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Prier & penser à autrui

+ Prier & penser à autrui :

-> Le Arizal (chaar hakavanot - drouché Birkot hacha'har) écrit qu'avant de faire ses prières à la synagogue, à partir de la partie de la parchat ha'Akéda (tout début de Cha'harit), on doit d'abord accepter la mitsva de "Tu aimeras ton prochain comme toi-même" (Kédochim 19,18), on doit s'efforcer d'aimer chaque juif comme on s'aime lui-même. De cette façon, lorsque notre prière monte, elle incorpore toutes les prières du peuple juif, et elle aura un effet en-Haut.
En particulier lorsqu'un groupe d'amis étudie ensemble, ils doivent avoir un lien très fort les uns avec les autres ; ils doivent tous avoir l'impression d'être un membre du corps du groupe. Si quelqu'un est en difficulté, tous doivent partager sa peine, qu'il s'agisse d'une maladie ou d'un problème familial, ils doivent prier pour lui.

-> Le Kitsour Choul'han Aroukh (12:2) écrit de la même manière :
"Avant chaque prière, il faut accepter la mitsva de : "Tu aimeras ton prochain comme toi-même". Il faut avoir à l'esprit d'aimer chaque juif comme on s'aime soi-même.
S'il y a une division au sein du peuple juif en bas, alors en-Haut il y a aussi une division. De même, l'unité physique en bas conduit à l'unité et à la cohésion des âmes du peuple juif en-Haut, ce qui fait que leurs prières deviennent un, et que leurs prières sont acceptés devant Hachem".

-> La mitsva "Tu aimeras ton prochain comme toi-même" est une ségoula pour que les prières soient acceptés. C'est pourquoi, avant de faire la prière, il faut accepter cette mitsva sur soi-même ; il faut compatir à la douleur de son prochain et prier pour lui".
[Bat Ayin - paracha Bo]

-> Nécessité de pardonner à autrui :
Le rav Yonathan Eibshitz (Yaarot Dvach II - drouch 5) écrit qu'avant de prier, il faut pardonner à toute personne qui a pu nous causer du tort. On devra faire cela et éviter la nécessité d'un din Torah. On doit plutôt aller au-delà de la lettre de la loi juive et agir de manière compatissante et charitable.
On doit certainement déraciner toute animosité, toute jalousie, toute recherche de désir matériel ou d'honneur personnel.
C'est une évidence : comment se présenter devant le roi avec un vêtement souillé par la saleté? Il n'y a pas de puanteur plus grande que ces traits de caractère inférieurs, même la haine pour quelqu'un qui nous a fait du mal doit être enlevée de son cœur.

C'est pourquoi le Arizal écrit qu'il faut accepter la mitsva "Tu aimeras ton prochain comme toi-même" en pardonnant à tout le monde, même si l'on a le droit d'être fâché contre eux. Hachem juge une personne mesure pour mesure ; la façon dont une personne agit envers les autres est la façon dont Hachem agira envers elle.
Si quelqu'un est en colère contre une autre personne et qu'il n'est pas prêt à lui pardonner même si elle ne mérite pas le pardon, comment peut-il s'attendre à ce que Hachem réponde à ses besoins même s'il n'en est pas digne? De plus, si Hachem le jugeait avec ne serait-ce qu'une infime quantité de sévérité, correspondant à son approche stricte qu'il a avec les autres, alors ses prières ne seraient pas acceptées, car qui peut être acquitté devant Lui en jugement, comme le dit le verset : "Même en ses saints il n'a pas confiance, et les cieux ne sont pas sans tache à ses yeux" (Iyov 15,15).

-> Même si l'on n'a pas la crainte et l'inquiétude nécessaires pour se tenir devant la Chékhina, nos prières s'élèveront si l'on se relie au klal (peuple juif), en disant : "J'accepte sur moi le commandement positif de Tu aimeras ton prochain comme toi-même", et en s'associant aux saints tsaddikim de sa génération.
Il s'agit d'une grande ségoula qui aura un effet bénéfique considérable sur nos prières.
[Yocher Divré Emet 33]

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-> Le Tour (92) et le Choul'han Aroukh (10) écrivent tous deux : "Il est approprié de donner de la tsédaka avant la prière".

-> "Rabbi El'azar donnait une prouta aux pauvres, et ensuite il priait" (guémara Baba Batra 10a)
Le Méïri (Beit haBé'hira) commente : ainsi, la mitsva de la tsédaka devient un avocat entre une personne et son Père céleste (Hachem), comme le dit le verset : "Quant à moi, c'est dans la justice [bé'tsédek] que je contemplerai Ta présence".

-> Il reste encore un autre moyen, quelque chose qui ouvre toutes les portes [du Ciel] : la mida de la tsédakah.
Cela transcende toutes les autres mitsvot. C'est pourquoi celui qui en a la capacité doit donner la tsédaka, en particulier avant la prière, comme le dit le verset : "Votre charité vous précédera" (Yéchayahou 58,8), et grâce à elle, vous pourrez ouvrir les portes qui vous permettront d'entrer par la porte du Roi.
[Toldot Aharon - Likoutim]

-> Le Bné Yissa'har (Igra déPirka 154, citant le Arizal) dit que la première mitsva que l'on accomplit quotidiennement est imprimée sur notre front. Lorsqu'on accomplit la mitsva suivante, la première est absorbée et la seconde apparaît à sa place. Cependant, la mitsva de la tsédaka est différente, son empreinte reste tout le temps.

Selon le Arizal, si l'on accomplit une autre mitzva (que la tsédaka), et qu'on commence ensuite à prier, ce qui est en soi un mitsva positive de "Le servir de tout son cœur", l'empreinte de la mitsva précédente est absorbée et les anges ne reconnaissent plus l'existence de cette mitsva précédente.
Par conséquent, toute autre mitsva ne restera pas comme une protection contre un quelconque Accusateur (qui voudra empêcher nos prières d'être exaucées).
Cependant, lorsque l'on accomplit la mitsva de tsédaka, son empreinte demeure, et lorsque les Accusateurs (pendant notre prière) voient la marque de cette mitsva, ils proclament : "C'est le fils du roi et il ne peut pas être poursuivi!"

-> En donnant la tsédaka, nous ne sommes plus considérés comme une personne avare, et on se connecte à un lieu de vérité, ce qui fait que notre prière est acceptée.
[Séfer ha'Haïm - du frère du Maharal - Cheli'ha ouMé'hila]

-> Le Chlah haKadoch (Tamid pérek Ner mitsva 46) écrit : "Puisqu'une personne pauvre recouvre/enveloppe toutes les prières, il faut donc donner la tsédaka avant de prier".

-> Le Kaf ha'Haïm (11:19) écrit que la tsédaka ne se réfère pas seulement au fait de donner de l'argent aux pauvres. Mais plutôt, tout acte de bonté ('hessed) qu'une personne réalise à autrui est considéré comme de la tsédaka.
Il cite un exemple : Si un homme riche a l'habitude de prendre du tabac à priser (ce qui était courant à l'époque) et qu'il n'en a pas en ce moment, lui donner une pincée de tabac à priser est également considéré comme de la tsédaka. Après avoir fait un tel 'hessed, on sera capable de prier correctement.
[on peut éventuellement rapporter l'exemple de redonner de la vie morale à autrui : valoriser/encourager autrui, lui sourire d'appréciation, ... ]

-> De même, les Bné Yissa'har (maamaré 'Hodech Adar 2) dit que, selon toutes les opinions, il est permis d'étudier avec un 'havrouta avant la prière parce qu'étudier avec une autre personne est une forme extraordinaire de tsédaka.

Prière & importance de la pureté de notre langage

+ Prière & importance de la pureté de notre langage :

-> La parole est particulièrement puissante lorsqu'elle est utilisée dans la prière.
La prière, service du coeur, doit être exprimé par la parole afin de produire l'effet désiré. C'est pourquoi il est si important de préserver la pureté de notre parole, afin que nos prières soient acceptables devant Hachem.

A ce sujet l'Alchikh haKadoch (Tétsavé 28,35) écrit :
"Si une personne souille sa parole par des mots sales et profanes, sa bouche et sa langue sont infestées d'impuretés, ce qui rend tout ce qu'elle dit dégoûtant.
Comment a-t-elle pu parler devant Hachem [en prière], le Roi des rois, avec une bouche aussi sale? Comment a-t-elle pu oser s'approcher d'Hachem pour prier pour le pardon avec un instrument de parole aussi bas et méprisable?

Cette personne ne vaut pas mieux qu'un serviteur qui sert à la table du roi en portant des vêtements sales et souillés. C'est une insulte au roi, pour laquelle on tirerait l'épée contre lui.
Si tel est le respect que l'on doit au roi d'une tribu sauvage et si tel est le châtiment que l'on doit infliger à celui qui porte atteinte à son honneur, combien plus en est-il lorsqu'un humain, à peine meilleur qu'un moucheron, s'approche en priant de Celui qui a parlé et qui a fait naître le monde, de Celui qu'aucun ange du Ciel ni aucun humain de la Terre n'est capable de louer avec la sainteté et la clarté qui lui conviennent.
À plus forte raison, il est impensable qu'une personne fauteuse s'adresse à Hachem avec des lèvres rendues sales par des paroles malveillantes et des blasphèmes.
De quel droit peut-il louer Hachem avec les mêmes lèvres qui disent des choses horribles?"

-> Le Chlah haKadoch (Tamid - Déré'h 'Haïm to'hékhat moussar 11) écrit :
"La prière est un cadeau pour le Roi des rois, Hachem, et la bouche est le récipient qui contient le cadeau. Si quelqu'un apportait un beau cadeau à un roi de chair et de sang, et qu'il le plaçait dans un ustensile sale, rempli de déchets, il mériterait la peine de mort pour deux raisons : pour avoir déshonoré le roi et pour avoir offert un cadeau aussi honteux.
De même, celui qui fait une prière avec une bouche qui profère des blasphèmes, celui qui a dit lachon ara ou qui a juré ou maudit, et d'autres mots inappropriés, a placé sa prière, qui est un cadeau au Roi des rois, Hachem, dans un récipient rempli de vomissures.
C'est pourquoi il faut purifier sa bouche et sa langue ; si l'on a fauté, on peut rectifier sa faute en faisant téchouva et en sanctifiant sa bouche et sa langue.
On doit également purifier tous ses actes avant de s'approcher du sanctuaire intérieur du Roi des rois, avant de faire la prière de la Amida (nous entrons dans le Saint des saints, où même les anges ne peuvent y aller!)."

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-> Nos Sages (guémara Baba Kama 38b) nous disent qu'Hachem ne retient jamais la récompense due à l'une de Ses créations.
Cependant, nous voyons qu'il y a des gens qui étudient la Torah, prient avec kavana, récitent tous les béra'hot appropriés, mais ne parviennent toujours pas à voir la bénédiction dans ce qu'ils font.
Il semble que leurs prières soient ignorées et qu'ils ne reçoivent pas l'aide du Ciel dont ils ont besoin pour réussir. Pourquoi en est-il ainsi?

Rabbi Yaakov Abou'hatséra (Aleph Bina - Téhilim 119) explique que l'influence de nos prières dépend non seulement de la profondeur de notre kavana pendant que nous prions, mais aussi de la valeur de la bouche par laquelle nos prières sont prononcées.
Une bouche qui a été souillée par de mauvaises paroles ne peut pas ensuite produire des mots de prière qui seront acceptables devant Hachem. Ses prières ne peuvent pas s'élever pour faire descendre la bénédiction des mondes supérieurs, et par conséquent, les demandes qu'on formule dans notre prière restent sans réponse.
Telles sont les prières des personnes qui disent des mensonges, des plaisanteries insensées, du lachon ara et du ré'hilout (colportage), et qui utilisent ensuite la même bouche et la même langue pour prononcer les mots saints de la prière à Hachem.
Il est écrit à leur sujet : "celui qui débite des mensonges ne subsistera pas devant mes yeux" (Téhilim 101,7).

Le prophète (Yéchayahou 66,20) dit : "Les Bné Israël apporteront leur sacrifice de min'ha dans un récipient pur".
De même qu'un korban (sacrifice) doit être offert dans un récipient pur, de même nos prières doivent être offertes par une bouche pure. Mentir et ensuite prier Hachem avec la même bouche peut être comparé au fait de voler du blé et de l'offrir comme korban à Hachem. Nos Sages disent à ce sujet : "Ce n'est pas une bénédiction, mais un blasphème" (guémara Baba Kama 94a).

Pour que nos prières soient acceptées par Hachem, nous devons protéger notre langue des paroles interdites. Les mots de notre prière seront alors purs et saints, et trouveront grâce aux yeux d'Hachem lorsqu'ils monteront au ciel pour apporter la bénédiction sur tous les mondes.

Kavana & nécessité de se préparer avant la prière

+ Kavana & nécessité de se préparer avant la prière :

-> La prière nous offre une occasion formidable de nous tenir devant le Roi du monde et de lui parler directement.
Lorsqu'on considère ce que cela signifie et le type d'obligation solennelle que cela lui impose, on est enclin à trembler de peur. Pour prier correctement devant Hachem,
Il faut se préparer, dans son cœur, son esprit et son corps, comme il est écrit : "Prépare-toi à rencontrer ton D., Israël" (Amos 4,12).
Nos Sages tirent de ce verset de nombreux enseignements sur la prière. Par exemple, il faut nettoyer son corps des déchets résiduels avant de prier (guémara Béra'hot 23a), et il faut s'habiller correctement pour la prière (par exemple dans la Amida on est en intimité face à face avec le Roi des rois!).
Rabbi Yaakov Abou'hatséra (Guinzé haMélé'h - tikoun hatéchouva) explique qu'un corps propre conduit à un esprit propre et à une meilleure capacité à se concentrer sur ses prières.

Il faut aussi se préparer à la prière en purifiant son coeur par la téchouva. Si le corps d'une personne doit être exempt de déchets lorsqu'elle prie, son cœur doit également être exempt de péchés, puisque la prière est essentiellement un service du cœur (Taanit 2a).

Le guémara (Yérouchalmi Taanit 2;1) affirme ce qui suit :
"Rabbi Ba bar Zavda a commenté le verset en disant : "Nous élèverons nos cœurs sur nos paumes" (Eikha 3,41). Est-il possible pour une personne de retirer son cœur de sa poitrine et de l'élever sur ses paumes?
Ce verset veut plutôt dire que, tout comme on doit nettoyer ses mains du vol et d'autres fautes, on doit aussi nettoyer son cœur avant de prier Hachem."

-> Le Ramban dans sa célèbre lettre à son fils écrit : "Lorsque vous priez devant Hachem, éloignez de votre cœur toutes les pensées de ce monde et purifiez votre esprit. Pensez à chaque mot avant qu'il ne sorte de votre bouche ... C'est ainsi que vos actes, vos paroles et vos pensées seront droits, et que vos prières seront pures, nettes, concentrées et acceptées devant Hachem, comme il est écrit : 'Préparez leurs cœurs, et que Vos oreilles écoutent' (Téhilim 10,17)."

-> Le rav 'Haïm de Volozhin (Néfech ha'Haïm - chaar 2) explique que la prière est un service du cœur dans deux sens. D'une certaine manière, il s'agit d'un effort de concentration pour débarrasser son cœur des pensées distrayantes et se concentrer de tout cœur sur les mots de la prière. Servir Hachem "de tout son cœur" signifie que l'on ne remplit son cœur que des mots de la prière.
Par ailleurs, lorsqu'une personne prie, elle purifie son cœur de tous les désirs du monde et lève ses yeux et son cœur vers le Ciel dans un effort pour se rapprocher d'Hachem.
Dans les générations précédentes, les personnes pieuses passaient une heure entière à se préparer pour leurs prières, afin de pouvoir diriger leur cœur entièrement vers Hachem (guémara Béra'hot 30b).

Si une personne passe toute sa journée à gagner sa vie, elle aura du mal à détourner ses pensées de ses affaires au moment de prier. La solution à ce problème est le bita'hon. Une personne qui a du bita'hon réalise que sa prospérité ne dépend pas de la façon dont elle planifie ses affaires ou dont elle s'en préoccupe. Mais plutôt, la prospérité est un don d'Hachem, et la meilleure chose qu'une personne puisse faire pour améliorer sa situation financière est de prier.
Lorsqu'une personne place sa confiance en Hachem, Hachem ne la déçoit pas.

-> Rabbénou Bechaye (Kad haKéma'h - Avél) écrit que lorsqu'une personne a du bita'hon en Hachem, elle est entourée de la bonté divine qui pourvoit aux besoins du monde entier, comme il est écrit : "Celui qui a confiance en Hachem est entouré de bonté" (Téhilim 32,10).
[ainsi, il est nécessaire de ses préparer à la prière pour retirer notre vision faussée du monde (c'est grâce à moi que, c'est moi qui, ...), pour en arriver à se reposer à 100% sur l'aide d'Hachem. ]

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-> Selon nos Sages, la prière est le service du cœur.
Selon le rabbi Yaakov Abou'hatséra (Guinzé haMélé'h - tikoun hatéchouva) : le cœur d'une personne doit être libre de toute autre préoccupation, afin qu'il puisse être entièrement orienté vers la prière. Si une personne se contente de réciter les mots de la prière, alors que son cœur et son esprit sont ailleurs, ses prières ne sont qu'une pâle ombre de ce qu'elles devraient être.

-> Rabbi Yaakov Abou'hatséra (Alef Bina - Téhilim 119) enseigne :
Il existe plusieurs niveaux de concentration dans la prière.
Le premier niveau consiste à écarter les pensées distrayantes de ce monde, en se rappelant que
Tout ce qui se passe ici est dicté par Hachem.
Un niveau bien plus élevé que celui-ci consiste à entrer dans un état d'esprit dans lequel rien d'autre n'existe à l'exception d'Hachem.
Lorsqu'une personne prie devant Hachem, elle doit vider son cœur de toutes les préoccupations mondaines, de tout ce qui est étranger à la mitsva de la prière, et laisser son cœur totalement vide afin qu'il puisse être à nouveau rempli uniquement par les mots de la prière.

-> Le 'Hovot haLévavot (chaar 'Hachbon haNéfech chap.3) écrit :
"Lorsqu'une personne prie avec ses mots, mais que son cœur est distrait par d'autres choses, ses prières sont comme un corps sans âme et comme une coque sans cœur.
Le prophète (Yéchayahou 29,13) a dit à ce sujet : ""Ils m'honorent de la bouche et des lèvres, mais ils sont loin de moi dans leur cœur".

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-> Rabbi Yaakov Abou'hatséra (Pitou'hé 'Hotam - Térouma) enseigne :
La raison pour laquelle les mots de la prière sans l'intention du cœur sont si superficiels est que la prière est appelée "ce qui se trouve au sommet de l'univers" (guémara Béra'hot 6b).
Contrairement à d'autres mitsvot, pour lesquelles l'acte physique dans ce monde est le plus important, l'importance principale de la prière n'est pas la récitation physique des mots, mais l'influence que la prière a dans les hauteurs du Ciel.
Lorsque les mots de la prière sont récités avec la kavana appropriée, ils montent au ciel pour répandre la bénédiction dans tous les mondes, élevant la sainte Chékhina avec eux au fur et à mesure de leur ascension. (Zohar II,201a ; III, 206b) ...

Des prières faites avec kavana sont acceptées par Hachem avec bienveillance, alors que les prières sans cœur sont susceptibles d'être rejetées.

-> Rabbi Yaakov Abou'hatséra (Guinzé haMélé'h - tikoun hatéchouva 35) dit :
Une personne doit purifier ses pensées pendant la prière, car l'essence de la prière est le service du cœur, comme l'apprennent nos Sages du verset : "vous le servirez de tout votre coeur" (Ekev 11,13).
Si une personne ne détourne pas son cœur de ses préoccupations mondaines pour se concentrer entièrement sur ses prières, on ne peut à juste titre parler de prière, puisque le cœur, qui est l'essence même de la prière, est absent.

-> Parmi les choses les plus susceptibles de distraire une personne de ses prières, il y a l'avidité et les désirs mondains.
Rabbi Yaakov Abou'hatséra (Pitou'hé 'Hotam - Chémini) avertit que ces choses aveuglent la vision des gens et obscurcissent leur cœur, les entraînant dans leur chute.
Les prières sans cœur sont susceptibles d'être rejetées. La vision de l'homme et le brouillage de son cœur l'éloignent du service d'Hachem et privent ses prières de leur profondeur et de leur sens.
Même si une personne parvient à prier 3 fois par jour, ses pensées reviendront à ses affaires. Le peu de temps qu'il passe à la synagogue lui semblera être une peine de prison.

Ces personnes ne reconnaissent pas que leurs moyens de subsistance ne sont pas le fruit de leur propre intelligence ou de leur travail acharné. C'est un don d'Hachem, qui pourvoit aux besoins de toutes Ses créations. Alors même qu'ils prient Hachem, ils ne reconnaissent pas qu'Il est la source de toute bénédiction et qu'il n'y a pas d'effort plus efficace dans la poursuite de la richesse que de prier pour le succès.

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-> Il est nécessaire de prendre un temps avant notre prière pour réaliser devant qui on prie, pour réaliser à quel point tout dans notre vie dépend de décret d'Hachem, pour pouvoir faire le vide et sortir de la façon non juive d'aborder les choses. On laisse s'exprimer notre partie Divine en nous, sans la déranger.
Rabbi Yaakov Abou'hatséra (Ma'hsof haLavan - Dévarim) compare les pensées errantes pendant la prière à de l'idolâtrie.

"Que les paroles de ma bouche et le discours de mon cœur soient favorables devant Toi" (Téhilim 19,15). L'expression "discours de mon cœur" semble inhabituelle. C'est la bouche qui parle, pas le cœur. Que veut donc dire le verset par l'expression " paroles de mon cœur "?

Bien que la bouche émette les paroles du corps, la véritable source des paroles de l'homme provient de son cœur. Ceci est particulièrement vrai en ce qui concerne la prière, où la véritable qualité des paroles dépend de la pureté du cœur et de sa liberté par rapport à toute pensée étrangère.
Lorsque les paroles de la prière viennent directement du cœur, sans y mêler d'autres pensées étrangères, il s'agit de la parole du cœur et pas seulement de celle de la bouche.
Le verset compare les "paroles de ma bouche" aux "paroles de mon cœur". Lorsque les mots prononcés lors de la prière reflètent véritablement le discours du cœur, on peut être assuré que ses prières seront favorables à Hachem.

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+ L'importance de se préparer à prier :

-> C'est mériter d'avoir une aide d'Hachem :
Le verset dit : "yiyou lératson imré fi véég'yon libi léfané'ha" (Téhilim 19,15), soit : "que les paroles de ma bouche et les pensées de mon coeur trouvent grâce devant Toi".
Cela implique que quelqu'un qui se prépare pour tout ce qui est lié à la sainteté, comme la prière ou l'étude de la Torah, avec le désir d'apporter plus de kavod Chamayim dans le monde, même s'il ne sait pas comment le faire parfaitement ou comment avoir la bonne kavana, néanmoins, puisque son intention est léchem chamayim, Hachem l'assistera et lui donnera la perspicacité nécessaire pour faire la prière comme il le faut, pour parler de manière appropriée au Roi.

Le verset peut donc être expliqué comme suit. Lorsque l'on demande "que les paroles de ma bouche soient agréables devant Toi", pour mériter cela, il faut que "la méditation de mon cœur soit devant Toi" = il doit d'abord y avoir un éveil d'en bas pour mériter l'éveil d'en haut. C'est le résultat d'une bonne préparation à la prière.

-> Cela permet d'aiguiser les armes de la prières :
Yaakov dit à Yossef qu'il a gagné la ville de Ché'hem "avec mon épée et mon arc" (Vayé'hi 48,22), ce qu'Onkelos traduit par "grâce à ma prière et à mes supplications".
Le Avné Nezer commente que l'on prépare une épée ou une lance en aiguisant la lame. Cela peut prendre du temps, mais ensuite les armes font leur travail rapidement et en douceur.
De cette manière, la préparation de la prière est similaire à la préparation d'une épée et d'un arc. La préparation prend du temps, mais le résultat est que la prière est plus efficace.

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-> Nos Sages (guémara Béra'hot 30b) disent : "Les premiers 'hassidim attendaient une heure avant de faire la prière, afin de concentrer leurs émotions sur Hachem".
Rachi explique qu'ils attendaient une heure à l'endroit où ils allaient faire la prière, et qu'ils ne faisaient la prière qu'ensuite.

-> Le Rambam (Pérouch haMichnayot) explique qu'ils attendaient une heure avant de prier, afin de se calmer et de stabiliser leurs pensées. Ce n'est qu'ensuite qu'ils commençaient à prier.
[ils arrivaient à une tranquillité d'esprit pour pleinement pouvoir profiter de la prière. ]

-> Rabbénou Yona (Béra'hot 21a sur le Rif) cite certains commentateurs qui sont d'avis que les premiers 'hassidim attendaient afin de vider leur esprit des pensées distrayantes, de sorte qu'ils aient la kavana lorsqu'ils faisaient la prière.
Rabbénou Yona l'explique un peu différemment : ils attendaient afin de concentrer complètement leurs cœurs sur l'avodat Hachem en se déconnectant complètement des plaisirs et des jouissances de ce monde. Lorsqu'ils avaient purifié leur cœur des vanités de ce monde et qu'ils se concentraient uniquement sur l'exaltation d'Hachem, leur prière était acceptée par Hachem.
Comme le dit le verset : "Préparez leur cœur [les juifs], Tu [Hachem] leur prêtes l’oreille [à ce qu'ils disent]" (ta'hin libam, takchiv ozné'ha - Téhilim 10,17).

-> Rabbénou Yona explique le verset : "Préparez leur cœur" (ta'hin libam) = c'est-à-dire que pour que quelqu'un purifie son cœur des fautes et des plaisirs de ce monde, il a besoin de l'aide d'Hachem, comme le dit le verset : "Hachem rectifie les cœurs" (Michlé 21,2).
Le verset des Téhilim demande à Hachem de les aider et de "préparer leurs cœurs", afin que leurs cœurs soient purs, permettant ainsi à Hachem d'être "attentif" à leurs prières.
[ainsi en faisant le premier pas de se préparer à notre prière, nous faisons que Hachem nous aide à être prêt, et cela fait que nos prières seront davantage efficaces. ]

-> Dans de nombreux séfarim, il est indiqué que l'objectif de l'attente d'une heure avant la prière est de nous faire prendre conscience de l'élévation d'Hachem et de notre propre bassesse ; nous devrions être remplis d'une grande gêne lorsque nous réalisons devant qui nous nous trouvons, le Roi des rois.
[et ensuite d'une grande fierté, joie d'avoir la chance d'une telle rencontre au sommet avec Celui qui est et peut tout!]

-> La prière du matin commence par Adon Olam (Rama OH 98,1), une prière d'introduction qui nous rappelle la grandeur d'Hachem. Plus loin dans la prière, nous disons : "Que sommes-nous? Quelle est la valeur de notre vie?", ce qui nous rappelle notre propre bassesse.
Ces deux concepts nous aident à nous préparer à prier correctement.
[pour bien prier, nous devons retirer les lunettes avec lesquelles les non juifs abordent la vie, pour remettre celles des juifs.]

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-> "Lorsque l'on fait la prière, nos yeux doivent être tournés vers le bas et notre cœur vers le haut" (guémara Yébamot 105b).
Rabbénou Yona commente : "On doit se percevoir comme si on était dans les Cieux et on doit écarter de notre cœur tous les plaisirs de ce monde et toutes les jouissances physiques.
Une fois que l'on a acquis cette façon de penser, on doit se percevoir comme si l'on se tenait [véritablement] dans le Temple. De cette manière, notre prière sera plus favorablement acceptée par Hachem."

-> On doit prier avec soumission et crainte, le moyen d'atteindre cet objectif est de diriger "son cœur vers le haut" en contemplant la grandeur d'Hachem, ce qui nous amène à percevoir sa propre bassesse.
Comme le dit le Rambam (Hilkhot Yessodé haTorah 2,2) , "Lorsque l'on réfléchit aux actes d'Hachem et à Ses créations merveilleuses et glorieuses, et que l'on perçoit à travers eux la sagesse insondable d'Hachem, on recule immédiatement. On sait alors qu'on est une créature petite et humble, dotée d'un esprit faible, qui se tient devant l'Omniscient".
[ex: on réalise que chaque seconde de vie n'est possible que grâce à D.]

Néanmoins, une fois que l'on commence à prier, il faut oublier son état de bassesse et se remplir de joie : la joie de servir Hachem ; il faut s'efforcer d'élever son regard jusqu'au Ciel.

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-> Le Chlah hakadoch (Tamid perek Ner mitsva 9) énumère 10 choses qui peuvent aider une personne à prier avec kavana. La septième est la "préparation".
Il faut préparer ses émotions à la prière. Comment procède-t-on?
Avant de se lever pour faire la prière, il faut s'asseoir tranquillement pendant quelques minutes et vider son esprit de toute pensée étrangère. Il faut commencer par réfléchir à la grandeur d'Hachem, à tous Ses actes merveilleux et à toute la bonté qu'Il a accordée à Son peuple.
On doit alors se concentrer sur toute la miséricorde et la bonté dont Hachem nous a gratifié personnellement, sur la façon dont Il nous a sauvé et protégé de toutes sortes de tragédies, sur la façon dont Hachem a pu nous guérir en cas de maladie, et sur le fait qu'on n'a pas rendu à Hachem toute la bonté qu'Il nous a témoignée.
Cela nous aidera à comprendre à quel point nous sommes humbles par rapport à Hachem, son Créateur et bienfaiteur.

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-> La prière n'est pas une tâche facile. La prière est appelée "avodah", ce qui signifie qu'il s'agit d'un travail difficile à plusieurs niveaux : physique, mental et spirituel.
Pour prier du fond de son cœur, une personne doit surmonter de nombreuses distractions et inclinations contraires nées de sa nature matérielle.
C'est pour cette raison que la guémara (Taanit 2a) appelle la prière "un service du cœur".
Le service implique un travail ardu. Il en va de même pour le service du cœur nécessaire à la prière. La prière ne consiste pas à réciter des mots sans réfléchir. Il s'agit de donner notre cœur à Hachem, ce qui est tout ce qu'Il veut vraiment (guémara Sanhédrin 106b).

-> Le Chlah haKadoch (Assara Maamarot 144) écrit :
"Rassembler la kavana pour se concentrer sur la prière, et ne pas laisser ses pensées errer sans but ; et être joyeux dans son attachement avec Hachem, tout cela exige un grand effort, bien au-delà de tout autre effort."

-> La concentration du cœur et de l'esprit fait partie de l'obligation halakhique de la prière, comme l'indique le Choul'han Aroukh (Ora'h 'Haïm 98,1) :
"Lorsqu'une personne prie, elle doit se concentrer sur le sens des mots qui sortent de sa bouche et reconnaître qu'elle se tient devant la Présence d'Hachem (Chéhina). Il faut mettre de côté toutes les pensées distrayantes, jusqu'à ce que son esprit et sa kavana soient propres et purs pour la prière. Une personne doit se dire que si elle devait parler devant un roi mortel, elle préparerait certainement ses mots avec soin et se concentrerait sur ce qu'elle dit, de peur de trébucher sur un mot mal prononcé. C'est d'autant plus vrai lorsqu'il parle devant le Roi des rois, Hachem, qui a connaissance de toutes nos pensées.
Telle était la façon de faire des pieux et des hommes de grandes actions. Ils s'isolaient et se concentraient sur leurs prières jusqu'à ce qu'ils atteignent un niveau où ils se détachaient du monde matériel et augmentaient les pouvoirs de leur esprit, s'élevant à un état proche de celui de la prophétie.
Si une pensée parasite s'immisce dans l'esprit d'une personne lorsqu'elle prie, elle doit s'arrêter en silence jusqu'à ce que la pensée disparaisse. Il faut penser à des pensées qui maîtrisent le cœur et le tournent vers notre Père céleste, et non pas à des pensées légères."

Lorsqu'une personne place sa confiance en Hachem, Hachem ne la déçoit pas.
Le bita'hon ouvre les portes du ciel. Le bita'hon ouvre les portes de la bénédiction céleste dans tous les domaines, tant spirituels que matériels. Le verset dit ainsi : "Jette ton fardeau sur Hachem et Il te soutiendra" (Téhilim 55,23).

Il s'agit là d'une leçon importante qui nous permet de ne pas nous laisser entraîner dans le piège du yétser ara, qui nous distrait avec des préoccupations mondaines pendant que nous prions.
Lorsqu'une personne surmonte ces pensées et se fie au fait qu'Hachem est le seul à bénir nos moyens de subsistance, elle bénéficie de 2 avantages. Il est capable de prier avec un cœur pur (avec tranquillité et kavana), et il est également béni avec une prospérité supplémentaire par le mérite de son bita'hon.
[rabbi Yaakov Abou'hatséra]

Prier en minyan & kidouch Hachem

+ Prier en minyan & kidouch Hachem :

-> Rabbi Yaakov Abou'hatséra (Pitou'hé 'Hotam - Emor) discute de l'importance de prier à la synagogue avec un minyan :

"Lorsqu'une personne a une synagogue dans son quartier et qu'elle peut se joindre à d'autres pour prier, mais qu'elle ne le fait pas simplement par paresse ou parce que la prière n'est pas si importante pour elle, il s'agit d'un 'hilloul Hachem majeur.
[...]

Lorsqu'une personne a la possibilité de prier avec d'autres, mais qu'elle choisit de prier seule, elle commet un 'hilloul Hachem.
En revanche, lorsque nous prions ensemble avec un minyan, cela constitue un kidouch Hachem, puisque nous sommes en mesure de dire ensemble le Kaddich, la Kédoucha et d'autres prières spéciales par lesquelles le Nom d'Hashem est glorifié.

Et lorsque nous sanctifions le nom d'Hachem, nous sommes également sanctifiés, comme il est dit : "Je suis Hachem qui vous sanctifie" (Emor 22,32). "

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[ ainsi quiconque aime Hachem, qui a envie de grandir Son Nom en public dans ce monde obscure, doit faire l'effort (s'il le peut) de se rendre prier dans une synagogue.
Au-delà de cela, c'est donner beaucoup beaucoup plus de puissance à la réalisation de nos prières. ]

Se préparer à faire une mitsva

+ Se préparer à faire une mitsva :

-> Chaque mitsva nécessite une préparation, afin de l'accomplir avec sainteté et pureté.
Lorsque quelqu'un se prépare à une mitsva, il montre à quel point cette mitsva est précieuse pour lui. La préparation d'une mitsva et l'impatience de la réaliser font naître dans le cœur de l'individu un amour pour cette mitsva, qui lui permet de l'accomplir de tout cœur et de la manière la plus optimale possible.

La réalisation d'une mitsva comporte de nombreux aspects. Dans la mesure où l'accomplissement d'une mitsva est cher aux yeux d'Hachem, la préparation est considérée comme une partie intégrante de la mitsva, car elle affecte la manière dont la mitsva est accomplie.

Ainsi, lorsque le yétser ara ne peut influencer la mitsva, il essaiera au moins d'influencer les préparatifs de cette mitsva, ce qui, à son tour, affectera la manière dont la mitsva est accomplie.
Le Yisma'h Moché (paracha Balak) dit que tout comme les animaux venimeux fuient les odeurs agréables, le yétser ara et tous ses messagers (les forces du mal et de l'impureté) fuient une préparation appropriée à une mitsva.
[rabbi Binyamin Zev haLévi Shisha]

Transformez votre cœur de manière à ce qu'il soit orienté vers Hachem pour tout, et alors, Hachem vous bénira avec tout.
[Gaon de Vilna]

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-> Dans disons dans le Hallel : "mé'ét Hachem haïta zot, hi niflat béénénou" (Ceci a émané d'Hachem, c'est merveilleux à nos yeux - Téhilim 118,23).
Selon le Beit Aharon, si nous disons toujours, "mé'ét Hachem haïta zot" = en attribuant tout à 100% à Hachem (rien ne pouvant se passer sans un décret Divin), alors nous serons méritants de "hi niflat béénénou" = de voir des merveilles et des miracles avec nos yeux.

-> Plus notre émouna est forte, plus nous avons de chances d'obtenir des miracles.
Quelle doit être la force de notre émouna? Notre confiance doit être aussi ferme que notre certitude "que la lumière du jour viendra au matin".
[Séfer ha'Ikarim - maamar 4]

-> "Si une personne a confiance en Hachem, l'Attribut Divin de bonté qui soutient le monde l'entourera de tous côtés ... comme ce fut le cas pour Eliyahou Hanavi, dont la subsistance fut assurée par les corbeaux (Méla'him I 17,6), et comme ce fut le cas pour les 2 groupes de cinquante prophètes qui furent soutenus dans la grotte par Ovadia.
Plus le bita'hon est fort, plus les résultats seront incroyables."
[Rabbénou Bé'hayé - Kad haKéma'h - Bita'hon]

-> Si nous nous appuyons sur Hachem comme il se doit, Hachem ne nous refuse pas Son amour bienveillant.
Il est impossible pour la midat hadin (l'Attribut de Justice) de régner sur quelqu'un qui possède vraiment le trait de bita'hon en Hachem, même si de nombreux mauvais décrets ont été prononcés contre lui.
Ce principe a été testé et éprouvé, et il est explicitement énoncé dans le verset : "Cantique des degrés. Ceux qui ont confiance en l’Eternel seront comme la montagne de Sion, qui ne chancelle pas, inébranlable à jamais" (Téhilim 125,1). [Keter Chem Tov]
En effet, trouver le point de 'hessed (bonté) dans le din (rigueur) est une ségoula qui permet d'échapper à la souffrance. Puisqu'il n'y a pas de din sans 'hessed, cet outil peut être utilisé en toutes circonstances.
[Toldot Yaakov Yossef - Noa'h]

-> Nous pouvons nous transporter dans n'importe quel endroit que nous imaginons. Les bonnes pensées conduisent à de bons résultats.
Lorsque nous pensons à l'amour bienveillant d'Hachem, l'amour bienveillant nous entoure, car nous sommes engloutis par Hachem.
[Likoutim Yékarim 207]

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-> La mitsva de rendre visite aux malades a pour but de renforcer le cœur du malade afin qu'il continue à avoir confiance en l'aide d'Hachem.
[Toldot Adam - Vayigach]

-> Lorsqu'une personne est malade, la meilleure approche n'est parfois pas spécifiquement de prier, mais plutôt de se renforcer dans une émouna absolue.
[Shomer Emounim - maamar hachga'ha pratit 4]

-> La Hachga'ha (intervention) d'Hachem est proportionnelle à la connexion de bita'hon qu'une personne a lorsqu'elle se décharge de son fardeau sur son Créateur.
['Hazon Ich ]
[il est écrit : "Décharge-toi sur D. de ton fardeau, Il prendra soin de toi" (Téhilim 55,23) = plus tu décharges tes problèmes sur D., sachant que seul Lui peut en être la solution, alors plus "Il prendra soin de toi". Certes on fait une hichtadlout nécessaire, mais cela ne retire pas qu'à 100% c'est Hachem qui est derrière toute chose, qu'Il peut tout. ]

-> "Confie-toi en l'Eternel de tout cœur, mais ne te repose pas sur ton intelligence"
Rabbeinu Yonah (Michlé 3,26) commente que le bita'hon signifie se fier à Hachem et non à une personne, non à la puissance de notre propre intellect, non à notre propre compréhension [des choses] ou stratégies car tout dépend du Ciel.

-> Il devrait être clair pour nous que les forces naturelles sont toutes soumises à la hachga'ha pratit pour chaque individu, à chaque moment et dans chaque situation.
Selon Sa volonté, ces forces suivent les voies naturelles qui leur ont été tracées, et selon Sa volonté, elles s'écartent de ces voies et dévient de leur nature.
[rav Avraham ben haRambam]

-> En tant que juifs, nous ne craignons et ne croyons qu'en Hachem, que Lui uniquement à le pouvoir de nous protéger ou bien de faire que nous souffrons.
Il est écrit : "jusqu'à votre âge extrême, Je vous porterai. Comme Je l'ai fait, Je continuerai à vous porter, à vous soutenir, à vous sauver" (Yéchayahou 46,4).

-> On apprend à chaque jeune enfant que lorsqu'il traverse la rue, il doit regarder des deux côtés et agir avec prudence. Mais lorsque ce même enfant tient la main de son père, il traverse la rue sans regarder, sans aucune crainte. Pourquoi?
Parce qu'il tient la main de son père, à qui il fait entièrement confiance pour le protéger.
C'est le niveau de bita'hon que nous nous efforçons d'atteindre, la confiance presque aveugle d'un enfant.
[rav Moché Aharon Stern - Bayit ouMénou'ha]

-> Une personne devrait ressentir comme si Hachem lui avait promis la délivrance dont elle a besoin. [Rabbénou Bé'hayé]

-> Tant que nous nous sentons en sécurité en nous-mêmes, tant que nous avons confiance en notre propre ego, il nous est impossible de ressentir l'étreinte transcendante d'Hachem. Ce n'est que lorsque nous n'avons rien d'autre à quoi nous raccrocher que nous pouvons faire l'expérience des bras aimants d'Hachem, qui sont toujours présents sous le monde pour [enlacer] ceux qui tombent.
[rabbi Nah'man de Breslev]

-> Nous devons nous accrocher avec ténacité à notre émouna.
Le Baal Chem Tov (Kéter Chem Tov) dit : "lorsque le Ciel cherche à infliger une punition à quelqu'un qui la mérite, il le prive de son attribut de bita'hon".

Lorsque quelqu'un est malade ou souffre, le yétser ara s'efforce d'affaiblir et même de supprimer sa émouna en Hachem afin que le jugement d'Hachem reste puissant.
C'est pourquoi, dans ces moments-là, on doit se renforcer considérablement et supplier Hachem de ne pas affaiblir notre émouna, et d'au contraire la renforcer.
Si on s'accroche sagement à notre émouna, alors il est impossible de nous faire du mal.
[Toldot Yaakov Yossef - Michpatim]

[lorsque nous nous attachons totalement à Hachem, alors nous contournons le principe strict de récompense et de punition, et peu importe si nous ne sommes pas méritants, nous pouvons obtenir le meilleur par la bonté d'Hachem. ]

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-> Le Radak (sur Téhilim 116,6) explique les mots : "Shomer pétayim Hachem" (Hashem protège les simples) de la manière suivante : le terme "simple" fait référence aux personnes qui ne comptent pas sur leurs stratégies pour se sortir de leurs difficultés. Hachem protégera ces personnes lorsqu'elles ont du bita'hon en Lui.

-> La Michna (Béra'hot 6) nous informe : "Si une personne fait la bénédiction de Shéhakol sur n'importe quel produit alimentaire, alors elle est "yotsé", elle a rempli l'obligation de réciter une bénédiction avant de consommer de la nourriture". [à défaut de connaître la bonne bénédiction, celle de Shéhakol permet de s'acquitter de tout aliment. ]

Le Mipi Tsadikim donne une autre explication : "Si une personne dit : "Shéhakol niya bidvaro" (c'est 100% selon Sa parole [rien ne peut se produire sans un décret d'Hachem] ) sur tout ce qui lui arrive, croyant que tout cela vient d'Hachem, alors elle est yotsé, elle sera capable de laisser sa tristesse derrière elle et d'être délivré par le mérite de son bita'hon en Hachem.
[d'une certaine façon, si tu veux te libérer, te rendre quitte de mauvaises choses prévues sur toi, alors soit totalement convaincu dans les moindres détails que "shéhakol niya bidvaro", et alors tu t'acquittes, rendant plus nécessaires la réalisation de mauvaises choses sur toi. ]

-> En tant que juifs, nous savons que tout arrive par le jugement du Ciel et qu'il est dans le pouvoir d'Hachem de changer la nature et d'altérer les destins. Rien ne peut empêcher Hachem d'apporter le salut au grand nombre ou au petit nombre.
Même si la détresse est proche, Son salut est également proche, car Il est tout-puissant, et aucune stratégie ne Lui échappe.
[Rabbénou Yona - Michlé]

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-> Même lorsque la mort semble imminente, nous ne devons jamais perdre espoir. Nous devons nous rappeler que nos peurs n'ont pas de réalité intrinsèque, car les lois de la nature n'ont aucune importance.
Hachem crée tout à nouveau à chaque seconde. Par conséquent, la seule chose à craindre est Hachem.
[Beit halévi - Bita'hon]

-> Le salut vient souvent lorsqu'il n'y a pas d'espoir. C'est précisément lorsque l'épée tranchante repose sur notre cou qu'Hachem nous envoie Son aide. Parce que le but de la Création est de nous tester, Hachem nous amène à un endroit où le salut semble impossible afin de déterminer si notre émouna est complète.
Si nous souffrons, nous devons nous renforcer avec cette connaissance. Le fait que nous n'ayons pas encore été sauvés ne doit pas nuire à notre tranquillité d'esprit.
[ l'Alter de Kelm - Ohr Yé'hezkel]

Honorer ses parents après leur mort

+ Honorer ses parents après leur mort :

-> Dans une lettre de réconfort adressée à une famille qui avait perdu son père, le rav Yérou'ham Lévovitz écrit :
"Votre père n'est pas mort. Il s'est simplement déplacé d'un endroit à un autre.
En fait, maintenant, il est encore plus proche de vous que lorsqu'il était habillé d'un corps, car il n'y a pas d'obstruction (avec la matière). Cette connexion améliorée est la raison pour laquelle il vous est encore ordonné de l'honorer (après sa mort), car il est continuellement avec vous .0.
Notre deuil a pour but de nous rappeler constamment d'envoyer autant de mérites que possible à la personne décédée. C'est ainsi que vous démontrez votre dévotion à votre père. [chaque mérite que nous faisons pour nos parents défunts, est comme un colis de ressources lui permettant d'améliorer sa situation éternelle, car après la mort il n'est plus possible d'acquérir soi-même des mérites. ] "
[Daat 'Hokhma ouMoussar 3 - Michtav Tan'houmin]

L’importance de faire les mitsvot avec feu

+++ L'importance de faire les mitsvot avec feu :

"Ce sera un demi-shékel" (ma'hatsit ha'shékel - Ki Tissa 30,13).

-> Rachi (Ki Tissa 30,13) explique que Hachem montra une pièce de feu et dit à Moché que c'est ce que le peuple juif doit donner.
[selon nos Sages, le feu renvoie au fait que nous devons donner à la tsédaka avec le feu du coeur et de la dévotion. ]

-> Chacune des 4 lettres du nom d'Hachem (יהוה) correspond à l'un des 4 éléments : le feu, l'air, l'eau et la terre.
Le youd, la plus haute et la plus spirituelle des lettres, correspond au feu. D'où l'importance de donner les shékalim (qui correspondent au youd du nom d'Hachem) avec tout le feu de notre cœur.

Imaginez une statue imposante représentant des soldats victorieux à cheval au centre d'une place de la ville. Autour de cette statue se trouvent des personnes à l'allure beaucoup moins puissante, mais qui ont également des yeux, des oreilles, un nez et une bouche. Quelle est la différence entre les soldats de la statue et les personnes qui l'entourent?
La statue est une matière morte, terrestre, alors que les personnes vivantes ont le sang réchauffé par l'élément du feu qui pompe dans leur corps.

De même, il y a des pièces de monnaie dont le contenu est un simple métal solide et terrestre, et il y a des pièces de monnaie qui contiennent du feu ; elles sont vivantes, puissantes et dynamiques.

Pour le Michkan, Hachem a demandé à chaque juif un demi-shékel d'argent pour les adanim, les socles qui soutiennent les murs.
De plus, chaque année, chacun devait donner un demi-shékel pour les korbanot (sacrifices).

Mais une unité d'argent peut contenir plus ou moins que la quantité habituelle. Par exemple, nos Sages enseignent que si une personne donne de la tsédaka avec une générosité débordante, une bénédiction sera ajoutée à cet argent : "L'argent d'une personne qui a un bon œil sera béni lorsqu'elle donnera de son pain aux pauvres" (Michlé 22,9).
À l'inverse, la guémara (Sotah 38b) met en garde de ne faut pas accepter d'argent d'une personne avare, car son argent est vide de sainteté et n'apporte pas de bénédiction.

Le peuple juif a donné ses shekalim pour le Michkan, ils étaient animés d'un amour immense pour Hachem. Ainsi, leur argent, contrairement à une statue, était vivant.
Il portait la vitalité d'un amour ardent pour Hachem.

-> Nos Sages font remarque que "Shékel" (שקל) a la même guématria que "néfech" (נפש) soit 430, mettant en avant le composant principal que Hachem veut avec notre argent (on doit y mettre notre âme, avec un feu de joie de faire la volonté de D.).

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-> Un pauvre homme frappe à la porte et nous lui donnons une pièce, un morceau de papier (billet de 5,10, ... euros).
Même si on a donné 1 pièce d'un euro, et bien donner cet euro est une mitsva. Si l'acte est accompli avec feu, avec l'amour d'Hachem, cet euro monte au ciel.

Il s'élève d'abord au plan spirituel de l'Assiya, le plus bas des mondes spirituels d'où émerge notre monde matériel.
Il s'élève alors jusqu'au Yétsira, le plan spirituel de l'émotion, où se trouvent les anges. Il monte alors encore plus haut, jusqu'à Beria, le niveau où se trouve le Trône de Gloire d'Hachem (le Kissé HaKavod).

Si cette pièce a été donnée avec un amour d'Hachem absolument pur, alors elle s'élève encore davantage, jusqu'au plus haut des mondes spirituels : l'Atsilout, où il n'y a que la lumière d'Hachem Lui-même. [c'est trop élevé pour les Créatures Célestes, et il n'y a pas de niveau plus élevé spirituel que celui là. ]

Au fur et à mesure que cette pièce s'élève, sa valeur augmente. Dans chaque monde, l'euro est décuplé.
Lorsqu'il atteint l'Atsilout, il ne vaut ni un euro, ni 10 euros, ni même un million d'euro ; sa valeur est infinie.

[ Même si dans ce monde cela semble être uniquement qu'une "petite" pièce d'un euro, notre feu d'amour lui a donné la force de traverser tous les mondes supérieurs jusqu'au sommet, jusqu'à Hachem, qui conserve précieusement le feu de ces euros/shékalim, et nous bénéficions à jamais de leur mérite.
(selon nos Sages, l'essentiel n'est pas la mitsva que nous faisons, mais plutôt la joie, les sentiments envers Hachem que nous avons en la faisant. En ce sens, ce qui rendait magnifique/important un simple demi-shékel était le sublime feu ardent autour. ) ]

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+ Pourquoi les shékalim d'Haman ont échoué? :

-> Lorsque Mordé'haï informa Esther du décret dévastateur de destruction contre les juifs, il lui parle également du "parachat akessef" (l'interprétation de l'argent - Esther 4,7) qu'Haman a donné à A'hachvéroch.
A priori, personne n'a besoin que quelqu'un interprète pour eux le sens de l'argent. Qu'y a-t-il dans l'argent de Haman qui nécessite une explication?

Haman a distribué une énorme somme d'argent pour avoir le droit d'anéantir les juifs, 10 000 kikar d'argent.
Le rav Yonathan Eibshitz (Yaarot Dvach - drouch 15) précise que cet argent était destiné à la charité.
Haman voulait ainsi non seulement acheter le roi terrestre, mais aussi le roi céleste.

C'est pourquoi la guémara (Méguila 13b) nous dit : "[Puisque] Haman allait mesurer des shékalim contre Israël. Par conséquent, Hachem a fait précéder les shékalim (des juifs) aux shékalim [d'Haman]."

Les Tossafot expliquent qu'Haman voulait neutraliser le mérite des shékalim donnés par la génération du désert (dor hamidbar). Chacun des 600 000 juifs avait donné un demi-shékel, soit un total pour tout le peuple juif de 100 kikar, à partir desquels les adanim (socles) du Michkan ont été formés.
Haman donna 100 fois plus, soit 10 000 kikar. Pour cela?

En effet, Haman comprit que la valeur des shékalim juifs augmentait au fur et à mesure qu'ils s'élevaient vers le Ciel. Il a supposé que dans le monde d'Assiya, chaque shékel conservait sa valeur à un chiffre, qu'à Yétsira, elle était multipliée par dix, et qu'à la Beria, elle était multipliée par cent.
Il était déterminé à les rencontrer dans la beria en donnant 100 fois la quantité de shékalim qu'ils ont fait.

Mais Haman ne pouvait pas comprendre la pureté du cœur d'un juif.
Il n'a pas réalisé qu'un juif est enraciné dans le plus élevé des niveaux spirituels, l'Atsilout, dans Elokout (la Divinité) lui-même.
[l'âme de tout juif provient de l'intériorité d'Hachem, de sous le Trône de Gloie, dans la plus haute réalité spirituelle qui existe l'Atsilout, à la différence des non-juifs qui ont une âme provenant d'un niveau plus bas, de l'extériorité d'Hachem. ]
Hachem dit à Haman : "leurs shekalim ont déjà précédé (ikdimou) les vôtres!" (voir Yérouchalmi Méguila 1:5)
Leurs shékalim sont avant les vôtres, ils s'élèvent à un monde plus élevé que les vôtres ne pourront jamais le faire. Leur valeur n'est pas multipliée par 10 ou par100, mais à l'infinie.
Vous donnez du métal froid, avec un cœur cruel, pour détruire une nation. Ils donnent des pièces de feu.

[même Moché a eu besoin qu'Hachem lui montre la pièce en feu, pour réaliser à quel point chaque juif peut par le feu qu'il met dans la mitsva accomplir quelque chose d'inimaginable, d'une valeur infinie : atteindre là où seul peut être D. et Le rendre fier de nous. ]

Le Shéma Israël

+ Le Shéma Israël :

-> La récitation du Shéma chaque matin et chaque soir est un commandement positif de la Torah, comme nous l'apprend le verset : "Tu en parleras en te couchant et en te levant" (Vaét'hanan 6,7). [guémara Béra'hot 10a]

Il s'agit d'une mitzva d'une importance spirituelle considérable, par laquelle une personne peut s'élever à de grands sommets et accomplir des tikounim (réparations) dans les mondes les plus élevés du Ciel.

-> Nos Sages (guémara Béra'hot 10a) nous disent que la récitation du Shéma en son temps est encore plus importante que l'étude de la Torah.
Ils nous disent (Béra'hot 15b) également que quiconque récite le Shéma avec soin, en prononçant chaque lettre correctement, voit les flammes du Guéhinam refroidies pour lui.

-> La sainteté du Shema est inscrite dans chacun de ses 248 mots, qui correspondent aux 248 commandements positifs de la Torah.
Ils correspondent également aux 248 parties du corps humain, qui sont spirituellement rectifiées par la récitation du Shema, comme l'indique le Zohar ('Hadach 79a) :
"Les 248 mots du Shéma correspondent aux 248 parties du corps. Lorsqu'une personne récite le Shéma comme il le faut, chaque mot confère de la sainteté à la partie du corps correspondante.
Si une personne ne récite pas le Shéma chaque jour et chaque nuit, chaque partie de son corps sera au contraire remplie d'un esprit de mal et de toutes les forces nocives du monde."
[lorsqu'on laisse un vide, alors les forces du mal en profitent pour le remplir, d'où l'importance du Shéma pour tout remplir de sainteté. ]

-> En plus de la mitsva de la Torah de réciter le Shéma chaque matin (cha'harit) et chaque soir (arvit), nous récitons le Shéma à nouveau avant de nous endormir le soir. Le Shéma constitue une puissante protection contre les forces du mal qui cherchent à nous nuire pendant notre sommeil.
La guémara (Béra'hot 5a) affirme ce qui suit :
"Rabbi Its'hak dit : Lorsqu'une personne récite le Shéma sur son lit, c'est comme si elle tenait une épée à double tranchants dans sa main ...
Rabbi Its'hak dit également : Lorsqu'une personne récite le Shéma sur son lit, les forces néfastes s'éloignent d'elle."

-> Le Séder haYom explique l'importance de réciter le Shéma avant de s'endormir :
"Il existe une mitsva qui consiste à accepter le Royaume des cieux (en récitant le Shéma) avant de s'endormir. C'est parce que le sommeil est un soixantième de la mort. Avant de mourir, une personne récite le Shéma et affirme son amour et sa crainte d'Hachem.
C'est pourquoi il faut faire de même avant de s'endormir. C'est pourquoi certains ont l'habitude de confesser leurs péchés avant de s'endormir. C'est une bonne pratique, car on ne sait jamais quand son heure viendra. Nombreux sont ceux qui se sont endormis la nuit et ne se sont pas réveillés le matin."

-> Selon le 'Hessed la'Alafim : "Le yétser ara lutte contre cette mitsva (du Shéma avant de dormir), jetant des cordes de sommeil sur les yeux de l'homme, jusqu'à ce que la récitation du Shéma soit ressentie comme un fardeau insupportable. Par conséquent, une personne doit investir beaucoup d'énergie pour réciter correctement le Shéma. La récompense est à la mesure de la difficulté."

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+ Le Shéma du matin :

-> Rabbi Yaakov Abou'hatséra (Pitou'hé 'Hotam - Kédochim) enseigne :
Lorsqu'une personne dort la nuit, son âme monte au ciel. Le matin, lorsqu'elle se réveille, son âme ne revient pas complètement à elle tant qu'elle n'a pas récité le Shéma.
Jusque-là, bien que son corps fonctionne et se déplace, il n'est pas vraiment connecté à sa source spirituelle au Ciel.

Selon le Zohar ('hadach 79a ; Ruth 32a) et le Arizal (chaar haKavanot Shéma 5,8) : les 248 mots du Shéma correspondent aux 248 parties du corps humain. En récitant correctement chaque mot du Shéma, la lumière sacrée de l'âme s'écoule vers la partie correspondante du corps. Ce n'est que lorsqu'une personne récite le Shéma le matin que son âme se répand dans tout son corps.

Le Zohar rapporte l'histoire de rabbi Its'hak et rabbi Yéhouda.
Au cours de leur voyage, ils arrivèrent dans un village appelé Sachnin, où ils séjournèrent dans la maison de la veuve du rav Hamnouna Saba. Lorsque son fils est rentré de l'école, elle lui a dit de s'adresser aux Sages pour obtenir des conseils.
Il commença à marcher vers eux, mais avant de les atteindre, il s'arrêta et fit demi-tour. "Je ne veux pas m'approcher d'eux", dit-il à sa mère. "Ils n'ont pas récité le Shéma aujourd'hui, et j'ai appris que quiconque ne récite pas le Shéma en temps voulu est en nidouï (excomunication) pour toute la journée.

Les Sages l'entendirent et furent stupéfaits. Ils bénirent l'enfant et dirent : "C'est vrai. Aujourd'hui, nous étions occupés à collecter de l'argent pour les frais de mariage d'un couple pauvre. Ils n'avaient pas les moyens de se marier et leur mariage avait été reporté. Personne d'autre n'était disponible pour les aider, alors nous avons passé la journée à collecter de l'argent pour eux. Nous n'avons pas dit le Shema en son temps, car une personne qui s'acquitte d'une mitsva est dispensée des autres (Soucca 25a)".

Ils ont ensuite demandé à l'enfant comment il savait qu'ils n'avaient pas récité le Shéma.
"Je pouvais sentir l'odeur sur vos vêtements quand je m'approchais de vous", a-t-il expliqué. Il était si pur d'esprit qu'il pouvait sentir le niveau spirituel de ces Sages. Lorsqu'il sentit que leurs âmes ne remplissaient pas les 248 parties de leur corps, il réalisa qu'ils n'avaient pas récité le Shéma.

C'est pourquoi, si une personne mange ou boit avant de réciter le Shéma, elle affaiblit l'influence de la sainteté de son âme (néchama) dans son corps, et renforce à sa place la force du mal connue sous le nom de "sitra a'hra".
Étant donné que l'âme n'entre pas complètement dans le corps tant que l'on n'a pas récité le Shéma, il reste un vide dans lequel le yétser ara peut entrer et prendre le contrôle.
[...]

En se dépêchant de réciter le Shéma le plus tôt possible le matin, sans s'arrêter pour manger, boire ou vaquer à d'autres occupations, on attire sur soi la sainteté de l'âme (néchama) et on se protège ainsi du yétser ara et de la sitra a'hra (force d'impureté/du mal).

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+ Shéma et Téfilin :

-> D'après rabbi Yaakov Abou'hatséra (Ma'hssof haLavan - Michpatim) :
Une personne qui récite le Shéma sans porter de téfilin témoigne contre elle-même.
Il est dit dans le Shéma : "Tu les attacheras comme un signe sur ton bras et comme un totafot entre tes yeux" (Vaét'hanan 6,8), mais il ne respecte pas ses propres paroles. [Béra'hot 14b]

Un indice à cela peut être trouvé dans les mots : "שמע ישראל יהוה אלהינו יהוה אחד" qui sont écrits dans la Torah avec les lettres ע et ד plus grandes que les autres. Ensemble, ils forment le mot עד (éd), qui signifie témoin. Lorsqu'une personne récite le Shéma, Hachem témoigne en son nom qu'elle a accepté le joug du Royaume des cieux et qu'elle s'est engagée à accomplir toutes les mitsvot.

Si cet engagement est vrai et sincère, il renforce les forces de la sainteté dans le monde.
Cependant, si quelqu'un ne respecte pas son engagement à observer toutes les mitsvot, alors sa proclamation même du Shéma est fausse. Au lieu de renforcer les forces de la sainteté, il les affaiblit et donne naissance aux puissances du mensonge et du mal.

Ainsi, on doit autant que possible réciter le Shéma en portant les téfilin, afin que notre engagement soit le plus sincère.

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+ Shéma avant de dormir le soir :

-> D'après rabbi Yaakov Abou'hatséra (Guinzé haMélé'h - tikoun habrit 38) :
Outre le commandement positif de réciter le Shéma chaque matin (cha'harit) et chaque soir (arvit), il faut également réciter le Shéma avant de s'endormir. Cette récitation du Shéma a un grand pouvoir de protéger une personne pendant qu'elle dort, en repoussant les forces destructrices du monde.

Avant de s'endormir, il faut également confesser les fautes commises ce jour-là et revenir à la téchouva.
Lorsqu'une personne s'endort, son âme monte au ciel, où elle est jugée pour ses actes de la journée. Si elle revient à la téchouva avant de se retirer pour la nuit, son âme sera propre et innocente lorsqu'elle se présentera devant le Trône du Jugement.

Dire le Shéma aide à rectifier l'âme de ses fautes, et en particulier des fautes concernant la sainteté de la brit. [voir Arizal - chaar hakavanot 7]

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+ Eloigner les forces du mal :

-> La récitation du Shéma avant de s'endormir a un grand pouvoir de destruction des forces maléfiques créées tout au long de la journée par nos péchés, et plus particulièrement par les fautes impliquant la souillure de la brit.
Les mauvaises actions renforcent les forces du mal dans le monde. En récitant le Shéma avant de nous endormir, nous récupérons l'énergie que nous avons gaspillée en commettant des fautes et nous la réorientons vers la sainteté, là où elle doit être. [voir Tikouné Zohar 13,28a]

Rabbi Yaakov Abou'hatséra (Ma'hssof haLavan - Michpatim) écrit que c'est pour cette raison qu'il est si important de réciter soigneusement le Shéma avant de se coucher, en prononçant chaque mot correctement et en évitant de les confondre dans la fatigue.
Il faut également réciter le vidouï pour confesser ses fautes avant de se retirer (dormir), et revenir à la téchouva sincère avec des larmes de remords au cœur brisé.
Ainsi, on brise les forces du mal qui ont été créées par nos fautes et on renforce à leur place les forces de la sainteté.
[...]

Réciter le Shéma avec kavana revient à offrir un korban (sacrifice) à Hachem, qui expie nos fautes et récupère les forces saintes qui ont été perdues à cause de nos méfaits.
Il faut réciter le Shéma et le vidouï immédiatement avant de se coucher, de peur de s'endormir avant d'avoir eu le temps de le faire.
En fautant nous détournons des forces de sainteté vers le mal, créant ainsi des forces néfastes de destruction dans le monde (voir Arizal - chaar haPessoukim Bo). En récitant le Shéma avec kavana et en retournant avec une téchouva sincère, ces forces de destruction sont détruites et l'énergie qui les a alimentées est rendue à sa place légitime, dans le corps de l'homme qui est à l'image de D.

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+ Etre vigilant sur la prononciation des mots :

-> La guémara (Béra'hot 15b) nous demande de veiller à réciter le Shema comme il le faut, en prononçant chaque mot lentement et délicatement, de manière à ce que les mots ne soient pas confondus. Ceci est particulièrement important lorsqu'un mot se termine par la même lettre que la première lettre du mot suivant, comme dans : bé'hol lévavé'ha.
Il est donc particulièrement important de laisser un espace entre les mots, afin qu'ils ne soient pas réunis en un seul.

Rabbi Yaakov Abou'hatséra (Guinzé haMélé'h - tikoun habrit 38) explique cela en se basant sur ce que nous avons vu précédemment, à savoir que les 248 mots du Shéma correspondent aux 248 parties du corps.
Si un seul mot du Shéma est sauté ou récité de façon incorrecte, la partie correspondante du corps humaine va manquer la sainteté transmise par le Shéma.