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"La manne était comme de la graine de coriandre" (Béaaloté'ha 11,7)

- La manne = cela représente la parnassa d'une personne ;
- "kézéra gad" (était comme de la graine de coriandre" - כִּזְרַע גַּד) = elle est comme la quantité de "gad" (ג"ד) : le gomél dalim (גומל דלים) : la bonté que l'on fait au pauvre.
Car lorsque quelqu'un a de la compassion [pour autrui], alors il reçoit de la compassion d'en-Haut.
[Dégél Ma'hané Efraïm]

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-> "[Hachem dit : ] S'ils ouvrent leurs mains et font des actes de tsédaka et de 'hessed, alors Je vais également ouvrir Mes mains ... et les couvrir de Mes bons trésors"
[Ramban - Chémot 3,14]

La gravité de peiner autrui

+++ La gravité de peiner autrui :

+ Pénia & 'Hanna

-> Pour Pénina, il est écrit : "Sa rivale (Pénina) exaspérait ('Hanna) sans cesse, afin de provoquer ses murmures (prières)" (Chmouël I 1,6).
La guémara (Baba Batra 16a) affirme que Pénina (qui a peiné 'Hanna) a a agi dans une intention désintéressée (léchem chamayim).

-> Le midrach (Béréchit rabba 30,22) relate que 'Hanna a eu au total 5 enfants : Chmouël, et ensuite 4 autres enfants.
Lorsque Chmouël naquit, Pénina perdit 2 de ses 10 enfants.
Lorsque 'Hanna eut son 2e enfant, Pénina perdit encore 2 enfants ; il en fut de même lorsque 'Hanna eut son 3e et son 4e enfant.
Au moment de la naissance du 5e enfant de 'Hanna, Pénina qui avait déjà perdu 8 de ses 10 enfants, alla chez 'Hanna lui demander pardon pour la grande peine qu'elle lui avait causée ; 'Hanna lui pardonna et pria Hachem en faveur de Pénina et les 2 derniers enfants de Pénina demeurèrent en vie.

=> Comment comprendre cette punition apparemment disproportionnée de Pénina, qui était une tsadéket et qui avait agi d'une façon totalement désintéressée?

-> Rabbi 'Haïm Chmoulévitch (Si'hot Moussar - si’ha 74) enseigne :
"Quiconque humilie, offense ou cause une grande peine à son prochain, quelle que soit son intention, même avec une motivation noble ou léchem chamayim, est comparé à quelqu'un qui introduit sa main dans un four brûlant et le feu provoquera des brûlures à sa main par l'effet des lois de la nature, quelle que soit la motivation de l'introduction de sa main.
De même, toute atteinte à son prochain, même motivée par de bonnes intentions, risque de provoquer un châtiment qui n'est pas tant une sanction, mais qui est une conséquence des lois naturelles.
De même qu'on doit être vigilant devant un feu, on doit être vigilant afin d'éviter de peiner notre prochain, en toutes circonstances, et même si la motivation est léchem chamayim (désintéressée)".

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+ Autres exemples :

-> Rabbi 'Haïm Chmoulévitch (Si'hot Moussar - si’ha 105) écrit ailleurs :
"Il y a un principe général : toute peine faite à son prochain, même avec de bonnes intentions, même involontairement et même sans y être pour rien, n'échappera pas à une sanction qui peut être grave, dans le cadre des relations entre l'homme et son prochain.

[En plus de l'exemple de Pénina et 'Hanna,] on peut également citer :
1°/ Rav Ré'houmé étudiait régulièrement la Torah auprès de son maître Rava, à Mé'houza, très loin de son domicile.
Il ne retournait chez lui qu'une fois par an, à la veille de Yom Kippour.
Un jour, il s'oublia dans son étude et son épouse qui l'attendait impatiemment eut une grande peine et pleura.
A cet instant, le toit de la maison d'étude s'effondra sur rav Ré'houmé (cf. guémara Kétouvot 62b).
Ainsi, la peine causée à son épouse, même involontairement a été sanctionnée gravement.

2°/ Rav Kahana, dont la lèvre supérieure était fissurée, donnant l'impression d'un sourire moqueur, offensa rabbi Yo'hanan qui crut qu'il riait de lui et qu'il voulait déstabiliser son cours.
Bien que rav Kahana n'ait rien à se reprocher et ait peiné rabbi Yo'hanan indirectement, il a cependant perdu la vie momentanément (cf. guémara Baba Kama 117a).

3°/ De même, lorsque Yossef ordonna de placer une coupe d'argent dans le sac de son frère Binyamin afin d'accuser Binyamin de vol et de le retenir auprès de lui, les 10 autres frères en furent affligés, et déchirèrent leurs vêtements, car ils avaient promis à leur père Yaakov de ramener Binyamin à la maison.
Binyamin n'a rien fait pour peiner ses frères, mais du fait que leur affliction a été causée par son intermédiaire, Binyamin sera sanctionné à travers son descendant Mordé'haï (cf. midrach Yalkout Chimoni Vayéchev 143) qui déchirera ses vêtements dans la ville de Shoushan, lorsqu'il apprendra le décret d'extermination de son peuple prononcé par Haman.

Regarder avec bienveillance autrui

+ Regarder avec bienveillance autrui (exemple du rav Zilberstein) :

-> Dans un de ses cours, le rav Zilberstein fut confronté à un soldat qui ne voulait rien entendre sur le judaïsme. Le Rav réfléchit comment ''ouvrir'' son cœur. Et il trouva une idée.
Il lui dit : "Je suis très jaloux de toi!"
Le soldat fut surpris qu'un si grand rabbin avec chapeau et habits noirs soit si jaloux de lui.
Voyant son étonnement, le Rav reprit : "Rabbénou Yona enseigne que quand les Sages disent que la mort expie toutes les fautes, il en est de même de la peur devant la mort. Quelqu'un qui voit la mort devant ses yeux, l'effroi qu'il en ressent aussi expie toutes les fautes. En voyant sur ton uniforme tous les grades que tu as obtenu dans l'armée, je suis sûr que tu as vécu plusieurs expériences où tu étais confronté à la mort. A chaque fois, tu as mérité que l'on efface tes fautes. Comment ne serais-je donc pas jaloux de toi!"

A cet instant, le soldat fut troublé de ces paroles et en ressentit une grande reconnaissance. Et là, son cœur s'ouvrit. Et il dit au rav qu'il souhaite venir commencer à étudier la Thora. Son processus de téchouva fut amorcé.

=> Ce récit montre la force que peut avoir un regard bienveillant. Le fait de voir le côté positif même chez quelqu'un de très loin de la Torah, peut avoir l'effet de le rapprocher.
Apprenons à être bienveillant et à voir surtout les points lumineux chez autrui, et même s'il a le cœur dur, il s'attendrira.

Si tu es traité d'âne, c'est-à-dire que tu es "insulté", et que tu acceptes ce reproche ou cette critique sans te disputer avec celui qui t'a offensé et si tu ne te prends pas pour un homme important, alors Hachem t'aidera à combler et réparer tes manques, tes défauts ('hissronot).
[Maharal - 'Hidouché Agadot - Baba Kama 92a]

Le Satan (ou yétser ara) se rend vers les endroits où règnent la querelle et la division et s'y installe, afin de maintenir ou d'amplifier les disputes.
[Ben Ich 'Haï - Baba Kama 92b]

Quiconque se retient de prononcer des propos interdits répare et sanctifie les outils de travail spécifiques d’un juif, et toutes les paroles de Torah et de prière qu’il dira ensuite monteront à l’origine de leurs racines.
Les anges de service le défendront auprès de D., l’esprit de sainteté l’enveloppera, il se rend apte à recevoir la bénédiction dans ce monde-ci et méritera une noble place au Gan Eden (et selon le Gaon de Vilna pour chaque instant où il se garde de prononcer des mauvaises paroles, il mérite la lumière cachée qu’aucune créature terrestre ou céleste ne peut mesurer), il sera sauvé du Guéhinam, il se débarrassera de toute jalousie, il sera aimé de tous, chacun lui confiera ses secrets et personne ne le calomniera.
['Hafets 'Haïm - Chmirat Halachon - chaar hazekhira]

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-> On a un jour demandé à Rabbi Sim’ha Bounim de Peschis’ha : Pourquoi demandons-nous à Hachem à la fin de la prière de la Amida : "Mon D., arrête ma langue du mal"?
Est-ce que l’homme n’est pas capable de fermer sa bouche et de ne pas dire du lachon ara, a-t-il besoin de le demander à Hachem?

Rabbi Sim’ha Bounim a répondu : Il y a des cas où le mauvais penchant nous trompe en nous disant que sur Untel, c’est une mitsva de dire du lachon ara, c’est une mitsva de dévoiler qui il est, et il ajoute même "il n’y a pas de plus grande mitsva que cela".
Rabbi Sim’ha Bounim de Peschis’ha dit que sur des mitsvot comme cela, nous devons demander l’aide de Hachem pour qu’Il arrête notre langue, sinon nous risquons de penser que ce sont effectivement des mitsvot.

"Qu’il est bien d’accueillir tout homme d’un “Shalom” clair et chaleureux. Et il faudra saluer tout homme, et en particulier le nécessiteux …
Réjouir le malheureux est considéré comme une grande mitsva!
Et combien est grande la punition de celui qui ne prend pas garde de faire plaisir aux autres, et en particulier aux pauvres infortunés."
[Pélé Yoèts]

"On raconte que je guéris les malades par mes bénédictions. Mais, sache que ce pouvoir provient du fait que mon cœur ne contient pas une pointe de ressentiment à l’égard de qui que ce soit."
[rav Ben Tsion Aba Chaoul ]

[on voit de là que plus on aime sincèrement nos frères juifs, plus nous avons un pouvoir de prière qui est puissant.]

Depuis ma jeunesse, j'ai vu à plusieurs reprises qu'un homme, une femme, une famille, un pays ou une ville impliqués dans une ma'hloket (désaccord, dispute, conflit), les deux parties n'en sortaient pas indemnes. Ils ont été frappés sur leur corps et sur leur argent, ...
Quelqu'un de sage y réfléchira et sera mévater (céder) ... il verra que pour tout ce qu'il perdra, il gagnera une récompense dans ce monde et dans le monde à Venir.
[rav 'Haïm Palagi ]

La puissance d’être honnête, de ne pas voler

+ La puissance d'être honnête, de ne pas voler :

-> Le séfer Béer Moché (parachat Béhar) enseigne que lorsqu'une personne s'engage dans les affaires de manière honnête et digne de confiance à tous points de vue, elle mérite de recevoir beaucoup de bénédictions dans ce monde.
Ce concept est illustré dans la guémara (Taanit 8a) : "La pluie ne tombe que grâce aux hommes qui ont confiance en Hachem" (én guéchamim yordim élla bichvil baalé émouna), comme il est dit : "La vérité germera de la terre, et la justice descendra du ciel" (Téhilim 85,12).
Rachi explique que lorsque la vérité germe sur la terre, c'est-à-dire lorsque les gens sont honnêtes dans leurs transactions commerciales, alors la justice descend du ciel, c'est-à-dire que les pluies tombent et que les gens sont nourris.

Le Arizal (Likouté Torah - Téhilim 84) dit que la pluie symbolise toutes les bonnes influences, à la fois en spiritualité et en matérialité. Il est donc clair que toutes les bonnes influences sont le fruit de l'honnêteté et de la confiance en Hachem.
Grâce au mérite des personnes qui ont de la émouna (on ne peut pas voler ce qui est destiné à autrui même pas de l'épaisseur d'un cheveu, ainsi notre confiance en D. se traduit concrètement par une attitude honnête, sans chercher à voler), le monde entier reçoit de la pluie, qui est la source de toutes les bonnes influences, bénédictions.

-> Dans le même ordre d'idées, on raconte que le rav Méïr de Premichlan a un jour été abordé par deux partenaires commerciaux qui lui demandèrent une bénédiction. Il leur dit : "Souvenez-vous toujours des lettres "aleph, beit guimel, dalet".
"Aleph" signifie "émouna". Si toutes vos transactions et actions sont faites avec confiance, vous mériterez le "beit", qui signifie bénédiction.
En revanche, si vous n'êtes pas honnête, vous obtiendrez le "guimel", qui signifie "guézel", le vol. Si vous n'êtes pas dignes de confiance, vous vous accuserez mutuellement de vol et le partenariat s'effondrera, ce qui entraînera le "dalet", qui signifie "dalout", la pauvreté.

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-> Rabbi Tan'houma bar Abbar dit : "Un homme qui a confiance [en Hachem] recevra de nombreuses bénédictions, mais celui qui s'empresse de devenir riche ne restera pas impuni."
[midrach Chémot rabba 51,1]

Le midrach affirme qu'un homme digne de confiance qui fait ses affaires honnêtement apporte des bénédictions à ce monde, à la fois en termes de spiritualité et en termes de matérialité.

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+ L'humilité nous apporte des influences célestes :

-> Le Sfat Emet explique plus en détail comment un homme qui a confiance en Hachem apporte des bénédictions au monde en disant que l'essence d'Hachem est la bonté et qu'Il désire envoyer toutes sortes de bonnes choses et d'influences célestes à chaque personne. Cependant, si une personne n'est pas pleinement confiance en Hachem, elle peut faire un mauvais usage des bonnes choses qu'Hachem lui donne. Si une telle personne reçoit de l'argent ou des honneurs, elle peut oublier que c'est Hachem qui lui a donné tout ce qu'elle possède, et elle peut utiliser ce qu'elle a à de mauvaises fins et commettre des fautes.

Hachem est la vérité ultime. Il veut que Ses influences soient utilisées à des fins vraiment bonnes, et certainement pas pour la faute. S'Il voit que les gens ne sont pas dignes de confiance, Il retiendra Sa bonté afin qu'elle ne soit pas utilisée pour le mal.
Mais si le peuple juif a une vraie confiance en Hachem et utilise correctement la bonté qu'Hachem lui envoie, il est digne de recevoir toutes Ses bénédictions.

En ce qui concerne le Shabbath, nous trouvons écrit : "Et Hachem bénit le 7e jour" (Béréchit 2,3).
Le Shabbath est un jour de bénédiction parce que le monde entier revient à son état d'origine [sans le vol, la malhonnêteté, ...] et qu'Hachem envoie Ses bénédictions et Ses influences sacrées à ceux qui agissent avec honnêteté.

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-> "Un homme qui a [véritablement] confiance en Hachem aura de nombreuses bénédictions."
[Zohar - I, 197b]