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La prière de Min’ha

+ La prière de Min'ha :

-> Its’hak était sorti dans les champs pour se livrer à la méditation (lassoua’h - לָשׂוחַּ) à l’approche du soir" ('Hayé Sarah 24,63)

-> Rachi commente ainsi le terme : lassoua’h : "Ce mot a le sens de prier".

-> Il est écrit dans la guémara (Béra'hot 26b) :
"Rabbi Yossé fils de Rabbi Hanina enseigne : les Patriarches ont institué les prières ... Avraham institua la prière du matin (Cha’harit) ... Its’hak institua la prière de l’après-midi (Min’ha), comme il est dit : "Its’hak était sorti dans les champs pour se livrer à la méditation à l’approche du soir", or la méditation désigne la prière, comme il dit : ‘Prière du pauvre ... Il épanche sa prière devant Hachem’.
Yaakov institua la prière du soir (Arvit)".

-> A propos de l'importance de la prière de min'ha, la guémara (Béra'hot 6b) enseigne:
"Rabbi Halbo a cité Rav Ouna en disant qu’il faut être attentif à la prière de Min’ha comme nous l’apprenons au sujet du Prophète Eliyahou qui n’a été exaucé qu’à la prière de Min’ha.

Il est écrit : ‘A l’heure de Min’ha, le Prophète Eliyahou s’avança en disant ... Exauce-moi Hachem, Exauce-moi, afin que ce Peuple reconnaisse que c’est Toi le vrai D.’ (Méla'him I 18,37)"

-> Le Kli Yakar ('Hayé Sarah 24,63) commente : Bien que les autres Patriarches (Avraham et Yaakov) aient été exaucés également à la suite de leur prière (de Cha'harit et de Arvit), seul Its’hak a été exaucé immédiatement après avoir prié (au moment de Min'ha - dès qu'il a terminé, il a aperçu sa future femme sur un chameau, accompagnée de Eliézer).

[nos Sages voient en cela, une preuve que nos prières à Min'ha sont exaucées plus rapidement que celles de Cha'harit et de Arvit.]

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-> "A l’heure de Min’ha, le Prophète Eliyahou s’avança en disant ... Exauce-moi Hachem, Exauce-moi (anéni Hachem, anéni), afin que ce Peuple reconnaisse que c’est Toi le vrai D." (Méla'him I 18,37)

La guémara (Béra'hot 6b) explique que Eliyahou haNavi a fait 2 prières : "Exauce-moi (anéni) que du feu descende du ciel, et exauce-moi (anéni) qu'ils [les juifs] ne disent pas que je fais de la sorcellerie [en faisant descendre du ciel du feu].

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada - Béra'hot 26b) enseigne :
Nos Sages (guémara Taanit 8b) disent qu'une personne ne doit pas prier pour 2 choses à la fois.
Si c'est ainsi, pourquoi Eliyahou haNavi a-t-il prier pour 2 choses (que le feu descende du ciel, et que les gens ne disent pas que c'est de la sorcellerie)?

Mais plutôt c'est parce que Min'ha est un moment très propice pour la prière, plus que les autres moments, et on peut demander à ce moment même pour 2 choses à la fois.

C'est pourquoi la guémara apporte particulièrement cette dracha où Eliyahou haNavi a demandé pour 2 choses, et cela afin d'attester que Min'ha est un moment très spécial pour la prière.

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-> Le rav Yonathan Eibschutz (Tiféret Yonathan - Kora'h) donne une autre explication sur pourquoi les prières de Min'ha sont répondues plus rapidement que les autres prières.

Il se base sur la guémara (Shabbath 89b) suivante :
Dans le futur, Hachem dira à Avraham : "Tes enfants ont fauté contre Moi".
Avraham répondra : "Ils doivent être détruits, en raison de Ton saint Nom".
Avraham sera si bouleversé que les gens fautent contre Hachem, qu'il va conseiller qu'ils soient détruits, même s'ils sont ses descendants.

La guémara relate après un dialogue similaire entre Hachem et Yaakov.
Mais ensuite, Hachem va dire à Its'hak : "Tes enfants ont fauté contre Moi"
Its'hak va répondre : "Maître du monde! Est-ce qu'ils sont mes enfants et non pas Tes enfants? Tu les as appelés : "Mes enfants premiers-nés, Israël" (béni bé'hori Israël). Et maintenant Tu dis qu'ils sont mes enfants et non pas Tes enfants?"
Les arguments de Its'hak font sauver au final les juifs.

Le rav Yonathan Eibschutz ajoute que c'est pour cette raison que Its'hak aimait Essav.
Il avait tendance à prier pour les réchaïm, afin de les aider [à se débarrasser du mal en eux, et qu'ils mettent au grand jour leur beauté intérieure].

Le rav Yonathan Eibschutz écrit que c'est l'unicité de Min'ha.
Its'hak a établi Min'ha, et ainsi même si une personne a fauté et n'est pas méritante, ses prières dites à Min'ha seront quand même exaucées.

Dans les mots, il écrit :
"Nos Sages nous ont dit d'être vigilant avec Min'ha car Eliyahou haNavi a été répondu à Min'ha.
Cha'harit et Arvit ont été instaurées par Avraham et Yaakov, qui n'ont pas prié pour les réchaïm.
Ils disaient qu'ils doivent être détruits, en raison du saint nom d'Hachem [qu'ils ont souillé par leurs fautes].
Mais Its'hak a prié pour les réchaïm.
C'est pourquoi, lorsque Eliyahou haNavi a prié pour le peuple juif, bien qu'ils ne soient pas méritants, Hachem a répondu à ses prières à Min'ha."

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-> Selon le rav Shlomo Yossef Zévin :
Le guémara enseigne que la prière la plus importante, à laquelle il faut être le plus vigilant, c'est min'ha.
La raison en est qu'elle est prononcée l'après-midi, quand l'homme est encore affairé à son travail. En revanche, Cha'harit est récité le matin, avant le travail, et Arvit, le soir, quand on est de retour à la maison.
Pour prier Min'ha, il faut arrêter son travail parfois même en plein milieu, ce qui peut être difficile, d'où son importance.

A l'époque, le travail le plus courant était l'agriculture. Ainsi, la valeur de Min'ha, c'est qu'elle est récitée quand on est encore dans le champ : "Its'hak sorti dans les champs pour se livrer à la méditation (= la prière)", c'est bien Min'ha.

-> Le Tour dit également que Min'ha est difficile à faire car elle tombe en pleine journée de travail.
Comment alors se rappeler de prier Min'ha? Surtout qu'il est dur de quitter le travail pour cela!

C'est justement parce qu'elle est plus difficile à accomplir, qu'elle est plus précieuse, et que les prières récitées à ce moment sont davantage exaucées.

[le fait d'être la tête sous l'eau, dans la routine, de notre travail pour obtenir notre subsistance, fait qu'on en oublie que rien ne peut nous arriver sans Hachem. Plus ou moins indirectement, on pense : c'est bon Hachem je gère! ... J'ai ma paie qui tombe chaque mois! Mon intelligence fait que je gagne tout seul ma vie! ...
Min'ha c'est ce moment où l'on arrête tout, où l'on atteste que : certes je fais des efforts nécessaire pour masquer la réalité (ma hichtadlout), mais la réalité c'est que tout me vient que grâce à Toi! ]

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-> Le rav Shlomo Zalman Auerbach a déclaré un jour que la lecture des Korbanot avant la prière de Min’ha possède la propriété miraculeuse d’épargner à celui qui s’y adonne d’avoir recours aux médecins.
On comprendra aisément d’après cela l’inanité de l’argument de ceux qui se dérobent à cette Mitsva en prétendant qu’ils n’en ont pas le temps. Car il en faut moins pour la lire que pour attendre son tour à une consultation médicale.

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+ Le nom Min'ha :

-> Le Maguen Avraham (Choul’han Aroukh Ora'h 'Haïm 232), dans son introduction aux Lois relatives à la prière de Min’ha, se demande [au nom du Tossefot dans Pessa’him 107a] : pourquoi la prière de l’après-midi est-elle appelée Min’ha (Offrande).

Il répond : "Puisqu’Eliyahou Hanavi a été exaucé à ce même moment de la prière de Min’ha, lorsqu’il offrit lui-même une ‘Offrande’ (Min’ha) à D., c’est pour cela que cette prière porte ce nom de Min’ha, par rapport à l’Offrande d’Eliyahou Hanavi ; offert au cours d’un ‘moment propice’ (ét ratson - עת רצון)".

-> Le Séfer ha'Haïm (le frère du Maharal) explique que Its'hak a été mis sur l'autel (lors de la Akéda), et il était comme un korban ola.
Puisqu'un korban ola a besoin d'être accompagné d'un min'ha (une offrande de farine), alors Its'hak a complété cette partie de son korban par des prières.

-> Le Baal haTanya rapporte la guémara (Ménou'hot 104b) citant que le seul korban avec le mot : "néfech" (âme) qui lui est écrit à proximité est le korban min'ha. Comme il est écrit : "néfech ki tak'riv min'ha l'Hachem" (Vayikra 2,1).
=> Pourquoi est-ce spécialement ce korban?

C'est parce que Hachem dit : "Qui est-ce qui apporte un korban min'ha? Il s'agit de quelqu'un qui est pauvre et qui ne peut se permettre d'amener qu'un peu de farine avec de l'huile.
Je considère cela comme s'il m'avait offert son âme (néfech) devant moi!"

De même, lorsqu'on interrompt son travail en plein milieu pour prier Min'ha, il y a un aspect de messirout néfech (don de soi), et c'est pourquoi cette prière s'appelle : min'ha.
Ainsi, lorsque l'on sacrifie tout pour aller prier Min'ha, alors Hachem dit : "Je considère comme si vous avez offert votre âme devant moi".

-> Le Ramban explique que cette prière porte ce nom, car "Min’ha" vient du mot "Ménou’ha", qui signifie repos ; c’est en fait le début du "repos" (coucher) du soleil de cette même journée.

-> Le Kédouchat Lévi enseigne : la prière de l’après-midi est appelée "Min’ha" qui signifie "cadeau", car nous n’avons pas l’obligation de prier à ce moment-là, contrairement aux autres prières de la journée.
En effet, le matin nous devons remercier Hachem de nous avoir fait revenir en nous notre âme que nous Lui avions prêtée la veille.
De même le soir, nous devons implorer Hachem de bien vouloir nous restituer, à notre réveil, notre âme que nous allons lui confier pour la nuit

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-> b'h, au sujet de Min'ha de Shababth : https://todahm.com/2020/07/20/minha-de-shabbath

"Hachem avait béni Avraham en toute chose (bakol)" ('Hayé Sarah 24,1)

=> Que signifie "bakol"?
Selon rabbi Méïr, il fut béni (même) par le fait qu'il n'eut pas de fille.
Selon rabbi Yéhouda, il fut béni (en tout) puisqu'il eut (aussi) une fille.
D'autres disent qu'Avraham avait de telles connaissances en astrologie que tous les rois d'Orient et d'Occident se levaient tôt et se pressaient à sa porte.
Selon rabbi Chimon bar Yo'haï, Avraham portait une pierre précieuse suspendue à son cou ; tout malade qui regardait (cette pierre) guérissait aussitôt.
Lorsqu'Avraham mourut, Hachem suspendit cette pierre sur l'orbite solaire en accord, selon Abayé, avec le dicton : "Quand le jour se lève, le malade se porte mieux".
Autre explication de "bakol" : tant qu'Avraham était en vie, (son petit-fils) Essav ne se rebella pas (contre les Lois de la Torah), ou encore Ichmaël (son fils) se repentit du vivant d'Avraham.
[guémara Baba Batra 16b]

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-> Hachem a béni Avraham : bakol (en toute chose - בכל), mot qui a une valeur de 52, qui est la même que celle du mot : ben (בן).
Il y a donc une allusion au fait qu'Avraham a été béni en tout par des fils.
[Rachi - 'Hayé Sarah 24,1]

-> Selon le 'Hatam Sofer, les 3 lettres du mot בכל (bakol) s'écrivent pleinement : בית (bét), כף (kaf) et למד (laméd), et leur guématria totale est de : 586, la même guématria que le mot : Shofar (שופר).
Cette guématria commune fait allusion au fait qu'Avraham sera béni à travers un fils Its'hak, car la corne (Shofar) du bélier de substitution du sacrifice d'Its'hak servira aux sonneries du jour du don de la Torah et aux sonneries (du Shofar gadol) qui seront entendues le jour de la délivrance définitive.
C'est donc bien par son fils Its'hak qu'Avraham sera béni jusqu'à la venue de la guéoula.

-> Si Avraham avait eu une fille, ce ne serait pas une bénédiction selon rabbi Méïr.
En effet, il n'aurait pu la marier qu'avec un Cananéen qui est "maudit" ou bien l'envoyer dans son lieu de naissance chez Lavan et elle aurait vécu là-bas avec son époux dans une ambiance d'idolâtrie, car la femme est sous l'autorité de son mari.
Ainsi, Avraham n'a pas eu de fille afin de lui épargner ces soucis ce qui constitue une bénédiction.
[Rambam - 'Hayé Sarah 24,1]

-> Selon Rabbi Meïr, il fut béni [même] en cela qu’il n’eut pas de fille car il n’aurait pas pu la marier en raison du fait que les gens de sa génération étaient tous des idolâtres.
[‘Hidouché Guéonim]

-> Le Ets Yossef enseigne :
Ce n'est pas une bénédiction pour un père d'avoir une fille, d'après Ben Sira, car un père se soucie constamment pour sa fille et n'en dort pas la nuit : lorsqu'elle est gamine, il craint qu'elle soit séduite ; à l'adolescence, il craint qu'elle se débauche ; à sa majorité, il craint qu'elle ne trouve pas de mari (sans compter les soucis de réunir une dot pour la marier) ; une fois mariée, il craint qu'elle n'aie pas d'enfants ; âgée, il craint qu'elle pratique la sorcellerie.

Une question se pose contre rabbi Méïr : la mitsva de procréation (piria vérivia) n'est accomplie que si le père a au moins un garçon et une fille ; donc s'il n'a aucune fille il n'aurait pas réalisé le Commandement de procréation.
En fait, rabbi Méïr pense que si cet homme a voulu avoir une fille, mais il n'en a pas eu, cela est un cas de contre sa volonté (oness) et Hachem le considère comme s'il a accompli la mitsva de procréation, et de plus cet homme privé d'une fille est béni.

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-> Rabbi Yéhouda qui a affirmé qu'Avraham a engendré une fille (bat) n'est pas en désaccord avec rabbi Méïr qui a affirmé, au contraire, qu'Avraham n'a pas eu de fille.
En effet, la fille dont parle rabbi Yéhouda ne désigne pas ici une fille, mais une qualité (mida) d'Avraham désignée aussi : bat (fille).
[Ben Ich 'Haï]

-> La fille qu'aurait engendrée Avraham se distinguait par ses qualités remarquables. Elle était éminente au-dessus du niveau moyen des autres jeunes filles en toute chose, c'est pourquoi elle a été digne d'être appelée : bakol (en toute chose).

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=> Comment les rois d'Orient et d'Occident se pressaient-ils à la porte d'Avraham?

-> Le Maharcha enseigne :
Les connaissances astrologiques d'Avraham lui permettaient de "lire" dans les étoiles et les mazalot (constellations) les évènements futurs.
Sa réputation s'était étendue dans le monde et tous les rois d'Orient et d'Occident se pressaient à la porte d'Avraham pour le consulter et demander des conseils, d'autant plus que ses prévisions étaient infaillibles, contrairement aux autres astrologues dont les prévisions étaient parfois erronées.
Ainsi, l'expression "bakol" (par tous) peut signifier qu'Avraham était béni par tous les rois de la planète qui le louaient, ce qui constituait une bénédiction.

-> Le Maharal ('Hidouché Agadot) écrit :
Avraham ne "lisait" pas dans les étoiles, mais était doué d'un don prophétique qui lui permettait de prévoir les événements futurs, sans jamais se tromper, et il transmettait cette prophétie à ceux venus le consulter, afin qu'ils mettent de l'ordre dans leur vie.
Si le texte a parlé d'astrologie et non de prophétie, c'est parce que toutes deux prévoient l'avenir.

-> Le Rachba explique :
Les connaissances d'astrologie doivent êtres prises au sens figuré, c'est-à-dire qu'Avraham savait conduire avec de bonnes vertus (midot) et rapprocher du Ciel ceux qui l'approchaient.
De plus, il faut lire également l'expression : "tous les rois d'Orient et d'Occident se levaient tôt et se pressaient à sa porte" au sens figuré : les "rois" sont en fait les disciples de Sages (talmidé 'hakhamim) qui se pressaient aux portes (de Torah) d'Avraham du matin au soir.
C'est pourquoi, ils n'ont pas dit : les "rois" du nord ou du sud, mais les "rois" d'Orient (mizra'h = est) et d'Occident (maarav = ouest) en allusion à leur étude depuis le matin où le soleil se lève à l'est jusqu'au soir où le soleil se couche à l'ouest.

-> De son côté, le Ben Ich 'Haï commente :
L'astrologie ne doit pas être prise à la lettre, mais dans le sens d'une sagesse que possédait Avraham dans son cœur (bélibo).
Or le mot "libo" (son cœur) fait allusion aux lettres de son nom écrites en plein.
Ainsi, dans les lettres qui composent le nom Avraham (אברהם) écrites en plein : אלף (alef), בית (beit), ריש (rech), הי (hé) et מם (mém), les lettres finales forment : séfataïm (lèvres - שפתים).
Il y a ici une allusion au fait qu'Avraham déversait par ses lèvres sa grande sagesse enfouie dans son cœur.

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=> A quoi fait allusion la pierre précieuse curative suspendue au cou d'Avraham et le placement de cette pierre précieuse dans l'orbite solaire après son décès?

-> Le Maharcha dit :
Cette pierre précieuse avait le pouvoir miraculeux de guérir tous (kol) les malades venus consulter Avraham ; c'est en cela qu'il a été béni "par tous", selon rabbi Chimon bar Yo'haï.
Lorsqu'Avraham est décédé, cette pierre a été "suspendue" dans l'orbite solaire afin que les malades demandent leur guérison à Hachem directement.
Pour la même raison, dans la guémara (Pessa'him 56a), les rabbanim avaient caché le Séfer haRéfoua (livre de guérison), depuis l'époque de 'Hizkiyahou, afin que les malades implorent directement Hachem de les guérir.

[Comment cette pierre précieuse guérissait-elle les malades qui l'observaient, à l'époque d'Avraham, alors que la maladie n'existait pas encore et n'a été instaurée qu'à l'époque de Yaakov?
Rabbénou Tam répond que c'est la maladie qui précédait la mort qu'avait demandé Yaakov, mais la maladie guérissable existait déjà avant Yaakov, et en particulier à l'époque d'Avraham.]

-> Le Rachba enseigne :
La pierre précieuse curative suspendue au cou d'Avraham peut être lue au sens allusif.
Avraham qui possédait une sagesse "complète" sur le plan spirituel et sur le plan scientifique (astrologie), est comparé à une pierre précieuse.
En effet, la sagesse est comparée à une pierre précieuse dans ce verset : "Kohélet désirait trouver des paroles précieuses (la sagesse supérieure)" (Kohélét 12,10).
Avraham transmettait sa sagesse à autrui à travers son cou, c'est-à-dire par sa parole dont les organes sont au niveau du cou.
Ainsi, quiconque était malade dans son âme et dans sa foi guérissait par la sagesse de la parole d'Avraham comparée à une pierre précieuse.

Au moment où Avraham quitta ce monde, il n'y avait plus personne capable comme lui de transmettre la foi en Hachem.
C'est pourquoi Hachem "suspendit" cette sagesse (pierre précieuse) dans l'orbite solaire ou la voûte céleste, de façon que si l'homme réfléchit au nombre et aux trajectoires des étoiles et des planètes, il pourra atteindre une certaine sagesse et accéder à la connaissance de D., comme l'avait fait Avraham.

-> Le Ben Ich 'Haï (Ben Yéhoyada) explique que la "pierre précieuse" était une force spirituelle de sainteté que possédait Abraham, avec laquelle il réussissait à convertir même les plus récalcitrants des idolâtres.
Ce pouvoir spirituel confié à Abraham, permettait de guérir celui qui souffrait d’une "maladie de l’âme".
Lorsqu’Abraham mourut, D-ieu suspendit la "pierre précieuse" dans le soleil, pour les temps futurs, comme il est : "Et pour vous qui révérez Mon Nom, se lèvera le soleil d’équité, portant la guérison dans ses rayons" (Malakhi 3,20).

-> Le Séfer Akédat Its’hak (Béréchit Chaar 4) nous apprend que la "pierre précieuse" suspendue au cou d’Abraham venait évoquer le fait qu’il énonçait des perles de sagesse qui coulaient de sa bouche avec une voix sortant de sa gorge (cou) ; il guérissait ainsi spirituellement toutes les âmes malades qu’il avait faites à ‘Haran, en les faisant "entrer sous les ailes de la Présence Divine".

-> Le Maharam Shick écrit :
L'homme est un monde en miniature (olam katan) : la tête symbolise le monde supérieur spirituel (rou'hani) et le corps symbolise le monde inférieur matériel (gachmi).
Le cou de l'homme relie ces 2 mondes.
La pierre précieuse portée au cou d'Avraham, symbolise la sagesse qui est la meilleure voie pour l'homme pour relier et faire co-exister les 2 mondes spirituel et matériel.
C'est cette voie qu'Avraham enseignait aux idolâtres, afin de guérir leur âme.
Au décès d'Avraham, Hachem a placé cette sagesse dans l'orbite solaire qui fait le trait d'union entre les 2 mondes.

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=> Quelles sont les 5 fautes d'Essav après la mort de son grand-père Avraham? Pourquoi ce nombre 5?

-> La guémara (Baba Batra 16b) explique que du vivant d'Avraham, Essav le respectait et s'efforçait de refouler sa tendance à l'immoralité et son instinct meurtrier.
Cependant, le jour même de la mort d'Avraham, Essav se sentit "libéré" et donna libre cours à ses instincts. Il commit 5 transgressions : il tua (Nemrod), il commit un acte d'adultère avec une jeune fiancée, il renia Hachem (kafar ba'ikar), il nia la résurrection des morts, et il méprisa le droit d'aînesse.

-> D'après la guémara (Béra'hot 10a), rabbi Chimon dit : "L'âme est comparée à Hachem dans 5 domaines : ils remplissent le monde ou le corps ; ils voient et sont invisibles ; ils nourrissent le monde ou le corps ; ils demeurent purs ; ils résident en un lieu secret.
Que l'âme qui possède ces 5 qualités, vienne glorifier Hachem qui possède ces 5 mêmes qualités!"

Se basant sur cela, le Maharal commente : chacune des 5 qualités de l'âme lui confère un pouvoir d'établir un lien avec Hachem. Ainsi, par ces 5 transgressions, Essav a défait totalement le lien qu'il avait avec Hachem : il est sorti complètement de sous les ailes de la Présence Divine, contrairement à ceux qui commettent une ou deux transgressions et qui maintiennent malgré tout un certain lien avec Hachem.

-> Le Ben Ich 'Haï dit :
Avraham a quitté ce monde à 175 ans, soit 5 ans avant l'âge prévu de 180 ans (date de décès de son fils It'hak), afin de ne pas assister aux 5 transgressions graves de son petit-fils Essav.

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=> Quelles preuves a-t-on qu'Ichmaël se soit repenti au moment de la mort d'Avraham?

-> Lors de l'Alliance des morceaux (brit ben habétarim), Hachem promit à Avraham : "Toi, tu rejoindras tes pères en paix ; tu seras inhumé après une vieillesse heureuse" (Lé'h Lé'ha 15,15).
Rachi commente qu'ainsi Hachem a annoncé ici à Avraham une vieillesse heureuse, c'est-à-dire que son fils Ichmaël se repentira de son vivant et que son petit-fils Essav ne se livrera pas au mal de son vivant.

-> Dans la guémara (Baba Batra 16b), Rabbi Yo'hanan apprend qu'Ichmaël a fait téchouva du vivant de son père Avraham, à partir de ce verset : "Its'hak et Ichmaël ses fils l'inhumèrent" ('Hayé Sarah 25,9).
Pourquoi Its'hak est-il nommé en premier?
C'est parce que, bien qu'Ichmaël fût son aîné, Ichmaël s'était repenti et avait fini par reconnaître qu'Its'hak avait la préséance sur lui, et de plus Ichmaël a reconnu la vente du droit d'aînesse qu'il contestait auparavant.

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-> b'h, également sur ce verset : https://todahm.com/2015/12/26/4099-2

+ "Jusqu'à (l'époque) d'Avraham, les signes de vieillesse n'existaient pas. Ainsi, celui qui voulait parler à Avraham, parlait (par erreur) à Its'hak (qui lui ressemblait) et celui qui voulait parler à Its'hak parlait à Avraham.
Alors, Avraham pria et les traits de vieillesse apparurent (afin de distinguer un vieillard d'un jeune) sur son visage, d'après le verset : "Avraham était devenu vieux, avancé dans la vie" ('Hayé Sara 24,1).

Jusqu'à (l'époque de) Yaakov, la maladie qui précédait la mort n'existait pas. Alors Yaakov pria et la maladie apparut, selon le verset : "On vint dire à Yossef : Voici, ton père est malade"(Vayé'hi 48,1).

Jusqu'à (l'époque de) Elicha, toute personne malade ne guérissait jamais. Elicha (tombé malade) pria et il guérit.
[guémara Baba Métsia 87a]

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=> Comment interpréter au sens figuré le fait que la vieillesse n'existait pas jusqu'à Avraham?

-> Le Maharal enseigne :
Le mot "zikna" (זקנה) dont le sens habituel est "la vieillesse", peut prendre le sens de "sagesse" ('hokhma) d'après l'enseignement de la guémara (Kidouchin 32b) : "On désigne "zaken" (זקן) celui qui a acquis de la sagesse" (zé kana 'hokhma).
En effet, lorsqu'un homme vieillit, son corps s'affaiblit, et corrélativement ses "forces" de l'âme se renforcent.
La guémara (ci-dessus - Baba Métsia 87a) a donc voulu nous enseigner que jusqu'à l'époque d'Avraham, les gens n'avaient pas de sagesse, car ils n'avaient pas reconnu leur Créateur qui dirige le monde.
"Celui qui voulait parler à Avraham parlait par erreur à Its'hak et vice-versa" = l'intention est d'enseigner que jusque-là, les gens mettaient au même niveau le vieux sage et le jeune qui n'a pas de sagesse.
Par sa prière, Avraham, qui désirait que la matérialité s'affaiblisse et la sagesse remplisse le monde, obtint que le monde renforce son niveau d'intelligence et accède à un niveau de sagesse sur le plan spirituel, même si tout le monde n'accédait pas à cette sagesse.

-> Le Na'halat Yaakov écrit :
La guémara (Baba Métsia 97b) enseigne que les pièces de monnaie à l'époque d'Avraham, portaient gravées un homme âgé et une femme âgée (Avraham et Sarah) sur une face, un jeune homme et une jeune fille (Its'hak et Rivka) sur l'autre face de la pièce, ce qui traduisait l'équivalence des 2 faces de la même pièce.
Avant qu'Avraham ne prie, les gens pensaient que de même que le corps périt après la mort, l'âme aussi ; d'après leur opinion, plus l'homme vieillit, plus il perd de son importance, car son corps et son âme s'affaiblissent et vont vers leur disparition.
Ainsi, ils portaient plus de considération aux jeunes qu'aux vieux : c'est le sens de l'expression : "la vieillesse n'existait pas".
Avraham a alors prié pour "ouvrir" les yeux de ses contemporains et leur dire que l'âme des vieux se renforce, et donc, au contraire, il faut honorer davantage les vieux que les jeunes, et c'est le sens de "la vieillesse a été instaurée" après la prière d'Avraham qui a été exaucée.

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=> Pourquoi Yaakov a-t-il demandé l'instauration de la maladie?

-> Yaakov a demandé la maladie, afin que chacun de ses enfants, notamment Yossef, ait le temps de se déplacer et d'être présent à ses côtés au moment de sa mort, afin de leur communiquer ses dernières volontés et de les bénir.
[Rachi]

-> Depuis la Création du monde et jusqu'à la fin de la vie de Yaakov, personne n'était malade [avant de mourir].
Qu'une personne soit à son domicile ou dans la rue, elle éternuait simplement et mourait soudainement.
Yaakov intervint et pria ainsi : "Maître du monde, ne reprends pas mon âme avant que je n'aie eu le temps d'exprimer mes dernières volontés à tous mes enfants et de faire pénitence" et il fut exaucé : la maladie l'a frappé quelques jours avant sa mort.
La coutume est demeurée de dire à celui qui éternue : lé'haïm (pour la vie) ou "labriout" (à ta bonne santé).
[Pirké déRabbi Eliézer - chap.52]

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-> Selon le Maharil Diskin, Yaakov est tombé malade 5 jours avant sa mort.

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=> Comment peut-on interpréter au sens figuré le fait que la maladie n'existait pas jusqu'à Yaakov?

-> D'après la guémara (Shabbath 12b), la Présence Divine est présente au-dessus de la tête du malade et le soutient d'après ce verset : "Hachem soutiendra (le malade) au-dessus de son lit de douleur" (Téhilim 41,4).
Lorsque le malade souffre, ses fautes sont pardonnées dans ce monde-ci, afin de recevoir la récompense complète de ses bonnes actions dans le monde futur.
De plus, parfois Hachem éprouve une personne qui n'a presque pas de faute à expier, par des souffrances induites par l'amour d'Hachem à son égard (yissourim chel aava), afin d'augmenter sa récompense dans le monde futur.

Ainsi : "Jusqu'à Yaakov, il n'y avait pas de maladie" = les hérétiques, jusqu'à l'époque de Yaakov ne croyaient pas qu'un homme frappé de souffrances ou d'une maladie bénéficierait de ces privilèges : Présence Divine, expiation des fautes, affection d'Hachem.
Ils pensaient donc que la maladie ou une épreuve n'apportait aucun avantage, et ils n'y voyaient que des souffrances "pour rien".
Cependant, à l'époque de Yaakov, ils ont reconnu sa droiture et sa sainteté exemplaires.
Ils ont compris qu'il était "aimé" par Hachem, et pourtant il a été fortement éprouvé durant sa vie.
De plus, lorsque Yaakov a demandé lui-même à Hachem de créer la maladie, ils ont compris les "bénéfices" que l'homme peut tirer des épreuves et d'une maladie.
[Ora'h Yacharim]

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=> La maladie n'existait-elle pas déjà avant Yaakov?

-> Le Tossefot (guémara Baba Batra 16b) enseigne :
Selon la guémara (Baba Batra 16b), une pierre précieuse était suspendue au cou d'Avraham, et tout malade qui l'observait guérissait.
Donc la maladie existait déjà à l'époque d'Avraham, le grand-père de Yaakov, contrairement ce qu'affirme notre guémara.
On pourrait répondre qu'à l'époque d'Avraham, la pierre précieuse guérissait une blessure ou un coup, mais une véritable maladie interne n'existait pas.
Rabbénou Tam répond autrement : même si la maladie existait au temps d'Avraham, elle n'entraînait pas la mort et la pierre d'Avraham avait un pouvoir de guérison.
Lorsque Yaakov pria pour la maladie, il s'agissait d'une maladie qui précédait la mort, sans possibilité de guérir, afin que le malade se prépare à quitter ce monde.
D'ailleurs, plus tard, Elicha réclama la guérison de maladies mortelles.

"Ce fut après la mort d'Avraham, Hachem bénit Its'hak son fils" ('Hayé Sarah 25,11)

-> Le Targoum Yonathan explique qu'Avraham lui-même n'a pas béni Its'hak, pour ne pas qu'Yichmaël soit jaloux.

=> D'après cela, pourquoi Avraham n'a-t-il pas béni Its'hak en cachette, secrètement, sans qu'Yichmaël le sache ?

-> Nos Sages disent que les forces du bien et les forces du mal doivent être équilibrées, pour que le libre arbitre soit conservé.
Ainsi, Avraham ne pouvait pas bénir Its'hak, car par cela, il aurait renforcé la force de la sainteté qui provient du côté de Its'hak.
Mais alors, il aurait fallu obligatoirement bénir également Yichmaël pour renforcer aussi l'autre côté et préserver l'équilibre.
Or, Avraham préférait ne pas bénir Its'hak pour ne pas avoir besoin de renforcer parallèlement les forces négatives. Il préféra donc laisser à Hachem le soin de faire ce que bon Lui semble, et de bénir Its'hak s'Il le souhaite.

[Rabbi Moché Sternbuch - Taam Vadaat]

Les chidou’him

"Lavan et Bétouél répondirent et dirent : La chose a émané de Hachem!" ('Hayé Sarah 24,50)

-> La guémara (Moéd Katan 18a) enseigne :
"De la Torah, des Névi'im et des Kétouvim, [nous avons des preuves que] Hachem arrange les chidou'him.
- de la Torah : "La chose [ce chidou'h] a émané de Hachem" (v.24,50) ;
- des Névi'im : "son père et sa mère ne savaient pas que cela venait de Hachem" (Chimchon trouvant une femme entre les filles des Philistins - Choftim 14,4) ;
- des Kétouvim : "Maison et fortune sont un héritage des parents, une femme sensée est un don de Hachem" (Michlé 19,14)."

-> "Hachem donne un foyer à ceux qui vivent solitaires" (Elokim mochiv yé'hidim - Téhilim 68,7)

-> Selon le 'Hazon Ich, les Chidou'him bénéficient d'une intervention Divine toute particulière, en comparaison à l'intervention Divine générale dans le monde.
Il est vrai que tout vient d'Hachem, mais les chidou'him sont uniques car tout le monde peut y voir clairement la Main d'Hachem.

-> Certains appellent la cérémonie d'engagement le "vort" (qui se traduit littéralement par : "un mot").
Cela doit nous rappeler que : "tout vient par le mot d'Hachem" (chéakol niya bidvaro).
[ou bien dans le verset ci-dessus : méHachem yatsa adavar (La chose a émané de D.)]

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-> Le 'Hidouché haRim fait remarquer que plusieurs miracles se sont passés lorsque Eliézer a cherché le chidou'h de Its'hak.
On peut citer par exemple :
1°/ il a voyagé de la terre d'Israël à Aram Naharayim en seulement un seul jour, la terre se contractant pour lui (kfitsat aarets) ;
2°/ au moment où Eliézer a prié pour le chidou'h, Rivka est apparue ;
3°/ l'eau du puits est montée d'elle-même vers Rivka ;
4°/ un ange a échangé l'assiette empoissonnée d'Eliézer avec celle de Bétouel.

Le 'Hidouché haRim explique que cela nous apprend que chaque chidou'h se passe miraculeusement, et non pas d'après les lois de la nature.

=> Pourquoi les miracles sont-ils tant nécessaires à un chidou'h?

-> Le rav de Koziglav répond que le Satan essaie d'empêcher la bonne réalisation des chidou'him car il est conscient de leur grandeur.
[par exemple, la guémara (Yébamot 62) affirme : "tout celui qui n'est pas marié est sans joie, sans bénédiction, sans bonheur, ..." ; ou encore la guémara (Sotah 17a) enseigne que si un mari et une femme sont méritants, alors la présence Divine réside avec eux. ]

Si un chidou'h devait se passer selon les règles de la nature, il pourrait ne jamais avoir lieu car le Satan viendrait le bloquer.
Les miracles sont ainsi nécessaires pour surmonter chaque obstacle que le Satan va essayer de déployer pour en empêcher l'aboutissement.

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-> "40 jours avant qu'un enfant ne soit formé, un voix Divine annonce : la fille de untel se mariera avec untel" (guémara Sota 2a)

=> Pourquoi les chidou'him sont-ils choisis aussi tôt? Ne peut-on pas attendre que l'enfant soit en âge de se marier?

La guémara (Kidouchin 30b) dit : "Il y a 3 partenaires dans la création d'un homme : Hachem, le père et la mère."
Le rav Elimélé'h Biderman explique qu'en tant que partenaires, les parents veulent donner une opinion sur avec qui leur enfant doit se marier.
C'est pourquoi, Hachem choisit le chidou'h avant que l'enfant ne naisse, bien avant que les parents ne pensent à le marier.
Le temps passant, l'enfant a alors l'âge pour se marier, le chidou'h est déjà choisi du Ciel, et les parents ne peuvent pas protester.

Un homme peut avoir toute une liste de critères pour sa future femme, mais au moment de rencontrer celle qui lui est destinée, Hachem mettra dans son cœur un désir pour ce chidou'h, annulant tous ses plans préétablis.

On trouve une allusion à cela dans le 1er chidou'h de l'histoire, où Hachem a endormi Adam afin de créer 'Hava.
En effet, le fait que Adam dormait à ce moment indique que pour faire un chidou'h, parfois les plans et les idées d'une personne doivent être mis en sommeil. Et ce n'est qu'alors que le chidou'h se produit.

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-> Le rabbi Shlomo de Zvhil dit que certes un chidou'h est déjà arrangé au moment où l'enfant est dans le ventre de sa mère, mais ensuite lorsqu'Hachem le rend réel, il permet aux gens d'avoir le bon sentiment de penser que c'est eux qui l'ont fait.
Hachem choisit le chidou'h, et puisque les parents sont ses partenaires dans la création de l'enfant, et qu'ils ont peiné pendant de nombreuses années pour l'élever, alors Hachem va créer une illusion en donnant un fort sentiment de comme s'ils participaient à la réalisation du chidou'h.

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-> "Le serviteur courut au devant d’elle ... Elle se hâta de faire glisser sa cruche ... et elle courut à nouveau" ('Hayé Sarah 24,17-20)

-> Le Beit Israël avait coutume de rapporter au nom du rav ‘Haïm de Brisk que dans le domaine des Chidoukhim, nous devons savoir que tout se déroule selon les mots du verset : "La chose émane de D. même".
Et pas seulement le Chidoukh lui-même, mais également le jour et l’heure où il sera conclu eux aussi ne dépendent que d'Hachem, et personne n’est en mesure d’anticiper ni de retarder ce moment ne fût-ce d’un instant.
Lorsque le jour décidé par le Ciel où il doit se conclure approche, les événements se précipitent (à l’instar du trajet qui se raccourcit subitement pour Eliézer, de la hâte soudaine de Rivka, ...) afin que tout se termine en temps voulu sans aucun retard (et il est obligé de se terminer en ce jour-même, comme on le voit dans la prière de Eliézer : "Daigne me faire rencontrer aujourd’hui" (verset 11)).

-> Certes une hichdatlout peut être nécessaire, mais il faut surtout être rempli de émouna que : tout dépend uniquement de la parole et de la volonté d’Hachem qui "donne un foyer à ceux qui vivent solitaires" (Elokim, mochiv yé'hidim bayéta - Téhilim 68,7).

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-> On a demandé au Gaon de Tchebin ce qu'il faut regarder dans un chidou'h, et il a répondu : "3 choses : de bonnes midot, de bonnes midot, de bonnes midot".
[le Imré 'Haïm fait remarquer que Eliézer n'a pas été impressionné par les miracles de Rivka, mais par ses midot, car c'est le facteur de loin le plus important.]

"Les années de la vie de Sarah" ('Hayé Sarah 23,1)

-> Rachi commente : "Toutes égales pour le bien" (koulan chavin létova).

-> "Cela aussi, c’est pour le bien" (gam zou létova)
[Na’houm Ich gam zou (un des maîtres de rabbi Akiva) – guémara Taanit 21a]

-> "Tout homme doit s’habituer à dire : "Tout ce qu’Hachem fait, c’est pour le bien qu’Il le fait"."
[rabbi Akiva – guémara Béra’hot 60b]

=> Sarah appliquait tellement ces principes, qu'à ses yeux sa vie était toujours pour le bien.
Pourtant elle n'a pas eu une vie facile.
Elle a souffert avec Hagar, Yichmaël, Pharaon, Avimélé'h, elle a été sans enfant jusqu'à l'âge de 90 ans, ...
Ainsi, elle avait plein de raisons pour voir négativement sa vie, pour se plaindre. Pourtant, à chaque instant elle était pleinement satisfaite, puisque telle est la volonté de D., alors c'est forcément bien.

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-> Sarah a enfanté Its'hak à l’âge de 90 ans et elle endura aussi les 10 épreuves de son mari Avraham (son double enlèvement, la famine,…).
Dans ce cas, comment comprendre l’explication de Rashi : "toutes les années de la vie de Sarah étaient égales pour le bien"?

Rabbi Zoucha d’Anipoli explique que Sarah ne cherchait jamais à analyser et à comprendre pourquoi elle subissait tant de difficultés. Elles étaient persuadée qu’existaient de profonds secrets derrière tous ses problèmes. Tout ce qui m’arrive n’est que pour mon bien (même si actuellement je n’en suis pas conscient(e) voir je pourrais penser – à tort – le contraire)!

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-> D'après le midrach (midrach Béréchit Rabba 58,3), Sarah a vécu 127 années, et en récompense de cela sa descendante Esther va régner sur 127 provinces.
=> Pourquoi Sarah a bénéficié d'une récompense pour le fait de vivre?

Le rabbi de Klausenbourg explique qu'elle a vécu totalement 127 années, en étant heureuse à chaque instant de sa vie. (selon Rachi : "Toutes [années] égales pour le bien").
[quoiqu'il pouvait lui arriver, elle le voyait positivement et était joyeuse. D'une certaine façon, elle a toujours accepté et remercié Hachem, et donc elle a accepté l'intégralité de sa vie.
De notre côté, combien de fois, plus ou moins inconsciemment, nous nous plaignons, refusant d'accepter ce qui nous arrive comme étant le top du top pour nous.
Ainsi, d'une certaine façon en n'acceptant pas de tout notre cœur des moments de notre vie, nous ne la vivons pas pleinement, et notre vie n'est pas totalement complète.
Combien nous devons suivre l'exemple de notre Matriarche Sarah!]

Le rabbi de Klausenbourg dit qu'avoir un regard positif sur la vie est un tel mérite, que Sarah a mérité que sa descendante (Esther) règne sur 127 provinces.

Il note qu'une telle attitude de Sarah est même unique parmi nos Matriarches. En effet :
- Rivka dit : "Je suis dégoûtée de ma vie" (Toldot 27,46 - Rachi commente : J’ai du mépris pour ma vie) ;
- Ra'hél dit : "Rends moi mère, autrement j'en mourrai" (Vayétsé 30,1) ;
- Selon Rachi (Vayétsé 29,16), Léa avait les yeux ternes : "Parce qu’elle se croyait destinée à Essav, et elle en pleurait".
=> Ainsi, Sarah est unique car même dans ses moments de difficultés, elle était focalisée sur le bien de sa vie.
["les années de la vie de Sarah" = elle était pleine de joie constamment, quoiqu'il puisse lui arriver!]

-> "Vayiyou 'hayé Sarah" (La vie de Sarah fut de ... -'Hayé Sarah 23,1)
Le 'Hida écrit que le mot : "vayiyou" (וַיִּהְיוּ) se lit de façon identique dans les 2 sens (du début à la fin, et de la fin au début du mot).
Cela nous enseigne que pour Sarah lorsque sa vie allait dans la "bonne" direction ou bien qu'en apparence cela allait dans le sens "contraire", elle voyait toujours sa vie comme étant très très bonne.

-> Le 'Hazon Ich enseigne :
Tout le monde doit traverser ce monde. Certains le font avec le sourire, tandis que d'autres le font dans la tristesse, les larmes.
Nous avons tous la possibilité de vivre dans le rire, tout dépend de la façon dont nous abordons la vie.

[tout le monde a des choses positives dans sa vie (il est en vie!, il peut faire au moins 1 mitsva ce qui est énorme), nous devons accepter ce que Hachem souhaite que nous ayons/faisons dans notre vie, plutôt que de souhaiter ce que nous voulons, et de passer sa vie en état perpétuel de manque, de déception.]

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-> Rav Moché Sternbuch enseigne que notre Matriarche acceptait chaque décision du Ciel avec une foi entière et joie comme nos Sages l’enseigne : "On a l’obligation de remercier Hachem pour le mal, autant qu’on le fait pour le bien" (guémara Béra'hot 33b).
Dans chaque moment difficile, Sarah a ressenti une joie intérieure du même niveau que dans les moments plus simples, car tout ce qui vient de Lui est "tov" (bien).

D’ailleurs le Séfer 'Hassidim enseigne que le but d’une vie est d’arriver à apprécier chaque moment de vie sans s’agacer.
En effet, combien est belle et douce la vie de celui qui vit avec émouna.

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-> Le Nétsiv (début de 'Hayé Sarah) explique 2 notions :
- le roua’h hakodech (esprit saint) = il s’acquiert par l'Homme lorsqu’il s’isole, qu’il se renforce en crainte du ciel et qu’il se connecte dans sa spiritualité jusqu’à ce que l’esprit d’Hachem se pose dur lui.
Cependant le roua’h hakodech n’inclut pas une discussion avec Hachem, seulement une perception très élevée et secrète de toute la création, des mondes supérieurs et même une perception du futur ;
- la névoua (prophétie) = c'est la possibilité pour certaines personnes qui s’y préparaient de pouvoir parler avec Hachem, d’écouter Ses ordres et de s’entretenir avec Lui

Avraham était plus grand que Sarah en névoua : il a parlé à Hachem à de nombreuses reprises, mais en roua’h hakodech, Sarah avait un niveau supérieur à Avraham avinou.
[c'est le sens de la néviout (prophétie), dans Rachi (Vayéra 21,12) : nous apprenons qu’Avraham était inférieur à Sara en prophétie]

Le Nétsiv donne 2 raisons cette supériorité :
1°/ Avraham n’avait pas l’habitude de s’isoler autant que Sarah. Sa avoda tendait à vouloir influencer le monde entier vers la émouna et à rapprocher les gens de la Torah et de la téchouva ; ce qui ne lui permettait pas de se retirer autant que Sarah dont la discrétion a été largement vantée par les anges. Comme il est écrit : "iné baohel", Sarah était constamment en retrait dans sa tente, et en profitait pour se renforcer spirituellement à chaque instant où elle était seule.

2°/ l'esprit divin (roua’h hakodech) dépend de la présence de la joie ; comme le dit la Guemara (Shabbat 30b) : la Présence Divine ne repose uniquement sur celui qui est joyeux.
Le Netsiv poursuit : Or Sarah avait une mida de émouna et bita'hon (foi et confiance en Hachem) qu’elle renforçait perpétuellement et qui lui donnait une sérénité et une joie encore plus élevée que celle d’Avraham.

Pour reprendre les mots du midrach raba (41b) : "Sarah disait à son mari : Ata béavtah’a (toi tu as reçu des promesses d’Hachem [ex: sur sa descednance nombreuse]), véAni béémouna (moi, je n’ai reçu aucune promesse mais je renforce ma foi et j’avance).
Or, ajoute le Nétsiv, la force du bita'hon (confiance en Hachem) est plus élevée que la force des promesses qu’Hachem peut faire aux tsadikim comme à Avraham, Its'hak et Yaakov.
D’une part parce que la promesse ne se réalise pas toujours immédiatement et secondement parce que lorsqu’une faute est commise après la promesse il est possible que cette dernière s’annule.
Comme l’a dit Yaakov : j’ai peur que mes fautes m’enlèvent ma protection Divine et me livrent entre les mains d’Essav.

Or, la émouna dans la bonté infinie d’Hachem et le biah’one puissant que l’on renforce perpétuellement, lui, n’est jamais déçu, et ne tarit pas en procurant à celui qui l’acquiert un véritable roua’h hakodech et une délivrance assurée.
C’est ce que la Torah a dit : toutes les années de Sarah chavine létova, (étaient toutes égales en bonnes choses).
En effet, Sarah savait comment vivre les épreuves nous révèle le Zohar (121b : comme Avraham, Sarah surmontait toutes les épreuves de la vie létova, avec un bon œil et un bon cœur), et elle savait renforcer perpétuellement son lien avec Hachem et son bita'hon, ce qui lui procurait une vie heureuse et stable, au delà de toute épreuve.

-> 'Hayé Sarah :
Selon le Nétsiv, le Mot 'haï a 2 significations dans la Torah. Il veut dire vivant et non mort, mais il désigne parfois la vitalité.
'Haï veut alors dire : vivant à l’exclusion de la tristesse, ou du manque.

Le Netsiv écrit également (dans Vaét'hanan) que cette vitalité dépend du réguech (de la sensation) de la spiritualité qui ajoute à l’homme de la vie.
'Haï veut dire alors énergique : l’énergie de l’âme et le plaisir que l’homme perçoit en atteignant sa perfection (chlémout). [pas seulement pour le corps, mais pour son esprit et son âme]
Celui qui s’investit dans la nourriture, la boisson, et les choses matérielles de ce monde ne peut pas s’appeler "vivant" si ce n’est vivant comme un animal (bééma) ; mais pour l’homme et pour le ben Israël cela n’a rien à voir avec la vie.
L’homme qui possède la émouna et se délecte en ressentant la avodat Hachem est le vrai vivant, chacun selon son niveau de vie.

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-> Le 'Hovot haLévavot écrit :
Le bita'hon c’est la sérénité de l’âme et le fait de se reposer et de compter véritablement sur Hachem dans tous les domaines.
Celui qui a bita'hon ne compte plus sur aucune autre personne ou sur aucune autre chose que sur le Créateur qui a tout entre Ses mains.
Celui qui a bita'hon est serein face à toutes les inquiétudes ; il est tranquille et délivré de toutes les dispersions de l’âme.
Il renforce sa confiance dans Celui dont la bonté et l’amour sont infiniment grands. Il renforce sa confiance sur le fait qu’Hachem intervient en notre faveur à chaque instant sans se détourner de nos besoins à aucun moment.
Il se persuade qu’Hachem n’a aucune limite, et aucune barrière ; Hachem peut accomplir les plus grands miracles et les plus grandes délivrances de la façon la plus simple et naturelle qui soit.
Il se place entre les mains de Celui qui connaît le Bien caché et le Bien révélé, à court terme et à long terme, plus encore que nous-mêmes.
Il se rappelle combien Hachem lui a prodigué des bontés gratuites et des délivrances dans le passé, et combien Il a écouté ses prières et combien donc, Il le fera encore.
Il se renforce dans la perception qu’aucun être ne peut lui faire du bien ou du mal sans qu’Hachem ne le décrète (cf. guémara 'Houlin 7).
Enfin, il cherche à percevoir davantage les bontés d’Hachem qui sont infinies et ne tarissent pas pour ceux qui comptent sur elles et espèrent les recevoir.

=> Notre Matriarche Sarah excellait dans le bita'hon, et en ce sens elle a eu une vie dans la joie la plus totale.

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-> "De même qu'une personne est entière, alors ses jours sont entiers" (midrach Béréchit rabba 58,1).
Les jours des tsadikim sont entiers car ils sont entièrement investis avec Hachem, en utilisant chaque instant pour Le servir.
Ils vivent entièrement ces jours, faisant le bien à chaque moment.

=> Qu'est-ce qui les poussent à être aussi vigilants avec leur temps?

Le rav Elimélé'h Biderman répond : c'est par leur conscience qu'il n'y a pas de plus grand privilège et de plus grande joie possible que le fait de servir Hachem.

[est-ce que faire la volonté de D. est pour nous une certaine lourdeur (une obligation à se débarrasser) ou bien c'est une affaire en or (avec un rien on obtient de l'infini!)
La joie que nous avons à gérer tout ce qui peut nous arriver dans la vie témoigne concrètement de notre confiance en Hachem.
C'est ainsi que Sarah a eu du début à la fin de sa vie le sourire, car elle avait une confiance intègre et totale en D., s'ajoutant à une joie infinie d'être en vie pour faire la volonté du Roi des rois : Hachem.]

"Après cela, Avraham ensevelit Sarah, son épouse" ('Hayé Sarah 23,19)

-> Le Zohar nous enseigne :
Rabbi Chimon a raconté : lorsque Avraham est entré dans la grotte de Ma'hpéla, et y a fait pénétrer Sarah, alors Adam et 'Hava se sont levés et n'ont plus voulu y rester enterrés.

Ils se sont exclamés : "Nous sommes déjà honteux devant D. du fait de cette faute qui a entraîné la mortalité dans le monde. A présent, vos bonnes actions ne feront qu'intensifier notre humiliation!"
Avraham leur a alors répliqué : "Je suis prêt à intervenir auprès de Hachem en votre faveur afin que vous ne soyez plus jamais honteux devant Lui".

Immédiatement : "après cela, il enterra son épouse Sarah".
Que signifie "après cela" (וְאַחֲרֵי-כֵן- véa'haré kén)?

Après qu'Avraham s'est ainsi engagé, Adam est retourné dans sa tombe, mais 'Hava ne l'a pas suivi. Avraham s'est approché et l'a fait rentrer près d'Adam, qui l'a reçue à cause de lui.

C'est le sens du verset : "Après cela Avraham enterra son épouse Sarah". Il n'est pas écrit "léSarah", mais "ét Sarah" = le mot "ét" vient inclure 'Hava, qui a également été enterrée par Avraham.
Et chacun est alors resté à sa propre place.

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+ Notre ancêtre Avraham est arrivé à la grotte de Mah'péla.
Il a senti l'odeur du gan Eden et a entendu les anges de service dire : "Le 1er homme y est enterré, Avraham, Its'hak et Yaakov, le seront aussi."
Il a vu la flamme brûler et en est sorti. Il a tout de suite désiré ardemment cet endroit.

Avant lui, beaucoup de personnes avaient cherché à enterrer leurs morts là-bas, mais les anges de service gardaient ce lieu. Les gens voyaient un feu y brûler et s'abstenaient d'y entrer jusqu'à ce qu'Avraham arrive et l'achète.
[midrach Aggada Ruth]

-> Quand Adam mourut, son fils l'enterra dans la grotte de Ma'hpéla.
Après la mort de Chét, le secret de la grotte fut jalousement gardé jusqu'à l'époque d'Avraham. [...]
Dès que des hommes tentaient d'y enterrer quelqu'un une langue de feu jaillissait de la grotte et les repoussait.
[Zohar 'Hadach Ruth]

-> Avraham découvrit le caveau de Ma'hpéla lorsque les 3 anges lui avaient rendu visite.
Il avait été prendre 3 veaux de son troupeau pour ses invités. L'un d'eux avait pris la fuite et Avraham l'avait poursuivi.
Le veau avait pénétré dans la grotte de Ma'hpéla et quand Avraham l'y eut rejoint, il vit qu'Adam et 'Hava y étaient enterrés.
L'atmosphère de la grotte apaisa son esprit, et il prit l'habitude de s'y rendre pour servir D. chaque jour.
Ce fut également à cet endroit que Hachem s'adressa à lui.
La sainteté de cette grotte incita Avraham à vouloir y être enterré.
[Pirké déRabbi Eliézer]

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-> Le midrach (Tan'houma 'Hayé Sarah 4) dit que l'éloge funèbre que Avraham a prononcé pour Sarah était le texte du "échet 'Hayil" (que l'on récite avant le Kidouch du vendredi soir).
Il y est dit : "Elle désira le champ et l'a acquis". Cela se réfère, selon ce Midrach, à Sarah, qui désira le champ de Ma'hpéla et en fit l'acquisition, pour y être enterrée.
Cela est très étonnant, car ce n'est pas Sarah qui a acquis le champ de Makhpela, mais Avraham, comme on le voit en longueur dans notre Paracha.
=> Comment comprendre cela?

Chaque élément que Hachem a créé sur terre, peut servir à attester de Son Existence et peut être utilisé pour Son Service. L'homme peut utiliser le monde et tout ce qu'il renferme, pour servir Hachem. Et alors, par cela, il s'élève et élève le monde avec lui.
La dimension spirituelle et Divine présente dans le monde de façon voilée, peut alors se révéler. De cette façon, le ciel et la terre se réunissent.
L'homme, par le Service d'Hachem, arrive à élever la terre vers le ciel, ou encore à révéler ce ciel qui se cache
dans la terre. C'est cela même le but de l'Homme.
Hachem l'a créé dans ce monde, pour utiliser les existences matérielles qui se présentent à lui, pour les raffiner et les élever. Chacun de ses comportements devraient tendre vers cet idéal.

Le lieu par excellence qui exprime cette union entre le ciel et la terre, c'est la ville de 'Hevron.
Le nom de cette ville, a la même racine hébraïque que le mot 'Hibour, qui signifie ''lien'', ''réunion''. Car, c'est le lieu où se réunissent la terre et le ciel. C'est dans cette ville où se trouve la grotte de Ma'hpéla, où sont enterrés nos Patriarches et leurs épouses, nos Matriarches.
Ce sont eux qui ont atteints, de leur vivant, la dimension la plus parfaite d'une vie matérielle, sur terre, sanctifiée le plus possible par le Service d'Hachem, pour l'élever et la relier avec le Ciel.
Ils ont donc été enterrés dans cette ville qui relie ces deux dimensions.

Nos Sages enseignent que l'homme et la femme sont associés dans cette mission.
L'homme est celui qui doit étudier la Thora (la femme est essentiellement dispensée de cette étude). Il doit rester connecté avec le monde d'en-haut. La femme, en revanche, s'occupe de tout ce qui est lié à la maison. Elle est plus terre à terre. En fait, l'association idéale entre un homme et une femme s'exprime par le fait que le mari amène la Torah et la spiritualité à la maison. Alors, la femme va utiliser cette Torah apportée par son mari, pour l'appliquer aux différentes situations de la vie concrète et matérielle auxquelles ils sont confrontés.
De la sorte, c'est à travers le couple que ce travail de raffinement de la matière pourra se faire de la meilleure façon.
L'homme tout seul ne pourra pas appliquer sa Torah dans le monde. La femme toute seule n'aura pas cette Torah pour raffiner son monde.
=> C'est pourquoi, la réunion du ciel et de la terre, qui se réalise surtout par le couple, passe par la grotte de Ma'hpela, la porte du paradis, le lieu qui réunie les 2 mondes.

On peut à présent comprendre pourquoi dans cette grotte, ce sont justement des couples qui y sont enterrés. C'est le travail du couple par excellence qui permet justement la réunion entre la matière et l'esprit, pour vivre une vie élevée, à proximité avec Hachem, dans un monde bas, où se dissimule Sa Présence.
Mais c'est surtout la femme qui joue le rôle essentiel, car c'est elle qui entre le plus en contact avec la vie matérielle. C'est elle qui, concrètement, élève le monde, même si pour cela elle a besoin d'utiliser la Torah de son mari.
L'homme, qui est plus en retrait de la matérialité, joue un rôle plus limité dans l'élévation du monde.
C'est ainsi que Sarah, en tant que femme d'Avraham, n'a pas cessé, de son vivant, d'imprégner toutes les situations du monde qu'elle rencontrait, par la sainteté d'Hachem. Elle profitait de chaque occasion pour révéler l'Honneur Divine dans chaque élément.

=> On peut ainsi comprendre l'éloge qu'Avraham lui fit. "Elle a désiré le champ et l'a acquis" = effectivement, Sarah a acquis la grotte de Ma'hpéla. Et ce, par tout le travail de sa vie. En vivant pour révéler le Divin caché dans le monde physique, elle a réussi à réunir les deux mondes. Par ce travail, elle a réellement fait l'acquisition de cette grotte, qui est la porte qui fait le lien entre le monde matériel et le monde spirituel.
Elle n'accomplissait aucun acte matériel pour répondre à un besoin matériel, mais uniquement pour
pouvoir encore plus servir Hachem.
Ainsi, c'est bien elle qui a acquis la grotte de Makhpela, car elle a su donner de la grandeur à une vie dans ce monde, en la vouant au Nom d'Hachem.
[basé sur Chiour Léyom HaChabbat - rapporté par le rav Mikaël Mouyal]

+ Lorsque Lavan a entendu qu'Eliézer arrivait à 'Haran et qu'il a vu les bijoux que ce dernier avait offerts à sa sœur Rivka, il est sorti à sa rencontre pour le tuer.
Lorsqu'Eliézer a vu Lavan courir vers lui armé d'un glaive, il a prononcé le Nom Divin, et s'est envolé dans le ciel avec ses 10 chameaux.

A la vue de ce spectacle, Lavan a compris qu'il ne pouvait rien contre lui, et lui a dit : "Viens, bien-aimé du Seigneur! Pourquoi restes-tu dehors, alors que j'ai dégagé la maison et qu'il y a de la place pour les chameaux?" ('Hayé Sarah 24,31).
Et Rachi de commenter : "j'ai dégager la maison : de l'idolâtrie".
[midrach Yalkout Chimoni Béréchit 109 - ('Hayé Sarah)]

[anticipant un éventuel échec à vaincre Eliézer, Lavan avait débarrassé sa maison de l'idolâtrie, pour être en mesure de recevoir, le serviteur d'Avraham.
Selon le Mayana chel Torah, on apprend de là que pour les réchaïm l'argent a plus d'importance que leurs idoles/dieu.]

-> Le Méam Loez ('Hayé Sarah 24,30) enseigne :
La lévitation s'accomplissant également par l'intermédiaire de la magie noire, Eliézer s'éleva au-dessus de l'eau [du puits] afin que Lavan ne pense pas qu'il était un sorcier. En effet, ceux qui pratiquent les sciences occultes voient leurs pouvoirs s'amoindrir au contact de l'eau.
[la guémara (Sanhédrin 67b) enseigne que les sorciers ne peuvent pas réaliser leur magie lorsqu’ils sont en contact avec l’eau (l’eau empêchant tout effet de la sorcellerie).]

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-> Le Baal haTourim (54,33) rapporte qu'ensuite Bétouel et (son fils) Lavan ont essayé d'empoisonner la nourriture d'Eliézer, afin de pouvoir lui voler les richesses d'Avraham.
[en effet, nos Sages (comme le 'Hizkouni) enseignent que Eliézer avait besoin de 10 chameaux pour transporter l'immense richesse d'Avraham qu’il avait avec lui.
Selon le Ramban chaque chameau était chargé de pierres précieuses.]

Cependant, au moment où Eliézer est allé se laver les mains avant le repas, un ange a échangé son plat avec celui de Bétouel.
Ils ont tous mangé, mais c'est Bétouél qui ne s'est pas réveillé le lendemain matin.

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-> "On lui servit à manger; mais il dit: "Je ne mangerai point, que je n'aie dit ce que j'ai à dire" ('Hayé Sarah 24,33)

Lorsque Eliézer est arrivé dans la maison de Bétouel, ils lui ont apporté de quoi manger.
"Je n'aie dit ce que j'ai à dire" (im dibarti dévaraï, vayomer dabèr [דַּבֵּר]).
Le mot "dabér" représente le fait de parler durement, à l'opposé de "amar" (אמר) qui consiste à parler d'une façon agréable.
Le rabbi Moché de Koznitz (Daat Moché) explique que Eliézer s'apprêtait à leur parler durement afin de les réprimander d'avoir voulut mettre du poison dans sa nourriture (comme l'affirme le Yalkout Chimoni 209).
Il était sur le point de leur dire : "Est-ce que c'est comme cela qu'on traite ses invités? Vous mettez du poison dans leur nourriture?"

Dans le verset suivant, il est écrit : "[Eliézer] dit (vayomer - וַיֹּאמַר) : Je suis le serviteur d'Avraham" (24,34).
Ici, on n'a plus l'emploi de "dabér", mais de "vayomer", ce qui implique un échange doux et agréable.
Pourquoi cela? Car : "Je suis (ano'hi) le serviteur d'Avraham". Le terme ano'hi renvoie au 10 Commandements (donc toute la Torah) qui commencent par "ano'hi", qu'Eliézer a appris à mettre en pratique en vivant en permanence avec Avraham.
C'est ainsi qu'Eliézer suit les voies d'Hachem, et faisant preuve d'humilité il ne va pas les réprimander, mais il va leur parler gentiment en dirigeant la conversation sur le chidou'h.
[selon nos Sages dès que la grandeur de Hachem est mentionné, son humilité est également mentionnée.]

-> "Hachem réalisent les miracles. Les bonnes actions et les bonnes midot sont la tâche de l'homme."
[rabbi Yé'hezkel de Kozmir]

-> Le Kédouchat Lévi enseigne que Eliézer voulait parler avant de manger, car ses mots sont très précieux, comme nos Sages (rapporté par Rachi - 'Hayé Sarah 24,42) l'enseignent : "la conversation des serviteurs des patriarches est plus chère à D. que la Torah de leurs enfants".
Ses [saints] mots allaient le protéger du danger. Et c'est ce qui est arrivé puisqu'un ange a échangé les plats, et Bétouel est tombé dans le piège qu'il avait lui-même préparé.

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-> Pour parcourir la distance qui séparait 'Hébron de 'Haran, il fallait 17 jours (près de 880 km).
Par égard pour Avraham, D. envoya un ange escorter Eliézer qui lui permit de faire ce voyage en 3 heures.
[Pirké déRabbi Eliézer]

-> En récompense pour l'accomplissement de sa mission, Eliézer fut affranchi par Avraham de son état d'esclave.
[D'après certains commentateurs,] il devint un roi identifié comme étant Og, le roi de Bachan. [Pirké déRabbi Eliézer]
Selon une autre opinion, Its'hak éleva Eliézer au rang de souverain des anges, et il entra vivant au paradis. [Yalkout Chimoni]
[Méam Loez - 'Hayé Sarah 24,67]

"Avraham était vieux, avancé dans la vie" ("Hayé Sarah 24,1)

-> Il est écrit dans le midrach Yalkout Chimoni ('Hayé Sarah - chap.105) :

"Avraham demanda la vieillesse.
Il s'adressa à D. en disant : "Maître du monde, quand un homme et son fils arrivent quelque part, personne ne sait qui des deux honorer."
Hachem lui répondit : "Je jure par ta vie : c'est une bonne chose que tu demandes là, et c'est avec toi que la vieillesse commencera".
Depuis le début de Béréchit, il n'est fait aucune mention de la notion de vieillesse, et c'est seulement lorsqu'Avraham la demanda qu'elle fut donnée au monde ; c'est pourquoi il est dit : "Avraham était vieux".

Its'hak demanda les épreuves.
Il s'adressa à D. en disant : "Maître du monde, un homme meurt sans avoir vécu d'épreuves durant sa vie et l'Attribut de Rigueur/Justice s'abat sur lui ...
Its'hak demanda les épreuves, et elles furent données, comme il est dit : "Comme Its'hak était devenu vieux, sa vue s'obscurcit" (Toldot 27,1).

Yaakov exigea la maladie [qui précède la mort].
Il s'adressa à D. en disant : "Maître du monde, un homme meurt sans tomber malade, il n'a pas l'occasion de répartir son héritage entre ses enfants. Mais s'il tombe malade 2 ou 3 jours auparavant, il peut alors léguer ses biens ...
C'est pourquoi il est dit : "On fit dire à Yossef : ton père est malade" (Vayé'hi 48,1)."

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-> Le rav Dessler (Mikhtav méEliyahou) explique :

- Avraham incarne le 'hessed, et il déplorait le fait qu'une personne respectable (du fait de son âge), puisse être privée de l'honneur qui lui revient.
Par le phénomène de vieillissement, il avait une volonté sincère d'améliorer les relations entre les hommes.

- Its'hak incarne l'attribut de Rigueur/Justice, et il ressentait la nécessité de doter l'humanité d'un instrument capable d'inciter l'homme au repentir.
L'idée est de donner une sorte d'avant goût des épreuves de l'Enfer qui risquent de s'abattre sur cette personne, si elle ne se repent pas.

- Yaakov, l'homme intègre, par l'Attribut de la Perfection, souhaitait que la paix règne entre les héritiers, et la maladie permet d'avoir le temps pour répartir son legs.
Il avait conscience que les rivalités et la jalousie, provoquent une faille dans le service divin.

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-> Dans ce même midrach, il est également écrit :

"Le roi 'Hizkiyahou demanda la "seconde maladie".
Il s'adressa à D. en disant : "Maître du monde, il n'est pas bon pour l'homme que Tu le laisse en parfaite santé jusqu'à l'heure de sa mort. En revanche, s'il tombe malade au cours de sa vie, il se repent sincèrement.
C'est pourquoi il est : "Cantique de 'Hizkiyahou, roi de Yéhouda, composé à l'occasion de sa maladie dont il guérit" (Yéchayahou 38,9)."

=> 'Hzikiyahou est allé au-delà de la demande de Yaakov, en priant Hachem qu'Il suscite en l'homme, tout au long de vie, des maladies qui le conduiraient jusqu'au seuil de la mort, et dont il ne guérirait que par pure charité divine. L'homme serait alors animé d'un profond sentiment de gratitude envers Celui qui l'a sauvé, et il se repentirait sincèrement.

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-> Le midrach (Béréchit rabba Vayéra 43,10) nous rapporte que :

Rabbi Yéhouda bar Rabbi Simon dit : "Avraham fit un grand festin [suite à la naissance de Its'hak]" = il fit un festin pour les grands : Og et tous les grands de ce monde y étaient présents.

On dit à Og : "Ne disais-tu pas d'Avraham qu'il est une mule qui ne peut procréer?"
Il répondit : "Quelle est donc cette créature insignifiante [Its'hak] qu'il a reçue en cadeau? Avec mon doigts seulement, je peux la broyer!"

Hachem dit : "Pourquoi méprises-tu donc son cadeau? Je jure que viendra un jour où se dresseront face à toi des milliers et des milliers de myriades de ses descendants, entre les mains desquels tu tomberas (cf. 'Houkat 21,34).

[Cette interprétation correspond à] ce qu'a enseigné Rabbi Lévi : Jamais un berceau ne fut balancé avant qu'on ne le fît dans la maison d'Avraham."

-> Le Matanot Kéhouna explique que ce texte suggère que Its'hak fut le 1er enfant au monde à naître de la taille d'un nourrisson. Jusque là, les nouveau-nés sortaient du ventre maternel déjà adultes, et n'avaient donc nul besoin d'un berceau.
C'est pourquoi Og avait ainsi tourné en ridicule à la vue d'Its'hak, dans la mesure où l'on n'avait encore jamais vu d'enfant de taille si réduite.

=> Ainsi, Its'hak fut le 1er enfant "dépendant", incapable de pourvoir à ses besoins dès sa naissance.

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-> Pourquoi dit-on lé’haïm? Pourquoi dit-on labriout? : https://todahm.com/2014/05/18/pourquoi-lehaim-pourquoi-labriout

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"Avraham était vieux, avancé dans la vie" ('Hayé Sarah 24,1)

En hébreu, cela donne : וְאַבְרָהָם זָקֵן, בָּא בַּיָּמִים (veAvraham zaken ba bayamim)

La dernière lettre de ces 4 mots forme : מַאֲמִן (un croyant - maamim), c'est une allusion à la foi de Avraham en Hachem.
[Yalkout haEzovi]

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-> Répondre amen comme il le faut, est propice pour avoir une longue vie.
En effet, il est écrit : "Avraham était vieux, avancé dans la vie" ('Hayé Sarah 24,1).
Les dernières lettres de : "zaken ba bayamim" (vieux, avancé dans la vie - זָקֵן, בָּא בַּיָּמִי) forment le mot : amen (אמן).
[Baalé haTossafot]

-> Tout celui qui allonge son amen, sa vie sera allongée et sa vie sera bonne.
[guémara Yérouchalmi Béra'hot 8,8]
Le rav Its'hak Eizik Chaver précise que "sa vie sera bonne" (ouchnotav bétova) signifie : "il aura du plaisir en un jour de sa vie autant que les autres en ont en plusieurs jours."

-> Tout celui qui répond "amen" dans ce monde méritera de répondre "amen" dans le monde futur.
[midrach Tan'houma 96,9]
En ce sens, le Choul'han Aroukh (Ora’h 'Haïm 124,7) statue : "Enseigne à tes jeunes enfants à répondre amen, car lorsque les enfants répondent amen, ils méritent une part dans le monde futur (olam aba).

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-> "Et Avraham fut âgé" ('Hayé Sarah 24,1)

=> La Torah rapporte qu'Avraham était âgé, juste après l'épisode de l'enterrement de Sarah. Quel lien y a-t-il entre ces deux sujets?

Rabbi Nathan de Breslev (Likouté Halakhot) enseigne :
L'une des explications à cela est basée sur le verset de la Torah qui dit : "Que vos jours se multiplient ainsi que les jours de vos enfants sur la terre qu'Hachem a promis de vous donner" = on en déduit que toute la valeur et la plénitude de la longévité et donc de la vieillesse ne s'applique qu'à ceux qui sont en terre sainte.
Certes, Hachem a promis cette terre à Avraham. Mais, Avraham n'a réellement prit possession d'une part en terre d'Israël que pour y enterrer Sarah. C'est là qu'il a acheté le terrain d'Efron, à 'Hevron. Et c'est seulement après cette acquisition de ce lopin de terre que la vieillesse d'Avraham devint une véritable valeur et prit tout son sens, comme on l'a expliqué.
C'est donc logique que juste après cela, la Torah en fasse l'éloge : "Et Avraham fut âgé".

5 Questions/Réponses – Paracha ‘Hayé Sarah

+ 5 Questions/Réponses - Paracha 'Hayé Sarah :

1°/ Pourquoi est-ce que cette paracha s'appelle : "la vie de Sarah" ('Hayé Sarah) alors qu'elle commence par la mort de Sarah, et pourquoi la paracha ultérieure de Vayé'hi, qui signifie : "Yaakov vécut" (Vayé'hi Yaakov), traite de la mort de Yaakov?

-> Le rav Zalman Sorotzkin (Oznaïm laTorah) suggère que cela est fait afin de nous apprendre que la véritable vie n'est pas celle dans ce monde.
Mais plutôt, la vie commence après que l'âme quitte le corps et entre dans le monde à venir.
Ainsi, Sarah et Yaakov sont morts dans ce monde, et ils ont alors pu commencer leur vraie vie.

[Ce monde n'est qu'un bref lieu de passage vers notre endroit de vie éternelle, comme il est écrit (Pirké Avot 4,16) : "Ce monde ressemble à un vestibule devant le monde à venir [éternel]. Prépares-toi dans le vestibule [en accomplissant des bonnes actions, des mitsvot dans ce monde] pour entrer dans le palais." ]

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-> Par ailleurs, on peut remarquer qu'il est écrit :
- "les années de la vie de Sarah" (שני חיי שרה - v.23,1)
- "les années de la vie de Yichmaël" (שְׁנֵי חַיֵּי יִשְׁמָעֵאל - v.25,17)

Sachant que Rachi commente : les années de la vie de Sara = Toutes égales pour le bien.
Comment peut-on expliquer une telle similitude dans les mots?

-> Selon le Daat Zékénim, Yichmaël a fait une sincère téchouva sur toutes ses fautes (cf. Rachi 25,9), et il a alors été considéré comme une nouveau-né avec aucune faute à son actif.
[plus encore, une téchouva faite par amour, transforme nos fautes en mérites!]
Ainsi, d'une certaine façon, ses années étaient "toutes égales pour le bien", comme celles de Sarah.

Nos fautes ne pourront jamais se comparer à celles très graves de Yichmaël.
=> Si lui a réussi à faire une téchouva totale, nous ne devons donc jamais désespérer de pouvoir également faire une téchouva totale.

Comme l'affirme le Rambam (Hilkhot Téchouva 7,4) : "Une personne qui a fait téchouva est aimée et chérie par D., comme si elle n’avait rien transgressé".

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2°/ "Rivka, levant les yeux, aperçut Its'hak et se jeta à bas du chameau ... [elle demanda à Eliézer : ] Qui est cet homme qui marche dans le champ" ('Hayé Sarah 24,64-65)

Qu'est-ce qui a poussé Rivka à demander l'identité de Its'hak en le voyant pour la 1ere fois, sachant qu'elle n'a surement pas interrogé Eliézer concernant chaque personne qu'ils ont pu croiser pendant leur trajet?

-> Le Nétsiv (Haémek Davar 24,65) dit que la 1ere fois que Rivka a vu Its'hak, il était en train de prier.
Dans sa prière, il était si retiré de ce monde, qu'il apparaissait comme un ange, au point que Rikva a glissé de son chameau et s'est couverte par respect pour cette sainte personne.

Cette rencontre a tellement mis en elle du respect pour Its'hak, que durant toute sa vie elle sera incapable de se confronter à lui.
C'est pourquoi, par exemple, elle ne lui demandera pas le départ de Essav, comme Sarah avait pu le faire au sujet de Yichmaël, à son mari Avraham.

-> Le Mochav Zékénim, ainsi que le Panéa'h Raza, citent le midrach affirmant que Its'hak marchait à l'envers, avec ses pieds en l'air.
Ils expliquent que Avraham a blessé Its'hak au moment de le ligoter afin de l'offrir en sacrifice, et les anges l'ont ensuite pris au Gan Eden afin qu'il puisse récupérer et guérir.
Or, il est d'usage que les personnes revenant du Gan Eden marchent à l'envers (cf. Rachi Chmouël I 28,12).

=> Ainsi, Rivka remarquant cette façon inhabituelle de se déplacer, elle a demandé son identité à Eliézer.

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-> Rabbi Ovadia de Barténoura écrit : "Its'hak venait du Gan Eden. Il y était pour se guérir de la blessure que son père avait fait à sa gorge lors de la Akédat.
Il marchait sa tête en bas et ses pieds en haut [car c'est de cette façon que les gens marchent au Gan Eden]."

Le Riva (à partir du Baalé haTossefot) écrit : "Rivka a vu Its'hak venant du Gan Eden, et il venait la tête en bas, et les pieds en haut. Rachi écrit : "raata oto adour". Le mot "adour" (הָדוּר) signifie : retournée, car ses pieds étaient en haut."

=> Pourquoi les gens au Gan Eden marchent-ils la tête en bas et les pieds en haut?

-> Le rav Eliméléh Biderman rapporte l'explication suivante :
Dans ce monde notre visage est dirigé vers le ciel, car le ciel est la source de notre vie.
Cependant au Gan Eden, nous ne pouvons plus réaliser de mitsvot. Nous pouvons alors uniquement monter à un niveau supérieur lorsque nos enfants dans ce monde font des mitsvot.
Ainsi là-bas on marche avec la tête vers le sol, car nous sommes dépendants de nos enfants en bas sur terre.

-> Rav Yossef, fils de rabbi Yéhochoua ben Lévi, tomba malade dans un état comateux, puis reprit conscience.
Il répondit à son père qui lui demandait ce qu’il avait vu : "J’ai vu un monde à l’envers : les gens importants (notables et riches) ici-bas (mais peu appréciés aux yeux d’Hachem) sont insignifiants dans le monde d’en-haut [Gan Eden]"
Son père lui lui dit alors : "Mon fils, c’est un monde ordonné (clair) que tu as vu!"
[guémara Pessa’him 50a ; Baba Batra 10b]

Rachi explique que le Ciel évalue les gens différemment de la façon dont nous le faisons.
Dans notre monde, les gens sont évalués en fonction de leur richesse (symbole de réussite).
C'est ainsi qu'il y a de nombreuses personnes qui sont honorées dans ce monde, mais qui seront à un niveau nettement moins bon au gan Eden.
Et à l'inverse, il y a des pauvres, que les gens tendent à mépriser dans ce monde (c'est des ratés, des paresseux, des gens à la charge de la société!), qui seront à un haut niveau au gan Eden.

Selon le rav Elimélé'h Biderman, on peut également comprendre cette guémara en la liant à notre sujet.
Au Gan Eden :
- "ceux qui sont [ici] importants/élevés" (éliyonim) = il s'agit de la tête [organe le plus haut] ;
- "en bas" (lémata) = qui sera en bas sur le sol ;
- "ceux qui sont tout en bas" (ta'htonim) = il s'agit des pieds ;
- "en haut" (lémala) = qui seront en haut.
= tout cela car au Ciel les gens marchent de façon inversées à notre monde actuel.

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3°/ Rachi (v.23,2) écrit : Le récit de la mort de Sarah fait immédiatement suite à celui du sacrifice de Its'hak. Lorsqu’elle a appris que son fils avait été ligoté sur l’autel, prêt à être égorgé, et qu’il s’en était fallu de peu qu’il fût immolé, elle en a subi un grand choc et elle est morte.

La guémara (Pessa'him 8b) enseigne que ceux qui réalisent des mitsvot ne seront en aucun cas lésés du fait d'avoir fait une mitsva.
=> Comment est-il alors possible que la mitsva de la ligature d'Its'hak a pu entraîner la mort de sa femme bien-aimée?

-> Le rav 'Haïm Kanievsky explique que l'intention de la guémara est que la réalisation d'une mitsva n'entraîne pas une souffrance supplémentaire.
Cependant, si le temps naturel de mourir d'une personne est arrivé et qu'elle est méritante, alors Hachem va faire en sorte qu'elle meurt pendant la réalisation d'une mitsva.
En effet, le midrach (Kohélet rabba 3,22) enseigne que celui qui fait une mitsva juste avant sa mort, est considéré comme ayant observé toutes les mitsvot de la Torah.

-> Le Mérafsin Igri est d'avis que Hachem protège une personne lorsqu'elle fait une mitsva, mais ce principe ne s'appliquait pas à la Akédat Its'hak, puisque son but était de tester le dévouement d'Avraham à Hachem, même dans les circonstances les plus difficiles.

Dans ce cas, la permission a été donnée au Satan pour rentre encore plus difficile cette situation : en montrant à Avraham que ses actions ont causé la mort de sa femme bien-aimée.
=> Alors que le moment de la mort de Sarah était arrivé, cela permettait en plus de magnifier l'épreuve et d'apporter à Avraham une récompense beaucoup plus importante.

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-> Rabbi 'Hanan dit : celui qui en appelle au jugement contre son prochain sera jugé en premier, d'après les 2 versets : "Saraï dit à Avram : Que l'injure qui m'est faite retombe sur toi ... Que Hachem juge entre moi et toi!" (Lé'h Lé'ha 16,5) et plus loin : "Avraham vint pour prononcer l'oraison funèbre sur Sarah et la pleurer" ('Hayé Sarah 23,2).
[guémara Roch Hachana 16b]

-> Le Pné Yéhochoua enseigne :
Qui prouve que le décès prématuré de Saraï est une conséquence d'avoir invoqué le Ciel contre Avram? Peut-être son décès à 127 ans n'était-il pas une sanction, mais correspondait à la date prévue de sa mort?
Il n'en est rien, car dans le verset ('Hayé Sarah 23,2), il aurait suffi d'écrire : "Avraham prononça l'oraison funèbre de Sarah" et l'expression : "Avraham vint (vayavo Avraham) semble apparemment superflue.
En fait, le texte veut nous enseigner, par l'expression: "Avraham vint" que cette arrivée n'était pas prévue, naturellement, car il était prévu dans le Ciel que c'est Sarah qui devait prononcer l'oraison funèbre au Ciel contre son époux, elle a diminué sa durée de vie (en invoquant le Ciel contre lui) et c'est donc son époux qui vint l'enterrer.

[ => Combien nous devons être vigilant à ne pas "appeler au jugement contre son prochain", car nous sommes alors "jugé en premier", et même pour notre Matriarche Sarah cela s'est terminé par une mort prématurée!! ]

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4°/ "Avraham vint faire l'éloge funèbre de Sarah et la pleurer" ('Hayé Sarah 23,2)

Le Baal haTourim fait remarquer que la lettre kaf (כ) de : וְלִבְכֹּתָהּ (vélivkota - et la pleurer) est écrite dans la Torah plus petite que les autres lettres, afin de nous enseigner qu'il s'est autorisé à ne pleurer qu'une petite quantité.

Pourquoi Avraham n'a-t-il pas pleuré davantage sur la perte de sa femme bien-aimée?

-> Le Baal haTourim répond qu'il a peu pleuré parce qu'elle était déjà très âgée (127 ans!).

Par ailleurs, la guémara (Baba Kama 93a) enseigne que Sarah a été punie pour avoir demandé à Hachem de juger sa plainte contre Avraham ("Que Hachem juge entre moi et toi!" - Lé'h Lé'ha 16,5), faisant qu'elle allait mourir prématurément.
Etant considérée comme partiellement responsable de sa mort, il l'a pleuré avec moins d'intensité.

-> Le Darké Moussar fait remarquer que Avraham a voyagé pendant 3 jours afin de réaliser la Akéda le jour de Kippour.
Le temps qu'il retourne chez lui pour enterrer et prendre le deuil de Sarah, c'était la veille de Souccot, faisant que la période de deuil a été réduite à uniquement un seul jour. [puisque la fête interrompt le deuil, il ne lui restait pas beaucoup de temps pour la pleurer!]

Par ailleurs, puisque Sarah avait laissé un enfant très vertueux pour continuer dans son chemin, elle était considérée à un certain niveau comme toujours en vie. C'est pour cela qu'il a réduit les pleurs.

-> Le Kessef Nivchar, cite la guémara (Moed Katan 27b), qui enseigne qu'il faut pleurer un mort pendant 3 jours et prendre le deuil pendant 7 jours.
Après avoir mis pratiquement 3 jours pour revenir chez lui après la Akéda, il ne restait plus que quelques heures pour la pleurer.

-> Rabbi Shimshon Raphaël Hirsch dit que son chagrin était certainement immense, mais il n'a pas voulu exhiber sa souffrance, dissimulant la pleine mesure de sa douleur dans le fond de son cœur et dans l'intimité de sa maison.

-> Le Kéhillat Its'hak explique qu'en entendant que la Akéda a entraîné la mort de Sarah, Avraham n'a pas voulu pleurer excessivement d'une manière qui aurait pu être interprétée par autrui, comme l'expression d'un regret de la Akéda, à cause de ses conséquences.

En effet, la guémara (Kiddouchin 40b) enseigne que le fait de regretter d'avoir réalisé une mitsva ou bien de ne pas avoir fait une avéra, a le pouvoir d'annuler cette bonne action ou le fait de s'être retenu de fauter.

Le Pirké déRabbi Eliézer (chap.31) rapporte que sur le chemin aller, le Satan a mis une rivière (Avraham était sur le point de mourir noyé) et est également apparu sous la forme d'une vieille personne se moquant de ce qu'il s'apprêtait à faire. Ces plans n'ont pas fonctionné.

Le Kéhillat Its'hak dit qu'une fois la Akéda réalisée, le Satan a essayé de le faire regretter en montrant que la mort de sa femme Sarah était de sa faute (bien que son heure était arrivée), profitant de sa détresse émotionnelle, ce qui aurait alors comme conséquence d'annuler toute récompense à cette incroyable mitsva.

Le yétser ara tenta de faire regretter à Avraham les conséquences de la Akéda. Ainsi, il espérait qu’Avraham s’en veuille d’avoir entrepris ce projet en constatant la mort de Sarah
Néanmoins, Avraham surmonta cette épreuve et n’éprouva aucun regret concernant la Akéda, en dépit du décès de sa femme qui s’ensuivit. D’ailleurs, quand la Torah raconte qu’Avraham pleura Sarah, elle écrit le mot "Vélivkota" : décrivant les larmes versées par Avraham (v.23,2) avec un petit "kaf". Le Ba'al Hatourim écrit que cela nous indique qu’Avraham ne la pleura pas abondamment. [comme exposé ci-dessus]
Le Kéhilat Its’hak explique qu’il agit ainsi délibérément, de peur que les gens ne le voient pleurer amèrement et qu’ils pensent que ses sanglots étaient un signe de remords quant à la Akéda.
=> Donc, non seulement Avraham ne regretta pas son acte, malgré son "effet direct" sur sa femme, mais il se soucia même de ce que les gens penseraient, et qui réduirait également l’effet de la Akéda.
Il savait que le mérite du sacrifice d’Its’hak accompagnerait le peuple juif à travers l’histoire et il refusa de laisser une quelconque conséquence négative troubler ceci.

[Le rav Ozer Alport enseigne : ce test du yétser ara : d’essayer de nous faire regretter les mitsvot accomplies, accompagne généralement chacun d’entre nous. Certains commentateurs précisent que c’est la signification de la demande faite durant la prière du soir : "Retire le Satan (le yétser ara) de devant nous et de derrière nous" (véasser aSatan milfanénou ouméa'harénou - prière d'Arvit).
Le "Satan de devant" fait référence à ses tentatives de nous empêcher de faire les mitsvot et le "Satan de derrière" est celui qui tente de faire regretter les mitsvot déjà effectuées.]

Bien évidemment, de manière générale, le fait de respecter la Torah et les mitsvot procure à l’individu une satisfaction, déjà dans ce monde, que d’autres modes de vie n’apportent pas. Mais il est vrai que les résultats immédiats d’un comportement positif ne sont pas flagrants. Le défi est alors de réaliser que ceci constitue une épreuve supplémentaire et qu’au bout du compte, les mitsvot n’ont que des conséquences positives.

Le Kéhilat Its’hak affirme : preuve en est la tentative du yétser ara de nous faire regretter les mitsvot en laissant paraître qu’elles sont la cause d’une difficulté ou d’un revers.
[c'est cela l'épreuve : rester convaincu que même si en apparence il est clair qu'une mitsva a entraîné une mauvaise chose, en réalité c'est impossible. Il ne faut jamais regretter d'avoir fait une mitsva, car au final, en vérité absolue, rien de mal ne peut résulter d'une mitsva, bien au contraire!]
La réaction d’Avraham lors de la mort de Sarah nous enseigne comment réagir face aux défis qui viennent "en conséquence" de nos mitsvot (au "Satan de derrière").

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-> Il peut être intéressant d'ajouter que bien que le roi Chlomo soit considéré comme l'auteur du livre de Michlé, le midrach Tan'houma ('Hayé Sarah 4) enseigne que le dernier chapitre de Michlé (31,10-31), qui est connu comme le : Eshét 'Haïl (chant du vendredi soir), a été composé bien avant sa naissance.

En effet, à la mort de sa femme bien-aimée Sarah, Avraham a commencé à faire son éloge, et il a composé cette magnifique expression de son appréciation pour sa femme de grande valeur.

Le midrach explique en détail comment chaque ligne est une expression unique de louange pour un événement qui a pu se passer dans la vie de Sarah.

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-> Le midrach explique que Avraham "est venu du Mont Moriah", où se réalisa la ligature d'Its'hak.
On peut expliquer que ce midrach propose de nous enseigner quel était le contenu de l'éloge funèbre qu'Avraham fit pour Sarah.
Il est venu = c'est-à-dire il a choisi d'amener ses propos, à partir du Mont Moriah, et il mit en valeur le fait qu'une femme qui a réussi à élever et à éduquer un fils de sorte qu'il soit prêt à offrir sa vie à Hachem avec joie, une telle femme ne peut être que de très grande valeur.
Le meilleur éloge que Avraham pouvait faire sur Sarah, c'est l'éloge qui venait du Mont Moriah.
[haDrach véhaIyoun]

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-> "Avraham vint pour prononcer l'éloge de Sarah et pour la pleurer" (וַיָּבֹא אַבְרָהָם לִסְפֹּד לְשָׂרָה וְלִבְכֹּתָהּ - 'HAyé Sarah 23,2)

=> D'où Avraham venait-il?
Certains Sages disent qu'il revenait de l'enterrement de son père Téra'h. Nous y trouvons une allusion dans le premier mot du verset : "vayavo" (וַיָּבֹא - vint) qui sont les mêmes lettres que le mot "aviv" (אביו - père).
Comme cela est rapporté dans le midrach (Béréchit rabba 58) : "d'où venait-il? Rabbi Lévi dit qu'il revenait de l'enterrement de son père Téra'h".

Nous pouvons y trouver également une allusion supplémentaire dans le verset précédent : "chéné 'hayé Sarah" (שְׁנֵי חַיֵּי שָׂרָה - 'Hayé Sarah 23,1), les premières lettres des 3 mots ont une valeur de 608, qui a la même valeur numérique que : Téra'h (תרח).

D'autres Sages nous enseignent que le même jour où Sarah notre Matriarche quitta ce monde, sa fille qui s'appelait Bakol quitta également ce monde.
[rav Yissa'har Chmouëli Beniahou ]

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5°/ "Je suis venu aujourd'hui vers la fontaine" ('Hayé Sarah 24,42)

Rachi explique que nous déduisons du mot "aujourd'hui" qu'Eliezer est arrivé à Na'hor (Irak) le jour même de son départ de 'Hébron. De là, nous apprenons que la terre s'est contractée pour lui.
Le midrach (Yalkout Chimoni) ajoute qu'au lieu des 17 jours escomptés de voyage en chameau de Kyriat Arba à 'Haran, le voyage n'aura duré que 3 heures.

=> Comment Eliezer, le serviteur d'Avraham, a-t-il réussi à convaincre la famille de Rivka (qui étaient des idolâtres), que la Providence divine l'avait aidé à raccourcir un long voyage de 17 jours en seulement 3 heures?

On peut rapporter les réponses suivantes :

1°/ Sur le verset : "Sarah, la femme de mon maître, lui a donné un fils" ... "Et il lui a donné tout ce qu'il possède".
Rachi explique qu'Eliezer montra à la famille de Rivka le contrat de donation où il était stipulé qu'Its'hak était le détenteur de tous les biens d'Avraham.
Lorsqu'ils regardèrent le contrat attentivement, ils remarquèrent qu'il fut écrit et signé par Avraham et était daté du jour-même. Ils comprirent alors que la terre s'était effectivement rétrécie pour le serviteur d'Avraham.

2°/ Sur le verset : "Le serviteur apporta des objets d'or et des vêtements et les donna à Rivka; des fruits doux, il les donna à son frère et à sa mère".
Rachi nous apprend qu'Eliezer emporta avec lui des fruits suaves de la terre d'Israël. Lorsqu'Eliezer présenta les fruits, ils étaient frais et de grande qualité, comme s'ils venaient d'être cueillis sur l'arbre le jour même.
Si Eliezer avait effectué un voyage de 17 jours en pleine chaleur, les fruits n'auraient pas pu garder leur fraicheur et leur saveur, et auraient été impropres à la consommation. Ceci leur prouva que la terre s'était effectivement rétrécie pour lui.