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"Lorsqu'un homme se surpasse afin de se livrer à l'étude de la Torah, il peut atteindre des niveaux spirituels élevés.
Et même s'il est au plus bas de l'échelle et très égaré du chemin Divin, s'il étudie du mieux qu'il peut, il peut remonter et accéder à des degrés sublimes suivant l'effort fournit."
[Zohar - vol.3, p.91]

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-> Le Ohr ha'Haïm haKadoch (Emor 22,10-13) enseigne :
Les grands Sages qui connaissent les profondeurs de l'âme (voir Zohar vol.2, p.94) affirment que grâce à l'étude de la Torah que le Créateur nous a donné, les différents niveaux de l'âme s'affermissent et rayonnent.
[...]
Il faut aussi savoir que tout ce que D. a créé, fait, façonné, reçoit sa vitalité, et se nourrit des mondes spirituels, et plus précisément de celui surnommé "Atsilout", qui est illuminé par la lettre "Youd" du nom d'Hachem יהוה. Cet aliment est appelé "Kodesh" (sacré), source de vie, de bonheur, de bienfaisance.

Bien que cette vitalité soit déversée sur toutes les créatures du monde, car sans elle il n'y a pas d'existence possible, comme écrit le prophète Né'hémia (v.9,14) : "Tu es celui qui nourrit toutes les créatures", chacune la recevra suivant sa proximité ou son éloignement de la source de cette vie, à l'image des végétaux qui sont irrigués suivant leur position par rapport à la source d'eau.

Hachem a fait cela ainsi, afin de nourrir spirituellement chacun suivant les efforts qu'il fournit pour se purifier et de s'approcher d'Hachem et de Sa Torah.

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-> Ailleurs, le Ohr ha'Haïm haKadoch (Bé'houkotaï 26,3-3) écrit sur la valeur de l'étude de la Torah par rapport à celle des mitsvot :
"Un homme peut faire des mitsvot, cependant si certaines fois il trébuche la faute pourra le changer et l'égarer du bon chemin. De plus, les bonnes actions qu'il aurait faites dans le passé ne lui viendront pas en aide le jour de sa faute.

Par contre la mitsva de l'étude de la Torah est une protection et une garantie. Tous ceux qui s'y adonnent recevront à tout jamais une protection.
Ainsi que nos Sages (guémara Sota 21) l'ont dit : "un péché éteint une mitsva mais n'annule pas le mérite de l'étude de la Torah".
Ce mérite [de l'étude] l'accompagnera pour l'éternité."

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-> "La Torah protège et sauve l'homme du mauvais penchant" (guémara Sota 21a).

La parole

+ La parole :

-> L'entrée du corps d'une personne par laquelle elle s'attache à la sainteté est la bouche.
Lorsqu'une personne prononce des paroles saintes, elle attire la sainteté en elle.
A l'inverse, si elle rend sa parole impure par le mensonge et le bavardage, et en particulier lorsqu'elle profère du lachon ara ou parle des justes de manière désobligeante, elle empêche la sainteté d'entrer en elle.
En fin de compte, cela l'amènera à corrompre l'alliance de la circoncision et à se plonger dans une spirale descendante de ténèbres spirituelles dans laquelle la sainteté ne peut pas entrer.
[Méor Enayim - Vayéra]

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-> Lorsqu'une personne prononce des paroles inutiles ou du lachon ara, ses paroles et son souffle s'élèvent vers le ciel et deviennent des forces accusatrices dans les royaumes spirituels.
Si, par la suite, elle prononce des paroles de Torah, ces paroles et ce souffle s'élèvent également.
Dans les royaumes spirituels, cependant, les paroles indésirables qu'il a prononcées précédemment ont encore un effet et bloquent, dans une certaine mesure au moins, les paroles de Torah qu'il récite, empêchant ses paroles d'être acceptées en haut.
[le Maggid de Mézéritch - Likouté Amarim]

-> La vitalité que D. accorde à une personne s'exprime dans son discours.
Lorsqu'une personne s'exprime de manière positive, sa parole s'élève vers le haut et suscite la parole de D.., pour ainsi dire, attirant une vitalité accrue pour cette personne.
En revanche, lorsqu'elle parle de manière indésirable, la vitalité qui lui est accordée s'exprime, mais ses paroles ne montent pas en haut et aucune vitalité nouvelle n'est générée pour elle. Il est donc possible que sa vitalité cesse complètement.
[Baal Chem Tov - Tsavaat haRivach]

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-> Nos Sages enseignent qu'une personne qui prononce des paroles inutiles enfreint un commandement positif, car il est écrit: "Tu parleras d'eux" (Vaét'hanan 6,7), "d'eux", et non pas "de choses inutiles".
Il en va de même pour les choses interdites. Si quelqu'un s'aperçoit qu'il a agi de la sorte, il doit se tourner vers D. pour faire téchouva.
[rabbi Tsvi Elimélé'h de Dinov - Agra déPirka]

"Quiconque parle excessivement commet un faute" (guémara Béra'hot 4a). Le mot חטא ('hét) traduit par "faute", peut également signifier "manque".
Même lorsqu'on parle des paroles de la Torah avec les gens, le silence est préférable. En effet, dans le silence, on peut lier sa pensée à la grandeur de D., créant ainsi un lien plus profond que celui que l'on peut obtenir par la parole.
[Baal Chem Tov - Tsavaat haRivach]

-> Parler des réchaïm peut conduire à des pensées impures, car cela attire le mal dans le monde. Inversement, parler des attributs positifs des justes attire la bonté dans le monde.
[Dar'hé Tsadikim]

-> Parfois, il est souhaitable de ne pas mentionner du tout une mauvaise qualité ou une mauvaise personne, ni même d'en parler de façon péjorative.
En effet, en parlant d'eux, même négativement, on leur insuffle de la vitalité, et en les ignorant, on les prive de leur source d'alimentation.
[rabbi Tsvi Elimélé'h de Dino - Agra déPirka - citant le rabbi Pin'has de Koritz]

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-> Lorsqu'une personne corrompt sa parole, elle corrompt également l'alliance de la circoncision.
[le Maggid de Koznitz - Avodat Israël]

-> Il est bien connu que si une personne protège sa bouche et sa langue des paroles mensongères, du lachon ara, des calomnies et autres, elle se gardera de ternir l'alliance de la circoncision.
Une personne qui compromet l'alliance de la langue en prononçant le type de paroles mentionnées ci-dessus compromettra également l'alliance de la circoncision.
[rabbi Avraham Yéhochoua d'Apt - Ohev Israël - Tétsavé]

-> Le Abir Yaakov (Tétsavé) fait remarquer que les mots : "pé" (bouche - פה) et "mila" (מילה - renvoyant au sexe masculin), ont la même guématria de 85.
Il existe 2 sortes de circoncision : celle de la bouche et celle du sexe, et l'intégrité de la 2e dépend de la 1ere.
Garder sa bouche de propos vains et des insanités, c'est garder la pureté de sa circoncision.

"Les pas d'un homme sont ordonnés par D." (Téhilim 37,23). C'est pourquoi une personne ne doit pas ... être déprimée si des difficultés surviennent, car elle doit savoir que son chemin [de vie] est dirigé par Hachem et que toutes les difficultés qu'elle est obligée d'affronter lui sont envoyées par D. dans l'intention qu'elle les surmonte.
[rabbi Tsvi Elimélé'h de Dinov - Agra déPirka]

La 'hassidout signifie aller au-delà de la simple application de la loi juive ... [ex: en étant plus stricte]
Il va sans dire que, ce faisant, il ne doit pas nier l'observance d'une autre loi de la Torah ...

Les exigences supplémentaires pratiquées par les 'hassidim doivent être observées en privé, et non sous les yeux du public. Personne ne doit pouvoir voir que l'on se distingue des autres.
Cela devrait également se refléter dans le chemin du service Divin. Il ne faut pas choisir une voie qui soit distincte et différente de la voie ordinaire et naturelle.
On peut dire que c'est ce qu'implique la déclaration de la Chounamite à Élicha : "J'habite parmi mon peuple" (II Méla'him 4,12), c'est-à-dire que je ne veux pas faire l'objet d'une attention particulière.
En effet, lorsqu'une personne adopte une conduite spirituelle qui sort de l'ordinaire, elle fait l'objet d'une plus grande attention dans les sphères spirituelles. Des forces accusatrices se dressent contre elle, et il est possible qu'elle n'ait pas la force intérieure de les surmonter.
[rav Tsvi Elimelech de Dinov - Agra déKala]

Efforts vs résultats dans l’étude de la Torah

+++ Efforts vs résultats dans l'étude de la Torah :

+ "Si vous marchez dans les lois d'Hachem, observez Ses mitzvos et accomplissez-les" (Bé'houkotaï 26,3).

-> Rachi explique que "marcher dans les lois d'Hachem" (im bé'houkotaï télé'hou) signifie faire des efforts dans l'étude de la Torah (étudier pour étudier), et "observer Ses mitsvot" (mitsvotaï tichmérou) signifie se donner de la peine dans la Torah afin d'apprendre comment accomplir les mitsvot.

-> Le Baal HaTurim note que la guématria de אִם בְּחֻקֹּתַי תֵּלֵכוּ" est la même que celle de "עמלים בדברי תורה" (se donner de la peine dans la Torah).

=> b'h, nous avons voir que nous sous-estimons l'importance des efforts dans la Tora, préférant se focaliser sur le résultat.

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-> La guémara (Pessa'him 50a) raconte que rav Yossef tomba un jour malade et que son âme le quitta. Lorsqu'il reprit conscience, son père lui demanda ce qu'il avait vu. Rav Yossef répondit qu'il avait vu un monde inversé, où les personnes considérées comme importantes dans ce monde occupaient une place inférieure, tandis que celles qui étaient considérées comme inférieures étaient tenues en haute estime.
Son père lui répondit : "Mon fils, tu as vu un monde clair."

Le rav Eliyahou Dessler (Mikhtav méEliyahou vol.3,p.20) explique que ceux considérés comme "inférieurs" dans cette guémara font référence à ceux qui travaillent dur pour apprendre la Torah.
Une personne peut travailler très dur pour comprendre la Torah, mais en raison de ses capacités limitées, n'accomplir que très peu de choses. Dans ce monde, les connaissances dérisoires d'une telle personne peuvent être dépréciées.
Cependant, dans l'autre monde, sa clarté dans la Torah sera proportionnelle à ses efforts.

-> Le Maharal (introduction à son Tiféret Israel) explique pourquoi la bénédiction récitée avant d'étudier la Torah est "la'assok bédivré Torah" (être occupé avec les mots de la Torah), par opposition à "lil'mod divré Torah" (apprendre les mots de la Torah).
L'apprentissage est un type d'étude qui permet d'acquérir des connaissances (l'essentiel étant ce que tu as appris au final). Cependant, en ce qui concerne l'étude de la Torah, tant que l'on essaie d'obtenir la vérité, on a accompli la mitsva, même si ses conclusions sont erronées. (l'essentiel est la peine, le mal que tu t'es donné, peut importe le résultat. )

[ainsi, chaque juif est jugé en fonction du fait de donner le meilleur de lui même.
Voir l'important enseignement du Steïpler : https://todahm.com/2018/10/10/agir-au-maximum-de-ses-capacites ]

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+ Dans l'étude : l'essentiel c'est les efforts investis, pas la réussite :

-> Il est écrit dans la guémara (Shabbath 31a) :
Deux non-juifs se sont présentés devant Hillel et Chamaï pour se convertir au judaïsme.
Le premier candidat a demandé qu'on lui enseigne toute la Torah en se tenant sur un pied. Chamaï l'a repoussé et Hillel l'a converti.
Le second voulait se convertir pour devenir Cohen Gadol. Là encore, Chamaï le renvoya et Hillel le convertit (après l'avoir informé qu'il ne pouvait pas être Cohen Gadol).

=> À quoi pensaient ces non-juifs? Croyaient-ils vraiment qu'ils pouvaient apprendre toute la Torah sur un pied ou recevoir le titre si prestigieux de Cohen Gadol?

La réponse réside dans une distinction fondamentale entre l'étude de la Torah et autres les activités laïques.
Ces deux non-juifs sont venus avec deux perspectives laïques :
1°/ Le résultat est ce qui importe, et plus vite et plus facilement vous l'obtenez, mieux c'est.
C'est pourquoi le premier non-juif cherchait à maîtriser la Torah d'un seul pied, rapidement et facilement.

2°/ Le respect, l'honneur et la récompense sont accordés à ceux qui obtiennent des positions élevées, quelle que soit la manière dont ils les ont obtenues.
Par conséquent, le second converti voulait bénéficier du prestige du Cohen Gadol.

-> Cette guémara met en avant que la perspective juive diffère dans ces deux domaines, comme nous l'apprenons également dans les Pirké Avot.
La dernière michna du chapitre 5 (et, pour l'essentiel, de l'ensemble des Pirké Avot, puisque le 6e chapitre a été ajouté ultérieurement) cite deux Tanaïm :
- "Ben Bag Bag (בַּג בַּג) dit : "Approfondissez (la Torah) encore et encore, car tout s'y trouve".
- ... Ben Hé Hé (הֵא הֵא) dit : "La récompense est à la mesure de la peine/effort".

De nombreux commentateurs s'étonnent des noms uniques de ces sages. Les Tossafot ('Haguiga 9b) écrivent qu'ils étaient des convertis". Puisque tous les convertis sont les enfants d'Avraham, dont le nom a été complété par la lettre "hé" (passant de Avram à Avraham - Béréchit 17;5 &15) ; on les appelle [génériquement] "hé". ou "bag", ce dernier comprenant les lettres beit et guimel, dont le total est de 5, comme la valeur de la lettre hé (הֵ).
[Le rav Barou'h Eptsein suggère que les 2 sages Ben Bag Bag et Ben Hé Hé sont des convertis d'Hillel.]

Ces deux convertis nous enseignent deux leçons qu'ils ont apprises en devenant juifs et en découvrant le caractère unique de l'étude de la Torah.
- Premièrement, la Torah est infinie. Il n'y a pas de raccourci dans son étude, de moyen de tout apprendre très vite. Pour comprendre la Torah, il faut travailler dur. Il faut s'y plonger encore et encore. Elle ne peut absolument pas être apprise en se tenant sur un seul pied.

- Deuxièmement, la récompense de l'étude de la Torah ne dépend pas de trophées (ex: j'ai fais 10 siyoum, étudié tout le shass, je connais par coeur ... ) que l'on peut recevoir (résultat visible extérieurement). Au contraire, la récompense est basée sur la "douleur", l'effort que l'on investit (Hachem voit les cœurs, et le combat interne que l'on aura mené pour la Torah. Chacun selon ses capacités, environnement, ... ).
[le Ram'hal dit que "la récompense est à la mesure de la peine/effort" = cela fait référence à l'étude de la Torah. ]

Cette idée est soulignée dans la prière récitée à la fin d'un traité talmudique (siyoum).
Rabbi Né'hounya ben haKana (guémara Béra'hot 28a) prononçait ces mots chaque fois qu'il entrait et sortait du beit midrach : "Nous te remercions, Hachem ... d'avoir placé notre sort parmi ceux qui s'assoient dans le beit midrach, plutôt qu'aux coins des rues ... Nous travaillons et [ceux de la rue] travaillent. Nous travaillons et recevons une récompense, tandis qu'ils travaillent et ne reçoivent pas de récompense ".

Le 'Hafets 'Haïm demande : Peut-on vraiment dire que le tailleur et le cordonnier ne reçoivent aucune compensation pour leur travail? Bien sûr que non. Cependant, la façon dont ils reçoivent leurs revenus diffèrent fondamentalement des nôtres.
Les artisans ne sont payés pour leur travail que lorsqu'ils l'achèvent. Quel que soit le nombre d'heures qu'ils consacrent à leur travail, ils ne recevront pas un centime s'ils ne l'achèvent pas.
Dans l'étude de la Torah, en revanche, on est récompensé pour son temps et ses efforts, quelle que soit l'étendue de ce que l'on parvient à comprendre de son apprentissage.

Mais pourquoi en est-il ainsi? Pourquoi le labeur a-t-il de la valeur même s'il n'est pas suivi de résultats concrets?

L'apprentissage de la Torah est le moyen de développer les relations les plus étroites avec Hachem. [cf. Ram'hal Dére'h Hachem 1:4:9 ; Tanya 1:5]
Plus on met des efforts dans la Torah, plus on montre à quel point on apprécie et on désire cette relation.
En ce sens, la guémara (Béra'hot 17a) dit : "Heureux soit celui qui fait des efforts dans la Torah et qui donne du plaisir à son Créateur".
Le fait de se donner de la peine pour la Torah génère du plaisir à Hachem, et c'est le meilleur "résultat" qui soit.

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-> Le rav David Hofstedter (Darach David - Shavouot) écrit :
En ce qui concerne les choses terrestres, des obstacles inévitables, routes cahoteuses ou objets suspendus hors de portée, empêchent le chercheur d'atteindre le but qu'il s'est fixé. Chacun préférerait donc que la route vers le succès soit aplanie et que tout ce dont il a besoin soit facile à obtenir.
Il en est tout autrement de l'étude de la Torah! L'effort, le travail et la peine ne sont pas simplement des voies pour acquérir la connaissance mais ce sont des fins en elles-mêmes qui déterminent la récompense que l'étudiant recevra pour le mal qu'il s'est donné.
Les Sages de la michna enseignent : "La récompense est à la mesure de l'effort" (Pirké Avot 5,23) et : "Si tu t'es efforcé d'étudier la Torah, Il a une grande récompense à te donner" (Pirké Avot 4,10).
Le Tossafot Yom Tov commente : "Comme la récompense est déterminée par le degré de travail et d'effort fournis, et pas par la quantité étudiée, la michna précise : Si tu l'es efforcé d'étudier la Torah et pas : si tu as étudié la Torah. Car qu'on [réussisse] peu ou beaucoup, tout dépend de l'effort."

-> Le rav Its'hak de Vienne explique ainsi cette michna (Avot 5,23) : "Lorsqu'un homme a fait autant d'efforts que possible, mais n'a pas emmagasiné plus qu'un minimum de connaissances en Torah, il reçoit la même récompense que celui qui a amassé davantage en vertu du principe : "La récompense est à la mesure de l'effort"." (Séfèr Or Zaroua, vol. 1, Hilkhot Kriat Chema 6)

-> Le rav 'Haim de Volozhin, principal disciple du Gaon de Vilna, écrit que le Gaon faisait d'intenses efforts dans son étude de la Torah : "Ce qui dépasse tout le reste, c'est sa force et ses œuvres impressionnantes, car il ne montrait aucun aspect inhabituel de son âme autre que l'énergie qu'il dépensait sagement, en connaissance de cause et habilement. Apres tous ses efforts, pourtant, lorsque le ciel voulut lui transmettre une connaissance supérieure sans exiger de lui un effort ou de l'énergie, il ne trouva pas l'offre désirable ... Car j'ai entendu directement de sa bouche que des magguidim, c'est-à-dire des anges, venaient souvent a sa porte ... mais il ne leur a jamais prêté l'oreille". (Introduction au Sifra déTsniouta)

-> Le 'Hafets 'Haïm (Al haTorah - Be'houkotai) explique ainsi une prière citée dans la Guemara : "Je fais des efforts [dans les recherches spirituelles] et eux font des efforts [dans les poursuites terrestres]. Je fais des efforts et suis récompensé tandis qu'eux font des efforts et ne sont pas récompensés" (guémara Béra'hot 28b).

=> A première vue, on pourrait remettre cette prière en question : un ouvrier ou un artisan qui fournit un effort physique n'est-il pas payé pour son effort? Pourquoi la guémara dit-elle qu'on est récompensé seulement pour les efforts qu'on a faits pour la Torah?
La réponse est que, dans les choses terrestres, la récompense dépend de la production et pas de l'effort.
Dans la vie pratique, l'effort n'est qu'un moyen pour réaliser un travail. Si donc un homme travaille, se donne du mal mais ne produit rien malgré tout son travail, le mal qu'il s'est donné n'a aucune valeur.
Pour l'étude de la Torah, c'est tout le contraire : D. désire l'effort, indépendamment du résultat. Par conséquent, celui qui se donne du mal pour étudier la Torah est récompensé pour son effort, qui représente un but en soi .

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-> L'un des thèmes centraux de l'étude de la Torah est le concept d'efforts, de labeur dans l'étude de la Torah. Ce concept est si fondamental que Rachi (Vayikra 26:3,14) explique que les bénédictions extraordinaires qu'Hachem promet ne viennent qu'à la suite de notre labeur/efforts dans la Torah, et que les terribles malédictions, de la réprimande, résultent d'un manque de labeur dans l'étude de la Torah.

-> Le 'Hazon Ich (Letters 1,2) écrit que l'étude de la Torah : "exige des efforts et une lutte contre la paresse. Cela implique l'étudier même si l'on ne voit pas de 'hidouchim, de revoir le matériel de nombreuses fois et d'examiner minutieusement des choses qui, au début, non seulement ne nous procurent pas de stimulation intellectuelle, mais nous sont pénibles.
Cependant, ce labeur est le "labeur de la Torah" auquel se réfèrent toutes les ségoulot de la Torah (c'est-à-dire les bénédictions, les succès et les qualités garanties à quelqu'un qui étudie la Torah). Après de tels efforts, les portes de la lumière s'ouvrent et celui qui étudie éprouve un plaisir sans limites."

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-> Dans tous les domaines autres que l'étude de la Torah, la seule chose qui compte, ce sont les résultats. Avez-vous construit de bonnes étagères? Avez-vous gagné beaucoup d'argent? Avez-vous obtenu de bonnes notes dans vos études? ...
La Torah est différente. La Torah consiste à construire une relation avec Hachem. Le plus grand connecteur est celui qui consiste à travailler pour comprendre la sagesse d'Hachem. C'est un signe de dévouement et d'attachement à l'objectif de connaître Hachem et de se rapprocher de Lui.
Lorsqu'un mari s'efforce d'aider sa femme, l'effort lui-même est une expression profonde de son amour et de son engagement envers elle. Cette volonté de tout mettre en œuvre pour elle a infiniment plus de valeur aux yeux de sa femme qu'un cadeau coûteux dépourvu de cœur et d'âme.
Sa démonstration d'effort renforce et approfondit l'affection et la proximité qu'ils ressentent l'un envers l'autre.

La chose la plus importante dans la Torah est l'effort que nous investissons pour la comprendre.
Malheureusement, nous sommes influencés négativement par l'idéologie occidentale qui suppose que la grandeur est mesurée par des chiffres.
Il est impératif que nous éradiquions cette vision non conforme à la Torah. Le succès en tant que juif se définit par une seule chose : Avez-vous donné le meilleur de vous-même?
Votre relation avec Hachem dépend uniquement du fait que vous avez fait tout ce que vous pouviez pour votre avodat Hachem, en utilisant les forces et les capacités que D. vous a accordées.

-> Un chauffeur de taxi eut un jour le mérite de conduire le Steïpler, qui lui demanda s'il parvenait à étudier.
"Je fais de mon mieux", répondit le chauffeur. "Chaque soir, j'assiste à un cours de guémara, mais je suis tellement épuisé par le travail de la journée que, malgré mes efforts pour écouter, je m'endors presque toujours et ne me réveille qu'à la fin du cours."
À la fin du trajet, le Steipler s'est tourné vers le chauffeur et lui a dit avec beaucoup d'affection
"Vous devez savoir qu'en ce monde, vous pensez ne pas valoir grand-chose, mais je peux vous garantir qu'au Ciel, vous êtes un grand général, parce que vous faites tout ce que vous pouvez. Tu n'es pas capable de faire plus que cela. Continuez à aller au shiur, même si vous vous endormez, parce qu'au Ciel, ils vous considèrent comme un grand tsadik".
[rapporté dans Touv'ha Yabiou - Chémot p.193 ; voir lien ci-dessus pour les paroles du Steipler plus détaillées. ]

-> "Il y a quelqu'un qui ne peut trouver personne pour lui enseigner [la Torah].
Pourtant, en raison de son amour pour la Torah, il fait les efforts autant qu'il le peut dans la Torah. Même s'il tâtonne et ne comprend pas ce qu'il dit, chaque mot qu'il prononce s'élève vers le Ciel, et Hachem est rempli de joie grâce à eux.
Hachem les plante autour de la rivière dans le Ciel, et ils deviennent de grands arbres spirituels...
"
[Zohar - vol.III, p.85b]

=> On voit que l'essentiel est de faire de son mieux, d'y investir tous nos efforts.

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-> D'un certain point de vue, en particulier parce qu'il est si difficile pour une personne qui travaille de se réserver du temps pour étudier la Torah, son avodat Hachem pourrait être une démonstration très spéciale de dévouement et de dévotion à Hachem. [il est plus dur de se connecter au monde du travail, puis de devoir se connecter totalement au monde de la Torah, par rapport à ceux qui ont tout le temps la tête dedans. ]
Il est possible qu'avec un bon état d'esprit, d'établir un lien aussi fort avec Hachem dans le peu de temps qu'on a pour étudier que si l'on étudié à plein temps pendant de longues heures.
[...]
Nos Sages nous enseignent que la Torah est l'outil qu'Hachem nous a donné pour combattre le yétser ara. "J'ai créé le yétser ara et j'ai créé la Torah comme son antidote" (guémara Kidouchin 30b).
Le terme utilisé par la guémara pour désigner l'antidote est tavlin, dont le sens littéral est "épice".
Une toute petite pincée d'une épice peut affecter et améliorer le goût d'une énorme marmite de nourriture dont la quantité est plusieurs fois supérieure à celle de l'épice elle-même.
De même, parfois, même lorsqu'une personne n'étudie que de petites quantités de Torah, celle-ci a la capacité de la protéger du yétser hra pendant de nombreuses heures tout au long du reste de la journée.
[rav Avraham Tabor]

[ainsi, on ne doit pas se décourager en constatant qu'on a si peu de temps à consacrer à la Torah. Mais on doit faire de notre mieux, y investissant tout notre temps de libre, nos capacités et efforts disponibles, et alors Hachem pourra nous faire que la Torah nous impact comme si on l'avait étudiée longues heures.
L'essentiel est de faire de notre mieux! ]

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-> Le rav 'Haïm Vital écrit que le Arizal lui a dit qu'il avait une âme extrêmement sainte.
Le rav 'Haïm Vital lui a demandé comment il pouvait affirmer une telle choses alors que qu'en piété il ne pouvait même pas se comparer au plus petit des Richonim.

Le Arizal lui a répondu :
"Vous devez savoir que la grandeur d'une personne ne dépend pas de ses actions. Elle dépend plutôt de l'époque et de la génération dans laquelle elle vit. Une toute petite action dans cette génération vaut de nombreuses mitsvot accomplies dans les générations précédentes, car de nos jours, l'impureté a énormément augmenté, bien plus qu'auparavant."
Il poursuit en lui disant que, pour cette raison, son âme est plus grande que celle de certains Amora'im et même Tana'im de l'époque de la Michna.

Le 'Hafets 'Haïm (Tsipita Liyéchoua chap.1) a développé une idée similaire à celle-ci, notant que la source de cette idée est l'enseignement : "une fois avec difficulté vaut plus que 100 fois sans difficulté" (Avot déRabi Nathan - chap.3).

-> Sur la base de cette idée, le rav Yérou'ham Lévovitz (Daat Torah - Bamidbar p.147) écrit :
"De nos jours, il y a un garçon à la yéchiva qui s'efforce de comprendre les écrits d'un gadol des générations précédentes, mais malgré tous ses efforts, il ne parvient pas à comprendre pleinement ce que le gadol a écrit. Cependant, il est très possible que ce ba'hour soit plus grand que ce gadol. En fait, il n'y a aucun doute à ce sujet ; mais nous ne pouvons pas le dire trop fort, car cela pourrait conduire à l'orgueil."

=> On ne doit pas écouter notre yétser ara qui essaie de nous dévaloriser, pour nous pousser à accomplir moi. Au contraire, nos efforts dans la Torah sont extrêmement précieux aux yeux d'Hachem.
[par exemple : L'incroyable grandeur de chaque juif à notre génération : https://todahm.com/2022/02/08/la-grandeur-de-chaque-juif-a-notre-generation ]

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-> Cette idée éclaire la michna :"Voici la voie de la Torah : Vous mangerez du pain salé et boirez de l'eau en petite quantité. Vous dormirez à même le sol et mènerez une vie difficile" (Pirké Avot 6,4).
Cette michna met beaucoup de gens mal à l'aise. Dois-je vraiment me résigner à une vie de pauvreté et de souffrance si je veux apprendre la Torah? Qui pourrait jamais prendre un tel engagement de tout cœur?

-> Pourtant, Rachi jette une lumière nouvelle sur cet enseignement de nos Sages :
"La Michna ne dit pas à une personne riche qu'elle doit mener une vie difficile pour apprendre la Torah. La Michna veut plutôt dire que même s'il ne vous reste que du pain et du sel, et que vous n'avez pas d'endroit où dormir, la Torah exige toujours que vous vous consacriez à l'étude."

-> Pour être en mesure d'étudier la Torah avec diligence, il faut avoir l'esprit tranquille, ce qui est certainement favorisé par des conditions de vie confortables et une alimentation riche et saine. La Michna ne nous dit pas ce qu'il faut manger ; elle nous enseigne plutôt l'état d'esprit que nous devons avoir par rapport à l'étude.
Une personne doit être tellement dévouée à l'étude que même si elle est confrontée à de grandes difficultés, elle continuera à apprendre au maximum de ses capacités.

Une épouse serait ravie d'entendre son mari lui dire tout ce qu'il est prêt à faire pour elle, même si les circonstances ne se présentaient jamais. La démonstration de dévouement et d'amour que révèle une telle déclaration, affirmant qu'ils seront liés même dans l'adversité, cimente véritablement leur relation.
Il en va de même pour l'étude de la Torah. Si une personne vit avec l'attitude qu'elle n'arrêtera pas d'étudier même dans des circonstances difficiles (pain salé, boire peu d'eau, ...), elle construit sa relation avec Hachem à un degré incroyable. Telle est la voie de la Torah!
[rav Avraham Tabor]

"Lorsqu'une personne se lève pour la Amida ou pour d'autres prières, elle doit prier avec la seule intention de faire plaisir à Hachem".
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Nasso]

-> Ailleurs, le rabbi de Berditchev (drachot léRoch Hachana) dit que pendant quelques minutes au cours de la prière, nous pouvons nous concentrer sur la pensée que, bien que nous demandions pour nos propres besoins, nous ne demandons en fait ces choses que pour pouvoir mieux servir Hachem, car notre seul désir est de faire plaisir à notre Père céleste (lémaan'ha Elokim 'haïm).

-> Rabbi Barou'h de Medzeboz (Hach'harat haAvré'him - chap.6), qui est un petit-fils du Baal Chem Tov, enseigne qu'avant que tout juif, quel que soit son niveau de sainteté, ne commence un acte de sainteté, il doit penser activement qu'il accomplit cette mitsva pour élever la Ché'hina de la poussière et la réunir avec son Bien-aimé.

-> Avant de nous asseoir pour apprendre, nous pouvons murmurer : "Hachem, je t'aime entièrement. J'apprends maintenant afin de me connecter à Toi de la manière la plus profonde, parce que je sais combien de joie cela Te donne".

Il s'agit d'une avodat Hachem complètement différente, si entièrement désintéressée et réelle. Comme le dit ailleurs le rabbi de Berditchev (Kédouchat Lévi - Béchala'h) : "Et c'est le plus grand niveau qui soit : celui qui ne se concentre pas du tout sur lui-même, mais seulement sur le Créateur, Béni soit-Il".

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=> Le niveau le plus élevé de avodat Hachem est atteint lorsque le service est accompli avec la seule intention de procurer du plaisir à son Créateur.
Lorsque nous ne nous concentrons pas sur ce que nous gagnons en servant Hachem, mais plutôt sur la fierté que notre Père céleste tire de notre service, nos âmes débordent de l'amour et de la splendeur qu'elles acquièrent grâce à ce lien étroit avec la Source de tout.

Importance de se préparer avant une mitsva, une prière

+ Importance de se préparer avant une mitsva, une prière :

-> Chaque mitsva que nous accomplissons, chaque prière que nous prononçons et chaque mot de Torah que nous apprenons apporte de plus en plus de sainteté et de divinité dans toutes les facettes de notre existence. Cependant, cette bénédiction a besoin d'un endroit où demeurer si elle veut rester.
Tout le flux de bénédiction accumulé suite à nos mitsvot a besoin d'une "maison/entrepôt" où rester. , Et à défaut de cela, bien qu'elle puisse rester pendant un court moment, elle ne peut pas demeurer dans nos vies sur le long terme.

Le rabbi Lévi Its'hak de Berditchev (Kédouchat Lévi - Vayétsé) enseigne que la "maison" (ce lieu de stockage) que nous devons construire pour la sainteté de nos mitsvot est formée par les intentions (la kavana) que nous avions et les préparations que nous avons faites avant d'accomplir la mitsva.
Par exemple : si quelqu'un rendre directement dans la prière de Min'ha, avec sa tête occupée en partie dans ses préoccupations et en partie à lire la Amida, bien que sa prière soit précieuse et sainte, il ne peut pas vraiment changer à cause d'elle ; son essence ne s'élève pas parce que la sainteté de la prière n'a pas de lieu dans laquelle elle pourra demeurer sur le long terme.
Cependant, si quelqu'un passe ne serait-ce que 2 minutes avant de prier, à se concentrer sur l'action formidable qu'il est sur le point de faire en s'adressant directement au Maître du monde, la sainteté de sa prière restera avec elle et répandra la bénédiction dans sa vie.

En fait, lorsqu'il s'agit de prier, la halakha stipule qu'il faut "attendre un certain temps avant de prier afin de concentrer son cœur sur Hachem" (Choul'han Aroukh - Ora'h 'Haïm 93:1) et de "considérer l'élévation de D ; et la bassesse [en comparaison] de l'homme, en ôtant de son cœur tout désir de jouissance physique" (Kitsour Choul'han Aroukh 18:3).
[si tu avais pleinement conscience que pendant ta Amida tu es dans le Saint des saints du Temple, en face à face avec Hachem (le Maître de toute chose), qui n'écoute que toi, qui se réjouit et apprécie chacun mot que tu prononces (étant prêt et pouvant tout te donner), est-ce que notre prière serait la même? Et pourtant c'est la réalité! ]
Mais en réalité, cette idée s'applique également à tous les actes de sainteté.

-> Lorsque nous nous préparons nos intentions avant de servir Hachem, nous construisons une demeure pour que puisse rester la bénédiction que nos actions/mitsvot attirent sur nous.
Il va sans dire que plus on consacre d'efforts et de temps à la préparation, plus cette maison sera grande et plus on sera capable d'absorber de la sainteté.
Le rabbi de Berditchev enseigne qu'il existe un type de préparation qui contribue à la construction de cette "maison" plus que tout autre, et c'est le désir ardent (joie, fierté, impatience, ...) avec lequel nous accomplissons la mitsva.

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+ En résumé :

-> Selon le rabbi de Berditchev, lorsque nous servons Hachem après nous être préparés en atteignant la concentration appropriée et le désir de proximité avec Lui, les mitsvot que nous accomplissons auront une impression durable sur nos vies et rempliront notre existence entière de sainteté et de bénédiction.
[à défaut de cela, l'impact ne sera qu'éphémère. En ce sens, avoir la kavana et du désir pour les mitsvot/prier n'est pas une chose accessoire réservée à une minorité de juifs, mais c'est vitale pour notre évolution spirituelle! ]

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-> "Mon âme a soif de Toi, mon âme languit pour Toi" (Téhilim 63,2)

-> "Ce qui est le plus souhaitable dans la avodat Hachem est le désir du cœur et l'aspiration de l'âme"
[Ram'hal - Messilat Yécharim - chap.7

"L'essentiel est que le désir d'une personne de se rapprocher d'Hachem reste constamment puissant ...
La règle est la suivante : l'essentiel, c'est le désir et l'aspiration ; il faut désirer Hachem, et à partir de ce désir, prier, apprendre la Torah et accomplir les mitsvot".
[rabbi Na'hman de Breslev - Si'hot haRan 51]

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-> Avant tout, il est nécessaire de se concentrer avant d'accomplir une mitsva ou de faire une bénédiction, et certainement avant de prononcer le saint Nom d'Hachem, car s'il agit soudainement, sa mitsva est entachée à cause de son manque de concentration ; elle est considérée comme un corps sans âme.
[rabbi Eliézer Papo - Pélé Yoets - Hachana]

-> Le Ram'hal (Messilat Yécharim - chap.17) écrit :
Parmi les pratiques qui permettent à une personne d'atteindre la pureté, il y a la préparation aux sujets du service divin et des mitsvot.
En d'autres termes, il ne faut pas se lancer dans l'accomplissement d'une mitsva soudainement, lorsque son esprit est dans un état instable et qu'il n'est pas en mesure de contempler ce qu'il fait.
Au contraire, on doit se préparer et préparer son cœur avec réflexion jusqu'à ce qu'on puisse entrer dans une contemplation appropriée de ce qu'on est sur le point de faire et devant Qui on est sur le point de le faire.

Tout juif = un influenceur des sphères célestes

+ Tout juif = un influenceur des sphères célestes :

-> "Il [Yaakov] eut un rêve que voici : une échelle était fixée sur la terre, son sommet atteignit le ciel" (Vayétsé 28,12)

-> Le rabbi de Berditchev (Kédouchat Lévi - Vayétsé) dit que chaque juif est l'échelle la plus sainte du monde.
"fixée sur la terre" (moutsav artsa) = il semble que nous [les juifs] soyons "fixés sur la terre" ; nous marchons sur la terre ici-bas, nous occupant de nos obligations spirituelles dans ce monde physique, mais cependant "rocho maguia chamayma" (son sommet [litt. sa tête] atteignit le ciel) = nous ne pouvons pas commencer à imaginer l'effet que notre service a dans les sphères célestes là-haut.
Bien qu'il semble que nos actions n'affectent que notre situation terrestre, il n'en est pas ainsi ; nos actions atteignent les sphères célestes.

En fait, notre service revêt une telle importance que [dans la suite de ce même verset indique : ] "les anges montaient et descendaient le long de cette échelle" (mala'him Elokim olim véyor'dhim bo) = les anges eux-mêmes s'élèvent, ou à D. ne plaise, descendent en fonction des actions que nous entreprenons.

=> Savez-vous à quel point chaque juif est important?
Les saints anges d'en haut dépendent tous de moi et de vous! Une petite pensée pure et nous élevons des mondes et des forces qui ne peuvent être saisis ou imaginés. Un mot de Torah, et nous avons attiré la bénédiction sur toute la création. Une mitsva accomplie dans la joie, et les mondes spirituels sont plongés dans la lumière brillante de l'euphorie. C'est vraiment une chose incroyable à considérer.

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-> Le rav 'Haïm de Volozhin (Néfech ha'Haïm 1,3) écrit : C'est sous cette forme, pour ainsi dire, que D. a créé l'homme, lui donnant l'autorité sur des milliers et des milliers de pouvoirs et d'innombrables mondes, les plaçant entre ses mains.
Car il doit les diriger, selon les détails de ses actions, de ses paroles, de ses pensées et de toute sa manière d'être, que ce soit pour le bien, ou si D. le veut, pour le contraire.
Par ses bonnes actions, ses bonnes paroles et ses bonnes pensées, il soutient et renforce de nombreuses puissances et mondes célestes, leur ajoutant sainteté et lumière ... mais par ses mauvaises actions, paroles et pensées, il détruit de nombreuses puissances et mondes célestes, que le Miséricordieux ait pitié...".

-> Un Shabbath, rabbi Mendel de Kotzk a demandé à ses élèves : "Pour quelle raison sommes-nous sur terre?"
Ses élèves ont réfléchi un moment, puis ont répondu : "C'est simple! Nous sommes ici pour élever la terre en utilisant ce monde matériel dans un but spirituel, de sainteté."
Le saint rabbi de Kotzk a fermé ses yeux et il a bougé sa tête en signe de négation.
D'une voix forte, il a dit : "Est-ce que cela est tout pourquoi nous sommes ici : uniquement pour élever la terre?
Nous sommes ici pour élever le Ciel!"

b'h, suite de cela : notre but dans le monde : https://todahm.com/2021/11/07/notre-but-dans-ce-monde

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=> Bien que cela ne soit pas facilement visible, nous devons être extrêmement encouragés par le fait que nos actions affectent la création tout entière ; même les anges célestes dépendent des choix que nous faisons.

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+ Les synagogues au Ciel :

-> En raison de la grande aura de sainteté qui repose sur une synagogue, elle doit être traitée avec la révérence appropriée en s'abstenant de toute plaisanterie inutile à l'intérieur.
Nos Sages écrivent longuement sur ce point, et le Zohar (Raya Méhémna Béchala'h II) ajoute que chaque synagogue ici-bas sur terre est reliée avec un lieu de sainteté correspondant, ou une "synagogue", là-Haut au Ciel.
Les synagogues de la terre tirent leur sainteté des lieux de sainteté du Ciel.

[ainsi une synagogue peut sembler être une simple pièce (plus ou moins bien décoré) ne nécessitant pas de se comporter avec une crainte particulière, mais en réalité cet endroit est en parallèle avec un même lieu au Ciel (où ce que nous faisons s'y reproduit!). D'une certaine façon en y manquant de respect, c'est comme si nous le faisions dans les plus hautes sphères spirituelles au Ciel, au plus proche du Trône d'Hachem.
C'est cela la réalité, le juif le plus simple peut sembler sur terre, mais en réalité il est dans les mondes les plus élevés, face à face avec Hachem! ]

-> Rabbi Yaakov Abou'hatséra (Ma'hssof haLavan - Vayétsé) écrit qu'une indication à ce sujet peut être trouvée dans le verset du rêve de Yaakov : "Il rêva et vit une échelle dressée sur la terre et dont le sommet atteignait le ciel. Les anges de D. montaient et descendaient sur elle, et Hachem se tenait au-dessus d'elle" (Vayétsé 28,12-13).
Lorsque Yaakov se réveilla de son rêve, il réalisa que l'endroit où il avait dormi était le "Beit Elokim" (la Maison de D.).

Yaakov était en train de prévoir les synagogues que ses descendants construiraient.
Au-dessus de chaque synagogue sur terre, il a vu en parallèle un lieu de sainteté correspondant dans le Ciel.
L'échelle du rêve représente le lien entre les deux.
L'échelle se trouvait sur la terre, représentant la structure de la synagogue, qui est physique. Cependant, elle s'étendait jusqu'aux plus hauts sommets du Ciel, représentant le pouvoir des synagogues et des prières qui y sont prononcées d'atteindre les plus hauts sommets du Ciel.

Nous pouvons le voir dans la guématria du mot סלם (soulam - l'échelle), qui est le double de la gematria de היכל (hékhal - le sanctuaire). Cela représente les 2 sanctuaires qui sont parfaitement alignés l'un sur l'autre : l'un au Ciel et l'autre sur la terre.
Les anges montaient et descendaient sur cette échelle pour porter les prières des juifs jusqu'à notre Père céleste. Hachem se tenait au-dessus de l'échelle pour accepter nos prières avec bienveillance.

Il ne faut pas faire honte à ce qui existe, car tout a été formé avec la sagesse divine.
Ainsi, on ne doit pas déraciner une plante sans but, ni tuer une créature vivante sans raison.
[Ramak - Tomer Devorah chap.3]

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-> Il faut respecter toutes les créatures, car on peut discerner en elles la marque du Créateur "qui a formé l'homme avec sagesse", toutes les créations contiennent en elles la sagesse de leur Créateur.
On doit les observer et constater qu'elles sont extrêmement dignes d'éloges.
S'il devait, à D. ne plaise, les critiquer, il insulterait l'honneur de leur Créateur. On peut comparer cela à un orfèvre qui façonne un récipient avec une grande sagesse et qui montre son travail à certaines personnes. Si l'une d'entre elles se mettait à insulter et à critiquer le vase, le sage se mettrait en colère, car elle insulterait sa sagesse en insultant son travail.
De la même manière, c'est un mal aux yeux d'Hachem lorsque nous faisons honte à Ses créations.
[Ramak - Tomer Devorah - chap.2]

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-> La guémara (Taanit 20a) raconte que lorsque Rabbi El'azar ben Rabbi Shimon a réprimandé un homme extrêmement laid (qui, en fait, était Eliyahou haNavi déguisé - Rachi & Tossafot), l'homme a répondu : "Pourquoi ne vas-tu pas voir l'artisan qui m'a fait et ne lui dis-tu pas à quel point sa création est laide?"
Commentant cet incident, le Maharcha écrit que Eliyahou haNavi a réprimandé Rabbi El'azar parce qu'il est interdit de souligner un défaut dans n'importe quelle partie de la création.

-> "Les yeux d'Hachem sont sur les tsadikim" (éné Hachem él tsadikim - Téhilim 34,16)

Rabbi Na'hman de Breslev (Likouté Moharan 98) explique que les tsadikim abordent le monde avec des "yeux Divins" = ils abordent toute la création d'une manière totalement différente de celle des autres. Ils sont capables de vivre avec la prise de conscience constante que chaque être humain, chaque animal, et même chaque insecte, regorge de la sagesse d'Hachem.

-> Le rabbi de Berditchev (Kédouchat Lévi - Toldot) écrit :
"Les tsadikim ne désirent la destruction d'aucune création, car ils voient la sagesse de leur Créateur en elle."

=> Les tsadikim cherchent à trouver la sagesse divine dans chaque création et ne souhaitent donc que le succès et la bénédiction de tout ce qui existe.
Si nous gardons cette idée à l'esprit, nous serons en mesure de trouver Hachem en toute chose et de réaliser la divinité dont nous sommes complètement entourés.

+ Le roi David demande à D. : "Comment puis-je rendre toute la bonté que Tu m'as témoignée?" (Téhilim 116,12)

-> Rabbi Salomon Breuer ('Hokhma ouMoussar - Lé'h Lé'ha) voit dans le verset suivant : "J'élèverai la coupe du salut et j'invoquerai le nom de D.", la réponse à cette question.
Il explique que la seule façon de rendre la pareille à Hachem est de travailler à la diffusion de son message divin dans le monde, en faisant sa part pour aider la lumière d'Hachem à briller dans toute la création.

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[Le rav Salomon Breuer avait pour beau-père le rav Samson Raphael Hirsch. ]