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Pourim – l’importance d’être toujours dans la joie

+ Pourim - l'importance d'être toujours dans la joie :

-> Esther a invité A'hachvéroch et Haman à son festin, et son but était de plaider pour les juifs.
Mais au cours de sa 1ere réception, Esther n'a rien demandé, si ce n'est qu'ils reviennent pour un autre repas festif le lendemain.

=> Pourquoi n'est-elle pas intervenu dès la 1ere fois, qui semblait pourtant un moment idéal puisque : "Au cours du festin, le roi dit à Esther : "Formule ta demande, et elle te sera accordée ; dis ce que tu souhaites : quand ce serait la moitié du royaume, tu l'obtiendrais"." (Esther 5,6).
Y avait-il un meilleur moment que cela?

La réponse se trouve dans la suite du texte : "Ce jour-là Haman se retira, joyeux et le cœur content" (Esther 5,9).
Esther savait qu'elle ne pouvait pas entraîner la chute d'Haman si celui-ci était joyeux, et c'est pourquoi elle a tout repoussé au lendemain.

Le lendemain, il est écrit : " Haman gagna précipitamment sa maison, accablé de tristesse et la tête basse" (Esther 6,12).
C'est pourquoi Esther a rapporté à A'hachvéroch les mauvais plans d'Haman, et Haman a été pendu ce jour là.

-> Par la suite, la guémara aborde tous les honneurs que Mordé'haï a reçu d'Haman.
Haman menait Mordé'haï dans les rue de Shoushan, et criait devant lui : "Voici ce qui doit être fait à celui que le roi désire honorer".
Mordé'haï était vêtu d'habits de roi, et était sur un cheval royal.

Le Tiféret Shlomo enseigne : "[Lorsque Haman a mené Mordé'haï dans les rues] les gens chantaient et dansaient devant lui.
Tout cela avait pour but de rendre Mordé'haï joyeux.
Immédiatement après cela, le peuple juif a été sauvé et un miracle merveilleux a eu lieu".

=> Le moment de la délivrance était arrivé, mais il manquait un ingrédient indispensable pour que cela arrive : la joie.
[rav Elimélé'h Biderman]

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-> Le Noam Elimélé'h (Vaéra) écrit :
"Lorsqu'on est joyeux et qu'il n'y a pas de tristesse, les forces du mal (klipot) tombent et le côté de la sainteté s'élève.
Moché voulait soumettre la force du mal (klipa), qu'était Pharaon, en faisant que les juifs soient joyeux au sujet de la délivrance à venir. Mais ils ne voulaient pas être joyeux ...
C'est pourquoi, Moché a dit : "Les Bné Israël ne m'écoutent pas, alors comment Pharaon va-t-il m'écouter? Comment pourrais-je soumettre les forces du mal [s'il ne sont pas joyeux]?""

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-> "Mordé’haï ayant eu connaissance de tout ce qui s’était passé [il vient d’avoir conscience des plans d'Haman], déchira ses vêtements, se couvrit d’un cilice et de cendres et parcourut la ville en poussant des cris véhéments et amers" (Esther 4,1)
En réaction à cela, Esther : "la reine en fut toute bouleversée. Elle envoya des vêtements pour les mettre à Mordé'haï, en enlevant son cilice ; mais il ne les accepta point." (Esther 4,4)

=> Pourquoi a-t-elle envoyé des vêtements à Mordé'haï? Est-ce qu'elle pensait qu'il n'avait rien à se mettre?

Le Tiféret Shlomo répond que Mordé'haï et Esther étaient en train de débattre sur la façon dont ils pouvaient annuler le terrible décret d'Haman.
Mordé'haï a décidé de prendre le chemin des pleurs et du deuil, car cela éveillerait la compassion d'Hachem.
Esther était d'avis qu'ils pouvaient accomplir beaucoup plus par le fait d'être joyeux.
En ce sens, elle envoya des vêtements à Mordé'haï pour lui signifier qu'elle pensait qu'il ne prenait pas le bon chemin.

Le Tiféret Shlomo écrit que Mordé'haï savait également que la joie était essentielle pour la délivrance du peuple juif, mais il pensait qu'il ne fallait pas commencer par la joie.
Tout d'abord il faut prier, pleurer et crier à Hachem, et seulement ensuite la délivrance viendra par la joie.

-> D'une façon similaire, le 'Hatam Sofer explique que Mordé'haï et Esther étaient en train de débattre : est-ce que pour annuler les décrets d'Haman il fallait des larmes et des prières ou bien de la joie?

Mordé'haï était vêtu d'un sac, car il voulait annuler le décret par un cœur brisé et de chaudes larmes.
Esther lui a envoyé des habits car elle voulait annuler le décret par le biais de la joie.
Le 'Hatam Sofer ajoute que c'est la raison pour laquelle Esther a organisé des festins : elle voulait annuler les terribles décrets par la joie.

Le 'Hatam Sofer conclut que c'est l'approche d'Esther qui était la plus juste, et c'est pourquoi la délivrance est venue grâce à son approche.

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-> La guémara (Méguila 16a) écrit : "Haman a pris des vêtements royaux et un cheval royal et il est allé [chez Mordé'haï]. Lorsque Mordé'haï a vu Haman approcher avec le cheval, il a eu peur ...
Mordé'haï s'est levé et il a commencé à prier.
Haman est arrivé, il s'est assis, et il a attendu jusqu'à ce que Mordé'haï ait fini de prier", et alors Haman a mené Mordé'haï dans les rues de Shouchan avec un honneur extrême."

=> Le Ben Ich 'Haî (Ben Yéhoyada) demande : Pourquoi Haman a-t-il attendu que Mordé'haï termine de prier? Pourquoi ne lui a-t-il pas dit immédiatement qu'il est venu pour l'honorer?

Le Ben Ich 'Haï répond :
"Haman savait que Mordé'haï priait avec de la tristesse, et Haman savait que de telles prières ne sont pas aussi efficaces [que des prières faites dans la joie].
Haman a pensé : "Si j'interromps sa prière, il va prier de nouveau, et après avoir entendu la bonne nouvelle [que Haman devait l'honorer], il va prier avec une joie immense, et alors il est probable que ses prières seront exaucées".
Haman a donc préféré que Mordé'haï prie dans la tristesse, et c'est pourquoi il a patiemment attendu que Mordé'haï finisse de prier.

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On peut citer par exemple :
-> "Grâce à ta joie, ta prière entrera dans le Palais du Roi" (Rabbi Na’hman de Breslev – Séfer haMidot – Téfila 70) ;
-> "On peut accéder à davantage de choses par le biais d’une prière dans la joie que d’une prière dite en pleurant" (Rabbi Sim’ha Bounim de Peshischa) ;
-> Le Baal Chem Tov affirme que la joie est un degré plus élevé que les pleurs, car ces derniers déchirent les cieux tandis que la joie fait tomber toutes les cloisons.

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-> "Si une personne est heureuse simplement parce qu'elle est juive, alors je garantis que rien de mal lui arrivera, ni spirituellement ni matériellement"
[rabbi de Karlin]

[le Zohar dit : "La joie principale sur laquelle l’homme doit se réjouir, c’est la joie d’être un juif".
En ce sens, si nous le ressentons réellement, alors aucune contrariété de la vie ne peut nous retirer notre joie constante : je suis juif (ve)! Cela est une protection énorme contre toute mauvaise chose!]

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-> Le Gaon de Vilna (Michlé 18,14) dit que : "avec sa joie, on peut mettre un terme à une maladie" (בשמחתו יבטלנו).

-> Le Beit Israël enseigne que : celui qui est joyeux et de bonne humeur [de façon cashère], sera nettoyé de toutes ses pensées impures.

A l'inverse, le Baal haTanya écrit que les pensées de avoda zara (idolâtrie) entre dans le cœur de celui qui est triste.

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-> Le 'Hazon Ich dit que l'on peut vivre notre vie aussi bien dans le sourire ou bien dans la tristesse. A nous de choisir de la vivre dans la joie.
[il y aura toujours des raisons pour s'apitoyer, se plaindre, et il y aura toujours des raisons pour se satisfaire, se réjouir de sa situation.
A force d'attendre la perfection avant d'être heureux, notre vie passe et nous ne le sommes pas vraiment.
Etre joyeux, c'est reconnaître que tout vient avec précision de D. et que c'est le top du top de ce qu'il nous faut!]

De même, rabbi Zalman Brizel enseigne : "Si tu peux être joyeux pourquoi devrais-tu être à l'opposé".

En effet, bien souvent le fait d'être joyeux est une décision personnelle.
Par exemple, s'il y a un problème : est-ce que je peux le résoudre?
- si oui = donc pourquoi s'inquiéter puisqu'il va disparaître.
- si non = donc pourquoi s'inquiéter, ça n'aidera en rien!

"Tu feras 2 chérubins en or" (Térouma 25,18)

-> La Mékhilta (Yitro 10) enseigne qu'il est permis de confectionner tous les usteniles du Temple en argent ou dans un autre métal si l'on ne possède pas l'or requis, à l'exception des chérubins qui ne peuvent être fabriqués qu'en or (rapporté par le Rambam Beit haBékhira 3,4).

-> "En araméen, un enfant se dit : kéravia" (guémara Soucca 5b).
Cela vient nous enseigner que lorsqu'il s'agit de l'éducation des enfants, leur place doit être dans un lieu de Torah (au-dessus de l'Arche Sainte).
Dans ce domaine, il est défendu de lésiner sur les moyens et d'utiliser des "matériaux bon marché", car tout doit être accompli de la meilleure manière possible : tout en or!
[rav Moché Chapira de Lublin]

-> Le rav Elimélé'h Biderman rapporte que la voie la plus sûre pour réussir dans l'éducation de ses enfants est que parents et enseignants les encouragent et valorisent ce qu'ils font, à leurs propres yeux.
Chaque petit acte devra faire l'objet d'un compliment : "je considère ce que tu as fait comme de l'or pur".
On devra se garder à tout à tout prix de leur donner l'impression que ce qu'ils font n'a pas d'importance.
En agissant ainsi à l'occasion de chaque acte, fût-ce le plus anodin, le père suscitera chez ses enfants l'envie d'aller dans le droit chemin, d'accomplir vraiment des actions "en or pur", justes et intègres (ils aimeront également ainsi naturellement leurs parents et leurs enseignants et seront disposés à écouter leurs recommandations).

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-> Le rav Wosner rapporte l'enseignement suivant du rav Chimchon Raphaël Hirsch :
Dans la méguilat Esther, on constate que la reine Esther resta fidèle à Mordé'haï.
Malgré toutes les tentatives du roi A'hachvéroch pour lui soutirer une information sur ses origines et sur le peuple dont elle faisait partie, elle demeura intransigeante : "Esther ne révéla pas son peuple ni ses origines car Mordé'haï lui avait ordonné de ne rien dire" (Eshter 2,10).

=> Comment a-t-elle pu faire preuve d'une telle fidélité et ce pendant une aussi longue durée dans la demeure d'un homme aussi racha que représente le palais d'A'hachvéroch? Comment une telle prouesse fut-elle possible?

La réponse se trouve dans la suite du verset : "Chaque jour Mordé'haï s'en allait dans la cour de la maison royale s'enquérir de l'état d'Esther et de ce qui lui était advenu".
=> Ainsi, jour après jour, Mordé'haï se rendait jusqu'à la cour du roi, non pas pour mettre Esther en garde d'obéir à son ordre, mais pour lui demander comment elle se porte et ce qui lui arrive.
C'est une telle attitude chaleureuse qui préserva éternellement l'éducation qu'elle a reçu.

Cela constitue un enseignement pour nous-mêmes : en faisant preuve de chaleur et de don de soi envers nos enfants et nos élèves, nous mériterons de les préserver et de les voir grandir dans le bon chemin malgré toutes les épreuves et les difficultés que traverse cette génération de la fin des temps.

Certes, nous sommes tenus de placer des barrières et de redoubler de vigilance dans une telle époque aussi bouleversée.
Néanmoins, cela doit s'effectuer avec sagesse en faisant comprendre à nos enfants et élèves que cela représente un bien pour eux à l'instar de la garde des réserves d'or pur qui patrouille autour du palais royal pour le préserver des éventuels voleurs.
En comprenant l'importance, ils accepteront d'eux-mêmes ces barrières et les réclameront, se sentant ainsi protégés, et ils ne tenteront pas de les franchir.

Remercier Hachem de la délivrance avant d’être délivré

+ Avoir confiance en Hachem, c'est Le remercier de la délivrance avant d'être délivré :

"Dès que le mois d'Adar débute, on augmente la joie" (guémara Taanit 29a)

=> Pourquoi redoubler de joie lorsque débute Adar?
En effet, à ce moment-là, les juifs étaient encore dans la détresse. On aurait plutôt dû préconiser de redoubler de joie lorsque le mois s'achève car ils avaient alors été délivrés.

-> Le rabbi Chaoul Yédidya de Modzitz répond que c'est précisément au temps de l'épreuve qu'il est nécessaire d'être joyeux, car cela constitue l'arme du peuple juif.

Il est écrit : "Il les a vus dans la détresse en entendant leur allégresse" (Téhilim 106,44).
N'aurait-il pas plutôt été convenu de dire : "Il les a vus dans la détresse en entendant leurs plaintes".
N'y a-t-il pas un meilleur moment pour exprimer sa joie que celui de la détresse?

Le rabbi de Modzitz explique qu'au sujet de Myriam après la traversée de la Mer Rouge, il est écrit : "Toutes les femmes sortirent après elle en rondes avec des tambourins" (Béchala'h 15,20).
A ce propos, le midrach demande d'où elles avaient des tambourins.
Et de répondre : "C'est que les femmes de cette génération étaient des tsadékettes (des femmes justes), et elles étaient certaines qu'Hachem leur ferait des miracles. Elles avaient donc emporté avec elles des tambourins."

"Il les a vus dans la détresse en entendant leur allégresse" = Hachem vit que les femmes juives manifestaient déjà leur joie, qu'elles s'étaient déjà préparées à chanter et à danser alors qu'elles étaient encore dans l'épreuve de l'asservissement d'Egypte.
Et c'est par ce mérite qu'Il délivra le peuple d'Israël de ses oppresseurs.

=> Le rabbi de Modzitz dit que cela constitue un enseignement pour Israël dans toutes les générations : lorsque surviennent des épreuves et que les juifs sont capables de chanter et louer la délivrance future, alors qu'ils se trouvent dans la détresse, alors Hachem leur vient en aide et les délivre.

["Lorsque le mois d'Adar débute, on redoublera de joie" = en augmentant notre joie, déjà avant Pourim, dans une période terrible où un décret de mort plane sur nous, nous prenons conscience que nous possédons une arme surpuissance : celle d'être joyeux.
En effet, notre joie qui provient d'une confiance totale en Hachem, attire sur nous l'aide Divine, dans Sa miséricorde totale.
A l'inverse, l'arme du yétser ara est les doutes, qui peuvent conduire à la tristesse.
Il n'y a pas de plus grande joie que l'absence de doute. Or, à Pourim nous réalisons d'à quel point derrière tout élément naturel, il y a un décret précis d'Hachem, pour notre bien, et cela conduit à avoir une confiance à 100% en Hachem, à en douter à 0%. La joie est donc forte!
=> Pourim témoigne du fait que par le fait de se forcer à sourire dans l'obscurité, Hachem va nous permettre de sourire dans la lumière, dans la joie réelle et totale.]

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-> Le rabbi de Piotrków explique d'après la même idée ce que le Baal haTourim rapporte à propos du 1er verset de Chémot (1,1) : "Voici les noms des Bné Israël qui vinrent en Egypte" (וְאֵלֶּה שְׁמוֹת בְּנֵי יִשְׂרָאֵל הַבָּאִים) ; les dernières lettres de ces mots forment : Téhilim.
De même, le midrach (Béréchit rabba 64,11) enseigne : "Pendant ses 22 ans chez Lavan, Yaakov était occupé à lire des Téhilim".
Cela s'explique ainsi : lorsque Yaakov était dans la détresse dans la maison de Lavan qui ne cherchait qu'à déraciner la souche d'Israël, il ne cessait de se renforcer dans sa confiance en D. qui finirait par le délivrer.
Plutôt que de se désespérer de sa situation, il chantait des Louanges comme s'il avait déjà échappé à son oppresseur.
Il en est de même à propos des Bné Israël qui dès le début de l'exil lorsqu'ils descendirent en Egypte étaient déjà confiants dans leur délivrance future. Ils entonnèrent dès ce moment des Téhilim, et c'est pourquoi le mot Téhilim est contenu en allusions 1er verset de Chémot.
[il en est de même dans notre exil actuel ...]

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-> Le rabbi David Dov de Maïzlich (dans son Ohr David - Méguilat Esther §1), rapporte la même idée lorsqu’il explique pourquoi les prières du roi David portent le nom de "Téhilim" (mot suggérant le cantique, comme le mot 'Téhila') alors qu’elles ont été prononcées à l'occasion de toutes les épreuves qu'il traversa.
Il aurait mieux convenu de les appeler 'Téfilotes' (prières), puisqu'elles sont des requêtes, et non 'Téhilim', terme qui suggère le chant et la louange, comme quelqu'un qui entonne un air sur un bienfait dont il a bénéficié.
L'explication en est que, même au temps de l'épreuve, le roi David avait confiance dans sa délivrance et c'était un cantique qui lui venait à l'esprit comme s'il était déjà délivré.

C'est d'ailleurs ce qu'il exprima lui-même lorsqu’il dit : "C'est en Lui que mon cœur a placé sa confiance, et j'ai été secouru ; ainsi mon cœur est-il en joie ; par mon cantique, je vais Lui rendre grâce."
Sa émouna était tellement ancrée dans son cœur qu'il était certain d'être délivré de ses épreuves.

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-> Rabbi David Dov de Maïzlich rapporte également l’explication donnée par son père, le Av Beth-Din de Pieterkov, au sujet du verset : "A moi, Ô Elokim, d'acquitter mes vœux envers Toi ; je Te paierai des sacrifices de reconnaissance" (Téhilim 56,13), de la manière suivante :
On sait a priori, qu'il n'est pas recommandé de faire des voeux, comme nous l’enseigne explicitement Kohélet (5,4) : "Mieux vaut ne pas faire de voeu", hormis lorsque celui-ci est formulé en situation de détresse (Cf. Tossefote 'Houlin 2b).
Dès lors, c'est ce que vient exprimer le verset :
- "A moi Ô Elokim" = ce qui vient suggérer la Midat Hadine (la mesure de rigueur) qui s'abat sur moi [le nom Divin Elokim était lié à l'Attribut Divin de Rigueur] ;
- "mes voeux envers Toi" = car il est alors permis de formuler un voeu ;
- je suis cependant certain que "je Te paierai des sacrifices de reconnaissance" = car Tu me sauveras et je Te remercierai de Ta délivrance.

Cette explication permet également de comprendre ce qui est dit dans un autre verset : "Avec reconnaissance, j'invoquerai Hachem, et de mes ennemis je serai délivré" (Téhilim 18,4) = lorsque j'aurai besoin d'être délivré, je L'invoquerai dès à présent et, grâce à cela, je serai délivré de mes ennemis.

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-> Sous le régime nazi (en 1938), les réchaïm obligèrent le rabbi Yaakov de Sadigura à nettoyer quotidiennement les rues de Vienne.
En nettoyant, le rabbi de Sadigura se répétait sans cesse en s'adressant à Hachem : "Je suis à Toi, et même ce racha qui est sur mon dos est à Toi, le balai que je tiens en main est aussi à Toi et même le sol que je suis en train de nettoyer est à Toi.
Il s'ensuit que cet homme qui est à Toi m'a ordonné à moi qui suis à Toi de prendre ce balai qui est à Toi pour nettoyer le monde qui est à Toi.
C'est pourquoi je l'accomplirai avec une joie immense."

=> Cela vient nous apprendre à nous efforcer d'acquérir cette vertu : voir Hachem à chaque pas et à chaque étape de notre existence.
De la sorte, nous pourrons mériter une vie remplie de bénédictions.

Par exemple, le Baal Chem Tov disait : "Celui qui vit en ayant confiance en Hachem, qui sait que rien ne survient par hasard et que toute la Nature est le fruit de la Providence Divine, mérite de voir se réaliser sur lui-même des miracles hors du commun".

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+ Avoir confiance en D., c'est anticiper notre délivrance même pendant nos difficultés :

-> "C'est en Toi que nos pères ont placé leur confiance, ils ont eu confiance et Tu les as délivrés" (Téhilim 22,5).

Le Shévet Sofer l'explique de la manière suivante :
"Ils eurent entièrement confiance qu'Hachem allait, à coup sûr, les délivrer et leur confiance était tellement forte qu'ils se sentaient déjà délivrés.
Car là est l'essence-même du Bita'hon (la confiance en D.), comme son nom l'indique (Bita'hon est de la même racine que le mot Béta'h qui signifie 'sûr, certain') : être convaincu qu'Hachem le sauvera et lui viendra en aide, et ne pas être comme celui pas qui recherche la protection Divine tout en étant habité par la crainte et le doute que "peut-être Hachem n'exaucera pas sa volonté", car cela ne constitue pas un Bita'hone intègre.
Il me semble que l'on peut, grâce à cela, expliquer le verset : "C'est en Toi que nos pères ont placé leur confiance, ils ont eu confiance et Tu les as délivrés", car, à priori, on peut se demander pourquoi la confiance des Bné Israël est mentionnée deux fois. C’est pour nous indiquer combien leur Bita'hone était fort, à tel point qu'ils ressentaient déjà qu'Hachem les avaient délivrés. C'est la raison pour laquelle le verset mentionne leur confiance une deuxième fois en l'associant, alors, à leur délivrance".

-> "Mon D., en Toi j'ai confiance, je n'ai pas honte" (Elo'aï békha batakhti, al évocha - Téhilim 25,2)
Le Ben Ich 'Haï commente :
"En effet, il existe des personnes qui, certes, ont confiance qu'Hachem peut accomplir pour elles un miracle, mais qui, néanmoins, ont honte d'en faire part aux autres, de peur de ne pas mériter ce miracle. Cela révèle que leur Bita'hon n'est pas intègre.
Un homme doit avoir une entière confiance en Hachem, de tout son coeur et de toute son âme, au point de ne pas hésiter à publier qu'Hachem accomplira pour lui le miracle qu'il attend.
C'est ce que le verset vient nous enseigner en disant [l'idée que] : "Placez en Lui votre confiance et n'ayez pas honte".

-> De son côté, le rav Elimélé'h Biderman enseigne :
En vérité, le Bita'hon lui-même attire la délivrance.
Considérons la formule que les Sages de la Grande Assemblée instituèrent dans la prière de la Amida : "vélo névoch kibé'ha bata'hnou" (Nous n'aurons pas honte parce que c'est en Toi que nous plaçons notre confiance - ולא נבוש כי בך בטחנו) : elle suggère que la confiance en Hachem est une raison de ne pas avoir honte.
Et elle est à mettre en parallèle avec la bénédiction de la guérison : "réfaénou Hahcem vénérafé ochiénou vénivachéa" (Guéris-nous et nous serons guéris, sauve-nous et nous serons sauvés ... car Tu es un D., un Roi, un médecin, fidèle et miséricordieux - רפאנו ה' ונרפא הושיענו ונושעה), ce qui suggère là aussi que la raison de notre guérison est que Hachem est un médecin fidèle et miséricordieux.
Et il en est de même également pour la bénédiction concernant la délivrance : "végaolénou géoula chéléma, ki El gadol ata" (Délivre-nous d'une délivrance complète car Tu es un D. libérateur et puissant - וגאלנו גאולה שלמה כי א-ל גואל חזק אתה).
Et c'est aussi ce que signifie la bénédiction du Téhilim : "en Toi j'ai confiance, je n'ai pas honte" (je n'ai pas honte car j'ai placé par confiance en Toi).

Sachons que toute marque de Bita'hon de notre part est acceptée et agréée par Hachem.
Le Déguel Ma'hané Efraïm (sur Pourim) explique ainsi le chant (de Pourim) : "léodia ki kol kivikha lo yévochou"
(Pour proclamer que tout celui qui espère en Toi ne subira pas la honte - להודיע כי כל קויך לא יבושו).
Il dit : "On peut comprendre "tout" dans le sens de "même un peu", ce qui suggère que même celui qui espère un peu [en Hachem], verra s'appliquer à son égard "il ne subira pas la honte" (lo yévochou) et ne sera pas déçu.

[on peut des fois se dire ça sert à rien de témoigner un petit peu de confiance en D., qu'est-ce que ça peut bien Lui faire, cela a de la valeur que si je fais une grande proclamation de bita'hon ...
Mais en réalité, même une marque de confiance minuscule (surtout dans nos moments difficiles) est acceptée et a une importance énorme auprès d'Hachem, qui va s'en saisir pour rendre plus agréable notre vie.
(l'idée que dans nos moments obscurs même une petite lumière de confiance en Hachem, est visible et importante. Ainsi, c'est précisément dans ces moments que l'on doit s'efforcer de faire briller notre espérance en la délivrance très prochaine de papa Hachem)]

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-> Le rav Chlomké de Zwil avait coutume de dire que le véritable "test" pour savoir si quelqu’un est doté de émouna est lorsqu'il est confronté aux difficultés et plongé dans l'obscurité.
Si l’on s’aperçoit alors qu'il est en colère contre lui-même et contre le monde entier, cela prouve que sa émouna est défaillante.
Car le croyant véritable crie de tout son coeur : "C'est ce qu'Hachem a décrété, et je crois d'une foi parfaite que tout ce qui m'arrive provient de mon Père Céleste, et que ce n'est que bénéfique, source de bénédiction, de joie, de délivrance et de consolation".

Cette attitude le préservera de la colère, qui est un très mauvais trait de caractère, au sujet duquel le rav Chlomké Zwil disait : "Celui qui se met en colère est un apostat fini, car s'il croyait réellement, il n'aurait rien ni personne contre qui s'irriter, puisque l’autre ne lui a rien fait, et que c’est Hachem Lui-même qui est à l’origine de ce qu’il subit. Et dans le fond, sa colère ne fait que trahir sa pensée profonde selon laquelle quelqu’un d’autre existerait en dehors d’Hachem, qui serait en mesure d’agir également.
C’est ce que nos Sages enseignent : "Celui qui se met en colère ressemble à un idolâtre"(Rambam Déot
2,3 d’après guémara Shabbat 105b)."

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"Dès que le mois d'Adar débute, on augmente la joie" (guémara Taanit 29a)

-> Rachi explique : "Des jours de miracle pour Israël : Pourim et Pessa'h."

-> Le 'Hatam Sofer (Drachot 1ere partie, 162b) écrit :
Il existe une grande différence entre le mois de Nissan et celui d’Adar.
- Car en Nissan, le miracle se produisit en dehors des limites naturelles par la sortie d'Egypte et la mer Rouge qui se fendit. Un tel miracle fait plus de bruit au moment où il se produit.
Cependant, ce ne fut pas une publication de l’action permanente de la Providence Divine.
- Tandis que lors des miracles d’Adar, rien ne fut modifié dans le cours naturel du monde et aucun homme n'intervint à leur sujet.
Malgré tout, celui qui réfléchit au cours des évènements depuis le festin d'A'hachvéroh jusqu'à la fin de la Méguila y verra se manifester la Providence Divine de manière extraordinaire et y décèlera également une conduite dirigée dans tous les évènements du monde.
Hachem modifia alors le cours des astres de la même manière qu'il agit avec nous chaque jour, sans que le bénéficiaire du miracle ne s'en aperçoive ...
C'est parce que la Providence Divine particulière qui s'exerce sur nous [sans que nous n'en ayons conscience, dissimulée dans la naturalité des choses] se remarqua davantage que l’on redouble de joie.

C'est à ce sujet qu'il est écrit dans la Méguilat Esther (9, 5) : "Ces jours de Pourim ne disparaîtront pas du sein du peuple juif et leur souvenir ne sera pas effacé du sein de leurs descendants."
Et cela concerne 2 aspects :
- d'abord, le fait que l'homme prend conscience à Pourim des merveilles de la Providence,
- et ensuite, suivant le sens littéral du verset, le fait que ces jours de Pourim ne disparaîtront jamais. Car il en est de même à chaque génération, puisque ce miracle n'est pas seulement une histoire qui se déroula jadis, mais (comme il est écrit) "ces jours de Pourim ne disparaîtront pas du sein du peuple juif".
Jusqu'à présent, tout ce qui est arrivé dans le monde et qui semblait naturel a toujours fait l'objet d'un calcul bien précis dans le Ciel pour le bien des juifs.
Cette vérité constitue l'essentiel de notre émouna comme l'affirme le Rambam (fin de Paracha Bo) : "Celui qui n’y croit pas n'a pas de part dans la Torah d'Hachem."

=> On redouble de joie pendant le mois d'Adar car lorsqu'un homme croit sincèrement qu'Hachem l’accompagne (au cours de son existence) à chaque instant, pour son bien, et qu'Il dirige chacun de ses pas, alors son cœur se remplit d'allégresse et sa bouche de louanges.

[le but de Pourim est d'enraciner dans le cœur de chaque juif la émouna dans la Providence Divine lorsque celle-ci est dissimulée, et que les ténèbres l'enveloppent.
Cela provoque de la joie, et de la joie provoque cela.]

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-> "Celui qui désire voir ses biens se maintenir, qu'il plante parmi eux un Adar [selon Rachi, il s'agit d'un arbre important]", comme il est dit : "Adir bamarom Hachem" (Hachem est puissant dans les hauteurs - Téhilim 93,4).
[guémara Beitsa 15b]

Rachi d'expliquer : "Adar traduit l'idée de force."

Le Sfat Emet (sur Roch 'Hodech Adar) commente cette guémara ainsi : celui qui désire que ses biens spirituels et matériels se maintiennent "plantera un Adar", à savoir qu'il pensera en permanence que "hachem est puissant dans les hauteurs".
De cette manière, il comprendra que tout ce qui lui arrive ici-bas provient d'Hachem.
Grâce à cela, il réussira dans toutes ses entreprises.
Il devra néanmoins veiller à ce que cette vérité ne reste pas superficielle mais pénètre également son cœur afin de vivre cette émouna.

[nous devons intérioriser notre confiance en Hachem dans notre cœur (à l'image des racines profondes d'un haut arbre) de manière à ne pas tout oublier lorsque se présentera la moindre épreuve.
Lorsqu'un homme réalise qu'il n'existe rien en dehors de D. et que rien de bon ou de mauvais ne peut lui arriver sans qu'Hachem ne l'ait décidé, il ne sera jamais triste.
Ainsi, lorsque Adar est là, qu'on voit la grandeur (adir) et la magnificence de Hachem, alors on ne peut qu'augmenter la joie.]

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-> "Celui qui lit la Méguila à rebours n'est pas acquitté" (michna Méguila 17a)

Selon nos Sages, cela nous apprend que celui qui étudie la Méguila depuis la fin en remontant jusqu'au début, après avoir vu l'ampleur du miracle, et qui est alors impressionné par l 'enchaînement extraordinaire des évènements passés, n'est pas quitte de son obligation.
Car le but de la émouna est de reconnaître, même au moment où la Présence Divine est voilée, que tout est pour le bien.
C'est ce qui est suggéré par l'obligation de lire la Méguila suivant l'ordre (chronologique) : avant même que le miracle se révèle au grand jour, l'homme est déjà convaincu d’une issue favorable.

-> Le rabbi de Berditchev (Kédouchat Lévi) explique l'absence du Nom d'Hachem dans toute la Méguila, car Hachem dirigea alors tous les évènements de manière dissimulée.
Il écrit : "Néanmoins, lorsque l'on associe tous les mots (qui représentent les évènements), on décèlera entre les lignes que le Maître du monde dirige tout à Lui seul avec une Providence extraordinaire."

-> Certains commentateurs (comme le Yossef Léka'h) font remarquer que le Nom d'Hachem apparaît néanmoins en filigrane à 2 reprises dans la Méguila :
- dans les premières lettres de : "yavo amélé'h véHaman ayom" (que viennent le roi et Haman aujourd'hui - יבא המלך והמן היום - Méguilat Esther 5,4) ;
- et également dans les lettres finales de : "ki kalété élav ara'a" (Haman vit que sa fin était arrivée - כי כלתה אליו הרעה - Méguilat Esther 7,7).
Cette présence évoque le fait qu'aussi bien lorsqu'Haman se trouva au somment de la gloire, que lorsqu'il arriva au moment de sa chute, rien n'était le fruit de sa force, mais tout était dirigé à chaque instant par la Providence Divine.
Ceci nous enseigne que Hachem se trouve constamment présent dans l'existence d'une personne et que tout ce qu'elle traverse ne constitue que des moyens utilisés par Hachem.

[le nom d'Hachem n'apparaît pas clairement dans la Méguila, mais en prenant plusieurs mots successifs nous nous rendons compte que rien ne peut se passer sans un décret de Sa part.
(2 fois dans la Méguila : lettres du début, lettres de la fin => tout du début à la fin n'existe, ne peut se produire indépendamment de D.).]

Faire des bontés à son prochain = faire la guerre contre Amalek

+ Faire des bontés à son prochain = faire la guerre contre Amalek :

-> Rabbi Moché Cordovéro (Tomer Dévora - chap.1) enseigne :
"L’homme doit s’efforcer de ressembler à son Créateur dans toutes ses actions et dans toutes ses midot ; car voici que son corps et son âme ont été forgés par Hachem de telle manière qu’il soit à l’exacte image d’Hachem.
Ainsi, lorsque l’homme n’accomplit pas des actes de bonté à l’image d’Hachem, il trahit son apparence et son essence à tel point qu’on pourra dire sur lui (les anges en particulier) : cet être humain est très beau, exactement à l’image d’Hachem, mais toutes ses actions sont l’exact contraire de son apparence ...
C’est pourquoi l’homme doit s’efforcer de ressembler à Hachem dans toutes Ses midot de bonté, de compassion, de patience et en particulier dans les 13 midot de bonté d’Hachem qui sont appelées : Kéter (la couronne d’Hachem)."

-> Il en ressort qu’à chaque fois que nous renforçons la bonté entre les Bné Israël et rehaussons l’importance de chaque juif nous participons à un combat direct contre Amalek.
En effet, lui veut effacer la présence d’Hachem de sur la terre et mépriser toutes les valeurs Divines qui existent en bas, et nous par notre bonté ('hessed), nous nous attachons à renforcer l’image d’Hachem présente en chaque juif et développons les midot de bonté Divine sur terre.

Lorsque nous faisons de la bonté, nous devons nous efforcer de ne pas nous limiter à l’aide matérielle que nous apportons à l’autre mais de rehausser son honneur et par là même : l’image Divine de notre prochain.
A l’inverse Amalek s’efforce de mépriser l’importance Divine du peuple d'Israël et par la moquerie et l’impureté il refroidit chaque juif dans sa spiritualité.
D’autre part, grâce à la mida de bonté, nous renforçons également la présence des d’Hachem en nous-mêmes puisque nous nous efforçons de nous attacher à Ses midot Divine, jusqu’à lui ressembler le plus possible, ce qui sera également un grand kiddouch Hachem.
[d'après le rav Chmouël Hagege (sur Pourim)]

-> Le Rambam, à ce sujet, écrit qu’il n’y a pas de plus grande mitsva que celle de réjouir les veuves, les orphelins, et les malheureux car celui qui agit ainsi ressemble à la Présence Divine.
Il a donc effacé Amalek sur terre en faisant apparaître l’image et les midot d’Hachem en lui-même et en rehaussant la valeur Divine de son prochain.

La Torah n’est pas là pour enseigner le meilleur chemin de la terre, le dérekh érets (le savoir-être dans la vie), car dérekh érets kadma laTorah, ce sont des principes qui sont en amont de la Torah.
La Torah enseigne le chemin vers Hachem, le chemin vers la vie éternelle, le chemin vers la réussite ultime qui est la proximité avec le Divin.
La Torah contient en elle un lien direct avec toute la sagesse d’Hachem, qui s’exprime par elle, avec Sa parole et avec Sa volonté et c’est pourquoi la Torah propulse l’homme vers Hachem lorsqu’il étudie Sa Torah.
C’est aussi pour cela que la Torah est comparable à la fille d’Hachem et qu’à son sujet, Hachem dit : Je ne peux pas me séparer d’elle ; ce qui nous montre que la Torah est proche d’Hachem encore plus que n’importe quel autre élément céleste ou terrestre qui existe.
[Maharal - Déré'h 'Haïm 3,2]

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-> Le Maharal (Tiféret Israël - chap.20) enseigne également à ce sujet :
"Certes, la Torah traite de sujets humains ce qui pousse certains à se tromper sur son essence et sur ce qu’elle est vraiment, mais en réalité même si cette échelle de Sagesse divine a ses pieds sur terre, à l’image de l’échelle de Yaakov, il est sûr et certain que ‘"sa tête est dans le ciel" (rocho maguia hachamaïma) et sa spécificité est d’amener l’homme, au final, vers Hachem et vers l’éternité du monde futur déjà dans ce monde- ci ...

La Torah est appelée ‘’unique’’ (fille unique) car tout ce qui est contenu dans la Torah est éternellement vraie et obligatoirement existant, et ne tolérerait aucun changement, tout cela à l’image de l’Unicité d’Hachem (qui ne tolérerait pas de changement).
C’est pour cette raison qu’Hachem a commencé la création du monde avec la lettre Beit (Bérechit) alors qu’il a commencé le don de la Torah avec la lettre Aléf (Anokhi Hachem Elokékha acher hotsétikha) car le monde, lui, tolère le changement : il y a le monde présent puis il y aura ensuite le monde futur (d’où la lettre beit : 2) alors que la Torah, elle, est éternellement vraie et unique et ses commandements commencent donc par Alef (1) ...

Celui qui étudie cette Torah correctement, en profondeur, et qui comprend comment chaque loi et chaque raisonnement est probant et certain, s’attache à Hachem avec intensité et fait résider la Présence Divine par son étude."

"Si notre bouche était remplie de chants comme la mer et notre langue de louanges comme les vagues, nos lèvres étendues en remerciements comme les cieux, que nos yeux brillaient comme le soleil et la lune, que nos mains étaient légères comme les ailes d'un aigle, et nos jambes rapides comme celles de la gazelle, nous ne pourrions pas, pour autant, Te remercier même sur une seule (de Tes bontés), une seule sur les milliers et les milliers, les dizaines de milliers et les dizaines de milliers de bontés et de miracles que Tu nous fais et que Tu as fait à nos Pères et à nous."
[prière de Nichmat Kol 'haï - véilou pinou malé chira kayam]

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-> Nous n'avons pas la possibilité de remercier Hachem même sur une seule de Ses bontés car elles sont infinies et notre regard est limité et fini.
Le rav Pinkous dit que cela n'empêche pas que l'homme a une mitsva de réfléchir et de contempler la grandeur des actions d'Hachem, l'ampleur de Sa générosité et d'essayer de la percevoir de plus en plus afin d'augmenter en lui la reconnaissance et l'amour d'Hachem.
Comme l'écrit le Rambam, au début de ses halakhot : grâce à l'analyse de Ses actions, nous pouvons en arriver à l'amour d'Hachem.

Le lachon ara

+ Le lachon ara :

-> Le 'Hafets 'Haïm (Chmirat Halachon - chaar hazekhira, chap.2) rapporte :
- au nom du Zohar (Paracha Emor) : "chaque action qu’un homme fait en bas, il réveille une action identique dans le Ciel. Par exemple, lorsqu’un homme fait du 'hessed en bas, dans le ciel on fera également du 'hessed dans le monde."

- par ailleurs, le Zohar (Paracha Pekoudé) ajoute : "il y a un esprit d’impureté qui se réveille lorsqu’un homme dit du lachon ara.
Cet esprit monte dans le ciel et entraîne dans le monde des destructions. Malheur à celui qui réveille cet esprit et qui ne fait pas attention à sa bouche. Il ne sait pas que son réveil d’en bas a provoqué dans le Ciel un réveil d’accusation.
Lorsque les esprits s’accumulent ils réveillent alors un grand accusateur qui s’appelle : "nah’ach gadol" (le grand serpent) qui accuse le monde entier ; tout cela à cause du lachon ara qui a été dit en bas!"

Le H’afets H’aïm explique qu’Hachem aime trop les Bné Israël pour voir leurs fautes ; comme il est écrit : "Il ne scrute pas les fautes de Yaakov, Il ne voit pas combien L’énerve et le dérange Israël" (’lo ibit aven béYaakov lo raa amal béIsraël - Balak 23-21).
Tout cela est vrai tant que les juifs ne s’accusent pas les uns les autres, qu’ils vivent en paix et dans la fraternité et qu’il y a de l’amour entre eux.
Comme à l’époque d’A'hav où les juifs étaient idolâtres, certes, mais ne disaient pas de mal les uns des autres et vivaient en paix. Il n’y avait pas un mort dans cette génération lorsqu’ils partaient en guerre.
Inversement à la génération du roi David où les Bné Israël étaient plus érudits mais se dénonçaient et s’accusaient, il y avait de nombreuses pertes, à la guerre.
Lorsqu’un Juif, qui est tellement important aux yeux d’Hachem, se met à accuser un autre, alors là Hachem est d’accord d’écouter l’accusation et de se comporter avec rigueur sur celui qui est accusé. Cependant, la guémara dit que celui qui accuse est également passé au crible puisqu’il réveille lui-même l'Attribu de Rigueur.

=> En ce sens, le lachon ara n’est qu’un déclencheur et un accusateur d’autres fautes plus graves qui provoquent également de graves conséquences.
[ex: imaginons que dans notre passé nous avons été jugé avec une extrême miséricorde, compassion, d'Hachem, et en disant du lachon ara, alors on donne la possibilité au Ciel de nous rejuger mais cette fois avec l'Attribut de Rigueur extrême. Imaginons les dégâts! Il vaut mieux se faire violence et se taire, car le prix à payer pour quelques mots de lachon ara est phénoménal! ]

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-> "Le serpent mord sans faire de bruit et il n’y a pas d’intérêt pour celui qui dit du lachon ara" (Kohélét 10,11)

La guémara (Taanit 8a) demande que signifie ce verset?
Reich Lakich explique : "Dans les temps futurs viendront tous les animaux voir le serpent et lui diront : certes, le lion tue de sang-froid ses proies, mais c’est pour les manger vivantes qu’il le fait ; certes, le loup tue et met de côté ses proies, mais c’est pour les manger après-coup qu’il agit ainsi. Mais toi, pourquoi tu piques et pourquoi tu manges (il n’y a pas d’intérêt de piquer et il n’y a pas d’intérêt de manger puisque tout a le goût de la terre pour le serpent depuis la 1er malédiction).
Le serpent répondra alors : certes, mais expliquez-moi pourquoi celui qui fait du lachon ara, en fait?
[Aucune personne qui a dit du lachon ara en est ressortie gagnante! Souvent on en est tellement habitué qu'on en tire même pas de plaisir à en dire, c'est à nos yeux des mots comme d'autres ... ]

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-> Rabbi David Pinto (la voie à suivre n°831) rapporte :
"Les Sages (guémara Sanhédrin 106b) ont dit à propos de Doeg : il était un héros en Torah, savait en examiner tous les raisonnements a fortiori, et avait compté 300 halakhot dans le sujet de la tour qui vole dans les airs, mais parce qu’il aimait dire du lachon hara, il n’est pas sorti du monde avant d’avoir oublié toute son étude.
Au moment de sa mort, trois anges destructeurs sont venus à sa rencontre, l’un lui a fait oublier son étude, l’autre a brûlé son âme et le troisième a dispersé ses cendres dans les synagogues et les maisons d’étude."

"Si un homme possède la foi et a une confiance en D. comme il se doit, il sait alors que tout ce qui lui arrive vient de Hachem.
Tout ce qui le concerne se déroule alors en fonction de ses besoins de la meilleure manière qu'il soit."
[Sfat Emet - A'haré Mot 5654]

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-> "Qui est l'homme riche? Celui qui est content de sa part" (Pirké Avot 4,1)
Rachi explique : "sa part, la part que Hachem lui réserve, qu'elle soit bonne ou mauvaise, grande ou petite, il prend tout du bon côté".

-> Dans nos moments difficiles, on est tenté de soupirer : "Maître du monde, quand finiront enfin toutes ces difficultés qui m'accablent?"
Le rabbi Avraham Elimélé'h dit : "Un juif n'attend pas que les épreuves se passent, mais au contraire il les acceptent avec amour et joie".

"Celui qui fait honte à son prochain en public et méprise ainsi l’honneur de son prochain ... même s’il possède dans ses mains l’étude de la Torah et des bonnes actions, il ne pourra pas rentrer au monde futur."
[guémara Sanhédrin 99a]

"Le peuple d'Israël n’existe que pour la Torah ... et c’est la raison essentielle pour laquelle ils ont été libérés d’Egypte afin qu’ils reçoivent la Torah au mont Sinaï et qu’ils l’appliquent ...
[Avoir la Torah et pouvoir la mettre en pratique : ] c’est la plus grande bonté qu’Hachem peut nous faire, encore plus grande que la libération de l’esclavage."
[Séfer ha'Hinoukh - mitsva n°306]