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+ "Par quel mérite as-tu vécu jusqu'à un âge avancé?
[Rav Ada de répondre : ] J'ai toujours été patient, calme et résigné dans ma maison."

[guémara Taanit 20]

Lorsque les conjoints sont indulgents et bienveillants l'un envers l'autre, la paix et la bénédiction règnent dans leur foyer.

Faire téchouva avant d’étudier la Torah

"Ils partirent de Réfidim et arrivèrent au désert du Sinaï" (Yitro 19,2)

-> Rachi cite la comparaison faite par la Mékhilta entre ces deux événements :
tout comme le départ du peuple juif de Réfidim s'est fait dans un état de repentance (après avoir subi l'attaque d'Amalek), leur arrivée au Sinaï s'est faite dans un état de repentance (téchouva).

Le Imré Emet voient dans ce repentir préalable à la révélation un modèle pour toute étude de la Torah.
En s'engageant dans une introspection avant d'étudier, une personne purifie son âme, ce qui la rend plus réceptive à l'influence de la Torah.
C'est l'une des significations de notre prière quotidienne "achivénou Hachem léToraté'ha" = aide-nous à nous repentir afin de nous permettre d'apprendre Ta Torah correctement.

La grandeur de l’homme sur les autres créations

+ La grandeur de l'homme sur les autres créations :

Rachi (Béréchit 1,27) souligne que l'homme a été créé avec les mains d'Hachem, et non avec Sa parole. En fait, Rachi laisse entendre que le fait même que nous ayons été façonnés de Ses mains est ce qui qualifie l'homme comme ayant été créé uniquement à Son image.
Quelle est la signification du fait que la création de l'homme était différente (du restant de la création), et pourquoi est-ce, en particulier, la façon dont nous avons été créés à Son image?

La parole est une cristallisation du monde intérieur de l'orateur dans le domaine physique de ses mots. L'intérieur de l'orateur est transmis par les mots qu'il prononce. Les mots eux-mêmes ne sont que des contenants pour l'intention de celui qui les a prononcés.

Le monde est la parole d'Hachem. Ce qui signifie que le monde que nous voyons n'est qu'un contenant pour l'expression d'Hachem.
L'essence n'est pas ce que nous voyons. Nous voyons le récipient qui la contient.

L'homme, lui, est différent. Nous ne sommes pas un récipient fabriqué par les mots d'Hachem avec Son essence à l'intérieur. Nous sommes plutôt, dans notre totalité, l'œuvre d'Hachem, et même notre contenant exprime Son essence.
L'idée est que les choses créées avec des mots ont une intériorité qui exprime leur source, mais sont enfermées dans les mots qui les contiennent. Les choses qui sont faites avec les mains ont une réalité qui exprime son créateur.

C'est pourquoi la stature de l'homme dépasse celle du reste du monde.
Le reste du monde est constitué des mots d'Hachem, expression interne d'Hachem, mais enfermée dans une enveloppe physique.
Le corps même de l'homme est une expression d'Hachem, littéralement à Son image. C'est pourquoi l'homme est plus grand que le reste du monde.
[rav Kalonymos Kalman Shapira - le rabbi de Piaseczno - Aish Kodech - Balak 5700 (1940)]

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[un juif a une âme provenant de l'intériorité d'Hachem, des mondes les plus élevés, ce qui n'est pas le cas des non juifs qui proviennent de l'extériorité d'Hachem, de niveaux plus bas.
Ainsi, chaque juif doit être fier de sa grandeur innée, et responsable pour l'utiliser au mieux. ]

"Et quand bien même notre bouche serait pleine de cantiques comme la mer ; notre langue, de chants, comme la multitude de ses vagues, et nos lèvres, de louanges, comme les espaces du firmament ; quand bien même nos yeux seraient lumineux comme le soleil et la lune, et nos mains déployées comme les aigles des cieux, et nos pieds rapides comme les biches ; nous ne pourrions épuiser l’hommage qui t’est dû, ô Hachem, notre D., bénir ton nom, ô notre roi, ne serait-ce que pour un seul des milliers de milliers, des myriades de myriades de bonté que tu as accomplis pour nos ancêtres.
[Nichmat kol 'haï prière de Shabbath matin - que la guémara (Pessa'him 118a) appelle "birkat aChir" (la bénédiction du chant)]

=> En bref, nous disons que même si nous possédions des capacités surnaturelles, nous serions incapables de remercier convenablement Hachem pour ne serait-ce qu'un seul acte de bonté qu'Il a accompli pour nous.

Le 'Hovot haLévavot (chaar Bitachon, chap.6) écrit que si nous devions combiner tous les mérites de chaque personne ayant vécu depuis la création du monde, cela ne suffirait toujours pas à remercier Hachem pour un seul acte de bonté qu'Il a accordé à l'homme.

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-> Le dernier Téhilim appelle tout le monde à louer Hachem pour Sa grandeur, à danser et à chanter, accompagné d'un ensemble d'instruments de musique (lyre, harpe, tambour, orgue, flûte, cymbales et trompettes).
Il se termine par le verset : "kol néchama téhallel Ya Hallélouya", qui signifie littéralement : "Que toutes les âmes louent Hachem, Hallélouya".
Le midrach (Béréchit rabba 14:8) donne une explication différente en lisant le mot "néchama" comme "néchima", de sorte que le verset se lit : "Avec chaque souffle, louez Hachem."
Pour ne serait-ce qu'un seul souffle qu'Hachem nous a permis de respirer, nous devrions nous sentir inspirés à sauter, à chanter et à danser, accompagnés d'un orchestre complet, en remerciement de la grande bonté qu'Il nous a accordée.

Se connecter à la Chékhina par l’humilité

+ Se connecter à la Chékhina par l'humilité :

"Parce qu'ils avaient mis Hachem à l'épreuve, en disant : "Hachem est-il parmi nous ou non?" (ayech Hachem békirbénou im ayin) " (Béchala'h 17,7)

-> Le rav Mordchele de Nadvorna (dans son séfer Maamar Mordé'haï) explique ce verset comme disant : "ayéch Elokim békirbénou" = comment une personne peut-elle savoir si Hachem est au milieu d'elle?
"im ayin" = s'il n'est rien.
Si une personne est humble et se considère comme rien, Hachem sera avec elle, comme nous assure Hachem : "J'habite... avec celui qui a l'esprit bas et humble" (Yéchayahou 57,15).

Le pouvoir intrinsèque de nos mots

+ Le pouvoir intrinsèque de nos mots :

-> Il est important de réaliser pleinement le pouvoir des mots eux-mêmes.
La guémara (Kétoubot 62b) rapporte l'histoire de Yéhouda, fils de Rav 'Hiya, gendre de Rav Yanai, qui passait toute la semaine à étudier la Torah et revenait le vendredi pour être à la maison pour le Shabbath avec sa femme. Chaque semaine, il était précédé par une colonne de feu qui arrivait en son honneur.
Une semaine, il était tellement absorbé par son étude qu'il ne rentra pas à la maison.
Lorsque Rav Yanaï vit qu'il n'y avait pas de colonne de feu, il supposa que son gendre était mort. Il demanda donc à sa famille de renverser son lit, ce qui, à l'époque, était la coutume lorsque quelqu'un décédait.
La guémara nous dit que ce fut "comme une erreur venant du souverain" (Kohélet 10,5), et Yéhouda mourut dans le beit hamidrach.

=> Comment cette tragédie a-t-elle pu se produire? Nous savons que les tsadikim peuvent apporter des bénédictions ou des malédictions extraordinaires, mais ici, Rav Yanaï n'aurait certainement pas voulu qu'une telle chose se produise!

Le rav El'hanan Wasserman (Kovetz Chiourim - sur Kétoubot - chap-208) écrit que nous apprenons ici : "Les mots prononcés par la bouche d'une personne sainte affectent le monde, même s'ils sont prononcés sans aucune intention." Les mots eux-mêmes ont un pouvoir!
Le rav Wasserman poursuit en écrivant que celui qui prononce de mauvaises paroles, telles que des mensonges, des malédictions ou du lachon ara, contamine sa bouche et les mots qu'il prononce perdent leur pouvoir naturel.

-> La guémara (Shabbos 119b) discute de l'importance de l'étude de la Torah par les jeunes enfants, qui étant sous la bar mitsva, n'ont pas de faute, et nous dit que toute ville qui n'a pas d'enfants en train d'étudier sera détruite. Ces enfants ne doivent pas être interrompus dans leur étude, même pour aider à la reconstruction du Temple.
Reich Lakich, l'un des Amoraim, déclare : "le monde ne tient que par le souffle (l'étude de la Torah et la prière) des enfants".
Son collègue Abbayé lui demande : "Qu'en est-il de la vôtre et de la mienne? Notre Torah est certainement assez spéciale pour justifier la continuation du monde."
Reich Lakich répondit que les enfants n'ont pas de faute et que leur Torah et leur prière sont donc plus importantes que les siennes et celles d'Abbayé.

Examinons l'ampleur de cette affirmation. Les Amoraïm comptaient parmi les plus grands hommes qui aient jamais vécu ; leur vie entière était empreinte de sainteté et de pureté, consacrée uniquement à l'accomplissement de la volonté d'Hachem. Lorsqu'ils priaient et apprenaient, ils le faisaient avec un niveau de pureté et de dévouement que nous ne pourrons jamais comprendre. Ils maîtrisaient tous les domaines de la Torah et la guémara rapporte de nombreux cas où ils ont accompli des miracles dévoilés, ramenant même des morts à la vie.
Cependant, la Torah et la prière des petits enfants, qui ne comprennent même pas les mots qu'ils prononcent, sont plus grandes que toutes les leurs, parce que les enfants qui n'ont pas de faute ont une bouche sainte.

Nous voyons donc que les mots eux-mêmes, s'ils sont prononcés correctement et avec une bouche pure, sont plus puissants que la prière des plus grands adultes du peuple juif, prononcée avec la kavana la plus profonde.

=> Le rav Wasserman poursuit en comparant les paroles d'un homme à une hache. Avec son tranchant, une hache coupe même sans effort, mais si elle devient rouillée, elle ne coupera pas tant que la rouille n'aura pas été enlevée.
Nos paroles ont une capacité naturelle à produire des effets dans les Cieux, à moins qu'elles ne deviennent "rouillées" à cause de notre mauvaise langue.

[nous retrouvons cette idée dans la Torah. Yaakov dit à ses 12 enfants, les 12 tribus, qu'il a conquis la ville de Chekhem "avec mon épée et mon arc" (Vayé'hi 48,22), ce que le Targum Onkelos rend par "avec mes prières et mes supplications". L'épée d'un juif est sa prière. ]
[rav Avraham Tabor]

Si on ne le mérite pas, le machia'h viendra au temps limite fixé (bé'ita), mais si on le mérite en écoutant la voix d'Hachem, il viendra plus vite (a'hichéna) aujourd'hui même.
[guémara Sanhédrin 98a].

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-> Le Ohr ha'Haïm hakadoch (Ki Tétsé 24:17) nous dit que si la guéoula se produit grâce aux mérites du peuple juif, il s'agira alors d'un événement étonnamment sublime et le machia'h sera révélé du ciel, accompagné d'un signe miraculeux et d'une preuve établissant son identité en tant que machia'h, comme le dit le Zohar (1:119a et 3:212b).
Cependant, si la guéoula a lieu parce que la fin "en son temps" est arrivée et que les juifs n'en sont pas dignes, elle se déroulera d'une manière différente (voir Sanhédrin 98a), à propos de laquelle il est dit (Zé'harya 9,9) que le Rédempteur viendra sous la forme d'un homme humble monté sur un âne.

=> à nous de jouer, quel type de guéoula souhaite-t-on nous avoir (en l'honneur d'Hachem)?

L’humilité mène à la joie

"Et qu'est-ce qui fait de la joie?" (oulsim'ha ma [מַה] zo ossa - Kohélet 2,2)

-> En prononçant le mot "ma" (quoi), qui indique l’humilité, le verset nous enseigne que par le fait que nous sommes humbles et modestes, nous méritons d’avoir de la joie dans sa vie.
[rav Avraham de Kalish]

Servir Hachem particulièrement à notre époque

+ Servir Hachem particulièrement à notre époque :

-> Le séfer Likouté Yéhouda cite son grand-père, le Imré Emet, qui dit qu'il est important pour nous de renforcer notre avodat Hachem dans cette génération. En effet, Hachem accorde une très grande valeur à l'avoda au cours d'une génération faible.
Bien que nous soyons loin d'Hachem et que nous ne puissions pas ressentir un lien étroit avec Lui, nous devrions quand même faire tout ce que nous pouvons pour Le servir.

Il se réfère à de telles périodes comme étant des périodes où "le nom d'Hachem n'est pas connu d'eux", et dit que l'on reçoit une grande récompense pour servir Hachem à de telles périodes, lorsqu'Il est aussi caché de nous et que nous ne pouvons pas ressentir Sa présence.

Dans le même ordre d'idées, il est dit au nom du rabbi Zouché d'Anipoli que l'on ne peut s'attendre à une récompense dans le monde à Venir pour avoir servi Hachem à un moment où l'on sent clairement Sa présence. On ne peut s'attendre à une récompense que si l'on sert Hachem dans des moments où l'on ne se sent pas connecté à Lui, mais où l'on le sert quand même.

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[ => notre yétser ara nous pousse à croire que notre avodat Hachem a peu de valeur par rapport à celle des génération passée, mais en réalité ce n'est pas le cas. Justement parce que Hachem est très dissimulé, la valeur de nos actions a beaucoup de valeur, et est très appréciée par Hachem. ]

Chaque personne est une révélation d'Hachem, qui n'a jamais existé auparavant, parce que chaque personne a quelque chose de D. (Hachem), que personne d'autre n'a jamais eu.
J'ai quelque chose qu'Avraham n'avait pas. J'ai quelque chose que Moché n'avait pas.
Si vous servez Hachem comme quelqu'un d'autre, vous n'avez pas besoin d'être né. Ils l'ont déjà fait.
[rabbi Shlomo Carlebach ]