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+ Paracha Vayikra :  (Dvar Torah prononcé dans le cadre d’un mariage)

D'une manière générale, les lettres de la Torah ont la même taille.
Il est intéressant de noter, une rare exception à ce fait, au début de 2 des 5 livres de la Torah :
- béréchit = la 1ere lettre (beit) est plus grande que la normale ;
- vayikra = la dernière lettre (aléph) est plus petite.

1°/ Le bét de béréchit ...
Béréchit traite de la création du monde.
A la fin du 7e jour, D. a dit "que D. avait créé pour faire" (achèr bara Elohim la'asot - Béréchit 2;3).
Rachi explique le mot la'asot (pour faire) = cette expression laisse entendre l'existence d'un processus de création continu.
Ainsi, il incombe à l'humanité de continuer à développer et construire le monde.

La lettre bét a une valeur numérique de 2, et en raison de sa grande taille, cela insiste sur le fait que pour construire, il faut un partenaire.
En effet, on peut réaliser beaucoup plus en travaillant à 2 ensemble, en comparaison de la somme de ce qu'il aurait été produit par chacun de son côté (cf. guémara Sota 33a).
D. confirme ce principe en disant : "il n'est pas bon que l'homme soit seul, Je vais lui faire une aide face à lui" (Béréchit 2;18).

Ainsi, le fait que le mari et la femme font équipe, est l'élément indispensable pour continuer à parfaire le monde, et en faire un lieu meilleur pour l'humanité.
[la lettre bét est grande = l'union fait la force, à 2 ont fait des choses plus grandes]

2°/ Selon Rachi, le terme 'vayikra' (=il appela) est une expression d'affection, d'amour.

Les commentateurs disent que la petitesse du aleph renvoie à l'humilité de Moshé.
En effet, la lettre aléph a pour valeur 1 (plus petite unité), et le fait qu'elle est petite illustre bien que Moshé ne s'est jamais considéré comme important ou étant significatif.

Pour avoir un mariage réussi, joyeux et durable, il faut se rappeler du message que nous transmet ces 2 lettres == durant toutes les années de vie commune (lettre bét), il faut se souvenir du message du petit aléph :
- renoncer au "je" au profit d'une utilisation du "nous" (être humble, se faire petit pour permettre à l'autre d'être et ainsi s'épanouir en exprimant ce qu'il y a de mieux en elle) ;
- avoir une communication remplie d'amour et d'affection.

++ Continuons à expliquer ce 1er verset du 3e livre de la Torah ...

La paracha de vayikra traite principalement des sacrifices que les juifs devaient amener au Michkan (ils vont y être amenés par la suite au Temple, et vont l'être, de même, très prochainement lorsque le Machia'h arrivera et que le 3e Temple sera reconstruit).

Le verset dit : "adam ki yakriv mikem korban l'Hachem" = lorsqu'un homme offre, parmi vous, une offrande à D.

Rabbi Schnéour Zalman de Liadi (dans son Likkouté Torah) fait remarquer que si l'intention du verset est juste de nous informer sur les lois des sacrifices, on aurait alors grammaticalement : "adam mikem ki yakriv korban l'Hachem" (lorsqu'un homme, parmi vous, offre une offrande à D.).
Que vient nous apprendre cette "erreur" grammaticale de notre verset?

Il répond en disant que le mot 'korban' a pour origine le mot 'karov' (se rapprocher), signifiant qu'en apportant un sacrifice, on devient plus proche de D.
La Torah enseigne :
- adam ki yakriv = un homme qui désire se rapprocher de D. ;
- mikem (de vous) = doit donner une partie de lui-même dans l'offrande.

Ainsi, si on veut se rapprocher de D., de son prochain ou de son mari/femme, on peut y arriver à la condition que chaque partie démontre sa sincérité en donnant un peu d'elle-même (et pas uniquement en bougeant les lèvres).

De plus, les mots du verset indiquent que si quelqu'un désire se rapprocher d'autrui, [mikem] cela dépend de toi.
Tu dois être à l'origine de l'initiative/ du mouvement de rapprochement.

Le verset commence par 'quand une personne veut offrir' (=au singulier), et finit par 'vous devez amener une offrande' (=au pluriel).
Pourquoi ce changement?

Le roi Salomon dit : "Comme dans l'eau le visage répond au visage, ainsi chez les hommes les cœurs se répondent." (Michlé 27;19).
Certains commentateurs expliquent que les cœurs ayant de la parenté se reflètent/transmettent leurs sentiments.

Lorsqu'une personne prend conscience de la nécessité de faire quelque chose pour se rapprocher d'autrui (adam ki yakriv), il va se produire, au final, qu'autrui va ressentir son sentiment à son égard, et les 2 vont devenir plus proche (kol Israël arévim!).

Par ailleurs, le Midrach explique que l'utilisation du mot 'adam' dans notre verset (en place du terme ich), renvoie à une expression d'amour,de fraternité et d'amitié.

Ainsi, la Torah nous dit que quelqu'un voulant se rapprocher d'autrui, devra être un adam (un homme plein d'amour pour l'autre), qui donne de lui-même, il réussira alors son objectif et fera se développer les mêmes sentiments chez celui dont il cherche à se rapprocher.

 

Source (b"h) : issu d’une série de divré Torah sur la paracha de la semaine, que le Rabbi Moshé Bogomilsky a prononcé pour des mariages (adaptation et traduction personnelle b"h).
Que le mérite de ces cours puisse permettre, à toute personne du klal Israël, de trouver son conjoint facilement et rapidement, b"h.

+ Paracha Vayikra :
Pourquoi est-ce que le aléph du mot vayikra (ויקרא) est écrit en plus petit dans la Torah?

1°/ Le mot vayikar (= le mot vayikra sans la lettre aléph = ויקר) = appeler quelqu'un d'une façon indifférente.
Le mot vayikra (ויקרא) = appeler quelqu'un avec amour.

Dévarim 34;10 = "Plus jamais ne s'éleva en Israël un prophète comme Moshé" (+ Principes de Rambam n°8 = "Moshé est le maître de tous les prophètes").
De même que les juifs ont eu le mérite d'avoir un prophète comme Moché, les non-juifs, ont eu le prophète Bil'am.

Examinons les paroles de D. avec :
- Bil'am = "vayikar Elohim el Bil'am" (Bamidbar 23;4), l'utilisation du verbe vayikar montre (comme vu précédemment) que D. n'avait pas de joie à lui parler.
- Moshé = "vayikra el Moshé" (Vayikra 1;1)
Dans ce verset, Moshé voulait écrire vayikar, mais D. en raison de son grand amour pour lui, voulait écrire vayikra.
Moshé et D. ont fait un compromis en écrivant vayikra avec un petit aléph.

2°/ Moshé, l'homme le plus humble, était conscient de ses qualités et n'en a pas eu de l'orgueil.
Il disait à son sujet : "Si on avait donné à une autre personne la possibilité de monter au Ciel et de parler personnellement avec D. ou si on lui avait octroyer une âme comme la mienne, il aurait accompli beaucoup plus."

[Le petit aléph de Moshé viendrait en réparation du grand aléph de Adam (Divré haYamim I 1;1), qui à son niveau a eu un minuscule grain d'orgueil au vu de la perfection du monde et des qualités dont D. l'avait doté].

3°/ Dans Chir haChirim (5;2), D. dit aux juifs : "Pit'hi li a'hoti" (Ouvre-Moi ton cœur, Ma sœur - פִּתְחִי-לִי אֲחֹתִי).
Le Midrach le paraphrase en disant : "Faites-moi une ouverture de la taille d'un chas d'une aiguille, et je vous ferai une ouverture de la taille d'une entrée d'un palais".

Le livre de vayikra traite des sacrifices, dont l'objectif est de permettre de rapprocher les gens de D.
Le aléph de petite taille renvoie au fait qu'il suffit de faire une petite ouverture, et D. s'occupera du reste.

On remarque que la lettre aléph (אלפ) est l'acronyme de : "Pit'hi li a'hoti" (פִּתְחִי-לִי אֲחֹתִי).

Source (b"h) : traduction & adaptation personnelle d’un commentaire de Rabbi Moshe Bogomilsky
+ Paracha Vayikra :
Pourquoi est-il de coutume de démarrer l'étude du 'houmach, chez les enfants, par vayikra et non par Béréchit?

1°/ Les jeunes enfants sont innocents et purs (tahor) et Vayikra a pour thème les sacrifices (korbanot), qui sont eux aussi purs et qui permettent de restaurer la pureté spirituelle à une personne.
Il est bien de démarrer l'éducation des jeunes enfants (qui sont purs) avec le sujet de la pureté.
[midrach Vayikra rabba 7,3]

2°/ C'est un message :
- aux parents = ils doivent faire des sacrifices afin que leurs enfants réussissent dans l'étude de la Torah ;

- aux enfants = le sacrifice de son yétser ara/égo et un engagement total, sont des préalables pour réussir dans l'étude de la Torah.
Guémara Méguila 6b = "Si une personne te dit : "J'ai travaillé dur, et j'ai réussi", tu peux la croire".
On apprend dès le début à un enfant qu'il faut faire preuve de beaucoup d'empressement, d'assiduité et d'efforts dans l'étude pour pouvoir y réussir (b"h).

3°/ On apprend aussi au jeune, que durant sa vie, le fait de pratiquer la Torah, peut lui faire rencontrer des difficultés/causer des préjudices (voir des persécutions).
Il doit être prêt à faire des sacrifices pour préserver sa judaïcité, et il réalisera qu'au final sa vie sera pleine de sens et enrichissante.

Source (b"h) : traduction & adaptation personnelle d’un commentaire de Rabbi Moshe Bogomilsky

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-> Le Ramban (Vayikra 1:9) explique que le mot korban (offrande) a toujours le sens de : akrava (sacrifice de soi).
En d’autres termes, la Torah nous enseigne que le fait d’apporter des sacrifices éduque l’homme à se dévouer et se sacrifier pour son Créateur. C’est la raison pour laquelle nous avons la coutume, lorsque nous initions les enfants à la Torah, de débuter par les sections traitant des sacrifices (midrach Tan’houma Tsav 14), afin de les éduquer, dès leur plus jeune âge, à la vertu du dévouement.
[rapporté par rabbi David Pinto]

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-> Rabbi David Pinto écrit ailleurs (la voie à suivre n°411) :
La paracha commence par Vayikra (Il appela - ויקרא).
On peut découper ce mot en Vaï et Kra :
- vaï (וי) a la même valeur numérique que tov (en comptant le mot lui-même), et tov (bon) désigne Hachem, ainsi qu’il est dit : "Goûtez et voyez que Hachem est bon (tov)" (Téhilim 34, 9) ;
- Kra (קרא) a la valeur numérique (en comptant le mot lui-même) de krav (rapprocher), ce qui nous dit que par l’étude de la Torah, l’homme se rapproche de son Créateur.

De même, le mot tov désigne la Torah (guémara Bérakhot 5a).
L’étude de la Torah se trouve en allusion dans vaï, pour dire que même si parfois étudier la Torah est difficile ("vaï" veut dire hélas [plaintif]) pour l’homme, et qu’il l’étudie dans la pauvreté et les difficultés, de toutes façons il doit le faire, même s’il est vieux ou malade. Et ce comme le dit le Rambam (Hilkhot Talmud Torah 1,8) : "Tout homme d’Israël a le devoir d’étudier la Torah, qu’il soit pauvre ou riche, en bonne santé ou malade, jeune ou si vieux qu’il n’a plus de force, et même s’il est pauvre au point d’être obligé de mendier, et même s’il a une femme et des enfants, il doit fixer des moments pour l’étude de la Torah le jour et la nuit, ainsi qu’il est dit (Yéhochoua 1,8) : "Tu le méditeras jour et nuit"."

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-> La Michna Broura (Cha'ar haTziyoun 560:25) cite le Chla haKadoch qui avertit les parents de ne pas exposer leurs enfants à des musiques immorales car faire cela leur donnera une mauvaise nature.
Le Chla haKadoch dit également que ce type de musiques réveille le yétser ara et les bas instincts présents au sein d'une personne.
Ainsi, tout celui qui est intéressé par garder les âmes des membres de sa famille devra en avertir son foyer sur ce point.

-> "Il a consolidé les barres de tes portes, Il a béni tes fils dans ton enceinte" (Téhilim 147,13)
Le rav Yaakov Kamenetsky enseigne que lorsque l'on réalise la 1ere partie (fermer les portes de nos maisons à l'impureté extérieure), alors la 2e partie se réalisera : nous verrons la bénédiction dans nos enfants.