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+ "Je suis (ano'hi) l'Eternel, ton D., qui t'ai fait sortir du pays d’Égypte, de la maison de l'esclavage." (Yitro 20;2)

Le Talmud relève que les lettres du mot : ano'hi, sont les initiales de : Ana Nafchaï Katvit Yéhavit = "Moi-même, J'ai écrit et donné" la Torah.

Nos Sages ont dit = "Mon flambeau (la Torah) est (maintenant) dans ta main, et la tienne (ton âme) est dans Ma main.
Garde bien la Mienne, et Moi Je garderai la tienne!"

Cela vient éveiller les cœurs des enfants d'Israël et leur inspirer de la crainte, pour qu'ils fassent honneur à la Torah en l'étudiant avec assiduité et en respectant ses commandements.

+ Il est intéressant de noter que le nom ישראל (Israël) peut se découper en 2 mots : אר שלי (or chéli - ma lumière).
Chacun a une lumière qui lui est propre (= sa Torah personnelle) qu'il doit étudier et dévoiler.
L'ensemble des lumières personnelles permet de former une lumière unie et puissante.

[+ Le nom ישראל (Israël) peut aussi se découper en 2 mots : ישר אל = il faut en permanence avoir une vie qui s'oriente vers/en direction de la volonté de D.

+ Le mot ישראל (Israël) renvoie aussi à ambassadeur/représentant de D. (שר - El).
Chaque juif est avant tout l'ambassadeur de D. sur lui-même. ]

 

Source (b"h) : principalement adapté du livre "Ma'hsof halavan" du Abir Yaakov (Rabbi Yaakov Abéhssera) + le Rav Ména’hem Berros (pour la notion de or shéli)

"Yitro se réjouit pour tout le bien que D. avait fait à Israël, en ce qu'Il l'avait sauvé de la main de l’Égypte." (Yitro 18,9)

Un haut fonctionnaire russe (à l'époque des tsars) demanda au Rav Yits'hak de Volozhin :
"Monsieur le rabbin, le roi David écrit dans le Téhilim 117 : "Louez l’Éternel, vous, toutes les nations ; célébrez-Le, vous, tous les peuples! Car Sa bonté est grande envers nous ..."
En quoi Sa bonté dont vous êtes les bénéficiaires nous oblige-t-elle en tant que non-juifs à Le louer?"

Le rav répondit : "Vous autres hauts fonctionnaires gouvernementaux, êtes bien mieux placés que quiconque pour répondre à cette question!
Qui, mieux que vous, sait les complots que l'on ourdit, jour après jour, contre le peuple juif, et qui sont réduits à néant avant même d'être parvenus à la connaissance du public?
Qui donc est mieux placé que vous, qui représentez "toutes les nations", pour reconnaître à quel point la bonté divine a vraiment prédominé en notre faveur?
Sans aucun doute, c'est sur vous que repose l'obligation de reconnaître Sa grandeur!"

+ Guémara Nidda 31a = "le bénéficiaire d'un miracle ne s'en rend jamais entièrement compte."

Ainsi, même quand le peuple juif prend conscience de certains miracles, ceux dont il a effectivement bénéficié sont en réalité beaucoup plus nombreux.

Yitro a été l'un des proches conseillers de Pharaon, et était donc au courant de tous les projets examinés dans les cercles fermés du pouvoir afin de faire souffrir les hébreux.
Il était ainsi le seul en mesure de se réjouir "pour tout le bien que D. avait fait à Israël".

Nul autre que lui ne pouvait autant louer D. de les avoir sauvés de ce qui avait été projeté contre eux, et de ce qui avait été mis en œuvre pour leur destruction.

 

Source (b"h) : adaptation d'un commentaire issu du livre "Talélei Orot" du Rav Yissa’har Dov Rubin

"Yitro dit : "Béni est D. qui vous a sauvés de la main de l’Égypte et de la main de Pharaon, qui a sauvé le peuple de sous la main de l’Égypte!" (Yitro 18;10)

-> La 1ere partie de ce verset indique que le converti occupe, d'une certaine manière, une position supérieure à celle d'un juif de naissance.

La guémara ('Houlin 91b) enseigne : un juif est plus élevé qu'un ange, lequel ne peut dire le nom de D. qu'après 3 mots ("kadoch, kadoch, kadoch ..." - saint, saint, saint ...), tandis qu'un juif le prononce après 2 mots seulement ("shéma, Israël ..." - Ecoute Israël ...).

Or, nous constatons ici, que Yitro, le converti, a émis le nom de D. après un seul mot ("barou'h ..." - béni [est] ...), ce qui semble indiquer une position plus élevée que celle d'un juif de souche.

[le Gaon de Vilna - rapporté dans le "Talélei Orot" du Rav Yissa’har Dov Rubin]

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-> Yitro envoya à Moché une lettre lui demandant de venir l'accueillir (midrach rabba sur - Yitro 18,6).
On pourrait se demander pourquoi Yitro tenait tant à ce que Moché sortît à sa rencontre ...
Les intentions de Yitro étaient pures : il voulait que Moché lui témoigne du respect pour montrer au monde que Hachem apprécie les convertis, ce qui motivera d'autres à vouloir se convertir ...
D'ailleurs, Hachem dit à Moché : "Tu dois l'accepter [Yitro] sans le décourager. Ne lui parle pas comme tu le ferais à d'autres non-juifs en voie de conversion. Tu eux être sûr que ses motifs sont absolument purs".
[...]
Yitro se convertit en se faisant circoncire et en se trempant dans un mikvé, comme tous les autres convertis.
La Torah dit : "Yitro se réjouit (vayi'had)" (v.18,9) = il laissa un couteau aiguisé ('had) couper sa chair pour se faire circoncire. Il accepta alors le joug Divin et le joug de la Torah et de ses commandements ...

Aharon et tous les anciens d'Israël s'assirent ensuite pour manger avec Yitro. Normalement, la manne qui tombait le matin était entièrement consommé au repas du matin [le restant fondant].
Or Yitro arriva à midi. Nos Sages nous apprennent qu'en l'honneur de Yitro [symbolisant à ce moment les convertis], une part supplémentaire de manne tomba à midi. [ce qui témoigne d'à quel point Hachem aime les convertis pour réaliser spécialement pour eux un miracle de faire tomber de la manne.]
[Méam Loez - Yitro 18,6 ; 10-12]

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-> De même que Yitro (grand prête de Midian) s'est élevé dans la Torah, de même ses descendants vont siéger au sein du Sanhédrin à Jérusalem, et une paracha de la Torah porte son nom (celle du don de la Torah!).

-> On peut également citer la conversion de Ruth, descendante de Eglon le roi de Moav, qui a mérité d'avoir dans sa descendance : le roi David et la lignée royale juive, incluant le machia'h.

Ruth et Yitro ont chacun été prêts à abandonner leur statut royal, leur honneur, leur richesse, .. afin de prendre sur eux le joug de la Torah et des mitsvot.
En apparence, ils ne manquaient absolument de rien, mais ils ont décidé de tout quitter pour rejoindre le peuple juif.

Rabbi David Pinto fait remarquer que Yitro a 7 noms différents (cf. la Mékhilta), et la paracha décrivant en détail le don de la Torah est appelée particulièrement par son nom : Yitro (יתרו), car seule la lettre "youd" (י) sépare : יתרו de רות (Ruth).
=> La leçon est que Yitro et Ruth se sont totalement attachés aux 10 (י) Commandements.

+ "Moché dit au peuple : "N'ayez crainte! Car c'est afin de vous mettre à l'épreuve que D. est venu, et afin que Sa crainte soit sur vos faces, pour que vous ne péchiez pas."" (Yitro 20;17)

Moché commence par dire aux bné Israël de ne pas avoir peur, après quoi il leur annonce que "Sa crainte sera sur leurs faces".
Comment comprendre cette apparente contradiction?

Le peuple avait la crainte du vacarme et du tonnerre qui ont précédé le don de la Torah et non de la présence de D. (cf. verset 20;15 : "et tout le peuple vit les sons et les flammes, et le son du chofar et la montagne fumante, le peuple vit ; ils tremblèrent, et ils se tinrent au loin.")

Quand Moché a ordonné aux juifs de ne pas avoir peur des phénomènes auxquelles ils venaient d'assister ("N'ayez crainte!"), c'était pour les réprimander, et non pour les calmer.
Cette sorte de crainte n'était pas seulement injustifiée ; elle était interdite.
Seul D. devait être redouté ; rien ni personne d'autre ("que Sa crainte soit sur vos faces!").

Craindre D. = une mitsva.
Le fait de craindre/s'angoisser sur autre chose que D. = un affront pour D.
La crainte de D. doit remplacer toutes les autres et les rendre injustifiées.

++ Dans le 'Hovot haLévavot (ahava 6) :
= "Vis-à-vis de D., j'ai honte de redouter autre que Lui".

++ Guémara Nédarim 20a :
= l'expression "que Sa crainte soit sur vos faces" = les hébreux seront confus, car celui qui craint véritablement D. est gêné à l'idée de redouter/craindre quoi que ce soit autre que D.

 

Source (b"h) : adaptation d'un commentaire issu du livre "Talélei Orot" du Rav Yissa’har Dov Rubin

+ "Yitro, le beau-père de Moché, prit Tsipora, l'épouse de Moché ..." (Yitro 18;2)

On remarque :
- "Moshé partit et retourna chez Yéter, son beau-père ..." ( ch 4 ; v.18)
- dans le verset précédent : "Yitro, prince/prêtre de Midian, beau-père de Moshé ..." (18 ; v.1)
- dans ce verset : "Yitro, beau-père de Moshé ..." (18 ; v.2)

Rachi = Avant c'est Moshé, qui faisait dépendre sa grandeur de son beau-père, maintenant Yitro se glorifie par Moché.

Le Or Ha'Hayim = D'ascendance illustre et de haute fonction (prêtre de Midian), Yitro rejeta sa filiation et ses titres et leur préféra le titre de "beau-père de Moché".

+ "Honore ton père" - "kabéd ét avi'ha" (Yitro 20;12) - כַּבֵּד אֶת-אָבִיךָ

Le verset aurait pu s'écrire : "kabéd avi'ha".
Que vient nous apprendre l'ajout du terme 'ét'?

L'obligation d'honorer son père est valable à chaque instant, mais ne peut se faire en violant les lois de la Torah.

- la valeur numérique des 1eres lettres de : "kabéd ét avi'ha" = 22 = il faut honorer les demandes de son père, lorsqu'elles sont en accord avec la Torah, qui est écrite avec les 22 lettres de l'alphabet.

- les dernières lettres de : "kabéd ét avi'ha", permettent de former le mot : 'kédat' = cela vient appuyer le fait que le respect du père/mère doit se faire en conformité avec la hala'ha.

- ces dernières lettres = valeur numérique de 424 = valeur numérique de : Machia'h ben David = la fait de respecter ses parents contribue à rapprocher la venue du Macchia'h.

D'ailleurs, le verset se poursuit par 'léma'an' = afin que ... = ce mot à la valeur numérique de 190 = valeur numérique du mot : kétz ; faisant référence au fait que l'honneur des parents rapproche la fin de l'exil, en plus de procurer une longue vie.

Source (b"h) : traduction & adaptation personnelle d’un commentaire de Rabbi Moshe Bogomilsky (livre : védibarta bam)

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De même que les yeux du fils sont tournés vers les parents, le yeux de ses enfants seront plus tard tournés vers lui.
Sans le lien entre les pères et les fils, la chaîne des générations serait rompue, l’espoir du passé juif envers l’avenir serait perdu, et la foi du juif cesserait d’exister.
Oui vraiment, l’importance des parents en Israël est immense, c’est pourquoi la Torah leur a attribué une place d’honneur dans les 10 Commandements en disant : "Respecte ton père et ta mère."
[Rav Chimchon Raphaël Hirsch - Yitro 20,12]

+ "D. prononça toutes ces paroles, en disant" (vayédaber Elohim ét kol adévarim aélé lémor - Yitro 20;1)

Ce verset qui lance les 10 commandements (don de la Torah), compte 7 mots et 28 lettres, soit le même nombre de mots et de lettres que le 1er verset parlant de la création du monde ("Béréshit bara Elohim et achamayim vé'ét aa'retz").

C'est une façon d'établir une similitude et une complémentarité entre la création du monde et le don de la Torah : la création du monde ne peut se concevoir sans la Torah.

D'ailleurs :
- Rachi sur le mot béréchit = bichvil réchit = la raison d'être de la Création est qu'Israël accepte la Torah et mette ses préceptes en pratique.

- béreshit ch.1, v.31 : "... et ce fut le soir et ce fut le matin, le 6e jour (yom a'chichi)"
L'article défini "a" (de a'chichi), est présent que pour le 6e jour.
Rachi = cela fait allusion au 6 Sivan, jour du don de la Torah, car c'est pour ce jour d'une importance capitale que le monde a été créé.
[6e jour= 6 Sivan, lettre hé = 5 = 5 livres de la Torah].

"Je suis Hachem ton D. Qui t'ai fait sortir d'Egypte" (Yitro 20,2)

-> Le mot אנכי (ano'hi - Je suis), a la même valeur numérique que כסא (kissé - le Trône), soit de 81. Car lorsque Hachem descendit sur le mont Sinaï pour donner la Torah, Il y installa également Son Trône de Gloire. Le prophète Yé'hezkel (10,14) parle de 4 anges, représentés par des formes d'animaux, portant le char céleste, où se trouve le Trône de Gloire. Ces 4 figures représentent : un lion, un aigle, un chérubin, et un homme dont nos Sages disent qu'il a la forme de Yaakov, notre ancêtre.
Ainsi, ces 4 formes se disent en hébreu : אריה נשר כרוב יעקב , qui forment justement les initiales du même mot אנכי (Je suis). Néanmoins, dans un autre passage de Yé'hezkel, il est fait état de la forme du taureau à la place du chérubin. Nos Sages nous apprennent qu'en fait au départ, cette forme représentait un taureau, mais Yé'hezkel pria et la transforma en chérubin (ange en forme d'enfant). En effet, le taureau (géniteur du veau) représente une accusation pour Israël qui a commis la faute du veau d'or. Afin que ces différents anges représentés par ces animaux, puissent plaider en faveur d'Israël, Yé'hezkel la fit remplacer par un chérubin.

Ainsi, le premier commandement affirme : "Je suis (אנכי) Hachem ton D.", faisant cas du chérubin (כרוב) à travers les initiales. Quant à la question de savoir pourquoi ce changement, alors qu'au départ il y avait plutôt la forme du taureau à la place, la réponse apparaît dans le 2e commandement : "Tu n'auras pas d'autres dieu devant Moi".
Et comme les juifs transgressèrent ce commandement en prenant l'image du taureau (à travers le veau) pour divinité, c'est pourquoi, par mesure de défense pour Israël, le taureau fut remplacé par un chérubin.
[d'après un midrach]

"Des ministres de mille (alafim - אלפים), de cent (méot - מאות), de cinquante ('hamichim - חמישים) et de dix (assarot - עשרות)" (Yitro 18,21)

-> Ces 4 catégories de juges sont qualifiées par la Torah et désignées : אלפים מאות חמישים עשרות . Or nos Sages enseignent que tant que la justice est rendue ici-bas, elle ne l'est pas en-haut. C'est à dire que rendre justice ici-bas par un système juridique honnête et loyal a la force d'adoucir la Rigueur Divine. Aussi, ce système proposé par Yitro celui d'installer ces différentes catégories de juges avait la force de calmer la rigueur Divine.
Ainsi, on pourra constater que les initiales des 4 types de Juges constituent les mêmes (dans le désordre) que les 4 catégories de rigueur mentionnées dans le verset : "Il est Miséricordieux, Il pardonnera la faute, Il ne détruira pas et abonde à calmer Sa Colère et n'éveille pas toute Sa Fureur", faisant appelle à 4 expressions de rigueur עון משחית אף חמה car elles viennent les adoucir.

De plus, quand la rigueur est adoucie dans le monde ici-bas, cela permet de révéler l'Unicité Divine, car Sa Bonté et Sa Miséricorde apparaissent. Or, le verset de l'Unicité est : "Ecoute (שמע) Israël, Hachem est notre D., Hachem est Un (אחד)". Si on prend le premier mot et le dernier mot, שמע אחד , on remarquera que les lettres centrales de ces mots מע אח constituent encore les initiales des différentes catégories de juges.
Cette réparation est aussi obtenue par les sacrifices offerts à Hachem, dont les 4 principaux מנחה עולה אשם חטאת (libation, holocauste, délictif et expiatoire) forment de nouveau les mêmes initiales.
[Zer Zahav]

"Le son du Shofar allait redoublant d’intensité; Moché parlait et D. lui répondait" (Yitro 19,19)

-> Rachi commente : "Habituellement, lorsqu’un homme sonne de la trompette, le son va s’affaiblissant avec le temps. Ici, il ‘allait se renforçant beaucoup’. Et pourquoi cela? Pour que l’oreille reste accoutumée à entendre ce qu’elle a l’habitude de comprendre".

-> Le Ohr ha'Haïm haKadoch émet l’hypothèse que Moché parlait pour exprimer la louange de D. et que D. lui répondait par le son du Shofar, pour lui, montrer qu’Il agréait ses paroles.

-> L’évènement du Mont Sinaï est rappelé dans le 'houmach Dévarim en ces termes : "Ces paroles, Hachem les adressa à toute votre assemblée sur la montagne, du milieu des feux, des nuées et de la brume, d’une voix puissante (le son du Shofar), sans y rien ajouter" (Vaét'hanan 5,18).
Le Targoum Onkelos traduit les mots "sans y rien ajouter" (vélo yassaf)" (concernant la voix du Shofar) par : "Elle ne s’arrêta pas".
Ainsi, le Keren David enseigne-t-il que notre verset : "Le son du Shofar allait redoublant d’intensité", signifie que le Son divin ne s’est pas interrompu, et au contraire, il redouble d’intensité de génération en génération.
De plus, le verset poursuit et explique comment s’opère cette intensification : "Moché parlera" = l’érudit qui s’appelle en fait Moché dira des 'hidouchim (commentaires innovants) de Torah quand arrivera leurs moments d’être divulgués, et cette divulgation constitue le son du Shofar divin du Don de la Torah, dont les paroles ont été transmises secrètement à Moché et seront dévoilées au fur et à mesure des générations.

-> Le Séfer haDrach véaIyoun explique : "Il est écrit littéralement : ‘Moché parlera et D. lui répondra par une voix.’ N’aurait-il pas dû être écrit : ‘Moché parlait et D. lui répondait’, au passé? Il en ressort que le son du Shofar qu’on entendit au Mont Sinaï proclama que, désormais, pour toutes les générations, lorsque "Moché parlera", c’est-à-dire lorsque le dirigeant de chaque génération dira quelque chose, il faut savoir que "D. lui répondra par une Voix" = la Voix de D. donnera son approbation aux paroles du Grand Maître de la génération.

-> Enfin, remarquons qu’il n’est pas dit "le Shofar", mais "la voix du Shofar", ce qui signifie, d’après l’explication du Zohar, le "message du Shofar". Or, ce message n’est autre que celui de la Liberté, étant donné que le nom "Shofar" ne réapparaît qu’une seule fois dans la Torah, et ce à propos de la proclamation de la liberté pour les esclaves et pour les terres, comme il est dit : "Tu feras circuler le retentissement du Shofar, dans le 7e mois, le 10e jour du mois : au jour des expiations, vous ferez retentir le son du Shofar à travers tout votre pays" (Béhar 25,9). L’annonce de la Délivrance finale aura lieu également sous le signe du Shofar : "En ce jour retentira le grand Shofar" (Yéchayahou 27,13).
=> Ainsi, le "message du Shofar" qui est celui de l’enseignement de la Torah est-il porteur de la véritable Liberté, comme l’enseigne nos Sages : "Il est dit: ‘Les Tables de la Loi étaient l’œuvre de D., et l’écriture était l’écriture de D. (‘Harout - חָרוּת) gravée sur les Tables’ (Ki Tissa 32,16). Ne lis pas ’Harout (gravée), mais ‘Hérout (liberté), car n’est réellement homme libre que celui qui s’adonne à l’étude de la Thora (le message du Shofar)" (Pirké Avot 6,2).

-> Le Kli Yakar (au verset 16) donne l'explication allégorique suivante. Il y a 2 sortes de sons mentionnées dans l’épisode du Mont Sinaï: le son du tonnerre et le son du Shofar, comme il est dit: "Il y eut des tonnerres ... et un son du Shofar très intense" (Yitro 19,16).
Ces 2 sons symbolisent deux catégories d’individus vieillissants qui reçurent la Thora: les érudits en Torah qui augmentent leur sagesse au fil du temps, et les ignorants qui dégénèrent progressivement.
Ainsi, à propos du son du Shofar – émis par la corne du bélier de Its’hak (modèle du tsadik) – est-il dit qu’il "allait redoublant d’intensité", à l’instar de la sagesse des anciens érudits en Torah qui grandit en permanence.
A noter que le mot Shofar (שופר) s’apparente au mot Chapérou (שפרו) [Maassékhem] (améliorez vos actions). En revanche, le son du tonnerre, issu du nuage épais, représente la grossièreté des ignorants dont la voix et l’éclat de la lumière ne sont qu’éphémères, et s’estompent avec l’âge.
[d'après feuillet de la communauté Sarcelles n°207 (5783)]