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La durée initialement prévue de notre exil

+ La durée initialement prévue de notre exil :

-> Il y a près de 2 000 ans, le second Temple a été détruit et nous avons à nouveau été chassés de notre patrie (entre la destruction du 1er Temple et le 2e, il y a eu 70 ans). Depuis lors, nous attendons et désirons que le machia'h apparaisse et apporte la guéoula ultime.

Ce décret d'exil ne devait à l'origine durer que 1 000 ans. [Zohar II,17a]
Une allusion à cela peut se trouver dans le verset : "ils m'ont rendu désolé et malade toute la journée" (Eikha 1,13).
Le Abir Yaakov (Makhsof haLavan - Béhar, Nitsvaim) cite le Pirké déRabbi Eliezer (chap.27) selon lequel ce "jour" fait référence à un jour aux yeux d'Hachem, ce qui correspond à 1 000 ans.

Ce jour est passé depuis longtemps, et pourtant l'exil s'éternise. Cela ne fait pas partie du décret initial, mais cela est dû aux fautes que nous continuons à commettre. Nous ne sommes pas vraiment revenus par la téchouva. Par conséquent, nous n'avons pas encore été délivrés. [Zohar II,17a]

Une allusion à ces mille ans d'exil peut être trouvée dans les mots du verset "malade toute la journée" (kol ayom dava - כָּל הַיּוֹם דָּוָה) qui font référence au 5e millénaire de la Création,
puisque les lettres du mot "dava" (דָּוָה) peuvent être réarrangées pour épeler "Od" (הוד), la 5e des 7 séfirot, qui correspond au 5e millénaire.
Le peuple juif a été condamné à l'exil pendant tout ce 5e millénaire, et nous devions à l'origine être rachetés au début du 6e millénaire (soit vers l'année juive 500, et plus de 700 ans se sont déjà écoulés!).

Les kabbalistes (Eits 'Haïm - chaar 35 chap.5) écrivent que Daniel a prédit l'exil du 5e millénaire dans le verset suivant : "Ma splendeur (od) s'est transformée en destruction" (Daniel 10,8). Il s'agit du 5e millénaire de "od", qui s'est transformé en un millénaire de destruction, au cours duquel le peuple juif a été condamné à errer en exil [au lieu d'avoir la guéoula].
[rabbi Yaakov Abou'hatséra - le Abir Yaakov]

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-> "Revenez, fils égarés, et je guérirai (pardonnerai) votre désobéissance" (Yirmiyahou 3,22).
Nos Sages (Sanhédrin 97b) expliquent cela comme signifiant que la guéoula dépend de la téchouva.

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b'h, par exemple sur ce sujet :
-> Guéoula & téchouva : https://todahm.com/2022/12/14/gueoula-techouva
-> divré Torah du Abir Yaakov : Guéoula & la force de la téchouva : https://todahm.com/2023/11/02/gueoula-la-force-de-la-techouva

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-> Il y a un lien entre la libération d'Egypte et la libération finale.
Nous allons voir b'h un enseignement du Abir Yaakov sur l'impact de la téchouva pour accélérer la venue de la Délivrance.

-> Hachem dit à Avraham, lors de la cérémonie de la Brit ben Habétarim : "Ils les asserviront et les opprimeront pendant 400 ans" (Lé'h Lé'ha 15,13). Ce décret a été transmis aux Bné Israël comme une tradition d'une génération à l'autre. Ils savaient qu'ils seraient asservis aux égyptiens pendant 400 ans.

Lorsque Hachem se révéla à Moché dans le buisson ardent et lui annonça que le temps de la délivrance était venu, Moché fut surpris. Comment était-il possible que le décret d'Hachem concernant les 400 ans de souffrance ne s'accomplisse pas? Le sceau du nom d'Hachem est "Vérité" (Sanhédrin 64a). Si la délivrance devait avoir lieu avant la fin prévue, ne s'agirait-il pas d'un élément de mensonge?

C'est avec cette question à l'esprit que Moché demanda à Hachem : " Maître de l'univers! Si je dis aux Bné Israël que le temps de la délivrance est arrivé, ils ne me croiront pas. Ils demanderont : "Quel est Son Nom? Ils savent que Ton Nom est la Vérité, et n'accepteront pas que le décret de 400 ans soit faux".
Hachem lui répondit : "Je serai qui je serai" (éeyé acher ééyé). Ce nom représente l'attribut de Vérité d'Hachem. "éeyé" (אהיה) en guématria est égal à 21, et 21 fois lui-même est égal à 441, ce qui est la guématrie de אמת (émet - vérité).

Hachem lui expliqua que tous Ses décrets sévères ne sont appliqués qu'à condition que le méchant/mauvais (racha) sur lequel ils ont été décrétés continue dans sa méchanceté. S'il revient à la téchouva, le décret est annulé. [midrach Chémot rabba 45:1]

C'est ainsi que nous pouvons expliquer le verset :
- "Je serai" = avec le racha pour qu'il accomplisse le décret de punition qui a été décrété contre lui.
- "qui je serai" = Je serai aussi avec lui en miséricorde et en bénédiction, pour annuler le décret sévère s'il revient à la téchouva.

L'inverse est également vrai. Si un décret de bénédiction a été pris sur une personne juste, la bénédiction l'accompagnera aussi longtemps qu'elle suivra le bon chemin. S'il s'écarte de ce chemin et s'égare dans la méchanceté (mal - racha), le décret de bénédiction tournera au vinaigre.

Ainsi, le nom "Je serai qui Je serai" représente la façon dont les influences célestes exercées sur la vie d'une personne dépendent de son comportement.
Même après qu'un décret ait été adopté, il peut changer en fonction de son changement de style de vie. Ce changement de décret n'est pas un mensonge. C'est la Vérité ultime.
Si un mal a été décrété à l'encontre d'une personne en conséquence de ses mauvaises actions, puis qu'elle s'est amendée et est revenue à la téchouva, serait-il "vrai" qu'elle soit punie de toute façon puisque "tel était le décret"?
Il est certain qu'Hachem ne laisserait pas un mal s'abattre sur une personne qui ne le mérite pas. L'annulation du décret sévère n'est pas considérée comme un mensonge, puisque le décret sévère n'a été adopté à l'origine qu'à la condition que la personne "mauvaise" continue à le mériter. Lorsque la personne fait téchouva, il est vrai et approprié que le décret soit annulé.

Nous pouvons ainsi comprendre pourquoi Hachem a formulé sa réponse au futur : "Je serai comme je serai", par opposition à "Je suis comme je suis".
Cela nous apprend que tout dépend des actes de l'homme, même après que le décret a été adopté. S'il continue sur la même voie, le décret reste en place. S'il change de voie, le décret change à son tour.

[ ==> Nous voyons que peu importe le décret actuellement en place, par notre téchouva nous devenons une nouvelle entité sublime, et nous méritons alors un nouveau décret en adéquation et donc une guéoula immédiate. ]

Etre confiant dans la guéoula

+ Etre confiant dans la guéoula :

-> Le Abir Yaakov (rabbi Yaakov Abou'hatséra - Pitou'hé 'Hotam Béhar) rapporte plusieurs raisons pour lesquelles nous pouvons être parfaitement confiants qu'Hachem nous délivrera et nous sauvera de notre exil :

1°/ Même si le peuple juif ne se montre pas digne, Hachem nous sauvera à la fin pour l'amour de Son Grand Nom, afin qu'il ne soit pas déshonoré parmi les nations, comme il est écrit : "Que feras-tu pour Ton Grand Nom?" (Yéhochouya 7,9).
Le Nom d'Hachem ne sera pas complet jusqu'à ce que le machia'h ne vienne nous délivrer. [voir Zohar II 185a ; 105a ; III 199a]
Il est également écrit : "C'est pour moi, pour moi que je le fais, car pourquoi Mon honneur serait-il terni?"
Et comme le roi David l'a dit : "Non pour nous, Eternel, non pour nous, mais pour faire honneur à ton nom" (Téhilim 115,1).

2°/ La deuxième raison est l'honneur du Trône d'Hachem.
Nos Sages nous disent que le Trône d'Hachem ne sera pas complet jusqu'à ce que le fils de David vienne délivrer le peuple juif, comme il est écrit : "Car une main est sur le Trône d'Hachem" (כִּי יָד עַל כֵּס יָהּ - Béchala'h 17,16).
Selon le midrach (Tan'houma Ki Tétsé 11), ce verset nous enseigne que le Nom d'Hachem et Son Trône ne seront pas complètement révélés dans le monde jusqu'à ce que machia'h vienne.

Les trois premiers pieds du Trône d'Hachem sont les Patriarches : Avraham, Its'hak et Yaakov. Le 4e pied est le roi David, mais ce pied restera incomplet jusqu'à ce que le machia'h, le descendant de David, vienne délivrer le peuple juif. [voir Zohar I 60b , 248b ; III 262b]

3°/ La 3e raison pour laquelle nous pouvons être sûrs de la rédemption finale est le mérite du machia'h lui-même. Lorsque Hachem verra les terribles souffrances que le machia'h endurera pour les fautes des juifs (Sanhédrin 93b), Il sera rempli de miséricorde et rachètera Ses enfants bien-aimés, les Bné Israël.

4°/ Hachem se penchera également sur le sort de la Chékhina, qui souffre terriblement du sort des Bné Israël exilés parmi les nations. Afin de rendre à la Chékhina la gloire qui lui revient, Hachem accélérera notre rédemption. [voir Zohar I,120b]

5°/ Un autre mérite pour amener la guéoula est celui des tsadikim dont la seule préoccupation est la douleur de la Chékhina. Ils ignorent leurs propres intérêts et ne se soucient que de la Chékhina.
Grâce à leur mérite, la guéoula arrivera certainement. [voir Zohar III, 22a]

6°/ Enfin, nos Sages nous assurent que la guéoula viendra par le mérite du peuple juif tout entier, lorsque nous nous éveillerons à la téchouva, corrigerons nos actes et reviendrons à Hachem.
A cet égard, Eliyahou haNavi a promis à Rabbi Yéhochoua ben Lévi que le machia'h arriverait aujourd'hui, si nous revenions simplement par la téchouva. [Yoma 86a ; Sanhédrin 97b]
La téchouva = nous humilierons nos cœurs devant Hachem, et Sa miséricorde envers nous s'éveillera pour nous racheter.
[soit nous le ferons de nous même dans la joie, soit Hachem forcera les choses jusqu'à ce que nous soyons contraints de faire téchouva, même dans la crainte, la peur ...
Ainsi, si de toute façon nous devons faire téchouva, autant le faire par nous-même pour Hachem, et ainsi nous aurons moins à souffrir et surtout nous faisons davantage grandir le Nom de D. (car combien est grand Hachem, qui a un peuple qui agit de façon aussi sublime/élevée!).]

Emouna & venue du machia’h

"C'est en raison de notre émouna que le machia'h viendra et de notre bita'hon continu malgré des déceptions constantes ... Normalement, une personne qui est déçue encore et encore abandonnerait. Pourtant, mon père et le vôtre, ma mère et la vôtre, nos grands-parents et nos arrière-grands-parents, année après année, lors du Seder de Pessah, ont tous dit : "L'année prochaine à Jérusalem."
Puis vint une autre année, et un autre Seder, et le machia'h ne vint toujours pas. Néanmoins, ils n'ont pas cessé de chanter "L'année prochaine à Jérusalem" ... Et si machia'h ne se matérialise pas [l'année suivante], nous n'abandonnons pas pour autant.

Il faut pour cela de la émouna et du bita'hon. Et si nous demandons à notre génération ce qu'elle peut dire pour elle-même quant à la raison pour laquelle elle mérite la venue de machia'h, nous répondons que nous la méritons pour une seule raison : nous n'avons pas baissé les bras! Nous n'avons pas abandonné!"
[rav Shimon Schwab]

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-> Le 'Hafets 'Haïm (Tsipita liYéchouva chap.2) explique de même :
"Avec la durée de l'exil, les mérites du peuple juif augmentent et s'accroissent de génération en génération grâce aux mérites ... de leur attente et de leur espoir en la venue du machia'h pendant une si longue période".

-> Le midrach (Téhilim 31,1) rapporte :
"Lorsque les juifs entrent dans leurs synagogues et leurs maisons d'étude de la Torah, ils disent à Hachem : "Délivrez-nous!". Il leur répond : "Y a-t-il parmi vous des justes? Y a-t-il parmi vous des gens qui craignent D.?"
Ils répondent : "Au fur et à mesure que nous passons d'une génération à l'autre, la situation s'assombrit pour nous".
Hachem leur dit alors : "Ayez confiance en Mon Nom et Je vous soutiendrai ... car Je sauverai quiconque à confiance en Mon Nom".

[ainsi, alors que tout nous pousse à baisser les bras, à ne plus espérer de tout cœur la venue du machia'h, c'est notre confiance dans le grand Nom d'Hachem, qui nous redonne la certitude que tout est possible, qu'à chaque seconde la guéoula peut advenir. Et même si nous ne sommes pas des justes, par ce mérite de toujours parvenir à maintenir une forte émouna, nous provoquerons la venue du machia'h.
(il est à préciser qu'attendre le machia'h est une mitsva en soit. On pourrait penser que puisque le machia'h ne vient pas alors cela n'a servi à rien, mais nous ne voyons pas la réalité des choses, et à quel point chaque fois où l'on attend et espère en une Délivrance rapide on impact positivement les choses. Et plus le monde est obscur spirituellement, plus il y a de la tristesse/désespoir, plus cela a de la valeur! )]

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-> Nous n'avons jamais été témoins d'une Délivrance de l'ampleur de celle qui nous est promise à la fin des temps. C'est pourquoi la nature humaine entoure l'idée de machia'h d'un nuage d'incertitude. Cela n'est pas encore arrivé ; comment pouvons-nous savoir que cela arrivera véritablement?
Cette teinte d'incertitude dans notre cœur (on ne croit pas à 100% que cela puisse être une réalité immédiate) est un obstacle majeur à l'accomplissement de notre obligation de désirer de tout coeur la guéoula.

Le concept d'"impossible" n'existe pas dans la pensée d'une personne concernant D. et Ses œuvres.
La Torah illustre cela avec la promesse de D. d'un fils à notre Matriarche Sarah. La Torah (Vayéra 18,12) rapporte sa réponse : "Sarah rit en elle-même disant: "Flétrie par l'âge, ce bonheur me serait réservé! Et mon époux est un vieillard!".
Le midrach (Tan'houma Shoftim 18) explique que Sarah pensait qu'il lui serait impossible d'avoir des enfants à son âge. D. répond à ses doutes dans sa réponse à Avraham : " Est-il rien d'impossible à Hachem? Au temps fixé, à pareille époque, je te visiterai et Sara serah mère" (Vayéra 18,14).

Le 'Hafets 'Haïm (al haTorah - Vayéra 18,12) explique que, puisque "les actes des ancêtres sont un signe pour nous", la réponse de D. aux doutes de Sarah nous instruit sur notre croyance en la Délivrance.
Comme Sarah, qui se demandait s'il était possible d'avoir un fils après toutes ces années de stérilité, nous pouvons nous aussi nous demander, après l'interminable durée de l'exil, s'il est possible que la Rédemption finale arrive réellement.
La Torah répond : "Y a-t-il quelque chose d'impossible pour D.?".

D. a fourni des signes sur lesquels nous pouvons fonder notre conviction. On peut déjà voir les nombreux signes prophétiques de la guéoula qui sont apparus au cours du siècle dernier.
Le 'Hafets 'Haïm (Likouté Halakhot - fin Sotah) écrit :
"Il est certain qu'à notre époque, lorsque nous voyons que tout ce que nos Sages ont écrit dans la michna de Sotah (49a), ainsi que tous les signes de la fin des temps énumérés dans le pérek 'hélek (guémara Sanhédrin 98a) ... se sont réalisés, alors nous devons certainement attendre [et espérer] la venue de machia'h."

Nécessité d’aspirer à la guéoula

+ Nécessité d'aspirer à la guéoula :

-> À mesure que le séjour du peuple juif en Égypte se prolongeait, sa situation spirituelle se détériorait et il luttait pour survivre spirituellement, sombrant rapidement vers le 50e niveau d'impureté (Siddour Arizal, Haggada Arizal, Piska : Mitsva Zou).
Dans l'ensemble, la nation n'était pas en mesure d'abandonner son culte des idoles (Yé'hezkel 20,7-8) et ne respectait même pas les mitsvot de base pour mériter sa rédemption (Mékhilta - Bo, 5).
Malgré tout, le Nétivot Shalom explique qu'Hachem a délivré le peuple juif simplement parce qu'il aspirait à la rédemption. Cette aspiration passionnée a servi de catalyseur à leur salut, et le Nétivot Shalom écrit qu'elle peut également servir au nôtre, alors que nous attendons et désirons ardemment notre rédemption ultime.

En fait, nous exprimons cette "aspiration" à la rédemption finale dans nos prières quotidiennes de la Amida : "Ki lichouaté'ha kivinou kol hayom" (car nous aspirons à ton salut tout au long de la journée).
C'est là le secret de notre Délivrance futur, explique le Nétivot Shalom (Vayé'hi 49,18), car même si nous ne méritons pas d'être délivrés en raison de notre comportement inadéquat, nous pouvons au moins développer en nous un désir désespéré d'être délivrés.

En fait, le midrach (Téhilim - Shocher Tov 40,1) dit que notre comportement ne sera jamais assez digne pour être délivré ; par conséquent, en fin de compte, notre désir sincère d'avoir la guéoula est la seule chose qui l'apportera.

+ Rabbi 'Haïm de Tzanz enseigne qu'Hachem fait des miracles pour nous chaque jour, mais qu'il les cache pour que nous ne reconnaissions pas sa providence directe et que nous continuions à avoir le libre choix.

Le rabbi Ména'hem de Kotzk dit qu'à l'époque du machia'h, tous les miracles qui se sont produits pour chaque personne seront révélés et nous verrons de nos propres yeux combien de miracles ont été accomplis pour nous.
Le rabbi Aharon de Karlin II ajoute que si une personne devait combiner tous les miracles qui ont été accomplis pour elle depuis sa naissance jusqu'à ce qu'elle grandisse, cela équivaudrait aux nombreux et énormes miracle de la sortie d'Égypte.
[c'est peut être une raison faisant qu'on se rappelle souvent de la sortie d'Egypte (dont la mitsva d'abonder en détails ce récit lors du Séder de Pessa'h), car chaque juif bénéficie également de très nombreux miracles personnels durant sa vie, dont on ne se rendra pleinement compte que dans le monde de Vérité. ]

Le machia'h viendra parce que le peuple juif servira Hachem avec passion, amour et joie.
[selon le maguid de Mézéritch et rabbi Bounim de Pschisha]

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-> Selon le 'Hozé de Lublin, dans les générations précédant la venue du machia'h, la relation des juifs avec Hachem sera construite principalement autour de l'amour d'Hachem, car cela tire davantage les cordes sensibles [de notre cœur] vers Hachem, plus que n'importe quelle autre chose.

-> Le rabbi Avraham 'Haïm de Zlotchov enseigne que lorsque les nations du monde verront notre passion et notre joie à accomplir les mitsvot (et en particulier, les mitsvot dont nous ne connaissons pas la raison), elles diront que si nous ne trouvions pas de douceur dans les mitsvot, nous ne pourrions jamais éprouver une telle joie à les accomplir. C'est ce qui, en fin de compte, rapprochera les nations non juives à la reconnaissance d'Hachem et de l'authenticité de la Torah.

Nécessité de prier pour avoir la guéoula

Le verset nous dit que le travail écrasant a rendu le peuple juif à bout de souffle, à tel point qu'il ne pouvait même pas penser à la délivrance (Vaéra 6,9).
Rabbénou Bé'hayé (Chémos 2,23) écrit qu'en réalité le temps de la Délivrance était déjà arrivé pour le peuple juif, mais parce qu'il n'avait pas appelé Hachem du plus profond de son cœur, leur exil s'est prolongé.
Il note qu'à la fin des temps aussi, même si nous nous sommes pleinement repentis et que nous sommes dignes de la Délivrance, celle-ci ne viendra pas tant qu'Hachem n'aura pas entendu nos prières sincères.

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-> Le midrach (Tan'houma Toldot 5) compare l'existence du peuple juif en temps d'exil à une brebis solitaire qui se retrouve entourée de 70 loups.
[ainsi, nous ne pouvons compter que sur Hachem pour être sauvés!
Cependant notre yétser ara nous pousse à prendre notre temps (ça va cool cool!), à se dire que les loups n'ont peut être pas si faim que ça, qu'on arrivera à les embrouiller, à vivre à leur côté en paix, mais en réalité nous devons crier à 100% de tout cœur à Hachem (qui peut tout), en ayant 0 plan B. ]

-> Selon le midrach (Esther Rabba 10,11) :
- l'empereur Adrien a dit à Rabbi Yéhochoua : "Grand est l'agneau qui survit parmi 70 loups"
- Rabbi Yéhouchoua lui a répondu : "Plus grand est le Berger (D.) qui sauve l'agneau (Israël), et repousse les attaques du loup (les autres nations)"

Guéoula & nostalgie pour la terre d’Israël

+ La nostalgie ressentie par un seul juif à l'égard de la terre d'Israël exerce une influence sur la Délivrance du peuple tout entier :

-> "L'aspiration sainte à l'amour de Sion ... lorsqu'elle s'intensifie dans une âme, même une seule, agit comme une source débordante pour l'ensemble du Klal (Israël) ... et la lumière du Salut et de la Délivrance se répand comme l'aube qui se déploie au-dessus des montagnes."
[rav Avraham Kook - Orot - Orot Israël - chap.6]

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-> Le processus de repentance (téchouva) a commencé dès le premier homme. La faute d'Adam avait suscité la chute dans l'exil des étincelles de sainteté tombées hors du gan Eden. Les étincelles se sont enfoncées dans les profondeurs et l'obscurité du monde physique. Pour restaurer l'humanité et le monde dans leur pureté originelle et leur connexion à Hachem, les étincelles exilées doivent être récupérées. [Arizal - chaar haGuilgoulim - intro 3]
Adam et les générations qui suivirent entamèrent ce processus de réparation. Par la suite, la tâche de parfaire le monde incomba à Avraham et à ses descendants. Si la lignée royale de David avait réussi à maintenir un Royaume de Torah en terre d'Israël, la Création serait revenue à la perfection. (rav Tsadok haCohen - Ma'hchévet 'harouts 93b)
Mais lorsque le peuple d'Israël a fauté, les étincelles qu'il avait déjà rassemblées furent dispersées et exilées avec lui aux 4 coins de la terre.

Le rassemblement des exilés en Israël s'effectue parallèlement au retour à leur source des étincelles tombées. La nation exilée doit libérer la sainteté emprisonnée dans l'impureté des nations. (rav Tsadok haCohen - Takanat haChavim 31a)
L'esprit Divin qui brille en permanence au plus profond de l'âme du peuple juif agit comme un aimant, attirant les fragments exilés de l'inspiration Divine et de la sainteté. Lorsque les exilés reviennent en Israël, les étincelles de sainteté reviennent avec eux.
Nos Sages (Meguila 29a - Rachi Nitsavim 30,3) enseignent que, lorsque Israël est en exil, la Chékhina est également en exil. De même, lorsque le peuple juif revient en Israël, la Chékhina revient avec eux.
En effet, la Délivrance d'Israël ramène Hachem vers le monde.
Ainsi, la nostalgie du peuple juif pour la terre d'Israël catalyse non seulement la Délivrance d'Israël, mais également la repentance (téchouva) et le perfectionnement du monde entier. (rav Avraham Kook - Orot haTéchouva 5,8)

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-> Pour que la Souveraineté Divine soit complète, dans le monde, dans les esprits et les cœurs de l'humanité tout entière, toute la nation d'Israël doit vivre en Israël, dominant l'ensemble de sa terre.
[rabbi Avraham Azoulay - 'Hessed léAvraham 3,7]

-> Le Kol Tahor (fin chap.5), un élève du Gaon de Vilna, écrit :
"Notre maître le Gaon de Vilna, recommandait à ses élèves de faire leur aliya en Israël et de poursuivre le rassemblement des exilés. Il encourageait en outre ses élèves à précipiter la Fin révélée et la réalisation de la Délivrance en s'installant en terre d'Israël."

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-> Le juif qui est parvenu à établir une relation intime vivifiante avec Israël la porte avec lui, même lorsqu'il doit voyager hors du pays.
L'étrangeté qu'il ressent en galout agit comme une protection contre la pollution qu'il y trouve, préservant son salubre attachement à la terre d'Israël.
Tout juif, où qu'il vive, possède cette aptitude à établir un lien de vie avec Israël. S'il parvient à se purifier, à cheminer honnêtement en lui-même pour se découvrir, pour ôter chaque klipa l'une après l'autre, chaque diaspora, chaque culture étrangère, à remonter plusieurs générations dans le temps dans l'histoire de sa famille pour découvrir sa patrie d'origine et ses racines - s'il est courageux, déterminé et assez chanceux pour établir cette relation, il en arrivera à se sentir étranger dans sa vie de diaspora et à ressentir une fervente nostalgie pour Sion.

S'éveiller de la galout à une nouvelle vie en Israël ressemble au cheminement du repentir d'un juif qui se tourne vers une nouvelle vie de Torah. Au début, il se sent étranger à son ancien mode de vie. Il ressent son impureté et aspire à se détacher de son ancien style de vie et de son ancien environnement. Il ne se reconnaît plus dans la vie qu'il menait autrefois. De nombreuses choses qu'il appréciait auparavant lui semblent désormais ne revêtir aucune importance. Il recherche un nouveau milieu, de nouvelles valeurs, de nouveaux objectifs et de nouveaux idéaux ...

Si un juif n'aspire pas activement à la terre d'Israël, c'est que quelque chose ne va pas dans sa vie spirituelle. S'il a conscience d'être juif et en est fier, le fait qu'il soit satisfait de la galout indique qu'il est toujours détaché de l'idéal juif.
Car les expressions les plus authentiques du judaïsme et de l'identité juive sont une dévotion pour Hachem, la Torah, le Peuple d'Israël et la terre d'Israël. Aucune de ces dimensions ne peut être complète sans les autres (Sidour Beit Yaakov - Introduction).

... Le Kouzari (5,27) écrit que Jérusalem ne pourra être reconstruite que lorsque les juifs y aspireront au point d'embrasser ses pierres et sa poussière, comme le dit le verset : "Tu te lèveras, Tu prendras Sion en pitié, car il est temps de lui faire grâce : l'heure est venue. Car Tes serviteurs affectionnent ses pierres et ils chérissent jusqu'à sa poussière" (Téhilim 102,14-15).
[...]

Selon le rav Avraham Kook : "L'aspiration sainte à l'amour de Sion (terre d'Israël), au souvenir de la terre à laquelle sont liées toutes les bonnes choses de la vie, lorsqu'elle s'intensifie dans une âme, même une seule, agit comme une source débordante pour l'ensemble du Klal, les âmes innombrables qui lui sont liées ..."

Le rav Avraham Kook dévoile ici un secret très profond de la Délivrance. Le réveil de la nostalgie pour Sion n'influence pas seulement la vie de la personne qui aspire à la terre qu'elle chérit, il influence également son environnement et le peuple juif dans son ensemble.
La nostalgie d'une personne pour Sion réveille la nostalgie d'autres juifs.
Comme chaque âme juive est liée à chacune des autres âmes du Klal Israël, l'aspiration d'une seule à la Délivrance exerce une influence positive sur toutes.
[...]

Le rav 'Haïm de Volozhin (Néfech ha'Haïm - 1ere partie) explique que tout ce qui existe dans notre "monde d'en bas", sur terre, a son équivalent spirituel dans les "mondes supérieurs". Un mouvement dans le monde d'en bas provoque un mouvement parallèle dans les mondes d'en-Haut.
Les mondes supérieurs réagissent en envoyant leur influence céleste vers la création d'en bas.
Toute âme juive sur la terre a son équivalent sublime dans le monde céleste supérieur. Comme l'âme céleste supérieure d'une personne est unie à toutes les âmes du Klal Israël, ses actions sur terre influencent l'ensemble du Klal. Lorsqu'un juif fait une mitsva, l'ensemble du Klal s'en trouve amélioré.
De même, une transgression sur terre dégrade l'ensemble de la nation.

C'est pourquoi, la nostalgie d'une âme juive pour la terre d'Israël déclenche une réaction en chaîne dans toute la nation juive. Un invisible bombardement de nostalgie est déclenché dans l'âme collective du Klal Israël où se trouvent rassemblées toutes les âmes, sans séparation, en une unité spirituelle.
Du fait de l'unité intérieure du Klal, la nostalgie d'une seule personne pour la terre d'Israël affecte tous les juifs.
Tous les juifs ne vont pas se précipiter en Israël, mais la réaction en chaîne suscitée par la nostalgie pour Israël pave la voie de la Délivrance (guéoula).
[rav Tsvi Fishman commentant le rav Kook ]

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[ b'h, issu du dvar Torah : https://todahm.com/2024/11/12/israel-se-sentir-mal-den-etre-eloigne-notre-nostalgie-a-son-egard-amene-la-gueoula ]

Rabbi Mendel de Rimanov se promenait avec ses 'hassidim lorsqu'il remarqua un garçon assis derrière un arbre et qui pleurait.
Le Rabbi lui demanda : "Pourquoi pleures-tu?
Le garçon répondit : "Nous jouons à cache-cache, et c'est à mon tour de me cacher, mais personne ne me cherche! Personne ne veut me trouver!"
Le Rabbi se tourna vers ses 'hassidim et s'exclama : "Entendez-vous cet enfant? "Personne ne me cherche. Personne n'est intéressé à me trouver". C'est ce que ressent Hachem dans ce long et amer exil."

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-> Le 'Hafets 'Haïm disait souvent : "Plus que nous ne voulons qu'il [le machia'h] vienne, c'est lui qui veut venir. Cependant, il ne peut venir que si le peuple juif l'attend avec impatience."

La venue du machia’h = disparition du libre arbitre, des récompenses … ?

+ La venue du machia'h = disparition du libre arbitre, des récompenses ... ?

-> "La récompense est à la mesure de l'effort" (Pirké Avot 5,23).
Ainsi, la vie quotidienne est remplie d'efforts, de luttes, pour étudier la Torah, faire les mitsvot, ... et c'est cela qui nous donne encore plus de mérite de rester fidèle à Hachem malgré les vents de face, notre naturalité qui peut s'y opposer.
[toute la notion de récompense est basée sur l'existence d'un réel libre arbitre. ]

=> Qu'est-ce qui nous permettra d'avoir une grande récompense lorsque machia'h arrivera et que la lutte cessera d'exister?

-> Le rav Friedlander (Sifté 'Haïm) affirme que même lorsque machia'h arrivera, les défis à notre spiritualité ne disparaîtront pas, mais plutôt le yétser ara relâchera progressivement son emprise sur le cœur de l'homme. Finalement, la notion de yétser ara existera en dehors de la nature de l'homme et "l'homme retournera à l'état qui existait à l'époque d'Adam, avant qu'il ne faute".
[c'est le sens de : "Hachem, ton D., circoncira ton cœur et celui de ta postérité, pour que tu aimes Hachem, ton D., de tout ton cœur et de toute ton âme" (Nitsavim 30,6)]

Dans le gan Eden, la présence de D. était évidente.
L'homme n'avait aucune envie de défier Sa volonté. Adam a mangé de l'Arbre de la Connaissance, non par défi, mais dans une tentative erronée de mieux servir Hachem.
Cependant, en faisant cela, il a introduit le mauvais penchant dans l'être humain, où il pouvait l'influencer intérieurement à faire le mal. (si le yétser ara n'est plus seulement extérieur, mais qu'il est en moi, alors j'aurai plus de mérite, et je ferai plus plaisir à Hachem. Le problème de ce raisonnement est que cela n'était pas en accord avec la volonté d'Hachem. )
L'homme a été banni du jardin pour se retrouver dans le monde naturel, où la présence d'Hachem n'était plus évidente à percevoir. La bataille spirituelle qui s'ensuivit prendra fin avec l'arrivée de machia'h, car la présence de D. sera alors évidente/éclatante pour tous.

-> Le rav 'Haïm Friedlander rapporte la guémara (Shabbath 151b) qui nous conseille de rechercher le mérite tant qu'il est encore disponible :
Le roi Shlomo conseille : "Souviens-toi donc de ton Créateur pendant les jours de ta jeunesse, avant que n'arrivent les mauvais jours et les années dont tu diras : "Je n'y ai pas pris plaisir" (Kohélet 12,1) ; ce sont les jours de machia'h, où il n'y aura plus d'occasion d'acquérir du mérite ou de libre arbitre".
[Si la base de la récompense est le choix du bien par rapport au mal, et que "la récompense est à la mesure de l'effort", quelle récompense peut-on obtenir lorsqu'il n'y aura plus de lutte?
L'idée est que l'objectif de l'ère messianique pour le peuple juif et pour l'humanité est : la révélation de la gloire de D. dans notre monde.
D'une certaine façon, en désirant la guéoula, on est prêt à sacrifier toute considération personnelle (obtenir un maximum de mérites par l'accomplissement des mitsvot dans ce monde), pour le fait de désirer que la grandeur d'Hachem soit manifeste au plus vite, qu'on arrête d'avoir du 'hilloul Hachem dans le monde, ... (et cette attitude d'abnégation peut provoquer la guéoula, et d'énormes bénédictions/mérites futurs.)]

-> Le 'Hafets 'Haïm affirme que la forme habituelle de la monnaie spirituelle : la persévérance face à la difficulté, sera largement dévaluée lors de l'arrivée de machia'h, puisque les obstacles à notre spiritualité n'existeront plus.
Néanmoins, il explique que le peuple juif ne perdra rien, car le grand kidouch Hachem qui imprègne le monde augmentera infiniment la pureté de nos mitsvot.
[rapporté dans le Ohr Yé'hezkel - Elloul]

-> Lorsque le machia'h arrivera, l'observance des mitsvot s'élèvera au-dessus de tout ce qu'une personne peut atteindre aujourd'hui.
Le rav Dessler explique comment cela permettra non seulement de préserver, mais aussi d'accroître la récompense éternelle obtenue par l'accomplissement d'une mitsva, même sans l'élément de sacrifice personnel.
Tout d'abord, il explique que toutes les motivations pour accomplir une mitsva entrent dans l'une des deux catégories suivantes : soit "Lichma" (pour le ciel), dans laquelle la seule intention est de servir Hachem et de suivre Ses voies ; soit "chélo Lichma" (pas pour le ciel), où l'on accomplit une mitsva pour ses propres raisons, même si celles-ci sont altruistes.

Le rav Dessler (Mikhtav méEliyahou) poursuit :
"Seule le lichma peut préparer pleinement l'âme à jouir des délices raréfiés du monde à venir. Comme le décrit la guémara (Béra'hot 17a) : "Les justes s'assoient ... et jouissent de la splendeur de la Ché'hina".
Il s'agit d'une image des âmes justes qui se délectent d'un attachement sublime à D., faisant l'expérience d'un grand déversement de Sa gloire.
Celui qui sert D. lichma verra cette même sainteté insuffler à son âme une vigueur redoublée ....
Sa conscience sera multipliée ... par millions, jusqu'à ce qu'elle s'étende jusqu'aux limites les plus extrêmes possibles ... En bref, la récompense doit être précisément équivalente à la qualité de l'acte."

=> Parce que chaque juif servira D. lichma à l'époque de machia'h, l'âme de chaque juif sera préparée à cette récompense sublime dans le monde à venir.
En accomplissant les mitsvot au maximum pendant l'ère messianique, l'homme s'élèvera à un niveau où son âme sera capable de recevoir le plaisir ultime du Monde à Venir, non pas au prix de luttes et de souffrances, mais plutôt comme le résultat inévitable de son attachement pur et sans entrave à D., par lequel il devient un partenaire avec Lui dans l'accomplissement du mandat de la Création.
[voir à ce sujet le 'Hafets 'Haïm - Ahavat 'Hessed II - chap.2]

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-> À l'heure actuelle, notre mérite provient de nos efforts, de nos batailles face à notre yétser ara. Après la venue du machia'h, lorsqu'il n'y aura plus de luttes internes, notre mérite viendra de notre relation exaltée et omniprésente avec D.
Ce sont nos luttes et nos efforts dans les circonstances actuelles qui nous rendent capables de participer pleinement au "festin" spirituel à venir.

En ce cens le Maharal (Nétsa'h Israël - chap.46) affirme qu'une fois que le machia'h viendra, il ne sera plus possible de changer véritablement [de l'état que nous aurons atteint à notre mort] ; les gens seront influencés par leur désir de participer au bien indescriptible que D. dispensera au monde, plutôt que par un pur désir de se rapprocher de Lui.
[le Maharal explique également que toute personne qui avait avant la venue du machia'h des ambitions spirituelles qu'elle n'a pas pu accomplir (ex: manque de temps, de capacités, ..), en toute honnêteté et sincérité, alors on lui donnera la possibilité de les réaliser même après la venue du machia'h, où sinon il nous sera impossible de vraiment évoluer. D'où l'importance d'avoir d'énormes ambitions spirituelles! ]

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-> Le rav Mattisyahou Salomon (Matnat 'Haïm - maamarim 1) explique qu'une fois que le machia'h arrivera, il y aura une capacité considérablement accrue de gagner du mérite dans le monde à Venir ...
Cependant, cela ne s'appliquera qu'à ceux qui, avant l'arrivée du machia'h, recherchaient l'excellence spirituelle, ce qui impliquait une lutte quotidienne dans un monde spirituellement sombre (chacun du mieux de ses capacités, possibilités).
Leurs luttes passées serviront de "rampe de lancement" pour leur mérite dans un monde nouveau et délivré.

Citant le rav Eliyahou Lopian, le rav Salomon explique que D. accorde Sa récompense en fonction de la lutte initiale d'une personne.
Dans la paracha Lé'h Lé'ha, D. dit à Avraham : "Compte les étoiles si tu en es capable ; il en sera de même pour ta descendance" (v.15,5). La Torah nous informe ensuite "il eut foi en Hachem, et Hachem le lui compta comme une vertu/un mérite (vaya'hchévéa lo tsédaka)" (v.15,6).
Cela incite le Ramban à se demander ce qui, dans la réponse d'Avraham, justifie le qualificatif de "tsédaka". Avraham avait déjà fait preuve de son incroyable foi au cours de nombreuses épreuves ; il semblerait que sa confiance en D., à ce moment-là, aurait dû être considérée comme banale, quelconque (en comparaison de ce qu'il a témoigné pendant ses épreuves).

Néanmoins, selon le rav Lopian, Avraham a été crédité pour les premières épreuves auxquelles il a résisté. Le fait que, par la suite, sa foi lui soit venue sans difficulté, n'était que le résultat de sa capacité à surmonter ces épreuves initiales difficiles.
Cette analyse explique également comment le mérite du monde à venir nous reviendra après la venue de machia'h qui mettra fin à nos luttes spirituelles.
Les triomphes que nous remportons aujourd'hui resteront à notre compte, fournissant le "capital de départ" pour des dividendes illimités et éternels.

Dans ce monde nous avons un voyage ardu, nous devons nous sacrifier et lutter contre vents et marées, tout cela dans le but de servir D. du mieux que nous pouvons. Cependant, lorsque la distance qui nous sépare de D. se réduira considérablement, nos luttes antérieures nous seront toujours utiles. Grâce à elles, nos âmes seront préparées à s'engager avec D. d'une manière beaucoup plus élevée.

[ => Dans la vie nous avons constamment des épreuves, des choix plus ou moins difficiles, où nous sommes testés : quelle valeur, quelle importance, donnons nous à Hachem au point de Lui être fidèle selon Sa volonté?
Chaque victoire que nous avons va nous servir de tremplin permettant de justifier une croissance dans l'éternité du monde à Venir. Certes il n'y aura plus de libre arbitre, la présence Divine sera alors claire, mais notre comportement d'avant viendra à notre secours pour toujours bénéficier davantage de proximité, de connaissance, d'Hachem.
Car à défaut de cela, nous n'aurons plus la possibilité de pouvoir vraiment évoluer vers Hachem. ]

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-> Le Ram'hal (Daat Tévounot) explique que D. a créé l'univers comme un acte d'amour, si immense que l'esprit humain ne peut commencer à le comprendre.
Le monde est destiné à servir de réceptacle dans lequel Il peut éventuellement déverser Son bien. Mais l'amour de D. est si grand que tout bien qu'Il accorde doit être le plus grand bien possible. Tout autre bien ne serait pas digne de D.
Le plus grand cadeau que D. puisse accorder à l'homme est la capacité de jouir d'une récompense optimale dans le monde à venir : de se prélasser dans le rayonnement de la Chékhina. [Ram'hal - Messilat Yécharim - chap.1]

Pour permettre à l'homme de mériter Sa récompense, D. lui a donné la capacité de choisir entre le bien et le mal. Comme le dit le Zohar (Vayikra 47b) : "S'il n'y avait pas d'obscurité, la lumière ne serait pas discernable et ne produirait aucun bénéfice".
Parce que le libre arbitre est une composante nécessaire du dessein de D. pour le bien de l'homme, la possibilité de faire un mauvais choix existe toujours dans notre monde.

Selon le Ram'hal (Daat Tévounot), si le peuple juif serait autorisé à se prélasser en présence de D. sans avoir mérité ce privilège, cela serait une récompense dit de "pain de la honte" (nahama dékissoufa), et ce serait une énorme source d'embarras. [la nature humaine n'aime pas un sentiment de dépendance, de gratitude, en recevant quelque chose sans pouvoir rien faire en retour.]
C'est pourquoi D. nous a placés dans ce monde et nous a opposés au yétser ara afin que nous puissions mériter notre récompense éternelle en l'emportant sur lui. En accomplissant les mitsvot de D. au mieux de nos capacités pendant la période avant la venue du machia'h, où il a une dissimulation d'Hachem et des tests difficiles, nous gagnons l'opportunité d'accomplir les mitsvot à la perfection pendant les temps messianiques.

Ainsi, notre yétser ara interne entrave notre service Divin et troubler nos cœurs, ce qui permet de faire des mitsvot pures qui nous donneront le droit de jouir, sans la moindre sentiment de honte, du bonheur ultime : prélasser dans la présence de D. dans le monde à Venir.

[Hachem n'a pas besoin de nos mitsvot, Il est parfait. Il agit à l'image de quelqu'un qui demande un tout petit service à la personne qu'il a grandement aidé, non pas parce qu'il en a besoin mais pour permettre à cette personne de perdre son sentiment désagréable de redevabilité.
De même, plus nous faisons la volonté de D. dans ce monde, plus nous créons une réalité future où Hachem pourra nous donner et se révéler à nous, sans souffrir du goût de "pain de la honte". ]