrecourant de la pensée populaire, de notre naturalité humaine, ...
Cela implique de constamment se renforcer dans ce domaine, de prendre du temps à l'imaginer dans son esprit, et surtout à le vivre sur chaque juif. Au début on peut le faire par des mots extérieurs, qui vont progressivement influencer notre intériorité à ressentir pleinement la vraie réalité des choses.
On doit également prier Hachem pour qu'Il nous aide à cela. ]

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-> Rabbi Akiva fait cette déclaration : "Tu aimeras ton prochain comme toi-même ; c'est un grand principe de la Torah (vé'ahavta léré'akha kamo'ha ; zé klal gadol baTorah)".
Le disciple de Rabbi Akiva, Ben Azai, fait remarquer qu'il existe un autre verset qui constitue une règle encore plus importante dans la Torah : "Ce sont les descendants d'Adam [l'homme]" (zé toldot haadam -Beréchit 5,1).
Le Malbim (Kéochim 19,19) explique que Ben Azaï n'était pas en désaccord avec son maître. La grande règle de la Torah est d'aimer son prochain comme soi-même. Mais comment peut-on atteindre un tel niveau de réussite pour ressentir cela?

La réponse est "zé toldot haadam", c'est-à-dire réaliser que tous les individus font partie de l'âme unique qui unit tous le juifs.
C'est le même Ben Azaï qui a enseigné (Pirké Avot 4,3) : "Ne dépréciez personne" (al téhi vaz lékol adam), car chaque personne fait partie de la grande âme du peuple juif, et chaque partie du corps est importante, précieuse, et a une fonction spéciale à remplir.

[de même qu'aucun organe humain n'est inutile, de même chaque juif a son utilité unique. Chaque personne est jugé sur l'effort et l'exploitation de ses potentialités. ]

-> La guémara (Yébamot 61a) dit que seul le peuple juif est appelé : adam.
[ en hébreu, il existe 4 termes pour désigner un homme : ich, énoch, guéver et adam. De tous ces termes, adam est le seul qui n'ait pas de forme plurielle. C'est pourquoi seuls les juifs sont appelés adam, car dans leur essence, tous les juifs ne forment qu'une seule personne.
Les non-juifs sont des personnes importantes mais ne possèdent pas cet attribut unique d'être tous une seule âme.]

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-> Un exemple de ce sentiment se trouve dans une lettre que le géant de sa génération le 'Hazon Ich a écrite à un jeune étudiant de yéchiva qu'il ne connaissait pas personnellement :
"Il existe un concept de "génération", qui est un corps composé de parties. Chaque personne est un membre du corps, vivant une vie commune avec une âme commune...
Puisque je suis l'un des membres de ce corps, je suis peiné par tout mal qui arrive à d'autres membres du corps qui vivent avec nous. C'est dans cette perspective que je me tourne vers toi pour te dire, mon cher ami, que même si je ne t'ai jamais rencontré, mon âme est liée à la tienne.
J'ai entendu dire qu'auparavant tu apprenais avec beaucoup de joie et de compréhension, rempli de sainteté et sans interruption. Mon cœur souffre beaucoup d'apprendre que des personnes vides ont jeté de la terre sur votre chemin et peut-être même sur vos yeux. Je n'ai pas le droit d'exiger de vous que vous fassiez cesser ma douleur, mais je me sentirais coupable de ne pas vous l'exprimer.
En raison de l'amour profond que je vous porte, j'aurai beaucoup de plaisir à vous entendre. Je vous bénis avec beaucoup de paix et j'attends votre estimée réponse."

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+ Affecter l'ensemble du corps :

-> Selon le Ram'hal (Tomer Dévora), chaque membre du peuple juif est responsable de tous les autres membres. Les actions de chaque individu n'affectent pas que lui-même, mais ont des ramifications sur l'ensemble du peuple juif.

-> Le 'Hafets 'Haïm (Chmirat haLachon - chaar Tévouna - ch. 6) cite un midrach qui fait l'analogie avec une personne assise dans un bateau et qui perce un trou sous son siège. Ses compagnons de voyage remarquent ce qu'il fait et lui crient d'arrêter, car il met en danger tout le monde dans le bateau. Il lève la tête d'un air perplexe et répond : "Quel est le problème? C'est mon siège et je ne fais que percer le trou en dessous et nulle part ailleurs". Il n'y a rien de tel que de faire ses propres affaires.
Nous ne faisons qu'un et, que nous le voulions ou non, nos actions affectent tout le monde.

[notre égo naturel d'humain nous pousse à proclamer : "Je fais ce que JE veux!", mais la réalité est que chacune de mes actions a un impact sur chaque juif individuellement et collectivement.
Cela est motivant car je ne suis jamais seul (ex: d'autres juifs me donnent des forces spirituelles!), et également responsabilisant (j'aimerai me la couler douce mais d'autres comptent sur moi [sur le flux de spiritualité que mes actes peuvent générer, pour eux avoir l'énergie, les moyens d'agir à leur tour (effet domino qui peut revenir sur moi!)] ).
Le Arizal prononçait les ta'hanounim avec beaucoup de kavana, même s'il n'avait réalisé quasiment aucune des fautes avouées, car tous les juifs étant liés, j'ai indirectement une responsabilité sur ce qu'autrui a pu faire.
Nos Sages rapportent également qu'en priant pour une amélioration spirituelle d'autrui, j'ai le pouvoir d'impacter son libre arbitre positivement, car nous sommes liés. ]

-> C'est pourquoi le Ram'hal (Messilat Yécharim - ch.13) écrit qu'une personne pieuse qui se rapproche d'Hachem mérite que tous les autres membres du peuple juif aient également plus d'amour pour Hachem. Comme nous formons tous un seul corps, si une partie du corps se rapproche d'Hachem, le reste du corps doit en faire autant.
Pour la même raison, si quelqu'un commet une faute, même en privé, cela a des répercussions sur l'ensemble de la nation.
[à chaque instant lorsque je m'élève j'élève le monde entier (dont peut être un autre juif à l'autre bout du monde), et à l'inverse lorsque je chute spirituellement (faute) je vais chuter le monde entier. ]

-> C'est pourquoi le rav Yonathan Eibshitz (Yaarot Dvach), dans son commentaire sur la Amida, écrit qu'il est fondamental de prier pour que même une personne totalement racha qui est malade se rétablisse, "car si elle meurt sans se repentir, il manquera un membre à tout le corps du peuple juif, et la Chékhina d'Hachem ne peut résider que lorsque le corps est complet et sans tache".
[rapporté par le rav Wolbe (Alé Chour - vol.1)]

-> De même, le Ram'hal (Tomer Dévorah ch.2) enseigne :
"Une personne devrait s'entraîner à aimer chaque personne, même le racha, comme s'il était son frère et même plus que cela, jusqu'à ce qu'elle solidifie dans son cœur l'amour de tous les gens.
Dans son cœur, il doit aimer même les réchaïm et se dire : "Si seulement ces gens se repentaient, devenaient des tsadikim et étaient de grandes personnes qui trouveraient grâce aux yeux d'Hachem".

[ néanmoins, nous disons toujours dans Amida la bénédiction de Vélamalchinim, dans laquelle nous demandons à Hachem de détruire rapidement les calomniateurs et les pécheurs gratuits.
Parfois, une partie du corps est tellement infectée qu'il n'y a pas le temps de la traiter avec les médicaments habituels, et une amputation d'urgence doit être faite avant qu'elle ne mette en danger le corps tout entier. La méchanceté des calomniateurs et autres est tellement dangereuse et empoisonnée pour la nation entière que 3 fois par jour dans la bénédiction, nous demandons à Hachem de provoquer rapidement leur chute.
Mais, en général, nous pouvons toujours prier pour que les réchaïm se rétablissent et fassent complètement téchouva. ]

-> Certaines mitsvot ne peuvent être accomplies par tout le monde. Par exemple, seul un Cohen peut travailler dans le Temple, seuls les hommes sont tenus d'accomplir les mitvot qui sont limitées dans le temps, et ainsi de suite.
Cependant, le Sefer 'Harédim (ch.61) écrit que, puisque nous sommes tous considérés comme une seule âme, si une personne aide quelqu'un d'autre à accomplir une mitsva que lui seul peut faire, c'est comme si elle avait fait la mitsva elle-même. C'est ainsi qu'une personne peut accomplir les 613 mitsvot.

[cela s'applique également au niveau qualitatif. Par exemple, un des avantage des prières en minyan est qu'on va prendre les meilleurs moments des prières de chaque participant pour en offrir une belle à Hachem. En ce sens, chaque juif avec sa sensibilité, son unicité, a la possibilité de sublimité la prière collective, et donc d'amener de meilleures bénédictions.]

Le commentaire de Rabbi Akiva : "Tu aimeras ton prochain comme toi-même est une grande règle de la Torah (zé klal gadol baTorah)" (guémara Yérouchalmi Nédarim 9:4), peut également être traduit d'une manière différente.
Le mot כלל (klal) peut faire référence à : Klal Israël, la nation juive.
Ainsi, l'observation de Rabbi Akiva peut également signifier : "Le commandement d'aimer ton prochain comme toi-même fait d'Israël une nation grande dans la Torah".
Inversement, l'adhésion commune à la Torah favorise l'unité entre les juifs.
[Sfat Emet - Shavouot 5662]

Tous les juifs sont liés les uns les autres

+ Tous les juifs sont liés les uns les autres :

-> "Réprimande ton prochain juif, et ne porte pas de faute à cause de lui" (Kédochim 19,17)

-> Rachi explique que la fin du verset nous enseigne comment réprimander : nous ne devons pas mettre notre prochain juif dans l'embarras, car c'est une grave faute.

-> Le Targoum Onkelos et Rabbénou Yonah (Chaaré Téchouva 3:72) comprennent que "ne porte pas de faute à cause de lui" nous enseigne pourquoi nous sommes tenus de réprimander = parce que celui qui est témoin de la faute de son prochain juif et qui reste silencieux est tenu pour responsable de cette faute.
"Kol Israêl arévim zé bazé" (tous les juifs sont garants les uns des autres - guémara Shevouot 39a), note Rabbénou Yona. Tout comme un garant doit rembourser la dette d'un emprunteur comme s'il s'agissait de la sienne, chaque juif est responsable de l'observance de la Torah par l'autre.

-> Ainsi, nous pouvons comprendre cette directive comme n'importe quelle autre mitsva. Tout comme il existe une obligation de garder la cacherout, il existe une obligation de s'assurer que les commandements de la Torah sont suivis par d'autres. Une personne est donc responsable de toute transgression qu'elle aurait pu éviter.

Le rav Moché Cordovero va plus loin.
Il (Tomer Deborah 1,4) écrit que l'âme de chaque juif comprend un peu de l'âme de tous les autres juifs. Par conséquent, lorsqu'un juif commet une faute, c'est comme si nous l'avions tous commis, puisqu'un fragment de nous se trouve dans celui qui a fauté.
En raison de ce lien, chaque juif est garant et responsable des actions de son prochain.

-> Le rav Aharon Kotler (Michnat Rabbi Aharon) remet en question cette explication.
Si chaque fois que quelqu'un faute, c'est comme si tout le monde fautait, pourquoi un juif est-il puni pour l'infraction de son compagnon seulement s'il aurait pu l'en empêcher?
Rav Aharon Kotler répond que si l'on n'a pas pu arrêter celui qui a fauté, on considère que la partie de nous qui se trouve à l'intérieur du fauteur a le statut d'avoir fauté sous la contrainte et est exemptée de punition, puisque le péché a été commis contre notre volonté.

Le rav Aharon Kotler ajoute qu'il en va de même en ce qui concerne les mitsvot. De même que celui qui désapprouve la faute d'un autre n'en est pas tenu pour responsable, celui qui approuve la mitsva d'un autre en est considéré comme responsable et il en a aussi le mérite.
Cependant, s'il ne la désire pas, ou pire s'il essaie de l'empêcher, la partie de lui qui se trouve à l'intérieur de son prochain juif est forcée d'accomplir la mitsva, et il ne reçoit donc aucune récompense.

Rachi (Ki Tétsé 24,19) écrit que si l'on laisse tomber une pièce de monnaie par accident et qu'un pauvre la trouve et l'utilise pour subvenir à ses besoins, celui qui a perdu la pièce a accompli la mitsva de la tsédaka.
Sur la base de son explication ci-dessus, le rav Kotler maintient que ce n'est le cas que si la personne qui a perdu l'argent est heureuse que le pauvre ait pu subvenir à ses besoins avec cette pièce.

=> Ainsi, pour se connecter à tout le bien accompli par le peuple juif et en bénéficier, il faut se soucier du statut spirituel du peuple juif et de l'honneur d'Hachem.
[ cela est à ajouter au fait que seule l'unité entre les juifs nous permettra d'accomplir toutes les mitsvot, car certaines sont propres à certaines personnes (ex: Cohen, Roi, ...). Si nous ne formons qu'un, alors on considère comme si nous avions accompli toutes les mitsvot nous-même. ]

-> Le Ram'hal (Déré'h Hachem 2:3:8) écrit qu'Hachem a lié tous les juifs afin que nous puissions bénéficier des mitsvot des uns et des autres, et par conséquent, nous sommes également responsables des fautes des autres.
Hachem veut que chacun reçoive le bien suprême dans le monde à Venir. Cependant, certaines personnes ne le méritent pas. C'est pourquoi [dans Sa bonté] Hachem a relié tout le peuple juif, afin que chaque juif puisse s'accrocher aux mérites de l'autre et ainsi se prélasser dans la gloire d'Hachem pour l'éternité.

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-> Nous retrouvons le principe de "l'âme partagée" du Tomer Devorah dans le verset suivant.
La Torah ordonne : "Tu aimeras ton prochain comme toi-même" (Kédochim 19,18).
Le Ramban souligne qu'il est impossible de se soucier d'autrui autant que de soi-même. La Torah exige plutôt que nous agissions envers les autres comme si nous les aimions autant que nous-mêmes. Nous devons les traiter comme nous voudrions être traités.

Cependant, rabbi Moché Cordovéro (Tomer Devorah) insiste sur le fait que, puisque chaque juif est lié à tous les autres et fait partie d'eux (il y a une petite partie de moi en mon prochain juif!), je dois ressentir la douleur ou le bonheur d'un autre comme si c'était le mien, parce que lui et moi ne faisons qu'un!
[le Malbim explique de la même façon ce verset. ]

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[on peut ajouter un autre aspect : puisqu'en réalité les juifs ne sont qu'un (que seul les corps/matérialité semble diviser), lorsque mon prochain va bien, alors par ricochet je vais également aller mieux.
Le rav Salanter disait par exemple que si quelqu'un dit du lachon ara à Salant, alors un autre juif à Paris pourra en être impacté négativement en profanant Shabbath. [l'inverse est également vrai]
Cela nous responsabilise : Chacun de mes actes impacte tous les autres juifs (en bien ou en mal). ]

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-> Chaque juif fait partie d'un collectif appelé Klal Yisrael (peuple juif).
Le rav Hutner note que le mot "רעך" (réa'ha - ton prochain) est lié au mot תרועה (téroua), les sons brefs et brisés du shofar.
Ce terme décrit quelque chose de cassé ou un morceau de quelque chose de plus grand. (De même, le mot רע (ra), mauvais ou maléfique, signifie en fait "cassé", car le mal est incomplet et imparfait).
Le rav Hutner écrit qu'un compagnon juif est appelé "réa'ha", car chaque membre du peuple juif n'est pas un tout en soi, mais plutôt une partie d'une unité plus grande.

-> Cette idée est soulignée par l'explication que donne le Talmud Yérouchalmi (Nédarim 9:4) du commandement qui précède immédiatement celui de "tu aimeras ton prochain" : celui de "Tu ne te vengeras pas et tu ne garderas pas de rancune envers les membres de ton peuple" (lo tikom vélo titor - Kédochim 19,18).

Le Yérouchalmi propose une parabole : Imaginez que quelqu'un se coupe par erreur la main. La main blessée prendrait-elle alors un couteau et couperait-elle l'autre main? Bien sûr que non!

De la même manière, tous les membres de peuple juif forment une unité, et se venger d'un autre revient à se venger de soi-même.

-> Le fait que nous soyons tous unis a également une signification halakhique.
Il n'est permis de prier que pour Hachem, et non pour les anges. Il est même interdit de leur demander de servir de médiateur entre nous et D. [Rambam, Pérouch haMichnayot, Sanhedrin 10 ; et aussi Hilkhot téchouva 3,7]

De même le Maharam miRottenberg précise que même si l'on se rend compte que c'est Hachem qui répond à notre prière, il est interdit d'utiliser un ange comme médiateur, de peur que l'on en vienne à servir l'ange au lieu d'Hachem.

Alors pourquoi pouvons-nous demander à un tsadik de prier pour nous?

Selon le 'Hatam Sofer (Shout 'Hatam Sofer - OH 166) puisque nous faisons partie du même corps national que le tsadik, il est compréhensible que nous envoyions la "tête" prier au nom du "pied".

-> Une deuxième ramification halakhique est mentionnée par le 'Hazon Ich.
Sur la base du principe : "Tout est entre les mains du ciel, sauf la crainte du Ciel" (guémara Béra'hot 33b), on est tenu de prier pour sa propre crainte du Ciel (yirat chamayim).
Le 'Hazon Ich déclare que l'on peut également prier pour qu'Hachem aide une autre personne à obtenir la crainte d'Hachem.
En effet, puisque nous formons un seul corps, lorsqu'on prie pour un autre juif, c'est comme si ce dernier priait pour lui-même.

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-> [la Torah nous demande d'aimer notre prochain comme soi-même. Les juifs sont comme des membres d'un corps humain. Ainsi, il y en a qu'on "préfère" à d'autres (ex: les yeux, le coeur, ...), d'autres qu'on ne soupçonne même pas d'exister, ... et pourtant ils sont tous nécessaires à notre bonne vie.
De même, chaque juif a dans ce monde un rôle unique que Hachem lui a attribué, et qu'il doit réaliser de son mieux. Il n'y a pas de jalousie négative, chacun a un apport unique au peuple juif.
(la Torah ne nous demande pas d'aimer forcément chaque juif identiquement, mais elle demande d'avoir un respect et un amour pour tous. De même qu'on considère et apprécie chacun des organes de notre corps. (ex: j'aime pas la forme du foie, alors je vais le mettre de côté! ) ]

[ex: le rav Yé'hezkel Weinfeld dit que même si le plus grand tsadik de la génération (même Moché) s'il prie seul, il ne peut pas faire la kédoucha, car la sainteté nécessite une connexion avec d'autres personnes.]

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-> Le Ach Pri Tévoua rapporte qu'en hébreu, les termes caractérisant un être humain (une personne) ont tous un singulier et un pluriel.
Ainsi, on a :
-> Ich (איש) qui est singulier ; et anachim (אנשים) qui est pluriel ;
-> guéver (גבר) qui est le singulier ; et guévarim (גברים) qui en est le pluriel.
-> Seul le mot: Adam (אדם) n’existe qu’au singulier.

Nos Sages (guémara Yébamot 61a) nous enseignent que c’est seulement le peuple juif qui est appelé : adam (אדם), car ce n’est que parmi le peuple juif qu’il existe un sentiment intrinsèque d’unité, qui conduit au fait que toutes les individualités de la nation se fusionnent en une seule, unifiée.

-> Le rav Yaakov Mazeh dit : l'ensemble du peuple juif est une seule et même personne. La douleur d'un juif affecte tous les autres juifs du monde, tout comme une blessure au bras affecte l'ensemble du corps.
Mais les non-juifs ne sont pas appelés adam. Il s'agit de plusieurs personnes différentes, et non d'une entité singulière.

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-> Le rav Zev Leff fait remarquer que le mot hébreu "ani" (je - אני) s'écrit avec un alef (א), numériquement un, représente l'individu. Il se termine avec un Youd (י), numériquement dix, représente un minyan (le tsibour - la communauté. Et un noun (נ), numériquement 50, représente les 50 portes de compréhension et de pureté auxquelles peuvent accéder l'esprit et le cœur, portes que nous devons ouvrir afin de fusionner notre moi individuel avec la nation tout entière.

=> ainsi, vivre juif c'est passer d'une perspective de mon petit "JE" (égo) à un grand "JE", cela d'un collectif, du peuple juif.

L’unité (selon le Ben Ich ‘Haï)

+ L'unité (selon le Ben Ich 'Haï) :

-> Lorsque le peuple juif est dans l'affliction et qu'un individu se détache de lui, les 2 anges gardiens qui l'accompagnent viennent, posent leurs mains sur sa tête et disent : "Cette personne, qui se détache de la communauté, ne verra pas le réconfort de la communauté".
[guémara Taanit 11a]

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) commente :
La main droite symbolise l'amour bienveillant ; la gauche, la stricte justice.
En utilisant les 2 mains, les anges gardiens indiquent qu'en raison de la cruauté de cette personne, qui n'a pas participé à la douleur d'Israël, elle est digne d'être maudite non seulement selon la stricte justice, mais même selon la bonté.

La tête symbolise la racine. Si les corps du peuple d'Israël sont distincts, la racine de leur âme est une seule et même racine.
Les anges posent leurs mains sur la tête de cette personne pour indiquer qu'elle s'est séparée de la communauté parce qu'elle n'a pas tenu compte du fait que la racine d'Israël est une.

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-> La paix unit les corps d'Israël (juifs) et la Torah unit leurs âmes.
En effet, chaque lettre de la Torah correspond à une âme juive.
[Ben Ich' 'Haï - Shani Eliyahou 2:2]

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-> Les âmes d'Israël sont comparées à une grappe (Chir haChirim 7,8) parce qu'elles sont liées entre elles. Mais les âmes des nations du monde sont séparées, comme des raisins individuels.
Ainsi, normalement lorsqu'un juif est en danger, son compagnon juif ressent vivement le danger et ne le quitte pas. S'il le quitte, c'est qu'il se considère comme un raisin individuel détaché de la vigne.
[Ben Ich 'Haï - Ben Yéhoyada - guémara 5b]

-> La branche d'un amandier et ses amandes symbolisent Israël.
Bien que le peuple d'Israël soit constitué de corps individuels, comme des amandes individuelles, il est relié par l'âme, tout comme les amandes individuelles sont reliées par la branche à laquelle elles sont attachées.
C'est pourquoi les bonnes actions d'un juif en aident un autre. Et si quelques décrets célestes étaient émis contre Israël, il suffirait que chaque décret ne touche qu'un seul juif, car c'est comme si le décret touchait tout Israël.
Car "Israël est une brebis dispersée" (Yirmiyahou 50,17) = si un juif est frappé, c'est tout Israël (les juifs) qui en souffre.
[Ben Ich 'Haï - Birkat 'Haïm - haftara Pin'has (sur Yirmiyahou 1,11-12)]

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+ Les mariages mixtes :

-> "Du haut des rochers je le vois, et des collines je le contemple ; c'est un peuple qui habite seul et qui n'est pas compté parmi les nations" (Balak 23,9)

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Ich 'Hayil - chana 2 - hakdama 'Houkat) commente :
Israël est issu des "rochers" = les 3 Patriarches - et des "collines" = les 4 matriarches.
On a :
- chez nos Patriarches : Avraham (אברהם), Yit’hak (יצחק ) et Yaakov (יעקב ) = il y a un total de 13 lettres.
- de même chez nos Matriarches : Sarah (שָׂרָה), Rivka (רבקה ), Rachel (רָחֵל ) et Léa (לֵאָה) = il y a également un total de 13 lettres.
Treize est la guématria de אחד (é'had - un), la particularité d'Israël (juifs).
"Qui est comme Ton peuple, Israël, une nation unique sur terre?" (II Chmouël 7,23) = ils sont un, même s'ils sont sur terre. Les nations du monde, en revanche, sont nombreuses.

Hachem nous a ordonné de ne pas nous marier avec des non-juifs, car comment des âmes issues de la source de l'unité pourraient-elles s'unir à des âmes issues de la source de la pluralité?
Pour nous éloigner de la moindre possibilité de violer ce commandement, les Sages ont institué plus d'ordonnances qu'ils ne l'ont fait pour protéger n'importe quel autre commandement. Ils ont interdit de manger du pain cuit, des aliments cuits, du fromage fabriqué ou du vin touché par un non-juif.

Bien qu'il y ait aussi des raisons ésotériques, la raison simple de toutes ces ordonnances rabbiniques est d'empêcher la socialisation qui pourrait conduire à des mariages mixtes. C'est ainsi que nous conservons notre statut de "peuple qui habite seul et qui n'est pas compté parmi les nations".

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+ L'unité permet de rester près de la Présence Divine :

-> Il y a 13 lettres dans les noms des Patriarches, correspondent à la guématria de אחד (é'had - un), parce que les Patriarches sont le char de la Présence divine, qui est le lieu de l'unité.
Leur descendance, Israël (les juifs), doit être une nation une sur terre, car Israël doit ressembler à ses ancêtres.

Le mot "un" est la norme d'Israël, car Hachem en fait l'éloge, comme nous l'apprenons : "Hachem vous a loués aujourd'hui" (Ki Tavo 26,18) en vous appelant "un" (guémara Béra'hot 6a).

[Lorsque les juifs sont unis alors] ils méritent d'être toujours proches de la Présence divine.
Mais s'il y a des querelles et des dissensions au sein du peuple juif, la Présence divine s'en va.
C'est ce qui s'est passé lorsque le second Temple a été détruit à cause de dissensions.
[Ben Ich 'Haï - Drouchim Bamidbar]

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+ L'unité fait taire le Satan qui ne peut alors pas nous accuser :

-> Les commentateurs disent que les 13 lettres des noms des Patriarches étaient inscrites sur les 4 étendards du camp des Bné Israël.
Treize est la guématrie de אחד (é'had - un). Elles ont été inscrites sur les étendards pour montrer qu'Israël doit être un, unifié, comme il est écrit : "Qui est comme Ton peuple Israël, une nation unique sur la terre?" (II Chmouël 7,23).
Par cela leur honneur en sera rehaussé. Car même si leurs actes ne sont pas dignes, le mérite de l'unité les protégera, comme il est écrit : "Efraïm est uni, bien qu'il soit idolâtre, laisse-le en paix!" (Hochéa 4,17).
[...]
A'hav, roi idolâtre d'Israël, partit en guerre et chacun de ses soldats revint vivant, car l'unité régnait au sein du peuple. Mais le second Temple fut détruit et Israël exilé à cause de la division du peuple.
C'est ainsi qu'il est écrit : "L'un s'approche de l'autre (é'had béé'had [אֶחָד בְּאֶחָד] yigachou), aucun esprit ne peut passer entre eux" (Iyov 41,8) = lorsqu'Israël, appelé "un" (אחד), s'approche de D. avec la vertu de l'unité (אחד), le mauvais penchant ne peut pas passer entre eux.
Car là où il y a unité, le Satan ne peut accuser.
[Ben Ich 'Haï - Ben Ich 'Hayil 4 - kalla 3]

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+ L'unité fait venir le machia'h :

-> Les Bné Israël seront rassemblés après l'exil et reviendront sur le site du Temple en raison de 2 choses. L'une est l'unité ... l'autre est les actes de bonté (guémilout 'hassadim).
[Ben Ich 'Haï - Ben Ich 'Hayil 1 - kalla 1]

[ainsi l'unité est une condition nécessaire pour faire venir le machia'h. N'attendons pas que Hachem nous unisse contraints par les malheurs nous arrivant, et plutôt faisons le dès maintenant dans la joie et l'amour de notre frère juif. ]

-> Les 4 espèces du loulav sont réunies pour montrer que si le peuple juif est uni, les tsadikim protégeront les réchaïm par leurs mérites et la guéoula viendra.
[Ben Ich 'Haï - Adéret Eliyahou - Emor]

-> Le Ben Ich 'Haï (Névé Tsadikim 2:1) écrit :
L'unité d'Israël est cruciale pour sa rédemption.
Le midrach raconte que lorsque le machia'h viendra racheter Israël, ce dernier dira : "Ce n'est pas possible, car nous devions être soumis par les 70 nations."

Le machia'h leur donnera 2 explications.
La première est que le 4e empire qui a subjugué Israël, Edom/Rome/Civilisation occidentale, représente les 70 nations.
L'autre explication est que si un juif est exilé en Barbarie (ancienne dénomination du Maghreb), un autre en Angleterre, c'est comme si tout Israël avait été exilé dans chacun de ces endroits. [fin de ce midrach (Yalkout Chir haChirim 986)]

Ainsi, pour que l'exil prenne fin, il est nécessaire qu'Israël soit uni, de sorte que si un juif est exilé ici, un autre là, c'est comme si la nation entière avait été exilée dans chacun de ces endroits.
C'est pourquoi l'unité d'Israël nous réconforte.
[elle permet de réaliser l'asservissement du peuple juif par toutes les nations du monde, en se basant même sur un juif vivant dans un coin du monde, et par cela l'unité permet de provoquer la guéoula (puisque ce décret d'exil a bien été accompli). ]

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+ L'unité = un récipient permettant de recevoir la bonté d'Hachem :

-> Le mot hébreu pour "récipient" (kéli - כלי) est un acronyme des 3 types de juifs : Cohen, Lévi, Israël.
Si le peuple juif est uni, il est un "récipient" par lequel l'abondance divine descend dans le monde.
Mais s'il y a des querelles entre eux, ils sont comme un récipient brisé, qui ne contient rien.
Et même s'ils sont unis, ce ne doit pas être pour le mal, mais seulement pour le bien, pour servir D.
[Ben Ich 'Haï - 'Haïm véhaShalom (sur Téhilim 14,2)]

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-> L'unité est très précieuse pour Hachem ... lorsque nous parvenons à l'unité, nous accomplissons le verset suivant : "Qui est comme Ton peuple, Israël, une nation unique sur la terre!" (II Shmouël 7,23).
[Ben Ich 'Haï - Né'hamat Tsion (sur Eikha 5,1)]

[grâce à l'unité nous "rappelons" à Hachem que nous sommes Ses enfants adorés, et alors on peut espérer de sublimes bénédictions indépendamment de nos mérites (juste parce que c'est notre Père miséricordieux), dont la guéoula! ]

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+ L'unité permet la réalisation de nos prières :

-> Le peuple d'Israël [n'est pas exaucé] tant qu'il n'est pas uni, comme il est écrit : "Il bâtit ses chambres hautes dans les cieux, et il a fondé son union sur la terre" (Amos 9,6). [guémara Ména'hot 27a]

-> Le Ben Ich 'Haï (Bénayahou) commente :
Lorsque le peuple d'Israël est uni, il peut prier et formuler des demandes que D. écoutera.
C'est ce que laisse entendre le verset : "Il a fondé son union près de la terre". [Dans l'alphabet hébraïque], près des lettres de ארץ (érets - terre), sont celles de בקש (bakéch - demande), et de קשב (kéchev - écoute).

-> Ailleurs, le Ben Ich 'Haï (Even Chelema - sur Chir haChirim 8,13) enseigne :
Grâce à l'unité, la voix d'Israël sera entendue par D., car la Torah et les prières s'élèveront en haut sans être entravées par des accusateurs.
C'est ainsi que nos Sages ont enseigné : Toute prière qui ne contient pas la prière des fauteurs d'Israël ne monte pas en haut.
De même, le galbanum, à l'odeur nauséabonde, figure parmi les épices de l'encens du Temple (Kéritout 6b).
[pour qu'une prière monte sans anges accusateurs, elle doit venir de l'unité de tous les juifs, aussi bien des tsadikim que des réchaïm.
(à une petite échelle, c'est ce qui donne de la force aux prières faites en minyan (communauté).) ]
[...]

Les terres des nations sont sous la domination de leurs anges gardiens. Hachem leur envoie une nourriture abondante pour Israël (les juifs), mais les anges la prennent pour les nations et ne laissent presque rien pour Israël.
Et lorsque le peuple juif prie, ces anges lancent des accusations contre lui pour empêcher les prières de monter en haut.
Mais si les réchaïm prient avec les justes, les anges laissent passer les prières.
Hachem fait le tri, prend les prières des justes et les écoute.

Tout cela dépend toutefois d'une condition : l'unité du peuple d'Israël, car c'est ainsi que les prières monteront ensemble.

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+ La mort d'un tsadik :

-> L'éloge funèbre d'un tsadik disparu permet d'éviter le châtiment d'Israël. La raison en est que tout le peuple d'Israël est comme un seul corps.
Il est écrit : "Israël est une brebis dispersée" (Yirmiyahou 50,17), et non un "est un troupeau dispersé". Tout comme une brebis frappée à l'un de ses membres ressent la douleur dans tout son corps, il en va de même pour Israël (midrach Vayikra rabba 4,6).
Lorsque l'amour et la fraternité règnent au sein du peuple d'Israël, le mérite du tsadik disparu et le chagrin qu'il suscite les protègent, car la brebis a été frappée dans l'un de ses membres.
Mais s'il y a des dissensions et de la haine parmi eux, cela ne s'applique plus (Darkei haYam ; Maharimat).

Parmi les nations, il n'y a pas une telle notion d'expiation collective, car ils sont tous des individus distincts. C'est ainsi qu'il est écrit : "Il jugera les nations [au pluriel], elles sont remplies de cadavres" (Téhilim 110,6).
Mais pour Israël, "Il écrase la tête sur une vaste terre" (Téhilim 110,6) = même s'Il écrase un tsadik, son mérite protégera "une vaste terre" = tout Israël. [Kol Yaakov]
[Ben Ich 'Haï - Névé Tsadikim 2:1]

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-> "Tous les juifs sont responsables les uns des autres" (guémara Chvouot 39a)
Par la responsabilité mutuelle, l'individu acquiert les mérites du groupe.
[Ben Ich 'Haï - 'Hayim véhaShalom (sur Téhilim 68,5)]

-> Le Ben Ich 'Haï (Od Yossef 'Haï - drouchim 'Houkat) enseigne :
Si les chiffres - 1,2,3,...,8,9 sont écrits séparément sur une feuille et que l'on fait leur somme, celle-ci ne s'élève qu'à 45.
Écrits ensemble, ils peuvent former une somme qui s'élève à des centaines de millions.
Le peuple d'Israël est comme des chiffres. Unis, ils atteignent des sommets bien plus élevés que ceux qu'ils pourraient espérer atteindre en tant qu'individus séparés.

Mais tout cela à condition que les chiffres soient côte à côte, sans qu'aucun ne soit plus haut que l'autre.
Si les chiffres sont écrits l'un au-dessus de l'autre, leur somme n'est que de 45.
De même, aucun juif ne doit se considérer comme supérieur aux autres.
Ainsi, les premières lettres des mots : "barou'h chéamar chéaya aolam" (בָּרוּךְ שֶׁאָמַר וְהָיָה הָעולָם - Béni soit celui qui a parlé et créé le monde" (prières du matin) forment בשוה 'béchavé - égal).
En effet, lorsque Hachem a créé le monde et ses habitants, il n'a pas voulu qu'ils se considèrent comme inférieurs les uns aux autres.

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-> Afin de "mettre en pratique toutes les paroles de cette Torah" (Vayélé'h 31,12), le peuple d'Israël doit s'unir. Les lois relatives à la pureté de la famille sont entre les mains des femmes ; les commandements positifs qui dépendent du temps sont du ressort des hommes ; et seuls les enfants peuvent apprendre la Torah en toute pureté, sans péché.
[de même pour les mitsvot liées aux Cohanim, au Roi, à la terre d'Israël, ...]
[Ben Ich 'Haï - drouchim Vayélé'h]

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+ L'exemple de Kora'h :

-> Ils tombèrent sur leur visage et dirent : "Hachem, D. des esprits de toute chair, si un seul homme pèche, seras-tu irrité contre toute l'assemblée?" (Kora'h 16,22)

-> Le Ben Ich 'Haï (Adéret Eliyahou - Kora'h) commente
Moché et Aharon priaient D. de sauver le peuple juif. Ils savaient que puisque tout Israël est un, il y a une responsabilité collective. Ainsi, si un juif commet une faute, il attire le mal sur tout Israël, alors que s'il fait une bonne action, il attire le mérite sur tous. Ainsi, priaient-ils, si une personne unie au peuple d'Israël péchait, Tu serais en colère contre toute la congrégation.
Mais si le pécheur s'est séparé des autres, la règle de la responsabilité collective ne s'applique plus.

C'est pourquoi ils demandèrent : "Si un seul homme faute, seras-Tu irrité contre toute l'assemblée?" = Est-ce que Kora'h, qui a péché, faisait corps avec le peuple d'Israël, pour que Tu te mettes en colère contre tout le groupe à cause de lui?
Il s'est séparé de la communauté juive en semant la discorde. Pourquoi donc te mettre en colère contre eux tous?

L’unité (selon le Ben Ich ‘Haï)

+ L'unité (selon le Ben Ich 'Haï) :

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Ich 'Hayil 4 - téchouva 3) écrit :
Si vous écrivez le chiffre 1 dix fois, chaque fois sur une feuille de papier séparée, tout ce que vous avez est : 1+1+1...= 10.
Si vous écrivez dix fois le chiffre 1, mais tous ensemble sur la même feuille de papier, vous obtenez 1 111 111 111, soit plus d'un milliard.

Cela démontre la valeur de l'unité.
Si chaque juif est pour lui-même, ses mitsvot sont comme le 1 écrit sur une feuille de papier séparée.
Lorsque les juifs s'unissent, la valeur des mitsvot de chaque juif augmente à des hauteurs incroyables, comme le 1 écrit dix fois sur la même feuille de papier.

L'arithmétique nous apprend également comment réaliser cette unité. Pour atteindre des valeurs élevées, les chiffres doivent être écrits sur la même ligne. Si vous écrivez les dix 1 dans une colonne verticale, leur somme ne fait que 10.
De même, si des personnes s'unissent tout en se montrant supérieures les unes aux autres, elles ne sont encore qu'une collection de dix 1. Mais si "vous vous tenez aujourd'hui, tous ensemble, devant Hachem votre D." (Deutéronome 29:9), si vous vous tenez côte à côte comme des égaux, votre unité vous élèvera à des hauteurs élevées.

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-> L'unité entre les juifs ouvre la voie à la guéoula.
Le 2e Le Temple a été détruit à cause de l'animosité gratuite entre les juifs ; il ne sera certainement pas reconstruit tant que cette situation perdurera.
Nous devons éliminer la haine de notre milieu et vivre ensemble en harmonie afin de mériter le 3e Temple.
[Ben Ich 'Haï - Birkat Avot - Pirké Avot 5,6]

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-> L'étude de la Torah a besoin d'unité entre les juifs.
La dissension rend l'étude de la Torah inacceptable pour D.
[Ben Ich 'Haï - Ateret Tiféret - Pelaot rabbot 119]

La tolérance

+ La tolérance :

-> Rabbi 'Hiya bar Abba dit :
Même un père et un fils, ou un professeur et un étudiant qui se défient dans un débat furieux peuvent atteindre le point où ils deviennent comme des ennemis lorsqu'ils argumentent vigoureusement leurs points. Cependant, s'ils recherchent tous deux la vérité plutôt que la gloire, ils ne s'éloigneront pas l'un de l'autre jusqu'à ce qu'ils parviennent à la vérité et retrouvent leur amour et leur affection véritables.
[guémara Kidouchin 30b]

-> Pendant 3 ans, les académies de Hillel et de Chamaï ont débattu. Chacun prétendait que la halacha devait être décidée selon leurs opinions respectives. Finalement, une voix céleste s'est fait entendre et a proclamé : "Hillel et Chamaï disent tous deux les paroles du D. vivant".
Si les deux sont corrects, pourquoi suivons-nous les décisions de l'académie d'Hillel?
Parce qu'ils étaient humbles et aimables, et parce qu'ils enseignaient toujours les règles de l'académie de Chamaï avant même d'enseigner leurs propres règles.
[guémara Erouvin 13b]

-> Celui qui voit une multitude de juifs [à partir de 600 000 ] récitera la bénédiction : "barou'h ... 'hakham arazim" (béni soit ... le Sage des secrets), car aucune de leurs opinions n'est semblable et aucun de leurs visages n'est semblable.
[guémara Béra'hot 58a]

Le rav Ména'hem Mendel de Kotsk commente :
Tout comme vous ne pouvez pas attendre de votre adversaire qu'il change de visage pour ressembler au vôtre, vous ne pouvez pas non plus attendre de quelqu'un qu'il change d'opinion pour être comme vous.

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-> Lorsque Hachem a créé le monde, dans Son infinie sagesse, il a fait du conflit et de la controverse une partie intégrante de sa nature.
Hachem a voulu qu'il y ait des tensions et des dissensions dans le monde, mais qu'elles soient canalisées comme une force positive. Le conflit que D. a créé peut avoir lieu sur le champ de bataille ou à la table de discussion. C'est le choix de l'homme.
['Hatam Sofer - Drachot vol.1 drouch 7 Adar 1794]

-> Il n'y a qu'une seule façon de savoir si 2 personnes se disputent en l'honneur d'Hachem (léchem chamayim) ou pour leur propre bien.
Si, à la fin du débat, elles s'aiment de tout leur cœur et de toute leur âme, alors vous pouvez être sûr qu'elles se disputent pour l'honneur d'Hachem. Si la discussion aboutit à la haine, alors ils se disputent pour leur propre ego.
[rav Yonathan Eibschutz - Yaarot Dvach - vol.2]

-> Les sages en Torah (talmidé 'hakhamim), même s'ils se disputent, ils se conduisent avec amour et amitié l'un envers l'autre.
Lorsqu'il y a de l'amour envers des sages en Torah qui se disputent, on peut alors dire à des propos de chacun d'entre eux : "ceci et ceci sont les paroles du D. vivant".
[rabbi Tsadok haCohen - intro du Ohr Zara laTsadik]

-> Même en matière de judaïsme, si quelqu'un exprime une opinion hérétique, ce n'est pas pour se moquer, mais pour apprendre et parvenir à la vérité ; ne lui dites jamais de se taire, mais travaillez plutôt à clarifier la vérité ... Il faut permettre à la partie de parler autant qu'elle le veut, car si on lui coupe la parole, on affaiblit sa propre position.
De quelle force faisons-nous preuve si nous ne donnons même pas à l'opposition le droit de parler ?
[d'après le Maharal - Béer haGola - chap.7]

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-> On pourrait être tenté d'agir pensant bien faire, car : "tu réprimanderas ton prochain" (Kédochim 19,17).

Mais :
-> Le Rambam (Séfer haMitsvot mitsva négative 303) dit :
Si quelqu'un l'embarrasse en réprimandant, alors il [celui qui faire la réprimande] faute.

-> Rabbi Tarfon dit : "Je serais très surpris qu'il y ait quelqu'un dans cette génération qui puisse accepter la critique"...
Rabbi Elazar ben Azariya a répondu :"Je doute qu'il y ait quelqu'un dans cette génération qui sache faire des critiques."
[guémara Arakhin 16b]

-> De toutes les 613 mitsvot, la mitsva de la réprimande, du reproche à autrui, est la plus difficile à accomplir, en raison des considérations complexes qui doivent être faites. Pour accomplir cette mitsva correctement, il faut beaucoup de patience, de réflexion et le don de la compréhension, qui ne peut venir que de Celui qui accorde la compréhension.
[Ktav Sofer - Responsa n°57]

L’unité & la venue du machia’h

"Vous vous tenez debout aujourd’hui tous ensembles, devant Hachem votre D. : vos chefs de Tribus, vos anciens, vos agents, chaque citoyen d’Israël" (Nitsavim 29,9)

-> Le Midrach (Yalkout Chimoni Dévarim 940) commente :
"‘Vous vous tenez debout’. Quand? Lorsque vous formez ‘aujourd’hui tous ensembles’ un seul groupe (agouda a'hat ). Ainsi, trouvons-nous qu’Israël n’est délivré que lorsqu’il ne forme qu’un seul groupe ...
Même si J’ai placé pour vous des chefs [de Tribu], des juges et des agents, tous sont identiques devant Moi, comme il est dit : ‘chaque citoyen d’Israël’...
Autre explication: Vous tous êtes garants l’un envers l’autre."

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+ L'unité & la venue du machia'h :

-> Yaakov dit à ses enfants : "Vous ne devez former qu'une seule assemblée".
Si les Bné Israël deviennent une seule unité, alors préparez-vous à la guéoula.
[midrach Béréchit rabba 98,2 - sur Vayé'hi 49,1]

-> "Vous vous tenez debout aujourd'hui, vous tous" (Nitsavim 29,9)
Quand? Quand vous êtes tous unis et ne faites qu'un ...
De même, tu peux constater qu'Israël ne sera pas délivré avant de ne former qu'un seul faisceau.
[midrach Tan'houma - Nitsavim 1]

-> "Je les purifierai et ils seront Ma nation et Je serai leur D." (Yé'hezkiel 37,23).
Le rav Yissa'har Teichtal explique que c'est-à-dire qu'en vertu du fait qu'ils s'uniront, Hachem enverra d'en haut un esprit de pureté et tous deviendront dignes d'être la nation de D., et qu'Il soit leur D.

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-> Le Maharal (Nétsa'h Israël 4) explique la raison pour laquelle le 2e Temple a été détruit.
Le Temple de Jérusalem constitue le cœur de l'unité de la communauté d'Israël ; c'est lui qui fait de nous une nation.
Du fait de leur désunion, les juifs déméritèrent ce lieu.
[Si nous nous unissons, alors nous méritons la guéoula et le site qui fait de nous une nation]

-> Rav Shaptil (le fils du Chla haKadoch) écrit dans son Vavé haAmoudim :
"La haine, l'égoïsme et la médisance sévissent parmi nous ... et tels étaient les péchés de l'époque du 2e Temple.
Nos Sages (guémara Yoma 9b) affirment : "Pourquoi le 2e Temple a t-il été détruit, alors que les juifs se consacraient à l'étude de la Torah, aux mitsvot, et aux actes de bonté? C'est à cause de la haine gratuite".
Ceci explique pourquoi selon nos Sages (guémara Roch Hachana 18b), nous pleurons davantage le 2e Temple que le 1er.
Pourtant ceci est difficile à comprendre. En effet, nous devrions au contraire pleurer plus intensément le 1er Temple, du fait que le 2e Temple ne possédait ni l'Arche sainte, ni le rideau (paro'hét), ni les chérubins, ni les Tables de la loi.

En réalité, du fait que la haine gratuite règne [toujours] parmi nous, notre deuil pour le 2e Temple est plus intense, car si ce péché a causé la destruction, il empêche certainement le machia'h de venir.
"Toute génération qui n'est pas témoin de la reconstruction du Temple est considérée comme ayant causé sa destruction" (guémara Yérouchalmi Yoma 1,1 ; midrach Téhilim 137,10) = nous continuons à pratiquer les mêmes attitudes [si négatives à l'égard d'autrui] de l'époque du 2e Temple, et c'est pour cela que notre malheureux et pénible exil dure tant."

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-> b'h, voir également : https://todahm.com/2022/05/18/35795

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-> b'h, l'importance de l'unité : https://todahm.com/2021/05/23/limportance-de-lunite

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+ Les juifs sont garants les uns les autres :
-> ce verset aborde également ce thème, qui est développé par exemple : https://todahm.com/2022/08/07/36423

L’importance de l’unité

+ L'importance de l'unité :

-> Nous disons dans la Haggada de Pessa'h : "Car pas un seulement (chélo é'had bil'vad) se leva pour nous anéantir. C'est à chaque génération qu'ils tentent de nous exterminer".
Autrement dit, c'est uniquement le fait que nous ne soyons "pas un" (lo é'had), le fait que nous ne soyons pas unis, qui cause notre destruction, que D. nous en préserve.
[Pardess Yossef - paracha Kédochim]

-> "Rapproche ces pièces l'une de l'autre, pour n'avoir qu'une pièce unique ; et elles seront réunies dans Ta main" (Yé'hezkiel 37,17)
[lorsque nous sommes un avec autrui, alors Hachem vient rejoindre notre unité!]

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-> "Quand Hachem est-Il établi dans les cieux?
Quand Israël ne forme qu'une seule et unique communauté ici-bas."
[midrach Bamidbar rabba 15,18]

Le rav Yissa'har Teichtal commente : autrement dit, si tout Israël ne forme qu'une seule et même communauté, il ajoutera (pour ainsi dire) à la souveraineté et à la puissance de D., qui ainsi élèvera leur rayonnement vers les sommets.
[plus nous avons de l'unité entre nous, plus nous donnons de la force à Hachem, qui peut alors nous combler du meilleur!]

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-> L'entité d'Israël est intègre (sans le moindre défaut), comme il est dit : "Ton peuple n'est composé que de tsadikim" (Yéchayahou 60,21).
Ainsi, bien que des individus commettent des fautes, l'entité [d'Israël] conserve toujours sa sainteté et il n'y a nul adversaire et nul malheur au sein d'eux, à D. ne plaise.
Leur empreinte est gravée à jamais en haut [devant D.] et les forces du mal n'ont aucune emprise sur eux.
Et l'individu devient partie intégrante de la collectivité.
[Noam Elimélé'h - Dévarim]

-> Le Maharal (Nétsa'h Israël - chap.11) dit également que l'unité d'Israël lui confère toujours une sainteté sans le moindre défaut.

-> La Pessikta rapporte que lorsqu'il y a de l'union parmi les juifs, alors [aux yeux d'Hachem : ] "Tu es toute belle, ma bien-aimée, et tu es sans défaut" (Chir haChirim 4,7).

-> Le Rambam (dans son Epitre aux Yéménites - Iguéret Teiman) écrit :
"Hachem nous renforce en nous signifiant qu'il Lui est impossible de nous rejeter en tant qu'entité collective, et ce même si nous venons à l'irriter et à transgresser Ses mitsvot."
[même si nous sommes mauvais individuellement, l'union du peuple juif gomme tous nos défauts!]

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-> Le midrach (Bamidbar rabba 11,7 ; Sifrei Nasso 42) enseigne :
Rabbi Elazar fils de rav Elazar haKappar dit : "Si la paix règne [au sein du peuple d'Israël], alors même s'il adore les idoles, Hachem affirme (pour ainsi dire), qu'aucun adversaire ne lui nuira.
Ainsi qu'il est dit : "Efraïm est attaché aux idoles, qu'on le laisse" (Ochéa 4,17).
Mais, lorsqu'ils sont divisés, il est dit : "Leur cœur est divisé, dès lors il sera reconnu comme coupable" (Ochéa 10,2)."

[lorsque nous sommes unis, Hachem nous considère comme des juifs très pieux et respectueux des commandements.
Le rav Teichtal enseigne : "S'il arrive des malheurs au peuple juif dans son ensemble, le seul remède consiste pour Israël à se réunir pour ne faire qu'une seule et même entité. Alors aucun adversaire ni aucun ennemi ne pourra leur nuire.
C'est ce que les juifs accomplissent à l'époque du décret d'Haman, et il en résulta : "Ce fut pour les juifs, lumières, joie allégresse et faste" (Ether 8,16)."]

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+ Illustration de la force de l'union -> prière en communauté :

-> Le rav 'Haïm Chmoulévitch (Si'hot Moussar 71) écrit qu'une communauté ne se limite pas à la somme des individus qui la compose. Elle est une entité nouvelle, dont les qualités dépassent les mérites et les capacités de ses membres pris séparément.
[une brindille peut être cassée par un petit enfant, tandis qu'un tas de brindilles est extrêmement solide, pratiquement incassable!
Prier en collectivité, c'est propulser, donner une force phénoménale à nos prières, et c'est ainsi se donner les moyens qu'elle soit agréée.]

-> Le terme : צבור (tsibour) a la même guématria que : רחמים (ra'hamim - la miséricorde).
En effet, lorsque nous prions avec un minyan (en tsibour), cela éveille la miséricorde d'Hachem, et cela permet à nos prières d'être exaucées.
[Mégalé Amoukot - Vayétsé 28,12]
[tsibour (צבר) renvoie à : tsadikim, bénonim (les gens ordinaires) et les réchaïm, et c'est bien le cumul de tous qui forme la communauté (tsibour)!]

-> Lorsqu'une personne prie toute seule, ce sont les anges qui collectent ses prières.
Lorsqu'elle prie avec une communauté (minyan), c'est Hachem qui rassemble ses prières.
[michna Broura 101,15]

-> Le Sfat Emet nous offre une autre explication sur l'importance d'une prière avec la communauté.
La guémara (Sanhédrin 39a) enseigne : "Dans tout endroit où il y a 10 hommes, la présence Divine réside".
Le Sfat Emet explique que lorsqu'il y a un minyan, la présence Divine est présente dans la salle de prières, et cela a pour conséquence de nous attirer vers D. (comme un aimant!), et c'est comme si on avait directement accès à Sa présence.

-> Le Rambam (Hilkhot Téfila 88,5) écrit : "La prière d'une collectivité est toujours entendue, même si des fauteurs en font partie. Hachem ne repousse jamais la prière d'un office public".

-> Lorsque les juifs s'unissent dans un minyan, l'un va apporter à l'autre la kavana qu'il n'a pas eu à un moment de la prière, faisant que leurs prières montent toutes ensembles au Ciel.
[Kouzari 3,17-19]

-> Le rabbi Yé'hezkel de Shinov dit : "La pire prière [journalière] en communauté est meilleure que la meilleure prière faite individuellement."

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+ L'unité & la venue du machia'h :

-> Yaakov dit à ses enfants : "Vous ne devez former qu'une seule assemblée".
Si les Bné Israël deviennent une seule unité, alors préparez-vous à la guéoula.
[midrach Béréchit rabba 98,2 - sur Vayé'hi 49,1]

-> "Vous vous tenez debout aujourd'hui, vous tous" (Nitsavim 29,9)
Quand? Quand vous êtes tous unis et ne faites qu'un ...
De même, tu peux constater qu'Israël ne sera pas délivré avant de ne former qu'un seul faisceau.
[midrach Tan'houma - Nitsavim 1]

-> "Je les purifierai et ils seront Ma nation et Je serai leur D." (Yé'hezkiel 37,23).
Le rav Yissa'har Teichtal explique que c'est-à-dire qu'en vertu du fait qu'ils s'uniront, Hachem enverra d'en haut un esprit de pureté et tous deviendront dignes d'être la nation de D., et qu'Il soit leur D.

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-> Le Maharal (Nétsa'h Israël 4) explique la raison pour laquelle le 2e Temple a été détruit.
Le Temple de Jérusalem constitue le cœur de l'unité de la communauté d'Israël ; c'est lui qui fait de nous une nation.
Du fait de leur désunion, les juifs déméritèrent ce lieu.
[Si nous nous unissons, alors nous méritons la guéoula et le site qui fait de nous une nation]

-> Rav Shaptil (le fils du Chla haKadoch) écrit dans son Vavé haAmoudim :
"La haine, l'égoïsme et la médisance sévissent parmi nous ... et tels étaient les péchés de l'époque du 2e Temple.
Nos Sages (guémara Yoma 9b) affirment : "Pourquoi le 2e Temple a t-il été détruit, alors que les juifs se consacraient à l'étude de la Torah, aux mitsvot, et aux actes de bonté? C'est à cause de la haine gratuite".
Ceci explique pourquoi selon nos Sages (guémara Roch Hachana 18b), nous pleurons davantage le 2e Temple que le 1er.
Pourtant ceci est difficile à comprendre. En effet, nous devrions au contraire pleurer plus intensément le 1er Temple, du fait que le 2e Temple ne possédait ni l'Arche sainte, ni le rideau (paro'hét), ni les chérubins, ni les Tables de la loi.

En réalité, du fait que la haine gratuite règne [toujours] parmi nous, notre deuil pour le 2e Temple est plus intense, car si ce péché a causé la destruction, il empêche certainement le machia'h de venir.
"Toute génération qui n'est pas témoin de la reconstruction du Temple est considérée comme ayant causé sa destruction" (guémara Yérouchalmi Yoma 1,1 ; midrach Téhilim 137,10) = nous continuons à pratiquer les mêmes attitudes [si négatives à l'égard d'autrui] de l'époque du 2e Temple, et c'est pour cela que notre malheureux et pénible exil dure tant."

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-> b'h, voir également : https://todahm.com/2022/05/18/35795

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-> "Si pour construire le Temple, il faut en passer par des dissensions, alors mieux vaut ne pas le construire".
[Téchouva méAava 1,205]

-> Le Maharal (Nétivot Olam - Nétiv haShalom 1) enseigne : Hachem est appelé : Shalom (paix) [Vayikra rabba 9,9 ; Bamidbar rabba 11,18] et son sceau est vérité [guémara Shabbat 55a].
Qu'est-ce qui est le plus intimement lié à une personne : le nom qu'elle porte ou bien son sceau?
On conviendra sans doute que le nom d'une personne est plus lié à son essence que son sceau.
Il en va de même de Hachem. Son nom : Shalom, vaut davantage à ses yeux que son sceau, qui est Vérité.
Par conséquent, nous devons souvent renoncer à la vérité, qui n'est que le sceau de D., afin de poursuivre la paix qui est son nom.

-> Le rav Yissa'har Teichtal rapporte l'enseignement suivant :
Le mot "émet" (vérité - אמת) est composée des 2 lettres se trouvant aux extrémités de l'alphabet (א et ת), et le מ se trouve au milieu (lettre médiane).
Certes ils sont à l'opposé, très différents, mais la Vérité les fait se rejoindre.
L'Attribut de Vérité possède la puissance de joindre les extrêmes les plus opposés.
Le Beit Yossef (Ora'h 'Haïm 36) rapporte que dans la calligraphie en usage dans un rouleau de Torah, la lettre מ est formée des lettres : כ et ו, qui ont une valeur numérique de 26, comme le Nom Divin (Tétragramme - יהוה).
=> Cela enseigne que lorsque nous nous efforçons de réunir les extrêmes (ce qui apparaît différent), alors Hachem nous vient en aide. En effet, Hachem désire aussi unifier les extrêmes, Son sceau est Vérité.

Il est écrit : "Accorde la vérité (émet) à Yaakov" (Michlé 7,20)
Le Chla haKadoch (Chné Lou'hot haBrit) écrit que "vérité" fait référence à l'unité. Telle était la qualité de Yaakov notre Patriarche : faire se rejoindre et relier ceux qui sont les plus éloignés les uns des autres.
Yaakov avait vocation à forger des liens, parce que la sainteté découle de l'unité.
Ceux qui suivent cette voie [faire que les gens se rejoignent, et non se divisent,] appartiennent au camp de Yaakov.

Le rav Teichtal dit également :
"un araméen anéantit mon père et celui-ci descendit en Egypte" (Dévarim 26,5). Lavan conduisit Yaakov à descendre en Egypte et l'anéantit de ce fait, jusqu'à ce jour-même.
Lavan causa notre présent exil en dupant Yaakov et en tentant de se montrer plus pieux que lui.
De même, ceux qui tentent d'être "pieux" et causent la dissension en enrobant leurs procédés de pieuses parures appartiennent au camp de Lavan. Ils causent la ruine et portent préjudice à Israël, tant comme le fit Lavan.

Le roi David dit : "Tu me sauves des nombreuses factions" (Téhilim 18,44)
Le midrach Téhilim (18,34) commente : le roi David dit : "Je préfère régner sur le monde entier que sur des personnes enveloppées dans des draps".
Le rav Its'hak Katz (gendre du Maharal) explique que sont désignés ici ceux "qui sont enveloppés dans le talit et les tsitsit", autrement dit, les "bons juifs".
Cela est étonnant!
En fait, le roi David demanda à Hachem de le sauver des dissensions des "bons juifs". Il alla jusqu'à affirmer qu'il préférait régner sur le monde entier plutôt que sur ceux qui se drapent tout dans le talit et les tsitsit, de pieuses parures. Or, la réalité est que David décela en eux des esprits querelleurs.
=> Nous voyons que le roi David lui aussi tremblait devant de tels individus et il pria pour être sauvé d'eux et de tous leurs adeptes.
Il n'inclut pas tous les "bons juifs" dans sa prière, mais seulement ceux qui suscitent des dissensions au sein d'Israël, en usant des prétextes trompeurs pour justifier leurs actes.
De tels individus amènent la dévastation dans la communauté juive et doivent être ignorés et tenus à distance de la communauté d'Israël.
[...]
[A l'inverse,] Lorsque les juifs sont unis, ils sont immédiatement rappelés au bon souvenir de D., et Il les bénira, comme il est écrit : "Hachem qui s'est souvenu de nous bénira, Il bénira"(Téhilim 115,12)."

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-> "Et il prit des pierres de cet endroit" (Vayétsé 28,11)
Nos Sages (midrach Béréchit rabba 68,11) expliquent qu'il prit 12 pierres qui n'en firent qu'une.
Le rav Yissa'har Teichtal commente qu'à ce moment Yaakov entrevit la destruction et nous enseigna à devenir une seule et même pierre. Aussitôt qu'elles furent une seule et même pierre, "Et voici Hachem se tenait au-dessus de lui" (Vayétsé 28,13), et promit à Yaakov de le protéger.

-> Les disputes entre les juifs conduisent Israël à la ruine financière et font fuir la Présence Divine.
Et lorsque la Présence Divine n'est pas présente en Israël, alors il n'est aucune protection pour Israël.
[rav 'Hisdaï - cité dans le Ohr Zaroua haGadol (Hilkhot Tefila 1,115)]

-> "La paix sur vous, ne craignez rien" (Mikets 43,23)
Le Mégalé Amoukot commente : "Il leur faisait ainsi passer le message suivant : "Tant que vous demeurez ensemble en paix, vous n'avez rien à craindre. Si [Israël] est attaché aux idoles, qu'on le laisse (ex: "Efraïm est collé aux idoles, qu'on le laisse" - Ochéa 4,17), ceci parce que la paix est l'adversaire d'Essav, lequel est appelé : "ennemi de la paix" (Téhilim 120,6)."

[le Mégalé Amoukot explique donc ce verset ainsi : Si les juifs sont attachés (autrement dit, unis), alors même s'ils font une faute aussi grave que servir des idoles, malgré cela D. dit : "Qu'on les laisse!"
Notre unité est comme un joker qui laisse sans force tous les anges Accusateurs, ne laissant alors place qu'aux bénédictions et à la proximité avec Hachem!]

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-> "Tout comme le bain rituel (mikvé) purifie l'impur, ainsi Hachem purifie Israël" (guémara Yoma 85b)
Le rav Amram Blum explique l'identification de la purification d'Israël par D. au bain rituel.
Le mikvé ne purifie que lorsque l'eau est recueillie dans un bassin et y repose paisiblement.
[les eaux sont contenues dans un lieu fermé, par opposition à des eaux jaillissantes]
Il en va de même d'Hachem qui ne saurait purifier Israël que lorsque les cœurs sont proches les uns des autres, lorsqu'ils forment une seule et même entité et vivent ensemble dans la paix et la sérénité.

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-> Le Chla haKadoch (Chné Lou'hot haBrit - Chaar haOtiot 1,42a) enseigne :
"La pire des choses en ce monde est la dissension. Elle est même bien pire que l'idolâtrie.
Nos Sages affirment que la génération du roi A'hav a gagné les guerres en dépit du fait que le peuple se livrait à l'idolâtrie, ceci parce que la paix et l'harmonie régnaient en son sein.
La génération de Shaül en revanche perdit ses guerres en dépit du fait que le peuple était innocent de toute faute, ceci du fait qu'il se trouvait des diffamateurs qui fomentaient des querelles en son sein (Yalkout Chimoni 2,213 ; Bamidbar rabba 2) ...

Ainsi, lorsque des différends apparaissent [ici bas], il se produit une division et une désunion dans les cieux et les "pousses sont arrachées" ...
Par conséquent, quiconque aspire à la Présence Divine se doit de fuir la souillure du serpent et de demeurer loin du moindre soupçon de discorde ...
Nos Sages affirment également : "Hachem pardonna par 3 fois le péché de l'idolâtrie. Mais il ne pardonna pas le péché de la discorde" (midrach lamed bet midot ; michnat Rabbi Eliézer 4)."

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-> Le Malbim (Vayétsé 28,10-18) écrit : "L'exil fut provoqué par le péché de la haine gratuite, et il est impossible que nous soyons délivrés avant que nous nous unissions et devenions une seule nation".

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-> Lorsque le peuple d'Israël est uni, les nations les craignent.
[rabbi Na'hman de Breslev - Séfer haMidot - Peur (pa'had)]

La paix véritable est atteinte quand les gens s'aiment mutuellement et sont heureux du bonheur des autres.
[Ktav Sofer - Esther 10,3 ]

Grâce au pouvoir de l’unité, nous méritons de recevoir la Chékhina

+ Grâce au pouvoir de l'unité, nous méritons de recevoir la Chékhina :

"Moché réunit toute l'assemblée des bné Israël et leur dit : "Voici les paroles qu'Hachem a ordonné de faire"." (Vayakel 35,1)

-> Le Sfat Emet explique que si le peuple juif a reçu l'ordre d'observer le Shabbat avant de construire le Michkan, c'est parce que le but principal de ce dernier était d'être un lieu de résidence pour la Chékhina, et que Hachem ne fait reposer Sa Chékhina parmi nous que grâce au pouvoir de l'unité du peuple.
Ceci est illustré par le verset : "Tu Me feras un Mikdach, et Je résiderai au milieu de toi" (Térouma 25,8), ce que le midrach (voir Alchikh hakadoch Térouma) explique ainsi : "Il ne dit pas "béto'ho" (au pluriel), mais "béto'ham" (au singulier). Cela nous enseigne que lorsque la nation est unie (comme une seule personne), la Chekhina repose parmi nous."

Le Shabbat est le moment de la semaine où les juifs se rassemblent.
Ainsi, le verset dit que Moché rassembla tout le peuple juif et leur ordonna de célébrer le Shabbat comme un temps de rassemblement hebdomadaire, permettant ainsi à la Chékhina de résider dans le Michkan, au sein de la nation.  [le Shabbath est un Michkan temporel]

-> Le Sfat Emet explique ensuite que Moché rassembla toute la nation et leur dit qu'Hachem leur avait ordonné de se rassembler.
En se rassemblant, la nation s'élèvera, ce que nos Sages appellent "knesset Israël", le rassemblement d'Israël, et cela amènera la Chékhina à reposer parmi nous.