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"Si l'on implore Hachem pour le succès dans l'étude de la Torah, ou tout ce qui est en rapport avec les besoins du Ciel, et que l'on épanche son [âme dans la prière], Hachem entend cette prière, même si la personne ne compte pas de bonnes actions à son actif, et même si elle est entachée de mauvaises actions."

[Séfer 'Hassidim - simanim 130-131]

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-> "Après la destruction du Temple, les portes de la prière se sont fermées ; tandis que les portes des pleurs n’ont jamais été closes" [guémara Béra’hot 32b].
[Cependant,] il est certain qu'une prière qui vise la spiritualité sera toujours exaucée."
[rav Israël Salanter - rapporté par le rav Eliyahou Dessler - Mikhtav méEliyahou vol.4]

-> Le Maharal (Nétivot Olam vol.1 - Nétiv haAvoda) écrit à ce sujet :
"Il est louable qu'une personne demande que Hachem subvienne à ses besoins afin qu'elle puisse Le servir et étudier la Torah. Ainsi, ses prières seront certainement acceptables par Hachem."

[=> lorsque nous désirons des moyens matériels dans un but de renforcer l'honneur du Ciel dans le monde, dans un objectif de mieux évoluer spirituellement, ... cela permet de garantir l'élévation et l’acceptabilité de nos prières.]

"Il ne devrait pas y avoir d'autre réalité au moment de la prière, à l'exception de Hachem Lui-même."

[rav Yé'hezkel Levenstein]

[La préparation à une prière nécessite de prendre conscience d'à quel point nous dépendons pour tout de D.
Fort de cette réalité, nous nous jetons dans Ses "bras", nous nous attachons à papa Hachem, car de Lui seul vient, est venu et viendra toute bonne chose! ]

Hachem dit à Israël : "Soyez attentifs et vigilants dans vos prières, parce qu'il n'y a pas d'autre mesure plus belle que celle-ci.
Et elle [la prière] est plus grande et plus puissante que les offrandes d'animaux [dans le Temple].

Et même si une personne n'est pas digne de voir ses prières exaucées ... du moment qu'elle prie et implore plusieurs fois, Moi [Hachem], Je serai bienveillant avec elle."

[midrach Tan'houma - Vayéra 1]

"Le pouvoir de la prière est tellement puissant, que même les prières provenant d'un racha, qui devrait normalement n'avoir aucun crédit au Ciel, sont néanmoins acceptées et répondues.
C'est pourquoi, Moché a été forcé de demander à Hachem de ne pas écouter les prières, ni d'accepter les sacrifices de Kora'h et de ses acolytes."

[rav Shimon Moché Diskin]

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-> "Moché, fort contristé, dit à Hachem : N’accueille point leur hommage!" (Kora’h 16,15)

Le Saba de Slobodka déduit de ce verset la redoutable force de la prière.
Bien que les hommes ayant apporté l’encens à D. fussent en tort, Moché dut demander à D. de ne pas l’accepter, c’est-à-dire de repousser leur prière, à laquelle l’encens est équivalent.
Il craignait que Hachem l’agrée et donne ainsi Son aval à leur conception hérétique, ce qui aurait remis en question l’ensemble de la Torah.

Il est garanti qu'une prière [sincère] amène de la bénédiction.
Si une personne voit que ses prières sont répondues, cela est une forme de bénédiction.
Mais même dans le cas où une personne a prié encore et encore pour une même chose, et qu'elle n'a toujours pas obtenu ce qu'elle désirée, alors Hachem considère comme si elle avait reçu ce qu'elle demandait, et qu'ensuite cela lui avait été repris.
Dans ce cas, c'est également une bénédiction, sous forme d'expiation (kappara).

Cela est une énorme bonté de Hachem, puisque uniquement en implorant D. pour une chose et en ne l'obtenant pas, nous pouvons parvenir au même résultat qu'en subissant des souffrances.
Par exemple, en priant pour une maison encore et encore, et en ne l'obtenant pas, cela est similaire au fait de perdre toute sa maison (idem pour des sommes d'argent, ...).

[rav Aharon Kotler sur la prière - citée par le rabbi Lugassi - rapportée par le rav David Ashear (Séfer li'hyot émouna tome 4 - p.201)]

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-> Le Maharcha (guémara Kidouchin 29b) écrit que toute chose obtenue par le biais de la prière, ne vient jamais réduire nos mérites.
Même si une personne n'est pas digne d'une certaine bénédiction, la prière elle-même en est le paiement.

[ne pas prier, c'est se priver de faire descendre les flux de bénédictions qui n'attendent que d'arriver sur nous, c'est également risquer d'obtenir des choses par un miracle d'Hachem, ce qui viendrait alors réduire nos mérites éternels du monde à Venir.
A l'inverse, même un racha s'il prie, il peut obtenir l'aide de D.!

Hachem est impatient de nous entendre pour avoir la possibilité de nous combler du meilleur, et notre yétser ara fait tout pour que notre prière apparaisse routinière, sans véritable importance à nos yeux, afin que nous négligeons cette opportunité incroyable!]

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-> Le rav Wolbe (Alé Chour) écrit que les difficultés se produisent car la Présence Divine est cachée.
Chaque fois qu'une personne dit une bénédiction avec une conviction que Hachem est activement impliqué dans le monde, alors cela révèle Sa Présence ici, et cela amène une lumière spéciale de Hachem dans ce monde.
C'est alors que d'une manière automatique, les difficultés disparaissent.

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On peut comprendre l'importance des prières (dualité : remercier & demander), par le fait que :
-> "Tout l'objectif de la Création [de ce monde] est afin que nous réalisions que Hachem est notre D., et pour Le remercier de nous avoir créés" (Ramban - fin paracha Bo)

-> "L'objectif des mitsvot est de nous amener à aimer et à nous attacher à D.
Le plus nous avons Hachem à l'esprit, le plus nous Le remercions, et le mieux nous réalisons notre mission dans ce monde." (Ibn Ezra)

Il est un fait établi que dans ce monde, c'est uniquement grâce à la prière qu'une personne peut recevoir des bénédictions [Divines].
Il n'y a pas d'autres moyens : certes la Torah et les bonnes actions amènent des mérites énormes, mais cependant elles ne servent qu'à améliorer l'efficacité des prières, qui sont nécessaires pour obtenir ce qu'une personne désire.
Sans prière, rien ne peut être obtenu.
[...]
Si quelqu'un ne prie pas, [et qu'il a malgré tout beaucoup de bénédictions], c'est que quelqu'un d'autre a prié pour lui.
Cela peut être sa mère, sa grand-mère, ses amis, ...

Il s'avère toujours que : la prière est l'unique moyen permettant d'obtenir les bénédictions de Hachem.

[d'après le rav Yé'hezkel Levenstein - cité dans le Séfer Chaaré Aharon p.150]

-> "Quelqu'un aura beau être doté d'une solide émouna et d'un grand bita'hon, s'il ne prie pas, [Hachem] ne lui accordera pas [ce qu'il désire]."
[rav Eliyahou Lopian - Lev Eliyahou (vol.3 - Vaét'hanan)]

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-> Par exemple, la guémara (Nidda 70b) demande ce qu'un homme doit faire pour réussir dans son travail.
Elle répond qu'il faut faire Hichtadlout (travailler afin d'avoir la parnassa nécessaire) et prier [pour la réussite] à Hachem, l'Unique qui possède toutes les richesses (yévakéch mimi chéaochér chélo).

-> On peut également citer l'attitude du 'Hazon Ich, géant en Torah, qui chaque fois qu'il rencontrait une difficulté dans son étude, il fermait ses livres et se tournait vers Hachem pour prier afin qu'Il lui accorde la compréhension.

Le ‘Hazon Ich qui était reconnu pour son étude très intensive de la Torah, a dit une fois qu’il a mis davantage d’efforts dans ses prières que dans son étude de la Torah.
Il a également affirmé qu’il a gagné davantage de compréhension de la Torah par le biais de sa prière, que par le biais de son étude de la Torah intense et constante.

-> "Se plonger dans l'étude [de la Torah] ... sans la prière n'est pas suffisant. Plus on utilise cette ségoula qu'est la prière, plus on a de chances de réussir."
[rav 'Haïm Kanievsky - Dérékh Si'ha p.486]

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-> Le rabbi Lévi Its’hak de Berditchev avait tellement conscience de ce caractère vital, que lorsqu'on le critiqua pour s'être balancé avec enthousiasme durant la prière, il demanda :
"Si vous apercevez une personne qui se noie et qui s'agite dans tous les sens dans l'espoir de se maintenir au-dessus de l'eau ou d'appeler à l'aide, allez-vous critiquer sa conduite?
Lorsque j'essaie de me concentrer sur la prière, mois aussi, je lutte de toutes mes forces pour retenir ma concentration (kavana)."

[plus nous y mettons de cœur/kavana, plus notre prière a de la force pour nous sauver la vie en déversant sur nous davantage de sublimes bénédictions.
La prière est un moment grave (le futur de ma vie en dépend!), c'est véritablement une question de vie ou de mort, et je dois donc m'y investir à fond!]

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-> On peut s'interroger : quelle est la différence entre obtenir une chose sans prier, et l'obtenir avec prière? En effet, le résultat final semble le même!

1°/ Selon le rav Smadja, la règle est que nous avons tous besoin de prier pour obtenir quelque chose. Sinon, ce qu'on a l'est grâce aux prières des autres.
[à défaut d'en acquérir le mérite par nous-même, nous nous sommes servis du compte commun à tous les juifs (et ce peut être au détriment de quelqu'un d'autre qui en avait davantage besoin que nous!).]

2°/ Le Ben Ich 'Haï (Od Yossef 'Haï - Toldot) enseigne que pour chaque flux de bénédiction qui descend, il faut un tuyau qui est le réceptacle pour pouvoir recevoir cette bénédiction, et ce tuyau correspond à la prière.
Quelqu'un qui ne prie pas peut avoir la chose voulue, mais cela ne durera pas forcément.
En effet, c'est uniquement le fait de dire un prière à Hachem qui permet que la demande soit acceptée et qu'elle perdure (elle ne lui sera pas retirée!).

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-> "Si l'homme désire être capable de subvenir à ses besoins, il doit se lever et prier, et réaliser en son âme que sans la téfila, il ne pourra assurer sa subsistance.
Il mettra donc toute sa confiance en Hachem ... [et] pour cette raison, [Hachem] lui viendra en aide.
"
[Rabbénou Yona - Chaaré Téchouva - Chaar 1, 15]

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-> "Le mazal n'exerce pas de contrôle sur Israël"(én mazal léIsraël - guémara Shabbath 156a)

-> "La raison pour laquelle nos Sages mentionnent que les enfants, la vie et les moyens de subsistance sont affectés par le mazal, afin que nous réalisions à quel point la prière est nécessaire pour obtenir ces bénédictions ... avec la prière, le mazal peut être retourné et dépassé."
[Rabbénou Bé'hayé - Dévarim 31,14]

De même, Rabbénou Bé'yahé (Dévarim 11,13) écrit que la prière peut modifier la nature et annuler les mauvais décrets.

Hachem a du plaisir à entendre les louanges que Lui chantent les anges au Ciel.
Encore plus que cela, Hachem apprécie les louanges provenant des âmes des tsadikim au Ciel.
Et encore davantage que cela, Hachem apprécie les louanges provenant des âmes ici dans ce monde, emprisonnées dans un corps, qui n'ont pas la capacité de Le percevoir, et qui malgré tout chantent des louanges remplies d'amour à D.

[Ohr ha'Haïm haKadoch - Kora'h 16,22]

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-> Le Séfer Ki Ata Imadi ajoute que puisque Hachem prend davantage de plaisir des louanges de ceux qui ont du mal à Le distinguer, alors combien davantage en est-il d'une personne qui Le loue alors qu'elle a des souffrances, des difficultés dans sa vie, ce qui l'empêche de voir D., voir l'incite à s'en éloigner.

Si en plein milieux des difficultés, nous exprimons notre confiance, notre amour pour Hachem, alors cela constitue la forme la plus élevée de louange, et cela procure à Hachem une joie/satisfaction énorme!

=> Lorsque nous traversons une période douloureuse/compliquée dans notre vie, notre yétser ara nous incite à penser : comment une personne aussi minable que toi, peut oser faire des louanges à D., qui est si bon envers toi! Tu n'as pas honte!
Mais la réalité est l'exact opposée : de par notre situation, Hachem éprouve grâce à nous une joie bien supérieure à celle des autres personnes.

==> Certes ma situation est difficile et je désire qu'elle s'améliore au plus vite, mais en attendant, tâchons d'en profiter car elle donne à ma prière une valeur exceptionnelle, unique.

"Heureux est le peuple d'Israël qui n'a pas besoin d'intermédiaire [pour s'adresser à D.]
[...]
L'étude et la prière vont de pair : les efforts engagés dans l'étude contribuent à accroître la lumière des prières, et la prière favorise l'étude.
Réciproquement, des prières prononcées de façon "mécanique" éloignent les progrès dans l'étude, et l'étude menée avec indolence empêche les prières [d'être exaucées]."

['Hazon Ich - Kovets Igrot 2]

-> "Il y a un temps pour la prière, et un autre pour l'étude"
[guémara Shabbath 10a]

La prière

+ La prière :

-> Les prières d'Israël forment une couronne qui parent Hachem.
Chaque mot sorti du cœur s'y insère comme un joyau précieux.

D'autre part, D. a disséminé des étincelles de sainteté à travers l'univers.
Lorsqu'une personne prie avec ferveur, les mots qu'elle prononce attirent l'une de ces étincelles et l'élève vers le Ciel pour rendre plus intense l'éclat et la beauté de cette couronne à la gloire de D.
[Arvé Na'hal - Vayakel]

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-> La prière est également la clef du trésor où sont enfermées les bénédictions.
Lorsqu'ils sont empreints de ferveur, les mots qui la composent ouvrent ces coffres dont le contenu se répand sur terre, non seulement pour le bénéfice de celui qui a dit ces prières, mais pour l'univers tout entier.
[Arvé Na'hal - Vaét'hanan]

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-> Lorsqu'arrive le moment de la prière, l'homme "arrache son âme à son corps" pour lui permettre de communiquer avec sa source (Hachem).
[Rabbénou Yona]

-> La prière, ce n'est pas l'homme qui parle à D., c'est le Divin dans l'homme qui parle au Divin qui se trouve au-dehors de lui!
[Rabbi Avraham Feuer]

-> L'âme de l'homme est comme recroquevillée, étouffée par les étroites limites de son corps.
Lorsque l'homme se tient en prières devant l'infini de D., son âme immortelle sort de sa torpeur et déborde les rives du corps qui l'emprisonnent.
[rav Mordé'haï Gifter]

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-> Lorsque les juifs prient avec un amour sincère pour Hachem, leur âme s'élance vers les cieux.
L'ange Michaël récolte ces âmes enflammées pour les disposer sur l'autel céleste en une offrande consumée au nom de D.
[...]
Ainsi, bien que le Temple soit détruit et que nous ne puissions plus apporter de sacrifices consumées par le feu, ce sont nos prières [enflammés] qui remplacent à présent les korbanot.

[Tour - Ora'h 'Haïm 120 ; cf. Ména'hot 110a et Tossefot afférente]

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-> Celui qui prie d'une façon ardente et qui est consumé par le feu de son amour [pour Hachem], représente lui-même une offrande pour D.
[michna Broura 120,1]

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-> Littéralement, le terme téfila (תפילה) signifie un lien (cf. Rachi sur Vayétsé 30,8 : naftoulé - נַפְתּוּלֵי).

Par définition, l'homme a été créé pour être relié à un vaste trésor céleste de bénédictions. Malheureusement, il se détache de ce câble vital lorsqu'il faute.
En priant, il raccorde son lien avec D., et la bénédiction recommence à s'écouler.
[...]

"Tahél or" = une lumière rayonnante (תָּהֶל אוֹר - Iyov 41,10). Les psaumes de David sont appelés Téhilim (תהילים) parce qu'ils remplissent l'âme d'une lumière éclatante.

Le fauteur s'est éloigné de D. et son âme est obscurcie par les voiles du péché. D'épaisses ombres le tiennent à l'écart et il se sent lointain et troublé ... Ses fautes l'ont tiré si bas qu'il doit maintenant peiner pour s'élever et arriver plus haut qu'il ne l'était avant sa chute.

Il doit ouvrir ses Téhilim et permettre à son âme de s'envoler vers la lumière radieuse de David.
Ainsi, il parviendra à renouer son lien rompu avec Hachem, et le rendra plus solide que jamais.

[Rabbi Elimélé'h de Lizensk - Noam Elimélé'h]

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-> "La seule force qui reste à ces juifs exilés est celle de leurs prières"
[Rabbi Its'hak - sur le Téhilim 102,18-19 - midrach Cho'her Tov]

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+ "On ne doit pas se fier aux miracles"
[guémara Pessa'him 64b]

-> Le Maharcha (sur la guémara Kidouchin 29b) souligne que s'il est vrai qu'on ne doit pas compter sur un miracle lorsqu'on se trouve en danger, on peut en revanche se fier à la prière, car la prière n'est pas un miracle.

-> Rabbi Méïr Tsvi Bergman (Chaaré Ora) explique que lorsque D. accomplit pour un homme un prodige sortant du naturel, Il prélève sur le compte des mérites et des récompenses qui lui sont réservés dans le monde à venir.

Cependant, lorsqu'on implore sincèrement l'aide de D., on modifie cette règle, car la prière elle-même fait gagner des mérites nouveaux, ceux-ci font bénéficier de l'aide Divine sans diminuer le salaire mis de côté pour l'au-delà.

Par exemple, il faut prier avec beaucoup de ferveur pour la subsistance, qui autrement risque de nous coûter fort cher [puiqu'étant un miracle énorme : "Subvenir aux besoins de l'homme est aussi difficile que fendre la mer Rouge" - guémara Pessa'him 118a]

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-> "Lorsqu'un roi mortel est vaincu, il s'en afflige profondément.
Mais Hachem Se réjouit lorsqu'Il est vaincu par les hommes ... lorsque les prières de l'homme L'obligent à détourner Sa colère.

Moché est appelé : "Son élu", parce qu'il sut par ses prières : "détourner la colère de D." (Téhilim 106,23)."
[guémara Pessa'him 119a]

-> En effet : "Toute chose peut être changée par la demande et les supplications adressées à D., qui est miséricordieux sur tous." (le Maharal de Prague)

-> D'où savons-nous que D. prie également?
Du verset : "Je les mènerai vers Ma montagne et Je les réjouirai dans la maison de Ma prière" (Yéchayahou 56,7).

Le prophète n'appelle pas le Temple : "maison de leur prière", mais bien : "maison de Ma prière", ce qui signifie que D. prie Lui aussi."
[guémara Béra'hot 7a]

Selon le rabbi 'Haïm Stein de Telshe, lorsque nous disons que D. prie, cela signifie qu'Il suscite en nous le désir de Lui adresser nos prières.
=> Sa prière est d'inspirer l'homme à davantage prier.

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+ "Les prières ont été instituées en se basant sur les sacrifices quotidiens [apportés au Temple]"
[Rabbi Yéhochoua ben Lévi - guémara Béra'hot 26b]

-> "L'essence de la prière et du sacrifice est la même : soumettre l'insupportable arrogance et l'orgueil démesuré qui nous habite."
[Gaon de Vilna - michlé 21,27]

-> "Avant de commencer à prier, l'homme doit méditer sur la grandeur de D. et la vanité de l'homme, extirper de son cœur sa soif des plaisirs de ce monde"
[Rama - Ora'h 'Haïm 98,1]

-> "Lorsqu'un homme prie avec une humble soumission devant D., ses prières s'élèvent vers les cieux en passant par le caveau de Makhpéla, et le mérite des Patriarches plein d'humilité qui y sont ensevelis accompagne cette supplication sincère."
[Noam Elimélé'h - paracha Vayé'hi]

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-> "Nous Te communiquons nos besoins, non pas pour que Tu les connaisses car Tu sais pertinemment ce qui est en nos cœurs.
Nous les exprimons verbalement devant Toi pour pouvoir ressentir à quel point nous dépendons totalement de Ton aide et de Ta bienveillance, et Te dire à quel point nous mettons toute notre confiance en Ta bonté.
[...]
Ce que doit exprimer [réellement la prière], c'est la quête passionnée de l'âme envers D., la soumission à Son service! Rien de moins que cela!"

['Hovot haLévavot - Chaar 'Hechbon haNéfech]

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-> "L'esprit de Hachem a guidé les auteurs [de la Amida : les hommes de la Grande Assemblée], par leur intermédiaire, D. a investi chaque mot d'un pouvoir infini.

Cependant, aucune créature humaine ne peut pénétrer la profondeur illimitée de chaque mot de la prière ...
C'est pourquoi la guémara (Béra'hot 6b) définit la prière comme une chose : "se situant à des hauteurs célestes", car chacun de ses mots prend réellement son essor vers les cieux sous la forme qui lui a été donnée et laisse son impact sur l'ensemble de l'univers"

[rav 'Haïm de Volozhin - Néfech ha'Haïm (II,13)]

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-> Pourquoi est-il nécessaire d'articuler nos prières? Hachem ne connait-Il pas les pensées de notre cœur?

La combinaison des lettres mis au point par les Maîtres qui ont été chargés de composer les prières possède un pouvoir capable de mettre en branle des forces spirituelles qui dépassent de loin tout ce que nous pouvons imaginer.

De nouvelles lumières spirituelles sont créées par l'intermédiaire de l'homme.
Mais pour arriver à ce résultat, il faut articuler les prières, afin de permettre aux lettres sacrées d'atteindre leurs racines spirituelles.

[le 'Hida - Chem haGuédolim

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-> "La prière nourrit l'âme, au même titre que la nourriture entretient le corps.

L'influence bénie d'une prière dure jusqu'au moment de la prière suivante, tout comme les forces prises à un repas durent jusqu'au repas suivant.
Plus l'âme s'éloigne de l'heure de la prière, plus elle est obscurcie par son contact avec le monde profane."

[Kouzari 3,5]

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-> A l'origine, il n'y avait pas l'introduction à la amida : "Mon D. ouvre mes lèvres et que ma bouche dise Ta louange" (Téhilim 51,17 - Hachem chéfataï ...), car tous les juifs, mêmes les plus ordinaires, étaient autrefois capables de se concentrer sur leurs prières.

Mais au fur et à mesure des générations, les hommes ont de moins en moins accordés de pensées à D. au cours de leurs occupations quotidiennes, ce qui les a obligé à faire des efforts de plus en plus grands pour parvenir à un certain niveau de concentration pendant la prière.

C'est ce qui a poussé nos Sages à ajouter ce verset des Téhilim, qui est une prière particulière pour pouvoir prier.

[Kédouchat Lévi - paracha Vaét'hanan]

Quiconque s'efforce de prononcer correctement chaque mot du Shéma mérite que les flammes du Guéhinam soient refroidies pour lui.
[guémara Béra'hot 15b]

-> Le Beit Yossef (Ora'h Haïm 62) explique :
La température de celui qui récite le Shéma avec ferveur s'élève, il est littéralement embrasé par l'amour et la crainte de D.
Or, Hachem rend toujours mesure pour mesure : plus l'homme aura élevé sa température corporelle en accomplissant des mitsvot, plus Hachem réduira la température du Guéhinam à son intention, et lui allégera les souffrances causées par ses fautes.

-> Le Choul'han Aroukh (Ora'h 'Haïm 61,1) nous enseigne qu'il faut réciter le Shéma : "avec une profonde ferveur, des tremblements, des frissons et des sueurs froides".

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-> Si quelqu'un est capable de dire le Shéma avec les bonnes intentions, en comprenant le sens des mots, la récompense est inimaginable ...
Il y a 248 mots dans le Shéma, en correspondance aux 248 membres dans le corps d'une personne. Chaque mot du Shéma peut amener la guérison (réfoua) au membre qui lui correspond, et rectifier le défaut spirituel qu'a pu entraîner une faute.
[Shomer Emounim (rapportant le Zohar) - Maamar Pischou Shéarim - chap.19]

-> Le Arizal (Chaar haKavanot - Drouché haLélot 7) écrit que le Shéma récité avant de dormir détruit les forces négatives et nuisibles.
Les Shéma journaliers, du plus importants au moins, sont : celui du matin (avant la amida), celui du matin (avant les korbanot), celui de arvit, et celui avant de dormir.

-> Le Shomer Emounim affirme qu'il n'existe rien d'aussi puissant pour effectuer des réparations (tikounim) spirituelles à notre âme que les mots du Shéma.
C'est pourquoi nous devons tout particulièrement nous concentrer sur le sens de chacun de ces mots.
[il écrit aussi que la lecture du Shéma du matin et du soir, nous permet de réaliser 2 commandements de la Torah.]

En ce sens le Sia'h Its'hak fait remarquer que si l'on avait un membre de notre corps qui ne fonctionne pas normalement, alors nous ferions tout notre possible pour le guérir.
Ainsi, à combien plus forte raison, devons-nous être concernés par réparer la spiritualité de nos membres.
Et pour cela, chaque mot du Shéma répare (chaque mot est comme un médicament donné par le Médecin des médecins (Hachem), pour notre guérison spirituelle!).

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-> Il est écrit dans le midrach Tan'houma (Kédochim) que Hachem veille sur ceux qui récitent le Shéma comme sur "la prunelle des yeux" (Téhilim 17,8)
C'est la raison pour laquelle on conclut la bénédiction qui suit la lecture du Shéma par les mots : "Qui veille à jamais sur Son peuple Israël" (shomer amo Israël laad amen).
[Kad ha'Haïm 14,20]

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"Je suis Hachem votre D." (Chéla'h Lé'ha 15,41)

Dans le 1er verset du Shéma, nous disons : "Écoute Israël, Hachem est notre D."
Dans le dernier verset du Shéma, à la fin du paragraphe des tsitsit, il est dit : "Je suis Hachem votre D."

=> Comment expliquer une telle évolution?

Au départ, c’est le peuple juif qui se glorifie d’Hachem, et avec fierté, déclare : "Hachem est notre D.".
Ensuite, tout au long du Shéma, on trouve de multiples mitsvot : l'amour d’Hachem, l’étude de la Torah, les téfilin, la mézouza, les tsitsit.

Lorsque Hachem voit toutes ces mitsvot qui sont accomplies par Son peuple, alors c’est Lui qui, à présent, se vante du peuple juif et est fier de lui.
C'est alors, qu'Il affirme : "Je suis Hachem votre D." = Je Me glorifie d’être votre D.

['Hatam Sofer]

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-> b'h, également à ce sujet : https://todahm.com/2014/12/21/un-nouveau-regard-sur-la-declaration-du-shema-israel