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L’humilité mal placée

+ L'humilité mal placée :

-> Une personne doit être modeste dans toutes ses voies et tous ses actes. Une personne pourrait donc supposer qu'elle doit également faire peu de cas de son service divin (ex: par humilité penser qu'il ne vaut pas grand chose, pas tant que ça).
Mais Hachem nous interdit de penser une telle chose!
Au contraire, une personne doit se dire que les actes qu'elle accomplit, les commandements d'Hachem (les mitsvot) qu'elle observe, sont importants pour Lui, et que Hachem, pour ainsi dire, prend plaisir aux mitsvot qu'elle réalise.
Car si, à D. ne plaise, une personne se dépréciait à cet égard en se disant : "Quelle est l'importance de mes actes pour D.?", cela serait hérétique (zé ou kéfira).
Au contraire, lorsqu'il s'agit des mitsvot d'Hachem, une personne doit se dire : "Les actes que j'accomplis sont la volonté de D., ils sont importants à Ses yeux. Il prend [toujours] plaisir à ce que j'agisse, à ce que j'observe Ses commandements".

C'est à cette idée que nos Sages (guémara Sota 5a) font allusion lorsqu'ils disent : "Une personne orgueilleuse doit être mise à l'écart, mais une personne qui n'a pas un huitième de huitième d'orgueil doit également être mise à l'écart".
Le monde des délices (olam ataanoug), c'est-à-dire la séfira de bina, est le 8e attribut à partir de mal'hout (voir Zohar 3,223b).
En d'autres termes, Hachem se réjouit des mitsvot accomplies par le peuple juif. Pour sa part, l'homme doit se réjouir de savoir qu'il donne satisfaction à son Créateur. En réalisant cela, il s'attache au 8e attribut, le monde des délices.
Tel est donc le sens profond du passage lorsqu'il dit : "Un huitième d'un huitième", ce qui implique qu'une personne tire du plaisir du plaisir que D. tire des mitsvot qu'elle accomplit.
Nos Sages (Zohar 3,7b) disent que "Israël soutient son Père céleste" (Israël méfarnéssin laavihém chébachamayim). Le mot "subsistance" (parnassa) indique le plaisir (taanoug), ce qui signifie que Hachem apprécie les mitsvot que le peuple juif réalise.

Ainsi ... une personne ne doit pas être humble, se disant : "Quelle est l'importance de mes actes pour Hachem, pour que je Le craigne et que j'accomplisse Ses commandements?".
Il nous est interdit de dire cela. Au contraire, il faut être fier, comme nous l'avons expliqué plus haut.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Ekev 10,12 ]

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=> Tout juif doit savoir que ses mitsvot sont d'une importance vitale pour D., et que par conséquent, nous tirons du plaisir du fait que notre accomplissement procure du plaisir à Hachem.

La récompense futur d’une mitsva est le plus petit des plaisirs qu’elle peut nous apporter

+ La récompense futur d'une mitsva est le plus petit des plaisirs qu'elle peut nous apporter :

-> En réalité, la récompense d'Hachem pour l'accomplissement d'une mitsva est le moindre de tous les plaisirs spirituels. Le principal plaisir et la principale récompense sont la mitsva elle-même : apporter de la satisfaction à son Créateur, réaliser Sa volonté et observer Ses commandements.
Comme le disent nos Sages (Avot 4,2) : "la récompense d'une mitsva est la mitsva" (ch'har mitsva : mitsva), ce qui signifie que la mitsva elle-même est le plaisir et la récompense de son observance ; la récompense que nous recevons d'Hachem dans le monde à Venir est le moindre des plaisirs.
Le plaisir principal vient de la mitsva elle-même, de la réalisation de la volonté de D. et de la joie qu'elle apporte, pour ainsi dire, à D. et à tous les mondes.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Ekev 7,12 ]

La joie qui découle de la crainte d’Hachem

+ La joie qui découle de la crainte d'Hachem :

-> Le principal service de l'homme est de cultiver la crainte d'Hachem.
Après avoir atteint la crainte de D., vous atteignez la joie, et cette joie est désignée comme la présence de la Chékhina (archaat aChékhina).
C'est alors que l'on peut entendre la sainte Torah d'en haut.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Ekev 7,12 ]

=> La crainte d'Hachem, bien que louable en soi, n'est pas la dernière étape de notre service divin.
Après avoir atteint la crainte, nous méritons de nous réjouir en D.

Hachem est fier et plein d’orgueil du peuple juif

+ Hachem est fier et plein d'orgueil du peuple juif :

-> Hachem désire être toujours bon avec le peuple juif. À cette fin, Ses Attributs sont pour ainsi dire orientés par la fierté qu'il éprouve à l'égard du peuple juif. [ "Israël, en toi Je m'enorgueillis" (Michlé 16,18) ]
Ainsi, Il accorde constamment de la bonté au peuple juif, annulant les mauvais décrets, puisque Ses Attributs sont contrôlés par Son orgueil dans le peuple juif.
Par conséquent, c'est à eux qu'il revient d'inverser tout ce qui est néfaste, en le transformant en quelque chose de bon.
[ en ce sens, la fierté d'Hachem à l'égard du peuple juif est ce qui nous permet d'obtenir Son pardon même si nous avons fauté à plusieurs reprises.
Le yétser ara essaie de nous faire croire qu'au regard de nos fautes, Hachem doit nous regarder avec dédain, avec honte d'y voir associer Son Nom, de nous avoir créé. Mais la réalité est contraire : quoiqu'on ait pu faire de mal, Hachem est toujours fier d'avoir un tel peuple, Hachem nous aimera toujours infiniment. ]
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Ekev 9,21-25 ]

L’anticipation devient réalité

+ L'anticipation devient réalité :

-> Même si vous ne pouvez pas observer toutes les mitsvot, en particulier celles qui dépendent du fait de vivre en terre d'Israël, vous devriez être impatient de pouvoir les réaliser.
Par le mérite de votre anticipation, vous les accomplirez en fin de compte.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Ekev 8,1 ]

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=> "Même si quelqu'un a simplement pensé à faire une mitsva et que, en raison de circonstances indépendantes de sa volonté, il n'a pas pu l'accomplir, la Torah considère qu'il l'a accomplie"(guémara Kidouchin 40a).
En conséquence, l'avidité et l'anticipation de la réalisation d'une mitsva permettent à la personne de finir par l'accomplir.

A l'avenir, Hachem rétablira l'intégralité de la Torah pour le peuple juif, comme il est dit : "Une nouvelle Torah sortira de Moi" (Yéchayahou 51,4). (midrach Vayikra rabba 13,3)
... [en fin de compte] à l'avenir, nous mériterons tous d'entendre [toute] la Torah directement d'Hachem.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Ekev 7,12 ]

Juger autrui favorablement = Hachem nous jugera favorablement ainsi que tout le peuple juif

+++ Juger autrui favorablement = Hachem nous jugera favorablement ainsi que tout le peuple juif :

"Vous établirez pour vous des juges et des représentants de la loi dans toutes vos portes ... et ils jugeront le peuple avec droiture" (Choftim 16,18)

-> Chaque jour, Hachem nous juge avec beaucoup de compassion et de bonté. Mais nous devons susciter cette compassion en nous conduisant avec bonté et en regardant les points positifs de nos concitoyens juifs, en les jugeant favorablement. Ce faisant, nous éveillons ce même trait de caractère au Ciel. Ensuite, Hachem se concentre également sur les mérites d'une personne et sur les mérites de l'ensemble du peuple juif.

Ainsi, en servant Hachem ici-bas avec bonté, une personne éveille et ouvre le portail de la bonté en-Haut, par lequel les bénédictions pleuvent sur le peuple juif.
Telle est donc la signification profonde du verset "Vous établirez pour vous des juges et des représentants de la loi dans toutes vos portes" (Choftim 16,18). C'est nous, par l'intermédiaire de nos "portes", qui déterminons le jugement ("établirez des juges") qui est rendu en-Haut.
Le mot "portes" fait allusion aux portails que nous créons et ouvrons par nos actions.

Le verset se termine ainsi : "Ils jugeront le peuple avec droiture (michpat tsédek)" = cela signifie que chacun doit s'habituer à juger son prochain avec un "jugement droit/juste" (michpat tsédek) en soulignant la justice et le mérite de chaque juif.
C'est ainsi que l'on ouvre le portail céleste et que l'on sort blanchi du jugement.
Il en est ainsi parce que "mida kénéged mida (principe du mesure pour mesure), soit selon la manière [la mida, qui peut également signifier un "trait" (comme de bonnes midot) ] dont une personne juge les autres, elle est elle-même jugée" (guémara Méguila 12a).
[En d'autres termes, le trait [mida] dont une personne fait preuve lorsqu'elle juge les autres est le trait dont D. fait preuve lorsqu'Il juge la personne. ]

[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi ]

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=> En jugeant les autres favorablement, en leur accordant toujours le bénéfice du doute, nous créons une porte par laquelle nous sommes jugés par Hachem avec bonté et compassion.
[nous faisons en sorte que Hachem se concentre sur les mérites de la personne et du peuple juif en général. ]

"Quand un homme s'écarte de la Torah, il s'écarte d'Hachem.
Celui qui se rapproche de la Torah, Hachem se rapproche de Lui".
[Zohar - Vayikra 21a]

"Chaque mitsva est une fenêtre dans le mur qui nous sépare d'Hachem.
Chaque mitsva permet à la lumière d'Hachem de se répandre dans le monde."
[rav Jonathan Sacks - Ten Days - Ten Ways p.20]

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-> "Chaque mitsva que nous faisons, chaque prière que nous prononçons, chaque acte d'étude que nous entreprenons, est une façon de faire de la place à Hachem."
[rav Jonathan Sacks - Ten Days - Ten Ways p.20]

-> "En observant les mitsvot, en suivant les commandements, ou plus précisément en faisant entrer Hachem, la voix du monde qui devrait être, dans le monde qui est, nous faisons descendre le Ciel sur la terre. "
[rav Jonathan Sacks - Radical Then, Radical Now p.163-164]

-> "Chaque mitsva est un acte de rédemption en miniature. Elle transforme quelque chose de séculier (laïque) en quelque chose de saint.
[...]
Les mitsvot font entrer Hachem dans nos vies à travers la chorégraphie complexe d'une vie vécue en accord avec la volonté d'Hachem. Elles sont la poésie du quotidien, transformant la vie en une œuvre d'art sacrée."
[rav Jonathan Sacks - Mitzvot: Responding to God - Introduction]

-> "Le rituel (des lois juives) est la poésie de l'action, la chorégraphie de la foi."
[rav Jonathan Sacks - The Power of Ideas p.21 ]

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-> "Le rituel (des lois juives) nous transforme d'individus solitaires en membres du peuple de l'Alliance."
[rav Jonathan Sacks - Covenant and Conversation: Leviticus p.31]

La nécessité de multiplier les paroles d’encouragement et de réconfort à autrui (et à soi-même)

+ La nécessité de multiplier les paroles d’encouragement et de réconfort à autrui (et à soi-même) :

"Un Ammonite et un Moavite ne viendront pas dans l’assemblée d’Hachem ... Parce qu’ils (litt. "pour la chose qu’ils") ne vous ont pas accueillis avec du pain et de l’eau sur le chemin, lorsque vous êtes sortis d’Egypte ... Ne recherche pas leur paix ni leur bien tous les jours (de ta vie) à tout jamais" (Ki Tétsé 23,4-7)

-> Le Beit Yossef (drachot de rabbi Yossef Karo, imprimé dans le livre "Ohr Tsadikim") pose la question suivante :
Pourquoi Hachem a-t-il ordonné de les tenir en abomination jusqu’à la fin des temps sur "quelque chose d’aussi bénin que cela", à savoir de s’être abstenu de les accueillir avec du pain et de l’eau?
La chose est d’autant plus étonnante que les Bné Israël n’avaient besoin ni de pain ni d’eau puisqu’ils avaient du pain (manne) qui tombait du Ciel, et également de l’eau qui provenait du puits (de Myriam).

Et voici son explication :
"Il y a lieu de répondre, écrit-il, en faisant remarquer que le verset emploie l’expression : "pour la chose (qu’ils)" (al davar - עַל דְּבַר), c'est-à-dire à cause du fait qu’ils ne vous ont pas prodigué de bonnes paroles et des encouragements.
Car tel est le sens de cette expression [qui peut se lire également : "Pour la parole (qu’ils)"], à savoir : "à cause de la parole"."
[ le mot דבר (davar) employé par le verset en hébreu signifie "la chose" et aussi "la parole"]

-> Le rav Elimélé'h Biderman enseigne :
Si l’on y réfléchit un peu, ce commentaire du Beit Yossef (rabbi Yossef Karo) est stupéfiant : ne pas accueillir les Bné Israël "avec du pain et de l’eau" est considéré comme "quelque chose de bénin", tandis que s’abstenir de les accueillir avec des paroles d’encouragement justifie un châtiment aussi sévère que celui-ci jusqu’à la fin des temps.
[à cause de cela les hommes d'Ammon et Moav ne pourront jamais se marier avec un membre du peuple juif (même s'ils se convertissent au judaïsme). Nous ne trouvons une telle déclaration envers aucune autre nation (bien qu'il n'en manque pas qui ont pu faire souffrir les juifs au travers l'Histoire). ]

En outre, il y a lieu de s’interroger : les Bné Israël avaient-ils besoin de paroles d’encouragement de la
part de peuples comme Amon et Moav?

On en déduit que même l’homme le plus grand parmi les grands (tsadikim) tire une jouissance de paroles encourageantes et celles-ci redonnent vie à son âme, même lorsqu’elles proviennent du plus petit des petits. Car grande est la force d’une bonne parole pour élever l’âme d’un homme et lui insuffler un souffle nouveau.
Dès lors, personne ne peut dire : "Qui suis-je pour encourager les autres?" Souvenons-nous qu’un bon mot est toujours à propos, en toute circonstance.

[ On raconte que le Yessod haAvoda (fondateur de la lignée de Slonim au 19e siècle) était une fois à Tibériade, attendant son tour dans un petit mikvé où seulement 2 ou 3 personnes pouvaient y entrer à la fois.
Une personne perturbée mentalement a proclamé : "Faites de la place pour le saint tsadik, rabbi Mottel de Slonim [le Yessod haAvoda]".
Lorsque le Yessod haAvoda est sorti du mikvé, il a dit : "Cet homme n'est pas sain d'esprit. Personne ne le respecte. Cependant, j'ai éprouvé du plaisir du peu d'honneur qu'il m'a fait. Car Hachem a ainsi créé la nature de l'homme qu'il prend plaisir à la moindre marque d'encouragement provenant de qui que ce soit. Et la récompense de celui qui encourage son prochain et qui le réconforte est très grande."
Davantage sur ce thème : L'importance de valoriser et de témoigner de l'appréciation à autrui : https://todahm.com/2015/02/16/limportance-de-valoriser-et-de-temoigner-de-lappreciation-a-autrui ]

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-> Il est écrit aussi dans cette paracha : "Garde-toi des taches de lèpre (tsaraat)" (Ki Tétsé 24,8).
La Torah vient par là nous ordonner la défense de découper une tache de lèpre. Nos Sages (Sifri) nous enseignent que cette interdiction inclut également l’interdit d’enlever une tache pure.
Le Beit Israël l’explique, au nom de son père le Imré Emet, à partir de ce qui est rapporté dans le Zohar (III,46b) : "De même qu’un homme est puni pour avoir dit de mauvaises paroles, il l’est également lorsque l’occasion se présente pour lui de dire un bon mot et qu’il ne le dit pas."

Ce qui signifie que la faute de celui qui prononce des paroles de médisance est aussi grave que celle de celui qui s’abstient d’encourager son prochain avec de bonnes paroles qui redonneraient vie à son âme. Et c’est à cela que fait allusion la tache de lèpre pure, et la défense de la couper : que l’homme se rappelle bien que, du Ciel, on a voulu attirer son attention sur le fait qu’il s’est abstenu de dire des paroles encourageantes à son prochain qui auraient revigorées tout son être.