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L’hospitalité

"Il était assis à la porte de sa tente … Il a vu et a couru à leur rencontre" (Vayéra 18,1-2)

+ L'hospitalité :

-> Tous les habitants du monde sont comme des invités de D. Nous sommes tous de passage, et D. nous héberge.
Si l'espace d'un instant, Hachem arrêtait son hospitalité envers nous, le monde cesserait d'exister.

[le Chla haKadoch - Vayéra]

=> En pratiquant l'hospitalité envers autrui, nous imitons Hachem!

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-> "Combien est précieuse pour Hachem, la mitsva d'hospitalité!
On nous apprend qu'Avraham a accompli toutes les lois de la Torah, mais c'est spécialement sur cette mitsva d'hospitalité que de nombreux détails vont nous être donnés (Béréchit 18,1-8), tandis que les autres mitsvot sont rapportées d'une façon générale."
['Hafets 'Haïm - Ahavat 'Hessed]

=> Parmi toutes les très nombreuses mitsvot qu'il a fait, Avraham s'est distingué par celle de l'hospitalité.
Le Rambam (Matnat Aniyim 10,1) rapporte que nous devons suivre son exemple, si nous souhaitons être appelé : un véritable descendant d'Avraham.

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-> L’hospitalité est comparable à un arbre fruitier. Quiconque est hospitalier aura de bons enfants.
[D'après la guémara (Béra'hot chap.8),] Cela est d’autant plus vrai lorsque l’invité est un érudit. Permettre à un tel homme d’utiliser nos biens est pareil à une offrande apportée devant D.
[Méam Loez - Vayéra 21,33-34]

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-> Grâce à son hospitalité, l'individu sera craint et respecté de tous.
[...]
Un remède pour ramener la fécondité chez une femme, consistera à pratiquer l'hospitalité.
[...]
L'hospitalité fera mériter à la femme de mettre au monde des enfants.
[rabbi Na'hman de Breslev - Séfer haMidot]

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-> Rabbi Yo'hanan dit : 'Accueillir des invités, est aussi grand que de se lever tôt afin d'aller à la maison d'étude [de la Torah]'
[guémara Shabbath 127a]

Le Maharal ('Hidouché Agadot) explique cela :
"En faisant de l'hospitalité à des invités, nous accueillons des êtres humains fait à l'image de D.
Cela est par essence une activité Divine, comme l'est le fait d'aller au Beit haMidrach afin d'y étudier la Torah."

-> Rav Yéhouda dit au nom de Rav : 'Accueillir des invités est plus grand que d'accueillir la présence divine' (cf.Béréchit 18,3)
[guémara Shabbath 127a]

Le Maharal ('Hidouché Agadot) commente cela :
"Bien que nous pouvons nous connecter à la présence divine, cette relation est vouée à être limitée, au regard de la distance infinie entre l'homme et D.
Cependant, en couvrant d'honneur et d'affection notre invité dans le cadre de l'hospitalité, nous pouvons se connecter complètement à l'image Divine qui est en cette personne."
[ainsi, l'hospitalité permet d'être davantage connecter à Hachem qu'en recevant la présence divine!]

-> Selon le Rambam (Hilkhot Talmud Torah 3,4), si une personne a le choix entre une mitsva et l'étude de la Torah : si la mitsva peut être faite par d'autre(s), on ne doit pas interrompre son étude, sinon on doit faire la mitsva, et ensuite revenir à son étude.

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-> "Dès qu'Avraham voyait des voyageurs, il courait vers eux, se mettait à terre et les suppliait d'accepter sa proposition d'hospitalité.
Bien que ce haut niveau de conduite ne nous est pas atteignable, nous nous devons d'en apprendre à aller chercher des invités, et à les accepter dans nos maisons avec beaucoup d'affection, comme nous l'aurions fait avec une personne très riche dont nous espérons gagner une somme importante d'argent.
[...]
L'hôte doit parler à ses invités d'une façon agréable afin qu'ils se sentent à l'aise.
Il ne doit pas leur dire ses problèmes, car ils pourraient penser qu'ils en sont la cause, et qu'il perd de l'argent en les accueillant.
[...]
Afin de se motiver, on doit se dire : 'Si c'était moi l'invité, je voudrais certainement être traité avec respect et attention.
Je me dois donc de traiter mes invités en conséquent.
Personne ne peut savoir comment il finira [et s'il aura besoin à son tour de l'hospitalité]"

['Hafets 'Haïm - Ahavat 'Hessed 3,2]

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-> L'hospitalité d'Avraham incluait : la nourriture, la boisson et le fait d'accompagner l'invité sur son chemin (cf.Rachi sur Béréchit 21,33 -> le terme "Eshel" est l'acronyme de ces 3 actions).

-> Selon la guémara (Sotah 46b), en raccompagnant son invité, on s'assure qu'il ne subisse pas de mal.

Le Maharcha (Sotah 45b) explique qu'en raccompagnant son invité, on permet aux "anges gardiens" de pouvoir accompagner notre invité après notre départ, le protégeant alors de tout danger jusqu'à sa destination.

Le Méam Loez (Vayéra 18,16) enseigne qu'il est extrêmement bénéfique de raccompagner son visiteur, car ainsi la Présence Divine l'accompagne et le protège sur la route du retour.
D'ailleurs, les anges désiraient donner à Avraham l'opportunité d'accomplir ce précepte. Bien qu'ils pouvaient se transporter instantanément à Sodome, ils partirent à pied pour permettre à Avraham de les accompagner.
Avraham croyait encore être avec des êtres humains.
[...]
On a coutume de confier à quelqu'un qui fait un long voyage une pièce de monnaie qu'il donnera à un pauvre, une fois arrivé à destination. Le voyageur a alors le statut de "chalia'h mitsva" (délégué à l'accomplissement d'une mitsva), et il est donc préservé du danger.

-> Le Sma'h ('Hochen Michpat) enseigne que de nos jours nous devons accompagner notre invité jusqu'à la porte ou au moins sur une distance de 2 mètres.

Il peut être intéressant de citer l'exemple extrême rapporté par le Rambam (Hilkhot Aveil 14,3) disant qu'à l'époque, il fallait raccompagner son maître principal en Torah sur une distance de 13km!

-> Le 'Hafets 'Haïm (Ahavat 'Hessed) dit qu'il ne faut pas oublier de raccompagner ses invités, car c'est la finalisation de la mitsva d'hospitalité (cf. Avraham : manger+boire+raccompagner = Eshel), et dans ce cas, on se prive des bénédictions que cette mitsva aurait pu nous amener ...

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+ La récompense liée à l'hospitalité :

-> Fournir de l'hospitalité est l'une des quelques mitsvot dont l'on profite des "fruits" dans ce monde, et dont la récompense reste intacte dans le monde à venir.
[guémara Shabbath 127a]

-> Le Tikouné Zohar enseigne que la façon dont l'on va accueillir ses invités dans ce monde, va déterminer la manière dont notre âme va être accueillie dans le monde à venir.
[Rabbi Aharon Roth - Shoul'han haTahor]

-> Rabbi Chimon bar Yo'haï (Zohar) promet que quiconque accueille avec joie les étrangers dans sa maison et fait en sorte qu'ils se sentent bien chez lui, en bénéficiera immensément au moment de sa mort.
Quand l'âme quitte le corps, elle est pareille à un étranger, ne sachant pas où se diriger.
Grâce au mérite de l'hospitalité, l'âme est accueillie avec bienveillance dans le monde futur et se sent comme chez elle.
[Tikouné Zohar - p.92]

-> Le Méam Loez (Vayéra 21,33-34) rapporte le Zohar suivant :
Lorsqu'on a un invité, on se réjouira et on louera D. de nous donner une telle opportunité. En effet, grâce à cela des décrets néfastes sont annulés.
Avant de détruire Sodome, Hachem envoya 3 anges (déguisés en voyageur) à Avraham pour qu'il puisse accomplir la mitsva de l'hospitalité, et si Loth fut épargné, c'est grâce à ce mérite d'Avraham (qui lui a déchiré son décret de mort).

Le Méam Loez poursuit : Lors de période de malheurs, D. se souvient de ceux qui se sont comportés avec douceur envers les pauvres, et les sauvent de la mort.

-> Rabbi Yo'hanan, ainsi que Rech Lakich expliquent : 'Lorsque le Temple était érigé, l'Autel expiait les fautes d'une personne [par les sacrifices qui y étaient brûlés].
De nos jours, il n'y a plus de Temple, mais la table [sur laquelle on mange] fait l'expiation de nos fautes' [guémara 'Haguiga 27a]

Rachi de préciser : au travers l'hospitalité à des invités.

Le 'Hatam Sofer (Torat Moché - Vayikra p.97) commente cette guémara : "lorsque la table d'une personne est comme un Autel (mizbéa'h), alors toute sa maison devient comme le Temple."
Il est écrit : "C’est mon D. et je l’embellirai" ( זֶה אֵלִי וְאַנְוֵה - Béchala’h 15,2).
"C'est mon D." (zé éli - זֶה אֵלִי) est l'acronyme du verset : "Voici la table qui est devant Hachem!" (זֶה הַשֻּׁלְחָן אֲשֶׁר לִפְנֵי יְהוָה - Yé'hezkel 41,22).
Selon le 'Hatam Sofer, si tu veux proclamer D. (zé éli), alors il faut faire de sa maison un magnifique lieu de résidence pour Hachem.

-> "La récompense pour raccompagner une personne est sans limite"
[guémara Sotah 46b]

-> Le Rambam (Hilkhot Avélout - chap.14,2) écrit : "La mitsva d'accompagner est supérieure à toute, c'est la loi qu'a érigée Avraham, l'hospitalité est plus grande que l'accueil de la Présence Divine, et il est plus important de raccompagner les invités que de les recevoir ...
Toute personne qui ne raccompagne un invité, c'est comme s'il avait fait couler son sang"

Rabbi Yits'hak Berkovits explique ces propos :
"La mitsva de recevoir des invités l'est essentiellement afin de leur garantir : nourriture et hébergement.
Cependant, accompagner un invité est considéré comme étant plus important que cela, car on lui témoigne de l'honneur, ce qui va développer sa confiance en lui, et qui l'aidera ainsi à faire face à la suite de sa vie."

Le Saba de Kelm enseigne à ce sujet :
Quand un invité se repose quelque part en mangeant à sa faim des meilleurs mets, il s'élève parfois dans son cœur le soupçon que le maître de maison a peut-être hâte de se débarrasser de lui.
C'est pourquoi, même quand il a fini de boire et de manger, il présume que son hôte est heureux de pouvoir enfin se débarrasser de lui, la preuve en étant que toujours, une fois que l'invité s'en va, le maître de maison ferme immédiatement la porte, comme pour dire : "bon débarras".
C'est pourquoi, quand l'invité quitte la maison avec cette impression, c'est comme si l'hôte avait versé le sang.
Cela n'est pas le cas quand l'hôte l'accompagne pendant au moins quelques pas, alors l'invité sent que le maître de maison est heureux d'avoir pu observer la mitsva grâce à lui, et il se sent aimé et désiré, ce qui est le fondement de la mitsva de l'hospitalité.
Par conséquent, par ce petit acte qui porte sur la courte distance pendant laquelle il l'accompagne, le maître de maison acquis son univers.

=> C'est une grande leçon sur la façon de se comporter dans la vie, qu'il faut aussi appliquer dans d'autres domaines : on peut acquérir son univers par de petites actions, avec un petit peu de réflexion et d'attention.

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-> Rabbi Yo'hanan dit : 'Accueillir des invités, est aussi grand que de se lever tôt afin d'aller à la maison d'étude [de la Torah]'
[guémara Shabbath 127a]

-> La mitsva d'inviter des voyageurs (hospitalité) a un lourd risque spirituel. Ils peuvent parler de sujets inappropriés à une maison juive, comme le lachon ara. De plus, le fait de se tourner vers leurs besoins demande d'interrompre notre étude quotidienne de la Torah.
Néanmoins, si Avraham a arrêté sa rencontre avec Hachem afin de recevoir 3 invités, cela nous enseigne que nous devons mettre de côté nos occupations spirituelles afin de réaliser cette mitsdva.
[le Baal Chem Tov]

[il leur a quand même demandé de laver leurs pieds, afin de limiter autant que possible le risque spirituel]

-> La raison pour laquelle nous devons interrompre nos occupations spirituelles pour accomplir la mitsva d'hospitalité, et que cela nous permet d'atteindre davantage de proximité avec la présence divine, qui se repose sur ceux qui vont accueillir chez eux des personnes dans le besoin.
[le Yichma'h Moché]

-> Un vendredi soir, où il recevait des invités qui avaient voyagés toute la journée, le 'Hafets 'Haïm n'a pas lu le traditionnel chant : "Shalom Alé'hem!" avant le kidouch, comme en est l'habitude. Il a attendu qu'ils soient tous servis en nourriture pour le faire.
Il a alors expliqué : "Sachant que vous avez voyagé, il est très probable que vous deviez être affamés. Les anges (à qui est destiné ce chant) ne mangent pas et ne sont pas affamés. Ils peuvent ainsi attendre que je vous donne à manger, avant que je m'occupe ensuite d'eux!"

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-> "Veille à la mitsva de l'hospitalité pour mener une bonne vie, car alors tu réussiras en ce monde et ta droiture t'accompagnera dans le monde à venir."
[Séfer haBrit - 2e partie article 12]

-> La mitsva de visiter les malades s'effectue à la fois avec le corps et avec l'âme : avec le corps en s'efforçant de rendre service au malade, et avec l'âme en priant pour lui.
Quiconque rend visite au malade sans prier pour lui n'a pas accompli cette mitsva.
[rav Tikochinski - Séfer Guécher ha'Haïm]

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-> "Hachem dit : Comme le cri de Sodome et d’Amora est grand ; et leur faute est très lourde" (Vayéra 18,20)

-> Le Ben Ich 'Haï (Vayéra) enseigne :
Il faut comprendre ici de quel faute parle-t-on? Si le verset voulait parler de toutes les fautes en général, alors il aurait du dire: "comme le cri de Sodome et d’Amora est grand ; CAR leur faute est très lourde", mais il n’est pas dit CAR mais ET, comme si le cri venait de toutes les fautes, mais "leur faute est très lourde" vient parler d’une faute en particulier, qui serait aussi ou plus grave que tout le reste.

Dans le livre d'Iyov (28,4) il est dit : "Ignoré du pied des passants, il est suspendu et ballotté loin des hommes", les commentateurs expliquent qu’on parle des gens de Sodome qui ont réussi à faire oublier la mitsva de hospitalité. Comment cela?
En prenant chaque visiteur et en l’allongeant sur un lit, s’il était plus grand on lui coupait les pieds et s’il était plus petit on l’écartelait. Ça avait suffit à décourager les visiteurs potentiels.

=> En quoi cette faute est si grave pour être la seule citée dans Iyov à propos des gens de Sodome? Comment cette faute peut-elle peser dans la balance contre la somme de tous les reste : l’idolâtrie, le meurtre et l’adultère, ... ?
C’est que la particularité de laisser pénétrer des gens chez soi est qu’on s’expose à un regard extérieur, qui va nous juger et nous mettre face à une vérité de nous-même à laquelle on n’a plus accès à force de ne pas se remettre en question. Et cet ouverture va être le vecteur de notre téchouva.
Si on la ferme, on ferme la porte à toute possibilité de téshouva, car on ne se remettra plus jamais en question. Voila pourquoi cette faute était si grave, et on comprend aisément comment elle pèse comme tout le reste des fautes.

La jalousie envers autrui

+ La jalousie envers autrui :

-> Le rav Yonathan Eibshitz (Yaarot Dvach 1ere partie - drouch 5) explique la différence entre une faute envers son prochain (avéra ben adam la'makom) et une faute envers Hachem (avéra ben adam la'makom) en disant que lorsqu'on commet une faute contre Hachem, il est facile de regretter et de faire téchouva, mais lorsque l'on fait une faute envers son prochain, c'est beaucoup plus difficile.

Pour preuve, il note que si quelqu'un vient voir un Rav et lui dit qu'il a trouvé dans sa maison de la nourriture taréf (non cashère) ou du 'hametz à Pessa'h, et que le Rav lui dit qu'il doit s'en débarrasser immédiatement, il obéira à la décision, même s'il s'agit d'une perte monétaire importante. Il remerciera même le Rav de lui avoir évité une transgression.
Cependant, si une personne emmène son prochain à un din Torah et que les Dayanim décident qu'il doit payer 100 euros, elle n'appréciera pas cette décision et détestera les juges pour l'avoir fait payer.
Une personne n'est pas aussi bouleversée par le fait que de l'argent soit perdu que par le fait que de l'argent soit donné à son prochain, car elle deviendra jalouse de son prochain et lui en voudra pour l'argent.

Les Baalé Moussar écrivent que tel était l'état d'esprit d'Essav. Il ne se souciait pas vraiment des bénédictions qu'il avait perdus, et il aurait été satisfait de la bénédiction qu'il avait reçue de "vivre par l'épée" (Toldot 27,40). Mais : "Essav prit Yaakov en haine à cause de la bénédiction que son père lui avait donnée" (Toldot 27,41) = La seule raison pour laquelle il était contrarié était que Yaakov avait pris les bénédictions et qu'il était jaloux de lui.

On raconte que deux marchands vinrent un jour voir le rav 'Haïm Soloveitchik, le rav de Brisk, pour un din Torah. Après qu'ils eurent tous deux exposé leurs revendications, le rav de Brisk trancha en faveur de l'un d'entre eux, et l'autre marchand se mit en colère et cria que la décision était erronée.
Le rav de Brisk resta ferme et ordonna à l'homme de suivre sa décision. Après le départ de l'homme, rav 'Haïm demanda aux personnes présentes dans la salle : "Comment se fait-il que lorsqu'un rav décide qu'une vache valant des milliers de dollars est taréf, la décision est acceptée sans discussion, mais que lorsqu'un rav rend une décision contre quelqu'un dans un din Torah, même s'il ne s'agit que d'une petite somme d'argent, la décision n'est pas acceptée et la partie perdante pleure et se plaint?"

Personne n'ayant donné de réponse, le rav de Brisk dit : Je vais vous l'expliquer. La midda de la jalousie obscurcit l'esprit d'une personne. Une personne est prête à perdre des milliers de dollars tant que personne d'autre ne reçoit cet argent. Mais si quelqu'un d'autre prend son argent, il ne peut pas le supporter.

Il a utilisé cette idée pour expliquer le verset (Béréchit 4,6) qui dit qu'Hachem a demandé à Kayin : "Pourquoi es-tu contrarié?" Quelle était la question? Kayin était contrarié parce qu'Hachem n'avait pas accepté son korban. Que demandait Hachem?
La réponse est qu'Hachem demandait à Kayin s'il était vraiment contrarié que son offrande ait été rejetée, ou s'il était contrarié parce que celle de Hevel avait été acceptée.

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-> Rav Eliezer dit que la meilleure midda est d'avoir un "ayin tova" (Pirké Avot 2,12).

-> Rabbénou Yona explique que cela signifie le trait de générosité.
La raison pour laquelle il s'agit d'une si bonne midda est qu'une personne généreuse qui a un "bon œil" et voit le bien chez les autres sera digne d'acquérir toutes les autres bonnes middot.

-> "Chaque personne désire entendre une parole positive.
Dire des paroles encourageantes est un acte de 'hessed ... et nous n'avons pas idée à quel point une parole gentille peut faire des miracles!"

[rav Chlomo Léveinstein]

-> "Chaque homme a besoin d'honneur dans une certaine mesure, ne serait-ce une petite dose ; sans elle, il ne pourrait pas vivre"
[Rabbi Nissim Karelits]

Il existe un 'hessed gratuit et tellement vital pour nous tous : permettre à une personne de se vider de ses soucis, exprimer à autrui à quel point il est bien et il compte à nos yeux, ...
Un sourire, un mot, une présence, ..., surtout dans le monde actuel, ont le pouvoir de changer une personne, lui redonnant la vie, des forces afin d'exprimer pleinement toute sa beauté interne à son entourage.

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+ Sur la notion du compliment, b"h, n'hésitez pas à consulter le dvar Torah suivant : https://todahm.com/2015/10/25/le-compliment

"Datan et Aviram s'avançaient fièrement à l'entrée de leurs tentes avec leurs femmes, leurs fils et leurs jeunes enfants" (Kora'h 16,27)

-> Rachi de commenter (en rapportant le midrach Tan'houma) :
"Viens voir combien la discorde est dévastatrice, car le tribunal terrestre ne sanctionne qu'à partir de l'âge de 13 ans (après les signes de puberté) et le Tribunal céleste ne sanctionne que ceux qui ont dépassé 20 ans, mais ici périrent même les nourrissons qui tétaient leurs mères"

Si les adultes ont fauté, pourquoi ces bébés innocents ont-ils subi ce châtiment?

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-> "Moché se leva et alla vers Datan et Aviram" (Kora’h 16,25)
La guémara (Sanhédrin 110a) rapporte au nom de Rech Lakich : "Nous apprenons de là qu’on n’entretient pas un conflit". (car Moché a négligé son honneur et il est allé lui-même pour calmer la dissension)
Rav a dit : Quiconque entretient un conflit transgresse une interdiction, ainsi qu’il est dit : "il ne sera pas comme Kora’h et ses partisans" (Kora’h 17,5).
La Michna Broura (156,4) statue que quiconque entretient un conflit transgresse cette interdiction.

-> Le midrach (Bamidbar rabba 18) dit :
Voyez combien la discorde est grave! Celui qui contribue à désunir, le Hachem détruit son souvenir, ainsi qu’il est dit : "Car un feu sortit de Hachem et dévora les 250 cinquante hommes" (Kora’h 16,35).
Rabbi Berakhia a dit : "Combien la discorde est grave! Le tribunal terrestre punit uniquement à partir de
vingt ans, et le tribunal céleste ne punit qu’à partir de treize ans, alors que dans le conflit de Kora’h, des bébés d’un jour ont été brûlés et avalés par l’abîme, ainsi qu’il est dit : "Leurs femmes, leurs fils et leurs petits enfants, ils sont descendus, eux et tout ce qui leur appartenait, vivants dans l’abîme" (Kora’h 16,33).

-> Le ‘Hafets ‘Haïm écrit :
C’est un devoir sacré de ne pas prolonger un conflit, même si l’on a totalement raison. Nous l’apprenons de Moché, ainsi qu’il est écrit : "Il se leva et alla trouver Datan et Aviram".
Cela signifie que Moché n’a pas voulu prolonger le conflit, c’est pourquoi il est allé vers eux pour qu’ils fassent marche arrière. Ceci nous enseigne que ce n’est pas seulement d’entrer en conflit qui est interdit, mais aussi que si quelqu’un a la possibilité d’apaiser un conflit et ne le fait pas, lui aussi en porte la responsabilité et transgresse une interdiction de la Torah.
Comme l’ont dit nos Sages, 4 personnes s’appellent "racha" : celui qui tend la main vers le prochain pour le frapper, celui qui emprunte et ne rembourse pas, l’insolent, et celui qui entretient un conflit, ainsi qu’il est dit : "Ecartez-vous des tentes de ces réchaïm".
Les Sages ont également dit : s’il y a un conflit dans la maison, elle finira par être détruite, s’il y a un conflit dans la synagogue, elle finira par être dispersée, et de plus elle finira par être désertée. S’il y a un conflit dans la ville, le sang sera versé dans la ville.
Deux talmidei ‘hakhamim qui habitent dans une même ville et deux tribunaux rabbiniques entre lesquels il y a une controverse, finiront par disparaître.

-> Les Sages ont également dit qu’un conflit qui n’est pas désintéressé n’a aucun avenir, et cela se trouve en allusion dans le mot ma’hloket (conflit - מחלקת) qui est formé des initiales de : ‘helek met (une partie morte - חלק מת), ce qui signifie qu’aucun des côtés n’en tirera le moindre bénéfice.
Le mot ma’hloket (מחלקת) se tient sur la jambe du kouf, ce qui est une allusion au manque de stabilité des 2 parties qui sont en contestation. Les deux sont appelées à perdre.

-> Kora’h et ses hommes n’ont pas été avalés immédiatement, mais la terre les a attirés de force et les a aspirés en son sein exactement comme un aspirateur (d’après le Alcheikh haKadoch).
Même les biens personnels de Kora’h et ses affaires personnelles qui étaient dispersées dans tout le camp, la terre les attirait, et si ses voisins lui avaient emprunté une aiguille, elle était attirée et avalée par la terre.
Nos Sages ont dit que même le nom de Kora’h qui était écrit dans les papiers des autres a été effacé et a disparu (Yérouchalmi Pérek ‘Helek).
=> Quand la terre a terminé son travail, il ne restait aucun souvenir de Kora’h. Nous apprenons de là le terrible châtiment de ceux qui encouragent les conflits, pour que même Hachem ne souhaite laisser d’eux aucun souvenir en ce monde.
[on voit bien l'application de la notion de : ma’hloket (conflit - מחלקת) => ‘helek met (une partie morte - חלק)]
Nous devons faire tout son possible pour éviter les dissensions, qui sont absolument détestées de Hachem.

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-> Le Méam Loez (Kora'h 16,35) écrit :
La rébellion de Kora'h nous apprend à quel pont il faut éviter la discorde ...
La controverse est si pernicieuse que D. efface le souvenir des hommes qui y ont pris part, comme il est écrit : "Du feu descendit de D. et consuma les 250 hommes qui offraient l'encens" (Kora'h 16,35).
Nos Sages enseignent que le nom Kora'h, où qu'il ait été écrit, et jusque dans de simples carnets, fut effacé et disparut.
Le verset le signale par les mots : "La terre se referma sur eux et ils furent perdus pour la communauté". La fin de la phrase, apparemment superflue, vient nous apprendre que même leurs noms furent effacés.

D'autres commentateurs déduisent de ces termes que les rebelles n'eurent pas de part au monde futur. En d'autres termes, le verset nous révèle qu'ils furent non seulement engloutis par la terre mais perdus pour la communauté possédant une part au monde futur.

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-> "De peur qu'il n'existe en vous de racine qui développerait des fruits empoisonnés et amers" (Ki Tavo 29,17) ;

Le Ramban de commenter : "Les racines du mal implantées chez le père se développent et, dans le futur, feront sortir de mauvais fruits, amers ..., car le père enracine et le fils conserve ces racines et les développe."

-> Rabbi 'Haïm Chmouévitch (Si'ha 86) de développer cela :
Du fait que Datan et Aviram sont des querelleurs, leurs enfants après eux seront également des querelleurs et leur esprit de discorde sera encore supérieur à celui manifesté par leurs pères, car les racines du mal se développent chez les enfants.

C'est pourquoi, ces nourrissons ont également été engloutis : il est préférable qu'ils meurent innocents en bas âge que de mourir coupable à l'âge adulte.
Il est écrit (à propos du fils rebelle) : "Qu'il meure innocent plutôt que coupable" (guémara Sanhédrin 107a).

On peut retenir :
-> "Viens voir combien la discorde est dévastatrice" ;
-> nous transmettons à nos enfants plus qu'un patrimoine génétique, car nos "gènes spirituels" passent aussi à nos enfants.
C'est ainsi, que si l'on veut des enfants tsadikim, il faut commencer par y tendre soi-même.

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-> Rabbi Akiba sur le verset (Kédochim 19,18) dit : "Tu aimeras ton prochain comme toi-même, c’est un grand principe de la Torah" (Yérouchalmi Nédarim ch. 9 halakhah 4).

Le rav David Pinto (la voie à suivre n°372) ajoute :
La Torah n’a pas écrit "Tu aimeras ton ami (‘haverekha)", mais "Tu aimeras ton prochain (réakha)", mot qu’on peut interpréter selon la racine "ra" (le mal), c’est-à-dire que même si ton ami est mauvais (ra) avec toi, tu dois l’aimer. Mais le mauvais penchant ne permet pas tout cela et n’amène que la discorde, comme cela s’est produit dans la dissension de Kora’h et de ses partisans contre Moché.

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+ La discorde :

-> "Le Shalom est tellement important que même si un groupe de juifs servent les idoles et que la paix règne parmi eux, le Satan ne peut pas les atteindre, comme il est dit : 'Ephraïm est attaché aux idoles, qu'on le laisse!' (Ochéa 4,17).
Par contre, s'ils sont en discorde, qu'est-il dit à leur sujet? 'Leur cœur est partagé, ils en portent la faute maintenant' (Ochéa 10,2).
Ainsi, le Shalom est grand et la discorde est détestée."
[Yalkout Chimoni - Nasso 611]

-> "La génération du roi David était composée d'hommes justes. Mais, du fait qu'il y avait parmi eux des délateurs, ils sortaient en guerre et tombaient.
[...]
Par contre, les gens de la génération du roi A'hav, plongés dans l'idolâtrie, descendaient en guerre et étaient vainqueurs par le fait qu'il n'y avait pas de délateurs parmi eux"
[guémara Yérouchalmi - Péa 1,1]

-> "Deux personnes se querellaient chaque veille de Shabbath, excitées par le Satan.
Rabbi Méïr s'est invité chez eux 3 veilles de Shabbath consécutives jusqu'à rétablir la paix.
Rabbi Méïr entendit alors le Satan qui disait : 'Malheur à moi, car Méïr m'a chassé de ma maison!' "
[guémara Guittin 52a]

-> "Vous n'allumerez pas de feu dans vos demeures le jour de Shabbath" (Vayakel 35,3)
Le Zohar commente qu'il nous est également interdit d'attiser le feu de la dispute, car le Shabbath est un jour incompatible avec les discordes (on dit pas : Shabbath Shalom, pour rien!).

C'est pourquoi le yétser ara utilise tous les moyens pour troubler notre sérénité la veille et le jour du Sabbath (ex: on relâche la pression/fatigue de la semaine, l'arrivée précipitée du Shabbath, plus de temps pour parler et dire du lachon ara, ...).

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-> b'h, sur la notion de colère & Shabbath : https://todahm.com/2014/02/23/1206-2

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-> "Du fait que le peuple d'Israël a détesté la querelle et aimé le Shalom, ils ont constitué un campement unitaire, c'était le moment propice pour que Je leur donne Ma Torah"
[Talmud Déré'h Erets Zouta - 11]

-> "Lorsque Israël est uni dans la fraternité et l'amitié, alors Hachem est roi sur le peuple d'Israël.
Par contre, au moment où le peuple et ses dirigeants sont divisés, la présence divine se retire et, si l'on peut dire, Hachem n'est plus roi sur son peuple"
[Baalé haTossefot - sur Dévarim 33,5]

-> "Que D. bénisse son peuple dans le Shalom!" (roi David - Téhilim 28,11)

-> "Grand est le Shalom, au point que toute la Torah n'a été donnée que pour qu'il y est le Shalom dans le monde" [Rambam - Hilkhot Méguila 4,14]

-> Le rav Yaakov Greenwald explique qu'il y a 3 types de Shalom : avec soi-même (qui n'est possible qu'à partir du moment où l'on est toujours satisfait de ce que l'on a car provenant de D. ; il faut se focaliser sur ce que l'on a plutôt que sur ce que l'où voudrait avoir ou bien sur ce que l'on aurait pu perdre qui restera toujours minime devant tout ce qui nous reste : la vie!), avec autrui, et avec Hachem.

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+ Lorsque la controverse est utile :

-> "Toute divergence (ou discorde) dont les motifs sont purs (léchem chamayim) finira par se maintenir (la finalité étant constructive, elle aboutira à une clarification de la vérité) ; celle dont les motifs sont impurs ou égoïstes finira par avorter.
Quel est l'exemple de divergence avec motifs purs? C'était celle de Hillel et Chamaï.
Quel est l'exemple de divergence avec motifs impurs? C'était la dispute de Kora'h et de son assemblée."
[Pirké Avot 5,17]

-> L'exemple de Kora'h :
"Moché a voulu discuter avec Kora'h pour l'apaiser, mais Kora'h ne lui répondait pas le moindre mot, car il avait mis son intelligence au service du mal.
Kora'h se dit : 'Si je lui réponds, je sais qu'il est un grand sage et qu'il va me vaincre dans cette discussion et je devrai accepter ses paroles contre mon gré. Il est donc préférable de l'ignorer.' "
[Yalkout Chimoni - Kora'h 750]

Rabbi Yonathan Eybeschutz demande : pourquoi est-il écrit : "C'était la dispute de Kora'h et de son assemblée"? N'était-elle pas entre Moché et Kora'h?
Il répond qu'on apprend de là qu'il n'y avait aucune dispute avec Moché, qui au contraire faisait tout son possible pour apaiser cette querelle.
[Rachi (Kora'h 16,12) citant la guémara (Sanhedrin 110a) : "D'où l’on apprend que l’on ne doit pas s’obstiner dans une querelle, puisque Moché insistait auprès d’eux afin de les calmer par des paroles conciliantes."]
C'était au niveau de Kora'h et de son assemblée que se situait la dispute : chacun combattant pour avoir un maximum de pouvoir et de force.

-> L'exemple d'Hillel et de Chamaï :
"Pourquoi Hillel a-t-il mérité que la loi soit fixée (en général) d'après son opinion?
C'est parce que ses disciples enseignaient les paroles de l'école de (leur maître) Hillel et aussi celle de l'école de Chamaï. Mieux encore, ils citaient les paroles de Bet Chamaï avant les leurs"
[guémara Erouvin 13b]
[Leur controverse ne visait que la gloire du nom de D. et avait lieu uniquement dans la maison d’étude. Et malgré tout, les disciples de Hillel, avec humilité, étudiaient les paroles de la maison de Chamaï et les approfondissaient avant d’analyser celles de leur propre maître.]

Ainsi, le "léchem chamayim" se caractérise par l'écoute des arguments de l'autre et à les accepter s'ils sont convaincants, et ainsi qu'à ne s'opposer à l'autre que parce qu'il pense que sa propre opinion traduit la vérité.

-> Le rav David Pinto (la voie à suivre n°1142) écrit :
"Hillel et Chamaï n’étaient en conflit qu’entre les murs de la maison d’étude et, même dans l’enceinte de celle-ci, les partisans de l’école de Hillel étudiaient la position de l’école de Chamaï avant de se prononcer et d’exprimer avec respect leur désaccord. C’est la raison pour laquelle leur avis fut retenu en matière de loi.
Dès qu’ils quittaient le beit hamidrach, ils faisaient la paix entre eux. Nos Sages (guémara Yébamot 14b) affirment même qu’en dépit de leur désaccord dans l’étude, les adeptes des deux écoles se mariaient entre eux, ce qui prouve qu’ils s’appréciaient, en vertu du verset : "Mais chérissez la vérité et la paix!"
[Ainsi, cette controverse était, du début jusqu’à la fin, pour l’amour du Ciel, et c’est pourquoi elle a subsisté.]

[Dans les termes de la guémara (Yébamot 14b) : "Même si Beit Hillel et Beit Chamaï s’opposaient au sujet des "tsarot" (co-épouses), cela ne les empêchait pas de se marier entre eux".]

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-> "Celui qui s'oppose à son prochain, non pas avec une intention de le contredire, mais avec la seule volonté de connaître la vérité, ses paroles se maintiendront et ne cesseront pas (d'exister)."
[Ramban - Pirouch haMichnaïot - Pirké Avot 5,17]

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-> "Même un père et son fils, même un maître et son élève, deviennent des 'ennemis' lorsqu'ils discutent de la Torah à la même porte.
Mais ils ne quittent les lieux (où ils étudient) que lorsqu'ils redeviennent des amis."
[guémara Kidouchin 30b]

Rachi commente : "ils deviennent des ennemis", par :
"Du fait qu'ils s'opposent l'un à l'autre et aucun d'entre eux n'accepte (au début de leur discussion) les arguments de l'autre."

Le Méiri d'expliquer : "Leur controverse n'avait pas pour intention de vaincre l'autre (sur le plan des idées), mais les deux avaient pour intention d'aboutir à la vérité."

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-> On peut citer l'exemple de Rabbi Yo'hanan qui regretta fortement la mort de son beau-frère et compagnon d'étude Rech Lakich. Il dit ainsi :
"Lorsque j'avançais une affirmation, Rech Lakich me faisait 24 objections auxquelles je devais fournir 24 réponses et nos échanges étaient fructueux (notre étude était profitable)."
[guémara Baba Métsia 84a]

Une étude est féconde, lorsqu'elle provient d'opinions divergentes et de discussions qui débouchent sur la vérité.
Elle conduit également à lier fortement ses participants (tous unis par la recherche du véritable émet).

-> b"h, Tâchons de veiller à ce que nos discordes soient toujours "pures", dans un but véritable de "léchem chamayim".
C'est alors que chaque personne peut amener sa contribution personnelle, à une démarche collective unique de dévoilement du émet.

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-> "Toute controverse (ma'hloket) menée pour le nom du Ciel (léchem chamayim) se maintiendra et toute controverse non menée pour le nom du Ciel ne se maintiendra pas.
Quelle controverse fut pour le nom du Ciel? C'est celle de Chamai et de Hillel.
Quelle controverse ne fut pas pour la Gloire du Ciel? C'est celle de Kora'h et de son assemblée" (Pirké Avot 5,17)

-> On peut rapporter à ce sujet les enseignements suivants :
1°/ Pourquoi la michna ne dit-elle pas "celle (la controverse) de Kora'h et de Moché", comme elle dit "celle de Chamaï et de Hillel"? Parce ce que Moché agissait au nom du Ciel mais Kora'h et son clan n'agissaient pas au nom du Ciel. [midrach Chmouel]

2°/ L'expression "celle de Kora'h et de son assemblée» nous laisse entendre que des dissensions régnaient entre eux aussi. Chacun poursuivait un autre but et ils n'étaient unis que pour une chose : Se rebeller contre Moché.
Leur dispute n'était donc pas engagée au nom du Ciel. [Maor vaChémech]

3°/ Il est dit "Chamaï et Hillel" et non "Beth Chamai et Beth Hillel" parce que Chamai et Hillel avaient certainement une intention pure. Mais il est possible que des intérêts personnels aient intervenu dans les motivations de leurs disciples (Beth désigne le Rav et ses disciples) car chacun dit : "Mon Maître est plus grand que le tien". Malgré cela, leur dispute est considérée comme étant au nom du Ciel. [Noam Elimélekh]

4°/ Comment savons-nous que la dispute de Kora'h et de son clan n'était pas au nom du Ciel?
Parce que Kora'h contredit son Maître Moché, or quiconque s'oppose à son Rav, c'est comme s'il s'opposait à la Présence divine. Il est donc impossible qu'ils aient agi au nom du Ciel. [Mayana Chel Torah]

5°/ Au lieu de favoriser la proximité avec D., Kora'h et ses acolytes n'ont fait que créer un "éloignement" là noter que le nom "Kora'h" (קרח) et le mot "Ra'hok" (loin - רחק) sont composés des mêmes lettres].
C'est pourquoi, ils ont été punis "mesure pour mesure" : ils ont été éloignés du camp et engloutis par la terre.
En revanche, Moché, antithèse de Kora'h, symbolise le rapprochement et l'union. Ainsi, dans le nom de Moché, apparaît de manière allusive al qualité d'intermédiaire et de médiateur entre la Bonté et la Rigueur.
En effet, Moché (משה) comporte les initiales des mots : "ma'hlokét Chamaï Hillel" (מחלוקת שמאי הלל).
[Sfat Emet]

Or, comme on peut le remarquer dans la guémara, l'école de Chamaï interdit (expression de la Rigueur) alors que l'école d'Hillel permet (l'expression de Bonté), Ainsi, Moché comprend-il en lui les 2 tendances opposées (ma'hlokét) qu'il unifie à leur source. [Ohr haTorah]

"Si un homme acquiert des honneurs par l'humiliation d'un autre, il n'a pas de part au monde futur"

[guémara Yérouchalmi 'Haguiga 2,1]

Le rav Sim'ha Wasserman explique que la guémara ne parle pas d'un homme qui se réjouit de l'humiliation de son prochain mais de celui qui obtient des honneurs aux dépens de son prochain.

+ "Quand la communauté d'Israël est dans la détresse et que l'un d'eux se sépare d'elle (ne participe pas à cette détresse) ... il ne la verra pas lorsqu'elle sera consolée.
Quiconque s'associe à la détresse de la communauté méritera de voir la communauté délivrée"

[guémara Taanit 11a]

On peut citer les exemples de :
-> Yossef, lors de la famine en Egypte durant 7 ans, il s'est associé à la détresse de la population bien que lui-même fût épargné par cette famine, car il était vice-roi d'Egypte (selon le Maharcha).

-> Moché alors qu'il vivait dans le palais royal de Pharaon, il n'a pas hésité à aller sur le terrain pour ressentir la souffrance de ses frères.

"Moché s'appliquait de tous ses yeux et de tout son cœur à souffrir avec eux." (Rachi - Chémot 2,11)

"Il plaçait son épaule sous la charge de chacun d'entre eux (pour les aider) en disant : 'Plaise à D. que je meure pour eux' " (midrach Chémot rabba 1,27)

-> Moché, dans le désert, lorsqu'il est monté au sommet de la colline, accompagné de Aharon et 'Hour, pendant que les Bné Israël affrontaient Amalek venu les attaquer, pour prier pour leur victoire et s'associer à leur détresse.

Il est écrit : "Ils prirent une pierre qu'ils mirent dessous lui [Moché] et il s'assit dessus" (Chémot 17,12).
La guémara (Taanit 11a) pose la question : "N'y avait-il pas un coussin moelleux pour asseoir Moché plutôt qu'une pierre?"
C'est que Moché a tenu à s'associer à la détresse de ses frères qui combattaient, en s'asseyant volontairement sur une pierre dure.

-> C'est une qualité que nous trouvons chez chacun de nos guédolim.
A titre d'exemple, le rav Chakh, en période de conflit, ne se permettait pas de dormir normalement, ne pouvant se dissocier de l'inquiétude naturelle des parents de ses élèves, qui vivent à l'étranger.

+ Ce qui empêche nos prières de se réaliser :

Selon le rav Saadia Gaon, il y a 7 raisons pour lesquelles les prières ne sont pas exaucées :
1- Le décret édicté à son encontre a déjà été scellé.
2- Sa prière est récitée sans ferveur.
3- Il déteste la Torah et fait fi de ses commandements.
4- Il reste sourd aux cris de détresse des pauvres.
5- Il se nourrit du fruit du vol et de l'escroquerie.
6- Il prie en état d'impureté ou de malpropreté.
7- Il prie sans s'être repenti de ses fautes.

Tout comme une maison pleine de séfarim (livres liés à la Torah) nécessite une Mézouza à sa porte, l'homme ne peut se purifier intérieurement sans sanctifier d'abord sa bouche.
['Hatam Sofer - parachat Kora'h ]

On fait très attention et on examine tout ce qui entre dans nos bouches. Par contre, on ne se pose pas de question à propos de ce qui en sort ! 
[séfer Niflaot Ha Yéhoudi ]

Celui qui tient sa langue n'est pas jalousé, tout le monde l'apprécie et lui fait confiance... et personne ne parle mal de lui. 
['Hafets 'Haïm - séfer Chemirat Halachon - Chaar HaZekhira - chap.11 ]