Pâtisserie spirituelle depuis 5771 - b'h
 

"Fais abattre de la viande et prépare-là" (Mikets 43,16)

-> Selon Rachi (guémara 'Houlin 91a), Yossef a fait venir son fils Ménaché, l'intendant de sa maison, et lui a ordonné de faire abattre des bêtes, en montrant bien l'incision dans le cou de l'animal pour que les frères puissent constater que l'animal avait été abattu conformément à la loi juive.
Bien que la Torah n'eût pas encore été donnée, les fils de Yaakov en observaient les préceptes, conformément à la tradition de leurs ancêtres.

-> Le Targoum Yonathan précise qu'il leur a montré que le guid hanaché (nerf sciatique) avait bien été retiré.

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-> Selon le midrach (Miché 1,13), dans chaque génération la faute de la vente de Yossef produit encore ses conséquences, et l'unique façon de la supprimer totalement, réside dans notre observance du Shabbath.

Dans ce verset, Yossef dit en allusion à ses frères la façon dont ils peuvent arriver à une véritable expiation de leur faute de l'avoir vendu.
Le mot : "et prépare" (véa'hen - וְהָכֵן) = en se préparant comme il se doit pour le Shabbath, ils pourront ensuite l'observer correctement, ce qui leur permettra alors d'expier leur faute.
[le Aavat David]

-> Le mot : "et prépare" (וְהָכֵן) implique une préparation pour Shabbath.
Nous pouvons remarquer que Yossef observait le Shabbath même avant que cette mitsva ne soit donnée.
[midrach Yalkout Chimoni 149]

-> Puisque les 12 tribus étaient réunies ensemble avec Yossef, il leur a fait un repas de Shabbath.

Adam a fauté avec la nourriture, en mangeant du fruit de l'Arbre de la Connaissance. Afin de corriger cette faute, nous devons manger dans la sainteté.
Si nous mangeons uniquement pour satisfaire nos désirs, nous donnons au yétser ara davantage de forces. Cependant, lorsque nous mangeons dans la sainteté, cela affaiblit le yétse ara.

Puisque [par le passé] Yossef avait suspecté ses frères de ne pas manger comme il le fallait, il voulait les faire manger dans la sainteté afin de corriger cette faute, et c'est pour cela qu'il leur a servi un repas de Shabbath.
[Rav Tsadok haCohen - Pri Tsadik]

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-> "Fais abattre de la viande et prépare-là"
En hébreu, ces mots se disent : "outévoa'h téva'h véa'hen" (וּטְבֹחַ טֶבַח וְהָכֵן).

Le Chilté haGuiborim fait remarquer que les 5 dernières lettres permettent de former : 'Hanoucca (חנוכה).
Les lettres restantes (וּטְבֹחַ טֶבַ) ont une guématria de 36, comme le nombre de bougies allumées durant 'Hanoucca.

On peut apporter les 2 citations suivantes :
-> "Les bougies de 'Hanoucca sont similaires aux bougies de Shabbath."
[Rabbi Tsadok haCohen - Pri Tsadik - 'Hanoucca 1]

-> " 'Hanoucca est un moment pour éduquer et se préparer à la géoula (la délivrance ultime).
En effet, à 'Hanoucca, la lumière cachée de Hachem est révélée, ce qui est similaire à la lumière du Machia'h."
[Bné Yissakhar - Kislev 2,16]

=> Nous devons nous préparer à recevoir le Shabbath comme il le faut, car par cela nous aurons le mérite de vivre le jour qui est complètement Shabbath (shékoulo Shabbath), c'est-à-dire l'époque du machia'h.

De même, 'Hanoucca est une préparation pour le futur, en ressentant la lumière du machia'h, nous comprenons que pour en bénéficier au plus vite, tout est entre nos mains : nous devons étudier et pratiquer la Torah Orale (symbole de la 'hanoukia et de la ménora).

"Que Pharaon recherche un homme clairvoyant et sage et qu'il le prépose au pays d'Egypte" (Mikets 41,33)

-> Pharaon a rêvé de 7 épis beaux et de 7 épis très maigres, puis 7 bonnes vaches et 7 vaches très maigres.
Yossef a interprété cela : "Voici venir 7 années : une grande abondance dans tout le pays d'Egypte, puis surviendront 7 années de famine après elles et toute l'abondance sera oubliée dans le pays d'Egypte" (Mikets 41,29).

=> Pourquoi Yossef a-t-il conseillé spécifiquement un homme sage, plutôt qu'un bon gestionnaire pour gérer les biens du royaume?

-> Le rav 'Haïm Kofman répond en citant la guémara (Tamid 32a) : "Qui est sage? Celui qui voit ce qui va arriver" (ézéou 'hakham aroé ét anolad - איזהו חכם הרואה את הנולד).

Pendant les années d'abondance, Yossef avait cette capacité à se projeter dans les années de famine comme s'il les voyait réellement devant lui.

Un simple gestionnaire aurait sous-estimé la gravité de la famine à venir, puisqu'en ayant devant ses yeux la richesse actuelle, en se croyant trop beau, cela va forcément fausser sa perception du futur (comment oses-tu me parler de grave crise à venir, regarde c'est byzance dans le pays!).
A l'inverse, un sage se trouve déjà dans la longue famine à venir, et chaque richesse devient alors une nécessité vitale, et non une de plus parmi tant d'autres.

-> Le rav Eliyahou Lopian dit qu'en période d'abondance, l'homme est tenté de dénigrer la nourriture et son importance, et de ne pas économiser ...
Le monde ici-bas ressemble aux années d'abondance pendant lesquelles nous pouvons accroître l'étude de la Torah et multiplier les mitsvot. [dans sa bonté, Hachem les a même multiplier pour nous donner un maximum d'occasion d'acquérir des mérites]
En revanche, les années de famine font référence au monde à venir où il sera impossible d'augmenter ses mérites.
L'homme doit donc faire preuve d'intelligence et engranger un maximum de mitsvot dans ce monde-ci, pour en profiter dans le monde futur.

-> Lorsque le Gaon de Vilna était sur son lit de mort, il a soulevé ses tsitsit et a commencé à pleurer :
"Ce monde-ci correspond à nos "7 années d'abondance", et pour le prix de quelques pièces on peut accomplir la mitsva des tsitsit, avec sa guématria de 613 (tariag) renvoyant aux 613 mitsvot.
Cependant, le monde à venir correspond à "nos 7 années de famine", où nos téfilin, nos tsitsit, notre mézouza et notre Torah ne nous seront plus disponibles.

Dans le monde à venir, nous ne pourrons vivre qu'en fonction de ce que nous aurons accumulé comme mérites durant les 7 années d'abondance que durent ce monde."

=> Yossef n'était pas uniquement en train de conseiller matériellement Pharaon, mais également toute autre personne sur le fait que nous devons accomplir le plus possible de mitsvot, de bonnes actions tant que nous vivons dans ce monde, afin de pouvoir vivre de la plus belle manière dans le monde à venir, qui lui est éternel.

De même que matériellement il existe une différence totale entre une période d'abondance et une période de famine, de même nous devons avoir conscience qu'il existe une différence similaire à un niveau spirituel entre ce monde et celui à venir.

"Ce fut au bout de 2 années, Pharaon eut un rêve" (Mikets 41,1)

-> Contexte : La paracha débute 2 ans, jour pour jour, après la libération du maître échanson, soit 12 ans après que Yossef a été jeté en prison.
Il a maintenant 30 ans, et son père Yaakov 120 ans.

Le Ohr ha'Haïm fait remarquer que la paracha commence par : "vayéhi" (וַיְהִי), qui est un terme impliquant des événements douloureux, car ce verset représente le début pour les juifs de leur exil en Egypte.

Selon le Dorché Aggadaot, c'est parce que le jour où Yossef est sorti de prison, a eu lieu un événement douloureux : notre Patriarche Its'hak est mort, à l'âge de 180 ans.

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-> Nos Sages expliquent que le début du verset fait référence aux 2 années supplémentaires que Yossef est resté en prison. Cette peine lui a été imposée pour avoir placé son espoir sur le Maître échanson, car après lui avoir interprété son rêve positivement, il lui dit : "Tu te souviendras de moi ... et tu me rappelleras devant Pharaon"(v.40,14).
Pour avoir utilisé ces 2 expressions, il fut puni et resta 2 années de plus en prison.

Il est écrit littéralement : "2 années de jours" (chénatayim yamim).
Pourquoi cela?

-> Le Sifté Cohen enseigne que Yossef a accepté le décret divin (rester 2 ans de plus en prison) avec joie et amour, et c'est pourquoi le temps lui est paru à ses yeux comme 2 jours (yamim), et non 2 années (chénatayim).

Ces 2 années, en apparence une punition, vont lui permettre de devenir vice-roi d'Egypte.
Ainsi, ce qui nous semble être de l'obscurité peut en réalité être de la lumière, dont nous nous en rendrons compte que bien plus tard!

[ainsi, tâchons de suivre l'exemple de Yossef en regardant la vie avec confiance et positivisme, plutôt que de nous inquiéter à tord sur ce que nous ne pouvons pas comprendre, car n'étant pas à la place de D.]

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-> b'h, également à ce sujet : https://todahm.com/2018/12/09/7732

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-> La guémara (Roch Hachana 11a) rapporte que Yossef a été libéré de prison à Roch Hachana.
Cela implique que les rêves du chef des bouchers et du maître panetier, ainsi que ceux de Pharaon ont eu lieu à Roch Hachana.

Le Maharcha (guémara Béra'hot 18b) écrit qu'un rêve fait pendant Roch Hachana est plus véridique qu'un rêve fait le restant de l'année, puisque l'âme d'une personne va au Ciel pour y être jugée et qu'elle voit et entend ce qui se passe dans les Mondes Supérieurs.

Le Oznayim laTorah poursuit en expliquant que si on révèle aux personnes ordinaires ce qui va se passer dans le futur, alors il est certain que pour un roi aussi grand que Pharaon, régnant sur de très nombreuses nations, on a pu lui révéler les décrets qui vont s'appliquer sur le monde. C'est pour cela que Pharaon a pris si au sérieux ses rêves.

Le verset nous précise que ces rêves ont bien eu lieu précisément à Roch Hachana, par l'emploi inhabituel de : "2 années de jours" (exactement jour pour jour!).

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-> Yossef est sorti de prison à Roch Hachana.
Chaque juif possède profondément à l'intérieur de lui un noyau inaltérable d'intégrité, que le yétser ara ne pourra jamais engloutir.
Chaque jour de l'année, ce point intérieur d'intégrité irréductible, appelé : "Yossef hatsadik (le juste)", se trouve en prison parmi les forces physiques et les désirs du corps.
Lorsque Roch Hachana arrive, le juif rejette tous ses désirs physiques et accepte le joug de la royauté céleste. A ce moment-là, ce noyau intérieur de judaïcité sort de prison et se relève.

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-> Selon le rav Méir de Prémichlan, la Torah nous enseigne que : "Ce fut au bout de 2 années de jours" = une personne peut vivre de nombreuses années jusqu'à arriver à son terme. Cependant, en arrivant au Ciel, elle découvre alors que sa vie entière a été longue en années, mais courte en actions selon la volonté de D. (Torah et mitsvot).
=> Ce qui est en temps des années, ne devient alors que quelques jours!

[notre véritable âge dans ce monde n'est pas une donnée passive (je tues le temps qui passe!), mais plutôt active (qu'est-ce que je me suis tué à faire pour Hachem!)]

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+ Yossef et la hichtadlout :

La Torah elle-même demande à l’homme d'un côté de placer sa confiance en Hachem, mais d'un autre d’intervenir pour créer une cause en apparence naturelle pour obtenir la réussite (la hichtadlout).
=> En quoi Yossef a-t-il fauté?

-> Le rav Chlomo Wolbe s’appuie sur les paroles de Rachi à ce sujet, qui dit : "Puisque Yossef a dépendu du maître échanson, pour qu’il se souvienne de lui, c’est pourquoi il a dû rester encore 2 ans en prison".

Certes l’homme doit faire une hichtadlout naturelle, mais il ne doit pas compter dessus, car il doit entièrement dépendre d’Hachem.
La hichtadlout ne doit être considérée que comme une dette à payer (un impôt résultant de la faute d'Adam et 'Hava), mais la confiance ne doit être tournée que vers Hachem.

Son erreur n’a donc pas été d’avoir fait une hichtadlout, car cela est normal et même recommandé, mais d’avoir dépendu et compté sur sa hichtadlout.

[dans le cadre du libre arbitre, nous devons faire des actes nécessaires afin de dissimuler l'intervention divine, et le risque est d'oublier cela en s'accorder tout le crédit de ce qui a été fait, et ce au détriment de Hachem]

-> Selon le rabbi 'Haïm de Brisk, la faute de Yossef a été d’avoir utilisé 2 expressions.
En effet, à son niveau spirituel, il n’aurait dû employer qu’une seule parole et alors il aurait fait son devoir de hichtadlout, et il n’en aurait pas du tout été puni, même pas d’une année de prison en plus.
Mais comme il a "exagéré" (toujours selon son niveau) et a prononcé 2 paroles, alors il fut puni.

Le rav Shimon Shkop a fait remarquer au rav 'Haïm Soloveitchik, que lorsque Yossef a émis une demande supplémentaire par rapport à ce qui était nécessaire dans sa situation (soit : une seule requête), alors cela a révélé rétroactivement que même sa demande initiale n'avait pas une motivation convenable (à son niveau), et il a alors été puni pour les 2 demandes qu'il a pu faire (par 2 ans de prison en plus).

Le Bét haLévi explique, dans le même sens, que plus quelqu’un est grand dans sa confiance en Hachem (bita’hon), plus sa hichtadlout doit être faible. Là fut l’erreur de Yossef.

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-> Le ‘Hazon Ich explique qu’un homme doit user d’une hichtadlout valable et fiable, c’est-à-dire qui peut l’aider naturellement à réussir.
Mais, le maître échanson étant un racha, qui assurément n’allait pas l’aider, en plaçant sa confiance en lui, c’est comme si un homme qui est en train de se noyer s’appuierait sur une paille pour se sauver. En cela, Yossef a fait preuve d’un comportement en quelque sorte désespéré (pour son niveau). C’était cela son erreur.

-> Le Pardes Yossef rapporte une opinion selon laquelle Yossef avait effectivement compris le message d’En-Haut comme quoi il serait libéré et que tout avait été préparé en ce sens (on lui envoie avec lui en prison le Maître échanson qui se mit à rêver, et qu’il devait lui interpréter son rêve comme quoi il serait libéré).
Son erreur a été que malgré cela, Yossef a quand même fait une hichtadlout.

Le manquement a été que quand on perçoit le début d’un processus qui enclenche la réussite, alors dans ce cas, la hichtadlout ne doit pas avoir lieu.

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-> Le Rabbi de Loubavitch explique que toute la raison de la nécessité de la hichtadlout provient du fait que l’homme vit dans un monde matériel, la nature a donc une certaine emprise sur lui. C’est pour cela qu’il doit donc intervenir en faisant une hichtadlout naturelle.

En revanche, Yossef vivait dans ce monde sans en être nullement affecté. Il pouvait se trouver dans un pays où la matérialité a une prise énorme, comme en Egypte et être totalement attaché à Hachem sans le moindre tracas du fait de la matérialité.
Yossef n’était pas du tout touché par la nature, et de ce fait, pour lui, une hichtadlout naturelle était de trop. Il fut donc puni pour cela.

=> Il en résulte que Yossef a été puni pour une erreur très fine d’appréciation, d'un manque de bita'hon très subtil.
D'ailleurs, le Beit haLévi enseigne que c’est en voyant la grande punition pour une faute si fine, que nous pouvons en déduire le niveau très élevé de confiance en D. (bita'hon) que Yossef avait pu atteindre.

De plus, le Rabbi de Kotsk fait remarquer qu’en général, la punition pour une faute ne vient pas immédiatement après la faute.
Ici, le fait que Yossef fut puni tout de suite après son erreur, puisque les 2 années de prison en plus ont suivi sa faute, cela vient montrer que son bita’hon était si grand qu’on lui a montré immédiatement quel a été son manquement, à travers sa punition, ce qui n’est pas habituel.

Ces 2 années ont été le moyen pour Yossef de corriger son erreur, c’est-à-dire de travailler sur son bita’hon pour le corriger et le parfaire.
De sorte qu'à la fin de cette période, Pharaon a rêvé, et Yossef était tellement complet dans sa confiance en Hachem que même lorsqu’on l’a appelé d’urgence pour expliquer les rêves de Pharaon, malgré le stress et l’urgence, il a pu garder son calme et conserver son bita’hon intact. C’est ainsi qu’il put introduire son interprétation en disant : "C'est au-dessus de moi ; c'est D. qui répondra du bien-être de Pharaon" (41,16).
D'ailleurs, le midrach Tan'houma commente que suite à cette réaction d'humilité : "Hachem dit : Puisque tu ne t'es pas vanté pour toi-même, Je jure que pour cela tu monteras à la grandeur et à la royauté!"

=> Ainsi, cette punition fut pour Yossef le plus grand bien puisqu’en l’exploitant pour corriger son bita’hon, cela le conduisit à la plus grande réussite.
==> Lorsque Hachem punit l’homme, en fait la sanction contient le potentiel de réparer la faute et le prépare à sa réussite.

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"Ce fut au bout de 2 années, Pharaon eut un rêve" (וּפַרְעֹה חֹלֵם)

-> Le Ohr ha'Haïm nous enseigne que Pharaon a fait ce même rêve, tous les jours pendant 2 ans.
Cependant, chaque matin en se réveillant, il oubliait totalement ce dont il avait pu rêver, et ce n'est qu'au moment où Yossef devait sortir de prison, qu'il s'en ai souvenu à son réveil.
Le rêve a été le premier pas menant à la libération de Yossef.

-> Le rav 'Haïm Yossef Kofman fait remarquer qu'il n'est pas écrit : "Pharaon a eu un rêve" (ouPhar'o 'halam), mais plutôt : "ouPhar'o 'holem" (Pharaon rêve - au temps présent).
Qu'est-ce que cela vient-il nous apprendre?

Une vision extérieure des événements être : c'est uniquement parce que Pharaon a eu ses rêves que Yossef a pu sortir de prison.
On a ainsi : la cause = les rêves de Pharaon -> la conséquence = sa sortie de prison.

Cependant, un juif doit comprendre que chaque événement est orchestré par Hachem avec une précision totale.
Puisque Yossef devait sortir précisément ce soir là, au bout des 2 années supplémentaires, alors D. a fait en sorte que Pharaon fasse son rêve, puis que Yossef soit nommé vice-roi d'Egypte, en accord total avec le plan Divin.

=> Ainsi, le verset peut se lire : la cause = "ce fut au bout de 2 années" -> la conséquence = Pharaon est en train de rêver.

==> Nous devons transposer cela à notre vie, et remarquer que souvent nous avons tendance à inverser les causes et les conséquences, que c'est bien papa Hachem qui est le pilote aux commandes de l'avion!

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=> Pourquoi Pharaon a-t-il fait le même rêve tous les jours pendant 2 années?

-> Le rabbi Pin'has de Koritz répond que ces rêves quotidiens étaient afin de permettre à Yossef de pouvoir sortir immédiatement de prison.
En effet, le jour même où Yossef aurait suffisamment de bita'hon (au regard de son niveau exceptionnel), alors en ce jour Pharaon se souviendrait de son rêve, le maître échanson dirait à Pharaon que Yossef sait déchiffrer les rêves, et Yosef serait alors libéré de prison ce même jour.

[cela nous renvoie à l'idée que chaque jour le machia'h est prêt pour nous délivrer si nous sommes assez méritants. A l'image de la situation de Yossef où personne était au courant de cela sur le moment, de même nous n'en avons pas conscience, mais Hachem a tout préparé pour qu'à la seconde où nous sommes méritants, la guéoula se déclenche! ]

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-> Nos Sages font également remarquer que les conseillers de Pharaon étaient convaincus que le monde ne peut fonctionner qu'en se conformant aux lois de la nature, qu'au final les plus forts l'emportent toujours sur les plus faibles.
En effet, comment se peut-il que : "les vaches de mauvaise apparence et maigres de chair mangèrent les 7 vaches belles d'aspect et robustes" (v.4)) et que "les épis maigres engloutirent les 7 épis sains et pleins" (v.7).
C'est pourquoi, ils ne pouvaient pas interpréter correctement les rêves.

De son côté, Yossef avait pleinement compris que les lois de la nature sont gouvernées à tout moment par Hachem, et qu'Il peut librement les modifier selon Sa volonté.
[le monde n'est pas en pilotage automatique avec un dieu distant ; D. n'est pas dépendant des lois de la nature qu'il a pu instituer par le passé, bien au contraire ...]

[d'ailleurs, c'est ce que nous célébrons à 'Hanoucca, la victoire militaire où : l'armée la plus nombreuse a perdu face aux moins nombreux (vérabim béyad méatim).
C'est un moment où nous devons nous déconnecter de la vision de la société environnante, et voir la vie en tant que juif : Hachem est impliquée dans Sa création, Il contrôle chacun des aspects du monde et Il aime Ses enfants : le peuple juif.
A partir d'un miracle dévoilé (la fiole d'huile), nous réapprenons à apprécier qu'en réalité tout dans notre quotidien n'est que miracle divin dissimulé dans la naturalité (ex: je peux voir, je peux entendre, je peux bouger, ...)]

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-> Le Baal Chem enseigne :
"La force que possède la confiance en D. est tellement grande, qu'Hachem prépare à l'avance toutes les circonstances nécessaires à exaucer la requête d'un homme, avant même qu'il ne fasse preuve de cette confiance, pour que dès qu'il se renforce dans ce bita'hon, survienne la délivrance".

Il en fut ainsi au sujet de Yossef : au début, il fut,certes, puni pour avoir compté sur le maître-échanson.
Néanmoins, le Créateur suscita au même moment sa délivrance.
C'est pourquoi Pharaon rêva pendant 2 ans le même songe toutes les nuits, afin que si Yossef se renforce dans sa confiance en D., la délivrance soit prête à se manifester sur le champ, qu'il soit libéré de prison et qu'il soit nommé vice-roi d'Egypte.
[rav Elimélé'h Biderman]

Le lien entre la paracha Mikets et ‘Hanouka

+ Le lien entre la paracha Mikets et 'Hanouka (par le Zéra Chimchon) :

-> 'Hanouka tombe toujours dans la semaine de la paracha Mikets. Les séforim établissent de nombreux liens entre les deux. Le Zéra Shimshon propose le lien suivant.

-> Le Mégalé Amoukts (252 Ofanim 66, 213) écrit que pendant le règne de Yavan, le péché de la vente de Yossef par les frères a été ravivé.
On trouve une allusion à cela dans le fait que le mom אנטיוכס (Antiochus) a la même guématria que יוסף (Yossef), ainsi que מלך יון (mélé'h yavan - le roi de la Grèce, chacun étant égal à 156.

=> Qu'est-ce qui a réveillé la faute de la vente de Yossef, en particulier pendant le règne de Yavan (la Grèce)?

-> Le Zéra Shimshon explique :
Lorsque les juifs sont revenus d'exil et que le 2e Temple a été construit, la faute de la haine était malheureusement toujours répandu parmi eux. Cette haine a ravivé la faute originele de la vente de Yossef, puisque c'est la haine qui a provoqué la vente de Yossef.
[nous devons garder à l'esprit que nous discutons des saintes Shévatim et que les termes "haine" ne peuvent et ne doivent pas être pris au pied de la lettre.]
Cette situation se poursuivit jusqu'à ce que, en 213e année du 2e Temple, Hachem fit en sorte que les Grecs persécutent les juifs par des décrets sévères jusqu'à ce qu'ils fassent téchouva.
Les trois décrets que les Grecs imposèrent aux juifs étaient de ne pas respecter : le Shabbath, Roch 'Hodech et la Mila (circoncision). Ces 3 mitsvot sont toutes liées à Yossef.

Shabbath : Le Zohar écrit que la punition pour avoir vendu Yossef a été l'exil forcé en Egypte.
Le Zéra Shimshon ajoute que même après que les juifs aient quitté l'Egypte, il était encore nécessaire de rectifier cette faute et c'est pourquoi, juste après avoir quitté l'Egypte, les juifs ont reçu le commandement de garder le Chabbath. C'est parce que le Shabbath est l'attribut de Yossef.
[le Zéra Shimshon n'explique pas pourquoi. Peut-être ses paroles sont-elles basées sur le midrach (Béréchit rabba 14,2) qui dit que le verset : "Qui m'a précédé (Hachem), je peux le récompenser" (Iyov 41,3), se réfère à Yossef qui a précédé le commandement de la Torah et a gardé le Shabbath avant qu'Hachem ne donne effectivement au peuple juif cette mitsva. Pour expier sa vente, nous l'honorons en gardant "sa" mitsva. ]

Par conséquent, tant que le peuple juif a observé le Shabbath, il n'a pas été envoyé en exil. Cependant, dès qu'il commença à profaner le Shabbath, il fut exilé à Bavel (voir Yirmiyahou 17,21).
Cela s'explique par le fait que la punition pour la faute de la vente de Yossef était l'exil et que le respect du Shabbath a sauvé le peuple juif d'un nouvel exil. Une fois que le Shabbath n'a plus été observé, le peuple juif a été renvoyé en exil.

Roch 'Hodech : le jour de Roch 'Hodech, nous offrons une chèvre en guise de korban. Cela permet d'expier le fait que les frères ont trempé le manteau de Yossef dans le sang d'une chèvre pour feindre sa mort (Vayéchev 37,31).

La circoncision (Mila) : C'était la mitsva de Yossef, depuis son éloignement de la femme de Potifar jusqu'à la circoncision de tous les égyptiens.
Ainsi, c'est la haine qui a réveillé la faute de la vente de Yossef et les décrets qui ont été mis en place pour que les juifs se repentent sont les trois mitsvot qui sont fortement liées à Yossef.

L'année au cours de laquelle cela s'est produit y fait également allusion. Comme nous l'avons mentionné, il s'agissait de la 213e année du 2e Temple. Le mot ריב (riv - une dispute), a la valeur numérique de 212, ce qui indique que ce sont les combats et la haine qui ont entraîné les décrets de l'année suivante , la 213e.

"Pharaon dit à ses serviteurs : "Se trouve-t-il comme celui-ci, un homme en qui est l'esprit de D.?" " (Mikets 41,38)

Qu'a voulu dire Pharaon par : "comme celui-ci"? Pourquoi était-il aussi émerveillé?

Le Min'hat Kohen répond ainsi :
La guémara (Taanit 7a) rapporte que la fille de l'empereur Romain a taquiné Rabbi Yéhochoua ben 'Hanania en lui demandant :
"Pourquoi D. a-t-Il placé Sa sagesse dans un récipient aussi laid?" (Rabbi Yéhochoua, apparemment n'était pas un bel homme).

Il répondit : "La Torah est comme du bon vin. C'est dans de simples jarres en poterie qu'il se conserve le mieux."

Suite à cette anecdote, la guémara relève que même s'il arrive de trouver des gens à la fois sages et beaux, ils auraient été plus sages s'ils avaient été moins beaux.

En d'autres termes, il existe un rapport inverse entre la sagesse et la beauté physique.
Plus grande est la beauté, moins l'est la sagesse.

C'est cela qui intriguait tant Pharaon.
Devant lui se tenait Yossef, d'une beauté extraordinaire, qui venait aussi de se montrer plein de sagesse.
Le souverrain se demandait : Comme "celui-ci" pouvait-il exister? Comment une telle beauté pouvait-elle coexister avec tant de sagesse?

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-> Nos Sages nous enseignent que Yossef avait une telle élégance que lorsqu'il marchait dans la rue, les femmes étaient si absorbées à admirer sa beauté, que, sans s'en rendre compte, elles se coupaient les doigts en faisant la cuisine.

 

Source (b"h) : rapporté dans le "Talelei Orot" du rav Yissa'har Dov Rubin

"Au bout de 2 années de jours, Pharaon fit un rêve" (Mikets 41,1)

-> "Au bout" = lorsque arrive le bout de la vie de l'homme et qu'il doit monter rendre des comptes dans le monde d'en Haut ;

-> "2 années de jours" = de nombreuses années sont comptées comme quelques jours car seuls sont comptés les jours où il a accompli quelque chose dans l'étude de la Torah, la prière et les mitsvot en général.

-> Dés lors, il "se dévoile" (le mot Pharaon veut dire aussi "dévoiler") que c'était "un rêve" = que sa vie entière ne fut qu'un rêve.

[le Rabbi de Mikoliov]

"Et Yossef se hâta de sortir, car sa pitié s'était émue envers son frère, et il désirait pleurer ; il entra dans sa chambre, et il pleura." (Mikets 43,30)

Le midrach Tan'houma (Vayigach 4) nous enseigne que Binyamin dit à Yossef, son frère :
"Du jour où Yossef a disparu, mon père est descendu de son lit et est resté assis à même le sol ; outre cela, je ne vois pas mon frère, tandis que chacun réside avec ses frères, et moi je suis seul, les yeux emplis de larmes.
A cet instant, la pitié envahit Yossef."

Yossef a béni toute la terre d’Egypte

+ Yossef a béni toute la terre d'Egypte :

"Yossef se retira de devant Pharaon et parcourut tout le pays d'Egypte" (Mikets 41,46)

-> Le séfer miZékénim Et'bonen note que tout ce qu'Hachem a fait arriver à Yossef, cela l'a amené à traverser tout le pays d'Égypte.
Il explique la raison pour laquelle il était si important pour lui de le faire à l'aide du récit suivant :
Le Saba Kadicha de Léchovitch avait un élève nommé rav Yéchaya de Zachovitz. Le rav Yéchaya possédait un certain nombre d'animaux, avec lesquels il gagnait sa vie. Les non-juifs chassaient ses animaux dans leurs champs, de sorte qu'il devait les récupérer et les ramener à la maison. Lorsqu'on leur demandait pourquoi ils agissaient ainsi, ils répondaient : "Partout où cet homme juste se promène, il trouve la bénédiction. Lorsqu'il marche dans nos champs, nos récoltes poussent bien.

En conséquence, le verset dit que Yossef a marché à travers tout le pays d'Egypte et que partout où il est allé, la terre a été bénie et les champs ont produit de bonnes récoltes. Cela a été très bénéfique pour Yossef, car tout le monde a reconnu qu'il était un saint homme et, par conséquent, ils l'ont traité avec beaucoup d'honneur et de respect.

La Chékhina réside dans le cœur

+ La Chékhina réside dans le cœur :

"Votre frère unique sera enfermé dans votre prison, et vous, allez apporter la nourriture pour la famine de vos maisons" (Mikets 42,19)

-> Selon le Tiféret Shlomo (Béchala'h 13,19), lorsqu'une personne doit sortir pour travailler afin de subvenir aux besoins de sa famille, Hachem est toujours avec elle. Il est toujours caché en elle.
Par conséquent, lorsque le verset dit que "votre frère unique est enfermé dans votre prison", il fait référence à Hachem, qui est appelé le frère du peuple juif (lémaan a'haï véréaï - Tehillim 122:8).
Hachem est, pour ainsi dire, enfermé dans la prison de nos cœurs, même lorsque nous sommes occupés à travailler et à obtenir notre subsistance.

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-> Le Tiféret Shlomo (Béchala'h 13,19), dit que Hachem reste proche de tout juif, même lorsqu'il tombe au plus bas. En effet, Il donne un "pikadon", un cadeau à conserver, car Hachem place Sa Chékhina dans nos cœurs (quoique nous puissions faire nous avons une partie d'Hachem en nous, qui reste pure et inchangée).

"Yossef était comme un monarque sur le pays, car il était le seul à distribuer la nourriture pour tout le peuple." (Mikets 42,6)

Il est rapporté dans les midrachim que, pendant la période de la famine en Egypte, Yossef ne mangeait pas de pain de toute la journée.
Il ne goûtait son pain que le soir, après que le dernier Égyptien ait reçu le sien.

Source (b"h) : le To'hèn Alilot rapporté dans le mayana chel Torah du rav Friedman

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-> Le Sifté Cohen commente ainsi ce verset :
"Bien que Yossef eut de nombreux officiers et serviteurs à sa disposition, il ne leur relégua pas la tâche de distribuer la récolte, mais s'en chargea lui-même, afin de s'assurer qu'il n'y ait aucune injustice et dans le but de donner l'exemple au peuple et de lui démontrer combien il faut s'efforcer de faire preuve de miséricorde pour sauver des hommes de la famine."

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-> En réalité, il avait été décrété que l'Egypte devait connaître une famine durant 14 années. Certains commentateurs disent 28 ans, et d'autres durant 42 ans.
Mais Yossef pria pour que la famine ne dure que 7 ans. Le reste fut réservé pour l'époque prévue par le prophète Yé'hezkiel (Yé'hezkiel 29,9).
[Méam Loez - Mikets 41,37-38]

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-> Quand les années de famine arrivèrent, Yossef n'approcha plus son épouse. En effet, puisque les hommes souffrent, on ne doit pas se réjouir, on doit se soucier des malheurs particulièrement difficiles de la communauté.
C'est pourquoi la Torah met en avant le fait que : "2 fils naquirent à Yossef avant que les années de famine ne surviennent" (Mikets 41,50).
[d'après le Méam Loez]

-> Le Chla haKadoch (Béréchit 41,50) explique que les relations conjugales sont interdites en période de famine.

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+ La finalité de la famine :

-> Rabbi 'Haïm Chmoulevitch (Si'ha 24) rapporte que Yossef, vice-roi d'Egypte, a amassé pour l'Egypte de très grandes sommes d'argent qu'il a placé dans 3 tours d'environ 50m de hauteur et de 50m  de diamètre chacune et entièrement remplies. Il a mis ces sommes colossales à la disposition de la maison royale de Pharaon et n'a jamais rien pris ni pour lui, ni pour ses enfants.

-> Le Sifté Cohen (ainsi que le 'Hatam Sofer) enseigne que la famine a été décrétée afin que l'Egypte devienne fabuleusement riche et que les juifs puissent quitter le pays avec de grandes richesses.
[ainsi d'une certaine façon bien que Yossef n'a absolument rien pris des énormes sommes transitant par lui, il savait qu'au final tout cela irait aux juifs, et non aux égyptiens. Cette argent était bien davantage le sien que celui des égyptiens!]

En effet, Avraham avait reçu la promesse que : "ils la quitteront avec de grandes richesses" (Lé'h Lé'ha 15,14).
Rachi commente : Avec beaucoup d’argent, ainsi qu’il est écrit : "Ils dépouillèrent les égyptiens" (Chemoth 12, 36).

Le Méam Loez (Mikets 41,37-38) écrit :
Lorsque Yossef arriva en Egypte, le pays était très pauvre, et les richesses emportées par Israël auraient été négligeables. Hachem décida donc de frapper le monde par la famine et d'obliger tous les peuples à venir acheter du blé en Egypte. Cette dernière allait s'enrichir considérablement et devenir la nation la plus puissante.
[...]
Ceci nous enseigne également que ce que les juifs prirent en Egypte était justifié. Seul Yossef fut responsable de l'enrichissement de l'Egypte. Sans lui, aucun égyptien n'aurait su comment agir, et tous seraient morts de faim.

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-> Le grain que les gens avaient conservé chez eux se décomposa. Yossef fit annoncer qu'il était prêt à acheter tout le blé endommagé, et le peuple s'empressa de le lui vendre à bas prix. Dès que le grain vendu entra en possession de Yossef, il devint parfait.
Hachem voulait que Yossef puisse le revendre et amasser un trésor dépassant l'imagination.
[Sifté Cohen - v.41,56]