"La bonne température dans une maison est maintenue par des cœurs plein de chaleur, et non par des têtes-brûlées."
[rabbi Paysach Krohn]
Catégorie : Moussar/Pensée juive
"La même compassion que l'on ressent devant un mendiant qui n'a pas même de quoi se vêtir, doit être ressentie pour ceux qui se sont éloignés de l'étude de la Torah et de l'accomplissement des mitsvot.
Avec quoi pourront-ils habiller leurs âmes dans l'au-delà?Car les seuls joyaux qui peuvent parer l'âme sont la connaissance de la Torah et l'accomplissement des mitsvot."
['Hafets 'Haïm - Aavat 'Hessed - 3e partie - chap.7]
"Si le Rambam, un des hommes les plus intelligents de toute l'Histoire, disait : "Hachem existe, j'ai confiance en Lui, et en tout ce qu'Il fait. Chaque chose qu'Il fait est pour le bien. Tout est calculé d'une extrême minutie", alors comment des gens comme nous, qui n'arrivons pas à la cheville du Rambam, pouvons dire : "je n'y crois pas, je n'ai pas confiance"."
[rav El'azar Ména'hem Chakh]
Le Shofar
+ Le Shofar :
-> Le Ma'hzor Vitri (333) écrit que les versets des Shoforot (prières rappelant le sens du Shofar), font allusion aux 3 grandes sonneries du Shofar qu'il y aura avec l'arrivée du machia'h :
- 1°/ celle qui fera revivre les morts ;
- 2°/ celle qui rassemblera les exilés ;
- 3°/ celle qui sera magnifique et qui fera en tomber de crainte les cheveux de nos ennemis.
En effet, il est écrit : "Hachem fera retentir le Shofar et s'avancera dans les ouragans (shaarot - בְּסַעֲרוֹת) du Midi." (Zé'haria 9,14).
Le samé'h peut être changé avec la lettre : shin, formant le mon : cheveux (chéarot - שערות).
Le Rokéa'h (Sidour haTéfila - Shofarot 134) cite un midrach disant que c'est une référence à Essav, que le verset décrit comme étant poilu (litt. ayant pleins de cheveux).
Selon le rav Binyamin Wurzburger, on doit apprendre de là afin de s'améliorer :
- 1°/ à se réveiller de notre sommeil et de notre âme endormie
(il faut agir pour Hachem à 100% de NOS capacités. Le yétser ara cherche à nous anesthésier, à faire de nous des morts [spirituels], bien que vivants [physiquement]) ;
- 2°/ à toujours chercher à se rapprocher de Hachem, et ce peu importe jusqu'à quel point nous avons pu s'en éloigner ;
- 3°/ à utiliser le Shofar afin de faire pénétrer dans notre cœur de la crainte de Hachem.
D'une certaine façon, le son du Shofar est similaire au son du bruit du tonnerre, dont nos Sages (guémara Béra'hot 59a) disent qu'il a été créé pour débarrasser le cœur de sa malhonnêteté, de sa perversion.
Le Abarbanel (Chémot 19,16) enseigne que le tonnerre fait référence à cette éclair de lucidité qui arrive dans un esprit sombre, rempli par les occupations de ce monde.
=> Le Shofar représente la voix Divine (qui n'est que Vérité).
Nous devons saisir ce puissant appel à la téchouva que nous fait Hachem par le biais des sonneries du Shofar, afin d'en changer positivement notre vie.
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-> Le Rokéa'h (Béhar 25,9) commente qu'à l'image de la sonnerie du Shofar du Yovèl (Jubilé), le Shofar au moment du don de la Torah déclarait la libération de l'esclavage.
En effet : "Il n’est d’homme libre que celui qui se consacre à l’étude de la Torah" (Pirké Avot 6,2)
Après être sorti physiquement, au Sinaï, le peuple juif a été totalement libéré.
Le Rokéa'h ajoute que le Shofar de la venue du machia'h signifiera notre libération du joug des nations, du yétser ara, et il en est de même avec la mort.
Au sujet du Yovèl : "Vous ferez retentir le son du Shofar à travers tout votre pays. Vous sanctifierez cette 50e année, en proclamant, dans le pays, la liberté pour tous ceux qui l'habitent : cette année sera pour vous le Yovèl (Jubilé), où chacun de vous rentrera dans son bien, où chacun retournera à sa famille ..." (Béhar 25,9)
[le Shofar, nous libère pour que l'on devienne soi-même, et que nous retournions à notre source : papa Hachem]
La crainte du Ciel
+ La crainte du Ciel (par le rav Nathan Watchfogel) :
-> "Si une personne n'a pas de crainte [d'Hachem], elle n'a pas non plus de sagesse" (Pirké Avot 3,17).
... La seule façon de gagner en crainte d'Hachem est d'étudier du moussar, il adoucit nos cœurs de pierre.
Cela nous ouvre les yeux, nous remarquons la main d'Hachem dans nos vies, et nous ressentons plus de crainte d'Hachem grâce à cela.
[rabbi Nathan Watchfogel]
-> Une personne doit commencer à apprendre le moussar par le biais du yira (crainte d'Hachem), mais cela doit immédiatement se transformer en joie.
Si une personne prend le moussar qu'elle étudie et en fait vraiment une partie de sa vie, et le prend vraiment à cœur, alors cela lui apporte de la joie, parce qu'au fond de nos cœurs, la joie nous vient plus naturellement que la peur/crainte.
Lorsqu'une personne étudie le moussar comme il se doit, elle est immédiatement remplie de joie.
[rabbi Nathan Watchfogel]
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-> Aujourd'hui, il y a beaucoup plus de gens qui s'assoient et étudient dans le monde entier. Il y a beaucoup plus de yechivot et de kollélim. Avec autant d'étude, nous devrions nous attendre à ce que cette nouvelle génération produise plus de guédolé hador que jamais auparavant, mais nous n'avons pas constaté que c'était le cas. Pourquoi?
Les gens sont occupés à étudier la Torah, mais ils ne font pas d'effort pour acquérir la crainte d'Hachem.
Il est dit : "Sans crainte (d''Hachem), il n'y a pas de 'hochmah (sagesse)" (Pirké Avot 3,21).
Comme le dit le rav 'Haïm de Volozhin (Néfech ha'Haïm), la yirat Chamayim (crainte du Ciel) est l' "entrepôt" de la Torah.
Le rav de Volozhin écrit : "Plus l'entrepôt de yirat chamayim qu'une personne se construit est grand, plus elle peut y mettre de 'grains' de Torah et les garder en sécurité dans son entrepôt" (Néfech ha'Haïm 4,5).
Nos Sages (guémara Yoma 72b) disent : "Malheur aux talmidé 'hakhamim qui étudient la Torah mais n'ont pas de yirat Chamayim".
Etudier le moussar est ce qu'une personne doit faire pour acquérir la yirat chamayim. C'est ce qui permet de réussir dans la Torah.
[rabbi Nathan Watchfogel]
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-> Sans un séder de moussar quotidien, "la chose la plus importante manque".
Le rav Yérou'ham Lévovitz a dit que le yétser ara laissera une personne faire tout ce qu'elle veut, juste pour qu'elle n'étudie pas le moussar!
-> Le rav El'hanan Wasserman parlait un jour au 'Hafets 'Haïm d'une nouvelle yéchiva qui venait d'ouvrir, et il en disait beaucoup de bien.
Le 'Hafets 'Haïm lui demanda s'il y apprenait le moussar.
Lorsque Rav El'hanan répondit par la négative, le 'Hafets 'Haïm dit : "Si c'est le cas, alors la yéchiva ne vaut même pas une bouffée de tabac".
"Puisque Hachem empêche le machia'h de venir, pourquoi l'attendons-nous avec ferveur?
Afin de recevoir le mérite de l'attendre, comme il est écrit : "Heureux tous ceux qui l'attendent" (Yéchayahou 30,81).
[guémara Sanhédrin 97b]
[il y a une obligation de constamment attendre ardemment et de prier pour la guéoula. Quoiqu'il se passe à chaque fois nous réalisons une mitsva, la volonté d'Hachem (il ne faut donc pas désespérer le temps passant).
On doit s'imaginer la guéoula arrivant d'une seconde à l'autre, mais en même temps profiter de chaque instant pour acquérir de nouveaux mérites, faire téchouva, ...]
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Rava a dit : Lorsqu'une personne meurt et qu'elle est traduite en justice, on lui demande : ... Avez-vous attendu le guéoula?
[guémara Shabat 31a]
Leçon sur la prière – à partir du récit de Kamtsa et Bar Kamtsa
+ Leçon sur la prière - à partir du récit de Kamtsa et Bar Kamtsa :
-> Nos Sages (Guittin 55b) disent : "Jérualem a été détruite à cause de Kamtsa et de Bar Kamtsa".
Un homme, ami de Kamtsa et ennemi de Bar Kamtsa. Cet homme préparait un banquet. Il dit à son serviteur : "Va inviter Kamtsa".
Le serviteur alla inviter Bar Kamtsa.
L'homme trouva Bar Kamtsa assis à côté de son banquet.
Qu'est-ce que c'est? s'écria-t-il. "Tu es mon ennemi! Que veux-tu ici? Lève-toi et va-t'en!"
"Maintenant que je suis venu, dit Bar Kamtsa, laisse-moi rester. Je paierai ce que je mangerai et boirai."
"Non!" dit l'hôte.
"Je paierai la moitié de votre banquet", dit Bar Kamtsa.
"Non!" dit l'hôte.
"Je paierai tout votre banquet", dit Bar Kamtsa,
"Non!" dit l'hôte. Il saisit Bar Kamtsa et l'expulsa de force.
Bar Kamtsa alla dire à l'empereur romain : "Les juifs se sont rebellés contre toi."
[ "Jérualem a été détruite à cause de Kamtsa et de Bar Kamtsa".
Nous comprenons que le Temple a été détruit à cause de Bar Kamtsa, car c'est lui qui a calomnié la nation juive auprès de l'empereur romain et qui a déclenché sa colère. Mais comment Kamtsa a-t-il causé le Churban ?
Le Maharcha écrit que Kamtsa était peut-être le père de Bar Kamtsa.
En suivant cette approche, nous pouvons expliquer que Kamtsa, le père, était également responsable de la destruction du Temple, car s'il avait appris à son fils Kamtsa à rechercher la paix, à pardonner et à oublier, et à rester silencieux lors d'une dispute et lorsqu'il était humilié, Bar Kamtsa aurait réagi d'une bien meilleure manière.
Kamtsa est donc Kamtsa est donc également responsable du Churban.
(éventuellement, on voit également ici l'importance pour les parents d'éduquer leur enfant par l'exemple. En ce sens, prends encore plus sur toi de respecter autrui, comme cela ce comportement sera partie intégrante de ton enfant. (mais si tu le dis sans le faire, alors il est probable qu'il n'y accorde pas beaucoup d'attention, car si même mon père ne le vit pas ... ))]
-> Bar Kamtsa alla dire à l'empereur romain : "Les juifs se sont rebellés contre toi."
"Quelle preuve y a-t-il? demanda l'empereur.
La guémara (Guittin 56) indique que Bar Kamtsa a conseillé à l'empereur romain d'envoyer un korban à Jérusalem et de voir s'ils le sacrifieraient. En effet : "s'ils ne le sacrifient pas, ce sera la preuve que les juifs se rebellent contre vous."
L'empereur envoya un bœuf pour qu'il soit offert comme sacrifice (korban).
Sur le chemin de Jérusalem, Bar Kamtsa coupa la lèvre supérieure du bœuf (ou, selon une autre opinion, il mutila son œil), ce qui rendit le bœuf impropre à être offert en sacrifice.
Lorsque le korban arriva au Temple, les Sages dirent qu'ils devaient le sacrifier, malgré son défaut l'invalidant, car ils savaient que l'empereur romain serait en colère s'ils n'offraient pas son korban.
Rabbi Zé'haria ben Avkoulas n'était pas d'accord. Il dit : "Si nous apportons ce korban, les gens penseront qu'il est permis de sacrifier un korban avec une défaut".
Les Sages eurent une autre idée. Ils tueraient Bar Kamtsa, afin qu'il ne revienne pas dénoncer la nation juive auprès de l'empereur romain.
Rabbi Zé'haria ben Avkoulas n'était pas d'accord.
Il dit : "Si nous tuons Bar Kamtsa, les gens diront que quiconque fait un défaut sur un sacrifice (korban) doit être tué".
Les Sages acceptèrent l'opinion de Rabbi Zé'haria ben Avkoulas.
Le korban ne fut pas sacrifié et Bar Kamtsa ne fut pas tué. Ce dernier rapporta l'incident au roi, et suite à cela la destruction du Temple eut lieu.
Rabbi Yo'hanan conclut : "L'humilité de Rabbi Zé'haria ben Avkoulas a détruit notre maison, brûlé le hei'hal et nous a exilés de notre pays".
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Le Méor Enayim (Guittin) pose les questions suivantes :
1°/ Est-ce l'humilité de Rabbi Zé'haria ben Avkoulas qui a causé la destruction du Temple?
Il semble que ce soit sa prudence excessive qui ait causé la destruction ('hourban). Il semble que ce soit sa crainte que les gens n'en viennent pas commettre une erreur dans la halakha.
Pourquoi Rabbi Yo'hanan attribue-t-il la destruction du Temple à son humilité?
2°/ La halakha stipule que l'on doit transgresser toutes les halakhot de la Torah pour sauver la vie d'un seul juif. Alors pourquoi n'ont-ils pas offert le korban (ou tué Bar Kamtsa) pour sauver de toute la nation juive?
Pourquoi Rabbi Zé'haria s'inquiétait-il que des halakhot allaient être oubliées, alors que la vie de tant de juifs était en jeu?
-> Le Méor Enayim répond que Rabbi Zé'haria était le gadol hador [le géant spirituel de la génération] (la preuve en est que ses opinions ont été immédiatement acceptées par tous les érudits) et qu'il avait du roua'h hakodech (esprit saint prophétique).
Grâce à son roua'h hakodech, il savait que la destruction du Temple était imminente et que rien ne pouvait être fait pour changer ce décret.
C'est la raison pour laquelle Rabbi Zé'haria n'a pas autorisé le meurtre de Bar Kamtsa ou le sacrifice du sacrifice (korban) avec le défaut invalidant.
Il savait que cela ne servirait à rien. La destruction du Temple se produirait de toute façon. C'est pourquoi sa principale préoccupation était de s'assurer que la Torah ne soit pas oubliée.
=> Pourquoi Rabbi Zé'haria n'a-t-il pas dit aux Sage de l'époque ce qu'il savait avec son roua'h hakodech?
Il aurait dû leur dire :
"Vous avez raison, c'est du pikoua'h néfech (question de vie et de mort sur le peuple juif), et selon la halakha, nous devons sacrifier le korban bien qu'il ait un défaut le rendant invalide, et ce pour protéger la nation juive.
Je sais par roua'h hakodech que la destruction du Temple aura lieu, et nous ne pouvons rien y changer. Même si nous apportons le korban ou si nous tuons Bar Kamtsa, le 'hourban aura lieu et la vie de toute la nation juive est en grand danger. Par conséquent, préservons au moins les halakhot."
Pourquoi Rabbi Zé'haria ne leur a-t-il pas dit cela?
La réponse est que Rabbi Zé'haria était humble et ne voulait pas leur dire qu'il avait le roua'h hakodech.
C'est pourquoi Rabbi Yo'hanan dit : "L'humilité de Rabbi Zé'haria ben Avkoulas a détruit notre maison, brûlé le hé'hal et nous a exilés de notre terre" = s'il leur avait dit ce qu'il savait avec roua'h hakodech, les Sages auraient prié pour que la destruction du Temple ne se produise pas, et ils auraient également incité les gens à faire téchouva.
Mais Rabbi Zé'haria ne leur a pas dit ce qu'il savait avec le roua'h hakodech, et les Sages n'étaient pas conscients que le 'hourban avait été décrété dans le Ciel, et ils n'ont donc pas investi dans les prières et la téchouva. [pas conscients de la gravité de la situation]
Le Méor Enayim écrit :
"C'est la signification : "l'humilité de Rabbi Zé'haria ben Avkoulas a détruit ..." = car sans son humilité, il leur aurait parlé du 'hourban, ils auraient prié, fait téchouva, imploré Hachem d'avoir compassion d'eux, et le décret aurait été annulé.
C'est donc l'humilité de Rabbi Zé'haria qui a causé la destruction. Il ne voulait pas révéler [qu'il avait le roua'h hakodech]".
=> En ce qui nous concerne, nous apprenons de cela que les juifs auraient pu annuler le décret de destruction du Temple avec leurs prières et leur téchouva, mais ils ne savaient pas que cette destruction était imminent.
La téchouva et la prière sont toujours efficaces. Elles auraient permis d'éviter le 'hourban (destruction du Temple).
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-> De son côté, le rav Elimélé'h Biderman donne une autre explication sur le fait que Rabbi Zé'haria a été agit trop humblement, ne croyant pas qu'il avait le pouvoir de la prière.
Il ne croyait pas en sa force. De plus, il ne pensait pas que la nation juive pouvait prier et annuler le décret.
C'est la forme négative de l'humilité. C'est le cas lorsque l'on ne croit pas en ses forces.
Cette humilité mal placée a entraîné la destruction du Temple.
[au contraire, il faut savoir par moment faire preuve d'orgueil de la sainteté (gaava dikedoucha).
Particulièrement le 9 Av, on prie de tout coeur pour la reconstruction du Temple, montrant par là qu'on a appris de nos erreurs, que la prière est quelque chose qui se "tient au sommet du monde" (Béra'hot 6b), que "la prière s’élève jusqu’au ciel" (Rachi - Béra'hot 6b). ]
[le prophète Yirmiyahou dit au roi Tsidkiyahou : "Hachem dit que si tu vas vers les officiers du roi de Bavel [pour conclure un traité de paix avec eux] ... la ville [Jérusalem] ne sera pas brûlée, et toi et ta famille vivrez. Mais si vous n'allez pas vers eux, cette ville sera conquise... ils la brûleront et vous ne survivrez pas" (Yirmiyahou 38,17-18).
Le rabbi de Kamarna demande : puisque le décret de destruction de Jérusalem était déjà scellé dans les cieux, comment le fait que Tsidkiyahou aille vers les officiers de Bavel pourrait-il aider?
La réponse est que l'humilité annule les décrets sévères. Si le roi Tsidkiyahou s'était rendu humblement devant les officiers de Bavel (en suivant la directive du prophète Yirmiyahou), cela aurait protégé le peuple d'Israël et le Temple aurait été épargné.
(on voit ainsi un exemple d'humilité positif (selon la volonté de D., transmise par Yirmiyahou), et également une humilité négative (impulsé par notre yétser sous couvert de bien agir = humble) avec Rabbi Zé'haria. L'une comme l'autre a pu mettre à la destruction du Temple.)]
Rabbi Chimon dit : "Si 3 personnes ont mangé à une même table et n’y ont pas prononcé de paroles de Torah, c’est comme si elles avaient consommé un abattage de morts (mizbé'hé métim)" (Pirké Avot 3,4)
-> S'appuyant sur un enseignement du Baal Chem Tov, le Maggid de Mézéritch a dit un jour :
[Les âmes des] défunts se réincarnent parfois dans la nourriture et la boisson, afin qu'une personne prononce des paroles de Torah et leur donne vie.
Toutefois, si l'on ne prononce pas de paroles de Torah, on "abat les morts" qui ont été ainsi réincarnés et on les rejette dans le monde inanimé.
[sans des mots de Torah, on empêche l'élévation spirituelle des étincelles d'âmes contenues dans notre nourriture, leur refusant d'effectuer leur réparation dans ce monde. ]
[Béer Mayim - Haggada Shel Pessa'h]
-> Les paroles de Torah prononcées à table constituent l'âme des choses physiques servies.
[selon le Baal Chem Tov - Ner Mitsva 8,2]
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-> Lorsque Adam haRichon a fauté en mangeant du fruit de la Connaissance (ets hadaat), des étincelles de saintetés ont été absorbées par d'autres parties de la Création : dans les objets inanimés, les plantes, et les créatures vivantes.
Chacun de ces segments de la création possède des étincelles de sainteté qui doivent en être extrait ...
"Hou notèn lé'hem lé'hol bassar" = Il donne la nourriture à toute chair.
"ki léolam 'hasdo" = car Ta bonté est pour le monde entier.
Hachem souhaite donner à tous les composants de la création l'opportunité d'être délivrés (élevés).
Lorsque nous mangeons [ou buvons] (symbolisé par le : lé'hem), et que nous faisons la bénédiction appropriée, alors nous réparons ce qui a été cassé.
Et si l'homme ne mange pas, le restant de la création n'aurait aucun moyen d'obtenir sa réparation.
En ce sens, lorsqu'un homme mange du pain (lé'hem), il peut rectifier le monde. [car Ta bonté (Hachem) est pour le monde entier]
[d'après le 'Hida - Sim'hat haRegel - birkat hamazon]
-> On doit manger et boire avec l'intention d'extraire les étincelles de sainteté de la nourriture, et les élever à leur source et racine [sainte].
Ce n'est qu'après une telle intention qu'on doit réciter la bénédiction.
[Yessod véChorach haAvoda - Chaar haBéra'hot - chap.10]
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-> Mon grand-père, le Baal Chem Tov, m'a appris :
Pourquoi la plupart des médicaments sont-ils très amers?
Parce que le monde physique contient des choses inanimées (domem), la vie végétale (tsoméa'h), les animaux ('haï) et l'humanité (médaber).
Chacun élève [ce qui lui est inférieur]. Les animaux sont censés élever les étincelles sacrées qui existent dans les plantes amères.
Cependant, s'ils s'en abstiennent parce que les plantes sont trop amères, il est décrété que les gens doivent tomber malades. Ensuite, à cause de leur maladie, ils doivent manger ou boire des remèdes amers [à base de plantes] afin d'élever [ces étincelles sacrées] à leur source.
[Sharshérét Zahav 27]
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[suite du Pirké Avot (3,4) : mais si 3 personnes ont mangé à une table et y ont prononcé des paroles de Torah, c’est comme si elles avaient mangé à la table d'Hachem. ]
"Chaque personne doit se demander : 'Quand mes actes atteindront-ils ceux d'Avraham, d'Its'hak et de Yaakov, qui ont acquis ce monde et l'autre grâce à leurs bonnes actions et à l'étude de la Torah?' " (Tana déBé Eliyahou - chap.23)
-> Le Yalkout Chimoni (Vaét'hanan 830) cite cet enseignement d'une manière quelque peu différente : "Une personne est obligée de se demander : 'Quand mes actes atteindront-ils ceux d'Avraham, d'Its'hak et de Yaakov' ".
Cette formulation suggère une obligation réelle, pas moins que toute autre obligation trouvée dans les enseignements de nos Sages, que nous devons nous efforcer d'accomplir avec messirout néfech (abnégation, don de soi).
Dans toutes les situations où l'on peut se trouver au cours de notre vie, nous devons essayer de suivre les traces des Patriarches (Avot), et leur mérite nous aidera à le faire.
Dans la mesure où l'on s'efforce d'atteindre cet objectif avec la messirout néfech (agissant au mieux de nos capacités personnelles), nous méritons la lumière et l'assistance du Ciel.
[rabbi David Abou'hatséra]
En servant Hachem, une personne éprouve un grand plaisir, car elle sait que son service réjouit Hachem, comme le dit le verset : "Un fils sage réjouit son père" (Michlé 10,1).
À son tour, une personne sait (au moins inconsciemment) que cette joie et ce plaisir Divins descendent dans tous les mondes, où il est annoncé : "Honorez ceux qui accomplissent la volonté du Maître" (Zohar 3:52a, 265a).
Il ne peut y avoir de bonheur et de joie plus grands que ceux-là.
Néanmoins, cela ne constitue pas la manière idéale de servir D., car cela implique une attente de récompense, à savoir le plaisir que l'on ressent à donner de la joie à D.
Dans son Hilkhot Téchouva (10,4-5), le Rambam qualifie une telle approche de "pas complètement pour le Ciel" (lechem chamayim). Idéalement, une personne devrait servir Dieu simplement parce qu'Il est le Maître et le Dirigeant qui insuffle la vie dans tous les mondes et dans toutes les âmes.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - A'haré Mot 16,1 ]
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[pour la majorité des gens, il faut reconnaître la nécessité de passer par un service Divin avec un part d'intérêt (même élevée comme le faire pour apporter du plaisir à D.), pour plus tard pouvoir le faire 100% lechem chamayim. En ce sens, il est important d'avoir cette phase où l'on vit pour apporter de la joie, du plaisir, à Hachem. ]