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Un aide Divine aux jeûnes mariés

+ Un aide Divine aux jeûnes mariés :

"Hachem façonna le côté qu'Il avait pris à l'homme en femme et Il l'amena à l'homme" (Béréchit 2,22)

-> Nos Sages (guémara Béra'hot 61a) enseignent que lors du mariage d'Adam et de 'Hava, Hachem lui-même a assumé le rôle de celui qui escorte le marié jusqu'au dais conjugal.
Le 'Hidouché haRim explique que cela signifie qu'Adam a bénéficié d'une aide Divine particulière pour accomplir un exploit jusqu'alors inachevé : fonder un nouveau foyer.

Ce que cela signifie pour nous, c'est que si les nouveaux mariés n'ont pas à réinventer la roue, chacun d'entre eux bénéficie d'une certaine mesure supplémentaire d'aide Divine lorsqu'il ou elle entreprend ce changement majeur dans sa vie.
[ Le 'Hidouché haRim affirme que cette aide est présente pendant la semaine des Shéva Bra'hot, avec un semblant restant tout au long de la première année de mariage. ]
[Likouté Yéhouda - p.43]

Tov méod = même de notre sommeil, échec, peut résulter de la grandeur

+ Tov méod = même de notre sommeil, échec, peut résulter de la grandeur :

"Et Hachem vit tout ce qu'Il avait fait, et voici, c'était très bien. Et ce fut le soir et ce fut le matin, le 6e jour" (Béréchit 1,31)

-> Le récit de la création se termine par la "reconnaissance" par Hachem que tout ce qu'Il a créé est "très bien". Dans un commentaire qui laisse perplexe, le midrach (Béréchit rabba 9,6) explique que ce superlatif "très bien" (tov méod) fait allusion au phénomène du sommeil. En effet, c'est grâce au sommeil que l'on se rafraîchit, ce qui permet de faire des efforts dans l'étude de la Torah.

-> Le Imré Emet (Béréchit 5677) explique que ce n'est pas seulement le repos physique qui est loué ici.
Le sommeil est le symbole de tout échec spirituel. Tout comme le sommeil est un état d'inactivité physique, on est spirituellement "endormi" lorsqu'on ne s'engage pas activement dans notre croissance personnelle ou, pire encore, lorsqu'on s'engage activement dans une régression personnelle.
Cependant, tout comme la passivité temporaire du repos peut être un catalyseur pour un accomplissement physique ultérieur plus énergique, de même, un échec spirituel, s'il est utilisé correctement, peut servir d'incitation pour une plus grande croissance.
Une métaphore à cet égard consisterait à faire un nœud entre les deux extrémités d'une corde cassée. C'est seulement parce que la corde n'a pas réussi à rester entière qu'elle est maintenant plus fermement reliée.

Cette idée trouve sa source dans le concept halakhique de "yérida létsoré'h aliya" (voir Makot 7b), une descente (spirituelle) dans le but d'une remontée. Certaines halakha dépendent du fait qu'un individu monte à une hauteur supérieure ou descend à une hauteur inférieure.
La règle est que si l'on descend dans le but d'une ascension ultérieure, l'acte de descente est légalement considéré non pas tel qu'il apparaît extérieurement, mais comme une ascension en soi.
Comme nous le voyons dans le midrach (ci-dessus), ce qui est vrai dans le domaine halakhique l'est aussi dans le domaine intérieur. L'échec personnel d'une personne peut être valorisé s'il est utilisé comme un moyen de parvenir à un plus grand accomplissement.

C'est ce à quoi fait allusion une strophe de le chant de Shabbath "Ma Yédidout" : "ilou'hakh téé béna'hat ... véanéchama méchouba'hat" (votre marche doit être tranquille ... et le sommeil [le jour du sabbat] est digne de louange), qui peut être interprétée comme affirmant que lorsque la vie d'une personne est orientée vers la spiritualité, même son sommeil, c'est-à-dire ses échecs, est méritoire, car, lorsqu'il est rectifié, il peut nous propulser vers des sommets encore plus élevés.

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-> Nos Sages (comme rabbi Na'hman de Breslev - Likouté Moharan 22:11) parlent de "yérida létsoré'h aliya" (une chute/descente [spirituelle] dans une fait de monter [finalement davantage] ).
A postériori, nous devons appréhender positivement une faute qui a déjà été faite (un moment où l'on s'est "endormi" spirituellement, préférant la matérialité, nos désirs), afin de s'encourager le plus possible pour aller de l'avant, encore plus fort, avec plein d'ambitions spirituelles.

-> Cela est à mettre en lien avec le commentaire du Séfer 'Hassidim (155) :
"D. examina tout ce qu'il avait fait c'était très bien." (Béréchit 1,31)
Le midrach (Béréchit rabba 9,7) commente les termes : "très bien " (tov méod), comme faisant référence au yétser ara.
Pourquoi? Car grâce au yétser ara, il nous est possible de grandir en surmontant les luttes spirituelles qu'il nous présente, et à travers cela, accomplir notre but dans la vie."

=> méod méod = notre yétser ara qui est un anesthésiste spirituelle, nous entraînant dans des sommeils, qu'on doit utiliser comme tremplin vers de plus grandes hauteurs, et non pas comme une raison d'être triste, de désespérer, de se démotiver spirituellement parlant.
[à priori, on doit tout faire pour éviter de s'endormir (fauter), mais à postériori, n'étant pas des anges, il faut faire téchouva et aller de l'avant en étant plus fort qu'avant. ]

Nos prières = apporter en sacrifice notre âme à Hachem

+ Nos prières = apporter en sacrifice notre âme à Hachem :

"Et Hével apporta lui aussi des premiers-nés de ses moutons, et des meilleurs. Hachem se tourna vers Hével et vers son offrande" (Béréchit 4,4)

-> Lorsqu'elle décrit comment Hével a suivi l'exemple de son frère Kayin et apporté des korbanot, des offrandes, à Hachem, la Torah utilise la syntaxe inhabituelle de "Et Hével a apporté lui aussi" (véHével évi gam ou). Pourquoi les mots "lui aussi" (gam ou) sont-ils insérés après "et Hevel apporta", au lieu de dire : "et Hével aussi apporta" (végam Hével évi)?

-> Le Imré Emet (Béréchit 5674) cite son père, le Sfat Emet, qui explique que cette anomalie permet de lire le texte comme s'il disait : "Et Hével s'apporta aussi". En d'autres termes, l'essence des korbanot dans le judaïsme n'est pas le simple fait de tuer un animal devant D., car Il n'a pas besoin de telles choses.
Les korbanot sont plutôt destinés à servir de véhicule pour notre assujettissement intérieur devant Hachem. C'est cette expérience profondément personnelle que Hével a vécue lors de l'offrande, sacrifiant figurativement son ego en même temps que les animaux.
C'est cette distinction entre l'acte creux de Kayin et l'acte significatif de Hével qui a incité Hachem à ne répondre qu'à ce dernier. C'est pourquoi il est dit que Hachem s'est tourné vers Hével et son offrande, l'accent étant mis sur Hével en tant que personne.
[il a offert à Hachem le sacrifice (mouton), ainsi que "gam ou" (lui aussi), son intériorité. ]

Bien que nous n'ayons pas le privilège d'apporter des korbanot aujourd'hui, le même concept s'applique à son substitut, la prière. [on y sacrifie notre cœur à Hachem, en mettant toute notre intention, tous nos espoirs en Lui. ]
Se contenter de prononcer les mots de la prière et d'en faire le tour, c'est passer à côté de l'essentiel. La formalité du service doit servir de cadre à une connexion personnelle avec Hachem, en soumettant notre volonté à la sienne. [ex: nos Sages ont établi le texte de la prière par esprit saint, sachant les mots qui sont les plus à même d'offrir notre coeur avec Hachem, mais c'est à nous de faire l'effort d'y mettre de la vie, de faire que cela n'est pas qu'un simple acte externe (remuer les lèvres), mais plutôt interne (remuer son coeur, son âme). ]
Comme 'Hanna l'a décrit dans sa prière fondatrice : "Et j'ai répandu mon âme devant Hachem" (I Shmouel 1,15).

"Hachem planta un jardin dans l'Eden, à l'est, et y plaça l'homme qu'Il avait formé" (Béréchit 2,8)

-> Après la création d'Adam et du Gan Eden (jardin d'Eden), Hachem a "placé" Adam dans le jardin.
Le midrach (Béréchit rabba 15,4) discerne dans ce langage qu'il fallait convaincre Adam d'entrer dans le jardin.
Pourquoi en est-il ainsi? Ne pouvait-on pas faire confiance à Hachem qu'il était dans l'intérêt d'Adam d'être dans le jardin?
Le Sifté Tsaddik répond qu'Adam a senti que son séjour dans le jardin serait de courte durée et se terminerait par une expulsion désastreuse et déshonorante. C'est pourquoi il avait besoin d'être encouragé à y entrer.

Si le séjour d'Adam au gan Eden devait lui être préjudiciable, pourquoi un D. bienveillant l'y a-t-il envoyé en premier lieu?

Bien que ce premier séjour au gan Eden ait été temporaire, il a fourni le potentiel pour un futur retour permanent de l'homme. Maintenant que l'homme a fait l'expérience de la spiritualité supérieure qui lui est destinée, il possède la capacité de la gagner à nouveau par ses propres efforts. En effet, son existence dans ce monde n'est qu'une longue tentative pour gagner sa réintégration (au gan Eden, par nos efforts de notre vivant dans ce monde).
Ce concept est similaire à celui d'un fœtus à qui un ange enseigne l'intégralité de la Torah dans le ventre de sa mère, mais qui l'oublie à la naissance. Cela est stocké dans l'âme, ce qui lui permet d'y accéder par sa propre étude intensive au cours de sa vie.

=> Bien que l'homme ait été chassé du gan Eden, il y reste attaché, tirant de son expérience sa capacité à y retourner. C'est pourquoi, dans les moments de grand accomplissement spirituel, une personne peut faire l'expérience d'une conscience supérieure. Son âme puise dans le "parfum" restant du gan Eden, vestige du temps qu'il y a passé il y a des millénaires.
[Sifté Tsaddik - ot 37]

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-> D'autres manifestations du lien latent de l'homme avec le gan Eden peuvent être le fait que quelques êtres humains privilégiés ont réussi à y entrer vivants (par exemple, Kétoubot 77b) et les cas occasionnels d'un arôme céleste (réa'h gan Eden) mentionnés par nos Sages (ex: midrach Béréchit rabba 65,22).

La sainteté inhérente du Shabbath

+ La sainteté inhérente du Shabbath :

"Le 7e jour, Hachem acheva Son travail qu'Il avait fait et Il s'bastint le 7e jour de tout Son travail qu'Il avait fait" (Béréchit 2,2)

-> Rachi commente : "Hachem a déterminé avec précision le moment de début du Shabbath et est entré dans le Shabbath à un cheveu près. (Ainsi,) il semble qu'Il ait achevé [le travail] le jour même du Shabbath".

-> Le Maharal (Gour Aryé) commente :
Hachem n'a pas interrompu le travail de la Création au début du Shabbath parce qu'il était achevé, mais plutôt en raison de la sainteté inhérente au Shabbath. Sinon, le travail de la Création aurait continué pendant 7 jours, comme l'indique Rachi : "Hachem a doublé le travail le 6e jour ; le travail qui aurait dû être achevé le Shabbath a été fait à la place le 6e jour".

La sainteté du Shabbath n'est pas due à l'achèvement du travail de la Création en 6 jours.
Au contraire, Hachem a achevé le travail de la Création en six jours en raison de la sainteté du Shabbath.
Cette sainteté peut être démontrée par le midrach (Béréchit rabba 7,7), qui affirme que les chédim (démons) ont été créés le vendredi mais n'ont pas été achevés en raison de l'arrivée du Shabbath.
Cela implique que la Création n'était pas terminée à la fin du 6e jour, mais qu'Hachem a néanmoins cessé Son travail en raison de la sainteté du Shabbath.
Bien sûr, Hachem aurait pu achever le travail de la Création avant l'apparition du Shabbath, mais Il a délibérément laissé une partie du monde incomplète pour démontrer la sainteté du Shabbath.

Le jour du Shabbath est intrinsèquement saint parce qu'il s'agit du 7e jour de la semaine, et que le chiffre sept correspond à l'esprit. Le monde physique est composé de 6 dimensions : le haut, le bas, le nord, le sud, l'est et l'ouest. La septième dimension, spirituelle, est située au centre.
Les six premières dimensions occupent de l'espace car elles sont physiques, mais la septième dimension est spirituelle car le centre n'occupe pas d'espace.
De même, les six premiers jours de la semaine correspondent aux six dimensions physiques/matérielles du monde, et le septième jour, Shabbath, correspond à la septième dimension spirituelle au centre.

La septième dimension est toujours au milieu, et Shabbath est également considéré comme le jour du milieu de la semaine, bien qu'il soit le dernier jour de la création. Comment cela se fait-il?
Nos Sages font référence aux quatrième, cinquième et sixième jours de la semaine comme étant les trois jours précédant Shabbath, et aux premier, deuxième et troisième jours comme étant les trois jours suivant Shabbath. Cette perspective place le Shabbath au milieu de la semaine.
Le corps fait également allusion à ce concept, en y ajoutant une autre dimension.
Tout comme le cœur, qui se trouve au milieu du corps, apporte la vie à l'être tout entier, le jour du Shabbath n'est pas seulement le cœur spirituel de la semaine, il apporte en fait la bénédiction et la sainteté à toute la semaine.

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=> Le Shabbath, en tant que 7e jour de la semaine, est intrinsèquement saint. La sainteté du Shabbath n'est pas due au fait qu'Hachem a achevé l'œuvre de la création le 7e jour, mais plutôt au fait qu'Hachem a achevé l'œuvre de la création le 7e jour en raison de la sainteté du Shabbath.

La faute d'Adam [a provoqué une descente spirituelle et matérielle vers l'Arbre de la Connaissance].
Le travail principal de l'humanité dans ce monde est de transformer les ténèbres en lumière en élevant [la nature spirituelle de toute la création], [et] en les ramenant à leur origine et à leur source.
[rabbi Lévi Its'hak de Berditchev - Kédouchat Lévi - Béréchit 3,1-4]

Béréchit – Trois cadeaux spéciaux = le yétser ara, la souffrance et la mort

+ Béréchit - Trois cadeaux spéciaux = le yétser ara, la souffrance et la mort :

Lorsque Hachem achève la création : "Il regarda tout ce qu'Il avait fait, et voici, c'était très bon" (Béréchit 1,31)".
=> Quel besoin y avait-il pour Hachem de déclarer Son œuvre "très bonne"? Etait-il nécessaire qu'Il se félicite Lui-même?
De plus, lorsque Hachem déclare qu'une chose est bonne, cela signifie certainement qu'elle est bonne dans un sens absolu. Si c'est le cas, quelle place y avait-il pour qu'Il ajoute que l'univers dans son ensemble était "très bon" (tov méod)? Qu'est-ce que le mot "très" ajoute ?

-> Le Ramban (Béréchit 1,31) répond que "très bon" est destiné à inclure même les choses qui nous paraissent mauvaises. En fait, ces "mauvaises" choses sont bonnes et nécessaires au monde.
Le Ramban cite le midrach (Béréchit rabba 9:7,8,10), qui propose 3 opinions sur ce à quoi le mot "très" (méod) fait référence, il s'agit : du mauvais penchant, de la souffrance et de la mort.

En effet, beaucoup d'entre nous peuvent trouver ce concept difficile à accepter. Comment une chose mauvaise peut-elle être bonne? Cela ressemble à une contradiction.
Nous allons aborder les points de ce midrach un par un.

1°/ le mauvais penchant (yétser ara) :
Si nous sommes honnêtes avec nous-mêmes, nous pouvons probablement tous convenir que nous glisserions dans la complaisance sans le mauvais penchant. Après tout, qu'est-ce qui nous oblige à lutter et à faire quelque chose de nous-mêmes, si ce n'est le mauvais penchant?
En effet, nos Sages (Baba Batra 16a) enseignent que l'intention du mauvais penchant est pour le bien du Ciel. Il veut nous inciter à travailler plus dur et à ce que nous le vainquions.
Si nous ne devions pas travailler si dur pour surmonter les épreuves qu'il nous lance, nous n'atteindrions pas le niveau élevé que nos efforts nous ont permis d'acquérir.

Le rav Gamliel Rabinovitz disait : "Les gens viennent me voir pour se plaindre de la difficulté qu'ils ont à gérer leur mauvais penchant, et je leur dis : "Votre mauvais penchant est là pour vous forcer à le surmonter et à devenir grand! C'est vraiment un cadeau!"

Même dans l'étude de la Torah, le mauvais penchant joue un rôle important. Nos Sages (Pessa'him 50a) enseignent : "Il faut toujours apprendre la Torah chélo lichma (pour des intérêts personnels), car c'est ainsi que l'on arrivera à apprendre lichma (100% pour Hachem parce qu'il nous l'a demandé)".
Notre premier pas dans la Torah est probablement motivé par des raisons moins que pures, mais nos Sages nous enseignent que ce n'est pas grave.
Nous avons besoin de ce petit coup de pouce fourni par le mauvais penchant pour nous mettre sur la voie qui nous conduira finalement à apprendre pour des raisons pures. Ainsi, le mauvais penchant constitue une étape essentielle sur le chemin de l'étude de la Torah.

2°/ les souffrances :
Le midrach précise également que les mots "très bon" (tov méod) font allusion à la souffrance.
Apparemment, la souffrance n'est pas seulement bonne, elle est très bonne. Comment cela se fait-il?
Rabbénou Yona (Chaaré Téchouva 2,3-4) propose 2 raisons pour lesquelles Hachem envoie la douleur et l'affliction. Tout d'abord, elles nous purifient de nos fautes et nous permettent de devenir purs. Cela nous permet finalement d'acquérir la récompense ultime : le monde à Venir (olam aba).
Deuxièmement, la souffrance peut être envoyée pour nous montrer que nous faisons quelque chose de mal et que nous devons cesser de le faire et nous repentir.

La souffrance est un signe qu'Hachem se soucie de nous. Il nous purifie de nos fautes passées et nous empêche même d'avoir besoin de cette purification en stoppant nos fautes dans leur élan et en nous permettant de nous amender.
[une souffrance dans ce monde équivaut à énormément de souffrances de purification dans le monde à Venir. ]
En effet, lorsque les gens s'adressaient au 'Hazon Ich pour obtenir de l'aide afin de faire face aux souffrances, le 'Hazon Ich leur conseillait souvent de considérer leurs souffrances comme des signes d'amour de la part d'Hachem. Il citait le verset : "Celui qu'Hachem aime, Il le châtie" (Michlé 3,12), et disait : "Considérez vos souffrances de cette manière".
[ex: on est souvent pris par notre train-train quotidien, et une souffrance est une occasion de se rappeler et de se tourner de tout coeur vers papa Hachem.]

3°/ La mort :
Enfin, le midrach mentionne la mort. Pour nous, la mort semble être la pire des choses.
Cependant, Rabbénou Yona (Chaaré Téchouva 2:23) note que la mort est aussi une bonté, car elle nous oblige à faire usage de notre temps. Nous savons qu'il y aura une fin à notre vie et nous sommes donc motivés pour l'accomplir et ne pas la remettre à plus tard.
De plus, le fait de savoir que nous serons confrontés à un jugement final nous motive à nous abstenir de fauter et à améliorer nos actes.

Le Or'hot 'Haïm (32) conseille à une personne de passer du temps chaque jour à penser au jour de la mort et de préparer des provisions pour ce voyage.
Toute personne doit garder à l'esprit qu'elle sera finalement confrontée au tribunal Céleste, et toutes ses actions seront examinées à la loupe. Une personne qui vit de cette façon essaiera toujours de se perfectionner.
[le 'Hafets 'Haïm se désolait qu'on consacre tellement de temps et d'énergie à acquérir des choses dans notre monde éphémère, sans en consacrer à en acquérir pour notre éternité. On doit plus être préoccuper par préparer notre monde à Venir, que notre monde actuel. ]

C'est ainsi que vivaient les guédolé Israël. Ils pensaient toujours à leur jugement final dans l'autre monde et conseillaient aux autres : "Etudiez et accomplissez les mitsvot de la meilleure façon possible. C'est la seule façon de s'assurer que l'on recevra une bonne part dans le monde à Venir."

À la fin de sa vie, le rav Shach était plus âgé et plus faible. Pourtant, il s'efforçait, autant que possible, de poursuivre son programme exigeant d'étude de la Torah et d'enseignement des chiourim (cours). À un moment donné, il s'est senti si faible que sa famille a fait appel à un médecin, qui a effectué une série d'examens. Quelques jours plus tard, le médecin informa la famille que l'état de santé du rav Shach était bon et qu'il n'avait aucun problème médical.
Les proches du rav Shach se sont empressés de lui annoncer la bonne nouvelle, mais ils ont été surpris de voir que le rav Shach ne semblait pas satisfait du rapport du médecin.
"Jusqu'à présent, explique le rav Shach, même si je faisais de mon mieux pour étudier la Torah, je pensais que j'avais une excuse pour dire à la Cour céleste que je n'étais pas bien. Cependant, maintenant que le médecin a déterminé que je suis en bonne santé, que pourrai-je leur dire? S'ils me disent que je ne me suis pas assez appliqué dans l'étude, que pourrai-je dire?"

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=> Puissions-nous utiliser au mieux ces trois bons dons (mauvais penchant, souffrances, mort) pour nous rapprocher d'Hachem.

Béréchit – La faute devient impensable

+ Béréchit - La faute devient impensable :

-> Le Ramban (Béréchit 2,9) écrit que lorsque le monde a été créé, l'existence d'Adam HaRishon était similaire à celle des autres éléments de la création. Son seul désir était d'accomplir le dessein d'Hachem, de la même manière que toutes les espèces animales et végétales, le sol et l'espace existaient pour accomplir la volonté d'Hachem.
Aucun élément de désir physique n'était présent en lui. Le désir de fauter ne s'est éveillé qu'après qu'il eut mangé de l'Arbre de la Connaissance.

=> S'il est vrai qu'Adam n'avait aucun désir de fauter, comment aurait-il pu fauter en premier lieu? Après tout, il ne possédait même pas le mauvais penchant en lui.
De plus, le Ram'hal (Maamar haIkarim) enseigne que le but de la création était de donner à l'homme le pouvoir de choisir. Cela lui permet de se rapprocher d'Hachem ou, à D. ne plaise, de s'en éloigner. Dans ce cas, pourquoi Adam HaRishon a-t-il été créé sans le mauvais penchant, qui est un moyen de réaliser ce but?

-> Le rav Eliyahou Dessler répond à ces questions en se basant sur les paroles du rav 'Haïm de Volozhin (Néfech ha'Haïm (1,6).
Il explique que lorsque Adam HaRishon a été créé, le mauvais penchant était présent dans le monde. Cependant, il n'était pas présent à l'intérieur d'Adam.
Il est vrai que la nature même d'Adam était d'accomplir la volonté d'Hachem. Néanmoins, il était vulnérable aux influences extérieures. Le mauvais penchant était capable de l'approcher de l'extérieur, et il le fit sous la forme d'un serpent. Face à cette épreuve extérieure, Adam avait la capacité de choisir le bien plutôt que le mal.

Malheureusement, Adam a cédé à la faute. À ce moment-là, le mauvais penchant est devenu une partie de lui. Il avait désormais en lui des forces qui le poussaient à adopter un comportement contraire à la volonté d'Hachem.
Les désirs corporels faisaient désormais partie de sa nature. Il s'agissait d'un changement fondamental dans son identité.
Avant la faute, le corps d'Adam n'était qu'un manteau pour son âme. Désormais, son être était fragmenté, partagé entre des désirs opposés qui étaient tous deux de véritables aspects de sa personnalité.

Depuis l'époque d'Adam, toute l'humanité possède cet état. Le mauvais penchant existe en nous. Nous sommes en perpétuel état de guerre, constamment confrontés à des désirs contradictoires qui nous tirent simultanément vers la sainteté et vers la faute.

Le Ram'hal (Daat Tévounot 126, tel qu'expliqué par le rav 'Haïm Friedlander) affirme que notre tâche est de réparer la faute d'Adam. Nous devons nous efforcer de rapprocher notre propre nature de celle d'Adam dans son état originel, à savoir un désir unique d'accomplir la volonté d'Hachem.

=> Nous avons déjà en nous le mauvais penchant. Comment est-il possible d'éliminer les désirs négatifs?

-> Le rav Eliyahou Dessler explique que chacun d'entre nous vit déjà à un niveau de choix tel que certaines fautes ne représentent plus un défi pour nous.
Prenons l'exemple d'un juif pratiquant qui apprend la Torah autant qu'il le peut, qui prie avec une profonde intention et qui accomplit de nombreux actes de bonté. Pour un tel individu, profaner délibérément le Shabbath n'est pas quelque chose qu'il choisit de ne pas faire. C'est tout à fait impensable et cela ne lui viendrait jamais à l'esprit.
Ainsi, en ce qui concerne la profanation du Chabbath, nous pouvons dire que cet homme est comme Adam HaRishon avant la faute. Il n'a pas de mauvais penchant qui le pousse à faire cela.

En revanche, lorsqu'il s'agit de se laisser aller à des bavardages futiles tout en étudiant la Torah, cet homme est confronté à un défi. En effet, il ne réussit pas toujours à surmonter l'épreuve qui consiste à rester concentré.
Selon le rav Dessler, c'est ce que le Ram'hal voulait dire : un tel homme doit s'efforcer de rendre la notion même de bavardage au milieu d'un séder d'étude aussi impensable pour lui que la notion de profanation du Shabbath. C'est ce qu'on appelle "nous ramener à l'état d'Adam HaRishon avant la faute".

-> Le rav Eliyahou Lopian ajoute une idée importante : si un juif met toute son énergie dans l'étude de la Torah, cela le protège lui-même de la faute, comme le disent nos Sages (Kidouchin 30b) : "J'ai créé le mauvais penchant, et j'ai créé la Torah pour qu'elle lui serve d'épice (Torah tavlin)".
Tout comme une épice fait ressortir le bon goût d'un aliment, l'étude de la Torah met en valeur les bonnes qualités d'un homme, et ce faisant, affaiblit son penchant naturel pour la faute. Même si une certaine faute le tente, le fait de se consacrer à l'étude de la Torah peut faire en sorte que cette faute perde son attrait.
Lentement mais sûrement, l'étude de la Torah affaiblit les fautes au point qu'ils deviennent "impensables" pour nous. Cela nous permet de revenir à l'état d'Adam HaRichon avant la première faute (voir Avot déRabbi Nathan 27:23, comme expliqué par le 'Hida [dans Kissé haRa'hamim]).

-> Le rav 'Haïm Brim conseillait aux gens de se rapprocher le plus possible des tsadikim. Il disait que la Torah qu'ils possèdent peut élever les gens autour d'eux.
Le rav Brim fonde ce concept sur la déclaration des Sages (Yoma 38b) : "Hachem a vu qu'il y aurait très peu de tsadikim. C'est pourquoi Il les a plantés dans chaque génération".
Chaque époque a des tsadikim qui servent d'exemple et nous aident à nous libérer de l'envie de fauter.

Le rav Brim raconte : "Lorsque j'étais en présence du 'Hazon Ich, j'ai vu un être humain qui se comportait comme un ange. Il était clair que les désirs du monde n'avaient aucune prise sur lui. De plus, en présence du 'Hazon Ich, je n'ai pas ressenti le moindre désir de fauter".

Parfois, le simple fait de regarder le visage d'un tsadik fait une profonde impression sur une personne, même si elle est embourbée dans la faute.
Le rav Yé'hezkel Lévenstein se rendit un jour à Tel Aviv. Pendant son séjour, il se fit voler son portefeuille. Un peu plus tard, un homme vint le trouver et lui dit : "Rabbi, je veux vous rendre votre portefeuille. Vous devez savoir que j'avais l'intention de le voler, mais quand j'ai vu la photo sur votre carte d'identité, je n'ai pas pu me résoudre à faire une telle chose."

Béréchit – Combattre le yétser ara

+ Béréchit - Combattre le yétser ara :

-> La paracha Béréchit qui rapporte la faute d'Adam haRichon, nous en apprend beaucoup sur les tactiques utilisées par le yétser ara et sur la manière de les combattre avec succès.
Selon de nombreux commentateurs, le serpent, qui a incité Adam et 'Hava à fauter, symbolise le yétser ara.
Rabbénou Bé'hayé (Béréchit 3,21) explique que le serpent a fait sentir à 'Hava que l'interdiction d'Hachem de manger du fruit de la Connaissance (eits hada'at) l'empêchait injustement d'avoir accès à tout le bien du monde.
Cette approche, ajoute-t-il, est celle qui est le plus souvent utilisée par notre propre yétser ara pour nous inciter à fauter.

Le yétser ara a de nombreux déguisements, mais son but est de nous convaincre que ce qui est bon pour nous est contraire à la volonté d'Hachem.
Et même lorsque le yétser ara ne parvient pas à nous faire agir contre la volonté d'Hachem, nous finissons souvent par faire la volonté d'Hachem à contrecœur, avec le sentiment d'avoir renoncé à quelque chose d'important et de nous résigner à suivre Sa volonté.

En vérité, la meilleure façon de combattre le yétser ara est de reconnaître que, même si nous avons parfois du mal à le comprendre, ce qu'Hachem veut de nous est le but ultime.
Rabbénou Bé'hayé (Béréchit 2,15) explique qu'avant la faute d'Adam haRichon, le plaisir qu'Adam avait dans le Gan Eden était incomparable à tout plaisir que nous pouvons comprendre. Il a perdu ce plaisir insondable parce qu'il a succombé à la prétention du serpent de ce qu'il atteindrait en mangeant du eits hada'at.

Si nous parvenons à intégrer dans notre vie quotidienne la proximité particulière et l'amour d'Hachem que nous avions pendant la période d'Elloul et de Tichri, lorsque nous sentions que la volonté d'Hachem est le bien ultime, nous pouvons réussir à nous protéger de cette tactique et des autres tactiques du yétser ara à l'avenir.
[rav Ariyé Brueckheimer]

Béréchit – revenir à son état initial

+ Béréchit - revenir à son état initial :

-> Nos Sages débattent sur le changement qui s'est produit chez Adam après qu'il a commis la faute.
Selon le Ramban (Béréchit 2,9), avant la faute, Adam était capable de discerner clairement la volonté d'Hachem. Cependant, après la faute, il lui est devenu plus difficile de comprendre ce qu'il était censé faire.
De même, le Rambam (Moré Nevou'him 1,2) explique qu'avant la faute, la différence entre la vérité et le mensonge était facile à voir, alors qu'après la faute, il est devenu plus difficile de faire la différence entre les deux.

Le rav Yérou'ham Lévovitz (Daat 'Hokhmah ouMoussar 85) enseigne que notre avoda est d'essayer d'atteindre l'état d'Adam avant la faute, c'est-à-dire d'être capable de voir clairement quel chemin prendre et quel chemin éviter.
=> Mais comment est-il possible pour nous, qui vivons après la faute d'Adam, d'être à un niveau si élevé que nous ne choisissons que la volonté d'Hachem et ne désirons même pas aller à l'encontre de la volonté d'Hachem?

-> Selon le Ram'hal (Messilat Yécharim - chap.1), il existe 2 méthodes pour atteindre cet objectif.
Tout d'abord, nous devons intérioriser le fait que notre existence dans ce monde n'a pour but que de nous permettre d'acquérir une part dans le monde à Venir, où nous jouirons d'une proximité éternelle avec Hachem. Si nous reconnaissions cela correctement, nous ne voudrions faire que ce qui nous rapproche d'Hachem, et non l'inverse.
Deuxièmement, nous devons reconnaître le jugement indéniable auquel nous serons confrontés pour toute faute que nous commettons. Si nous voyons cela comme une réalité, nous aurons peur de commettre n'importe quelle faute.
En suivant ces lignes directrices, nous parviendrons à reconnaître et à suivre le bon chemin, qui nous conduira à la situation d'Adam avant la faute.