"La Torah est la lumière qui guide l'homme sur le chemin du retour pour expier ses fautes. Néanmoins, elle doit être précédée par des pensées de regret et de repentir.
Lorsqu'une personne étudie la Torah, elle attire la Chékhina sur elle.
Lorsqu'il est purifié de ses fautes, la Chékhina trouve en lui un trône digne sur lequel elle peut se reposer. De même qu'une personne a besoin d'une bonne chaise pour être à l'aise, de même la Torah a besoin d'un siège exempt de fautes pour que la Chékhina puisse s'y reposer.
Lorsqu'une personne est souillée par la faute, ni la Torah ni la Chékhina ne peuvent reposer sur elle, car chaque faute est comme une épine douloureuse.
C'est pourquoi une personne doit d'abord réparer ses fautes par la téchouva, afin de pouvoir s'appliquer à l'étude de la Torah".
[Chla haKadoch - Roch Hachana - hatsaot l'téchouva 7]
Catégorie : Moussar/Pensée juive
"Et le feu de l'autel brûlera dessus (l'autel). Et le Cohen se vêtira d'habit de lin ..." (Tsav 6,2-3)
-> "Et le feu de l'autel brûlera" (vé'éch amizbéa'h tokad bo) :
La Torah nous apprend [que lorsque la guéoula arrivera], la colère de D. s'enflammera et consumera tous ceux qui ont fait souffrir et éprouvé le peuple d'Israël.
... Le feu de l'autel rappelle les souffrances que les nations nous ont fait subir. De ce même feu, le Maître suprême (Hachem) qui est caché de tous, s'habillera de vengeance et vengera Son peuple.
-> "Et le Cohen se vêtira d'habits de lin" :
Le Cohen symbolise la bonté et la miséricorde. On nous apprend ainsi que même ces qualités qui représente habituellement le bien elles seront d'accord qu'il faut venger les souffrances que les nations ont fait subir au peuple juif.
[Ohr ha'Haïm haKadoch ]
"Le bitoul Torah est une faute grave, mais embarrasser un autre juif est bien pire.
Il est préférable d'être mévatel Torah (renoncer à de l'étude) plutôt que d'embarrasser un autre juif".
[ Maharcha - guémara Sanhédrin 11a ]
Etre réveillé à la téchouva par nos petits problèmes
+++ Etre réveillé à la téchouva par nos petits problèmes :
+ "Jusqu'où se situe la limite minimale de la souffrance (ta'hlit yissourim - litt. la quintessence d'une souffrance)? Quelle est la douleur minimale incluse dans la définition de la souffrance?
Même si quelqu'un met la main dans sa poche pour en sortir 3 pièces et qu'il n'en sort que 2 .. (cela est considéré comme de la souffrance)". [guémara Arakhin 16b]
=> C'est difficile à comprendre. Comment un si petit désagrément comme le fait de devoir remettre la main dans sa poche pour en sortir une pièce de plus, peut-il être considéré comme une souffrance? Pourquoi nos Sages considère cela comme : "ta'hlit yissourim"?
Le Baal Chem Tov explique que le but d'une souffrance est d'inciter une personne à faire téchouva. Elle est censée réveiller une personne et l'amener à examiner ses voies afin qu'elle puisse les rectifier.
Cependant, Hachem ne veut pas causer beaucoup de douleur à une personne. C'est pourquoi Il envoie d'abord une petite gêne, comme le fait de ne pas trouver immédiatement la bonne somme d'argent dans sa poche. Si la personne prend cela à cœur et reconnaît qu'il ne s'agit pas d'une coïncidence, elle reconnaîtra qu'il s'agit d'un signe d'Hachem lui indiquant qu'elle doit rectifier sa conduite.
Elle examinera ses actions passées, verra ce qui doit être corrigé et fera téchouva pour ses fautes passées.
Par conséquent, elle n'aura plus besoin de souffrir davantage, car la petite gêne a déjà rempli sa fonction.
Malheureusement, la plupart des gens ne prennent pas à cœur les petits désagréments comme celui-ci et ne les considèrent pas comme des signes pour faire téchouva. Ils pensent simplement qu'ils n'ont pas assez fouillé dans leur poche pour en sortir la bonne quantité de pièces (c'est la faute à pas de chance, mais pas à eux-même!).
"Chaque fois qu'une personne commet une faute, une force d'impureté est créée, qui s'accroît en fonction de la gravité de la faute.
Cette force crée une obstruction qui empêche le flux de la bénédiction d'Hachem de nous atteindre.
C'est comme si la source de la bénédiction avait été fermée derrière une porte verrouillée".
[Alchikh haKadoch - 'Houkar 20,10]
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-> Lorsque les juifs reçurent la Torah sur le mont Sinaï, toutes les futures âmes qui naîtraient un jour étaient présentes. Ils ont tous accepté la responsabilité mutuelle les uns envers les autres, afin que nous observions tous les mitsvot et que nous nous abstenions de fauter.
C'est pourquoi, chaque fois qu'une personne commet une faute, elle se rend coupable et cause du tort non seulement à son âme, mais aussi à la nation juive tout entière.
[...]
Lorsqu'un juif "achète" les marchandises que lui propose son yétser ara et tombe dans la faute, il se fait du tort à lui-même et à toute la nation juive.
[et inversement, à chaque mitsva nous amenons du bien sur nous-même et tous les juifs! ]
... Après que le yétser ara nous a poussé à fauter, il monte au Ciel pour porter des accusations contre l'ensemble de la nation juive sur la base des fautes de chaque individu.
Nous sommes tous responsables les uns des autres. Les fautes d'une seule personne peuvent entraîner des dégâts sur notre nation tout entière.
[d'où la nécessité de faire téchouva dès que possible, et de prier Hachem de nous aider à ne pas tomber dans la faute. ]
[rabbi Yaakov Abou'hatséra - Ma'hsof haLavan - Kédochim ]
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-> Lorsqu'une personne commet une faute, elle attire les forces du mal sur elle, leur donnant le contrôle de sa vie.
La sitra a'hra (forces du mal/impureté) s'empare de ses mitsvot et se nourrit de leur pouvoir. [voir Séfer haLikoutim ]
Les kabbalistes (voir rav 'Haïm Vital - Chaaré Kédoucha 1,1) écrivent que la vie de chaque juif dépend des mitsvot qu'il accomplit. Un juif qui n'a pas de mitsvot à son actif, ou qui a abandonné ses mitsvot à la sitra a'hra, n'a pas de force vitale dans laquelle puiser. Il peut encore marcher sur ses pieds, mais dans un sens spirituel, il est considéré comme mort, puisqu'il n'a pas de sainteté pour donner un sens à sa vie.
Rabbi Yaakov Abou'hatséra (Pitou'hé 'Hotam - Lé'h Lé'ha) explique :
le yétser ara vole à une personne sa force vitale sacrée lorsqu'elle faute.
Cependant, lorsqu'on revient par la téchouva, on récupère cette force vitale (de sainteté) pour nous-même, grâce à laquelle on vivifie notre âme.
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-> Selon le Ohr ha'Haïm haKadoch (Vayikra 5,21), il y a 3 mauvaises choses qu'une âme doit subir à cause de nos mauvaises actions :
1°/ l'âme s'obscurcit et perd sa valeur originelle, elle se diminue, se dévalue.
2°/ nos Sages de la Kabbale nous ont dévoilés que chaque âme juive reçoit son abondance spirituelle et matérielle des mondes supérieurs et sans cela elle n'a pas de vitalité.
Mais si elle a fauté, tel le vol ou autre escroquerie, et qu'elle s'est salie et souillée, cette abondance divine lui est coupée comme il est écrit : "cette âme sera retranchée" (Lé'h Lé'ha 17,14) = des forces de l'impureté s'emparent d'elle et de son abondance, et ces mauvaises créatures prennent profit de cette bonté (abondance divine).
3°/ il affaiblit toute l'assemblée, du fait que tout le peuple d'Israël est lié l'un envers l'autre, le mal que fait l'un, entraîne le mal sur son prochain.
Par contre, grâce aux hommes vaillants qui craignent D., et à leurs bonnes actions la paix, le bien et la vie prendront de l'ampleur sur le peuple de D.
La sainteté des synagogues
+ La sainteté des synagogues :
-> Les synagogues et les beit midrach dans lesquels nous prions et étudions la Torah sont des lieux de grande sainteté.
Nos Sages (guémara Méguila 29a) les appellent "mikdach mé'at" (un Beis Hamikdash à petite échelle).
Depuis la destruction du Temple, la Chékhina réside avec nous dans ces lieux saints.
Le Zohar (Raya Méhémna - Béchala'h II,59b) affirme que les synagogues doivent être construites avec beauté et splendeur, puisque chaque synagogue ici-bas sur terre a une synagogue correspondante dans les cieux en-Haut.
Le Choul'han Aroukh (OC 151:1) met en garde contre l'importance de préserver la dignité de nos synagogues : "Dans la synagogue et le beit midrach, on ne doit pas agir de manière frivole, en plaisantant et en bavardant paresseusement. Il est interdit d'y manger ou d'y boire, de s'y habiller ou de s'y prélasser. Il est interdit d'y entrer pour s'abriter du soleil ou de la pluie".
La sévérité du bavardage pendant la prière est connue, mais nous voyons ici, d'après le Choul'han Aroukh, qu'il est interdit de bavarder à la synagogue, même lorsque ce n'est pas l'heure de la prière. Il s'agit d'un affront à la sainteté de la synagogue, même si cela ne perturbe pas les prières.
Le Zohar (II,131b) dit de ceux qui bavardent à la synagogue : "Malheur à lui et malheur à son âme, car il agit comme s'il y avait une division dans les mondes supérieurs. Il s'éloigne de la émouna et n'a pas la crainte d'Hachem. Puisqu'il agit comme s'il n'y avait pas de D., il n'a pas de part en Hachem".
-> Le Avodat Israël (Avot chap.5) écrit :
"Une personne doit veiller à ne pas prononcer à la synagogue le moindre mot autre que la prière.
Lorsqu'une personne se livre à des plaisanteries à la synagogue, c'est comme si elle était en train de parler avec le roi et qu'elle se détournait du roi en disant : "Mon seigneur, le roi, je n'ai plus envie de vous parler. Je voudrais parler d'autres choses". (j'ai mieux à faire, plus important que vous! j'ai pas tant nécessaire que cela des prières, je gère tout seul, ...)
Ce faisant, elle repousse la présence de la Chékhina. Même si d'autres personnes à la synagogue prient avec kavana, leurs prières peuvent ne pas être acceptées à cause de sa faute de parler à la synagogue.
D'autant plus si elle parle pendant la répétition du 'hazan ou pendant la lecture de la Torah. Une personne doit écouter les paroles du 'hazan. Lorsque le chazan répète la Amida à haute voix, il est comme Moché se tenant sur le mont Sinaï et délivrant les mots d'Hachem aux Bné Israël (qui oserait alors parler à son voisin de choses futiles!)".
[on apprend de là qu'en parlant à la synagogue, non seulement on est un mauvais exemple (incitant autrui à faire de même), mais surtout on empêche la prière des autres membres d'être acceptée. Imaginons qu'après notre mort on nous accusera par exemple de meurtre, car par notre faute une prière de réfoua chéléma n'a pas été exaucée causant la mort d'autrui! ]
-> En raison de la grande sainteté d'une synagogue, la personne qui y entre doit cultiver un sentiment de crainte et de peur face à la majesté de la grandeur d'Hachem qui y réside. Cette situation est similaire à la crainte ressentie dans le Temple, où nos ancêtres pouvaient sentir la présence de la Chékhina qui y résidait.
[est-ce que nous nous comportons dans une synagogue de la même façon qu'on le ferait dans le Temple? ]
-> Le Arizal (chaar haKavanot - Béra'hot) écrit que lorsqu'une personne entre dans la synagogue, elle doit s'arrêter un instant près de l'entrée, pour montrer sa trépidation lorsqu'elle entre dans le palais du Roi. Reconnaître le caractère sacré de la synagogue et lui témoigner le respect qui convient permet à une personne de progresser vers la perfection et d'atteindre une sagesse plus profonde.
Nos Sages (guémara Sanhédrin 106b) nous disent que le roi David considérait A'hitofel comme son mentor, pour lui avoir enseigné la signification du verset "Vers la Maison de D., nous marcherons avec réguech" (Téhilim 55,15). Réguech signifie qu'une personne doit trembler d'émotion lorsqu'elle entre dans la "Maison de D.", l'endroit où nous nous réunissons pour Le prier.
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+ Les synagogues au Ciel :
-> En raison de la grande aura de sainteté qui repose sur une synagogue, elle doit être traitée avec la révérence appropriée en s'abstenant de toute plaisanterie inutile à l'intérieur.
Nos Sages écrivent longuement sur ce point, et le Zohar (Raya Méhémna Béchala'h II) ajoute que chaque synagogue ici-bas sur terre est reliée avec un lieu de sainteté correspondant, ou une "synagogue", là-Haut au Ciel.
Les synagogues de la terre tirent leur sainteté des lieux de sainteté du Ciel.
[ainsi une synagogue peut sembler être une simple pièce (plus ou moins bien décoré) ne nécessitant pas de se comporter avec une crainte particulière, mais en réalité cet endroit est en parallèle avec un même lieu au Ciel (où ce que nous faisons s'y reproduit!). D'une certaine façon en y manquant de respect, c'est comme si nous le faisions dans les plus hautes sphères spirituelles au Ciel, au plus proche du Trône d'Hachem.
C'est cela la réalité, le juif le plus simple peut sembler sur terre, mais en réalité il est dans les mondes les plus élevés, face à face avec Hachem! ]
-> Rabbi Yaakov Abou'hatséra (Ma'hssof haLavan - Vayétsé) écrit qu'une indication à ce sujet peut être trouvée dans le verset du rêve de Yaakov : "Il rêva et vit une échelle dressée sur la terre et dont le sommet atteignait le ciel. Les anges de D. montaient et descendaient sur elle, et Hachem se tenait au-dessus d'elle" (Vayétsé 28,12-13).
Lorsque Yaakov se réveilla de son rêve, il réalisa que l'endroit où il avait dormi était le "Beit Elokim" (la Maison de D.).
Yaakov était en train de prévoir les synagogues que ses descendants construiraient.
Au-dessus de chaque synagogue sur terre, il a vu en parallèle un lieu de sainteté correspondant dans le Ciel.
L'échelle du rêve représente le lien entre les deux.
L'échelle se trouvait sur la terre, représentant la structure de la synagogue, qui est physique. Cependant, elle s'étendait jusqu'aux plus hauts sommets du Ciel, représentant le pouvoir des synagogues et des prières qui y sont prononcées d'atteindre les plus hauts sommets du Ciel.
Nous pouvons le voir dans la guématria du mot סלם (soulam - l'échelle), qui est le double de la gematria de היכל (hékhal - le sanctuaire). Cela représente les 2 sanctuaires qui sont parfaitement alignés l'un sur l'autre : l'un au Ciel et l'autre sur la terre.
Les anges montaient et descendaient sur cette échelle pour porter les prières des juifs jusqu'à notre Père céleste. Hachem se tenait au-dessus de l'échelle pour accepter nos prières avec bienveillance.
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-> La synagogue doit nous inspirer un sentiment de crainte et de peur d'une part, en raison de la sainteté de la Chékhina qui y réside. D'autre part, elle doit également nous inspirer un sentiment de joie, car nous reconnaissons le grand privilège que nous avons de pouvoir prier dans la maison de Hachem.
Nous devons reconnaître le grand privilège que nous avons de pouvoir nous asseoir dans la maison d'Hachem.
Dans le monde à Venir, il existe également des lieux saints qui correspondent aux synagogues et aux lieux d'étude (baté midrach) de la Torah dans ce monde.
Ceux qui ont passé leur temps dans les synagogue et les lieux d'étude de ce monde, et qui se sont fiés à Hachem pour assurer leur subsistance, devraient se réjouir de savoir que par ce mérite, ils s'assiéront également dans les saints synagogues et lieux d'étude du monde à Venir.
Rabbi Yaakov Abou'hatséra (Pitou'hé 'Hotam - Vayé'hi) écrit qu'Hachem a choisi les juifs parmi les nations afin que nous nous appliquions à l'étude de Sa Torah et que nous nous levions tôt pour nous rendre dans les synagogues et lieux d'étude, comme nous le disons à la prière : "Quelle chance nous avons, et quelle est la valeur de notre part! Nous avons la chance de venir matin et soir dans les synagues et les baté midrach" (achrénou oumatov 'helkénou ...).
Si le seul et constant désir d'une personne est de s'asseoir dans ces lieux saints, de prier et d'étudier la Torah, et qu'elle le fait chaque fois qu'elle en a l'occasion, elle méritera de jouir du Gan Eden "inférieur et supérieur", qui sont les synagogues et les baté midrach du monde à Venir.
Cette récompense est mesure pour mesure. De même qu'on aura placé notre confiance en Hachem et qu'on se sera détourné de la recherche de gains matériels afin de pouvoir consacrer son temps à la Torah et à la prière dans ce monde, de même on méritera de s'asseoir dans la Maison d'Hachem dans le monde à Venir.
[d'une certaine façon, plus nous témoignons du respecter et de l'importance à une synagogue (ex: en n'y parlant pas pour rien, en y allant, ...), alors plus nous aurons l'opportunité d'y aller dans ces lieux de grande sainteté pour l'éternité du monde à Venir.
En un sens, plus nous les respectons et en profitons dans ce monde, plus elles nous témoignerons du respect et des avantages après notre mort! ]
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+ La Présence Divine (Chékhina) réside dans une synagogue :
-> "Nous marcherons avec émotion vers la Maison de D." (Téhilim 55,15).
Cela fait référence à l'intensité de l'émotion que le roi David a ressentie lorsqu'il a pensé à l'immense privilège d'entrer dans la Maison de D., où réside la Chékhina.
De même, Yaakov a dit : "Comme cet endroit est impressionnant. Ce n'est rien d'autre que la Maison de D." (Vayétsé 28,17). Il a senti la sainteté qui repose sur la Maison de D. (toute synagogue) et a reconnu l'obligation qui en découle de la traiter avec la dignité appropriée. C'est pourquoi il dit : "En effet, Hachem est en ce lieu, et je ne le savais pas" (v.28,16). Rachi explique que s'il l'avait su, il ne se serait pas couché à l'endroit où le Temple allait être construit. Le même respect doit être accordé à tous les lieux où la Chékhina où Hachem réside, y compris les synagogues dans lesquelles nous prions.
Nous pouvons ainsi mieux comprendre les paroles du roi David : "Et moi, dans Ta grande bonté, j'entrerai dans Ta maison et je me prosternerai devant Ton saint sanctuaire, dans l'admiration devant Toi" (Téhilim 5,8). Le roi David reconnaît le privilège et la bonté Divine qu'implique le fait d'entrer dans la Maison de D. avec une dignité appropriée.
Le mérite de pouvoir entrer dans le saint sanctuaire où réside la Chékhina implique de la bonté. C'est pourquoi il prit soin de la traiter avec la crainte et la dignité qui s'imposent. Dès son entrée, il ne s'est pas permis d'oublier son obligation de "s'incliner devant Ton saint sanctuaire, dans la crainte de Toi".
[selon le Arizal, avant de rentrer dans une synagogue nous devons nous arrêter pour se rappeler que la Chékhina y réside fortement. ]
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+ Téchouva & prier à la synagogue :
-> Les prières du baal téchouva sont particulièrement importantes, car elles servent à expier ses fautes.
La première chose à faire, et la plus importante, est de préserver la sainteté de la maison d'Hachem, qui est la synagogue dans laquelle nous faisons la prière.
Ensuite, un baal téchouva doit veiller tout particulièrement à se rendre à la synagogue chaque matin et chaque soir, car le tikoun (réparation) de la prière pour expier les fautes est encore plus grand que celui des korbanot (sacrifices).
[rabbi Yaakov Abou'hatséra - Guinzé haMélé'h - tikoun haTéchouva 11]
Le pouvoir de répondre Amen au kadich
+ Le pouvoir de répondre Amen au kadich :
En introduction, on peut peut citer la grandeur de répondre Amen, et la gravité de ne pas le faire.
-> Le Zohar (III,285b) affirme :
"Lorsque les Bné Israël sur terre répondent Amen et concentrent correctement leur cœur, de nombreuses portes de bénédiction s'ouvrent pour eux dans les Cieux. Les bienfaits sont nombreux dans tous les mondes. Une grande joie les envahit tous.
Tout cela est dû aux juifs, qui en sont récompensés dans ce monde et dans l'autre."
-> Ailleurs, le Zohar (286a) met en garde :
"Dans ce lieu du Guéhinam descendent tous ceux qui ont méprisé de répondre Amen, en raison des nombreux 'Amen' qu'ils ont manqués.
Comme ils ont négligé de répondre Amen, ils sont jugés dans le Guéhinam, descendant dans la chambre la plus basse d'où il n'y a pas d'issue. Ils sont perdus et ne remonteront jamais de là, comme il est écrit : 'Comme le nuage se disperse et disparaît, ainsi descend-il dans l'abîme et n'y remonte-t-il pas' (Iyov 7,9)".
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+ Annuler les jugements sévères :
-> Lorsque le Kadich est récité par un minyan, les portes du Ciel s'ouvrent et une abondance de bénédictions descend des mondes les plus élevés du Ciel, à l'humanité sur la Terre, et en particulier aux juifs.
Rabbi Yaakov Abou'hatséra (Chaaré Téchouva 22) écrit qu'une indication à cela peut être trouvée dans le verset : "Je Te remercie, car j'ai été affligé, et Tu as été mon salut" (odé'ha ki anitani vatéhi li lichoua - Téhilim 118,21).
Le mot "anitani" (עֲנִיתָנִי) signifie également : répondre, de sorte que nous pouvons interpréter ce verset comme signifiant : "Depuis que j'ai répondu (Amen au Kadich), Tu as été mon salut" = lorsque nous répondons Amen au Kadich, Hachem sauve le peuple juif en déchirant les décrets sévères qui ont été adoptés à notre encontre.
"Je Te remercie, Hachem" (odé'ha ki anitani), de m'avoir accordé le don de pouvoir répondre au Kadich.
"Tu as été mon salut" (vatéhi li lichoua) = puisque ce don est la clé de mon salut contre les décrets sévères.
-> Lorsque nous écrivons pleinement les lettres de Kadich (קדיש), on a : קוף דלת יוד שין, ce qui a une guématria de 1 000, la même que la phrase : "Avec Amen, un décret sévère de 70 ans est renversé" (béAmen ou yévatel din achiv'im chana - באמן הוא יבטל דין השבעים שנה).
Le mérite de réciter le Kadich et de répondre Amen est si grand qu'il peut annuler une sentence de punition à vie.
[ selon la guémara (Shabbath 119b), celui qui répond au kaddich de toutes ses forces a un mérite immense qui lui ouvre les portes du Gan Eden. Et même s'il était décrété sur lui 70 ans de souffrances et de mauvais décrets, il peut ainsi les annuler. ]
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-> Les sommets de sainteté que l'on peut atteindre en répondant Amen sont illustrés par le verset : "Ils regarderont vers Lui et brilleront, et leur visage ne sera pas couvert de honte" (ibitou élav vénaarou ouféné'ém al yé'héparou - Téhilim 34,6).
Rabbi Yaakov Abou'hatséra (Alef Bina - Téhilim 34) explique :
"Ils regardent vers Lui et brillent" (ibitou élav vénaarou) = il s'agit des personnes qui prêtent attention à la récitation du Kaddish, afin de pouvoir répondre à Amen avec kavana. Ils mériteront de briller de gloire dans le monde à venir.
"Leur visage ne sera pas honteux" = par opposition à ceux qui n'ont pas répondu Amen au Kadich. Ils doivent revenir à la téchouva, de peur d'avoir honte dans le monde à venir.
De même, le Arizal (Pri Ets 'Haïm - chaar hakavanot) enseigne que si une personne agit comme si elle était muette, en ne répondant pas à Amen, elle en aura honte dans le monde à venir.
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-> Répondre Amen est un mérite en soi, mais la manière dont une personne répond à Amen peut ajouter à ce mérite de manière incommensurable.
Nos Sages (Shabbath 119b) nous disent que si une personne répond Amen [au kadich] de toutes ses forces, c'est-à-dire d'une voix forte et avec toute sa kavana, alors même si un décret de 70 ans d'épreuves a été pris à son encontre, il est annulé et déchiré.
Même si une personne a été inscrite dans le livre des réchaïm, elle peut être retirée et réinscrite dans le livre des justes, grâce au mérite de répondre Amen de toutes ses forces.
Rabbi Yaakov Abou'hatséra (Alef Bina - Téhilim 34) ajoute :
Même une personne qui n'a pas de Torah et de mitsvot à son actif, si elle appelle simplement Hachem en répondant Amen [au kadich] de toutes ses forces, alors Hachem répondra à son appel et la bénira par une abondance spirituelle et matérielle.
De plus, même si un décret d'épreuves lui a été imposé par le Ciel, l'obligeant à endurer des souffrances dans ce monde ou dans l'autre, ce décret sera annulé par le mérite de la réponse à Amen.
Cependant, répondre à Amen ne peut effacer les fautes d'une personne si elle continue à les commettre. Cela n'est efficace qu'en complément d'une téchouva sincère.
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-> Selon rabbi Yaakov Abou'hatséra (Guinzé haMélé'h - tikoun hatéchouva 30), lorsqu'on répond : "Amen, yéhé Shémé rabba", il faut prononcer chaque mot avec soin, sans en bafouer une seule lettre et sans se laisser distraire par des pensées parasites.
Les 28 mots de "yéhé Shémé rabba" à bé'alma (qui conclut le demi-Kadich) correspondent aux 28 lettres du premier verset de Bereishis.
28 est la guématria de כח (koa'h), qui signifie force. Hachem a accordé le grand pouvoir du Kadich aux juifs. Il a parlé de cette force aux juifs, la cachant à toutes les autres nations.
Le Kadich est composé de 42 mots, en parallèle avec le Nom d'Hachem de 42 lettres, avec lequel les autres nations n'ont aucun lien. (voir Arizal - chaar hakavanot - drouché haKadich 1)
Les 42 mots du Kadich sont divisés en deux sections : 14 jusqu'à yéhé Shémé rabba, et 28 de yéhé Shémé rabba jusqu'à la fin.
Les 14 mots correspondent à la guématria de יד (yad - main) et les 28 mots à la guématrie de כח (force), pour nous enseigner que chaque juif a la force en main pour sanctifier le Nom d'Hachem, répandre la sainteté dans les Cieux et sur la Terre, et élever la Chékhina en récitant le Kadich et en répondant aux yéhé Shémé rabba.
En récitant les 42 mots du Kadich, nous renforçons les forces de la sainteté. Cela attire à son tour une grande quantité de force sainte sur nos propres âmes.
Le verset dit : "Car il n'y a pas d'actes à accomplir dans l'abîme (chéol) vers lequel vous vous dirigez" (Kohélét 9,10). Cela nous apprend qu'en récitant les 42 mots du Kadich, l'âme est sauvée de l'abîme du Guéhinam (le chéol).
La purification que le Guéhinam est censé apporter devient inutile lorsqu'une personne s'est déjà élevée de son vivant en récitant le Kadich et en répondant correctement à Amen.
Nous disons (Haazinou 32,3) :
"ki chem Hachem ékra" (lorsque j'invoque le nom d'Hachem) = il s'agit de la récitation du Kadich
"avou kodél l'Elokénou" (attribuez de la grandeur à notre D.) = il s'agit de répondre Amen au Kadich, ce qui donne du pouvoir à la Chékhina.
Les premières lettres de "kodel l'Elokénou" (גֹדֶל לֵאלֹהֵינוּ) ont une guématria de : 33.
Il s'agit des 28 mots de la 2e partie du Kadich, plus les 5 fois où l'on répond Amen.
En récitant le Kadich et en répondant Amen, nous révélons la grandeur d'Hachem dans le monde, apportant la perfection au Ciel et à la Terre.
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-> Le kadich offre une occasion unique de s'améliorer pour le baal téchouva qui cherche à corriger son passé et à se rapprocher de son Créateur. Il ouvre les portes du Ciel par lesquelles sa téchouva est acceptée.
Nos Sages (Shabbath 119a) nous disent que si une personne répond Amen de toutes ses forces, les portes du Ciel s'ouvrent devant elle et tous les jugements sévères à son encontre sont annulés.
Il est clair qu'il ne s'agit pas d'une personne qui continue sur la voie de la faute qui a entraîné ces jugements en premier lieu. Nos Sages font plutôt référence à une personne qui s'est repentie de son comportement pécheur et qui frappe aux portes de la téchouva.
Rabbi Yaakov Abou'hatséra (Chaaré téchouva 22) écrit qu'une indication à ce sujet peut être trouvée dans le verset : "zé achaar l'Hachem tsadikim yavo'ou vo" (c'est la porte d'Hachem, les justes la franchiront - Téhilim 118,20).
Le pouvoir du kadich peut ouvrir les portes de la téchouva et renverser les jugements sévères qui ont été prononcés à l'encontre d'une personne pour ses fautes.
"C'est la porte d'Hachem", mais pas pour ceux qui continuent dans leur mauvaises actions. Seuls les "justes" qui sont revenus à la téchouva "la franchiront" en répondant "Amen".
Un autre indice peut être trouvé dans le mot תשובה (téchouva) qui peut être lu comme un acronyme de : "Fais attention (à ne pas pécher à nouveau) et dis le Kadich avec une kavana complète " (tichamèr vétomar akadich békavana chéléma).
Le fait de répondre Amen a également le pouvoir de guérir les fautes de la brit. Cependant, cela aussi nécessite du faire une téchouva sur cette faute ...
Quelqu'un qui a souillé sa brit, s'il garde sa brit à partir de maintenant (suite à sa téchouva), alors il peut être transformé en tsadik par le mérite de répondre Amen comme il le faut.
Une autre indication à ce sujet se trouve dans le mot אמן (amen), dont l'acronyme est : אות מילה נתקן (ot mila nitékan - le signe de la brit est réparé).
De plus, la guématria de הברית (haBrit) a la même guématria que תענה אמן (taané Amen - répondre Amen - après avoir ajouté 1 du kollel). Cela aussi nous enseigne que les fautes de la brit peuvent être corrigés par la téchouva en répondant correctement Amen.
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+ Faire taire les Accusateurs avec Amen :
-> Répondre Amen procure un grand avantage spirituel non seulement à la personne qui le récite, mais aussi à la nation juive tout entière.
Le fait de répondre Amen fait taire les Accusateurs qui parlent contre le peuple juif devant la Cour céleste, et affaiblit la capacité du yétser ara à entraîner le peuple juif dans la faute.
Rabbi Yaakov Abou'hatséra (Chaaré téchouva 22) écrit qu'une indication à ce sujet peut être trouvée dans le verset : "ouva léTsion goél oul'chavé pécha béYaakov néoum Hachem" (il viendra en rédempteur pour Sion et pour les fauteurs repentants de Yaakov ; telle est la promesse d'Hachem - Yéchayahou 59,20).
Les lettres de נְאֻם (néoum) peuvent être réarrangées pour former : אמן (Amen).
Lorsque le peuple juif revient à la téchouva, le catalyseur de la venue de machia'h sera de répondre correctement Amen. Grâce aux mérites combinés de la téchouva et du fait de répondre Amen, le peuple juif deviendra digne de la guéoula.
[...]
En répondant Amen, nous sommes transformés en tsadikim et devenons dignes d'hériter de la terre de la vie éternelle.
De plus, le fait de répondre Amen sert à briser le pouvoir du yétser ara sur le peuple juif et à faire taire les accusations de Satan à notre encontre.
-> Ailleurs, rabbi Yaakov Abou'hatséra (Chaaré Aroukha - 'hét) enseigne :
Le fait de répondre Amen apporte le feu et la destruction sur les forces du mal, les rendant incapables de se lever à nouveau pour nous nuire. Répondre Amen au Kadich a le plus grand pouvoir à cet égard, brisant les chaînes d'acier avec lesquelles le yétser ara entraîne les gens dans la faute (Zohar II,129b).
Il nous est ordonné de ne pas "maudire" la Chékhina, c'est-à-dire de la déshonorer par nos fautes, qui sont pires que des malédictions (Tikouné Zohar 146b).
La Chékhina porte le peuple juif en subvenant à ses besoins. Lorsque nous "maudissons" la Chékhina par nos fautes, nous empêchons le flux de bénédictions célestes que la Chékhina veut nous accorder.
[ rabbi Yaakov Abou'hatséra - Pitou'hé 'Hotam - Michpatim]
La prière est notre plus grande opportunité d'apporter les bénédictions du Ciel dans ce monde.
[Zohar II, p.213b]
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-> Il faut considérer chaque prière comme un privilège spécial, et non comme une obligation à remplir et à terminer au plus vite, comme le disent les Chazal : "Ne considérez pas vos prières comme une obligation fixe, mais comme un appel à la miséricorde d'Hachem" (Pirké Avot 2,13).
Il faut également prier lentement et clairement, un mot à la fois, de la même manière qu'une personne compte de l'argent, en s'assurant qu'elle n'oublie pas une seule pièce de monnaie. Prier chaque mot individuellement aide une personne à prêter attention aux mots qu'elle prononce.
Les bénédictions
+ Les bénédictions :
-> Le Rambam (Béra'hot 1:4) divise les bénédictions en 3 catégories : les bénédictions de plaisir (tels que celles récitées sur la nourriture), les bénédictions sur les mitsvot et les bénédictions d'action de grâce et de louange.
Le Rambam ajoute qu'en récitant ces bénédictions, nous nous souviendrons toujours de notre Créateur et conserverons une crainte constante de Sa présence.
-> En ce qui concerne l'importance de réciter correctement les bénédictions, nos Sages (guémara Béra'hot 50a) nous disent : "À la façon dont une personne récite une bénédictions, on peut voir si elle est un érudit de la Torah".
Nos Sages (guémara Baba Kama 30a) disent également : "Si une personne souhaite être un 'hassid, qu'elle fasse attention à ne pas nuire à autrui. Rava dit qu'elle doit veiller à respecter les enseignements des Pirké Avot. Certains disent qu'elle doit veiller à réciter les bénédictions comme ile le faut."
-> Le Séfer mitsvot Zmaniyot (Hilkhot Béra'hot) écrit :
"Sachez, mon fils, que les bénédictions sont la plus grande de toutes les mitsvot et la plus puissante de toutes les formes de service Divin.
Quiconque croit en Hachem doit le bénir pour tout ce qu'il a créé dans ce monde, chaque chose ayant sa bénédiction appropriée en son temps. Tout ce qu'Hachem a créé est pour le bénéfice de l'humanité, comme l'a dit le roi David : "Tu as donné à l'homme le pouvoir sur toute Ton œuvre, et Tu as tout mis sous ses pieds" (Téhilim 8,7)."
-> Le rav 'Haïm de Volozhin (Néfech ha'Haïm 2,2) écrit que le mot : barou'h est une expression de louange, en reconnaissance du fait qu'Hachem est la source de toute bénédiction.
Le mot barou'h vient du mot brei'ha, qui signifie réservoir. Lorsqu'un réservoir est plein à ras bord, il déborde sur les côtés.
De même, Hachem est la source de toutes les bénédictions. Lorsque nous reconnaissons cela, Ses bénédictions se déversent sur nous.
Le Rachba explique cela par la parabole d'un roi qui possédait de grandes richesses cachées dans sa salle des trésors. Lorsqu'il a commencé à distribuer cette richesse à ses serviteurs, tout le monde s'est rendu compte de sa richesse réelle.
De même, nous prions Hachem de nous accorder Ses bénédictions afin que le monde entier réalise que tout est à Lui et qu'Il est la Source de tout ce qui existe.
-> En ce qui concerne l'importance de réciter les bénédictions avec kavana, le rav 'Haïm Vittal (chaar roua'h hakodech 8b) écrit :
"La réalisation du roua'h hakodech (esprit saint) dépend principalement de la kavana et du soin avec lesquels une personne récite les bénédictions sur les choses dont elle jouit dans ce monde.
Les bénédictions récitées sur la nourriture purifient le caractère terrestre des choses que nous mangeons, les rendant plus aptes à recevoir un flux de sainteté.
Le Arizal nous mettait sévèrement en garde à ce sujet."
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+ Apporter la bénédiction à tous les mondes :
-> Rabbi Yaakov Abou'hatséra (Alef Bina - Téhilim 111) écrit qu'il faut faire très attention à réciter les bénédictions sur la nourriture avec la kavana appropriée.
Les bénédictions sur la nourriture nous aident à placer les plaisirs de la table à leur juste perspective. Ils sont un cadeau d'Hachem, afin que nous puissions profiter de Son monde, mais ils ne sont pas le but de notre existence.
"Tout ce que Hachem a créé dans Son monde, Il l'a créé uniquement pour Son honneur" (Pirké Avot 6,12).
Le guémara (Shabbath 77b) explique que rien dans le monde n'est sans but, et le but de toute la création est d'être utilisé par l'humanité au service d'Hachem, comme il est écrit : "Hachem a créé le monde pour que l'homme l'utilise à Son service" (Yéchayahou 45,12).
Telle doit être notre intention lorsque nous récitons une bénédiction sur la nourriture que nous mangeons. Plutôt que de dire que nous récitons une bénédiction pour manger, il est plus juste de dire que nous mangeons pour pouvoir réciter une bénédiction.
Le but [principal] de la nourriture qu'Hachem a placée devant nous est que nous l'utilisions à Son service, en Le remerciant et en Le louant pour son existence.
Les kabbalistes révèlent de grandes profondeurs derrière la formulation des bénédictions (béra'hot). Chaque bénédiction fait référence aux 10 séfirot. [Tikouné Zohar 18,37a]
Bien que les profondeurs des bénédictions dépassent notre compréhension, nous devons prêter une attention particulière au sens simple des bénédictions et les réciter avec un sentiment d'admiration pour la présence d'Hachem.
Il est étonnant que le simple fait de manger un fruit ou un légume crée une telle opportunité d'éveiller les forces de la sainteté avec nos bénédictions, qui incluent toutes les séfirot et tous les mondes.
Grâce à nos béra'hot, l'abondance et la bénédiction se répandent dans toute la création.
C'est pourquoi il est si important de s'arrêter un instant et d'accorder à nos bénédictions l'attention qu'elles méritent.
Sur cette base, nous pouvons comprendre le verset : "Grandes sont les œuvres d'Hachem, digne objet d’études pour tous ceux qui s’y complaisent" (kédolim maassé Hachem, dérouchim lé'hol 'héftsé'hém - Téhilim 111,2).
Les œuvres d'Hachem sont immenses. Hachem a tout créé pour les juifs, afin que nous le bénissions pour cela. Lorsque nous contemplons les œuvres d'Hachem, nous découvrons la profondeur et la signification qui les sous-tendent, et la façon dont elles sont toutes liées à leur racine spirituelle au Ciel.
Tout ce qui existe dans ce monde a une racine spirituelle en haut. Lorsqu'une bénédiction est récitée sur un objet matériel dans ce monde, une grande sainteté est attirée sur sa source spirituelle dans les cieux, l'élevant à la perfection. C'est pourquoi il est si important de réciter chaque bénédiction avec kavana et joie. [voir rabbi Abou'hatséra - Ma'hssof haLavn - Haazinou]
Les bénédictions récitées sur la nourriture ont une grande importance, et devons prendre soin de les réciter correctement.
Une personne ne doit pas penser : "Quelle importance peut avoir un fruit ou un légume? Quelle importance peut avoir la bénédiction récitée sur lui?"
Ne sous-estimez pas l'importance de l'une ou l'autre des créations d'Hachem. Une grande sainteté peut être répandue dans tous les mondes par ce qui semble être une simple et courte bénédiction.
Une bénédiction récitée avec kavana a un impact considérable au Ciel.
[le rabbi de Berditchev dit que le but d'un juif n'est pas simplement d'élever ce monde, mais plutôt d'élever le Ciel, ce qui va avoir comme conséquence d'élever ce monde.
En ce sens, chaque bénédiction est un exemple d'un acte matériel banal (ex: un verre d'eau quasi gratuit, avec moins de 10 mots de bénédiction) qui peut influencer les mondes spirituels. ]
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-> Nous devons veiller à ne jamais manger sans une bénédiction, car en agissant ainsi, nous perdons le bénéfice le plus important du repas.
Nos Sages appliquent le verset "Il vole sa mère et son père" (Michlé 28,24) à une personne qui mange sans bénédiction, car c'est comme si elle avait volé à Hachem et le peuple juif, de la grande sainteté que sa bénédiction aurait dû apporter au monde.
Les bénédictions doivent être récitées lentement et avec soin, en faisant attention à chaque mot et en se rappelant à qui la bénédiction est dite.
La bénédiction ne doit pas être prononcée simplement par habitude, sans vie et sans esprit. Lorsqu'une personne récite une bénédiction, elle doit se rappeler qu'elle se tient devant Hachem, le Roi du monde, qui entend chaque mot qu'elle prononce. C'est pourquoi les bénédictions sont formulées à la 2e personne : "Béni sois-Tu, Hachem" (barou'h ata Hachem), nous rappellant que nous nous adressons directement à Hachem, sans aucun intermédiaire.
[rabbi Yaakov Abou'hatséra - Guinzé haMélé'h - tikoun hatéchouva 29]
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-> Lorsqu'une personne récite des bénédictions soigneusement et correctement, avec la kavana appropriée, en bénissant et en louant Hachem pour toute Sa bonté, elle mérite en retour de recevoir les bénédictions d'Hachem pour réussir dans tout ce qu'elle fait, que soit spirituellement et/ou matériellement.
[rabbi Yaakov Abou'hatséra - Pitou'hé 'Hotam - Réé]
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-> Rabbi Yaakov Abou'hatséra (Alef Bina - Téhilim 119) enseigne :
Les bénédictions récitées sur les mitsvot que nous réalisons et les aliments que nous mangeons présentent de nombreux avantages. D'une part, c'est l'occasion de remercier Hachem et Le louer pour Ses bontés.
Elles constituent également un moyen de croissance spirituelle qui nous permet de nous rapprocher de Hachem et d'exercer une puissante influence positive sur le monde entier.
Les bénédictions récitées sur l'étude de la Torah revêtent une importance particulière. Lorsque nous récitons ces bénédictions correctement, non seulement nous remercions comme il se doit le Créateur de nous avoir accordé le privilège d'étudier Sa sainte Torah, mais nous ouvrons également les portes de la sagesse par lesquelles les secrets de la Torah sont révélés.
Le Maharal (Nétivot Olam - Nétiv haTorah 7) note que les bénédictions sur l'étude de la Torah sont formulées en partie au passé ("Qui nous a choisis parmi toutes les nations et nous a accordé Sa Torah" - acher ba'har banou ...), et en partie au présent ("Béni sois-tu, Hachem, qui accorde la Torah" - notèn haTorah).
Si nous devions comprendre cette bénédiction comme une référence à l'événement historique du don de la Torah sur le mon Sinaï, le passé semblerait plus approprié.
En formulant une partie de la bénédiction au présent, il semble que la bénédiction se réfère également à un processus en constante évolution dans lequel Hachem nous accorde continuellement la Torah.
Alors que la sagesse de la Torah a été transmise à notre nation il y a des milliers d'années, de nouvelles idées sur cette sagesse sont constamment développées. En implantant ces idées dans nos esprits, Hachem délivre constamment la Torah aux juifs.
La Torah est le fruit d'un travail de longue haleine qui consiste à l'offrir aux juifs, chaque jour. Lorsqu'une personne développe une nouvelle idée de la Torah, elle a fait l'expérience d'un don de la Torah personnel ce jour-là.
Le mérite par lequel nous recevons ces connaissances est la kavana avec laquelle nous récitons les bénédictions sur l'étude de la Torah.
Lorsque nous prononçons les mots "Béni sois-tu, Hachem, qui enseigne la Torah à Sa nation Israël", nous devons prier du plus profond de notre cœur pour qu'Hachem nous enseigne ce jour-là de nouvelles connaissances de Sa Torah. Lorsque nous disons "Béni sois-tu, Hachem, qui accordes la Torah", nous devons prier pour qu'Hachem nous accorde notre part unique dans la Torah.
En récitant correctement les bénédictions et en priant pour l'aide Divine, nous mériterons de percer les secrets de la sainte Torah.
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"Béni sois-tu, Hachem, pour m'avoir enseigné Tes lois" (barou'h ata Hachem lamédéni 'houkékha - Téhilim 119,12) = le roi David a prié par le mérite des bénédictions sur l'étude de la Torah qu'il récitait chaque jour. Ces bénédictions sont récitées au présent, puisqu'il s'agit de prières et de remerciements pour les nouvelles connaissances de la Torah qui se révèlent constamment dans nos cœurs.