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"Si notre bouche était remplie de chants comme la mer et notre langue de louanges comme les vagues, nos lèvres étendues en remerciements comme les cieux, que nos yeux brillaient comme le soleil et la lune, que nos mains étaient légères comme les ailes d'un aigle, et nos jambes rapides comme celles de la gazelle, nous ne pourrions pas, pour autant, Te remercier même sur une seule (de Tes bontés), une seule sur les milliers et les milliers, les dizaines de milliers et les dizaines de milliers de bontés et de miracles que Tu nous fais et que Tu as fait à nos Pères et à nous."
[prière de Nichmat Kol 'haï - véilou pinou malé chira kayam]

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-> Nous n'avons pas la possibilité de remercier Hachem même sur une seule de Ses bontés car elles sont infinies et notre regard est limité et fini.
Le rav Pinkous dit que cela n'empêche pas que l'homme a une mitsva de réfléchir et de contempler la grandeur des actions d'Hachem, l'ampleur de Sa générosité et d'essayer de la percevoir de plus en plus afin d'augmenter en lui la reconnaissance et l'amour d'Hachem.
Comme l'écrit le Rambam, au début de ses halakhot : grâce à l'analyse de Ses actions, nous pouvons en arriver à l'amour d'Hachem.

Le lachon ara

+ Le lachon ara :

-> Le 'Hafets 'Haïm (Chmirat Halachon - chaar hazekhira, chap.2) rapporte :
- au nom du Zohar (Paracha Emor) : "chaque action qu’un homme fait en bas, il réveille une action identique dans le Ciel. Par exemple, lorsqu’un homme fait du 'hessed en bas, dans le ciel on fera également du 'hessed dans le monde."

- par ailleurs, le Zohar (Paracha Pekoudé) ajoute : "il y a un esprit d’impureté qui se réveille lorsqu’un homme dit du lachon ara.
Cet esprit monte dans le ciel et entraîne dans le monde des destructions. Malheur à celui qui réveille cet esprit et qui ne fait pas attention à sa bouche. Il ne sait pas que son réveil d’en bas a provoqué dans le Ciel un réveil d’accusation.
Lorsque les esprits s’accumulent ils réveillent alors un grand accusateur qui s’appelle : "nah’ach gadol" (le grand serpent) qui accuse le monde entier ; tout cela à cause du lachon ara qui a été dit en bas!"

Le H’afets H’aïm explique qu’Hachem aime trop les Bné Israël pour voir leurs fautes ; comme il est écrit : "Il ne scrute pas les fautes de Yaakov, Il ne voit pas combien L’énerve et le dérange Israël" (’lo ibit aven béYaakov lo raa amal béIsraël - Balak 23-21).
Tout cela est vrai tant que les juifs ne s’accusent pas les uns les autres, qu’ils vivent en paix et dans la fraternité et qu’il y a de l’amour entre eux.
Comme à l’époque d’A'hav où les juifs étaient idolâtres, certes, mais ne disaient pas de mal les uns des autres et vivaient en paix. Il n’y avait pas un mort dans cette génération lorsqu’ils partaient en guerre.
Inversement à la génération du roi David où les Bné Israël étaient plus érudits mais se dénonçaient et s’accusaient, il y avait de nombreuses pertes, à la guerre.
Lorsqu’un Juif, qui est tellement important aux yeux d’Hachem, se met à accuser un autre, alors là Hachem est d’accord d’écouter l’accusation et de se comporter avec rigueur sur celui qui est accusé. Cependant, la guémara dit que celui qui accuse est également passé au crible puisqu’il réveille lui-même l'Attribu de Rigueur.

=> En ce sens, le lachon ara n’est qu’un déclencheur et un accusateur d’autres fautes plus graves qui provoquent également de graves conséquences.
[ex: imaginons que dans notre passé nous avons été jugé avec une extrême miséricorde, compassion, d'Hachem, et en disant du lachon ara, alors on donne la possibilité au Ciel de nous rejuger mais cette fois avec l'Attribut de Rigueur extrême. Imaginons les dégâts! Il vaut mieux se faire violence et se taire, car le prix à payer pour quelques mots de lachon ara est phénoménal! ]

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-> "Le serpent mord sans faire de bruit et il n’y a pas d’intérêt pour celui qui dit du lachon ara" (Kohélét 10,11)

La guémara (Taanit 8a) demande que signifie ce verset?
Reich Lakich explique : "Dans les temps futurs viendront tous les animaux voir le serpent et lui diront : certes, le lion tue de sang-froid ses proies, mais c’est pour les manger vivantes qu’il le fait ; certes, le loup tue et met de côté ses proies, mais c’est pour les manger après-coup qu’il agit ainsi. Mais toi, pourquoi tu piques et pourquoi tu manges (il n’y a pas d’intérêt de piquer et il n’y a pas d’intérêt de manger puisque tout a le goût de la terre pour le serpent depuis la 1er malédiction).
Le serpent répondra alors : certes, mais expliquez-moi pourquoi celui qui fait du lachon ara, en fait?
[Aucune personne qui a dit du lachon ara en est ressortie gagnante! Souvent on en est tellement habitué qu'on en tire même pas de plaisir à en dire, c'est à nos yeux des mots comme d'autres ... ]

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-> Rabbi David Pinto (la voie à suivre n°831) rapporte :
"Les Sages (guémara Sanhédrin 106b) ont dit à propos de Doeg : il était un héros en Torah, savait en examiner tous les raisonnements a fortiori, et avait compté 300 halakhot dans le sujet de la tour qui vole dans les airs, mais parce qu’il aimait dire du lachon hara, il n’est pas sorti du monde avant d’avoir oublié toute son étude.
Au moment de sa mort, trois anges destructeurs sont venus à sa rencontre, l’un lui a fait oublier son étude, l’autre a brûlé son âme et le troisième a dispersé ses cendres dans les synagogues et les maisons d’étude."

"Si un homme possède la foi et a une confiance en D. comme il se doit, il sait alors que tout ce qui lui arrive vient de Hachem.
Tout ce qui le concerne se déroule alors en fonction de ses besoins de la meilleure manière qu'il soit."
[Sfat Emet - A'haré Mot 5654]

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-> "Qui est l'homme riche? Celui qui est content de sa part" (Pirké Avot 4,1)
Rachi explique : "sa part, la part que Hachem lui réserve, qu'elle soit bonne ou mauvaise, grande ou petite, il prend tout du bon côté".

-> Dans nos moments difficiles, on est tenté de soupirer : "Maître du monde, quand finiront enfin toutes ces difficultés qui m'accablent?"
Le rabbi Avraham Elimélé'h dit : "Un juif n'attend pas que les épreuves se passent, mais au contraire il les acceptent avec amour et joie".

"Celui qui fait honte à son prochain en public et méprise ainsi l’honneur de son prochain ... même s’il possède dans ses mains l’étude de la Torah et des bonnes actions, il ne pourra pas rentrer au monde futur."
[guémara Sanhédrin 99a]

"Il n'y a rien dans ce monde de plus agréable, de plus chéri, de plus désirable, de plus aimable, de plus souhaitable pour les hommes que la proximité avec la lumière d'Hachem."
[Ohr ha'Haïm haKadoch - Béréchit 2,1]

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-> "Celui qui a atteint l'amour d'Hachem pourra espérer un grand salaire selon la Rigueur (al pi din) de la part d'Hachem bien qu'en vérité c'est nous qui devrions payer une fortune pour pouvoir goûter à ce sentiment d'amour d'Hachem et de proximité qui est plus doux et agréable que tout ce qui existe à l'infini.
Mais puisque l'homme s'est fatigué pour arriver à goûter à l'amour d'Hachem, à goûter à la vraie vie, alors cela mérite salaire."
[Ohr ha'Haïm haKadoch]

"Le peuple d'Israël n’existe que pour la Torah ... et c’est la raison essentielle pour laquelle ils ont été libérés d’Egypte afin qu’ils reçoivent la Torah au mont Sinaï et qu’ils l’appliquent ...
[Avoir la Torah et pouvoir la mettre en pratique : ] c’est la plus grande bonté qu’Hachem peut nous faire, encore plus grande que la libération de l’esclavage."
[Séfer ha'Hinoukh - mitsva n°306]

Si l'homme dit du bien du prochain, même les anges disent du bien de celui qui parle, et s'il dit du mal, même les anges disent de lui du mal.
[Pélé Yoets - Orot Eilim]

Dans le cœur de tout juif, quel qu’il soit, est implanté le désir intérieur et profond d’accomplir toutes les mitsvot et de s’éloigner des transgressions, et c’est son mauvais penchant qui parfois l’en empêche.
[Rambam - Hilkhot Guérouchin chap.2, halakha 20)]

[Tout juif possède cette qualité, cette aspiration à donner de la satisfaction à Hachem et à accomplir Sa parole avec dévouement. Mais parfois, au fil du temps, elle se recouvre de poussière et s’endort à cause du mauvais penchant et des désirs du monde, et il faut la réveiller et la renouveler.]

Hachem agit mesure pour mesure.
Si tu pardonnes à ton prochain et que tu agis avec bonté à son égard, alors Hachem va te pardonner et agir avec bonté avec toi.

Il est écrit dans les Téhilim (18,26) :
- "im 'hassid" = à celui qui fait de la bonté à autrui ;
- "tit'hassad" = alors Hachem lui fera de la bonté.
[Brit Ménou'ha - Michpatim 23,5]

[le fait de pardonner à autrui, va faire que Hachem va nous pardonner.
Or, nos Sages (guémara Shabbath 55) affirment : "Il n’y a pas de souffrance sans faute" (én yissourim bélo avon). Ainsi, pardonner à autrui, c'est faire que Hachem va nous retirer des souffrances.
De plus, de même que tu as dispensé autrui de souffrances (en te retenant de lui porter atteinte), de même Je te dispense de souffrances.
Et également, de même que tu as fait du bien à autrui, de même Je te comblerai de biens.]

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-> Le Gaon de Vilna écrit que toute personne qui a de la compassion envers son prochain, alors au Ciel on a de la compassion pour elle.
Il dit que lorsque l'on agit en se préoccupant d'autrui, alors par cela on ouvre une porte en bas qui va automatiquement provoquer l'ouverture d'une porte au Ciel, et la compassion Divine peut alors se déverser sur nous.

[Hachem a envie de nous combler de bénédictions, mais pour cela nous devons ouvrir la porte en bas.
Plus nous nous soucions de notre prochain, plus le flux de bénédictions peut continuellement se déverser sur nous!
Faisons preuve de compassion envers autrui, car en retour on bénéficie de la compassion de Son papa, de notre papa : Hachem.]
[Source : Gaon de Vilna - dans le Sidour sur la bénédiction harotsé biTéchouva)]

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-> Des gens parlaient sur quelqu'un qui venait de décéder, qu'il était un tsadik nistar (un tsadik caché).
Rabbi Israël Salanter a alors dit : "Peut-être qu'il était "nistar" (caché), qu'il dissimulé ses bonnes actions, mais alors il n'était pas un tsadik. Dans notre génération, la notion de tsadik caché ne s'applique plus, car si quelqu'un est un tsadik, alors il doit se révéler et aider les autres. Les gens ont besoin de lui."

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-> Dans la guémara (Yérouchalmi Dmaï 1,3), il est relaté que rabbi Pin'has ben Yaïr était en train d'aller au beit midrach pour étudier la Torah.
Il devait traverser la rivière de Gina'i, mais la rivière était alors très haute.
Rabbi Pin'has ben Yaïr a dit : "Gina'i! Pourquoi est-ce que tu m'empêches d'aller au beit midrach?", et alors la rivière s'est ouverte pour lui.
Ses élèves lui ont demandé : "Est-ce que nous pouvons venir?"
Rabbi Pin'has ben Yaïr a répondu : "Si vous savez que vous n'avez jamais fait de mal ou manqué de respect à un autre juif, alors vous pouvez traverser le lit de la rivière, et il ne vous arrivera rien de mal."

Le rav Elimélé'h Biderman commente : on apprend de là que celui qui ne fait pas de mal à un autre juif est méritant d'avoir la mer qui s'ouvre pour lui!

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-> Rabbi Yé'hezkel de Kozmir donne 2 exemples :
1°/ C'est le moment de l'entrée de Yom Kippour, tu te dépêches d'aller à la synagogue pour ce jour si important, et sur le chemin un juif te voit et t'arrête.
Tout ce qu'il désire c'est de l'attention de ta part et pouvoir entendre un mot agréable.
=> On serait tenté de se dire : un autre jour, là c'est Kippour! Hachem m'attend!

Le rabbi de Kozmir dit : Arrêtes-toi et écoutes-le, car le fait d'aider et d'être gentil avec son prochain juif est la forme la plus élevée de téchouva.
Même si ton cœur est rempli de crainte du jour du jugement (Kippour), cela ne doit pas t'empêcher de faire de la bonté à un juif.
[lorsque l'on fait du bien à autrui, non seulement on fait la mitsva d'aimer notre prochain, mais au final nous recevons tellement plus. En effet, parfois un mot, un sourire, ... peut provoquer qu'Hachem nous comble d'une énorme bénédiction, nous dispense d'une grosse souffrance en expiation d'une faute, ...]

2°/ C'est le jour du 9 Av, et on est assis par terre sur le sol à pleurer sur la destruction du Temple.
A un moment, quelqu'un qui est amer avec la vie, désire nous parler.
=> Est-ce qu'on se dit : Fais-vite, c'est le 9 Av! C'est bon tes problèmes futiles, là on pleure pour le Temple!

Le rabbi de Kozmir dit : Tu dois l'écouter. Cela s'appelle : "un amour gratuit" (ahavat 'hinam), et c'est cela qui nous permettra de reconstruire le Temple.

-> Le Sfat Emet (Roch Hachana en 1880) a dit : "Etant donné que le Temple a été détruit par la haine gratuite, il sera donc certainement reconstruit par l’amour pour nos frères juifs."

-> "Faire preuve d’amour gratuit pour un autre juif, c’est un avant-goût de l’époque du machia’h."
[rabbi de Loubavitch]

Lorsque quelqu'un sait que tout provient [uniquement] d'Hachem, alors il va réussir.
Mais s'il pense que c'est la nature qui règne, alors il va échouer.
[Bné Yissa'har - Adar 1,8]

[Il explique : "Pourim est composé de miracles qui sont entièrement dans les règles de la nature, et pourtant tout le monde a vu l'intervention merveilleuse d'Hachem"]

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-> La reconnaissance que nous sommes dans les Mains d'Hachem, totalement dépendant de Lui, est propice pour qu'Il accepte nos prières.
[Méor Enayim]

[il dit que c'est pourquoi la prière est si puissante au mois d'Adar, car avec la proximité de Pourim, nous prenons conscience d'à quel point il n'y a que Hachem qui gère les moindres détails du monde, y compris ce que l'on prend pour acquis car dans la naturalité des choses.
Plus nous faisons dépendre notre vie des "Mains" d'Hachem, plus nous donnons du pouvoir aux "Mains" Divines d'agir pour nous, et notre vie n'est alors plus uniquement au "mains" des lois de la nature.]