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L’importance de valoriser et de témoigner de l’appréciation à autrui …

+ L'importance de valoriser et de témoigner de l'appréciation à autrui ...

-> Le Rambam (Hilkhot Déot 6,3) commente le : "Tu aimeras ton prochain comme toi-même" en disant : "Chaque homme doit faire l'éloge de tout autre juif, se préoccuper de ses biens comme des siens propres, l'honorer de même qu'il souhaite lui-même être respecté."

-> Le Rav Avidgor Miller (1) nous dit :
Nos Sages souhaitaient nous enseigner que même les gens les plus importants, les plus saints, ayant atteint les plus hauts degrés, tous, sans exception, ont besoin de recevoir des paroles d'appréciation et d'encouragements.
Ce principe s'applique même à D., si l'on peut l'exprimer ainsi, comme en témoigne le Téhilim (6,35) : "Donnez de la force à D."

Le Rav Avigdor Millor (Torat Avigdor 4) nous encourage fortement à ce sujet :
"Ne pensez pas un seul instant qu'un homme rempli de force et de courage, ou bien d'envergure, n'a pas besoin de vos encouragements.

Sachez qu'il peut même arriver que des paroles d'appréciation ou d'encouragement changent tout le cours de la vie d'un homme.
Ceci représente l'un des dons les précieux que l'on puisse prodiguer à son prochain."

-> Un des géants en Torah du 20e siècle, le Rabbi Mikhal Yéhouda Lefkowitz (Roch Yéchiva de Poniovitch) a dit un jour à un de ses élèves : "Moi, Mikhal Yéhouda, j'ai presque 90 ans et pourtant, je ressens encore le besoin de recevoir des encouragements.
Par exemple, lorsque tu arrives et m'adresses un mot gentil, ça me fait du bien!"

-> On raconte que le Yessod haAvoda (fondateur de la lignée de Slonim au 19e siècle) était une fois à Tibériade, attendant son tour dans un petit mikvé où seulement 2 ou 3 personnes pouvaient y entrer à la fois.
Une personne perturbée mentalement a proclamé : "Faites de la place pour le saint tsadik, rabbi Mottel de Slonim [le Yessod haAvoda]".
Lorsque le Yessod haAvoda est sorti du mikvé, il a dit : "Cet homme n'est pas sain d'esprit. Personne ne le respecte. Cependant, j'ai éprouvé du plaisir du peu d'honneur qu'il m'a fait. Car Hachem a ainsi créé la nature de l'homme qu'il prend plaisir à la moindre marque d'encouragement provenant de qui que ce soit. Et la récompense de celui qui encourage son prochain et qui le réconforte est très grande."

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-> Dans la prière de Arvit de Shabbath, nous disons : "mé'hayé métim béma'amaro" (Qui ressuscite les morts avec Ses paroles).
Le Beit Avraham dit qu'on peut l'interpréter ainsi : nous pouvons faire revivre et donner de la vie à autrui par nos paroles (un compliment, un encouragement, ...).

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-> Le rav 'Haïm Chmoulevitz répondit à un de ses fidèles élèves (le rav David Hirschovitz) :
"Sache que je suis un grand Maguid Chiour [conférencier] en Erets Israël. Je ne te raconte pas ceci par orgueil. J’ai travaillé sur ces cours pendant 40 ans, je les ai dispensés à Mir, en Europe et à Shanghai. Je les ai retravaillés, améliorés, lus et relus. Ces cours sont des mines d’or! Sache que quand un jeune élève de 17 ans vient me complimenter à la fin d’un cours en me disant qu’il l’a apprécié, cela me réjouit énormément, ma journée est complètement différente! Pourtant quels sont le niveau et les connaissances de ce jeune homme? Il ne saisit pas la profondeur de la question posée, sans parler de la clarté de l’interprétation du passage de guémara ... Malgré tout, son compliment me réjouit, il me fait du bien, car telle est la nature humaine ...

Ce repas est comme l’un de ces cours pour ma femme. C’est toute son occupation et sa préoccupation : elle se soucie de moi et prépare tout ce dont j’ai besoin. Donc, pour lui faire plaisir, je mange ce qu’elle me sert avec appétit et plaisir. Je termine toute mon assiette. Mais je ne suis pas devenu glouton ; c’est son Chiour et je veux lui montrer que je l’apprécie."

Le rav Chmoulevitz était alors marié depuis plus de 50 ans, mais il savait que tout individu a besoin d’être complimenté, peu importe le nombre d’années de mariages déjà célébrées.

[le contexte et la totalité de cela dans le divré Torah : https://todahm.com/2021/01/20/avraham-et-les-anges/%5D

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-> 24 000 élèves de rabbi Akiva sont morts parce qu'ils ne se respectaient pas l'un l'autre.

Rabbi Yé'hezkel Levenstein (Ohr Yé'hezkel - Midot p.23) explique que dans leur cœur ils honoraient leurs frères d'étude, mais ils ne l'exprimaient pas car ils pensaient ainsi protéger leur prochain de devenir orgueilleux.
Leur intention était bonne, mais ils se sont trompés.
Ils avaient l'obligation d'honorer leur prochain.
La personne qui reçoit l'honneur doit se travailler pour ne pas développer un orgueil négatif (non constructif), mais cela n'est pas le problème de celui qui honore son prochain, qui de son côté doit exprimer du respect, des compliments, des encouragements, ...

-> La guémara (Béra'hot 19b) dit : "L'honneur d'un être humain est très important ; il vient même avant une interdiction de la Torah" (gadol kavod abériyot chédo'hé lo tassé chébaTorah).

Le rav Elimélé'h Biderman commente :
Une explication est que : "Honorer son prochain est tellement important, que nous devons le faire même si en l'honorant on va le faire transgresser la faute de s'enorgueillir."

[un être humain a besoin de marques d'honneur, d'encouragements, de valorisations, ... comme on peut avoir besoin d'air pour vivre. Est-ce qu'on va éviter de donner de l'oxygène à quelqu'un qui en manque de peur qu'il en vienne à s'enorgueillir qu'on s'occupe  si bien de lui!]

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-> Au début de l'épisode où Eliézer va chercher une femme pour Its'hak, il est appelé "serviteur" (éved - עֶבֶד), comme par exemple :
- "Le serviteur prit 10 chameaux parmi les chameaux de son maître et partit" ('Hayé Sarah 24,10) ;
- ou bien : "Le serviteur courut au-devant d'elle et dit" ('Hayé Sarah 24,17).

Juste après avoir rencontré Rivka, Eliézer est appelé : "ich" (אִישׁ), comme par exemple :
- "cet homme, émerveillé, la considérait en silence, désireux de savoir si Hachem avait béni son voyage ou non" ('Hayé Sarah 24,21) ;
- ou bien : "L'homme s'inclina et se prosterna devant Hachem " ('Hayé Sarah 24,26).

=> Qu'est-ce qui a entraîné un tel changement?

Le rav Elimélé'h Biderman rapporte l'explication suivante :
Ce changement a eu lieu au moment où Rivka a appelé Eliézer : "mon maître (adoni - אֲדֹנִי)" ("Bois mon maître" - 'Hayé Sarah 24,18).
Eliézer était un serviteur/esclave, et il n'était pas habitué à entendre les gens l'appeler ainsi, avec tant d'honneur.
Rivka lui a parlé avec tant de respect, que cela a élevé son estime de lui-même. Et puisqu'il se sentait alors comme un homme (ich), et non plus un serviteur, alors la Torah l'a appelé ainsi.

[Eliézer était au serviteur d'Avraham, et il avait un niveau exceptionnel, et malgré cela il a été sensible aux marques de respect de Rivka. Il en découle à quel point toute personne a besoin de marques d'estime, comme une plante à besoin d'eau, de lumière pour pouvoir pleinement s'épanouir.
Un mot, un sourire, peuvent redonner la vie à une personne abattu. Combien de mérites nous aurons grâce à cela, pour un investissement qui ne nous coûte rien!]

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+ La page aleph d'une guémara est ...

-> Après l’Holocauste, le Rabbi de Satmar, Rabbi Yoel Teitelbaum (1887-1979), commença un cours de guémara pour les survivants de l’Holocauste. Au début, le Rabbi s’enquit de la vie de chacun des présents. Quand il termina, il ne restait plus beaucoup de temps pour étudier.
La semaine suivante, la même chose eut lieu. Au début du chiour, le Rabbi demanda à chaque personne : "Comment allez-vous? Avez-vous trouvé un emploi? Votre appartement est-il confortable?" Encore une fois, il ne restait pas trop de temps pour étudier.
Cela se reproduisit une 3ème semaine, puis une 4ème.
Finalement, un participant dit : "Rabbi, avec tout le respect que je vous dois, nous sommes venus ici pour apprendre. Quand pourrons-nous commencer à étudier?"
Le Rabbi répondit que la guémara commence à la page 2 (= daf beit). C’était jusqu’à présent le daf aleph. C’est-à-dire que le daf aleph est le bonheur. [s'assurer que toutes les personnes présentes soient bien dans leur vie]
Les survivants étaient déprimés et brisés. Le daf aleph du Rabbi de Satmar était de s’assurer que les participants se sentaient comme si quelqu’un se souciait d’eux.

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[Pourquoi la guémara commence-t-elle par le daf beit (la page 2)?
Avant l’impression du Talmud (de la guémara), les manuscrits n’avaient pas de pagination standard, et le texte du Talmud n’apparaissait généralement pas sur la même page que les commentaires, qui étaient contenus dans des manuscrits séparés. La 1ère édition complète du Talmud a été achevée en 1523 par Daniel Bomberg, un imprimeur non juif, qui a été le 1er imprimeur en hébreu à Venise et le 1er imprimeur non juif de livres hébreux.
Lorsque le Talmud a été imprimé, il fut décidé d’inclure également Rachi et les Tossafot. Puisque la page de couverture était le Alef, sans écrire cette lettre sur cette page, la 1ère page du texte réel du Talmud était le Beit.
C’est exactement comme nous voyons des livres imprimés aujourd’hui, juifs et laïcs, qui commencent généralement par la page 9 à cause de toutes les pages avant le début du livre lui-même. Par conséquent, la Guémara commence par le Daf Beit. L’édition Bomberg du Talmud a établi la norme, à la fois en termes de présentation et de pagination.

(Certains expliquent que l'on commence par la page beit car quelque soit le nombre de fois où l'on étudie le Talmud, on n'aura même pas saisi la 1ere page (daf aleph), dans le sens où l'on aura encore une infinité de choses à apprendre) ]

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+ La puissance d'un mot positif :

-> Le rav Yaakov Israël Pozen (Adéraba) écrit :
Chers amis, je m'apprête à vous libérer d'un vœu, ici, maintenant, à autoriser l'interdit de la Torah : "Vous surveillerez ce qui sort de votre bouche. J'ai, D. merci, les épaules assez larges pour vous autoriser cette transgression. Vous pouvez dire à un père Votre fils est adorable même s'il ne l'est qu'à quatre-vingts pour cent. Pas besoin qu'il soit adorable à cent pour cent pour dire au père cette phrase-là. Ça n'est pas du mensonge.
Vous n'imaginez pas quelles conséquences peut avoir une phrase pareille. Le père rentre à la maison, peut-être après une journée difficile, il rencontre sa femme, qui a peut-être elle aussi passé une dure journée, et il lui raconte qu'un camarade de leur fils a dit qu'il était adorable' ça revigore comme de l'eau fraîche! Celui qui a dit cette phrase a eu le mérite de 'revigorer les esprits' au sens propre.

Cela ne coûte rien et ne demande pas non plus d'effort exceptionnel. Donner de l'importance à l'autre, voir le bien en lui, être attentionné : cela peut faire des merveilles.

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+ Supplément :

De la même façon que l'on a des besoins en nourriture sous peine d'être affamé, on a aussi tous besoin d'être nourri par des mots d'encouragements, d'appréciation.
Il est incroyable de voir le pouvoir d'un sourire, d'un mot, ...
(sans compter ce que l'on ne voit pas = l'effet boule de neige sur la personne et sur son entourage, et l'entourage de l'entourage ...)

C'est gratuit et ça peut apporter tant à autrui, qui n'a alors plus besoin de se lancer vainement dans une course aux honneurs, à dévaloriser autrui pour mieux se sentir important, à se plaindre pour mieux justifier ses échecs, ...

Par ailleurs, on peut constater que D. nous a fait tous avec des manques que seul autrui peut combler.
Nous ne pouvons vivre pleinement en solitaire, et on a tous besoin de faire du 'hessed envers autrui (et d'en recevoir).

En investissant une partie de soi en autrui dans un but de l'aider, de lui combler un manque, on en vient à l'aimer (car une partie de nous est alors en lui).

La parole est le moyen permettant d'exprimer son amour envers autrui qui est le plus élevé.
Le "tu aimeras ton prochain comme toi-même" prend tout son sens ...

= Louons autrui, pour qu'il se sente mieux, pour mieux l'aimer ...

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+ Supplément du supplément :

Plus on valorise autrui, plus autrui est important à nos yeux.
Lorsque lui va nous faire un acte de 'hessed (peut être en réponse au notre), on se dira alors : "c'est quelqu'un de bien qui prend la peine de m'aider, c'est donc que je suis quelqu'un de bien!"

=>En valorisant autrui, c'est la meilleur façon pour se valoriser soi-même!!
Comme quoi un acte gratuit (valoriser autrui) peut rapporter très gros ...
(b"h) Soyons ce générateur/diffuseur d'ondes positives!

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(1) dans un commentaire sur les paroles de Rabbi Ichmaël ben Elicha bénissant D. dans le Saint des Saint à Kippour, suite à la demande de D.

Récompense pour avoir préserver sa langue de lachon ara …

+ Idée de la récompense lorsque qu'on s'abstient de dire du lachon ara :

"Pour chaque instant où l’homme garde le silence [au lieu de dire du lachon hara], il acquiert le mérite d’une extraordinaire lumière cachée [dans le monde futur] que les anges eux-mêmes ne peuvent imaginer."

[Gaon de Vilna - Iguéret haGra]

Le remède au lachon hara …

+ Le remède au lachon hara ...

---> le Rabbi Mena’hem Shlanger (Midot haEmouna) de nous enseigner :
"L’interdiction de lachon hara exige de nous de ne pas être quelqu’un qui se concentre sur les défauts et les manies des autres.

La racine du lachon hara est d’entretenir un rapport négatif aux autres.

En opposition à cela, la Torah nous ordonne : "Aime ton prochain comme toi-même" (Vayikra 19,18), et en effet ce commandement nous demande, dans les mots du Rambam : "de faire la louange des autres".

Car c’est une mitsva positive de voir le bien en l’autre. "

---> le Rabbi Nosson Zvi Finkel a dit :
"La clé pour éviter le lachon hara est de cultiver un véritable amour et un profond respect pour les autres.
Pourquoi se concentrer sur leurs défauts ?
Relevons leurs caractéristiques positives et concentrons-nous dessus."

---> Rabbénou Yona (dans Cha’aré Téchouva 3,217) d'écrire :
"Une personne juste dissimule les défauts des autres et loue toujours ce qui mérite d’être loué.

Il est rapporté qu’une fois, un homme sage accompagné d’un autre homme, marchaient lorsqu’ils virent un cadavre d’animal.
L’homme fit remarquer : "Que cette carcasse est dégoûtante !"
Sur quoi le sage riposta : "Que ses dents sont blanches !" "

L’importance d’aimer son prochain comme soi-même …

+ Aimer son prochain comme soi-même : pourquoi est-ce un principe fondamental de la Torah? (par le Rabbi Zalman de Liadi)

"Une personne qui sait reconnaître le contraste entre la hauteur de l'âme et la bassesse du corps, peut facilement accomplir la mitsva d'aimer son prochain.

Nous sommes tous les enfants jumeaux du même Père ; tous les juifs sont frères, dans la mesure où la racine de leurs âmes se trouve en D., ils ne sont séparés que physiquement.

En revanche, celui qui donne la priorité au physique ne pourra pas accomplir cette mitsva comme il se doit, à savoir de manière inconditionnelle.

C'est pour cela que Hillel a décrit cette mitsva comme étant l'un des commandements fondamentaux de la Torah, tout le reste n'étant que commentaire."

Le Rabbi Zalman y écrit aussi : "C'est une mitsva de haïr le mal qui se trouve en son prochain, tout en aimant l'étincelle cachée, empreinte de sainteté, qui réside en lui."

[Rabbi Shnéor Zalman de Liadi - Tanya - chap.32]

+ Supplément :
Nous devons comprendre que les âmes du peuple Juif sont toutes connectées, selon le principe de nos Sages (guémara Shavouot 39a) : "Tous les Juifs sont responsables les uns des autres." (Kol Israël Arévim ét zé lazé), chacun avec sa mission unique.
Nous sommes dans ce monde pour aider, encourager et se soutenir les uns les autres dans le but d’atteindre notre potentiel.

Si l'autre réussit au niveau individuel, il va impacter positivement le peuple juif au niveau collectif, et comme je fais parti de ce tout, je vais aussi en être impacté positivement dans mon individualité.

=> se réjouir du succès de son prochain, c'est affirmer le principe que tous les juifs sont unis, c'est être conscient que tout ce que l'on fait en bien ou en mal à une incidence sur tous les autres juifs.

=> tâchons d'agir responsablement (chacun de mes actes a une conséquence qui dépasse ma simple personne), tâchons de souhaiter le bien d'autrui (si l'autre va bien, alors par ricochet j'irai aussi bien, comme on est lié!).

Le Rabbi Noson Weisz a écrit (dans un dvar Torah sur le lachon ara – Paracha Métsora) :
"En tant qu’âmes, nous vivons dans un monde illimité.
Chacun d’entre nous a été envoyé dans le monde pour accomplir quelque chose d’unique et les moyens pour le faire lui ont été donnés.

Nos corps sont le costume que nous portons afin de pouvoir fonctionner dans ce monde physique.
Les vêtements ne définissent jamais l’homme.

Aucun d’entre nous n’est en compétition avec l’autre ; il est impossible à quiconque de s’approprier ce qui était destiné à l’autre.

Nous n’avons rien à gagner des échecs des autres.
Au contraire, l’un des éléments de ma propre mission est d’aider autrui à réussir la sienne.
Nous n’avons rien à gagner à rabaisser l’autre. […]

Nous bénéficions tous des mérites les uns des autres et nous souffrons tous des fautes les uns des autres."

Le pouvoir intrinsèque de nos mots

+ Le pouvoir intrinsèque de nos mots :

-> Il est important de réaliser pleinement le pouvoir des mots eux-mêmes.
La guémara (Kétoubot 62b) rapporte l'histoire de Yéhouda, fils de Rav 'Hiya, gendre de Rav Yanai, qui passait toute la semaine à étudier la Torah et revenait le vendredi pour être à la maison pour le Shabbath avec sa femme. Chaque semaine, il était précédé par une colonne de feu qui arrivait en son honneur.
Une semaine, il était tellement absorbé par son étude qu'il ne rentra pas à la maison.
Lorsque Rav Yanaï vit qu'il n'y avait pas de colonne de feu, il supposa que son gendre était mort. Il demanda donc à sa famille de renverser son lit, ce qui, à l'époque, était la coutume lorsque quelqu'un décédait.
La guémara nous dit que ce fut "comme une erreur venant du souverain" (Kohélet 10,5), et Yéhouda mourut dans le beit hamidrach.

=> Comment cette tragédie a-t-elle pu se produire? Nous savons que les tsadikim peuvent apporter des bénédictions ou des malédictions extraordinaires, mais ici, Rav Yanaï n'aurait certainement pas voulu qu'une telle chose se produise!

Le rav El'hanan Wasserman (Kovetz Chiourim - sur Kétoubot - chap-208) écrit que nous apprenons ici : "Les mots prononcés par la bouche d'une personne sainte affectent le monde, même s'ils sont prononcés sans aucune intention." Les mots eux-mêmes ont un pouvoir!
Le rav Wasserman poursuit en écrivant que celui qui prononce de mauvaises paroles, telles que des mensonges, des malédictions ou du lachon ara, contamine sa bouche et les mots qu'il prononce perdent leur pouvoir naturel.

-> La guémara (Shabbos 119b) discute de l'importance de l'étude de la Torah par les jeunes enfants, qui étant sous la bar mitsva, n'ont pas de faute, et nous dit que toute ville qui n'a pas d'enfants en train d'étudier sera détruite. Ces enfants ne doivent pas être interrompus dans leur étude, même pour aider à la reconstruction du Temple.
Reich Lakich, l'un des Amoraim, déclare : "le monde ne tient que par le souffle (l'étude de la Torah et la prière) des enfants".
Son collègue Abbayé lui demande : "Qu'en est-il de la vôtre et de la mienne? Notre Torah est certainement assez spéciale pour justifier la continuation du monde."
Reich Lakich répondit que les enfants n'ont pas de faute et que leur Torah et leur prière sont donc plus importantes que les siennes et celles d'Abbayé.

Examinons l'ampleur de cette affirmation. Les Amoraïm comptaient parmi les plus grands hommes qui aient jamais vécu ; leur vie entière était empreinte de sainteté et de pureté, consacrée uniquement à l'accomplissement de la volonté d'Hachem. Lorsqu'ils priaient et apprenaient, ils le faisaient avec un niveau de pureté et de dévouement que nous ne pourrons jamais comprendre. Ils maîtrisaient tous les domaines de la Torah et la guémara rapporte de nombreux cas où ils ont accompli des miracles dévoilés, ramenant même des morts à la vie.
Cependant, la Torah et la prière des petits enfants, qui ne comprennent même pas les mots qu'ils prononcent, sont plus grandes que toutes les leurs, parce que les enfants qui n'ont pas de faute ont une bouche sainte.

Nous voyons donc que les mots eux-mêmes, s'ils sont prononcés correctement et avec une bouche pure, sont plus puissants que la prière des plus grands adultes du peuple juif, prononcée avec la kavana la plus profonde.

=> Le rav Wasserman poursuit en comparant les paroles d'un homme à une hache. Avec son tranchant, une hache coupe même sans effort, mais si elle devient rouillée, elle ne coupera pas tant que la rouille n'aura pas été enlevée.
Nos paroles ont une capacité naturelle à produire des effets dans les Cieux, à moins qu'elles ne deviennent "rouillées" à cause de notre mauvaise langue.

[nous retrouvons cette idée dans la Torah. Yaakov dit à ses 12 enfants, les 12 tribus, qu'il a conquis la ville de Chekhem "avec mon épée et mon arc" (Vayé'hi 48,22), ce que le Targum Onkelos rend par "avec mes prières et mes supplications". L'épée d'un juif est sa prière. ]
[rav Avraham Tabor]

Garder ses paroles vaut mieux que le jeûne et les afflictions

+ Garder ses paroles vaut mieux que le jeûne et les afflictions :

-> Le Gaon de Vilna (dans sa Iguéret haGra) écrit :
Jusqu'à son dernier jour, l'homme doit "s'affliger". Cela ne signifie pas qu'il doit jeûner ou faire souffrir son corps, mais plutôt qu'il doit s'affliger lui-même en maîtrisant sa bouche et ses désirs. C'est ainsi que l'on gagne le monde à Venir.
Surveiller sa bouche est plus efficace que tous les jeûnes et toutes les afflictions physiques.

Chaque seconde où une personne ferme la bouche, elle est récompensée par une grande lumière cachée qu'aucun ange ou création ne peut imaginer. Le verset dit : "Qui est l'homme qui désire la vie ... protège ta langue du mal et tes lèvres des mauvaises paroles" (Téhilim 34,17-18).
De cette façon, on expie toutes les fautes et on est sauvé du Ché'ol Tachtit, comme il est dit : "Celui qui surveille sa bouche (pour ne pas manger excessivement) et sa langue (pour ne pas dire de mauvaises paroles) protège son âme de la souffrance" (Michlé 21,23)."

Celui qui s'abstient régulièrement de dire du lachon ara finira par ne transgresser aucun interdit dans les relations entre un homme et son prochain.
['Hafets 'Haïm - séfer Chemirat Halachon - Chaar Hazé'hira, chap.1 ]

Qui est ‘hassid? Celui qui ne parle jamais de lachon ara

+ Qui est 'hassid? Celui qui ne parle jamais de lachon ara :

-> La guémara (Baba Kama 30a) affirme que celui qui veut être un 'hassid doit accomplir des "milin dénézikin" (problématiques liées aux dommages).
Le rav Ouri de Sterlisk (Imré Kodech - Likoutim 11) explique que quiconque désire être un 'hassid doit "s'acquitter des questions de dommages" en veillant à ne jamais porter préjudice à qui que ce soit par ses paroles. Si quelqu'un est capable de s'abstenir de prononcer de telles paroles, il sera un véritable 'hasid.

Face à la chute de ton ennemi …

+++ Face à la chute de ton ennemi ...

+ "Lorsque ton ennemi tombe, ne te réjouis pas ; s'il succombe, que ton cœur ne jubile pas!
D. verrait cela de mauvais œil et Il détournerait de lui sa colère [pour la diriger contre toi]"

[Michlé 24,17]

+ " Le roi David dit : "Pourquoi te glorifier de ta cruauté, homme vaillant ?" (Téhilim 52,3)

Lorsqu'un homme voit son prochain au bord d'un puits et le pousse dedans, est-ce de la bravoure?
Est-ce du courage que de le précipiter à terre lorsqu'il le voit au bord d'un toit?

Au contraire, n'est-ce pas lorsqu'il voit son prochain sur le point de tomber et qu'il le saisit par la main pour le retenir ou qu'il le tire du puits dans lequel il est tombé, qu'il mérite d'être appelé brave?"

[Midrach Cho'her Tov - chap.52]

"Aime ton prochain comme tu le fais pour toi-même. " (Kédochim 19 ;18)

Rabbi Yaakov Yits’hak de Pchis’ha disait que "tout comme vous pouvez accorder plus de valeur à l’une des parties de votre corps plutôt qu’à une autre, ainsi votre cœur a plus de valeur que votre main, vos yeux en ont plus que vos pieds, vous faites, néanmoins, extrêmement attention à ce qu’aucune partie de vous-même ne soit blessée.
Il doit en être de même de votre prochain.
Même la personne que vous estimez le moins a droit au plus grand respect. "

Bien que notre cœur ou nos yeux nous paraissent plus importants que nos orteils ou nos doigts, nous sommes, au demeurant, extrêmement vigilants en ce qui concerne la bonne santé de ces derniers.

Aimer son prochain comme soi-même signifie accorder au plus insignifiant des hommes le même respect que celui que l’on accorde à la partie la plus insignifiante de soi-même.

On est différents, pas indifférents … 🙂