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On peut mieux prier dans ce monde que dans le monde à Venir

+ On peut mieux prier dans ce monde que dans le monde à Venir :

-> Le Imré Emet (cité dans Imré Shamai - Chémot 5,22) rapporte que le Maguid de Mézéritch avait promis à ses élèves qu'après sa mort, il travaillerait au Ciel pour annuler les décrets qui avaient été émis contre les juifs.
Quelque temps après son enterrement, les décrets n'ayant pas été annulés, ils firent une "ché'elat shalom" et le Maguid leur dit : "Dans le monde de la vérité, j'ai vu que tout fait partie de la bonté d'Hachem. Par conséquent, je ne peux pas travailler à l'annulation des décrets, car je sais qu'ils sont vraiment bons. Cependant, puisque vous êtes encore dans ce monde-ci et que vous ne pouvez pas voir la bonté, vous pouvez faire la prière pour annuler les décrets."

-> Le rav Mordé'haï 'Haïm de Slonim rapporte qu'un groupe d'hommes a un jour rencontré le rav Its'hak Méïr de Zinkov, le fils du rav d'Apta, à une époque où de nombreux décrets avaient été émis contre les juifs et ils lui ont demandé : "Votre père a dit qu'il refuserait d'entrer dans le Gan Eden tant que les juifs ne seraient pas sauvés de ces décrets. Pourquoi n'a-t-il pas tenu sa promesse?"

Le rav Its'hak Méïr reposa sa tête sur ses mains pendant un moment, puis dit : "Mon père vient de se révéler à moi et m'a dit ce qui suit : le verset dit : "diminou Elokim 'hasdékha békerev hékhalé'ha" (Téhilim 48,10). Cela signifie que lorsque nous sommes dans ce monde, il nous semble (diminou) qu'Il utilise Son attribut de jugement strict (Elokim), mais en vérité, "il y a de la bonté dans Sa chambre" ('hasdé'ha békerev hékhalékha).
Une fois que l'on passe dans la chambre d'Hachem, dans le monde à venir, il est clair que tout est pour notre bien et fait partie de Sa grande bonté".

Le rav Its'hak Méïr a conclu : "Par conséquent, je ne peux pas demander à mon père de demander que cette bonté nous soit retirée."

=> Il en découle que l'objet d'une prière peut ne plus avoir de sens une fois dans le monde de Vérité, et que ce n'est qu'avec une vision dans notre monde actuel qu'on pourra prier de tout de cœur Hachem pour avoir encore mieux (du bien que dans la douceur, sans amertume).

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-> Le 'Hafets 'Haïm demanda un jour à quelqu'un comment il allait et l'homme répondit : "Cela ne ferait pas de mal si les choses allaient un peu mieux".

Le 'Hafets 'Haïm lui dit : "Comment sais-tu que cela ne ferait pas de mal? Hachem sait mieux que toi ce qui est bon pour toi. Il se soucie de toi plus que tu ne te soucies de toi-même, c'est pourquoi Il veut certainement te donner tout ce qu'Il peut (soit l'infini). S'Il ne te donne pas plus, c'est un signe certain que le fait d'avoir plus n'est pas bon pour toi."

"Tout au long de la journée, il faut essayer de trouver du temps libre pour parler avec Hachem dans la prière et le chant. Et plus vous vous habituerez à (ce) discours de l'âme (sia'h hanéfech), plus votre cœur s'adoucira, votre esprit s'élèvera et votre âme se rapprochera d'Hachem"
[le rabbi de Piaseczno - 'Hovat haTamildim - pérek tét]

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-> Le rabbi de Piaseczno (Aish Kodech - Vayichla'h 5702) écrit qu'en exprimant à Hachem nos besoins personnels et spécifiques (même sur une chose toute petite, anodine), on crée en fait un récipient pour contenir la bonté ('hessed) d'Hachem.
Puisque, en réalité, même notre souffrance est une expression du 'hessed d'Hachem, au moins dans les niveaux les plus profonds de l'esprit d'Hachem, en Lui parlant et en exprimant notre douleur, souffrance, alors nos mots peinés peuvent en fait devenir des récipients pour que Sa bonté plus apparente soit déversée dans nos vies.

Prononcer « Ata » dans nos bénédictions = obtenir plus de proximité et d’amour d’Hachem

+ Prononcer "Ata" dans nos bénédictions = obtenir plus de proximité et d'amour d'Hachem :

-> Il peut y avoir des moments dans la vie d'une personne où elle n'est pas sûre d'aimer Hachem.
Dans ce cas, pourquoi nos Sages ont-ils établi que le texte standard de chaque bénédiction commence par une référence à Hachem en tant que "Ata" (Toi), comme dans "Barou'h Ata" (Béni sois-tu)?
Le "tu" (tutoyement) suppose une proximité, une certaine intimité.
Comment nos Sages ont-ils pu commencer les bénédictions par le mot "Tu" (ata) alors que l'on ne sent pas nécessairement qu'Hachem soit proche de soi ou qu'on éprouve de l'amour pour lui?

D'une manière générale, on peut s'interroger : comment est-il possible de se sentir éloigné d'Hachem? Hachem est proche de chaque personne (juive), toujours. Très proche.
En ce qui concerne Hachem et la spiritualité, la Torah dit : "ki karov élé'ha hadavar méod béfi'ha oubilvavé'ha" (la chose est très proche de toi, dans ta bouche et dans ton cœur - Nitsavim 30,14).
Si la Torah dit qu'Hachem est proche, et pas seulement proche mais très proche, comment pouvons-nous sentir qu'Hachem est si loin ?

Cependant, le Beit Aharon (Nitsavim 30,14) note que ce verset place "dans ta bouche" avant "dans ton cœur". Il explique que cela nous révèle que pour se sentir proche d'Hachem et l'aimer, il faut se rapporter à Lui comme s'il était proche.
Parlez-lui, littéralement, comme s'il était devant vous. Il y a d'abord "dans ta bouche" et ensuite "dans ton coeur" = le fait de s'adresser par notre coeur à Hachem comme s'Il était proche permet à Hachem d'être proche de nous (dans notre coeur).
[malheureusement, on agit à l'inverse en attendant qu'Hachem vienne chez nous (alors que notre égo prend beaucoup de place), plutôt que d'utiliser toute occasion pour l'inviter davantage chez nous! ]

L'idée est qu'Hachem est toujours proche de nous. Si nous ne nous sentons pas proches, c'est parce que quelque chose nous en empêche, chaque juif aime (naturellement) Hachem.
Le fait de s'adresser à Hachem comme s'Il était proche fait tomber les barrières. Travailler sur la conscience générale qu'Hachem est proche, et faire la prière avec la conscience qu'Hachem est devant nous, peut combler le fossé qui nous sépare.

Nos Sages ont formulé le texte actuel des bénédictions d'une manière qui minimise la distance. Dire "Barou'h Ata" n'est pas simplement une réaction à la proximité d'Hachem, c'est en fait la créer.
Dire le mot "Ata" (on tutoie le Maître du monde!) avec une sincérité authentique, en voyant Hachem littéralement devant nous, nous fait sentir Hachem devant nous, même si au départ nous avions l'impression qu'Il n'était pas là.
Il doit en être ainsi. Nos Sages on fait une telle formation "Ata", qui génère en réalité une sensation de proximité et m'amène à ressentir de l'amour pour Hachem, même si ce n'est pas le cas initialement.

Le verset dit : "Ata Cohen lé'olam" (Tu es un Cohen pour toujours - Téhilim 110,4).
Le Maguid de Kozhnitz explique que le Cohen est un symbole de bonté ('hessed - voir Zohar 3,145b), et qu'ainsi, à un niveau plus profond, le verset suggère que le mot "Ata" est une bonté éternelle.
Le fait qu'un juif puisse dire "Ata" est une bonté sans égale. Cela signifie qu'Hachem, qui a créé, dirige et soutient l'univers tout entier, se tient juste là, devant moi, lorsque je fais ma prière et à tout moment.
Le fait que je dise "Barou'h Ata" lorsque je fais la prière implique qu'Hachem est littéralement là, devant moi. Par cela, je fais qu'Il est davantage en moi (dans mon cœur). C'est une bonté sans pareille.

Bien qu'il puisse sembler étrange, voire faux, de faire la prière comme si Hachem était devant nous alors que nous ne le sentons pas, ou comme si nous l'aimions alors que nous ne l'aimons pas, c'est en fait le contraire qui est vrai.
Il n'y a rien de plus authentique que de faire cela, puisqu'Il est vraiment près de nous et que nous L'aimons vraiment. Notre partie intérieure la plus profonde et la plus réelle le sait et le ressent, même si notre partie consciente ne le sait pas.

Ce qui en ressort, c'est que la façon de se travailler à aimer Hachem est de reconnaître Sa proximité constante avec nous :
- en prononçant le mot "Ata" dans les bénédictions avec une sincérité et une intention (kavana) véritables ;
- prier tout en se concentrant profondément sur le fait qu'Il est devant vous ;
- faire un effort supplémentaire pour reconnaître Sa présence constante et savoir qu'Il est toujours avec vous.

Lorsque nous mettons Hachem devant nous, Il sera devant nous. Lorsque nous agissons comme si nous L'aimions, nous commençons à L'aimer.
Il en va de même pour notre relation avec Hachem. Plus nous nous efforçons d'engager la conversation avec Lui, plus le lien sera fort.

[rav Kalonymos Kalman Shapira - le rabbi de Piaseczno - Aish Kodech - Vayigach 5702]

=> se rapporter à Hachem comme si nous l'aimons, nous aidera à l'aimer.

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-> En réalité, chaque personne a sa propre révélation unique d'Hachem, essentiellement son propre "Ata" unique. Bien qu'Hachem soit immuable et toujours le même, le lien de chaque personne avec Hachem se fait à travers son essence unique, ce qui rend le lien, la connexion de chaque personne unique.

Le Rabbi explique que c'est la profondeur du Rachi (Vayikra 1:1 s.v. vayikra, "Hakol..."), qu'Hachem a parlé à Moshé d'une voix forte et tonitruante, mais que seul Moshé était capable de L'entendre. L'idée est que, malgré le fait que la présence d'Hachem est partout et tout le temps, chaque Juif se connecte à Lui d'une manière unique et personnelle. Moshé a entendu Hachem en tant qu'individu, de la manière dont il était le seul à pouvoir le faire - et il en est de même pour chaque Juif.

-> Le rabbi de Piaseczno fait référence au Maor vaChémech (Vaéra), qui explique le verset : "sod Hachem liré'av" (que les secrets d'Hachem sont révélés à ceux qui Le craignent - Téhilim 25,14).
Le Maor vaChémech explique que les "secrets" mentionnés ne peuvent se référer simplement à une sagesse secrète telle que les secrets de la Kabbale, puisqu'ils peuvent être écrits et révélés à ceux qui les étudient. Les "secrets" (sod) dont il est question sont le lien unique de chaque personne avec Hachem, lien qu'elle est la seule à posséder. Ce n'est pas un secret parce qu'il n'est pas connu des autres.
Il est appelé secret parce qu'il ne peut pas être connu des autres, car il est personnel.

-> Dans les birkot haTorah, nous nous référons à Hachem comme le "barou'h ata ... mélamed Torah lé'amo Israël" (celui qui enseigne la Torah à Sa nation Israël). Si c'est le cas, en quoi cette bénédiction est-elle destinée à l'étude personnel d'une personne? Elle semble se concentrer sur le concept de la Torah au niveau national, et non au niveau personnel.
Le Rabbi de Piaseczno explique qu'en disant "Ata", nous retirons de la Torah notre lien personnel. La Torah est immuable, mais notre lien avec elle est unique.

=> Hachem est partout, néanmoins plus on fera l'effort de s'imaginer Hachem en face de nous, que nous avons un amour et une proximité mutuelle énorme, alors plus on a la capacité de générer davantage de présence d'Hachem à nos côtés, davantage d'amour et de lien avec Lui.
Ainsi, chaque juif a une relation unique avec Hachem.

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-> Le rabbi de Piaseczno (Aish Kodech) souligne qu'Hachem est la source de toute les yéchouot (délivrance à toutes nos difficultés). Plus nous Le faisons entrer dans notre vie, plus Il y est présent, et par conséquent, lorsqu'Il y est présent, les yéchouot (personnelle et collective) y sont présentes et la souffrance même qui empêche notre amour est également guérie.

Il écrit : "Le résultat final est la révélation (d'Hachem), le fait d'être en face de Lui et de s'accrocher à Lui, ce qui tire le salut (de nos souffrances, difficultés) vers nous et tout le peuple juif. Amen."

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-> Les juifs utilisent la 2e personne, le tutoiement (ata), tandis que les anges, quant à eux, ne se réfèrent à Hachem qu'à la 3e personne. Ils disent "Kadoch ... Hachem... kévodo" (Saint est Hachem, le monde est rempli de Son honneur - Yéchayahou 6,3) et "Barou'h kévod Hachem mimkomo" (Béni soit Hachem de Sa place - Yé'hezkel 3,12).
Le rabbi Piaseczno écrit que les anges ne peuvent pas avoir d'impact sur leur relation avec Hachem (ils restent toujours à la même place), mais qu'un juif peut le faire (plus on s'imagine Hachem proche de nous, plus on se créé une réalité où l'on est proche d'Hachem). En effet, le juif est plus grand que les anges.

-> Le rabbi de Piaseczno discute de la grave erreur de laisser son esprit vagabonder pendant la prière, en particulier compte tenu du fait qu'on a le privilège de pouvoir parler à Hachem, en face à face, et de se référer à Lui en tant que "Ata".

-> Dans la prière de rabbi Elimélé'h de Lizhensk, il dit :
"Nos pensées devraient être pures, propres, claires et fortes, et chaque homme sait que s'il voyait dans ses yeux, littéralement, comment il se tient devant Hachem, il n'aurait aucune inclination à faire le mal.
C'est exactement le contraire : Toute sa spiritualité et son âme expulseraient des paroles saintes devant Hachem".
L'idée est que les sentiments de distance par rapport à Hachem viennent du fait que l'on ne voit pas Hachem en face de soi.

-> b'h, voir aussi : Une prière = un face à face avec Hachem! : https://todahm.com/2020/12/27/une-priere-un-face-a-face-avec-hachem

Etre à la synagogue = vivre plus longtemps

+ Etre à la synagogue = vivre plus longtemps :

-> La guémara (Béra'hot 8a) affirme que les habitants de Bavel avaient le mérite d'aller à la synagogue tôt le matin et d'y rester tard le soir, ce qui leur permettait de vivre longtemps.

Le midrach (Yalkout Chimoni Dévarim 11:871) rapporte l'histoire d'une femme âgée qui s'est adressée à Rabbi Yossi ben Halafta. Elle lui dit qu'elle est devenue trop vieille et qu'elle ne voulait plus vivre ; elle n'aimait plus manger ni boire et elle aimerait quitter ce monde.
Il lui demande ce qu'elle a fait pour mériter une vie aussi longue. Elle répondit : "Même lorsqu'il y a quelque chose que j'aime vraiment, je le laisse de côté pour aller à la synagogue tous les matins".
En entendant cela, il lui dit : "Arrêtez d'aller à la synagogue pendant 3 jours."
Elle suivit son conseil et le 3e jour, elle tomba malade et mourut.
Comme l'a dit le roi Shlomo : "Louable est la personne qui M'écoute, qui se hâte à Mes portes chaque jour", et le verset suivant dit : "Car celui qui Me découvre découvre la vie" (Michlé 8,34).
Le fait d'aller à la synagogue tous les jours permettait à cette femme de bénéficier d'une longue vie. Une fois qu'elle a cessé d'aller à la synagogue, elle a enfin pu quitter ce monde, comme elle l'avait demandé.

-> Une synagogue est un microcosme du Temple ; c'est un lieu de sainteté.
Le simple fait de respirer l'air d'une synagogue apporte des bénédictions de force et de longévité.
[Yessod haEmouna - Likouté Shass 57]

-> Aujourd'hui, lorsque nous sommes en exil, le lieu de repos de la Chékhina se trouve dans la synagogue, qui contient en quelque sorte un microcosme de la sainteté de la terre d'Israël.
[Noda biYéhouda - drouché haTsla'h - drouch 6 Shabbath Shouva]

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-> Pourquoi en est-il ainsi?
La tradition juive considère que les mazalot (constellations) du ciel dirigent le destin des individus et des nations en bas. Cela est vrai dans la diaspora (hors d'Israël), mais cela n'est pas le cas en terre d'Israël, où c'est Hachem Lui-même qui dirige le destin de chaque personne et du pays.

Vivre une longue vie en Israël est le résultat direct du fait que la personne n'est pas influencée par les constellations (mazalot). En vivant en Israël, l'individu vit au-delà des lois de la nature et du fonctionnement typique du monde.
De même, la synagogue est un lieu où la présence d'Hachem, la Chékhina, est plus prononcée et plus évidente, à l'image de ce que l'on ressent lorsqu'on vit en Israël.

En passant du temps à la synagogue, une personne s'imprègne de la sainteté qu'elle absorberait en vivant en Israël et sera donc bénie par une longue vie.
La fréquentation de la synagogue et une longue vie vont de pair.

[ rav Yonathan Eibshitz - 'Hidouché rabbi Yéhonathan ]

L’importance de lire des Téhilim

+++ L'importance de lire des Téhilim :

+ La grandeur de cette lecture, même sans en comprendre les mots :

-> Le midrach (Socher Tov sur Téhilim 19,15) déclare : "yiyou lératson imré fi" (que les paroles de ma bouche soient agréables [à Tes yeux] ).
Le roi David a demandé à Hachem que la récitation des Téhilim soit ancrée chez les juifs de toutes les générations. Ce ne doit pas être comme lire un séfer de moussar.
Au contraire, ce doit être comme si l'on se plongeait dans l'étude de la Torah Orale des [traités très difficiles] de Négaïm et de Ohalot, et l'on doit recevoir une récompense en conséquence.

L'explication simple de ces mots est que même si des gens simples disent des Téhilim, ils doivent recevoir la même récompense que les grands érudits de la Torah qui sondent les profondeurs des domaines les plus difficiles de la Torah.
Cependant, le rav Mordé'haï Dov de Hornesteipel (gendre du rav de Sanz) explique différemment. Il cite Rachi sur la paracha Tazria qui dit que les négaïm (plaies, affections lépreuses) ne deviennent purs ou impurs qu'après avoir été déclarés tels par un Cohen.
La source de cette affirmation est le Torat Cohanim (13,49) qui dit que même un Cohen ignorant, qui ne connaît pas bien les halakhot, peut déclarer qu'une néga sur un Israël qui est un talmid 'hakham (érudit en Torah) est tahor (pur), mais le talmid 'hakham Israël (non Cohen ou Lévi), qui connaît toutes les halakhot couramment, ne peut pas le faire pour lui-même.

En gardant cela à l'esprit, il explique que le roi David demandait à Hachem que celui qui lit les Téhilim, même s'il est ignorant, ait le même pouvoir qu'un Cohen dans le domaine des négaïm et des taharot.
Il doit être capable de purifier l'impur et de rectifier le monde, même s'il n'est pas un érudit.

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+ Avoir le pouvoir du roi David :

-> Voici les paroles du rav Shimshon Pinkous sur le sujet de la récitation des Téhilim (extrait du séfer Tiféret Shimshon sur la Haggadah de Pessa'h) :
Les séfarim (livres saints) rapportent l'allusiont qui affirme que les dernières lettres du premier verset de Chémot forment le mot "Téhilim" (וְאֵלֶּה שְׁמוֹת בְּנֵי יִשְׂרָאֵל הַבָּאִים).
L'explication est que la descente de Yaakov et de ses fils en Egypte a été le premier exil, et qu'il a été le fondement et la racine de tous les exils ultérieurs. [l'exil d'Egypte contenait des aspects de tous les exils futurs. ]
La Torah laisse entendre que les outils nécessaires pour supporter le dur exil [actuel] sont les prières à Hachem, en particulier les chants de Téhilim.
[les lettres de Téhilim sont les initiales de : "Téchouat Hachem Lékol Yéhoudi Mévakéch" = le salut de Hachem est pour tout juif qui le demande].

Les prières édictées par nos saints ancêtres ont un pouvoir particulier, tout comme le texte de nos prières quotidiennes édicté par les Sages de la Grande Assemblée (Anché Knesset haGédola), qui comprenaient de nombreux prophètes. Telle est l'origine [par roua'h akodech] de la composition de notre sidour.

On peut comparer cela à quelqu'un qui frappe un mur avec une boule de démolition en métal utilisée pour démolir une maison. La boule doit être lancée sur le mur avec beaucoup de puissance pour le faire tomber. Cependant, si elle est remplie d'explosifs, il suffit de la lancer légèrement sur le mur pour qu'elle explose et fasse tomber tout le mur.
De même, les prières des Anché Knesset Guédola ont été imprégnées d'une puissance explosive qui leur confère la capacité d'abattre les murs et d'atteindre Hachem.

Parmi ces prières, que nous récitons quotidiennement, figurent des chapitres du livre de Téhilim du roi David, qui contient des prières pour tous les défis et toutes les difficultés, et pour tous les aspects de la vie.
Tout ce qui peut arriver a été inclus par le roi David avec son roua'h hakodech (esprit saint). Et quiconque récite ces prières bénéficie du pouvoir impressionnant du roi David, qui est bien plus puissant que n'importe quelle intention du cœur que l'on peut insuffler par soi-même.
C'est comme si le roi David priait pour nous, ce qui est un pouvoir si grand qu'il peut annuler toute souffrance dans le monde.

Chaque juif devrait s'habituer à réciter régulièrement des Téhilim.
Dans les générations passées, les gens disaient beaucoup de Téhilim chaque jour, et quiconque le fait aujourd'hui est digne d'éloges, surtout s'il le fait chaque semaine ou chaque mois et s'il en rajoute dans les moments difficiles.
Comme toutes les bonnes coutumes, cela peut être difficile au début, mais cela deviendra lentement mais sûrement une partie intégrante de votre vie. Et, grâce à cela, vous verrez l'aide divine et le succès dans tout ce que vous ferez.

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+ Cela nous rapproche d'Hachem :

-> Le rav Pinkous note qu'une bonne partie du livre de Téhilim consiste pour le roi David à demander à Hachem de se venger de ses ennemis. Pourquoi récitons-nous de tels versets comme une forme de prière pour une personne malade ou autre problématique?

Le rav Pinkous répond par la parabole d'un homme qui s'est rendu à l'étranger pour collecter des fonds pour une cause charitable. Avant de se rendre chez un homme riche pour lui demander de faire un don, ce collecteur se renseignait sur lui et sur ses intérêts dans la vie afin de pouvoir engager la conversation avec lui.
Un jour, il organisa une rencontre avec un certain philanthrope, et après avoir discuté avec lui pendant un certain temps et appris à le connaître, il commença à lui parler de la cause pour laquelle il collectait des fonds. L'homme riche lui dit : "Mon ami, ne t'inquiète pas. Puisque nous sommes déjà amis, je te donnerai tout ce dont tu as besoin."

De même, les Téhilim sont un moyen de se rapprocher d'Hachem et de "devenir ami" avec Lui. En le louant, nous nous rapprochons de lui.
De plus, lorsque nous parlons de la chute des ennemis de David, qui étaient également Ses ennemis, nous nous rapprochons également de Lui.
Une fois que nous l'avons fait, nous n'avons même pas besoin de demander ce dont nous avons besoin. Dès que nous mentionnons ce que nous voulons, Il (Hachem) est heureux de nous le donner.

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+ Se connecter à Hachem :

-> Le Chla Hakadoch (Inyané Téfila véSéfer Torah - p.84) écrit : "Quiconque souhaite se connecter à Hachem doit se connecter au livre de Téhilim."

-> Le Réchit 'Hokhma (chaar ha'Ahava 10,29 et suivants) écrit que la lecture des Téhilim suscitent l'amour entre Hachem et le peuple juif.
Il compare cela à un roi humain qui entend son serviteur le louer et dire à quel point il est grand. Bien sûr, le roi l'aimera et voudra l'aider.
De même, lorsque Hachem voit une personne dire des Téhilim et exprimer son amour et ses louanges à Hachem, Il l'aimera également.

Il utilise cette idée pour expliquer le verset : "ranénou tsadikim b'Hachem" (les tsadikim louent avec Hachem - Téhilim 33,1). Lorsque les tsadikim louent, ils sont "avec Hachem" (b'Hachem), ils sont entièrement liés, connectés à Lui.

-> Le 'Hida (séfer Roch David) affirme que celui qui dit des Téhilim est capable de se connecter à Hachem, à Sa Torah et à Ses mitsvot, et qu'il sera capable d'éviter de parler lachon ara.

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+ Une ségoula pour le bita'hon :

-> Il est dit dans le Yalkout Méam Loez : "Dire des Téhilim est une grande chose. Lorsqu'on les dit, c'est comme si le roi David lui-même les disait. Il les établit avec le roua'h hakodech, et il y a du roua'h hakodech parmi les mots. Et lorsque l'on dit les Téhilim, on éveille ce roua'h hakodech avec notre bouche, à tel point que l'on considère que c'est comme si David lui-même les disait.
Cela est donc de très bon augure pour guérir les malades et pour donner à une personne le bita'hon en Hachem, en lui disant que grâce aux Téhilim, elle sera sauvée".

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+ S'élever au-dessus de la Rigueur :

-> Le Noam Elimélé'h (Likouté Shoshana) écrit que tous les prières et les louanges d'Hachem nous relient à un grand monde supérieur appelé "Téhila". Il s'agit d'un monde de grande lumière, où la midat hadin (attribut divin de Rigueur) n'a pas la capacité de porter des accusations contre nous et où tous les mauvais décrets sont effacés.
C'est pourquoi les chants de David sont appelés "Téhilim", car ils peuvent accomplir n'importe quoi et Satan n'a pas la capacité de les entraver.

Le Noam Elimélé'h ajoute que c'est le sens du verset : "Chantez à Hachem un chant nouveau. Sa téhila est dans l'assemblée des 'hassidim" (chirou l'Hachem chir 'hadach, téhilato bik'al 'hassidim - Téhillim 149,1). Cela signifie que le pouvoir de la téhila est entre les mains des personnes pieuses qu'Hachem considère comme des 'hassidim.

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+ Les Tehillim protègent dans les deux mondes :

-> Le mérite de réciter les Téhilim est de gagner de bonnes portions dans les deux mondes. On nous donne une bonne vie dans ce monde et dans celui à Venir.
Le 'Hida (séfer Avodat Hakodech - Moré B'Etzba 3,119) écrit : "Celui qui a l'habitude de dire des Téhilim sera protégé dans ce monde et dans le monde à Venir.

Le séfer Tehila léDavid (ot 18) écrit au nom du séfer Eretz Ha'haïm (introduction à son commentaire sur les Tehillim) que celui qui récite des Téhilim chaque jour est assuré d'avoir une part dans le monde à Venir (olam aba).

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+ Un remède pour tout :

-> Le rav Yonathan Eibshitz (Yaarot Dvach 1ere partie - drouch 3) écrit : "Il vaut mieux dire un peu avec kavana que beaucoup sans kavana ... les prières quotidiennes ont un lien avec les Cieux ... et les Téhilim sont un remède pour tout."

-> Le Maor vaChémech (paracha Michpatim) dit au nom du Radak que le roi David a prié pour tout ce dont le peuple juif aurait besoin jusqu'à la venue du machia'h. Il a prié pour que chaque malade soit guéri, pour que chaque personne en bonne santé ne tombe pas malade, pour que tout le monde ait la parnassa et pour que tous les décrets sévères soient annulés.
Toutes ces prières sont évoquées dans les Téhilim.

-> Le rav 'Hanoch Tsvi de Bendin (séfer Yé'hahen Pe'er) note que les dernières lettres des mots "élé chémot bné Israël habaim" (voici les noms des enfants d'Israël qui sont venus - וְאֵלֶּה שְׁמוֹת בְּנֵי יִשְׂרָאֵל הַבָּאִים - Chémot 1,1) forment le mot "Téhilim" (תהילים).
Il explique que les mots "haba'im Mitsrayéma" (qui sont venus en Egypte) peuvent être compris comme se référant à un moment où une personne arrive dans des "métsarim", des limites et des obstacles. La solution pour être sauvé de ces défis est de dire des Téhilim.
[en effet, les Téhilim peuvent nous sauver de tous nos problèmes. ]

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+ Yaakov et Yossef ont dit Tehillim :

-> Le midrach (Béréchit rabba 68,14) déclare : "Pendant les 20 années où Yaakov est resté dans la maison de Lavan, il a dit des Téhilim. Tout le temps que Yossef a passé à Egypte, il a été occupé par les Téhilim."

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-> également sur l'impact des Téhilim : https://todahm.com/2020/07/22/les-tehilim

-> La puissance des Téhilim : https://todahm.com/2024/10/06/la-puissance-des-tehilim

Un juif ne doit jamais désespérer de prier Hachem

+ Un juif ne doit jamais désespérer de prier Hachem :

-> "Si l'on prie et que l'on n'est pas exaucé, il faut prier de nouveau" (guémara Béra'hot 30b).

-> Le Zéra Kodech (Vayigach 44,18) enseigne :
On ne doit pas abandonner, et on doit se tourner vers Hachem une fois de plus, car Hachem désire les prières du peuple juif.
Même si quelqu'un fait la prière plusieurs fois et ne reçoit pas ce qu'il a demandé, il ne doit pas dire qu'il a essayé et qu'il n'a pas réussi et que, par conséquent, il ne voit pas de raison d'essayer à nouveau. Au contraire, il doit persister à prier Hachem, car chaque prière suscite Sa compassion.

Hachem veut que nous lui parlions. C'est pourquoi Il place en chacun de nous une " 'hélek Eloka mimaal", une portion sainte Divine (tout juif a toujours une partie d'Hachem en lui!), qui aide nos prières à être acceptés.
Chaque fois que nous prions, cette portion sainte qu'Hachem a placée en nous prie à nos côtés, ce qui permet à nos prières d'être acceptées.

Tout juif a constamment en lui une partie d'Hachem (même si on est tombé plus bas que bas, même si l'on fait les pires choses, une partie Divine reste en tout juif). Nous pouvons toujours continuer à parler à Hachem et Il entendra et acceptera nos prières.
Ainsi, il faut toujours se rappeler que lorsqu'on prie, une partie d'Hachem prie avec nous. Par conséquent, il ne faut jamais désespérer et il faut toujours continuer à prier.

"Il y a un temps pour étudier la Torah et un temps pour faire la prière"
[guémara Shabbath 10a ]

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[ notre yétser ara a tendance à mélanger les choses (on fait plusieurs choses à la fois), pour nous éviter de pouvoir se concentrer à 100% sur ce que l'on fait, et le faire avec une intention pleine. ]

L’humilité donne de la puissance à nos prières

+ L'humilité donne de la puissance à nos prières :

-> Hachem aime une personne qui est si humble qu'elle se considère comme rien (en comparaison d'Hachem qui est tout).
[...]

Hachem aime ceux qui sont si humbles qu'ils s'abaissent au niveau des indigents ...
Une personne humble méritera d'être connectée à Hachem et de voir Sa lumière briller sur elle.
[...]

Une prière prononcée avec un esprit humble et avec beaucoup d'humilité est très puissante.
La prière d'un homme dans les champs peut accomplir plus que toutes les autres prières!"
[Baal Shem Tov - séfer Kéter Shem Tov - sur Daniel 2,22]

Chacun doit prier pour autrui

+ Chacun doit prier pour autrui :

-> "Lorsque quelqu'un pourrait se révolter contre son prochain qui lui a causé un préjudice et se tait [alors], Hachem le jugera" [guémara Guittin 7a]

-> Le Noam Elimélé'h (Likouté Chochana) explique que l'on doit toujours prier pour son prochain. En effet, on ne peut pas faire grand-chose pour soi-même, puisque "une personne incarcérée ne peut pas se libérer elle-même de la prison" (guémara Béra'hot 5b).
Cependant, on peut toujours prier pour son prochain. Par conséquent, chacun doit prier pour les autres, ce qui permettra à chacun de recevoir sa délivrance (de ses difficultés).
C'est la signification de la déclaration : "Kol Israël arévim zé bazé" (tous les juifs sont garants les uns des autres - guémara Shevouot 39a). Le mot "arévim" indique quelque chose de doux, car chaque juif peut adoucir les jugements prononcés à l'encontre de ses concitoyens juifs en assumant la responsabilité de ces derniers et en priant en leur nom.

Le Noam Elimélé'h poursuit en disant que la principale prière se fait par la pensée, et que les prières faites dans l'esprit ne peuvent pas être entravées par des forces nuisibles.
En conséquence, la guémara dit que si quelqu'un voit que son ami se plaint et a besoin d'aide et qu'il reste silencieux, c'est-à-dire qu'il fait la prière pour lui avec ses pensées, Hachem "rendra un jugement en sa faveur", c'est-à-dire qu'Il exaucera la prière.

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[nos Sages disent que lorsque nous prions pour nos besoins personnels, certains anges Accusateurs peuvent demander un jugement pour savoir si l'on est méritant pour obtenir cela.
Le fait de prier pour autrui, où l'on efface son égo pour autrui, va élever énormément notre prière la faisant passer par un nouveau conduit, la chambre Céleste, allant directement à Hachem, qui prend beaucoup de plaisir (de voir l'union, l'amour, entre Ses enfants). Il n'y a plus d'accusation/jugement (puisque m'étant effacé, il n'y a plus personne à juger), et Hachem, dans "Sa joie", utilise Sa pleine miséricorde, comblant toutes les parties avec largesse (Mes enfants adorés!). ]

La prière d’Arvit

+ La prière d'Arvit :

-> La source qui affirme que Yaakov Avinou a établi la prière d'Arvit est la guémara (Béra'hot 26b) qui dit :
Les Patriarches (Avot) ont fixé les prières (quotidiennes) :
1°/ Avraham, celle de Cha'harit, comme il est dit : "Et Avraham se leva le matin à l'endroit où il se tiendrait" (Vayéra 19,27).
L'expression "se tenir debout" (amad - עָמַד) signifie se tenir debout pour prier, comme il est dit : "Et Pin'has se tint debout et pria".
2°/ Its'hak a accompli la prière de Min'ha, comme il est dit : Its'hak sortit pour parler (lassoua’h - לָשׂוחַּ) dans les champs à l'approche du soir" ('Hayé Sarah 24,63).
Le terme "Parler" (si'ha") signifie toujours prier, comme il est dit : Une prière pour le pauvre lorsqu'il s'enveloppe et que, devant Hachem, il s'épanche (si'ho).
b'h, au sujet de la prière de Min'ha : https://todahm.com/2022/02/08/la-priere-de-minha
3°/ Yaakov a promulgué la prière d'Arvit (Maariv), comme il est dit : "Et il arriva (vayifga) à l'endroit" (Vayétsé 28,11).
L'expression "arriver" (péguia) signifie toujours la prière, comme il est dit : "Et vous, ne priez pas au nom de ce peuple, n'élevez ni cri ni prière, et ne vous approchez pas (al tifga) de Moi".

-> Le rav Yissa'har Dov de Belz demande pourquoi les prières des Patriarches (Avot) sont décrites par 3 termes différents : Amida, si'ha et péguia.
Il répond qu'Avraham a décrété que si un juif se tient en prière devant Hachem, celui-ci entendra immédiatement la prière et l'acceptera. C'est pourquoi sa forme de prière est appelée "amida", debout.

Its'hak, cependant, a reconnu que la grandeur de la prière à Hachem, le Roi de tous les Rois, est quelque chose que tout le monde ne peut pas comprendre. C'est pourquoi il a dit que les gens devraient simplement parler à Hachem et Lui déverser leur cœur. Une fois qu'ils l'auront fait, Il acceptera leurs prières. C'est pourquoi sa forme de prière est appelée "si'ha", parler.

Yaakov a vu que les générations suivantes ne pourraient même pas attendre d'avoir fini de parler à Hachem pour voir une réponse à leurs prières. Elles auraient besoin que leurs demandes soient exaucées dès qu'elles commenceraient à prier.
C'est pourquoi sa prière (arvit) se présente sous la forme de "péguia", s'approcher d'Hachem, ce qui signifie que dès que l'on s'approche d'Hachem et que l'on commence à prier, on est immédiatement exaucé.

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+ Arvit est principalement pour le temps de l'exil :

-> Le Sifté Tsadik cite le 'Hidouché haRim qui explique que la prière d'Arvit, qui est dite la nuit, a été promulguée principalement pour le moment le plus obscure (spirituellement parlant) de l'exil.
Yaakov a créé cette prière afin que même lorsque le peuple juif est entouré de ténèbres, il puisse prier Hachem et que ses prières soient acceptées.

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+ Arvit - amener de la lumière sainte dans l'obscurité de l'exil :

-> "Il arriva à l'endroit et s'y installa, car le soleil s'était couché" (Vayétsé 28,11)

-> Rachi dit que le mot "vayifgach" (il arriva), fait référence à la prière. Cela nous enseigne que Yaakov a accompli prière d'Arvit.

Le rabbi de Tosh (séfer Avodat Avoda) demande pourquoi Yaakov a institué la prière d'Arvit spécifiquement à ce moment-là. Pourquoi ne l'a-t-il pas fait auparavant?

Il répond qu'à ce moment-là, Yaakov était sur le point d'entreprendre une tâche très difficile. Il se dirigeait vers la maison de Lavan, avec pour mission de prendre les étincelles de sainteté cachées dans sa maison impure et de les élever. Il allait épouser les filles de Lavan et porter les 12 tribus d'Israël avec elles, et de cette façon, établir les fondations du peuple juif.

Afin d'avoir la force de relever un défi aussi difficile et de résister aux épreuves spirituelles qui abondent dans un tel endroit, il a dû créer une lumière nouvelle et éclatante avant de commencer.
Il devait créer une source de sainteté qui n'existait pas encore dans le monde.

Lorsqu'Avraham a édicté les prière de Cha'harit, il a apporté au monde la lumière d'Hachem dans les heures du matin, le moment où la présence d'Hachem est la plus évidente et brille le plus intensément.
Lorsque Its'hak a mis en œuvre la prière de Min'ha, il a apporté à ce monde la lumière d'Hachem dans les heures de l'après-midi, le moment où les défis sont plus évidents et où les forces obscures commencent à avoir du pouvoir.
Yaakov a réussi à apporter une nouvelle lumière au monde. Il a éclairé les heures de la nuit, illuminant le moment où les défis sont les plus importants. Il avait besoin de cette lumière pour combattre l'impureté de la maison de Lavan et établir le peuple juif dans cet endroit sombre (spirituellement parlant).

Nous pouvons en tirer la leçon que Arvit est grand et puissant. C'est une lumière vraiment grande qui peut vaincre les forces des ténèbres d'une manière que les autres prières ne peuvent pas.

[en faisant la prière d'Arvit, on utilise dans l'incroyable chemin spirituel qu'a créé Yaakov, qui génère à chaque fois une lumière impactante dans l'obscurité. ]

-> En ce sens, le rav Elimélé'h de Lizhensk dit à son élève le rav Naftali de Ropshitz : "La lumière de la prière d'Arvit est plus grande que la lumière des autres prières".

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-> Le rabbi de Tosh enseigne également :
Bien que les mots de la Amida d'Arvit soient les mêmes que ceux de Cha'harit et Min'ha, les "tsiroufim" et les "kavanot" qui sont accomplis à travers eux sont différents.
Même si la plupart des gens ne connaissent pas du tout ces kavanot, le fait même qu'ils récitent ces prières avec enthousiasme et dévotion permet d'obtenir le résultat escompté, comme si la personne était consciente de tout ce qu'elle fait.
La prière évoque la "dvékout", l'attachement à Hachem. Grâce à la prière, on peut s'attacher automatiquement à la grande sainteté contenue dans les mots.
La grande lumière et la sainteté de la prière d'Arvit sert de protection à la personne qui les récite correctement et la protègent des forces néfastes. Cette protection permet à la personne de passer le reste de la nuit immergée dans la sainteté et la pureté.

-> Le rabbi de Tosh conclut :
Tout le monde veut élever des générations justes (dorot yécharim). Chacun déploie de nombreux efforts pour éduquer correctement ses enfants. Tout le monde cherche des ségoulot pour dorot yécharim. En particulier à notre époque sombre, il n'est pas facile d'élever de bons enfants.
Le meilleur conseil que l'on puisse donner aux parents est de faire attention à la prière d'Arvit.
Si l'on fait Arvit avec dévotion, on a une ségoula extraordinaire pour avoir des enfants bons et saints.
Tout comme Yaakov, qui a promulgué Arvit, a mérité 12 fils saints, toute personne qui fait Arvit correctement méritera d'avoir de bons enfants.

[en instituant Arvit, Yaakov a créé un chemin spirituel qui permet par les mots de cette prière d'amener des lumières de sainteté particulièrement efficace pour contrecarrer l'obscurité de notre exil, les périodes sombres de la vie. En un sens, en faisant Arvit avec kavana, on apporte une lumière pour éclairer pour le meilleur nos proches, et le peuple juif. ]

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+ Arvit - Obtenir des délivrances miraculeuses :

-> Le rav Avraham Shalom de Stropkov (séfer Divré Shalom) cite le Divré Yé'hezkel de Shineva qui dit : "Pendant la prière d'Arvit, nous pouvons demander tout ce que nous voulons, même du lait de pigeon."

Son intention était que l'on peut même demander des choses qu'il est presque impossible d'acquérir par des moyens naturels et qui nous seront accordées grâce au pouvoir incroyable d'Arvit.

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-> Le Sifté Tsadik explique que Yaakov a édicté que même en période d'exil et d'obscurité, chaque juif, à quelque niveau que ce soit, peut s'adresser directement à Hachem et voir ses demandes exaucées.

C'est ce qui ressort du pasouk où Yaakov dit : "Si Hachem est avec moi et qu'Il me protège" (Vayétsé 28,20). Le midrach (Béréchit rabba 70,4) dit que Yaakov demandait à être protégé des quatre péchés cardinaux : le lachon ara, l’immoralité, l’idolâtrie et le meurtre.
Il est évident qu'il ne priait pas pour lui-même, car il était loin de ces fautes graves. Il priait plutôt pour ses descendants (chaque juif) qui vivraient dans des générations avec un niveau spirituel très bas, et il demandait qu'ils bénéficient de cette protection et qu'ils puissent trouver leur propre endroit pour parler à Hachem dans la prière.

C'est ce que suggère le fait qu'il est dit que Yaakov est arrivé à "l'endroit", comme si l'endroit était célèbre. Il est connu qu'Hachem a pris la place de Har Hamoria et l'a apportée à Yaakov, et c'est "l'endroit" dont il est question dans le verset.
Cela symbolise donc le fait que lorsque l'on fait appel à Hachem, on trouve un lieu de sainteté.

[derrière le fait que Yaakov a établi avec Hachem la prière du soir (arvit), en réalité il y a l'idée que lorsqu'un juif est dans une période obscure de sa vie, qu'il lui arrive des choses dures (ex: c'est injuste, Hachem m'aime pas) ou bien qu'il a fait les pires choses (ex: c'est fichu, trop tard, je suis descendu trop bas), en réalité il y a toujours de l'espoir de pouvoir tant renverser pour le bien. Grâce à Yaakov lorsque l'on se tourne sincèrement en prière à Hachem, alors automatiquement on bénéficie d'une grande proximité et sainteté avec Hachem. ]