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"Sarah rit en elle-même, disant : "Après être flétrie, je retrouverais la fraîcheur? Et mon époux est vieux!"" (Vayéra 18,12)

-> Rachi : Elle "regardait" ses entrailles et se disait : "Est-il possible que ces entrailles portent encore le fardeau d’un nourrisson? Que ces seins desséchés donnent encore du lait?

-> Selon le Sforno, compte tenu de son âge avancé, elle a pensé qu'un tel rajeunissement tenait d'un miracle aussi grand que celui de la résurrection, que seul D. peut accomplir.

-> Ainsi parla Hachem : "C'est Moi qui ai créé ces entrailles, et il Me serait impossible de leur rendre leur jeunesse?"
[midrach Béréchit rabba 48,19]

-> Avraham a entendu de Hachem (v.13) qu'elle enfantera, tandis que Sarah l'a uniquement entendu d'un ange qu'elle prenait pour une personne ordinaire, et c'est pour cela qu'elle a rit.
Ce n'était pas un rire intérieur, mais plutôt du scepticisme, de la moquerie.

Cependant, elle n'aurait pas dû négliger la bénédiction, même de l'homme le plus ordinaire, par une légèreté intérieure.
Elle aurait dû le croire, ou bien répondre à leur bénédiction : "Amen, que telle soit la volonté de D.!"
[le Ramban]

A ce sujet, on peut rapporter la guémara (Béra'hot 15a) "Ne laisse pas la bénédiction d'une personne simple devenir légère à tes yeux".

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-> L'ange dit (Vayéra 18,10) que dans une année, ils auraient un enfant.

Selon le Rabbi de Belz, Sarah avait une confiance totale dans le fait que Hachem pouvait lui accorder un enfant, même à son âge très avancé (90 ans).
Cependant, elle avait peur de faire une faute d'ici ce moment là, et de perdre alors son mérite d'avoir un enfant.
C'est pour cela, qu'elle a rigolé, car elle ne croyait pas qu'au temps prévu elle serait toujours méritante.

[Le Méam Loez explique : L'ange dit à Avraham qu'à la même période de l'année suivante, Sarah enfanterait.
L'ange fit une entaille dans le mur, à l'endroit où un rayon de soleil passait par le trou. Il dit : "Lorsque le rayon de soleil frappera à nouveau cette marque sur le mur, Sarah aura engendré."
... Its'hak est né le 1er jour de Pessa'h (le 15 Nissan 2048 de la Création).
Avraham et Sarah étaient alors âgés respectivement de 100 et de 90 ans.]

-> "Au temps fixé, à pareille époque, je te visiterai et Sarah sera mère" (Vayéra 18,14)
Dans le texte : "au temps fixé" se dit : lamoéd (לַמּוֹעֵד), mot qui a la même guématria que : "béPessa'h" (à Pessa'h - בפסח).
Au temps fixé, c'est-à-dire Pessa'h, Its'hak est né.
[Daat Zékénim miBaalé haTossefot]

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-> "Sarah l'entendait (l'ange) à l'entrée de la tente qui se trouvait derrière lui" (Vayéra 18,10)

Le Targoum Yonathan explique que Yichmaël se tenait avec Sarah, et il entendait également (véhou a'harav).

Lorsque l'on donne une bénédiction à quelqu'un, on doit s'assurer qu'aucun de ses ennemis ne l'écoute, car cela peut empêcher qu'elle ne se réalise.
Sarah était persuadée que la bénédiction de l'ange était vraie, mais elle avait peur que Yichmaël essaie de l'annuler.
C'est pour cela qu'elle a ri.
Elle a ainsi rigolé afin que Yichmaël ne pense pas qu'elle prenait au sérieux cette bénédiction, empêchant sa réalisation.

Lorsque Avraham a demandé à Sarah pourquoi elle avait rigolé, elle lui a répondu qu'elle ne l'avait pas fait en raison d'une non croyance dans la bénédiction, mais plutôt afin que Yichmaël n'y croit.

[le Keren léDavid]

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-> Rabbi Tsadok haCohen de Lublin (Divré Sofrim 16) enseigne :
La nation juive entière a été fondée sur une situation apparemment sans espoir.
Avraham et Sarah étaient avancés en âge et personne n'aurait cru qu'ils auraient pu avoir des enfants.
Sarah, qui croyait certainement que tout provient de la puissance de D., doutait de l'ange qui lui a annoncé la naissance d'un enfant.
Effectivement, Hachem a pu leur donner un fils à un âge avancé.
=> Pourquoi a-t-Il réalisé un miracle inutile?

L'intention de D. était que la nation juive puisse établir la notion de "croire en l'impossible", qu'un juif ne doit jamais désespérer, mais croire que D. peut l'aider, que rien n'est trop difficile pour Hachem.
[Le peuple juif est concrètement né sur cette réalité que :] Pour un juif, le désespoir n'existe pas, D. disposant de multiples moyens pour nous venir en aide.

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-> "Hachem s'était souvenu de Sarah comme Il l'avait dit et Hachem fit à Sarah comme il l'avait annoncé." (Vayéra 21,1)

Le nom de Hachem apparaît 2 fois : parce que Sarah pourra donner naissance (à 90 ans!), et également parce qu'elle pourra le nourrir.

Avraham a béni Sarah : "elle donnera naissance à des peuples" (Lé'h Lé'ha 17,16)
Le Yalkout rapporte que lorsqu'elle donna naissance à Its'hak, toutes les nations du monde disaient que c'était en réalité Hagar qui l'avait porté, et non Sarah.
Hachem a causé que toutes les femmes du monde qui allaitaient leur enfant, soient asséchées, ne pouvant plus alors nourrir leur enfant.
Toutes ces femmes sont alors venues voir Sarah, et lui ont demandé de les nourrir.

Sarah qui était très pudique ne voulait pas le faire, mais Avraham lui a dit que ce n'était pas le moment d'être tsnoua, et qu'il fallait le faire pour sanctifier le nom de Hachem en montrant à tous qu'un miracle a eu lieu, que c'est bien Sarah qui avait porté le bébé.

[le Sifté Cohen]

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-> "Hachem s’était souvenu de Sarah comme il l’avait dit et il fit à Sarah ainsi qu’il avait parlé" (Vayéra 21,1)

-> Le Ben Ich 'Haï (Od Yossef 'Haï - Vayéra) commente :
On peut comprendre la raison de la répétition de ce verset à l’aide de la Idra (Zohar III 132b) ou il est expliqué que la différence entre lémor (dire) et lédaber (parler) est que lémor touche aux choses cachées, tandis que lédaber aux choses dévoilées.

Il nous faut revenir au moment où Sarah prononce ces mots : "que juge Hachem entre moi et toi" (Lé'h Lé'ha 16,5). Elle voulait faire croire à Avraham qu’elle l’attaquait en justice devant le Tribunal Céleste, pour qu’il s’en émeuve et renvoie Hagar. Mais sa volonté était en fait d’attirer sur elle l’âme sainte d’Its'hak, car littéralement elle dit qu’Hachem juge "entre moi et toi", et si on fait la différence entre la valeur numérique de Saraï qui est 510 et Avram qui est 243 on obtient celle de : nér tov (soit 267), et de la même manière que : "nér Hachem nichmat adam" (l'âme de l’homme est un flambeau d’Hachem - Michlé 20,27) celle d’Its'hak est non seulement un flambeau mais un bon flambeau( un nér tov).
Le problème est que la force de la parole est telle qu'Hachem a exaucé les 2 parties, le "lémor" qui a amené son jugement et sa mort prématuré, et le "lédaber" qui a amené l’âme d’Its'hak.

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-> Sarah était supérieure en prophétie à Avraham, grâce à sa tsniou't, comme il est dit : "La voici, elle est dans la tente".
[le 'Hida]

-> C'est par le mérite de la droiture de Sarah et son haut niveau de tsniout, que Avraham et Sarah ont mérité d'avoir un enfant à un âge si avancé.
C'est pour cela que les anges ont demandé juste avant (v.18,9) où se trouvait Sarah, bien que le sachant, car selon Rachi : "ils ont voulu mettre sa discrétion en évidence, afin de la rendre plus chère à son mari".

Cette réalisation de ce qu'a pu entraîné les vertus exceptionnelles de sa femme, va générer davantage d'amour chez Avraham envers Sarah.
[Ben Ich 'Haï - Bénayahou - guémara Baba Métsia 87a]

=> Si le peuple juif peut exister, c'est grâce à la grandeur de notre Matriarche Sarah.

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-> Le Méam Loez (Vayéra 18,13-14) enseigne :
Sarah était en réalité supérieure à Avraham sur le plan de la prophétie.
Mais dès lors qu'elle fut rituellement impure à case de sa période de menstruation (malgré son âge de 89 ans!), elle perdit le don de prophétie.
C'est pour cette raison qu'elle ne prit pas au sérieux cette prédiction et considéra qu'il s'agissait d'une simple courtoisie.

Une autre opinion affirme que Sarah crut à cette bénédiction malgré son grand âge. Car elle avait déjà assisté à de nombreux miracle promis par Hachem à Avraham (cf. Béréchit 17,19).
Cependant, ces invités avaient l'apparence d'êtres humains ordinaires ...
Sarah qui se trouvait dans la tente se mit à rire soudainement en se disant : "Les jours de l'homme sont comptés et il peut mourir soudainement. Comment peut-il affirmer qu'il reviendra dans un an?"
[...]
Hachem dit à Avraham : "Pourquoi Sarah a-t-elle ri? Elle a cru que le visiteur était un homme. Il faut qu'elle sache qu'il s'agissait de mes propres messagers, parlant en mon Nom. C'est moi qui ai dit : Je reviendrai."

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+ "Sarah rit en elle-même : maintenant que je suis usée, j'aurai ce bonheur!" (Vayéra 18,12)

-> Rabbi Raphaël de Barshad enseigne qu'une Ségoula pour avoir des fils est la joie.
On apprend cela dans la Torah, dans les Névi'im et également dans les Kétouvim :
- dans la Torah de : "Sarah rit" = elle a ri et s'est réjouie, et par ce mérite elle a enfanté un fils.
- dans les Prophètes, où il est écrit : "Réjouis-toi femme stérile qui n'a pas enfanté" = si elle est stérile et n'a pas d'enfant, qu'elle se réjouisse et elle sera sauvée.
- dans les Hagiographes, il est écrit : "Il installe la femme stérile de la maison, mère heureuse de fils".

=> Si Sarah a ri parce que c'était une Ségoula, pourquoi Hachem s'est-Il fâché contre elle en disant : "Pourquoi donc est-ce que Sarah a ri?"
Le rabbi Chmouël de Kamenika répond : "On n’a besoin d’une ségoula que lorsqu’un tsadik promet quelque chose. Mais quand Hachem en personne promet, comme Il l’a promis à Sarah, il n’y a déjà plus besoin de ségoula, c’est pourquoi Il s’est fâché contre Sarah.

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-> Après les reproches d'Avraham, Sarah s'est repentie d'avoir ri à l'annonce de la naissance d'un fils.
Elle croyait profondément en D. et en ses miracles. Elle comprit que si telle était la volonté Divine, même une vieille femme comme elle pouvait enfanter.
C'est par le mérite de sa confiance en Hachem qu'elle conçut.
[le Yéfé Toar - rapporté par le Méam Loez (Vayéra 22,1)]

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-> "Il est permis de modifier la vérité dans un but de Shalom" (guémara Yébamot 65b)

La paix (le Shalom) est une notion si importante, notamment entre un homme et sa femme que Hachem Lui-même modifia le discours de Sarah qui avait dit : "Et mon époux est vieux" à l'annonce d'un futur fils, alors qu'elle avait 90 ans et son mari Avraham 100 ans.
[et il s'agissait pas de n'importe qui, mais du 1er des Patriarches (Avraham!) et de la 1ere des Matriarches (Sarah!).]
En effet, Hachem rapporta les propos de Sarah à Avraham ainsi : "J'enfanterai alors que je suis vieille?" afin de ne pas froisser Avraham et maintenir le Shalom dans ce couple (Vayéra 18,13).

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-> "Sarah rit en elle-même disant : Flétrie par l’âge, ce bonheur me serait réservé! Et mon époux est un vieillard!" (Vayéra 18,12)

-> Le Ben Ich 'Haï (Vayéra) enseigne :
On comprend facilement que Sarah soit étonnée qu’à son âge il lui soit accordé d’enfanter, mais en quoi la vieillesse de de son mari est si importante? Sarah était stérile, mais Avraham non, et son âge avancé ne lui avait pas empêché d’avoir Ishmael?

En fait sa préoccupation en rajoutant ces mots était tout autre, passé l’étonnement, une question technique se pose à elle. D’ordinaire, l’homme en prenant de l’âge devient pointilleux et il est plus compliqué de le servir. C’est pour ça que quand il est jeune, il ne se préoccupe pas de qui le sert, lui fait à manger, lui fait son linge, ... mais au fur et à mesure que les années passent, il ne reste plus que sa propre femme qui est à même de comprendre ses besoins et de connaitre ses habitudes. C’est une des raisons pour lesquelles, dans sa jeunesse, la femme connait le processus de Nida qui l’empêche de s’occuper de son mari, mais comme il est aussi encore jeune, il se satisfait de l’aide des autres. Par contre quand il ne peut plus que se faire servir que par sa femme, elle ne peut plus être Nida et en effet elle ne le devient plus.

La question de Sarah est : "Après avoir passé l’âge de Nida, pour pouvoir être toujours aux côtés de mon mari, si je redeviens fertile et donc avec des périodes de Nida, comment mon vieux mari va-t-il faire?"

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[évidemment Avraham et Sarah ont un niveau qui nous dépasse largement, mais cela permet d'appréhender à quel point Sarah était sensible et accordait de l'importance à répondre au mieux aux besoins de son mari. Et même au comble de la joie, lorsqu'elle apprend qu'elle aura malgré son âge un enfant, elle a comme priorité de penser au bien-être d'autrui (très bien que j'ai un enfant, mais si cela vient au détriment de mon mari alors ...).]

Les 10 épreuves avec lesquelles Hachem a testé Avraham, n'auraient pas conduit à ce qu'il soit considéré comme digne d'éloges, s'il ne les avait pas accepté avec enthousiasme et de bon cœur, parce que venant de D.
[le 'Hovot haLévavot - 'Hechbon haNéfech 3,27]

-> Selon le Séfer Ivdou ét Hachem BéSim'ha, la réussite de Avraham dans ses grandes épreuves aurait été insuffisante à le considérer comme digne d'éloges.
Seul son acceptation des épreuves avec joie, réalisant que tout lui était envoyé sur mesure par Hachem, a permis cela.

"L'ange dit à Hagar : ... Relève-toi et reprends cet enfant. [...] Hachem dessilla les yeux et elle aperçut une source" (Vayéra 21,18-19)

Selon le midrach (Béréchit rabba 33) :
"Rabbi Binyamin dit : Tous les hommes sont aveugles jusqu'au moment où Hachem éclaire leur regard."

=> Si D. ne nous montrait pas la voie à suivre, nul ne saurait la trouver.

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[Il est si facile d'être aveuglé par son égo, par sa paresse, par les plaisirs du monde matériel, ...
Combien devons-nous prier Hachem afin qu'Il nous permette de ne pas être aveugle à ce qui est vraiment essentiel à notre vie!]

"La Akédat Its'hak a eu lieu pendant Pessa'h.
Lorsque Avraham a offert son fils Its'hak sur l'autel, les âmes de tous ses futurs descendants ont également "posées leur cou" devant Hachem. "

['Hiddouché haRim]

"Car nous, nous allons détruire cette région ... et D. nous a donné mission de la détruire" (Vayéra 19,13)

Les anges, mandatés par Hachem, annoncent à Loth, l'imminence de la destruction de Sédom et de sa région.

Cependant, au lieu de lui dire : "nous allons détruire", ils auraient dû dire : "Hachem va détruire".
Ils se sont enorgueillis et ont fait dépendre d'eux-mêmes le pouvoir de destruction, et ce n'est qu'à la fin du verset qu'ils reconnaissent qu'ils ne sont que des envoyés de D.

Le midrach (Béréchit rabba 50,9) nous informe que ces anges ont été gravement punis par un repoussement de leur proximité avec D. dans le Ciel, durant 138 ans, et ce pour avoir voulu jouir un court instant du pouvoir qu'ils ont ramené sur eux.

Selon Rabbénou Béhayé, ces anges sanctionnés n'ont plus accompli de mission de D. sur terre depuis la destruction de Sédom jusqu'au rêve de l'échelle de Yaakov (il s'est écoulé 138 ans entre ces 2 événements).

Lorsque Yaakov quitte Israël pour aller chez Lavan, Hachem envoie ces mêmes anges : "Et voici des anges de D. (Elohim) montaient et descendaient" (Vayétsé 28,12)

Ils sont remontés dans le Ciel après la destruction de Sédom, et ils redescendaient maintenant pour Yaakov après une longue période d'interdiction de mission par D. (138 ans!), dans son attribut de justice (Elohim).

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[le Eitz Yossef explique ainsi les 138 années : Its'hak est né un an après la venue des anges chez Avraham et Sarah. Its'hak a eu Yaakov à l'âge de 60 ans. Yaakov a reçu les bénédictions de son père Its'hak à 63 ans, et ensuite il a passé 14 années à la yéchiva de Chem et Ever.
Ainsi, le calcul est de : 1+60+63+13=138]

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-> Une autre explication est qu'ils ont révélé les plans d'Hachem.
En effet, Hachem voulait garder secret son plan de détruire Sedom, et les anges l'ont révélé à Loth et à sa famille.
Les anges auraient simplement dû leur dire de s'enfuir de Sedom sans leur en donner la raison.

=> Sachant que la destruction était très imminente, pourquoi cela est-il considéré comme une faute si terrible, au point qu'ils ont été empêchés de servir Hachem au Ciel pendant 138 années?

Le rav 'Haïm Efraïm Zeitchik répond que lorsque les anges ont révélé à Loth et à sa famille que Sedom allait être détruite, ils leur ont ajouté un moment supplémentaire de détresse. Ils ont souffert de cette mauvaise nouvelle quelques moments avant qu'elle ne se produise.
Cette souffrance n'était pas incluse dans le décret d'Hachem, et c'est sur cela que les anges ont été punis (cette souffrance supplémentaire).

=> Cela doit nous renforcer dans l'idée qu'aucune souffrance ne nous arrive sans un décret d'Hachem pour notre bien ultime.
Le rav Elimélé'h Biderman dit que Hachem fait toujours preuve de miséricorde, en réduisant énormément la punition que nous devons recevoir.
==> Avoir en tête que pas un gramme de souffrance ne nous arrive par hasard (sans décret précis de D.), et que Hachem nous diminue énormément de chez énormément ce que nous aurions normalement dû avoir, doit nous donner énormément de joie et de tranquillité sur notre sort.

"Avraham s'avança et dit : "Vas-tu anéantir le tsadik avec le racha?" (Vayéra 18,23)

-> Le rav Sim'ha Bounim de Peshischa (Kol Sim'ha - Vayéra 18,19) observe que la requête d'Avraham en faveur des réchaïm de Sodome, aussi dramatique et inspirante qu'elle ait été, semble avoir été un exercice futile. Il a proposé que son accomplissement durable soit d'établir la position du tsadik comme celui qui peut défier et opposer son veto à la volonté du Ciel, pour ainsi dire.

Le Imré Emet suggère que la prière d'Avraham portera ses fruits dans un avenir lointain, lorsque Hachem restaurera et repeuplera les terres désolées de Sodome, comme l'a prédit le prophète Yé'hezkel.
[ "Et J'assurerai leur retour de captivité, le retour de Sodome et de ses filles et le retour de Samarie et de ses filles, et le retour de tes captifs au milieu d'elles" (Yé'hezkel 16,53) ]

"Je vais descendre et voir : s'ils agissent selon sa clameur qui M'est parvenue, alors [ce sera] destruction!" (Vayéra 18,21)

-> Le 'Hidouché haRim explique que la "descente" d'Hachem décrite ici n'est pas simplement une représentation anthropomorphique de Sa conscience des crimes de Sodome.
Au contraire, l'examen approfondi de Sodome par Hachem (pour ainsi dire) a généré une manifestation et une perception accrues de Sa Présence dans cette ville.
Cette atmosphère élevée était en quelque sorte une épée à double tranchant. D'une part, elle a suscité au sein de la population de forts sentiments religieux qui auraient pu être mis à profit pour obtenir le repentir.
D'autre part, le fait qu'ils n'aient pas profité d'une telle opportunité a été un affront flagrant à Dieu et a scellé leur destin à l'anéantissement.

"[Avraham] prit de la crème et du lait ainsi que le veau qu'il avait préparé et [les] mit devant eux ; et lui se tenait devant, sous l'arbre, et ils mangèrent." (Vayéra 18,8)

-> Rachi : "Ils ont fait semblant de manger. D'où l'on déduit que l'on ne doit pas s'écarter de la coutume du lieu où l'on se trouve"

Cependant, une question se pose : le verset implique qu'ils ont mangé du lait et de la viande dans un même repas. Comment expliquer cela?

Nous allons donner 2 réponses b"h.

1°/ Dans le verset, les produits laitiers sont suivis par la viande.
Il est possible de manger de la viande après avoir consommer du lait, en se lavant la bouche et les mains, et en attendant un temps prescrit par la loi juive.

2°/ Le Malbim apporte une autre réponse, en se basant sur : "le veau qu'il avait préparé" (littéralement il est écrit : achèr assa = qu'il avait fait).
Selon le Malbim, le veau qu'Avraham a servi n'était pas un veau 'normal', mais plutôt un qu'il a créé de façon mystique, en utilisant le Séfer haYétsira (le livre de la Création).
Un tel veau n'a pas le statut halakhique d'une viande, et il n'y a pas de problème de le manger avec des laitages.

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-> Le Méam Loez (Michpatim 23,19) aborde également ce sujet :
Le verset ne veut pas dire qu'Avraham avait l'intention de faire manger à ses invités du lait ainsi que de la viande. Il voulait servir du lait et de la viande afin que ses invités puissent choisir le plat qu'ils préféraient.
Nous voyons ainsi qu'il égorgea 3 veaux alors qu'il n'accueillit que 3 invités. Et le Talmud dit que le repas qu'il prépara dépassait ceux du roi Salomon.
Donc, en réalité, ceux qui mangèrent lacté ne consommèrent pas de viande et réciproquement.

De plus, la Torah dit qu'Avraham "se tint devant eux" (Béréchit 18,8).
En effet, puisqu'il y avait de la viande et du lait sur la même table, il devait se tenir devant eux pour leur rappeler de ne pas les manger ensemble.
L'hôte se tenant debout devant ses invités, ces derniers n'iraient pas chercher un plat qui n'est pas à portée de leur main, ils mangeront uniquement ce qui leur est servi.

De plus, lorsque les anges se présentèrent chez Avraham, il alla chercher dans son troupeau 3 jeunes bœufs pour le repas.
L'un d'eux s'enfuit jusqu'à la la grotte de Ma'hpéla, ce qui permit à Avraham de la découvrir.
Avraham n'eut donc pas d'autre choix que de créer une vache à l'aide des noms Divins (chémot) figurant dans le livre de la Création (Séfer haYétsira) qu'il avait écrit.
Retourner au troupeau lui aurait pris trop de temps, et par respect pour ses invités, il décida de recourir à ces procédés mystiques.

Ainsi, la Torah dit : "Avraham courut vers le troupeau ... et s'empressa de faire [le veau]" (Béréchit 18,7).
L'un des veaux qu'il avait choisi dans le troupeau s'étant enfui, il dut s'empresser d'en "faire" un autre [littéralement].
Le moyen le plus rapide fut d'employer le Livre de la Création ...
Ce veau n'était pas interdit avec du lait, puisque pas né d'un mâle et d'une femelle comme les autres animaux.

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[Le Steïpler demande : Quelle interdiction les anges ont-ils transgressé (puisqu'ils ont mangé de la viande et des laitages sans qu'il y ait eu cuisson. L'interdiction de la Torah est uniquement si la viande et le lait ont été cuits ensemble)?
Il répond que l'ange est entièrement de feu, et lorsqu'il fait rentrer dans sa bouche la viande et le lait, ils cuisent ensemble!]

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-> Est-ce que les anges mangeaient?
Rabbi Youdan a dit : "Ils avaient l'air de manger et de boire, et partainet l'un après l'autre."
Or, si dans le cas de quelqu'un qui a rendu service à ceux qui n'en avaient pas besoin, Hachem l'a rendu à ses descendants, à plus forte raison pour celui qui rend service à qui en a besoin.
[midrach Vayikra rabba]

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+ "Il (Loth) leur fit un repas, fit cuire des galettes et ils mangèrent" (Vayéra 19,3)

-> Le Ohr ha'Haïm enseigne :
Cela signifie que Loth a préparé un festin en l'honneur des anges, mas ils n'ont mangé que des galettes, car Loth ne respectait pas la Torah comme Avraham.
C'est pourquoi ils ne voulaient pas manger la viande qu'il avait égorgée, comme ils avaient mangé la viande préparée par Avraham, mais seulement les galettes. Et les anges savaient qu'il avait effectué les prélèvements nécessaires.
Ou bien, comme il n'y avait pas encore de Cohanim, ils sont devenus Cohanim et ont mangé la térouma, mais pas ce dont on n'avait pas pris les prélèvements.
D'après ce qu'ont dit nos Maîtres (midrach Béréchit rabba 50,12), c'était le 16 Nissan, et il leur a fait manger des matsot (Rachi : c’était Pessa‘h). Et comme il faut bien les surveiller, il a dû les faire cuire lui-même, et c'est ce qui est écrit : "il a fait cuire les galettes (matsot - מַצּוֹת)".

"Hachem lui apparut" (Vayéra 18,1)

Rachi : pour rendre visite au malade.

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+ Rendre visite à un malade (bikour 'holim) :

-> Le fait de rendre visite aux malades est l'une des mitsvot dont l'on profite des "fruits" dans ce monde, et dont la récompense reste intacte dans le monde à venir.
[guémara Shabbath 127a]

-> "La mitsva de visiter les malades ne connait pas de limites."
Dans quels domaines est-ce applicable ?

[Il y a 2 explications:] Abaye dit : 'Même une personne de grande stature doit rendre visite à une personne de moindre envergure.'
Rava dit: 'Il faut visiter le malade quand bien même 100 fois par jour [c’est-à-dire autant que nécessaire].'
[guémara Nédarim 39b]

-> La guémara [Nédarim 40a] nous enseigne :
"D'où savons-nous que la présence divine se trouve au-dessus de la tête du malade ?
A partir du verset qui affirme : D. le soutiendra sur le lit de douleur" (Tehilim 41,4).
[...]
Par respect pour la Chekhina, il ne faut pas s’asseoir à un niveau plus élevé que le malade.
[...]
Quelle est la récompense promise à celui qui visite les malades?
1°/ D. le protégera du mauvais penchant ;
2°/ D. le protégera de la souffrance ;
3°/ Il sera honoré de tous ;
4°/ Il liera des connaissances qui seront de véritables amis [il aura de vrais amis qui lui donneront des bons conseils, et il sera protégé de mauvais amis qui pourraient lui nuire en l'influençant négativement]."

-> Selon le rav Elimélé'h Biderma, nos Sages expliquent que ces récompenses sont mesure pour mesure.
Par exemple, en visitant un malade une personne va sauver un malade de souffrances, et alors mesure pour mesure, elle sera protégée de souffrances.
De même, qu'on aura permis à quelqu'un de surmonter sa maladie, de même Hachem nous sauvera du même type de maladie que ce malade a pu avoir.

-> D'après la michna (Péa 1,1), le bikour 'holim est une des très rares mitsvot où nous recevons également une récompense dans ce monde, en plus ce qui nous est destiné dans le monde à venir.

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+ "Israël (Yaacov) se prosterna à la tête du lit" (Vayé’hi 47,31)

-> Rachi : Il s’est tourné vers la chekhina, d’où l’on apprend que la présence divine se trouve au-dessus de la tête d’un malade.

-> Une raison à cela est que le malade n’a plus la force de se repentir par des actes et de corriger ses actions.
En raison de son état où il risque de quitter ce monde et qu’il va devoir rendre des comptes devant Hachem, il a certainement des pensées de regret et de repentir sur ses mauvaises actions.
C’est pourquoi, la présence Divine se trouve au-dessus de sa tête, car c’est dans sa tête que traversent toutes ces pensées de repentir.
[rav Yonathan Eibschutz]

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-> Rabbi Akiva enseigne : "Celui qui néglige de rendre visite aux malades, c'est comme s'il versait le sang ..."
Rav dit : "Quiconque rend visite aux malades est sauvé des châtiments de l'enfer.
[...]
D'où savons-nous que D. Lui-même nourrit le malade?
Parce qu'il est écrit : "Hachem le soutiendra sur le lit de douleur" (Téhilim 41,4).
Et d'où savons-nous que la présence Divine repose sur le lit du malade?
Parce qu'il est écrit : "Hachem le soutiendra sur le lit de douleur" (Téhilim 41,4).
Nous apprenons aussi que celui qui vient visiter un malade ne doit s'asseoir ni sur son lit, ni sur un banc ou une chaise (qui se trouvent au niveau du lit), mais se couvrir le visage et s'asseoir par terre, car la présence de D. se trouve au-dessus du lit du malade, comme il est écrit : "Hachem le soutiendra sur le lit de douleur" (Téhilim 41,4).
[guémara Nédarim 40a]

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-> La première fois où nous avons lu dans la Torah la mitsva de rendre visite à un malade (bikour ('holim), la personne qui rendait visite au malade était la Présence Divine (Chékhina) elle-même (Vayéra 18,1), lorsqu'elle rendait visite à Avraham.
Par conséquent, lorsqu'une personne accomplit cette mitsva, la Chékhina l'accompagne lorsqu'elle se rend au chevet d'un malade. Cela explique les mots de nos Sages (Nédarim 40a) selon lesquels "la Chékhina est à la tête d'une personne malade".
Et cela conduira certainement à une guérison complète, car Hachem guérit et soutient les malades (Téhilim 41,4).
[Imré Noam - Vayé'hi 48,2]

-> Nos tsadikim disent que lorsqu'on rend visite à un malade, on peut prier pour lui, même si l'on ne connaît pas son nom. Cela nous vient de Moché Rabénou, qui a demandé à Hachem de guérir Myriam sans mentionner son nom (Béaaloté'ha 12,13).
Puisque la Chékhina est présente, le visiteur peut accomplir de grandes choses pour la personne malade et pour lui-même, car il peut demander à la Chekhina tout ce dont il a besoin.

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-> Le Séder haYom écrit :
Le bikour 'holim est la forme la plus élevée de guémilout 'hassadim.
Nos Sages (guémara Nédarim 39b) écrivent qu'il n'y a pas de limite au bikour 'holim (én lo chiour).
La raison est que parfois par de belles et agréables paroles, des encouragements, nous pouvons faire revivre un malade, et lui permettre de vivre ...
Nous pouvons observer cela à de nombreuses reprises, car parfois une personne rend visite pour une heure ou deux, et le malade dit : "Je me sens comme une nouvelle personne. Mon âme m'est revenue!", et nous observons que la maladie s'est allégée.

-> Une part essentiel du bikour 'holim est d'apporter de la joie au malade.
Ainsi, le Rambam (dans son livre sur la santé) écrit : "Il faut dire au malade des histoires qui le rendent heureux. Il faut lui raconter des nouvelles intéressantes qui vont lui retirer sa maladie de sa tête et qui vont l'amener, ainsi que ceux qui s'occupent de lui, à rire.
Lorsque tu choisis quelqu'un pour rester près du malade, choisis quelqu'un qui peut le rendre joyeux, car c'est nécessaire pour tous les malades."

-> Le Rokéa'h (Sodi Razya) écrit : "Lorsqu'on visite à un malade, il faut parler à son cœur, des mots de réconfort".
[c'est mots d'encouragement vont lui apporter de la joie, et parfois cela amène également la guérison.]

-> "Le bikour 'holim est une grande mitsva de la Torah.
La vie du malade dépend de cela, car la visite va amener de la lumière [dans l'obscurité] de la maladie.
De plus, les visiteurs peuvent offrir des conseils sur le traitement, ils peuvent l'encourager, et ils peuvent le calmer, et ces interactions lui accordent de la vie.
Si personne ne vient le voir, parfois le malade s'ennuie, la maladie devient insupportable, et alors il mort, et cela peut être considéré comme un meurtre."
[le ריא"ז - dans פסקיו לנדרים ה"ג]

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+ L'importance de faire du bikour 'holim :

-> Il est écrit dans la guémara Nédarim (39b-40a) :
"Il arriva qu’un des disciples de Rabbi Akiva tomba malade.
Les Sages ne prirent pas l’initiative de lui rendre visite, jusqu'à ce que Rabbi Akiva se déplaça en personne.

Du fait qu'ils [Rabbi Akiva et ses élèves] balayèrent et nettoyèrent la pièce, le patient resta en vie.
Il dit alors à Rabbi Akiva: "Mon maître, vous m'avez rendu la vie!"

[Suite à cet incident] Rabbi Akiva annonça en public l’enseignement suivant : "Quiconque ne rend pas visite au malade, est comparable à celui qui a versé du sang !" "

-> Le Maharal commente cette guémara ('Hidouche Agadot) en disant :
"Même si le patient dispose d'autres personnes pour prendre soin de lui, et [qu’il semblerait qu' ] il n'a pas besoin de vous, il est toutefois possible que vous soyez en mesure d’apporter une contribution unique, susceptible d’insuffler une vitalité nouvelle en lui.
A ce titre, on compare celui qui manque de visiter le malade à celui qui verse le sang."

=> Chaque visiteur dispose d'un pouvoir unique pour redonner vie à une personne malade, quand bien même d'autres personnes lui rendent déjà visite.

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+ 1°/ Prendre soin des besoins physiques du malade :

-> Le Roch commente cette guémara ci-dessus :
"[Du fait qu'ils, c'est à dire Rabbi Akiva et ses élèves] ont balayé et nettoyé la pièce, le patient est resté en vie]. Ainsi, celui qui accomplit l’acte de visiter un malade, doit également veiller à ce que tous ses besoins physiques soient pris en charge."

-> Il est écrit dans le Choul'han Aroukh (Yoré Déa 335:1, 2) :
l'objectif principal de cette mitsva consiste donc à prodiguer au patient une aide concernant tous ses besoins.
Comme par exemple : appeler un médecin, faire des courses ou nettoyer sa maison si nécessaire, lui apporter à manger, ...

-> Si le patient est capable de manger normalement, il est particulièrement méritoire de lui apporter de quoi se nourrir.
Il est écrit : "Ayez soin, lorsque vous entrez dans la chambre d'un malade dans le besoin, de ne pas arriver les mains vides.
Avant tout, donnez-lui de la nourriture. Ce sera comme si vous l'aviez fait revivre et ranimé son âme, et le Créateur vous paiera certainement votre salaire."
[Tsavaat Rabbi Eliézer haGadol - paragraphe 38]

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-> Nourrir un malade est une mitsva plus grande que celle de faire la charité.
[le rabbi de Radzin - Yakra dé'Hayé]

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+ 2°/ Améliorer le moral et l'état d'esprit du malade :

-> Selon le Ramban (Torat HaAdam, Cha'ar HaMechouch ) :
"On rend visite au malade afin… d'améliorer l'humeur du patient et apaiser son esprit en lui apportant une présence conviviale."

-> Le Maharal (Netiv Guemilout Hassadim) rapporte l'idée que lorsque les gens viennent rendre visite au malade, celui-ci se rend compte qu'ils le considèrent comme un ami, ce qui a pour conséquence positive de raviver son esprit.
[Je suis important aux yeux des autres, je me dois donc de tout faire pour rester en vie!]

-> Le Rav Chlomo Wolbe (Ale Chour) :
"Nous avons appris de nos Sages, que les mitsvot consistant à visiter les malades et à réconforter les endeuillés, sont autant d’expressions incarnant l'obligation de "contribuer à porter le fardeau de son prochain".

[on a tous des moments où la vie est lourde, pesante. Ainsi, lorsque nous avons la chance d'aller bien, tâchons de profiter de notre situation pour alléger le fardeau d'autrui.
Lorsque Hachem voit à quel point l'amour, l'entraide règne entre ses enfants, il faut pleuvoir des torrents de bénédictions!]

-> Le rav Réuven Leuchter de dire à ce sujet :
"Contribuer à porter le fardeau d'autrui", c'est entrer dans le monde des sentiments et des pensées du patient, à travers notre identification concrète à sa situation.
En agissant ainsi, on s’associe véritablement et conjointement à lui dans son épreuve."

=> Je dois m’interroger sur la façon dont j’aimerais que l’on s’occupe de moi en pareille situation, et me mettre à sa place pour comprendre ses besoins et ses désirs propres.

[c'est cela aussi aimer son prochain comme soi-même, c'est ce projeter à sa place, pour mieux ressentir sa douleur, ses besoins, ...]

-> N'oublions pas que : "La blancheur d'un sourire est peut-être plus nourrissante que la blancheur d'un verre de lait" (Ketoubot 111b).

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+ 3°/ Nécessité de prier pour le rétablissement et la bonne santé du malade :

-> Il est écrit dans la guémara Nédarim (40a) :
"Rav Dimi a dit : "Celui qui visite les malades, c’est comme s’il lui avait redonné de la vie.
Celui qui manque au devoir de visiter les malades, c'est comme s'il avait entraîné sa mort.
[...]
[Comment cela?]
Celui qui visite le malade, appelle la miséricorde pour qu’il reste en vie ... quant à celui qui ne visite pas le malade, il ne prie pas pour éveiller la miséricorde en sa faveur."

-> Il est écrit dans le Choul'han Aroukh (Yoré Déa 335:4). : "Quiconque rend visite à un malade, et manque de prier en sa faveur, n'a pas correctement accompli la mitsva."

-> On doit prier pour que le patient bénéficie d'une guérison, parmi tous les autres malades du peuple Juif, de telle sorte que la combinaison des mérites favorisent l’acceptation de ses prières.
[Choul'han Aroukh - Yoré Déa 335:6]

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+ Retirer 1/60e de sa souffrance :

-> La guémara (Nédarim 39b) enseigne :
Rabbi ‘Hama Bar ‘Hanina à dit : "Celui qui rend visite à un malade supprime 1/60e de sa souffrance."

Abayé a dit à Rava, "S’il en est ainsi, alors si 60 personnes venaient rendre visite au patient, il se rétablirait complètement!"

Rava lui à répondu: "Chaque visiteur enlève 1/60e de ce qu’il en reste."

[Dans quelle mesure un visiteur est à même de supprimer un soixantième de la souffrance du patient]?
Lorsque le visiteur est un ben Guilo [à savoir qu’il est né sous le même mazal, ou signe astrologique que le malade - selon le Ran].

-> Le Maharal ('Hidouché Agadot) explique que les visiteurs aident le malade à sentir qu'il fait partie du cours normal de la réalité (et qu'il n'est pas marginalisé, tout seul, dans sa chambre), ce qui atténue sa souffrance, surtout lorsque les affinités avec le visiteur sont plus grandes.

-> Selon le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada), dans la mesure où tous les juifs sont liés d'une façon interdépendante, la maladie va être retiré du patient.

Il écrit ainsi :
"Une personne de même signe astrologique (ben Guilo) est plus à même de s'identifier avec la personne malade, et ressent ainsi une partie minime (1/60e) de l'inconfort et de la souffrance du malade, ce qui a pour conséquence de soulager le patient d’1/60e de sa propre souffrance.
[...]
Cette souffrance qui est ainsi transférée à d'autres [c’est-à-dire aux visiteurs] remplit une fonction de protection et d’expiation [pour le malade]. "

-> Le Maharcha commente que de même que par notre visite nous lui retirons les feux de la maladie, de même Hachem va retirer/éteindre les feux de l'Enfer pour nous.

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-> "On dit à Yosseph : voici ton père est malade" (Vayé'hi 48,1)

-> Le Gaon de Vilna enseigne :
Nos Sages (guémara Nédarim 39b) enseignent que lorsqu'un homme vient rendre visite à un malade, il lui ôte 1/60e de sa maladie. Mais pour cela, il faut qu'une condition soit respectée : l'homme qui lui rend visite doit avoir la même origine spirituelle que le malade.
Or, Yossef avait la même origine que Yaakov, comme le dit le verset : "Les descendants de Yaakov sont Yossef". Ainsi, avant que Yossef ne vienne le voir, Yaakov avait encore les 60 parts de sa maladie.

C'est ce que dit le verset : "Voici ton père est malade". Le mot "iné" (הנה - voici) a la valeur numérique de 60. Mais quand Yossef vint le voir, il est dit : "Israël se renforça et s'assit sur le lit". Le terme "amita" (המטה - le lit) a la valeur numérique de 59.
=> Grâce à la visite de Yossef, la maladie de Yaakov diminua et il ne lui en restait plus que 59 parts. C'est pourquoi, il se renforça et put même s'asseoir. Tout cela ne fut possible que parce qu'il ne lui restait que 59 parts. C'est ce que conclut le verset : "sur le lit" (המטה de valeur 59).

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-> "Celui qui rend visite à un malade contribue à sa vie, celui qui ne rend pas visite à un malade contribue à sa mort" (guémara Nédarim 40b)

-> Dans les Chéiltot déRav A'haï, on trouve l'explication suivante :
Celui qui rend visite à un malade s'apitoie sur lui et se met à prier pour sa guérison avec émotion, et sa prière peut entraîner la guérison du malade. Mais celui qui ne rend pas visite au malade il est occupé et repousse, à chaque fois, la visite au lendemain), quand il apprend que le malade est presque guéri et qu'il rentrera bientôt chez lui, s'inquiète : "Alors qu'il était très malade, je ne suis pas allé lui rendre visite. Maintenant, comment faire si je le rencontre? Je n'oserai pas croiser son regard! Ô Maître du Monde, fais qu'il meurt!"

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-> Le Kli Yakar fait remarquer qu'en visitant un malade, on lui fait acquérir des mérites.
Le roi Salomon encourage ses semblables à fréquenter la maison de deuil, qui rappelle la fin de tout homme et donne à réfléchir (cf. Kohélét 7,2).
=> Celui qui visite un malade prend en même temps conscience de sa propre fragilité et perçoit la nécessité de se repentir pendant qu'il le peut.
Ces pensées de téchouva que le malade inspire au visiteur lui sont comptées comme un puissant mérite qui lui assure le pardon de ses fautes, et la guérison.

-> On doit témoigner de la gratitude envers Hachem lorsqu'on est malade, car la souffrance rapproche l'homme de D., et lui montre comme son corps est fragile et les plaisirs de ce monde vains et éphémères.
[midrach Tan'houma - Ki Tétsé 2]

[en plus de nous purifier, les souffrances permettent de sortir de notre routine, de prendre du recul et de remettre nos pendules à l'heure : celle d'un juif, de la Volonté de D.
Face à la maladie : le monde paraît si frêle et insignifiant ... les petits ennuis deviennent minuscules ... nous apprécions davantage la santé et la beauté de ce que nous offre notre quotidien ...]

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+ Lorsque vous rendez visite à une personne malade vous lui enlevez un 60e de sa maladie.
=> Est-ce vraiment profitable si le patient reste avec 59 des 60 parts de sa maladie?

Le rabbi Moché Leib de Sassov ('Hidouché Remal) donne la réponse suivante :
La loi juive adopte le principe de : "bitoul bérov" = selon lequel une substance est annulée par 60 fois son volume.
Si la totalité des 60 parts d'une personne malade est présente, il existe un danger que sa vie soit annulée par les 60 parts, mais s'il ne reste que 59 parts, sa vie ne court plus aucune danger d'être annulée.
=> En conséquence, rendre visite à un malade et de ce fait, ôter un 60e de la maladie, est d'une importance vitale.

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-> "Si le médecin n'hésite pas à aller voir un malade pour les 3 florins qu'il va recevoir, à plus forte raison nous ne devons pas nous en abstenir, afin d'accomplir la belle et unique mitsva de rendre visite aux malades."
[le rav Naftali Leibovitz]

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-> Une personne qui visite les malades, tout le monde aura du respect à son égard.
[rabbi Na'hman de Breslev - Séfer haMidot - kavod]

-> Celui qui rend visite au malade, Hachem ne le laissera pas tomber aux mains de ses ennemis.
[rabbi Na'hman de Breslev - Séfer haMidot - mériva]

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-> Etre malade = est-ce être abandonné par Hachem? : https://todahm.com/2020/09/21/etre-malade-est-ce-etre-abandonne-par-hachem

L’hospitalité

"Il était assis à la porte de sa tente … Il a vu et a couru à leur rencontre" (Vayéra 18,1-2)

+ L'hospitalité :

-> Tous les habitants du monde sont comme des invités de D. Nous sommes tous de passage, et D. nous héberge.
Si l'espace d'un instant, Hachem arrêtait son hospitalité envers nous, le monde cesserait d'exister.

[le Chla haKadoch - Vayéra]

=> En pratiquant l'hospitalité envers autrui, nous imitons Hachem!

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-> "Combien est précieuse pour Hachem, la mitsva d'hospitalité!
On nous apprend qu'Avraham a accompli toutes les lois de la Torah, mais c'est spécialement sur cette mitsva d'hospitalité que de nombreux détails vont nous être donnés (Béréchit 18,1-8), tandis que les autres mitsvot sont rapportées d'une façon générale."
['Hafets 'Haïm - Ahavat 'Hessed]

=> Parmi toutes les très nombreuses mitsvot qu'il a fait, Avraham s'est distingué par celle de l'hospitalité.
Le Rambam (Matnat Aniyim 10,1) rapporte que nous devons suivre son exemple, si nous souhaitons être appelé : un véritable descendant d'Avraham.

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-> L’hospitalité est comparable à un arbre fruitier. Quiconque est hospitalier aura de bons enfants.
[D'après la guémara (Béra'hot chap.8),] Cela est d’autant plus vrai lorsque l’invité est un érudit. Permettre à un tel homme d’utiliser nos biens est pareil à une offrande apportée devant D.
[Méam Loez - Vayéra 21,33-34]

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-> Grâce à son hospitalité, l'individu sera craint et respecté de tous.
[...]
Un remède pour ramener la fécondité chez une femme, consistera à pratiquer l'hospitalité.
[...]
L'hospitalité fera mériter à la femme de mettre au monde des enfants.
[rabbi Na'hman de Breslev - Séfer haMidot]

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-> Rabbi Yo'hanan dit : 'Accueillir des invités, est aussi grand que de se lever tôt afin d'aller à la maison d'étude [de la Torah]'
[guémara Shabbath 127a]

Le Maharal ('Hidouché Agadot) explique cela :
"En faisant de l'hospitalité à des invités, nous accueillons des êtres humains fait à l'image de D.
Cela est par essence une activité Divine, comme l'est le fait d'aller au Beit haMidrach afin d'y étudier la Torah."

-> Rav Yéhouda dit au nom de Rav : 'Accueillir des invités est plus grand que d'accueillir la présence divine' (cf.Béréchit 18,3)
[guémara Shabbath 127a]

Le Maharal ('Hidouché Agadot) commente cela :
"Bien que nous pouvons nous connecter à la présence divine, cette relation est vouée à être limitée, au regard de la distance infinie entre l'homme et D.
Cependant, en couvrant d'honneur et d'affection notre invité dans le cadre de l'hospitalité, nous pouvons se connecter complètement à l'image Divine qui est en cette personne."
[ainsi, l'hospitalité permet d'être davantage connecter à Hachem qu'en recevant la présence divine!]

-> Selon le Rambam (Hilkhot Talmud Torah 3,4), si une personne a le choix entre une mitsva et l'étude de la Torah : si la mitsva peut être faite par d'autre(s), on ne doit pas interrompre son étude, sinon on doit faire la mitsva, et ensuite revenir à son étude.

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-> "Dès qu'Avraham voyait des voyageurs, il courait vers eux, se mettait à terre et les suppliait d'accepter sa proposition d'hospitalité.
Bien que ce haut niveau de conduite ne nous est pas atteignable, nous nous devons d'en apprendre à aller chercher des invités, et à les accepter dans nos maisons avec beaucoup d'affection, comme nous l'aurions fait avec une personne très riche dont nous espérons gagner une somme importante d'argent.
[...]
L'hôte doit parler à ses invités d'une façon agréable afin qu'ils se sentent à l'aise.
Il ne doit pas leur dire ses problèmes, car ils pourraient penser qu'ils en sont la cause, et qu'il perd de l'argent en les accueillant.
[...]
Afin de se motiver, on doit se dire : 'Si c'était moi l'invité, je voudrais certainement être traité avec respect et attention.
Je me dois donc de traiter mes invités en conséquent.
Personne ne peut savoir comment il finira [et s'il aura besoin à son tour de l'hospitalité]"

['Hafets 'Haïm - Ahavat 'Hessed 3,2]

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-> L'hospitalité d'Avraham incluait : la nourriture, la boisson et le fait d'accompagner l'invité sur son chemin (cf.Rachi sur Béréchit 21,33 -> le terme "Eshel" est l'acronyme de ces 3 actions).

-> Selon la guémara (Sotah 46b), en raccompagnant son invité, on s'assure qu'il ne subisse pas de mal.

Le Maharcha (Sotah 45b) explique qu'en raccompagnant son invité, on permet aux "anges gardiens" de pouvoir accompagner notre invité après notre départ, le protégeant alors de tout danger jusqu'à sa destination.

Le Méam Loez (Vayéra 18,16) enseigne qu'il est extrêmement bénéfique de raccompagner son visiteur, car ainsi la Présence Divine l'accompagne et le protège sur la route du retour.
D'ailleurs, les anges désiraient donner à Avraham l'opportunité d'accomplir ce précepte. Bien qu'ils pouvaient se transporter instantanément à Sodome, ils partirent à pied pour permettre à Avraham de les accompagner.
Avraham croyait encore être avec des êtres humains.
[...]
On a coutume de confier à quelqu'un qui fait un long voyage une pièce de monnaie qu'il donnera à un pauvre, une fois arrivé à destination. Le voyageur a alors le statut de "chalia'h mitsva" (délégué à l'accomplissement d'une mitsva), et il est donc préservé du danger.

-> Le Sma'h ('Hochen Michpat) enseigne que de nos jours nous devons accompagner notre invité jusqu'à la porte ou au moins sur une distance de 2 mètres.

Il peut être intéressant de citer l'exemple extrême rapporté par le Rambam (Hilkhot Aveil 14,3) disant qu'à l'époque, il fallait raccompagner son maître principal en Torah sur une distance de 13km!

-> Le 'Hafets 'Haïm (Ahavat 'Hessed) dit qu'il ne faut pas oublier de raccompagner ses invités, car c'est la finalisation de la mitsva d'hospitalité (cf. Avraham : manger+boire+raccompagner = Eshel), et dans ce cas, on se prive des bénédictions que cette mitsva aurait pu nous amener ...

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+ La récompense liée à l'hospitalité :

-> Fournir de l'hospitalité est l'une des quelques mitsvot dont l'on profite des "fruits" dans ce monde, et dont la récompense reste intacte dans le monde à venir.
[guémara Shabbath 127a]

-> Le Tikouné Zohar enseigne que la façon dont l'on va accueillir ses invités dans ce monde, va déterminer la manière dont notre âme va être accueillie dans le monde à venir.
[Rabbi Aharon Roth - Shoul'han haTahor]

-> Rabbi Chimon bar Yo'haï (Zohar) promet que quiconque accueille avec joie les étrangers dans sa maison et fait en sorte qu'ils se sentent bien chez lui, en bénéficiera immensément au moment de sa mort.
Quand l'âme quitte le corps, elle est pareille à un étranger, ne sachant pas où se diriger.
Grâce au mérite de l'hospitalité, l'âme est accueillie avec bienveillance dans le monde futur et se sent comme chez elle.
[Tikouné Zohar - p.92]

-> Le Méam Loez (Vayéra 21,33-34) rapporte le Zohar suivant :
Lorsqu'on a un invité, on se réjouira et on louera D. de nous donner une telle opportunité. En effet, grâce à cela des décrets néfastes sont annulés.
Avant de détruire Sodome, Hachem envoya 3 anges (déguisés en voyageur) à Avraham pour qu'il puisse accomplir la mitsva de l'hospitalité, et si Loth fut épargné, c'est grâce à ce mérite d'Avraham (qui lui a déchiré son décret de mort).

Le Méam Loez poursuit : Lors de période de malheurs, D. se souvient de ceux qui se sont comportés avec douceur envers les pauvres, et les sauvent de la mort.

-> Rabbi Yo'hanan, ainsi que Rech Lakich expliquent : 'Lorsque le Temple était érigé, l'Autel expiait les fautes d'une personne [par les sacrifices qui y étaient brûlés].
De nos jours, il n'y a plus de Temple, mais la table [sur laquelle on mange] fait l'expiation de nos fautes' [guémara 'Haguiga 27a]

Rachi de préciser : au travers l'hospitalité à des invités.

Le 'Hatam Sofer (Torat Moché - Vayikra p.97) commente cette guémara : "lorsque la table d'une personne est comme un Autel (mizbéa'h), alors toute sa maison devient comme le Temple."
Il est écrit : "C’est mon D. et je l’embellirai" ( זֶה אֵלִי וְאַנְוֵה - Béchala’h 15,2).
"C'est mon D." (zé éli - זֶה אֵלִי) est l'acronyme du verset : "Voici la table qui est devant Hachem!" (זֶה הַשֻּׁלְחָן אֲשֶׁר לִפְנֵי יְהוָה - Yé'hezkel 41,22).
Selon le 'Hatam Sofer, si tu veux proclamer D. (zé éli), alors il faut faire de sa maison un magnifique lieu de résidence pour Hachem.

-> "La récompense pour raccompagner une personne est sans limite"
[guémara Sotah 46b]

-> Le Rambam (Hilkhot Avélout - chap.14,2) écrit : "La mitsva d'accompagner est supérieure à toute, c'est la loi qu'a érigée Avraham, l'hospitalité est plus grande que l'accueil de la Présence Divine, et il est plus important de raccompagner les invités que de les recevoir ...
Toute personne qui ne raccompagne un invité, c'est comme s'il avait fait couler son sang"

Rabbi Yits'hak Berkovits explique ces propos :
"La mitsva de recevoir des invités l'est essentiellement afin de leur garantir : nourriture et hébergement.
Cependant, accompagner un invité est considéré comme étant plus important que cela, car on lui témoigne de l'honneur, ce qui va développer sa confiance en lui, et qui l'aidera ainsi à faire face à la suite de sa vie."

Le Saba de Kelm enseigne à ce sujet :
Quand un invité se repose quelque part en mangeant à sa faim des meilleurs mets, il s'élève parfois dans son cœur le soupçon que le maître de maison a peut-être hâte de se débarrasser de lui.
C'est pourquoi, même quand il a fini de boire et de manger, il présume que son hôte est heureux de pouvoir enfin se débarrasser de lui, la preuve en étant que toujours, une fois que l'invité s'en va, le maître de maison ferme immédiatement la porte, comme pour dire : "bon débarras".
C'est pourquoi, quand l'invité quitte la maison avec cette impression, c'est comme si l'hôte avait versé le sang.
Cela n'est pas le cas quand l'hôte l'accompagne pendant au moins quelques pas, alors l'invité sent que le maître de maison est heureux d'avoir pu observer la mitsva grâce à lui, et il se sent aimé et désiré, ce qui est le fondement de la mitsva de l'hospitalité.
Par conséquent, par ce petit acte qui porte sur la courte distance pendant laquelle il l'accompagne, le maître de maison acquis son univers.

=> C'est une grande leçon sur la façon de se comporter dans la vie, qu'il faut aussi appliquer dans d'autres domaines : on peut acquérir son univers par de petites actions, avec un petit peu de réflexion et d'attention.

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-> Rabbi Yo'hanan dit : 'Accueillir des invités, est aussi grand que de se lever tôt afin d'aller à la maison d'étude [de la Torah]'
[guémara Shabbath 127a]

-> La mitsva d'inviter des voyageurs (hospitalité) a un lourd risque spirituel. Ils peuvent parler de sujets inappropriés à une maison juive, comme le lachon ara. De plus, le fait de se tourner vers leurs besoins demande d'interrompre notre étude quotidienne de la Torah.
Néanmoins, si Avraham a arrêté sa rencontre avec Hachem afin de recevoir 3 invités, cela nous enseigne que nous devons mettre de côté nos occupations spirituelles afin de réaliser cette mitsdva.
[le Baal Chem Tov]

[il leur a quand même demandé de laver leurs pieds, afin de limiter autant que possible le risque spirituel]

-> La raison pour laquelle nous devons interrompre nos occupations spirituelles pour accomplir la mitsva d'hospitalité, et que cela nous permet d'atteindre davantage de proximité avec la présence divine, qui se repose sur ceux qui vont accueillir chez eux des personnes dans le besoin.
[le Yichma'h Moché]

-> Un vendredi soir, où il recevait des invités qui avaient voyagés toute la journée, le 'Hafets 'Haïm n'a pas lu le traditionnel chant : "Shalom Alé'hem!" avant le kidouch, comme en est l'habitude. Il a attendu qu'ils soient tous servis en nourriture pour le faire.
Il a alors expliqué : "Sachant que vous avez voyagé, il est très probable que vous deviez être affamés. Les anges (à qui est destiné ce chant) ne mangent pas et ne sont pas affamés. Ils peuvent ainsi attendre que je vous donne à manger, avant que je m'occupe ensuite d'eux!"

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-> "Veille à la mitsva de l'hospitalité pour mener une bonne vie, car alors tu réussiras en ce monde et ta droiture t'accompagnera dans le monde à venir."
[Séfer haBrit - 2e partie article 12]

-> La mitsva de visiter les malades s'effectue à la fois avec le corps et avec l'âme : avec le corps en s'efforçant de rendre service au malade, et avec l'âme en priant pour lui.
Quiconque rend visite au malade sans prier pour lui n'a pas accompli cette mitsva.
[rav Tikochinski - Séfer Guécher ha'Haïm]

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-> "Hachem dit : Comme le cri de Sodome et d’Amora est grand ; et leur faute est très lourde" (Vayéra 18,20)

-> Le Ben Ich 'Haï (Vayéra) enseigne :
Il faut comprendre ici de quel faute parle-t-on? Si le verset voulait parler de toutes les fautes en général, alors il aurait du dire: "comme le cri de Sodome et d’Amora est grand ; CAR leur faute est très lourde", mais il n’est pas dit CAR mais ET, comme si le cri venait de toutes les fautes, mais "leur faute est très lourde" vient parler d’une faute en particulier, qui serait aussi ou plus grave que tout le reste.

Dans le livre d'Iyov (28,4) il est dit : "Ignoré du pied des passants, il est suspendu et ballotté loin des hommes", les commentateurs expliquent qu’on parle des gens de Sodome qui ont réussi à faire oublier la mitsva de hospitalité. Comment cela?
En prenant chaque visiteur et en l’allongeant sur un lit, s’il était plus grand on lui coupait les pieds et s’il était plus petit on l’écartelait. Ça avait suffit à décourager les visiteurs potentiels.

=> En quoi cette faute est si grave pour être la seule citée dans Iyov à propos des gens de Sodome? Comment cette faute peut-elle peser dans la balance contre la somme de tous les reste : l’idolâtrie, le meurtre et l’adultère, ... ?
C’est que la particularité de laisser pénétrer des gens chez soi est qu’on s’expose à un regard extérieur, qui va nous juger et nous mettre face à une vérité de nous-même à laquelle on n’a plus accès à force de ne pas se remettre en question. Et cet ouverture va être le vecteur de notre téchouva.
Si on la ferme, on ferme la porte à toute possibilité de téshouva, car on ne se remettra plus jamais en question. Voila pourquoi cette faute était si grave, et on comprend aisément comment elle pèse comme tout le reste des fautes.