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Efforts vs résultats dans l’étude de la Torah

+++ Efforts vs résultats dans l'étude de la Torah :

+ "Si vous marchez dans les lois d'Hachem, observez Ses mitzvos et accomplissez-les" (Bé'houkotaï 26,3).

-> Rachi explique que "marcher dans les lois d'Hachem" (im bé'houkotaï télé'hou) signifie faire des efforts dans l'étude de la Torah (étudier pour étudier), et "observer Ses mitsvot" (mitsvotaï tichmérou) signifie se donner de la peine dans la Torah afin d'apprendre comment accomplir les mitsvot.

-> Le Baal HaTurim note que la guématria de אִם בְּחֻקֹּתַי תֵּלֵכוּ" est la même que celle de "עמלים בדברי תורה" (se donner de la peine dans la Torah).

=> b'h, nous avons voir que nous sous-estimons l'importance des efforts dans la Tora, préférant se focaliser sur le résultat.

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-> La guémara (Pessa'him 50a) raconte que rav Yossef tomba un jour malade et que son âme le quitta. Lorsqu'il reprit conscience, son père lui demanda ce qu'il avait vu. Rav Yossef répondit qu'il avait vu un monde inversé, où les personnes considérées comme importantes dans ce monde occupaient une place inférieure, tandis que celles qui étaient considérées comme inférieures étaient tenues en haute estime.
Son père lui répondit : "Mon fils, tu as vu un monde clair."

Le rav Eliyahou Dessler (Mikhtav méEliyahou vol.3,p.20) explique que ceux considérés comme "inférieurs" dans cette guémara font référence à ceux qui travaillent dur pour apprendre la Torah.
Une personne peut travailler très dur pour comprendre la Torah, mais en raison de ses capacités limitées, n'accomplir que très peu de choses. Dans ce monde, les connaissances dérisoires d'une telle personne peuvent être dépréciées.
Cependant, dans l'autre monde, sa clarté dans la Torah sera proportionnelle à ses efforts.

-> Le Maharal (introduction à son Tiféret Israel) explique pourquoi la bénédiction récitée avant d'étudier la Torah est "la'assok bédivré Torah" (être occupé avec les mots de la Torah), par opposition à "lil'mod divré Torah" (apprendre les mots de la Torah).
L'apprentissage est un type d'étude qui permet d'acquérir des connaissances (l'essentiel étant ce que tu as appris au final). Cependant, en ce qui concerne l'étude de la Torah, tant que l'on essaie d'obtenir la vérité, on a accompli la mitsva, même si ses conclusions sont erronées. (l'essentiel est la peine, le mal que tu t'es donné, peut importe le résultat. )

[ainsi, chaque juif est jugé en fonction du fait de donner le meilleur de lui même.
Voir l'important enseignement du Steïpler : http://todahm.com/2018/10/10/agir-au-maximum-de-ses-capacites ]

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+ Dans l'étude : l'essentiel c'est les efforts investis, pas la réussite :

-> Il est écrit dans la guémara (Shabbath 31a) :
Deux non-juifs se sont présentés devant Hillel et Chamaï pour se convertir au judaïsme.
Le premier candidat a demandé qu'on lui enseigne toute la Torah en se tenant sur un pied. Chamaï l'a repoussé et Hillel l'a converti.
Le second voulait se convertir pour devenir Cohen Gadol. Là encore, Chamaï le renvoya et Hillel le convertit (après l'avoir informé qu'il ne pouvait pas être Cohen Gadol).

=> À quoi pensaient ces non-juifs? Croyaient-ils vraiment qu'ils pouvaient apprendre toute la Torah sur un pied ou recevoir le titre si prestigieux de Cohen Gadol?

La réponse réside dans une distinction fondamentale entre l'étude de la Torah et autres les activités laïques.
Ces deux non-juifs sont venus avec deux perspectives laïques :
1°/ Le résultat est ce qui importe, et plus vite et plus facilement vous l'obtenez, mieux c'est.
C'est pourquoi le premier non-juif cherchait à maîtriser la Torah d'un seul pied, rapidement et facilement.

2°/ Le respect, l'honneur et la récompense sont accordés à ceux qui obtiennent des positions élevées, quelle que soit la manière dont ils les ont obtenues.
Par conséquent, le second converti voulait bénéficier du prestige du Cohen Gadol.

-> Cette guémara met en avant que la perspective juive diffère dans ces deux domaines, comme nous l'apprenons également dans les Pirké Avot.
La dernière michna du chapitre 5 (et, pour l'essentiel, de l'ensemble des Pirké Avot, puisque le 6e chapitre a été ajouté ultérieurement) cite deux Tanaïm :
- "Ben Bag Bag (בַּג בַּג) dit : "Approfondissez (la Torah) encore et encore, car tout s'y trouve".
- ... Ben Hé Hé (הֵא הֵא) dit : "La récompense est à la mesure de la peine/effort".

De nombreux commentateurs s'étonnent des noms uniques de ces sages. Les Tossafot ('Haguiga 9b) écrivent qu'ils étaient des convertis". Puisque tous les convertis sont les enfants d'Avraham, dont le nom a été complété par la lettre "hé" (passant de Avram à Avraham - Béréchit 17;5 &15) ; on les appelle [génériquement] "hé". ou "bag", ce dernier comprenant les lettres beit et guimel, dont le total est de 5, comme la valeur de la lettre hé (הֵ).
[Le rav Barou'h Eptsein suggère que les 2 sages Ben Bag Bag et Ben Hé Hé sont des convertis d'Hillel.]

Ces deux convertis nous enseignent deux leçons qu'ils ont apprises en devenant juifs et en découvrant le caractère unique de l'étude de la Torah.
- Premièrement, la Torah est infinie. Il n'y a pas de raccourci dans son étude, de moyen de tout apprendre très vite. Pour comprendre la Torah, il faut travailler dur. Il faut s'y plonger encore et encore. Elle ne peut absolument pas être apprise en se tenant sur un seul pied.

- Deuxièmement, la récompense de l'étude de la Torah ne dépend pas de trophées (ex: j'ai fais 10 siyoum, étudié tout le shass, je connais par coeur ... ) que l'on peut recevoir (résultat visible extérieurement). Au contraire, la récompense est basée sur la "douleur", l'effort que l'on investit (Hachem voit les cœurs, et le combat interne que l'on aura mené pour la Torah. Chacun selon ses capacités, environnement, ... ).
[le Ram'hal dit que "la récompense est à la mesure de la peine/effort" = cela fait référence à l'étude de la Torah. ]

Cette idée est soulignée dans la prière récitée à la fin d'un traité talmudique (siyoum).
Rabbi Né'hounya ben haKana (guémara Béra'hot 28a) prononçait ces mots chaque fois qu'il entrait et sortait du beit midrach : "Nous te remercions, Hachem ... d'avoir placé notre sort parmi ceux qui s'assoient dans le beit midrach, plutôt qu'aux coins des rues ... Nous travaillons et [ceux de la rue] travaillent. Nous travaillons et recevons une récompense, tandis qu'ils travaillent et ne reçoivent pas de récompense ".

Le 'Hafets 'Haïm demande : Peut-on vraiment dire que le tailleur et le cordonnier ne reçoivent aucune compensation pour leur travail? Bien sûr que non. Cependant, la façon dont ils reçoivent leurs revenus diffèrent fondamentalement des nôtres.
Les artisans ne sont payés pour leur travail que lorsqu'ils l'achèvent. Quel que soit le nombre d'heures qu'ils consacrent à leur travail, ils ne recevront pas un centime s'ils ne l'achèvent pas.
Dans l'étude de la Torah, en revanche, on est récompensé pour son temps et ses efforts, quelle que soit l'étendue de ce que l'on parvient à comprendre de son apprentissage.

Mais pourquoi en est-il ainsi? Pourquoi le labeur a-t-il de la valeur même s'il n'est pas suivi de résultats concrets?

L'apprentissage de la Torah est le moyen de développer les relations les plus étroites avec Hachem. [cf. Ram'hal Dére'h Hachem 1:4:9 ; Tanya 1:5]
Plus on met des efforts dans la Torah, plus on montre à quel point on apprécie et on désire cette relation.
En ce sens, la guémara (Béra'hot 17a) dit : "Heureux soit celui qui fait des efforts dans la Torah et qui donne du plaisir à son Créateur".
Le fait de se donner de la peine pour la Torah génère du plaisir à Hachem, et c'est le meilleur "résultat" qui soit.

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-> Le rav David Hofstedter (Darach David - Shavouot) écrit :
En ce qui concerne les choses terrestres, des obstacles inévitables, routes cahoteuses ou objets suspendus hors de portée, empêchent le chercheur d'atteindre le but qu'il s'est fixé. Chacun préférerait donc que la route vers le succès soit aplanie et que tout ce dont il a besoin soit facile à obtenir.
Il en est tout autrement de l'étude de la Torah! L'effort, le travail et la peine ne sont pas simplement des voies pour acquérir la connaissance mais ce sont des fins en elles-mêmes qui déterminent la récompense que l'étudiant recevra pour le mal qu'il s'est donné.
Les Sages de la michna enseignent : "La récompense est à la mesure de l'effort" (Pirké Avot 5,23) et : "Si tu t'es efforcé d'étudier la Torah, Il a une grande récompense à te donner" (Pirké Avot 4,10).
Le Tossafot Yom Tov commente : "Comme la récompense est déterminée par le degré de travail et d'effort fournis, et pas par la quantité étudiée, la michna précise : Si tu l'es efforcé d'étudier la Torah et pas : si tu as étudié la Torah. Car qu'on [réussisse] peu ou beaucoup, tout dépend de l'effort."

-> Le rav Its'hak de Vienne explique ainsi cette michna (Avot 5,23) : "Lorsqu'un homme a fait autant d'efforts que possible, mais n'a pas emmagasiné plus qu'un minimum de connaissances en Torah, il reçoit la même récompense que celui qui a amassé davantage en vertu du principe : "La récompense est à la mesure de l'effort"." (Séfèr Or Zaroua, vol. 1, Hilkhot Kriat Chema 6)

-> Le rav 'Haim de Volozhin, principal disciple du Gaon de Vilna, écrit que le Gaon faisait d'intenses efforts dans son étude de la Torah : "Ce qui dépasse tout le reste, c'est sa force et ses œuvres impressionnantes, car il ne montrait aucun aspect inhabituel de son âme autre que l'énergie qu'il dépensait sagement, en connaissance de cause et habilement. Apres tous ses efforts, pourtant, lorsque le ciel voulut lui transmettre une connaissance supérieure sans exiger de lui un effort ou de l'énergie, il ne trouva pas l'offre désirable ... Car j'ai entendu directement de sa bouche que des magguidim, c'est-à-dire des anges, venaient souvent a sa porte ... mais il ne leur a jamais prêté l'oreille". (Introduction au Sifra déTsniouta)

-> Le 'Hafets 'Haïm (Al haTorah - Be'houkotai) explique ainsi une prière citée dans la Guemara : "Je fais des efforts [dans les recherches spirituelles] et eux font des efforts [dans les poursuites terrestres]. Je fais des efforts et suis récompensé tandis qu'eux font des efforts et ne sont pas récompensés" (guémara Béra'hot 28b).

=> A première vue, on pourrait remettre cette prière en question : un ouvrier ou un artisan qui fournit un effort physique n'est-il pas payé pour son effort? Pourquoi la guémara dit-elle qu'on est récompensé seulement pour les efforts qu'on a faits pour la Torah?
La réponse est que, dans les choses terrestres, la récompense dépend de la production et pas de l'effort.
Dans la vie pratique, l'effort n'est qu'un moyen pour réaliser un travail. Si donc un homme travaille, se donne du mal mais ne produit rien malgré tout son travail, le mal qu'il s'est donné n'a aucune valeur.
Pour l'étude de la Torah, c'est tout le contraire : D. désire l'effort, indépendamment du résultat. Par conséquent, celui qui se donne du mal pour étudier la Torah est récompensé pour son effort, qui représente un but en soi .

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-> L'un des thèmes centraux de l'étude de la Torah est le concept d'efforts, de labeur dans l'étude de la Torah. Ce concept est si fondamental que Rachi (Vayikra 26:3,14) explique que les bénédictions extraordinaires qu'Hachem promet ne viennent qu'à la suite de notre labeur/efforts dans la Torah, et que les terribles malédictions, de la réprimande, résultent d'un manque de labeur dans l'étude de la Torah.

-> Le 'Hazon Ich (Letters 1,2) écrit que l'étude de la Torah : "exige des efforts et une lutte contre la paresse. Cela implique l'étudier même si l'on ne voit pas de 'hidouchim, de revoir le matériel de nombreuses fois et d'examiner minutieusement des choses qui, au début, non seulement ne nous procurent pas de stimulation intellectuelle, mais nous sont pénibles.
Cependant, ce labeur est le "labeur de la Torah" auquel se réfèrent toutes les ségoulot de la Torah (c'est-à-dire les bénédictions, les succès et les qualités garanties à quelqu'un qui étudie la Torah). Après de tels efforts, les portes de la lumière s'ouvrent et celui qui étudie éprouve un plaisir sans limites."

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-> Dans tous les domaines autres que l'étude de la Torah, la seule chose qui compte, ce sont les résultats. Avez-vous construit de bonnes étagères? Avez-vous gagné beaucoup d'argent? Avez-vous obtenu de bonnes notes dans vos études? ...
La Torah est différente. La Torah consiste à construire une relation avec Hachem. Le plus grand connecteur est celui qui consiste à travailler pour comprendre la sagesse d'Hachem. C'est un signe de dévouement et d'attachement à l'objectif de connaître Hachem et de se rapprocher de Lui.
Lorsqu'un mari s'efforce d'aider sa femme, l'effort lui-même est une expression profonde de son amour et de son engagement envers elle. Cette volonté de tout mettre en œuvre pour elle a infiniment plus de valeur aux yeux de sa femme qu'un cadeau coûteux dépourvu de cœur et d'âme.
Sa démonstration d'effort renforce et approfondit l'affection et la proximité qu'ils ressentent l'un envers l'autre.

La chose la plus importante dans la Torah est l'effort que nous investissons pour la comprendre.
Malheureusement, nous sommes influencés négativement par l'idéologie occidentale qui suppose que la grandeur est mesurée par des chiffres.
Il est impératif que nous éradiquions cette vision non conforme à la Torah. Le succès en tant que juif se définit par une seule chose : Avez-vous donné le meilleur de vous-même?
Votre relation avec Hachem dépend uniquement du fait que vous avez fait tout ce que vous pouviez pour votre avodat Hachem, en utilisant les forces et les capacités que D. vous a accordées.

-> Un chauffeur de taxi eut un jour le mérite de conduire le Steïpler, qui lui demanda s'il parvenait à étudier.
"Je fais de mon mieux", répondit le chauffeur. "Chaque soir, j'assiste à un cours de guémara, mais je suis tellement épuisé par le travail de la journée que, malgré mes efforts pour écouter, je m'endors presque toujours et ne me réveille qu'à la fin du cours."
À la fin du trajet, le Steipler s'est tourné vers le chauffeur et lui a dit avec beaucoup d'affection
"Vous devez savoir qu'en ce monde, vous pensez ne pas valoir grand-chose, mais je peux vous garantir qu'au Ciel, vous êtes un grand général, parce que vous faites tout ce que vous pouvez. Tu n'es pas capable de faire plus que cela. Continuez à aller au shiur, même si vous vous endormez, parce qu'au Ciel, ils vous considèrent comme un grand tsadik".
[rapporté dans Touv'ha Yabiou - Chémot p.193 ; voir lien ci-dessus pour les paroles du Steipler plus détaillées. ]

-> "Il y a quelqu'un qui ne peut trouver personne pour lui enseigner [la Torah].
Pourtant, en raison de son amour pour la Torah, il fait les efforts autant qu'il le peut dans la Torah. Même s'il tâtonne et ne comprend pas ce qu'il dit, chaque mot qu'il prononce s'élève vers le Ciel, et Hachem est rempli de joie grâce à eux.
Hachem les plante autour de la rivière dans le Ciel, et ils deviennent de grands arbres spirituels...
"
[Zohar - vol.III, p.85b]

=> On voit que l'essentiel est de faire de son mieux, d'y investir tous nos efforts.

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-> D'un certain point de vue, en particulier parce qu'il est si difficile pour une personne qui travaille de se réserver du temps pour étudier la Torah, son avodat Hachem pourrait être une démonstration très spéciale de dévouement et de dévotion à Hachem. [il est plus dur de se connecter au monde du travail, puis de devoir se connecter totalement au monde de la Torah, par rapport à ceux qui ont tout le temps la tête dedans. ]
Il est possible qu'avec un bon état d'esprit, d'établir un lien aussi fort avec Hachem dans le peu de temps qu'on a pour étudier que si l'on étudié à plein temps pendant de longues heures.
[...]
Nos Sages nous enseignent que la Torah est l'outil qu'Hachem nous a donné pour combattre le yétser ara. "J'ai créé le yétser ara et j'ai créé la Torah comme son antidote" (guémara Kidouchin 30b).
Le terme utilisé par la guémara pour désigner l'antidote est tavlin, dont le sens littéral est "épice".
Une toute petite pincée d'une épice peut affecter et améliorer le goût d'une énorme marmite de nourriture dont la quantité est plusieurs fois supérieure à celle de l'épice elle-même.
De même, parfois, même lorsqu'une personne n'étudie que de petites quantités de Torah, celle-ci a la capacité de la protéger du yétser hra pendant de nombreuses heures tout au long du reste de la journée.
[rav Avraham Tabor]

[ainsi, on ne doit pas se décourager en constatant qu'on a si peu de temps à consacrer à la Torah. Mais on doit faire de notre mieux, y investissant tout notre temps de libre, nos capacités et efforts disponibles, et alors Hachem pourra nous faire que la Torah nous impact comme si on l'avait étudiée longues heures.
L'essentiel est de faire de notre mieux! ]

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-> Le rav 'Haïm Vital écrit que le Arizal lui a dit qu'il avait une âme extrêmement sainte.
Le rav 'Haïm Vital lui a demandé comment il pouvait affirmer une telle choses alors que qu'en piété il ne pouvait même pas se comparer au plus petit des Richonim.

Le Arizal lui a répondu :
"Vous devez savoir que la grandeur d'une personne ne dépend pas de ses actions. Elle dépend plutôt de l'époque et de la génération dans laquelle elle vit. Une toute petite action dans cette génération vaut de nombreuses mitsvot accomplies dans les générations précédentes, car de nos jours, l'impureté a énormément augmenté, bien plus qu'auparavant."
Il poursuit en lui disant que, pour cette raison, son âme est plus grande que celle de certains Amora'im et même Tana'im de l'époque de la Michna.

Le 'Hafets 'Haïm (Tsipita Liyéchoua chap.1) a développé une idée similaire à celle-ci, notant que la source de cette idée est l'enseignement : "une fois avec difficulté vaut plus que 100 fois sans difficulté" (Avot déRabi Nathan - chap.3).

-> Sur la base de cette idée, le rav Yérou'ham Lévovitz (Daat Torah - Bamidbar p.147) écrit :
"De nos jours, il y a un garçon à la yéchiva qui s'efforce de comprendre les écrits d'un gadol des générations précédentes, mais malgré tous ses efforts, il ne parvient pas à comprendre pleinement ce que le gadol a écrit. Cependant, il est très possible que ce ba'hour soit plus grand que ce gadol. En fait, il n'y a aucun doute à ce sujet ; mais nous ne pouvons pas le dire trop fort, car cela pourrait conduire à l'orgueil."

=> On ne doit pas écouter notre yétser ara qui essaie de nous dévaloriser, pour nous pousser à accomplir moi. Au contraire, nos efforts dans la Torah sont extrêmement précieux aux yeux d'Hachem.
[par exemple : L'incroyable grandeur de chaque juif à notre génération : http://todahm.com/2022/02/08/la-grandeur-de-chaque-juif-a-notre-generation ]

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-> Cette idée éclaire la michna :"Voici la voie de la Torah : Vous mangerez du pain salé et boirez de l'eau en petite quantité. Vous dormirez à même le sol et mènerez une vie difficile" (Pirké Avot 6,4).
Cette michna met beaucoup de gens mal à l'aise. Dois-je vraiment me résigner à une vie de pauvreté et de souffrance si je veux apprendre la Torah? Qui pourrait jamais prendre un tel engagement de tout cœur?

-> Pourtant, Rachi jette une lumière nouvelle sur cet enseignement de nos Sages :
"La Michna ne dit pas à une personne riche qu'elle doit mener une vie difficile pour apprendre la Torah. La Michna veut plutôt dire que même s'il ne vous reste que du pain et du sel, et que vous n'avez pas d'endroit où dormir, la Torah exige toujours que vous vous consacriez à l'étude."

-> Pour être en mesure d'étudier la Torah avec diligence, il faut avoir l'esprit tranquille, ce qui est certainement favorisé par des conditions de vie confortables et une alimentation riche et saine. La Michna ne nous dit pas ce qu'il faut manger ; elle nous enseigne plutôt l'état d'esprit que nous devons avoir par rapport à l'étude.
Une personne doit être tellement dévouée à l'étude que même si elle est confrontée à de grandes difficultés, elle continuera à apprendre au maximum de ses capacités.

Une épouse serait ravie d'entendre son mari lui dire tout ce qu'il est prêt à faire pour elle, même si les circonstances ne se présentaient jamais. La démonstration de dévouement et d'amour que révèle une telle déclaration, affirmant qu'ils seront liés même dans l'adversité, cimente véritablement leur relation.
Il en va de même pour l'étude de la Torah. Si une personne vit avec l'attitude qu'elle n'arrêtera pas d'étudier même dans des circonstances difficiles (pain salé, boire peu d'eau, ...), elle construit sa relation avec Hachem à un degré incroyable. Telle est la voie de la Torah!
[rav Avraham Tabor]

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