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La Torah guérit l’homme

+ La Torah guérit l'homme :

-> Le midrach (Tan'houma - Yitro 8 ) dit : lorsque les Bné Israël sortirent d'Égypte, ils étaient estropiés à cause du labeur, de la boue et des briques qu'ils avaient fabriquées. Les pierres tombaient du bâtiment et pouvaient cisailler leurs bras ou fracturer leurs pieds.
Hachem leur dit: Je ne peux offrir Ma Torah à des gens pourvus de défauts. Que fit-il? Il fit une allusion aux anges de service qui descendirent et les guérirent.

C'est difficile à comprendre. Pourquoi ces handicapés ne guérirent-ils pas à la mer Rouge? Pourquoi l'estropié dut-il marcher sur des béquilles pour traverser la mer Rouge?

La réponse est : Hachem voulut nous montrer que la Torah guérit l'individu : "Car ils sont un gage de vie pour qui les accueille, un gage de santé pour tout le corps" (Michlé 4,22).

Le guémara (Erouvin 54a) enseigne : "Si un individu a mal à la tête, qu'il étudie la Torah! S'il a mal à la gorge, s'il a mal aux intestins, à ses os ou même dans tout le corps, qu'il étudie la Torah!"

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[ nous avons l'obligation de faire notre hichtadlout dans le domaine de la santé, mais on doit également savoir que la Torah a un pouvoir de guérison (physique et spirituel), b'h. ]

+ "Exaltez Hachem avec moi" (gadélou l'Hachem iti - Téhilim 34,4)

-> Le terme "iti" (avec moi - אתי) est l'acronyme de : émouna (אמונה), Torah (תורה) et yira (יראה).
Les aspects les plus fondamentaux du judaïsme sont la confiance en Hachem (émouna), l'étude et le respect de la Torah, et la crainte d'Hachem (yirat).
[ rav 'Haïm de Volozhin - Néfech ha'Haïm ]

Etudier la Torah dispense de mauvaises choses

+ Etudier la Torah dispense de mauvaises choses :

-> Il est dit dans le midrach Bamidbar rabba qu'il y a 275 parachiyot dans la Torah, [ce qui correspond à la guématrie de] "רעה".
[la paracha à laquelle il est fait référence ici n'est pas ce que nous appelons une paracha hebdomadaire, mais plutôt des pauses dans la Torah où un nouveau paragraphe commence. ]
Celui qui fait des efforts dans la Torah, c'est-à-dire les 275 parachiyot de la Torah, est sauvé de "רעה" (raa - tout ce qui mauvais, mal).
La Torah est appelée "טוב", comme il est dit : "ki lé'ka'h tov natati la'hem" (Michlé 4,2).
Lorsque quelqu'un ne se consacre pas à la Torah, le רעה lui retombe dessus.

Le Chakh al haTorah dit, à propos du verset : "Et ils placèrent sur le peuple d'Israël des chefs de corvée" (Chémot 1,11), que la guématria de "charé missim" (chefs de corvée - שָׂרֵי מִסִּים) est la même que "בטול תורה" (bitoul Torah).
Les égyptiens voulaient s'assurer que le peuple juif ne faisaient pas d'effort dans la Torah, comme le midrach (dans Téhilim) rapporte que Hachem a dit au roi David : "Tu fais des efforts dans la Torah, et je mènerai tes batailles".
[l'idée est que les efforts, les souffrances que nous mettons dans la Torah, sont autant de souffrances (de רעה) en moins nécessaires à avoir dans d'autres aspects de la vie].
[Zé'hira lé'Haïm]

"Hachem prononça toutes ces paroles en disant : 'Je suis Hachem ton D.' (anokhi Hachem Eloké'ha)" (Yitro 20,1-2)

-> Nos Sages (guémara Shabbath 105a) notent que le premier mot des 10 Commandements : אנכי (Anokhi) est l'acronyme de : "ana nafcha katvit yéavit" (J'ai écris et Je me suis donné).
Tout comme un être humain a 258 membres et 365 tendons, la Torah compte 248 commandements positifs et 365 commandements négatifs.
[nos Sages du Talmud décrivent le corps humain comme étant composé de tant de membres et de tendons, bien que leur division anatomique exacte nous soit inconnue. ]

Chaque commandement correspond à un organe particulier, lui donnant vie à partir de la source de ce commandement.
Ainsi, la vie d'une personne découle de l'ensemble de la Torah.
De même qu'il existe 5 aspects de l'âme : le néfech, le roua'h, la néchama, le 'haya et le yé'hida, la sainte Torah a un corps (il s'agit des aspects révélés de la Torah : la Torah Ecrite et Orale, et les Codes de Loi) et une âme, qui est sa dimension cachée. Ensemble, ils forment le PaRDeS (Pchat, Rémez, Drouch et Sod).
Ainsi, le mot Anokhi signifie " J'ai remis Mon âme par écrit". "Mon âme" se réfère à la Torah.
[le Baal Shem Tov laisse entendre que l'essence même de D. est dissimulée dans la sainte Torah, comme le dit le Zohar : "La Torah et Hachem ne font qu'un" (Zohar 3,73a). ]
[Déguel Ma'hané Efraïm - Haazinou ]

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-> J'ai entendu au nom de mon maître (le Baal Shem Tov) que tout comme les dix Commandements contiennent la Torah entière, comme l'a écrit rav Saadiah Gaon, la Torah entière est incluse dans chacun de ses mots.
[selon le Baal Chem Tov, il y a une unité absolue dans la Torah, impliquant que même la plus petite unité contient tout le reste. ]
[Ben Porat Yossef - p.23d]

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-> "La Torah n'est en réalité qu'un seul Nom d'Hachem. Heureux est le sort de celui qui le mérite.
Celui qui mérite la Torah, mérite le saint Nom".
[Zohar 2,90b]

-> "Toute la Torah est un seul Nom (d'Hachem), et tous les mots sont des Noms qui peuvent produire des effets".
[Brit Ménou'ha - Introduction - p.3c]

Rabbi Eliezer disait de lui-même : J'ai beaucoup étudié la Torah, et je n'ai rien retiré de mes maîtres, c'est-à-dire que je n'ai rien reçu de leur sagesse, même pas comme un chien qui lape l'eau de mer.
J'ai beaucoup enseigné la Torah, et mes élèves m'ont retiré, c'est-à-dire qu'ils ont rien reçu de ma sagesse, seulement comme la petite quantité qu'un pinceau retire d'un pot de peinture.
[guémara Sanhédrin 68a]

"Les vrais érudits en Torah ne se contentent pas d'écrire leurs propres idées.
Ils écrivent la connaissance de la Torah qui leur a été donnée par Hachem".

[rabbi Ména'hem Schneerson - citant le rav Yonathan Eibshitz (commentaire sur Tokfo Cohen - sect.124)]

L’importance d’étudier la michna

+++ L'importance d'étudier la michna :

+ Etre sauvé du Guéhinam :

-> "D'Acher, son pain sera gras et il fournira les délices des rois" (méAcher chéména la'hmo, véou yiten maadané mélé'h - Vayé'hi 49,20)

-> Le midrach Talpiot (Anaf Efod) cite le Arizal qui dit qu'Acher a appris plus de Michnayot que ses frères.
Il dit que lorsqu'il est décidé qu'un juif doit aller au Guéhinam, il appelle toutes les tribus (Shévet : Dan, Gad, Naftali, ...) à l'aide, mais aucune d'entre elles ne répond.
Lorsqu'il appelle celle de Acher, on lui demande : "As-tu déjà étudié des michnayot?"
Si l'âme peut répondre par l'affirmative, elle est immédiatement sauvée du Guéhinam grâce au mérite de ses michnayot.

Ce verset y fait allusion, car le mot "chéména" (שְׁמֵנָה) est composé des mêmes lettres que le mot "néchama" et le mot "michna".
Il s'agit donc d'une allusion au fait que le mérite d'étudier des michnayot, comme l'a fait Acher peut sauver l'âme d'une personne.

-> Le Elef Hamaguen rapporte qu'Acher, fils de Yaakov est assis à l’entrée du Guéhinam et sauve toute personne qui étudie une michna (c'est également la règle lorsque quelqu’un étudie pour lui).
Après la mort, une personne n'a plus la possibilité d'élever son âme, et en étudiant des michnayot pour autrui, on le lui permet, lui offrant un super cadeau : être encore plus proche d'Hachem pour l'éternité du monde à Venir.
Le Yisma'h Moché raconta un jour au Kol Aryé de Mahd : "Un certain homme est décédé il y a quelques semaines, et avant de mourir, il m'a demandé d'étudier des michnayot en sa mémoire. Je lui ai promis de le faire. Un jour, j'étais très occupé et j'ai oublié de le faire. Le soir, cet homme est venu me voir depuis le monde supérieur et a crié : "Rabbi, étudiez pour moi un chapitre de michnayot, s'il vous plaît, la journée est presque terminée. J'ai immédiatement répondu à sa demande."

-> Dans l'ouvrage Yossef Omets, il est question des prières et du Kaddich : "Ce Tikooun (réparation) n’est que pour les ignorants, mais l’étude de la Torah est beaucoup plus efficace que n’importe quelle prière, et, grâce à elle, on fait entrer le défunt au Gan Eden."
[plus on étudie pour autrui, plus on lui envoie des ressources permettant d'embellir son monde à Venir, et cela est valable sans fin (Hachem étant infini). ]

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-> "Après la mort des deux des fils d'Aharon" (A'haré mot chné bné Aharon - A'haré Mot 16,1)
Les mots "mot chné" (מוֹת שְׁנֵי) ont les mêmes lettres que le mot Michnayot.
Un éminent talmid 'hakham m'a dit que cela nous apprend que l'étude des Michnayot est très bénéfique pour les personnes après leur mort. Cela est si puissant qu'elle peut les sortir des profondeurs du guéhinam et les élever jusqu'au Gan Eden.

C'est également ce que suggère le verset : "éélita min chéol nafchi" (Tu as sorti mon âme des profondeurs [les plus basses du guéhinam - chéol] - Téhilim 30,4).
Les premières lettres des mots de ce verset (הֶעֱלִיתָ מִן שְׁאוֹל נַפְשִׁי) forment le mot Michna.
Nous voyons que la Michna peut élever une âme du Guéhinam et des profondeurs les plus basses et l'amener à une pleine rectification.

C'est ainsi que le verset ci-dessus se termine : "Lorsqu'ils s'approchèrent d'Hachem" (A'haré Mot 16,1).
Grâce à l'étude des Michnayo, une âme peut être perfectionnée et corrigée et rapprochée d'Hachem pour s'asseoir à l'ombre de Sa Chékhina et se prélasser dans Sa lumière.
[rav Méïr Itamar Rosenbaum ]

-> Le rav Sheftel, fils du Chla Hakadoch, écrit dans son testament (qui est imprimé à la fin du séfer Yech Nochlin) : "J'ai une tradition selon laquelle toute personne qui est une bonne connaisseuse des Michnayot ne verra jamais la face du Guéhinam".

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-> Le Shomer Emounim (cité dans le séfer Ouvda déAharon) raconte que durant le dernier hiver de la vie du rav Tsvi Elimélé'h de Blouzhev, l'un des 'hassidim les plus âgés est entré dans sa chambre et a vu le rabbi étudier des michnayot par cœur, comme le font les jeunes enfants.

Le 'hassid fut stupéfait par ce qu'il voyait et demanda au rabbi de Blouzhev de l'expliquer.
Le rabbi répondit : "La fin de ma vie approche. Lorsque je quitterai ce monde, je me retrouverai face à face avec un ange terrifiant qui sera aussi grand que la distance entre la terre et le ciel. Cet ange tente de s'emparer des gens sur leur lit de mort et de les arracher à leur pure émouna juste avant qu'ils ne disparaissent. Toutes les frayeurs qu'une personne a eues dans sa vie n'arrivent pas à la cheville de la peur que l'on ressent à ce moment-là.
Mais si une personne connaît par cœur 10 chapitres de michnayot, elle n'aura pas peur du tout. "

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+ C'est une échelle pour l'âme :

-> Le Chla haKadoch (Massékhet Shavouot - perek Ner Mitsva - ot 17) écrit :
"Loué soit celui qui mérite d'étudier la michna et qui maîtrise les six sédarim. En faisant cela, il crée une échelle pour son âme (néchama) qui le conduit à des niveaux extrêmement élevés.
Un signe pour cela est que 'michna' a les mêmes lettres que 'néchama'."

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+ Etre sauvé des anges nuisibles :

-> "Celui qui maîtrise les michnayot et les révise sera préservé des anges nuisibles/Accusateurs".
[ rav Its'hak de Kamarna - séfer Atsé Eden ]

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-> "Rien n'est comparable à l'étude de la michna à voix haute, calmement et clairement."
['Hida - séfer Avodat haKodech]

-> Le Magid Mécharim (parcha Miketz) a révélé au Beit Yossef qu'il était protégé par Hachem en raison de son étude des michnayot.
Il a ajouté que toute personne qui s'immerge dans les michnayot, [au Ciel] on se souvient d'elle pour le bien.

-> Le Séfer Michnat 'Hakhamim (ot 370) écrit : "Loué soit celui qui peut étudier les michnayos par cœur jusqu'à ce qu'elles soient fluides dans ses mains avec leur explication. Il est certainement assuré d'avoir une part dans le monde à Venir et c'est comme s'il avait reçu la Torah au Sinaï."

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+ Pouvoir de purification :

-> Lorsque le Mahariyatz de Loubavitch arriva en Amérique, il ne put supporter l'atmosphère impure des rues. Il paya plusieurs jeunes hommes pour former un cercle autour de lui lorsqu'il marchait dans les rues de Crown Heights (quartier où se trouve le 770 à New York) le matin et pour étudier les michnayot par cœur parce que cette kédoucha peut sanctifier même l'air impur de la rue américaine.

[à plus forte raison, lorsque nous lisons des michnayot c'est comme si nous prenons une douche spirituelle, que nous devenons davantage purs! ]

-> Le Maharach de Loubavitch rapprote qu'après la naissance de rav Moché, le fils du Baal Hatanya, ce dernier retarda la brit jusqu'à la fin de la journée. Au début de l'après-midi, un homme entra, un sac sur l'épaule et une canne à la main, et le Baal Hatanya lui donna l'honneur de placer le bébé sur la chaise d'Eliyahou.
Après le bris, on demanda au Baal Hatanya qui était cet étranger et il répondit : "Cet homme est berger depuis 40 ans dans un petit village près de la ville de Shvintzen. Il est expert en Talmud Bavli et Yérouchalmi, en Rambam, Sifri, Sifra et Tossefta. Mais il n'a mérité une âme illuminée que grâce à l'étude des michnayot par cœur!"

[étudier les michnayot, c'est mériter d'avoir une âme plus sainte, plus brillante! ]

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+ Rectifier le "p'gam habrit" :

-> Le séfer Ohr laTsadikim (écrit par le mékoubal, rav Meir Paprish) écrit :
"Il est bon d'étudier des michnayot tous les jours ... c'est une grande rectification pour le 'p'gam habrit' (toutes les fautes liées à la brit, qui est une des bases de notre réalité spirituelle, d'où l'importance qu'elle soit en bonne état) et c'est aussi une ségoula pour tuer notre yétser ara".

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+ Faire venir la guéoula :

-> A propos du verset (Mikets 28,16) qui dit que Yaakov s'est réveillé (vayikatz - וַיִּיקַץ) de son sommeil (michénato - מִשְּׁנָתוֹ), nos Sages (midrach Béréchit rabba 69,6) disent qu'il s'est réveillé "de son étude" (mi'Michnato).

-> Le 'Hida (séfer Na'hal Kédoumim) explique que cela signifie que l'on peut réveiller le "ketz" (la fin - קץ, c'est-à-dire l'arrivée du machia'h) par l'étude de la michna.
La guéoula arrivera grâce au mérite de l'étude des michnayot.

-> Le Maharal de Prague écrit de même :
"Aujourd'hui, de nombreuses personnes ne se concentrent pas sur la michna. Je dis que c'est l'œuvre du Satan. Puisque l'exil dure depuis longtemps et qu'il est temps que le salut et la guéoula arrivent ... les gens se trompent en ne faisant pas ce qui mettra fin à l'exil.
L'étude des michnayot rapproche la guéoula. Puisque le Satan ne veut pas cela, il trompe les gens en les poussant à ne pas étudier la michna".

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+ C'est une ségoula :

-> Le rav 'Haïm Palagi (séfer Avraham ét Yado - 'hélek 2 - drouch 5) affirme que le mot "Michna" a la même guématria que le mot "parnassah".
Cela nous enseigne que si quelqu'un étudie les Michnayot, il aura un moyen de subsistance.
Il explique qu'en raison du fait que l'étude de la Michna a diminué à notre époque, la parnassa a également diminué.

-> De même, le rav Pin'has de Koretz (séfer Imré Pin'has) écrit que le mot "Michna" a la même guématria que le mot "parnassa".
Cela nous enseigne que si l'on étudie les michnayot tous les jours, on aura de bons moyens de subsistance.

-> Le rav Tsadok haCohen de Lublin (séfer Takanat Hashavin - p.35) écrit que l'étude des michnayot est une ségoula pour avoir une longue vie.

-> Le séfer Maavir Yabak (3:29) écrit que l'étude des Michnayot est une ségoula qui permet de vaincre le yétser ara et d'augmenter sa crainte du Ciel et la pureté de ses pensées.

-> Le Arizal (cité dans la Hakdama de Michnayot Kamarna) écrit que l'étude des Michnayot est une ségoula pour être épargner de souffrance et pour protéger une personne des forces impures et des anges nuisibles.

-> Le 'Havat Daat écrit dans son testament que l'on devrait avoir des heures fixes chaque jour pour apprendre le 'houmach et la Mishna.
Il ajoute : le yétser ara ne peut pas nuire à une personne qui étudie le 'houmach ou les Michnayot shélo lichma (avec intérêt) parce que le concept de shelo lichma n'existe pas en ce qui concerne l'étude des Michnayot.

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L'étude de la Michna purifie la Néchama de l'homme vivant mais aussi celle du défunt.
Le Arizal nous fait remarquer que les lettres qui composent le mot Michna (משנה) sont les mêmes que celles qui forment le mot Néchama (נשמה).
D’ailleurs, le Arizal entreprenait chaque matin, avant toute autre activité, une étude de Michna pour « accueillir » de nouveau sa néchama dans son corps.
[Baér Etev - Siman 1 §6 ; Kitsour Choul'hane Aroukh 207 ]

Torah & Hachem souffre beaucoup plus que nous de nos propres souffrances

+ Torah & Hachem souffre beaucoup plus que nous de nos propres souffrances :

-> Parfois, une personne peut avoir l'impression que son existence ne sert à rien. Sa vie est une souffrance. Sa journée consiste à gérer sa douleur. Son observance des mitsvot s'en trouve gravement compromise.
À la fin de sa journée, la seule chose qu'elle a l'impression d'avoir accomplie, c'est d'avoir réussi à passer le cap de la journée. Au bout d'un certain temps, inévitablement, la perception que l'on a de soi-même peut devenir très négative.
On peut avoir l'impression d'exister pour rien, de ne rien accomplir et de ne rien apporter au monde.
Comment une telle personne est-elle censée réagir face à de tels sentiments?

Le midrach (Eikha rabba- Pesichata 24) raconte que lorsque Hachem a détruit le Temple, il s'est mis à pleurer (voir aussi Béra'hot 59a).
L'ange Matat a supplié Hachem d'arrêter de pleurer, disant qu'il était honteux pour le Roi de pleurer devant ses serviteurs.
Matat proposa alors de pleurer pour Hachem, car cela serait moins déshonorant.
Hachem répondit qu'il voulait pleurer, et que si Matat ne le lui permettait pas, Il se cacherait dans un endroit où Matat ne pourrait pas entrer et continuerait à pleurer seul.

Quelle est la profondeur de ce midrach? Quelle honte y a-t-il à ce qu'Hachem pleure, et que signifie le fait que Matat ait proposé de pleurer pour lui et qu'Hachem se soit caché?

Hachem ressent la douleur de chaque juif. Lorsqu'un juif souffre, Hachem souffre avec lui et ressent sa douleur, littéralement.
Si cela est vrai, comment se fait-il que la souffrance d'un juif demeure? On pourrait imaginer que si quelque chose blessait le roi, il le détruirait (Hachem peut tout faire!). Comment notre douleur peut-elle continuer à nous blesser si elle blesse également le Roi?

L'idée est qu'Hachem ne se contente pas de souffrir avec nous, mais qu'Il souffre plus que nous.
Quelle que soit l'intensité de notre souffrance, nous sommes limités, et donc notre douleur l'est aussi.
Hachem est infini et, par conséquent, Sa souffrance est également infinie.
Nos capacités limitées ne nous permettent pas de comprendre l'étendue de la douleur d'Hachem lorsque nous souffrons. Chaque fois qu'un juif souffre, Hachem souffre infiniment puisque Sa douleur, comme Lui, est sans limite.

Cela étant, Sa douleur est tout simplement trop grande pour ce monde fini.
Hachem pleure, mais ses larmes ne peuvent entrer. Il pleure, mais Son cri infini n'a aucun effet sur ce monde fini.
C'est ce que l'ange Matat a exclamé comme étant honteux. Comment le Roi peut-il pleurer de douleur et pourtant Sa souffrance continue? Il est honteux que le Créateur du monde soit blessé, et continue d'être blessé, par le monde même qu'Il a créé.

Matat a proposé de pleurer à la place d'Hachem. Le travail d'un ange est de faciliter l'entrée de l'influence infinie d'Hachem dans ce monde fini. Matat a proposé de le faire et d'éradiquer ainsi la source de la souffrance d'Hachem.

Mais Hachem n'a pas voulu cela. Si Matat avait pleuré pour Hachem, les larmes d'Hachem auraient effectivement pénétré dans le monde et détruit la source de la douleur.
Mais il n'était pas temps de mettre fin à la souffrance du peuple juif. Hachem était prêt à souffrir, infiniment, pour notre bien.
Hachem dit à Matat qu'il se cacherait dans une chambre intérieure où personne ne pourrait le voir, et qu'il pleurerait dans la solitude. De cette façon, ses pleurs ne seraient pas honteux.

Et aujourd'hui, Hachem réside dans cette chambre intérieure, pleurant sur le Temple détruit et sur la douleur de chaque juif.
Cependant, nos Sages (Shabbath 88a) révèlent qu'Hachem n'est pas seul dans sa chambre intérieure. La Torah est appelée " 'hemdaé génouza", un trésor caché. Où est-il caché?
Dans la chambre intérieure d'Hachem. Hachem est isolé avec la Torah dans sa chambre intérieure, pleurant seul.

La Torah est le moyen d'accéder aux larmes d'Hachem et de les canaliser dans notre monde fini. Plus nous nous efforçons d'observer la Torah, plus nous créons un pont, un canal, entre Sa chambre intérieure et notre monde, à travers lequel Ses larmes peuvent couler.
Le monde fini ne peut supporter Sa douleur et Ses larmes infinies. Comme le goutte-à-goutte d'un tube intraveineux, les larmes d'Hachem pénètrent dans ce monde par le canal, que nous créons et débarrassent le monde de la source de Sa souffrance, notre souffrance, puisqu'Il a mal parce que nous avons mal.

Celui qui s'efforce d'observer la Torah débarrasse le monde de la souffrance, et chaque tentative affecte le monde.
Même si quelqu'un n'a rien accompli d'autre dans sa journée, s'il a essayé d'avoir de la émouna, de faire des prières, d'être agréable aux autres, d'étudier la Torah (et d'accomplir les mitsvot), ... Il ne s'agit pas d'une existence inutile.

L'essentiel est d'essayer, d'essayer encore et de continuer à essayer. Plus on essaie de se rapprocher de la Torah, plus le canal de la chambre d'Hachem s'élargit, et plus la douleur dans ce monde s'atténue.

La guémara (Taanit 15a) dit que la coutume lors d'un jour de jeûne, était de sortir le Aron haKodech, l'Arche dans laquelle les rouleaux de la Torah sont conservés, de la synagogue dans la rue et de prier près de lui.
Le Zohar (vol.3,71a) écrit qu'en cas de calamité, ils allaient encore plus loin et sortaient la Torah de l'Aron pour prier à côté d'elle. La raison en est qu'en temps de calamité, la Torah est la clé de notre salut, de notre délivrance.
La Torah est avec Hachem dans Sa chambre cachée, et à travers la Torah, les larmes d'Hachem sont canalisées, et le monde souffre moins.

Apprendre à considérer ses tentatives de croissance comme des éléments constitutifs d'un monde meilleur peut aider à changer la perspective de l'existence, qui n'est plus inutile, mais profondément significative et pleine de sens.
Alors que la journée peut être remplie de souffrance et qu'il faut y faire face, les tentatives d'évoluer malgré cela changent littéralement le monde d'une manière très réelle, peut-être d'une manière que peu d'autres personnes peuvent faire. En effet, une telle vie est tout sauf inutile.

[rav Kalonymos Kalman Shapira - le rabbi de Piaseczno - Aish Kodech - Michpatim (Shékalim) 5702 (1942) ]

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-> Il peut être difficile de comprendre comment, d'une part, Hachem ressent et connaît la souffrance de chaque juif, mais d'autre part, Il souffre infiniment lorsqu'un juif souffre. S'Il souffre infiniment, Il ne ressent pas vraiment ce que nous ressentons, Il souffre infiniment alors que nous souffrons finiment.
Néanmoins, Il ressent notre douleur et sait exactement ce que nous traversons, malgré le fait que notre douleur soit finie. Comprendre comment cela fonctionne, c'est comme essayer de saisir n'importe quel détail d'Hachem et de l'infini, c'est totalement hors de portée.

-> Le rabbi de Piaseczno dit : "Lorsqu'un homme (juif) souffre, que dit la Chékhinah? Malheur à ma tête. Malheur à mon bras ... (guémara 'Haguiga 15b). Et dans les livres saints, il est dit que bien plus qu'un juif(ve) ne souffre, Hachem souffre, pour ainsi dire, de la souffrance que cette personne endure.
Et peut-être [la raison pour laquelle Il souffre plus est] que puisqu'Il est infini ... par conséquent, Sa souffrancedue aux problèmes d'Israël est également infinie".

-> L'ange Matat, est une forme abrégée de son vrai nom, conformément à l'instruction du Arizal (chaar Hamitsvot - Chemot 11b) de ne pas se référer aux anges par leur nom complet, à l'exception de ceux dont les noms sont également des noms de personnes (voir Kav HaYachar 56).
Les anges sont les êtres qui permettent à l'influence infinie d'Hachem de pénétrer et d'affecter ce monde fini (voir Ram'hal - Adir Bamarom).
C'est exactement ce que Matat propose de faire.

-> Selon le rabbi de Piaseczno : "Puisque Sa douleur [à Hachem], pour ainsi dire, est infinie et plus grande que le monde, elle est par conséquent incapable d'entrer dans le monde [fini], et le monde n'en est pas ébranlé [c'est-à-dire Sa douleur]."

-> En ce sens, le rabbi de Piaseczno dit également :
"[Si les larmes d'Hachem entraient dans le monde,] le monde entendrait Ses cris et exploserait. L'étincelle de Sa douleur pénétrerait dans le monde et Ses ennemis seraient consumés.
... [on voit que malgré la souffrance d'Hachem sur notre grande souffrance dans l'exil actuel, le monde continue d'exister.] La raison en est que Sa douleur infinie est trop grande pour entrer dans ce monde fini. C'est pourquoi l'ange dit : "Je pleurerai pour Toi, et Tu n'auras plus besoin de pleurer" (l'ange serait le conduit pour canaliser les larmes d'Hachem dans ce monde fini, détruisant la douleur, la souffrance, qui cause Ses larmes, la douleur que nous traversons,] à ce moment-là, Hachem n'aurait plus besoin de pleurer."

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-> La guémara (Shabbath 88a) ne dit pas que la Torah est cachée dans la chambre intérieure d'Hachem, mais seulement qu'elle est une 'hemda génouza, un trésor caché.
Le rabbi de Piaseczno fait référence à ce qu'il a écrit dans la paracha précédente (dans son livre Aich Kodech - Yitro 5702), où il déduit l'emplacement de la Torah du fait que la guémara l'appelle un "trésor caché" plutôt que de dire qu'elle est cachée dans un beit guéniza, une "cachette".
La différence est que quelque chose appelé 'hemda guénouza est essentiellement caché, au-delà de ce monde par sa nature même, et non pas rangé dans un beit guéniza, qui ne fait que le dissimuler à l'œil.
Le midrach dit ici que l'endroit où Hachem "va" parce qu'Il est infini et au-delà de ce monde, essentiellement, c'est dans Sa chambre intérieure. Par conséquent, c'est là que doit se trouver la Torah, puisqu'elle est également cachée.

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-> "gam ki élé'h bégué tsalmavét" =même si je marche dans la vallée de l'ombre de la mort,
"lo ira ra = je n'ai pas peur du mal qui est ici.
Il y a cependant une chose qui est tout simplement trop difficile à supporter : "ki ata imadi" = que Toi, Hachem, Tu es avec moi dans cette déchéance, dans ma douleur, et que Tu es lié à moi dans ce exil humiliant ...
Que la Chékhina doive souffrir d'une telle indignité et d'une telle bassesse (par ma faute).
[rabbi Israël de Rouzhin - sur le Téhilim 23 ]

[à un niveau individuel comme collectif, notre principal souffrance vient du fait que nous entraînons Hachem à en souffrir également.
(de même lorsque nous fautons nous causons de la peine à Hachem qui voit les dégâts dans tous les mondes et les réparations nécessaires (en éloignement dans le monde à Venir et en souffrance par exemple, sauf téchouva). A l'inverse, lorsque nous faisons Sa volonté, nous Lui générons de la joie et de la fierté. ]

"Il y a un temps pour étudier la Torah et un temps pour faire la prière"
[guémara Shabbath 10a ]

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[ notre yétser ara a tendance à mélanger les choses (on fait plusieurs choses à la fois), pour nous éviter de pouvoir se concentrer à 100% sur ce que l'on fait, et le faire avec une intention pleine. ]

Se rendre sur la tombe d’un tsadik, par l’étude de ses enseignements

+ Se rendre sur la tombe d'un tsadik, par l'étude de ses enseignements :

-> Le Méor Enayim (Yisma'h Lev - Shabbath) écrit que chaque fois que les paroles d'un sage de la Torah sont étudiées, ces paroles, les enseignements du tsadik, sont l'essence même de ce tsadik.
Et comme on le sait (guémara Yébamot 97a), lorsque les enseignements de la Torah de quelqu'un sont répétés dans ce monde, ses lèvres bougent dans sa tombe, comme s'il répétait ces mêmes mots de Torah.

Le Méor Enayim suggère que l'étude des œuvres/enseignements d'un tsadik, équivaut, dans une certaine mesure, à prier sur la tombe de ce tsadik. En effet, l'essence du tsadik est enfouie dans ses enseignements, et en les étudiant, on se connecte à ce tsadik au plus haut niveau.

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-> b'h, à ce sujet voir aussi : L'incroyable impact d'étudier la Torah : https://todahm.com/2024/10/06/lincroyable-impact-detudier-la-torah