Mon cœur est à l'est (en terre d'Israël), tandis que je suis (physiquement) aux confins de l'ouest (en Espagne).
[rav Yéhouda haLévi - le Kouzari - (qui a vécu : 1075-1141) ]
Catégorie : Moussar/Pensée juive
Les fruits de la terre d’Israël
+ Les fruits de la terre d'Israël :
-> Selon la guémara (Sotah 14a) : Rav Samlaï enseigne : "Pourquoi Moché Rabbénou a-t-il tant désiré entrer dans la terre d'Israël?
Ce n'était certainement pas pour qu'il mange de ses fruits ou qu'il soit rassasié par son abondance. Moché s'est plutôt dit : "Un grand nombre des mitsvot qui ont été ordonnées aux Bné Israël ne peuvent être accomplies qu'en terre d'Israël. Je veux entrer dans le pays afin d'accomplir personnellement toutes les mitsvot".
-> "Ne souillez pas la terre où vous habitez, dans laquelle J'habite, car je suis Hachem qui réside parmi les Bné Israel" (Massé 35,34).
Le Ba'h explique :
La terre d'Israël, ainsi que tout ce qui y pousse, est imprégné de sainteté. Lorsque des fautes (avérot) sont commises en terre d'Israël, la terre elle-même est souillée, car sa sainteté inhérente est remplacée par de l'impureté. Hachem nous avertit de ne pas souiller la terre, car c'est Lui qui l'habite.
Le Ba'h pousse cette idée un peu plus loin, en se concentrant sur la fin du verset ci-dessus. Lorsque nous mangeons les fruits de la terre d'Israël, nous sommes nourris par la sainteté de la Chékhina (Présence Diviné) et nous nous élevons spirituellement.
Inversement, lorsque la terre est souillée, ses fruits absorbent l'impureté, et lorsque nous consommons de tels fruits, nous chassons effectivement la Présence divine en nous.
-> Le rav Shlomo Wolbe (Alé Shour - vol.1, p.282), citant le Ba'h ci-dessus, conclut :
Tout juif a besoin de profiter des fruits de la terre d'Israël, en les consommant, car ainsi nous nous sanctifions et nous nous enveloppons de la sainteté de la Chékhina.
[c'est comme si dans les composants d'un fruit (ex: vitamine, magnésium, ...), nous avons un élément ajouté qu'on ne trouve nulle part ailleurs : une dose de sainteté Divine. ]
Pourquoi, alors, rav Samlaï dans la guémara mentionnée ci-dessus semble-t-il impliquer que la raison pour laquelle Moché voulait entrer en terre d'Israël n'était certainement pas pour en consommer les fruits?
En guise d'explication, le rav Wolbe souligne que la guémara ne pose cette question qu'au sujet de Moché Rabbénou, qui avait déjà atteint des niveaux de spiritualité si élevés qu'il n'avait pas besoin de l'aide supplémentaire apportée par les produits de la terre d'Israël.
Cependant, tout autre juif a besoin de l'élan spirituel supplémentaire inhérent aux produits de la terre d'Israël pour élever son âme et lui permettre d'atteindre des sommets toujours plus élevés dans son service d'Hachem.
Le moment propice de la prière
+ Le moment propice de la prière :
"Qui d'entre vous craint Hachem, écoute la voix de Son serviteur, marche dans l'obscurité et est privé de la lumière?" (Yéchayahou 50,10)
-> Le Zohar (Balak 196a) explique :
Avant que les juifs se rassemblent dans les synagogues pour prier, les forces du mal éteignent, chaque fois, les lumières Supérieures pour qu'elles n'éclairent pas le monde. Elles errent dans le monde trois fois par jour et les trois offices quotidiens ont été institués à ces moments-là.
Ce sont des temps propices à la prière, parce qu'il n'y a aucune accusation. Les forces du mal errant du côté des montagnes ténébreuses, les fenêtres des lumières Supérieures sont ouvertes et résident sur la tête de ceux qui sont venus prier à la synagogue.
Hachem s'enquiert des absents (de chaque juif qui a l'habitude de venir à la synagogue - voir Béra'hot 6b) et déclare : "Dommage qu'Untel, qui avait l'habitude de venir ici, marche dans l'obscurité!" "Il est privé de la lumière" qui réside sur les autres, à la synagogue. Combien de bienfaits a-t-il perdus!
Rabbi Aba dit au nom de Rabbi Yessa l'Ancien et Rabbi Chimon déclare de même :
Hachem ressuscitera tous les rois qui ont causé du tort à Israël et à Jérusalem, tels que l'empereur romain Hadrien (qui fit raser la Ville), Nabuchodonosor (qui détruisit le premier Temple), San'hériv (qui conquit le royaume d'Israël) et tous les autres souverains qui détruisirent Sa maison.
Il leur redonnera le pouvoir et ils s'attaqueront à Jérusalem, avec l'aide de toutes les nations.
Alors, Hachem les châtiera ouvertement dans les environs de Jérusalem.
[Zohar - Béchala'h 58a]
Rabbi Yo'hanan rapporte au nom de rabbi Chimon ben Yo'haï : Le malheur d'un père, qui voit son enfant prendre une mauvaise voie, est pire que les souffrances qu'il faudra endurer lors de la guerre apocalyptique de Gog et Magog.
[guémara Béra'hot 7b]
En se maudissant soi-même, on se cause du tort. En effet, un préposé céleste répond Amen à cette malédiction avec 70 autres qui sont sous ses ordres et poursuit celui qui l'a prononcée jusqu'à ce qu'elle se réalise.
[Zohar - Pin'has 246a]
Jeter le mauvais œil (éno raa) sur ses voisins revient à les voler en secret, car on leur cause ainsi des préjudices matériels sans aucun acte concret.
[séfer 'Hassidim 119]
Cherche à accomplir une mitsva délaissée par les autres ; c'est comme un mort l'abandon sans personne pour l'enterrer.
Poursuis une mitsva qui n'est pas recherchée par les autres. C'est comme si elle se plaignait devant Hachem en disant : Je suis vraiment insignifiante pour être oubliée ainsi par tous!
[séfer 'Hassidim 105]
L’impact de la mère
+ L'impact de la mère :
-> L'expression "tel père, tel fils" signifie qu'un homme ou un garçon a les mêmes attitudes que son père ou se comporte de la même manière.
La guémara (Yoma 47a) rapporte qu'à l'époque du Temple, une femme du nom de Kim'hit a eu la chance d'avoir sept fils. Chacun de ses fils ont servi en tant que Cohen Gadol.
La guémara raconte que les rabbins (rabbanim) lui ont demandé quels actes importants elle avait accomplis pour mériter sept grands fils.
Pourquoi les rabbins ont-ils supposé que c'était grâce au mérite de la mère que les fils se sont comportés comme ils l'ont fait? C'est peut-être grâce au comportement de leur père que tous les fils sont devenus Cohen Gadol.
Les rabbanim ont posé des questions spécifiques sur le comportement de la mère parce qu'ils sont d'avis que la façon dont un garçon se comportera et se conduira dépend fortement de la conduite de la mère.
L'expression est : "Tel père, tel fils", peut-être, mais du point de vue de la Torah, c'est surtout : "telle mère, tel fils".
[ rav Yonathan Eibshitz - Ahavat Yéhonatan - Tsav ]
Celui qui étudie la Torah ici-bas acquiert le mérite de pouvoir franchir certaines portes et de recevoir des éclaircissements dans le monde futur.
C'est pourquoi, lorsqu'il quitte ce monde, la Torah le précède et ordonne aux gardiens des portes, en paraphrasant un verset de Yéchayahou (26,2) : "Ouvrez les portes pour que puisse entrer un peuple juste. Préparez un siège pour Untel, serviteur du Roi!"
Car Hachem est réjoui uniquement par celui qui étudie la Torah. Il se trouve au jardin d'Eden avec les Justes (tsadikim) qui écoutent Sa voix, comme il ressort du verset (Chir Hachirim 8,13) : "Ô [toi qui te tiens] dans les jardins ; les amis sont tout oreilles pour écouter Ta voix ; laisse-moi entendre!"
Selon Rabbi Chimon, ce verset renferme un sens caché. L'expression "ô [toi qui te tiens] dans les jardins" fait allusion à la Chékhina qui est en exil avec les Bné Israël et partage leurs malheurs.
"Les amis sont tout oreilles pour écouter Ta voix", celle des louanges qui Te sont adressées en exil.
"Laisse-moi entendre" la voix de ces amis qui étudient la Torah.
[Zohar - Pin'has 213a]
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-> Regarde combien ceux qui étudient la Torah sont chers devant Hachem. En effet, même lorsque l'Attribut de la Justice (Rigueur) s'exerce dans le monde et que l'ange destructeur a reçu la permission d'agir, Hachem lui demande de préserver ceux qui étudient la Torah.
[Zohar - Balak 202a]