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L’importance de la lecture du Shéma (kriat Shéma)

+ L'importance de la lecture du Shéma (kriat Shéma) :

-> Le Eliyahou rabba (Ora'h 'Haïm 61:1) rapporte au nom du Baal haRokéa'h que lorsque le peuple juif a fauté avec le Veau d'or, ils ont perdu le mérite de "naassé" (nous ferons).
Hachem a dit : "Avec ce qui reste en leur possession, le mérite du "nichma" (nous écouterons), qu'ils proclament Mon Unicité".
C'est pourquoi Hachem leur a donné le "Shéma Yisrael", qui commence par "Shéma" (écoute).

-> Par la mitsva de la lectuer du Shéma, un juif devient lié et uni à Hachem et à Sa Torah.
Le Zohar (A'haré Mot 73a) écrit : "Hachem, la Torah et Israel (les juifs) ne font qu'un".
Nos Sages expliquent que le premier verset de la lecture du Shéma fait allusion à cela.
Shéma = Le mot "Shema" (écoute) fait référence à la Torah que le peuple juif a entendue au mont Sinaï avec le tonnerre et les éclairs.
Israël = Le peuple juif a ensuite accepté la Torah en disant : "Naassé vénichma" (nous ferons et nous écouterons). Après le mot "Shema", nous disons "Israël", Israël est Son peuple élu, car D. nous a choisis au-dessus des autres nations du monde.
Hachem = lorsque vous combinez "Shéma" et "Israël" avec "Hachem qui est notre D. (Hachem Elokénou), Hachem", alors ils deviennent "Un" = tous liés et unis ensemble.

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-> Le midrach (Bamidbar rabba 20,20) dit que la lecture du Shéma du matin protège la personne tout au long de la journée, et que la lecture du Shéma du soir protège la personne tout au long de la nuit.

-> De plus, le midrach (Béréchit rabba 65,21) nous dit que "lorsque les juifs disent 'Shéma Israël', les anges se taisent, et ensuite, 'ils arrêtent leurs ailes' (Yé'hezkiel 1,24).
Que disent-ils alors? 'Béni soit la gloire d'Hachem de Sa place' (Yé'hezkiel 3,1), et 'Béni soit le nom de la gloire de son royaume pour les siècles des siècles'."

-> Le Imré Noam (Likoutim - Nasso) écrit qu'en récitant la lecture du Shéma, on peut atteindre les mêmes niveaux spirituels qu'à Shavouot, lorsque le peuple juif a reçu la Torah au mont Sinaï.

-> Le Gaon de Vilna (Shnot Eliyahou) écrit que lorsqu'une personne récite la lecture du Shéma, Hachem récite la lecture du Shéma avec elle, tout comme Il s'assiérait et étudierait avec quelqu'un qui étudie la Torah.

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+ La grandeur de la kriat Shéma :

-> Cela nous sauve de la destruction :
Le Yalkout Chimoni (Dévarim - remez 836) dit : "Eliyahou, za'hour latov, dit à Rabbi Néhoraï :
Lorsque Hachem regarde Son monde, Il voit des théâtres et des cirques où le public est assis paisiblement, alors que Son Temple est en ruines, et Il ... veut détruire [le monde]. Pourtant, lorsque les juifs entre dans les synagogues et les maisons d'étude (baté midrach) le matin et proclame son unité en disant le Shéma Israël ... tous les anges gardiens se rassemblent alors devant Hachem et disent : "Tu existais avant la création du monde, Tu existes après la création du monde, Tu es dans ce monde et Tu es dans le monde à Venir. Sanctifie Ton Nom par l'intermédiaire de ceux qui sanctifient Ton Nom.
Immédiatement, Hachem retient Sa colère et ne désire plus détruire Son monde par le mérite du peuple juif. Comme le dit le verset : "Et Tu es le Saint, trônant sur les louanges d'Israël" (Téhilim 22,4)" = car Il retient sa colère en raison des louanges des juifs".

-> Neutralise nos ennemis :
Le midrach explique que lorsque la femme de Haman, Zérech, lui dit : "... et le matin, raconte au roi [ce qui s'est passé], et ils pendront Mordé'haï [à la potence]", elle faisait référence à la récitation du Shéma le matin.
Comme le dit le verset : "La maison d'Essav sera [comme] de la paille" (Ovadia 1,18) ; quand les juifs
lisent le Shéma avec kavana (intention), Essav sera consumé comme de la paille.
C'est pourquoi la femme d'Haman leur a demandé d'empêcher les juifs de dire la kriat Shéma le matin, ce qui leur permettrait de régner sur les juifs.
[rav Yonathan Eibshitz - Yaarot Dvach I , drouch 17 ]

-> Protection de nos ennemis :
Le verset (Choftim 20,3) nous dit que lorsque les Bné Israël partaient en guerre, le Cohen leur disait : "Écoute Israël (Shéma Israël)! Vous allez, en ce moment, livrer bataille à vos ennemis"
La guémara (Sota 42a) demande : "Pourquoi le Cohen doit-il dire "Shéma" (écoutez)? Rabbi Yo'hanan dit, au nom de Rabbi Shimon bar Yo'haï, que Hachem a dit à Israël : "Même si vous aviez seulement accompli la mitsva de la lecture du Shéma matin et soir, vous ne seriez pas vaincus par eux."

-> La kriat Shéma est vraiment efficace avec kavana :
Le verset dit : ""Le Philistin s'approchait (du camp) tôt le matin et le soir" (Chmouël I 17,16).
Nos Sages (guémara Sotah 42b) commentent que Goliath le Plichti se tenait devant peuple juif afin de les empêcher de dire la lecture du Shéma le matin et le soir.
Comment pouvait-il les empêcher de dire kriat Shéma?
Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) explique que Goliath avait l'intention de les effrayer et de perturber ainsi leur kavana pendant la lecture du Shéma. Il savait que sans une kavana appropriée, leur Kriat Shéma ne les protégerait pas de la guerre.
Comme le dit le verset : "les louanges élevées d'Hachem sont dans leur gorge, et une épée à double tranchant est dans leurs mains" (Téhilim 149,6). Lorsque le peuple juif loue Hachem avec des louanges élevées, ce qui signifie que une kriat Shéma avec kavana, alors une épée à double tranchant est dans leurs mains et ils sont sauvés de leurs ennemis.

-> Aide à combattre le yétser ara :
Nos Sages écrivent que, tout comme la lecture du Shéma protégeait les juifs lorsqu'ils partaient à la guerre, la kriat Shéma nous aide également à lutter contre notre propre yétzer ara.
C'est ce que l'on appelle la guerre de toutes les guerres, comme le mentionne le 'Hovot halévavot (chaar Yi'houd hamaassé 5). Lorsque quelqu'un lutte contre son yétser ara et qu'il est sur le point de fauter, s'il possède le mérite de la lecture du Shéma, il reçoit l'aide Divine pour surmonter son yétser ara.

Comme le disent nos Sages (Béra'hot 5a) : "Rabbi Lévi bar 'Hama dit au nom de Rabbi Shimon ben Lakich : 'Une personne doit constamment agiter son yétser tov [pour lutter contre son yétzer ara ... s'il le vainc, c'est très bien. Mais si ce n'est pas le cas, il doit étudier la Torah... Si cela ne suffit pas, il faut réciter la lecture du Shéma".

-> En ayant de la kavana, nous diminuons l'influence d'Essav :
Nous sommes en exil parmi les enfants d'Essav, qui ont le mérite de "ציד בפיו", qu'Essav "a placé sa chasse dans la bouche de Its'hak", qu'il a servi de la nourriture à Its'hak. Leur seul mérite est celui de la bouche. Nous, en revanche, avons le mérite de servir Hachem avec notre cœur, ce qui est supérieur au mérite de la bouche seule, et surpasse donc le mérite d'Essav.
Ainsi, lorsque nous avons la kavana et que nous servons Hachem avec notre cœur, le mérite d'Essav est insignifiant.
Cependant, lorsque nous n'avons pas de kavana et que nous servons Hachem uniquement avec notre bouche, mais pas avec notre cœur, notre mérite ne peut pas surpasser celui d'Essav.
Comme le dit le verse : "La voix est la voix de Yaakov" (Toldot 27,22), lorsqu'il s'agit uniquement de la voix de Yaakov, sans kavana intérieure et sans émotion, alors leurs mérites les soutiennent et ils triomphent de nous.
[ rav Yonathan Eibshitz - Yaarot Dvach I - drouch 3]

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-> Hachem se délecte notre lecture :
Hachem dit à Israël : "O [mon amie], qui te tiens dans les jardins, les amis sont tout oreilles pour écouter ta voix : Laisse-moi l'entendre" (Chir haChirim 8,13 & 14).
Le midrach (Chir haChirim rabba 8,8) dit : "Lorsque Israël entre dans les synagogue et récite la kriat Shéma avec kavana (ferveur), d'une seule voix, d'un seul esprit et d'une seule compréhension, Hachem leur dit : 'Vous qui vous tenez dans les jardins' ; lorsque vous récitez en tant que 'amis', Moi et tout Mon entourage, 'sont tout oreilles pour écouter ta voix : Laisse-moi l'entendre'.
Cependant, lorsque Israël récite la kriat Shéma de manière désordonnée, [chacun commençant à un moment différent], et qu'ils ne concentrent pas leurs pensées ensemble sur la lecture du Shéma, alors l'esprit Saint (roua'h hakodech) crie et dit : "Fuis, Mon bien-aimé, et compare-toi à un tsvi". Fuis vers les tsava haShamayim (armées célestes) qui te ressemblent, qui récitent les louanges à l'unisson."

-> Etre entendu dans le caveau des Patriarches & Matriarches :
Lorsque quelqu'un dit la lecture du Shéma et proclame l'Unicité d'Hachem avec la kavana appropriée, cela se répercute chaque jour à travers Méarat Hamachpéla ('Hébron), et est entendu par nos Patriarches et par Adam harishon.
[Tiféret Shlomo - Bamidbar]

-> Faire fuir les démons :
Le Baal Hatourim (Vaét'hanan 6,4) commente que le verset de Shéma Israël commence par la lettre ש et se termine par un ד, qui ensemble forment le mot שד (chéd - un démon).
Cela nous enseigne que les Chédim (démons) fuient lorsqu'ils entendent la lecture du Shéma récité avec kavana.

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-> Un remède pour tout le corps :
Rabbi Néhoraï dit au nom de Rabbi Né'hémia : "La lecture du Shéma se compose de 248 mots, ce qui correspond au nombre de membres et d'organes dans le corps. Lorsque l'on récite le Shéma de manière appropriée, chaque membre et chaque organe est guéri par un autre mot ...
Cependant, la kriat Shéma comporte 245 mots, y compris Barou'h Shem. Par conséquent, l'officiant répète 3 mots : "Hachem Eloké'hem émet", afin de compléter les 248 mots.
[michna Broura - au nom du Beit Yossef, Zohar 'hadach Vayéra]

-> Celui qui lit la kriar Shéma en prononçant chaque mot correctement affecte chaque membre et organe de son corps.
Cependant, s'il dit la lecture du Shéma sans prêter attention à ce qu'il dit, il peut, que D. préserve, se causer des maladies et des douleurs.
[Ka haYachar - 51 ; Zohar 'hadach A'haré Mot]

-> En prononçant les 248 mots de la Kriat Shéma, nous renforçons et rectifions les 248 membres et organes de votre corps ; en ayant de la kavana, nous renforçons et rectifions les 248 dimensions spirituelles qui se reflètent dans les membres et organes de votre corps.
[Séfer 'Harédim 66:72]

-> Sauve de pensées pécheresses :
Le verser dit "Et il (Pin'has) prit une lance dans sa main" (vayika'h roma'h béyada - וַיִּקַּח רֹמַח בְּיָדוֹ - Balak 25,7).
Cela signifie peut-être que Pin'has avait peur de tomber en proie à des pensées pécheresses en entrant dans la tente de Zimri, qui était avec la femme midianite.
C'est pourquoi il prononça la lecture du Shéma, composé de 248 mots (correspondant aux 248 membres et organes du corps), qui le protègent des pensées pécheresses.
C'est ce qu'indique le verset susmentionné, puisque le mot רמח (roma'h - lance) a une guématria de 248 (רמ"ח). Cela implique que les 248 mots du Kriat Shéma l'ont protégé.
[Zikhron Zot - Pin'has]

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-> Protection contre le Guéhinam :
Selon le Déré'h Erets Zouta (9) : "Soyez méticuleux lorsque vous dites la lecture du Shéma et la Amida afin de vous protéger du jugement de Guéhinam".

-> Refroidir le Guéhinam :
La récompense pour celui qui est méticuleux lorsqu'il récite la kriat Shéma est mentionnée dans la guémara (Béra'hot 15b).
Rabbi 'Hama, fils de Rabbi 'Hanina, a dit : "Quiconque récite la kriat Shéma et en énonce méticuleusement les lettres, le Guéhinam est refroidi pour lui."

Le Beit Yossef (Tour 62) cite le Mahari Abouhav selon lequel la raison de cette récompense est que, puisqu'il se remue et éveille la chaleur naturelle de ses sentiments pour énoncer les lettres de la lecture du Shéma, il est récompensé par le refroidissement d'une "chaleur" différente, la chaleur de Guéhinam.

Le Iyoun Yaakov (dans Ein Yaakov Béra'hot 15b) explique que l'on est récompensé mesure pour mesure, de la façon suivante : quelqu'un qui prend son temps pour énoncer la différence entre un mot et le suivant, et qui ne se précipite pas dans la lecture du Shéma, alors il est récompensé par le fait que le Tribunal céleste attendra jusqu'à ce que Guéhinam se refroidisse pour lui.

-> Avoir la kavana est grandement récompensé :
Le Matté Moché (I,95) écrit que quiconque a de la kavana pendant la lecture du Shéma et proclame l'unicité d'Hachem avec une concentration totale de son cœur, sera certainement grandement récompensé.
Comme le dit Rabbénou Bé'hayé (Vaét'hanan 6,4) : "Sachez que le Gan Eden et tous ses attributs n'ont été créés que pour ceux qui proclament l'Unicité d'Hachem avec kavana."

-> Mériter le Gan Eden & être protégé du Guéhinam
Rabbénou Bé'hayé (Vaét'hanan 6,4) poursuit : C'est pourquoi, dans la parcha Béréchit, le mot "gan" est mentionné 13 fois, et tout au long de la parcha Vaét'hanan, le mot "éch" (le feu) est mentionné 13 fois.
Cela nous enseigne que quiconque a de la kavana dans אחד (é'had) [du Shéma Israël], qui a la valeur numérique de 13, faisant allusion aux 13 Attributs Divins, sera protégé des feux de Guéhinam. Il méritera également le Gan Eden et ses 13 qualités spéciales.

C'est ce à quoi font allusion les mots du Shéma : La lettre ש de שמע et la lettre א de אחד forment ensemble le mot אש.
Il reste donc le מ et le ע de שמע et le ח et le ד de אחד. Il s'agit de l'acronyme de :מישאל חנניה דניאל עזריה.
Celui qui dit la lecture du Shéma avec kavana est sauvé des feux de Guéhinam, tout comme 'Hananya, Michael, Azarya et Daniel ont été sauvés du feu.

[le Matté Moché (I,95) rapporte un midrach qui inclus également Daniel comme étant sauvé du feu. ]

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-> Le mot é'had :
"Celui qui étend le mot é'had (Hachem é'had) verra ses jours et ses années s'allonger.
Le but de "l'extension" du mot é'had dans le premier veret de la kriat Shéma est d'avoir le temps de contempler et d'accepter la domination d'Hachem sur les cieux et la terre et Son règne sur les 4 coins du monde.
[voir Choul'han Aroukh 61:6]

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-> La guéoula devient possible :
Nos Sages (Shabbath 119b) nous disent que "Jérusalem a été détruite uniquement parce que les juifs ont cessé de réciter le Shéma le matin et le soir".
Cela implique que la récitation correcte du Shéma a le pouvoir de provoquer la guéoula.
[Avkat Ra'hél 1:6]

-> "Le Zohar (Tétsavé 121a) dit : "Le Temple a été détruit uniquement parce qu'il n'y a personne qui sache proclamer correctement l'Unicité d'Hachem.
Nos Sages (Shabbath 119b) disent que le peuple d'Israël n'a été exilé que lorsqu'il a cessé d'accomplir la mitsva de la lecture du Shéma le matin et le soir.
Ainsi, en conséquence de la non réalisation de la mitsva de kriat Shéma, c'est-à-dire la non proclamation l'unicité d'Hachem, que le peuple juif a été envoyé en exil et que le Temple a été détruit.
b'h, lorsque nous accomplissons la mitsva de la lecture du Shéma avec kavana, Hashem apportera rapidement la guéoula'."

-> Hachem a compassion du peuple juif :
Lorsque le machia'h arrivera, il détruira les non-juifs. Ils prétendront qu'ils ne méritent pas plus d'être détruits que le peuple d'Israël, puisque le peuple d'Israël est également fauteur.
Le machia'h ne saura pas comment réagir, et l'ange Michaël ne saura pas non plus comment réagir.
Immédiatement, Hachem aura pitié du machia'h et répondra : "Imbéciles que vous êtes (les non(juifs), vous interrogez mes enfants! Est-ce que l'un d'entre vous récite la kriat Shéma le matin comme le font Mes enfants?"
[rapporté par rabbi Binyamin Zev Chicha]

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-> Impact sur la kavana de la Amida :
La kavana qu'une personne aura pendant la Amida est affectée par sa kavana lors de la lecture du Shéma. [Pélé Yoets - Erekh Kriat Shéma]
Comme le disent nos Sages (guémara Béra'hot 5a) : "Quiconque récite la kriat Shéma, les mazikim (créatures spirituelles malfaisantes) se tiendront à distance de lui".
Le principal dommage causé par les mazikim est de nuire à une personne et de perturber ses pensées pendant la prière. Lorsqu'une personne récite la kriat Shéma correctement, ces mazikim la laissent tranquille.
Le Maggid Mécharim (paracha Emor) a dit au Beit Yosef : "Concentrez vos pensées pendant la Kriat Shéma. De cette façon, vous vous purifierez de toutes les mauvaises pensées qui vous perturbent pendant la prière".

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-> La guémara (Béra'hot 10) dit : "Rabbi Mani a dit : "Réciter la lecture du Shéma au moment opportun est plus grand que de s'impliquer dans l'étude de la Torah".

-> Le midrach rabba (Kohélet rabba 4,12) écrit : "Rabbi Houna bar Geniva a dit : "La lecture du Shéma en son temps est plus aimé que 1000 sacrifices offerts par l'insensé".
Le 'Hida (Pné David 7:9 1) en se basant sur le verset (Choftim 20,3) explique : "lorsque vous dites Shéma Israël, c'est comme si vous en train d'apporter des sacrifices [à Hachem]".

-> La guémara (Ména'hot 99b) dit : "Même si quelqu'un ne lit que la kriat Shéma que le matin et le soir, il a accompli la mitsva de '[les mots de] ce rouleau de la Torah ne doivent jamais quitter ta bouche".

-> Rabbi Eliezer dit : "Comment réalisez-vous le verset : '... et il médite la Torah (d'Hachem) jour et nuit' (Téhilim 1,2)?
Rabbi Yéhochoua répondit : "Cela se réfère à la lecture du Shéma ; celui qui récite la kriat Shéma le jour et la nuit, Hachem considère comme s'il avait peiné dans la Torah jour et nuit."

-> Le Baal haTanya (Likouté Amarim 49) commente que lorsqu'un individu contemple le grand amour d'Hachem pour nous, cela l'amène à une plus grande kavana pendant la lecture du Shéma.

Juste avant la lecture du Shéma nous disons le passage de "aavat olam", qui exprime l'amour d'Hachem pour nous ; comment Il quitte toutes les armées célestes pour être parmi nous et être reconnu par nous ; comment Il nous a choisis au-dessus de toutes les nations du monde.
Si nous contemplons le grand amour d'Hachem pour nous, nous serons incités à lui rendre la pareille, à l'aimer de tout notre cœur et de tout notre être, comme nous le disons dans le premier paragraphe du Shéma (véaavta ét Hachem Eloké'ha).

[selon le rav Akiva Eiger, réfléchir à l'amour d'Hachem pour nous éveille un amour récirpoque. (on passe de "aavat olam" à "véaavta". )]

-> Le Tour (Ora'h 'Haïm 61) cite le rav Amram Gaon selon lequel la lecture du Shéma ne doit pas être considéré comme un vieux décret du roi (en cours depuis des lustres), mais plutôt comme un nouveau décret [du Rois des rois] que nous venons de recevoir.
La kriat Shéma doit être récitée comme une nouveauté, chaque jour.

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-> Le Tour (Ora'h 'Haïm 61) cite le midrach selon lequel il faut réciter la lecture du Shéma "avec trépidation et crainte".
Le Ba'h explique que "trépidation et crainte" signifie qu'en disant le Sh2ma et en acceptant le joug du Royaume d'Hachem, on doit avoir à l'esprit qu'on est prêt à sacrifier sa vie pour sanctifier le Nom d'Hachem, comme il est dit : "Avec toute ton âme", et la guémara (Béra'hot 61b) explique : "même s'Il prend ta vie".

-> Le Zohar ('Hayé Sarah 124b) écrit que celui qui a la kavana de sacrifier sa vie pour la sanctification du Nom d'Hachem, est considéré comme s'il sacrifiait réellement sa vie [pour sanctifier le Nom d'Hachem] chaque jour, comme le roi David dit : "pour Toi nous subissons chaque jour la mort" (Téhilim 44,23).

Le rav Hillel Lichtenstein de Kalamé dit que le Maggid Mécharim a révélé au Beit Yosef (rabbi Yossef Karo) qu'il mériterait de donner sa vie pour sanctifier le Nom d'Hachem. En réalité, le Beit Yossef est mort d'une mort naturelle, dans son lit. Le Maggid a expliqué qu'étant donné qu'il avait prononcé la mitsva de kriat Shéma (bé'hol nafché'ha) de tout son cœur, Hachem, qui peut voir dans le cœur d'une personne, le considère comme s'il avait réellement sacrifié sa vie.

-> Lorsqu'une personne possède cette kavana, elle est sauvée de toute faute, comme l'écrit le rav Yonathan Eibshitz (Yaarot Dvach I, drouch 5) : lorsque l'on récite la lecture du Shéma, on doit avoir la l'intention d'être prêt à sacrifier sa vie pour Hachem et d'être tué pour sanctifier Son Nom.
On ne doit pas se préoccuper de soi-même et de ses enfants ; nos pensées doivent plutôt être de sanctifier le Nom d'Hachem. Lorsqu'il fait cela constamment et qu'on intériorise cette pensée, le yétser hara n'aura plus la force de le dominer et de le tenter de violer la volonté de notre Maître pour quelque raison que ce soit. Une fois qu'on a pleinement intériorisé son désir de sacrifier sa vie, son bien-être physique et ses biens pour Hachem et Sa Torah, on ne peut plus agir contre la volonté d'Hachem.

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-> Le Séfer ha'Hinoukh (mitsva 120) écrit que l'homme étant un être physique, il est attiré par les vanités de ce monde et par ses désirs innés. C'est pourquoi il a besoin d'un rappel constant de la domination d'Hachem sur le monde pour se protéger dé la faute.
C'est ainsi qu'Hachem, dans Sa compassion, nous a accordé cette mitsva de la lecture du Shéma et nous a ordonné de nous souvenir de Lui matin et soir, quotidiennement, nous donnant ainsi le privilège d'accepter Sa domination et Son unicité, chaque jour et chaque nuit, tout au long de notre vie.
En reconnaissant verbalement l'Unicité d'Hachem et Sa domination sur nous, et en réfléchissant à ces vérités avec une concentration totale, une personne sera protégée tout au long de la journée.
Lorsque l'on dit le kriat Shéma le matin, on se souvient de la providence et de l'omnipotence d'Hachem sur tout, et l'on prend à cœur le fait qu'Hachem observe toutes les voies de l'homme, qu'Il compte chacun de ses pas, que rien n'est caché à Hachem et que l'homme est incapable de cacher ne serait-ce qu'une seule de ses pensées à Hachem.
Ce processus de pensée et son expression par les mots de la lecture du Shéma constituent en effet une formidable protection pour toute la journée.
La mitsva de répéter le kriat Shéma le soir le protégera des fautes pendant toute la nuit.

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-> Nos Sages se sont efforcés de souligner l'importance de réciter la lecture du Shéma en temps voulu (par la halakha).
La guémara (Béra'hot 15a) raconte que rabbi 'Hisda a maudit une personne qui a commencé à chercher de l'eau pour se laver les mains alors que c'était l'heure de la kriat Shéma.

-> Le Zohar (Dévarim 186a) cite l'histoire suivante :
Rabbi Its'hak et rabbi Yéhouda marchaient sur la route lorsqu'ils atteignirent un endroit appelé Kfar Sichnin, où vivait rabbi Hamnouna Saba.
La femme de rabbi Hamnouna Saba accueillit les deux saints hommes. Elle suggéra à son fils de demander une bénédiction aux 2 saints hommes avant de partir à l'école.
Il s'approcha d'eux mais fit rapidement demi-tour, disant à sa mère : "Je ne veux pas m'approcher d'eux, ils n'ont pas encore dit la lecture du Shéma, et on nous a enseigné que quiconque ne lit pas la kriat Shéma à temps est excommunié pour toute la journée".
(Ils n'avaient pas dit la kriat Shéma parce qu'ils étaient occupés à la mitsva de pidyon shévouyim (libérer les prisonniers), et celui qui est occupé à une mitsva n'est pas obligé d'en accomplir une autre).
Ils demandèrent à l'enfant : "Comment as-tu su que nous n'avions pas encore dit la kriat Shéma?" et il répondit : "Je l'ai senti à l'odeur de tes vêtements!".
Cela nous enseigne que celui qui tarde à réciter la kriat Shéma (que D. préserve) est frappé d'excommunication.

La émouna comporte deux parties.
La première est qu'une personne doit croire avec une émouna absolue que D. précède tout le reste et que tous les mondes sont vitalisés et ont été créés par Lui.
Deuxièmement, une personne doit également croire que la nation juive est proche de D. et que chaque juif est capable de L'influencer par ses prières.
Les deux jambes de l'homme [lui permettant d'être débout, d'évoluer] correspondent à ces 2 types de émouna.

[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Bo 12,9]

Le principal plaisir d'Hachem est lorsqu'un juif se tourne vers Lui en prière.

[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Chémot 3,14
- ikar taanoug Hachem kéché'Israël mitpallel léfanav]

La Amida = un moment d’intimité totale avec Hachem

+++ La Amida = un moment d'intimité totale avec Hachem :

+ Les auteurs de la Amida :

-> La guémara (Méguila 17b) nous dit que 120 grands Anciens du peuple juif, dont beaucoup étaient des prophètes, sont les auteurs de la Amida.

=> Pourquoi la composition de la Amida a-t-elle nécessité la participation de tant de grands hommes, et pourquoi des prophètes en particulier?

-> Le rav 'Haïm de Volozhin (Néfech ha'Haïm - porte 2, chap.13) répond qu'il ne s'agit pas d'une prière comme les autres que nous avons dans notre siddour. Chaque fois que l'on prie la Amida, cela a un effet considérable dans les mondes supérieurs, ce qui inspire Hachem à nous combler de Ses bénédictions.

-> L'homme ordinaire est totalement incapable de composer une telle prière dont les mots sont si pleins de sainteté et d'une profondeur infinie, et c'est pourquoi il n'était possible de le faire qu'avec l'aide des prophètes. La prophétie, c'est lorsque Hachem nous parle par l'intermédiaire du prophète.
En réalité, la prophétie est la parole d'Hachem, et l'on pourrait donc dire que le véritable auteur de la Amida est Hachem lui-même, qu'il nous a transmis par l'intermédiaire des prophètes.
Lorsque nous abordons la Amida, nous sommes sur le point de prier avec les mots d'Hachem.

-> Le Ram'hal (Déré'h Hachem) écrit que les différentes parties de la prière correspondent à différents mondes supérieurs, et qu'au fur et à mesure que nous progressons dans la prière , nous nous rapprochons de plus en plus du Trône de Gloire d'Hachem, jusqu'à ce que, lorsque nous atteignons la Amida, nous avons alors dépassé l'endroit où se trouvent les anges célestes et nous nous tenions seuls avec Hachem, dans une totale intimité.

-> Cette idée est reflétée par la halakha, qui stipule que lorsqu'une personne se lève pour prier la Amida, elle doit faire face à la direction de la terre d'Israël, et plus particulièrement au Kodech haKodachim (le Saint des Saints) du Temple.
La Michna Beroura (94:2) explique que cela signifie, que quelque soit le lieu où l'on peut se trouver lorsqu'on prie, nous devons se représenter comme si on se tenait réellement dans le Saint des Saints et qu'on y dit la Amida. [la loi juive n'est pas un texte qui exagère, elle décrit une réalité stricte. ]

Le Saint des Saints (kodech hakodachim) est l'endroit le plus saint de la terre ; la seule personne autorisée à y pénétrer est l'homme le plus saint du peuple juif, le Cohen Gadol, le jour le plus saint de l'année, Yom Kippour.
Nos commentateurs du 'houmach écrivent que même les anges les plus saints n'étaient pas présents lorsque le Cohen Gadol y entrait. Cette pièce est au-delà des limites de la physique, du temps et de l'espace.
Par exemple, nos Sages nous disent que l'Arche Sainte qui était située au centre du le Saint des Saints ne prenait pas de place. Le Saint des Saints mesurait 20 amot (coudées) sur 20 amot, et l'Arche se tenait au centre. La largeur des deux ailes des chérubins au sommet de l'arche était de 10 amot chacune, mais la guémara (Méguila 10b) dit que du bord des ailes jusqu'aux murs mesurait 10 amot de chaque côté. Cela signifie que l'arche elle-même ne prenait pas d'espace physique.

Chaque fois que nous prions, nous devons nous considérer comme étant là (dans le Saint des Saints), et comme nous l'avons déjà dit, il ne s'agit pas d'une simple idée ; on peut en fait se placer dans le lieu le plus saint du monde chaque fois que l'on commence la Amida, même si son corps physique reste à sa place à la synagogue.
[avec une vision non-juive, on se dit : ça va je suis toujours dans une synagogue, je n'ai pas bougé de ma place, qu'est-ce que Hachem peut en avoir de ma petite prière/personne.
Nous devons constamment renforcer notre vision juive de la réalité : nous avons un corps, mais nous sommes essentiellement une âme (spritituelle), qui évolue pendant notre prière jusqu'à réellement se trouver dans le kodech hakodachim, seule en face à face en énorme proximité avec Hachem, qui désire et apprécie chaque mot que nous prononçons.]
C'est la réalité parfaite (sans exagération) que l'endroit où nous nous trouvons devient un lieu de sainteté. En ce sens, le Choul'han Aroukh (Ora'h 'Haïm 102:1) écrit qu'il n'est pas permis de s'asseoir dans un rayon de 4 amot de quelqu'un qui dit la Amida.
Le Taz donne une explication à cela : Lorsqu'une personne prie la Amida, le sol sur lequel elle se tient devient une terre sainte (admat kodech), à tel point que toute personne se tenant dans cette zone doit se comporter d'une manière adaptée à un lieu aussi saint.
Si l'on s'assoit, cela montre que l'on considère que cette zone est comme n'importe quelle autre partie de la pièce et qu'elle n'a pas de sainteté. En se tenant debout, il affirme que cette zone est devenue un lieu de sainteté extrême.

-> Le 'Hovot haTalmidim nous exhorte à faire très attention à la manière dont nous agissons pendant le reste de la journée qui suit notre prière, afin de ne pas repousser toute la sainteté que notre âme a absorbée pendant son court laps de temps à se prélasser dans la proximité d'Hachem [qui est particulièrement vraie dans la Amida].

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-> b'h, voir aussi : Une prière = un face à face avec Hachem! : https://todahm.com/2020/12/27/une-priere-un-face-a-face-avec-hachem

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+ Agir comme un ange :

-> De nombreuses halakhot déterminant notre manière de prier la Amida, sont là pour nous permettre de ressembler aux anges..
Nous devons nous tenir debout (les anges étant "omdin" - debout), les 2 pieds joints, comme si nous n'avions qu'une seule jambe, à l'instar des anges (ce qui symbolise le fait qu'ils "marchent" dans une seule direction : celle que désire Hachem).
Certaines autorités soutiennent que le corps ne doit pas bouger du tout pendant la Amida, car tout comme les anges n'ont pas de corps physique, nous devons nous aussi minimiser toute trace de matérialité, puisque nos âmes se tiennent réellement devant le Trône d'Hachem et ont laissé nos corps physiques sur terre.
Pour la même raison, notre Amida ne doit être audible par personne, car notre voix représente également un aspect de notre matérialité/physique ; de plus, si d'autres personnes peuvent nous entendre, il semble que nous ne soyons pas en totale intimité avec Hachem. (si on a conscience d'être au plus près de D., alors pourquoi parler fort!)
Il n'est pas permis d'ouvrir les yeux pour regarder quoi que ce soit pendant toute la durée de la Amida (sauf si l'on lit dans un siddour), car on doit se sentir seul avec Hachem, sans rien d'autre dans le monde à ce moment-là.
[ nos Sages comparent un aveugle à un mort. Le rav Pinkous suggère que c'est la raison pour laquelle nous fermons les yeux pendant la Amida, car dans une certaine mesure, nous sommes également "morts", car notre âme a quitté le monde physique/matériel et est montée au Trône de Gloire dans les cieux.]
De plus, il ne faut pas s'asseoir, car cela symbolise la fatigue, qui n'est possible que pour un corps physique, mais pas pour une âme.

La prise de conscience de la tâche gigantesque que représente le déplacement de notre personnalité du monde physique vers le Kodech haKodachim surnaturel explique pourquoi les personnes pieuses ('hassid) des premières générations passaient une heure avant de réciter la Amida, et cela afin de se préparer jusqu'à ce qu'elles atteignent un niveau dans lequel elles se débarrassent totalement de toutes les distractions matérielles et de toutes les limitations de ce monde physique.
La halakha nous impose, à nous aussi, de passer au moins un moment avant de commencer, afin de rassembler nos pensées et de réaliser où nous sommes et ce que nous sommes sur le point de faire. [notre essence (âme) s'apprête à aller au près d'Hachem, le Roi des rois (on a vu que selon le Ram'hal, on atteint à ce moment une telle élévation spirituelle que les anges ne peuvent pas accéder à ce lieu.)]
Le rav Pinkous (Shéarim b'Téfila) écrit qu'il ne s'agit pas seulement d'une bonne idée [de s'y préparer], mais que c'est essentiel, et que si quelqu'un ne le fait pas, il est certain que sa prière ne sera pas couronnée de succès. Au contraire, plus on le fait, plus sa prière sera puissante.
[la prière n'est pas que bouger nos lèvres, c'est un voyage spirituel incroyable de notre âme, notre être intérieur. Plus nous développons et apprécions la grandeur de cela, plus nous pouvons en tirer de bénéfices. ]

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+ Plus proche que les anges :

-> Cette proximité avec Hachem pendant la Amida est une caractéristique unique de tout juif(ve).
Moché Rabbénou, dans son dernier discours aux juifs, nous décrit comme la plus grande de toutes les nations, parce qu'Hachem écoute nos prières.

-> La midrach (Yalkout Chimoni - Devarim 825) explique notre grandeur : "Nous prions la Amida tranquillement alors que même les anges les plus saints louent Hachem avec un bruit énorme, et ils ne peuvent que dire : "Hachem est béni de Sa place".
Le midrach poursuit en disant que la différence entre nous est que les anges sont loin d'Hachem et ne savent pas où Il se trouve vraiment, et qu'ils doivent donc louer très fort pour qu'Hachem les entende. Le juif, en revanche, sait qu'Hachem se tient juste à côté de lui et prie donc tranquillement, sachant qu'Hachem l'écoute.

-> Le 'Hafets Haïm ('Homat haDaat - chap.17) souligne que cette proximité n'est facilement accessible à quiconque que dans ce monde.
En revanche, dans le monde à venir, la place de chacun est fixe et il est impossible de se rapprocher d'Hachem ou de lui parler quand on le souhaite.
Il vaut la peine de profiter au maximum de ces opportunités inestimables pendant que nous les avons.

[actuellement même le plus grand racha lorsqu'il prie sa Amida, il se trouve dans le Saint des saints, avec une extrême proximité avec Hachem (que les anges ne peuvent pas avoir), ce qui ne sera pas le cas dans le monde à Venir (sauf téchouva sincère de son vivant).
Ainsi, nous ne devons pas écouter notre yétser ara qui essaie de nous sous-estimer, dévaloriser (tu n'es pas un tsadik, regardes tes fautes, comment peux-tu penser que tu es proche de D.), afin que nous n'exploitons pas l'incroyable pouvoir de nos prières, dont la Amida. ]

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+ Qu'est-ce que la Amida?

-> Le Ram'hal (Messilat Yécharim - chap.19) décrit la Amida comme le moment où : "[une personne] s'approche d'Hachem et parle littéralement avec Lui.
On Le supplie et Lui demande tous nos besoins, et Hachem entend ce qu'on dit et nous écoute, tout comme lorsque quelqu'un parle à son ami et que son ami l'écoute".

-> Selon les mots du rav Shimshon Pincus : "le principe de base de la prière est de sentir que le fait de se tenir devant Hachem est une réalité totale et tangible, aussi réelle que toute autre chose que nous connaissons".
C'est ce qu'exprime le fait qu'au cours d'une Amida, nous nous adressons à Hachem à la 2e personne, comme nous le ferions pour quelqu'un avec qui nous avons l'habitude de parler en face à face, plus d'une centaine de fois.

-> Essayons de visualiser ce que nous faisons lorsque nous disons Amida.
Lorsque nous nous avançons pour commencer la Amida, imaginons-nous en train de passer devant les anges les plus saints et les plus ardents, des êtres d'une sainteté totale, qui ne font rien d'autre que de louer constamment Hachem.
Nous passons devant les âmes des tsadikim les plus saints : le 'Hafets 'Haïm, le Baal Chem Tov, Rachi, les Amoraïm et les Tanaïm, le roi David, et ainsi de suite.
Nous continuons jusqu'à ce qu'ils soient tous loin derrière et que nous nous tenions seul devant le Créateur du monde, tout-puissant et infini, qui nous aime plus qu'un père pour son fils, qui, bien qu'il soit le Créateur de milliers et de millions de créatures, de planètes, d'étoiles et de galaxies, ne s'intéresse en ce moment qu'à nous (malgré toutes nos faiblesses et toutes nos fautes), et à ce que nous sommes sur le point de Lui dire.
Nous savons qu'Hachem, dans toute Sa gloire, nous écoute et attend de nous combler de bénédictions sans fin, et qu'en tant que Celui qui répond à nos prières, il est prêt à recréer le monde dès maintenant selon notre demande.
C'est avec cette conviction que nous nous avançons et que nous nous sentons en totale intimité et proximité avec Hachem.

-> Le rav Shimshon David Pinkous (Chéarim b'Téfila) ajoute une couche presque incompréhensible au déroulement de la Amida.
Dans le Téhilim (5,5), le roi David dit à propos d'Hachem : "Aucun mal ne séjourne avec Toi" (lo yégouré'ha ra).
Après toute l'élévation vers la Amida, nous entrons enfin dans une intimité totale avec Hachem dans le Kodech haKodachim ; dans une telle proximité avec Hachem, le mal et la faute ne peuvent pas s'infiltrer.
Lorsque nous commençons la Amida, nous laissons derrière nous toutes nos fautes et nous nous approchons d'Hachem avec une feuille blanche (de faute). À ce moment-là, nous nous tenons devant Hachem avec une pureté et une sainteté semblables à celles d'Adam haRichon dans le Gan Eden avant qu'il ne commette la faute de manger de l'Arbre de la Connaissance.

Le rav Pinkous (commentaire sur le Siddour) cite également des livres saints qui écrivent que jusqu'à ce point de la prière, l'amour d'Hachem pour nous n'est comparable qu'à celui d'un père pour son fils.
Cependant, pendant la Amida, il s'intensifie jusqu'à ce qu'il atteigne la plus grande expression d'amour que l'homme puisse comprendre : celle d'un mari et d'une femme l'un pour l'autre.
Quelques secondes passées à réfléchir à cette pensée devraient susciter une joie immense pour le privilège d'avoir reçu une telle opportunité, et conduire à une prière ardente et sublime.

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+ Se réjouir en tremblant :

-> Dans une situation si extraordinaire que la Amida, il faut être rempli de sentiments contrastés, que le roi David décrit comme "se réjouir en tremblant" (guilou bir'ada - Téhilim 2,11).
D'une part, la personne qui fait la prière est confrontée à une tâche véritablement impressionnante : être face au Créateur tout-Puissant et sous le regard des anges enflammés et des saints tsadikim, on est chargé de paroles (les mots de la Amida proviennent d'Hachem) qui pourraient changer le cours de l'histoire. La réaction naturelle est le trac. En effet, avant de commencer notre Amida, nous prononçons l'appel à l'aide désespéré du roi David à Hachem : "Mon Seigneur, ouvre mes lèvres pour que ma bouche proclame Ta louange" ( Ado-nay chéfataï tifta'h ... - Téhilim 51,17).

D'autre part, existe-t-il une plus grande joie qu'un tel sentiment de proximité avec Hachem?
Nous bénéficions d'une intimité totale, avec aucun autre être ou création ne s'interposant entre nous et le Créateur du monde.
Nous pouvons comprendre pourquoi le midrach (rapporté dans Messillat Yécharim - chap.19) nous dit que lorsque l'on se lève pour prier : "notre cœur doit être rempli de joie du fait que nous prions Hachem, à qui rien ne peut être comparé".

[Rabbi Na'hman de Breslev exprime dans sa célèbre chanson : "Si un juif avait conscience de ce qu'est être juif, alors il serait joyeux et il danserait jusqu'à 120 ans!" (im yéhoudi aya yodéa ...).
Rien que par le fait de pouvoir faire 3 Amida par jour, avec 3 occasions d'être en face tout proche de papa Hachem, qui avec fierté désire et apprécie nos paroles, cela devrait nous faire danser de joie d'être juif(ve)!! ]

-> L'une des plaintes les plus courantes dans la génération actuelle est que les gens manquent d'estime de soi. La meilleure façon d'améliorer l'estime de soi de notre enfant est peut-être de lui apprendre ce que signifie prier Hachem.
Il n'existe pas de sentiment d'estime de soi plus puissant que celui que nous venons de décrire.

[plus nous avons de l'estime de soi, moins on a besoin d'être dépendant de l'estime/honneur que peut nous donner autrui, et plus on aspire à agir avec grandeur spirituelle en accord avec la conscience qu'on a de notre grandeur personnelle (on a une partie Divine en nous, on accède fréquemment à une grande intimité avec le Roi des rois, ...) ]

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+ Les sentiments de la Amida :

-> Dans les descriptions de ce que les gens ont vu et ressenti lorsqu'ils étaient cliniquement morts, le thème commun à de nombreux récits est celui d'une personne voyageant dans un tunnel sombre. Au bout du tunnel, une immense lumière engloutissait totalement la personne, qui était submergée par un sentiment d'amour et de sécurité extraordinaires. Elle se sent sans souci, à l'aise, belle, détendue et totalement heureuse d'être là.

Quel est ce sentiment qui est éprouvé?
Le verset nous dit que tant que nous sommes en vie, il est impossible pour l'homme de voir Hachem. Cependant, nos Sages nous disent que lorsqu'une personne décède, Hachem vient et se révèle à elle (voir Yalkout Chimoni sur Iyov - chap.922) et de nombreuses sources se réfèrent à la présence d'Hachem comme à une lumière brillante.
Ces personnes, au seuil de la mort, ont été exposées, de façon minimale, à la Présence d'Hachem. Cette exposition s'est accompagnée d'un sentiment d'amour et de chaleur irrésistible, de sécurité et de libération de tous les soucis, de bonheur et du désir de rester là.

Nous n'avons pas besoin d'attendre la mort pour ressentir l'amour et la proximité d'Hachem.
Hachem a le même amour pour nous dès maintenant et désire nous combler de Ses bontés et de Son amour infini.
Cependant, dans ce monde, nous ne sommes pas capables de voir cela ouvertement. Si c'était le cas, nous n'aurions pas de libre arbitre et ne pourrions faire que ce qui est bon aux yeux d'Hachem, et le but de notre présence dans ce monde est de choisir d'accomplir Sa volonté et de déclarer ainsi Sa royauté dans le monde. Pourtant, nous devons être conscients que cet amour est réel, en ce moment même.

Lorsque nous nous levons pour la Amida, fermons les yeux et imaginons un instant que nous sommes exposé à une lumière éclatante, qui nous enveloppe ensuite d'une chaleur immense, et sentons que nous sommes inondé d'un amour infini.
Ce sentiment génère en nous un calme et un bonheur absolus. Pendant quelques instants, "respirons" cet amour et cette chaleur de la proximité d'Hachem et profitons de la paix de l'esprit et de l'absence de soucis.
Après avoir éprouvé un tel sentiment, nous devrions déborder d'excitation et de joie pour remercier Hachem rien que pour cette sensation, ainsi que pour toutes les bontés et les beautés dont Il nous comble en permanence. Nous sommes maintenant prêts à prier Hachem.

Si une personne pouvait ressentir cette chaleur et cet amour à tout moment, son désir d'accomplir la volonté d'Hachem s'en trouverait renforcé. Il serait impossible de fauter au moment où l'on ressent l'immense amour d'Hachem nous envahir totalement.
De même, comment pourrait-on se plaindre de sa vie lorsqu'on est submergé par la chaleur et la beauté de la proximité d'Hachem?
C'est pourquoi, dans la dernière bénédiction de la Amida, nous demandons : "Bénis-nous, notre Père, de la lumière de Ton visage" (bar'hénou avinou koulanou kéé'had béor pané'ha).
Notre plus grand désir est de voir et de sentir cette grande lumière de la présence d'Hachem.

Une fois que l'on ressent cette lumière d'Hachem, on a le bien ultime et on ne fera que du bien aux autres, comme le veut Hachem.
Nous concluons en disant qu'Il nous a donné la paix (shalom), qui vient du mot "shalem" (complet). La lumière d'Hachem procure le sentiment d'achèvement et de perfection, que nous avons tout ce dont nous avons besoin dans notre vie et que nous ne désirons rien d'autre que cette proximité avec Hachem.

[rav Avraham Tabor]

+ La guémara (Béra'hot 48b) nous apprend que l'auteur de la première bénédiction du birkat hamazon n'est autre que Moché Rabbénou, qui l'a composée comme la bénédiction à prononcer sur la manne.
Chaque fois que nous disons le birkat hamazon, nous prononçons exactement la même bénédiction que Moché et tout le peuple juif dans le désert ont prononcée sur la manne miraculeuse il y a plus de 3 300 ans.
Et le message est le même : la nourriture que nous mangeons aujourd'hui vient directement d'Hachem et est aussi miraculeuse que la manne l'était à l'époque.
[rav Avraham Tabor]

La puissance du Yéhé Chémé raba

+ La puissance du Yéhé Chémé raba :

-> La phrase : "Yéhé Chémé rabba mévara'h léalam léal'mé almaya" est la réponse la plus importe du kaddich.
La guémara (Shabbath 119b) enseigne que lorsque l'on répond cette phrase [du kaddich] de tout notre pouvoir (au maximum de notre ferveur), alors cela a le capacité d'annuler un décret néfaste, prévu pour une durée de 70 ans.

-> Un midrach (Heikhalot rabbati 6:3) décrit la rencontre entre Rabbi Yichmaël (l'un des grands tanaïm qui vivaient à l'époque de la destruction du 2e Temple) et l'un des anges Célestes, qui pleurait abondamment et dont les larmes coulaient de ses yeux. L'ange le conduisit dans les chambres cachées du Ciel pour lui montrer ce qui attendait le peuple juif et lui montra un carnet contenant une liste de terribles décrets. L'ange lui répondit qu'il devait revenir le lendemain et qu'il lui montrerait alors des châtiments encore plus terribles et effrayants.
L'ange lui dit alors "Chaque jour, bien d'autres souffrances, encore pires que celles-ci, sont décrétées, mais s'ils entrent dans leurs synagogues et répondent "yéhé chémé raba", nous ne permettons pas à ces décrets de quitter ces chambres."

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+ Arrêter la guerre :

-> Le 'Hafets 'Haïm,, dans une lettre publique publiée au début de la Première Guerre mondiale (imprimé à la fin du 'Hafets 'Haïm al haTorah) écrit ce qui suit :
"Le tumulte qui a éclaté dans le monde est effrayant. Il affectera le monde entier et tous les juifs, à la fois physiquement et spirituellement. Il ne fait aucun doute qu'il s'agit d'un message du Ciel pour nous réveiller et nous inciter à revenir à Hachem ...
Nous devons crier à Hachem et lui demander de nous sauver ... Et chaque personne doit aller à la synagogue avec ses fils afin de faire la prière du matin, de l'après-midi et du soir spécifiquement avec un minyan, afin de répondre à "yéhé chémé raba", "kédoucha", et "baré'hou" parce qu'en faisant cela, de nombreux décrets sévères contre les enfants de l'école et les jeunes filles.
Ainsi, de nombreux décrets difficiles à l'encontre du peuple juif sont annulés chaque jour, comme nos Sages nous l'ont enseigné.
On ne peut imaginer le nombre de sauvetages qui seraient apportés au peuple juif si seulement tout le peuple, hommes et enfants, se réunissait chaque jour à la synagogue pour les 3 prières quotidiennes afin de répondre à "baré'hou" et "yéhé chémé raba" en public (minyan), et certainement, grâce à cela, plusieurs milliers d'hommes seraient épargnés de la mort ..."

=> Nous devons avoir à l'esprit que tout juif à un pouvoir énorme en récitant quelques mots.
On peut sauver de mauvais décrets sur la collectivité du peuple juif, mais aussi individuellement, par exemple au Etats-Unis on pourra éviter qu'un juif ne perde son emploi, ou bien permette qu'en Angleterre un juif guérisse d'une maladie mortel.
[on nous montrera après notre mort tous les impacts incroyables de ces quelques secondes, quelques mots ... ]

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-> Le Shomer Emounim écrit que la possibilité d'annuler des décrets sur le peuple juif en répondant "yéhé chémé raba" (que Son Nom soit grandi) signifie que la vie d'un autre juif peut dépendre du fait que vous l'ayez dit avec kavana.
Si vous l'avez fait, et que grâce à cela, il a été sauvé de la mort décrétée, vous avez une part dans toutes les bonnes actions qu'il accomplira pour le reste de sa vie, car il n'a pu les faire que grâce à votre mérite.
Non seulement vous avez une part dans toutes ses bonnes actions, mais vous pouvez également revendiquer une part dans toutes les actions de ses enfants, petits-enfants et arrière-petits-enfants pour toutes les générations, car ils n'ont vu le jour que grâce à vous.
La récompense que vous pouvez obtenir est littéralement infinie!

-> Le Yessod véChorech haAvoda ajoute que c'est également un mérite pour les âmes dans le monde à Venir, qui grâce à notre prière sincère, sont autorisées à atteindre des niveaux plus élevés dans les Cieux et à se rapprocher d'Hachem.

De plus, le fait de répondre "yéhé chémé raba" est un accomplissement de la mitsva de sanctifier le Nom d'Hachem (vénikdachti béto'h bné Israël).
Puisque la récompense pour l'avoir dit apporte de l'aide à d'autres juifs, c'est aussi un acte de 'hessed, qui est une réalisation de la mitsva d'aimer son prochain juif (véaavta léréa'ha kamo'ha).
Le Shomer Emounim ajoute que l'on accomplit également la mitsva d'effacer le souvenir d'Amalek et d'aspirer à la guéoula finale (où le Nom d'Hachem sera pleinement grandi).

-> En outre, la guémara (Béra'hot 3a) rapporte que lorsque Hachem entend le peuple juif entrer à la synagogue et déclarer "yéhé chémé raba", Il secoue la tête et soupire, métaphoriquement parlant : "Heureux le Roi qui est loué de cette façon dans Sa maison, [ce qui fait référence au Temple] ; Qu'y a-t-il pour le père qui a exilé ses fils, et malheur aux fils qui ont été exilés de la table de leur père?"

Cela signifie qu'Hachem aspire à nouveau à la reconstruction du Temple, afin que "le père et le fils" soient réunis et que nous puissions proclamer Sa gloire.
"yéhé chémé raba" devient ainsi une raison pour Hachem de hâter l'arrivée du machia'h et la reconstruction du Temple.

"Vous n'avez pas besoin d'une permission spéciale pour parler à Hachem ; il n'y a pas d'heures d'ouverture de Son bureau. À tout moment, jour et nuit, vous pouvez avoir votre propre conversation en privée avec Hachem"
[rav Shach]

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-> Cette idée est décrite par la guémara ('Houlin 91a) comme un exemple de la façon dont Hachem chérit les juifs encore plus que les anges. Nous pouvons louer Hachem chaque fois que nous le souhaitons, alors que certains anges ne peuvent le faire qu'une fois par jour, d'autres une fois par semaine, par mois, par an ou pendant 7 ans, et d'autres encore doivent attendre 50 ans, et même alors, ne sont autorisés à louer Hachem qu'une seule fois et n'ont pas la permission de le faire à nouveau.

-> Tout juif affirme dans chacune de ses prières (Amida) que Hachem est "shoméa téfila" (Il écoute nos prières).

-> Le rav Shimshon Pinkous a témoigné que tout ce qu'il a accompli dans la vie est dû au fait que "j'ai parlé à Hachem de chaque chose".
[ introduction au Néfech Shimshon sur le siddour].

-> Dans la prière de Modim de la Amida, nous remercions Hachem pour les miracles et les merveilles qu'Il accomplit pour nous "à tout moment".
Le Pélé Yoetz (Beit Téfila) écrit que les miracles dont il est question ici sont le fait que nous pouvons parler à Hachem "à tout moment".

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-> Dans la 2e bénédiction de la Amida, nous disons : "Hachem est celui qui ressuscite les morts ... Il fait souffler le vent et Il fait descendre la pluie" (mé'hayé métim ata ... machiv aroua'h oumorid aguéchem).
Selon le rav Eliyahou Desslev, ils sont mis ensemble pour montrer que le vent qui souffle et la pluie qui tombe sont des événements miraculeux identiques au retour à la vie des morts. La seule différence est nous nous sommes habitués à la pluie et que nous ne voyons donc pas cela comme quelque chose qui sort de l'ordinaire.
[Hachem fait constamment des miracles pour nous, mais nous n'en avons pas conscience car ils sont cachés, car ils ont lieu trop fréquemment, ... ]

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-> Le Maharcha (Kidouchin 29b) écrit que nos Sages nous enseignent que nous ne sommes pas autorisés à nous placer dans une situation dangereuse et à compter sur le fait qu'Hachem accomplira un miracle pour nous sauver.
Toutefois, écrit-il, le fait d'être sauvé par la prière n'est pas considéré comme un miracle. Il est "naturel" que nos prières provoquent des événements miraculeux, car si nous considérons que tout ce qui se passe dans notre vie est un miracle et n'est contrôlé que par Hachem, alors il n'y a rien d'extraordinaire à ce qu'Hachem puisse changer le cours du monde pour vous aider.

[le Néfech ha'Haïm dit qu'à chaque seconde, Hachem recrée le monde.
En ce sens, le rav Chakh pouvait prier par exemple, pour que lorsque D. recréera le monde, il s'agisse d'une création parfaite, sans aucun défaut. Pour que le monde soit parfait, il faut que cet homme soit en parfaite santé. ]

-> Le rav Shach a écrit un jour à un étudiant qui traversait une période difficile : "Il n'est pas nécessaire d'être brisé. Un juif doit être heureux de pouvoir se tenir devant Hachem(qui seul peut tout) et lui demander : "S'il te plaît, guéris-moi!"

Réflexions sur le but principal des prières

+ Réflexions sur le but principal des prières :

-> Selon le Rambam (Hilkhot Téfila 1:1), une des 613 mitsvot est de prier tous les jours.

-> Nos Sages (guémara Béra'hot 32a) disent : "il faut toujours commencer par dire les louanges d'Hachem, et ensuite seulement prier."

Le Mabit (Beit Elokim) explique :
"En ce qui concerne la prière, l'homme doit réaliser avant de prier qu'il n'y a personne d'autre qu'Hachem qui soit capable de répondre à sa demande ou d'exaucer son désir, car c'est Lui qui a créé le monde, et c'est Lui qui est conscient de tout ce qui se passe.
Par conséquent, on doit d'abord louer Hachem pour affirmer qu'on réalise qu'en raison de Sa louange et de Sa grandeur, du fait qu'Il contient le monde et n'est pas contenu par lui, il convient de ne prier que Lui, car c'est Lui qui rend l'homme pauvre ou riche, qui abaisse et élève, qui dit et fait, et personne ne peut Lui dire ce qu'Il doit faire.
Une fois que l'on a compris cela, c'est à Lui que l'on adresse ses demandes."

-> Nos Sages nous disent qu'avant de prier et d'énumérer nos demandes, nous devons d'abord nous rendre compte que nous avons atteint la bonne adresse, c'est-à-dire que nous comprenons que le seul qui peut nous fournir tout ce que nous sommes sur le point de demander, c'est Hachem.
Nous commençons donc par chanter de nombreuses louanges de la grandeur et de la bonté d'Hachem, de Sa puissance infinie et de Sa suprématie.
Loin d'être une fausse flatterie, cette exigence de commencer la prière par la louange d'Hachem est la nécessité la plus fondamentale et la plus cruciale. Sans cela, la personne ne se rend pas compte qu'elle s'adresse à Celui qui peut l'aider.

[au-delà de remercier D. pour Ses bontés passées (se rendant compte que c'est grâce à Lui), les louanges sont aussi là pour développer notre certitude que notre aide peut venir uniquement d'Hachem, et de rien d'autre (rien ne peut se passer sans décret divin). ]

-> Le midrach se demande pourquoi nous prions et ne sommes parfois pas exaucés.
Il répond : "Parce qu'ils ne connaissent pas le saint Nom d'Hachem" (michoum chéénam yod'im ét chem haKadoch).
Le rav Munk explique que le Saint Nom signifie la connaissance de la grandeur et de la nature toute-puissante d'Hachem. Si quelqu'un se lève pour prier avec la conviction totale qu'il s'adresse à la puissance suprême (rien ne Lui est trop grand grand/dur ou petit), il demandera beaucoup plus sincèrement et aura plus de chances d'être exaucé.
À cette fin, nous devons commencer notre prière en exposant les louanges d'Hachem.

Le Séfer ha'Ikarim (4e essai, chap.47) ajoute que cela ne suffit pas. Supposons qu'une personne soit convaincue de la grandeur d'Hachem et sache qu'Il pourrait tout lui donner. Cependant, s'il ne se sent pas digne de recevoir et suppose donc qu'Hachem ne voudra pas lui donner, il ne demandera pas sincèrement à Hachem. [notre yétser ara nous laisse penser : qui es-tu pour que Hachem t'exauce? Tu n'es pas un grand tsadik, tu as pleins de fautes ... ce faisant nous ne prions pas au maximum! ]
C'est la raison pour laquelle notre prière ne sera pas exaucée. Hachem nous comble de Ses bénédictions sans fin parce qu'Il désire faire preuve de bonté à notre égard, que nous le méritions ou non. [Il écoute même les non-juifs, même les grands réchaïm qui lui demandent de l'aide. Car c'est une loi de ce monde : tu demandes à Hachem, et Il t'écoute! Mais si l'on demande pas, alors des bontés vont rester au "Ciel". ]
Ce n'est qu'une fois que l'on y croit pleinement que l'on peut approcher Hachem et lui demander tous ses désirs, confiant dans le fait d'avoir trouvé Celui qui peut l'aider et Celui qui l'aidera.

[ainsi, louer Hachem c'est prendre mesure de Sa grandeur infinie : Il peut tout, mais surtout Il désire et apprécie la prière de tout juif (peu importe ses actes : tsadik ou racha).
De même que D. est infini, on doit avoir une ambition infinie pour nos prières.
Hachem ne nous exauce pas en fonction de nos mérites, mais par une "bonté gratuite" (matnat 'hinam). ]

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+ Ne jamais perdre espoir :

-> Le Malbim développe cette idée.
Nous apprenons de nombreuses lois de la prière grâce à 'Hanna qui, après avoir été stérile pendant 19 ans, s'est rendue au Michkan pour prier afin d'avoir un enfant. Hachem a répondu à sa prière et elle a donné naissance à Shmouel, l'un des plus grands prophètes de l'histoire juive.
Pourquoi a-t-elle attendu si longtemps avant d'aller prier?

Le Malbim répond que chaque année, Elkana, son mari, l'un des plus grands sages de la génération, se rendait au Michkan pour les fêtes et priait en son nom. Cette année-là, 'Hanna était bouleversée par sa situation et le verset nous rapporte qu'Elkana lui dit : "Pourquoi pleures-tu? Je suis certainement meilleur pour toi que 10 enfants".
A ce moment-là, 'Hanna réalisa qu'au fond d'elle-même, son mari avait abandonné l'espoir qu'elle ait un jour des enfants et essayait de la consoler en lui disant qu'au moins, elle avait un bon mari.
Elle a alors compris qu'il ne servait plus à rien de continuer à l'envoyer prier pour elle, car s'il ne croyait pas que ses prières seraient exaucées, elles ne le seraient certainement pas.

Elle n'avait donc pas d'autre choix que d'y aller elle-même, parce qu'elle avait toujours la foi totale qu'Hachem pouvait lui accorder des enfants.
Dans sa prière, elle fut la première personne de l'histoire à s'adresser à Hachem en l'appelant "Hachem Tsévakot" (le D. des innombrables corps célestes et de l'immensité de l'espace).
Ce choix de nom était une affirmation de sa conviction de la grandeur infinie d'Hachem, sur laquelle elle fondait sa confiance dans le fait que, même après toutes ces années, il lui était tout à fait possible de porter un enfant.
Elle fut récompensée par la naissance d'un fils qui devint l'un des grands dirigeants du peuple juif.

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+ L'élément fondamental de la prière :

-> Comment pouvons-nous justifier qu'immédiatement après avoir terminé nos nouvelles demandes, nous rendions grâce comme si elles avaient déjà été exaucées?

Le Mabit (Beit Elokim) explique :
"Ils (les Sages) nous ont enseigné ici l'un des principes fondamentaux de la prière, à savoir que l'objectif de quelqu'un lorsqu'il prie ne doit pas être que ses prières soient exaucées. Le but de la tefila n'est pas d'obtenir une réponse à ses demandes, mais plutôt de montrer qu'il n'y a personne au monde à qui il convient de s'adresser en dehors d'Hachem, et de réaliser qu'il manque absolument de tout ce dont il a besoin dans ce monde et qu'il n'y a personne d'autre qu'Hachem qui puisse lui fournir ce dont il a besoin.
On Lui fait part de tous ses besoins pour démontrer ce point, et finalement la récompense viendra.
Cependant, le but de la prière n'est pas de prier simplement pour obtenir tous ses désirs. Et s'il avait su qu'il ne serait pas exaucé dans cette prière, il ne l'aurait pas prononcée."

-> La prière n'est pas une routine qui consiste à demander gentiment et à recevoir automatiquement ce que l'on a demandé, comme un parent qui refuse de donner à son enfant tant qu'il n'a pas dit "s'il te plaît".
Le but de la prière est complètement différent : il s'agit d'arriver à la réalisation la plus claire possible que, par moi-même, je n'aurais même pas les choses les plus élémentaires de la vie, ni la santé (même pas respirer une seconde de plus!), ni les enfants, ni le revenu, ni le bonheur, ni quoi que ce soit dont j'ai besoin ou que je désire dans la vie, et que Le seul qui puisse tout fournir est Hachem.
=> Ainsi, plutôt que d'obtenir quelque chose (comme un distributeur de billets), la prière est comme un exercice de musculation spirituelle, où le but est de renforcer profondément en nous que : "Une personne doit se rendre compte qu'elle manque absolument de tout ce dont elle a besoin dans ce monde, et qu'il n'y a personne d'autre qu'Hachem qui puisse lui fournir ce dont il a besoin."

-> C'est en ce sens que nous pouvons comprendre la prière du roi Shlomo lors de l'inauguration du Temple, dans laquelle il demanda à Hachem que toute prière faite par un non-juif soit exaucée sans condition, alors qu'un juif ne devrait être exaucé que s'il le mérite.
Si un non-juif priait et n'était pas exaucé, il pourrait en venir à douter de l'existence d'Hachem ou du moins de ses capacités.
Un juif, en revanche, ne prie pas pour être exaucé. Même s'il n'obtient pas ce qu'il a demandé, il a atteint le but de la prière : créer/renforcer un lien avec Hachem et démontrer qu'il est conscient que sa vie et ses besoins sont entre les mains d'Hachem (voir Rachi sur Méla'him II 8,43).

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-> Si le but essentiel de la prière est d'atteindre la réalisation qu'Hachem est le seul à pouvoir me fournir ce que je veux, et que la prière n'est pas simplement un moyen de recevoir ce que j'ai demandé, alors dès que j'ai terminé mes demandes, j'ai déjà atteint avec succès le but de la prière et je peux remercier Hachem de m'avoir permis d'y parvenir. [c'est un succès car son but essentiel a été atteint! ]
Le 'Hovot haLévavot ('Hechbon haNéfech - chap.3) cite l'un des tsadikim qui terminait sa prière quotidienne par la déclaration suivante :
"Je ne T'ai pas fait part de tous mes besoins pour T'encourager à me les donner, car Tu sais ce qui est le mieux pour moi et comment me traiter.
Je l'ai fait plutôt pour que je sente combien j'ai besoin de Toi et pour T'exprimer que je mets toute ma confiance en Toi."

-> Le mot hébreu pour "monde" est "olam" qui est lié à "néélam" (être caché).
Nous n'avons pas de vision claire d'Hachem dans ce monde et Il semble nous être "caché". Même après avoir atteint une conviction clair et évidente de Son contrôle total sur le monde pendant la prière, nous allons parfois à nos occupations dans le monde extérieur et soudain Hachem "disparaît".
Nous sommes confrontés aux lois de la nature et à une vie de cause à effet qui semble défier toutes les leçons que nous avons apprises pendant notre prière, et nous sommes en grand danger de perdre toutes les connaissances que nous avons acquises.
[notre yétser ara, la façon de penser du monde environnant, la facilité de ne pas vouloir être redevable aux bontés constantes d'Hachem, ... et c'est pourquoi nous disons les mêmes prières tous les jours, car nous avons de nouveau besoin de nous renforcer. ]

C'est pourquoi nous devons prier encore et encore pour lutter constamment contre les influences extérieures et nous rappeler continuellement, selon les paroles du Mabit :
"Le but de la prière est de reconnaître et de démontrer qu'il n'y a personne au monde à qui il convient de s'adresser en dehors d'Hachem, car Il est le Maître du monde, et nous manquons de beaucoup de choses, comme cela est mentionné dans notre prière.
Nous les lui mentionnons afin de nous rendre compte qu'il n'y a personne d'autre qu'Hachem qui puisse répondre à nos besoins ou qui puisse nous sauver de toutes nos peines, et nous nous déchargeons sur Lui de notre fardeau."

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+ Prier = faire le but de la création du monde :

-> Nous avons vu dans le Mabit que le but de la prière est de reconnaître que nous manquons de tout ce dont nous avons besoin dans la vie et que seul Hachem, qui est le Créateur du monde, est seul capable de nous le fournir.
Le Ramban nous enseigne que ce n'est pas seulement l'objectif de la prière, mais aussi le seul but pour lequel Hachem a créé le monde.
En d'autres termes, chaque fois que l'on prie Hachem, on accomplit la kavanat hayétsira (l'intention de la Création du monde).

Dans les mots du Ramban :
"La signification de toutes les mitsvot est que nous devons croire en Hachem, notre D., et reconnaître qu'Il est notre Créateur. C'est le but de toute la création, car il n'y a pas d'autre raison à la création, et Hachem n'attend rien d'autre des humains qu'ils sachent et reconnaissent leur D. qu'Il les a créés.
Le but de nos prières et de nos synagogues, ainsi que l'importance de la prière publique, est qu'il y ait un lieu commun où les gens se rassemblent et reconnaissent qu'Hachem les a créés et les soutient, et qu'ils rendent ce fait public et Lui proclament : "Nous sommes Tes créations!""

-> Nous disons dans nos prières : "Béni soit-Il, notre D., qui nous a créés pour Sa gloire" (chébaranou likhvodo). L'Aboudraham (commentaire sur le Siddour) explique : "Hachem nous a créés pour Le louer, car telle est Sa gloire."
L'homme a été créé uniquement pour servir et louer Hachem, et ce faisant, il apporte honneur et gloire à Son Grand Nom.

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-> "Hachem a créé le monde uniquement pour que les gens aient de la "yir'a" de Lui."
Que signifie "yir'at Hachem" (généralement traduit par "crainte d'Hachem")?
La racine "roé" (ראה) signifie "voir", et le rav Shimshon Raphael Hirsch explique que "yir'at Hachem" ne signifie pas avoir craindre Hachem, mais plutôt être constamment conscient de Sa Présence :
"La pensée de Sa grandeur ne vous quitte jamais, et que partout, toujours et en toute chose, vous voyez le D. tout-puissant, grand, créatif, omniprésent, régnant sur tout ... "yir'at Hachem" signifie, strictement, de voir D. partout et de sentir votre propre petitesse dans Sa grandeur".
[bien entendu, le résultat d'une telle prise de conscience sera d'avoir une crainte d'Hachem et de ne pas Lui désobéir ou de faire quoi que ce soit qui ne soit pas conforme à Sa volonté]

=> En résumé, la "yir'at Hachem" est la conscience constante de la présence d'Hachem dans tout ce qui se passe. Cette prise de conscience est ce que le Ramban décrit comme le but de toute la création.
Et c'est l'objectif de nos prières de développer en nous une conscience profonde et sincère qu'Hachem est derrière toute chose (rien ne peut se passer sans qu'il fasse un décret le permettant).

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-> Le rav Israël Salanter a dit un jour avec humour : "Beaucoup de gens déclarent qu'Hachem est le roi des 7 cieux et des 4 coins du monde, mais ils oublient de l'accepter sur eux-mêmes!"
On peut dire qu'Hachem est le guérisseur des malades et, en même temps, penser qu'on est tout à fait capable de s'en occuper soi-même. On peut trouver un bon médecin et prendre des médicaments, et on ira bien. Cela prouve qu'on ne croit pas au contrôle total (à 1000%) d'Hachem sur le monde.
Qui m'aide à trouver le meilleur médecin? Qui fait en sorte que les médicaments soient efficaces?
Ce sont toutes les mains d'Hachem qui le font. C'est pourquoi nous devons demander à Hachem de nous guérir.
Les personnes qui peuvent se débrouiller seules ne demandent pas aux autres de les aider. En demandant l'aide d'Hachem, nous faisons une double déclaration : Nous ne pouvons pas nous aider nous-mêmes, et Toi seul peut le faire (Tu as des pouvoirs illimités, et un amour inconditionné pour nous).
Ce n'est qu'en niant nos propres capacités que nous déclarons pleinement le contrôle total et absolu d'Hachem sur nos vies.

-> Rachi (Vayétsé 30,8) propose une traduction de "tefila" par "une connexion".
La prière permet d'analyser et d'améliorer notre conscience et notre compréhension d'Hachem, créant en fait une relation et un lien entre nous et Hachem.
C'est le but ultime de la prière : ouvrir la voie à une vie de proximité et d'intéraction avec le Créateur du monde.
[pour nous, l'occasion de la prière est un but en soi. C'est un moment privé qu'on a entre nous et Hachem, où l'on peut créer une relation étroite avec papa Hachem (le boss de tout).
Nos demandes n'étant que des prétextes "secondaires" (à ces moments de proximité), car notre passage sur terre est afin de construire/muscler notre connexion/relation avec D. ]

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+ Le grand nom d'Hachem

Nous disons dans le kadich : "Que Son grand Nom soit béni pour toujours" (yéhé chémé rabba mévara'h léalam). La guémara (Shabbath 119b) dit que quiconque récite cette prière du kadich avec une concentration totale est récompensé par l'annulation de tout décret sévère à son encontre.
Les Tossafot cite un midrach qui dit que lorsque les juifs entrent dans une synagogue et récitent cette prière à haute voix, cela annule les décrets sévères qui ont été pris à notre encontre.

Qu'y a-t-il de si spécial dans cette prière du kadich qui peut renverser des désastres potentiels?

Le "grand nom d'Hachem" (chémé rabba) signifie la plus grande perception de D. qu'il soit possible à l'homme d'avoir. En d'autres termes, il s'agit de la reconnaissance la plus claire possible de l'existence de D. et de son contrôle sur le monde. Nous prions pour que le monde entier (c'est-à-dire chaque créature et chaque être humain), pour l'éternité (à chaque seconde et dans toutes les situations possibles, pour tous les temps), parvienne à cette reconnaissance d'Hachem.
En bref, il s'agit d'une prière pour que toute l'humanité accomplisse la kavanat hayétsira (l'intention avec laquelle D. a créée le monde).
Lorsque quelqu'un utilise tous ses efforts et sa concentration pour prier sincèrement afin que le monde atteigne le grand objectif qu'Hachem a prévu pour lui, sa récompense est que les décrets sévères sont annulés.
En effet, ces décrets ont pour seul but de nous ramener sur le bon chemin, de nous rappeler Hachem et de revenir à Ses voies. Si quelqu'un est déjà conscient qu'Hachem contrôle le monde et qu'il prie et espère que tous les autres le réalisent également, il n'est pas nécessaire d'apporter d'autres décrets sévères comme moyens pour le pousser à le lui rappeler.

[rav Avraham Tabor]

"Les mots de notre prière sont comme de la dynamite, mais les mots prononcés avec kavana sont comme une bombe atomique".
[rav Shimshon Pinkous]

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-> La prière que nous prononçons se compose de 2 parties : les mots que nous disons et les pensées (kavana) élevées qui les accompagnent.
[ nous terminons nos prières par : "Que les expressions de ma bouche et les pensées de mon cœur trouvent grâce devant Toi, Hachem" (yiyou lératson imré fi véégyon libi léfané'ha). Nous demandons que les 2 parties de la prière, les mots réels que nous avons prononcés et la kavana que nous avions à l'esprit, soient favorables aux yeux d'Hachem. ]
La partie la plus importante est la kavana que nous avons à l'esprit en prononçant les mots, mais sans verbaliser les mots, on ne remplit pas son obligation de tefillah.

Cette relation entre la kavana et la récitation est comparée à la relation entre l'âme et le corps.
Il est évident que l'essence d'un être humain est son âme (sa personnalité et sa source de vie), mais sans un corps physique, l'âme ne peut pas vivre ou fonctionner dans ce monde.
La kavana que nous avons pendant nos prières est la vie et l'âme de la prière, mais elle est inutile sans son corps, les mots eux-mêmes.
[rav Avraham Tabor]

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La guémara (Béra'hot 15b) note que l'on doit être très attentif à prononcer correctement les mots de notre étude de la Torah et de notre. Par exemple, si un mot commence par la même lettre que celle qui termine le mot précédent, il faut marquer une légère pause entre les deux mots pour s'assurer qu'on a bien dit deux mots distincts et qu'on ne les a pas lus comme un seul long mot incompréhensible.

Le Yessod véChorech haAvodah cite le récit d'un pieux tsadik qui rencontra un jour Eliyahou haNavi et lui demanda pourquoi il n'était toujours pas venu annoncer que le machia'h était en route.
Eliyahou haNavi répondit : "Parce que les gens ne savent pas qu'il faut faire attention dans leur prière à lire les mots et les voyelles correctement".
L'auteur donne l'exemple suivant : si quelqu'un veut faire une bénédiction avant de manger et qu'il la marmonne sans prendre soin de prononcer les mots correctement, cela équivaut à ne pas en dire du tout et c'est comme s'il avait mangé sans dire de bénédiction.

[ selon la halakha stricte, on remplit son obligation même sans s'assurer qu'on a lu chaque mot correctement, mais ce n'est qu'un bédiavad (pas idéal) et ce n'est certainement pas la manière correcte de faire une bénédiction (voir Shoulchan Aroukh ibid. 62:1 et Michna Broura). ]

L’impact de l’humilité sur nos prières

+ L'impact de l'humilité sur nos prières :

-> "Plus que le maître de maison ne fait pour l'indigent, l'indigent fait pour le maître de maison" (midrach Vayikra rabba 34:8).
Lorsqu'une personne prie, elle doit se considérer comme appauvrie, comme si elle n'était rien, ainsi qu'il est dit : "Une prière pour le pauvre" (téfila léani ki yaatof - Téhilim 102,1).
[cette phrase peut être comprise comme signifiant : "La prière est quelque chose que l'on doit aborder comme si l'on était un pauvre" (en mérite, que l'on dépend pour tout à 100% d'Hachem, sans aucun plan B) ]

Lorsqu'une personne se considère comme importante (par son orgueil), une accusation est portée contre elle d'en haut.
De plus, les seules klipot (forces d'impureté/du mal) qu'une telle personne est capable de couper de leur source de force vitale, sont ceux qui correspondent à sa stature actuelle, mais pas celles qui sont soit plus élevées que son niveau, soit plus bas, puisqu'elle n'a aucun lien avec eux.
Mais lorsqu'une personne est humble, se considérant comme un pauvre, alors elle est capable de couper [toutes les klipot] même celles qui existent aux niveaux inférieurs.
[en se sentant "néant" (face à la grandeur infinie d'Hachem), nous réduisons à néant les anges Accusateurs qui pourraient empêcher nos prières d'être exaucées. ]

En se considérant comme pauvre et humble, et en priant, on accorde en fait de la bonté à D., car, comme nous l'avons mentionné plus haut, "plus que le maître de maison ne fait pour le pauvre, le pauvre fait pour le maître de maison."

[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Vayé'hi 49,19]

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=> L'humilité nous permet d'affaiblir les forces du mal.
Nos prières étant plus exaucées, nous faisons davantage plaisir à Hachem car Il pourra davantage nous combler de belles bénédictions.

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-> Hachem écoute avec attention les paroles du pauvre, ouvre les fenêtres du ciel et accepte sa prière avant toutes les autres, parce qu'il s'adresse à Lui, seul à seul, comme le laisse entendre le verset : "Devant Hachem, il répand sa plainte" (Téhilim 102,1).
A ce moment-là, les anges demandent les uns aux autres : "Que fait Hachem?"
On leur répond : Il s'occupe avec amour de Ses ustensiles cassés, c'est-à-dire des pauvres au cœur brisé. Car le pauvre aspire à verser des larmes en adressant sa plainte devant le Roi, et Hachem aspire à les recevoir, alors que même Moché dut attendre longtemps (40 jours) avant d'être agréé.
[Zohar - Balak 195a]